Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


GLOSSAIRE - N, O

Nacelle « Sorte de vase pour la table » (Huguet). 1
Naïf « Vraie nature, vrai caractère » (Huguet). 1
Naissance Elles sembloient de meilleure naissance, que celle de ce pauvre lieu (IV, 4, 898).
« Parenté : "Ceux de ma naissance." (Notice du Roman d'Alexand., p. 450). » La Curne. Pour Furetière, Naissance se prend « en mauvaise part pour marquer les deffauts de l'extraction ».
4
Naistre - Celles parmy lesquelles je suis née (IV, 1, 57).
« NAISTRE, se dit encore en parlant de l'origine de l'homme eu égard à la qualité de ses parents » (Furetière).
- Cette bonne volonté [...] au lieu de naistre entre eux de l'envie et de la jalousie [...] causa (IV, 4, 644).
« Naistre transifif. Faire naître » (Huguet).
4
Naïvement « Vraiment, naturellement » (Huguet). « Il se dit d'une peinture, d'un discours, qui represente bien la chose telle qu'elle est » (Furetière). 1
Naiz Ils fussent naiz (III, 5, 207 recto). Participe passé du verbe Naître. Huguet donne Nay. 3
Nation Soumettre la Gaule Armorique à un Franc, qui estoit d'une nation estrangere (III, 12, 533 recto). « Nation, dans son sens ancien, signifiait parfois province où l'on parle une certaine langue ou un certain dialecte » (A. Dufour dans Lucinge, p. 89, note 175). 3
Naviger Naviger selon le vent (III, 12, 547 recto). « Naviger. Naviguer » (La Curne). 3
Né (bien) « Bien né. Bien doué » (Huguet). 1
Ne (négation) - « Souvent le sens négatif de la phrase entraîne l'emploi de la négation ne d'une façon purement explétive » (Huguet). 2
Ne (négation) - Que ce ne soit avec tant de violence que chacun ne le recognoisse (III, 1, 6 recto).
- Je ne sçay, me dit-elle, si vous ne l'avez jamais veüe (III, 3, 71 recto).
- Je ne voudrois pas [...] expliquer d'avantage ce poinct, si je pensois que vous ne voulussiez vous en servir [...] mais cela me contrainct de dire (III, 9, 400 recto).
3
Ne (négation) - Pouvez-vous estre en quelque doute, que je ne vous ayme (IV, 1, 20).
- Et me nierez vous [...] que vous n'ayez accompagné (IV, 2, 184).
Ces phrases n'ont pas un sens négatif. Le DMF explique : « Ne, d'orientation négative, est "redondant" : la proposition (p) qui le comporte reste positive (elle reste vraie) ; ne suggère seulement qu'il aurait pu se faire qu'elle ne le soit pas ou qu'à un certain point de vue elle ne l'est pas ».
- Je ne mettray pas le sang et la vie pour empescher que cet outrage ne me soit faict (IV, 2, 329).
- Il n'en ouyst pas plustost le nom qu'il ne s'escriast (IV, 3, 389).
- Il n'y en a un seul (IV, 4, 674).
« La négation ne est souvent employée seule dans des cas où elle serait aujourd'hui accompagnée de pas ou point » (Huguet).
4
Né à « Né à. Né pour, naturellement apte à » (Huguet). 1
Nécessité - Avoir nécessité (III, 2, 55 recto). « Avoir besoin, manquer » (Huguet).
En une si grande necessité (III, 6, 255 recto). « Pauvreté, disette, besoin extrême » (Richelet).
3
Nécessité (de) « Nécessairement » (Richelet). 2
Nécessiteux « Necessiteux de. Ayant besoin de » (Huguet). Nécessiteux est dans Furetière et Richelet, mais sans complément. 1
Nectar « Terme poëtique. Le breuvage des Dieux fabuleux de l'Antiquité » (Furetière). 1
Net « Qui n'est point souillé d'aucune ordure, crotte, immondice, ni saleté [...] On dit aussi, Qui veut tenir nette sa maison, n'y mette ni femme, ni pigeon » (Furetière). 2
Nettement Pourveu [...] qu'il soit nettement (IV, 1, 59).
« Il aime à manger nettement, proprement » (Furetière).
4
Nier - « Refuser » (Huguet).
- « Nier de. Refuser de » (Huguet).
- « Renier » (Huguet).
2
Nocher « Vieux mot qui signifioit autrefois Pilote » (Furetière). 2
Nocher Un peu sage Nocher [...] se perd d'un second naufrage (III, 1, 9 recto). La maxime mise en vers dans L'Astrée rappelle un proverbe rapporté par Cotgrave : « Le vent, la tempeste, l'orage monstrent du nocher le courage » (Cotgrave, Article Nocher). 3
Non Non non m'amye (IV, 4, 707).
« NON, se dit reduplicativement » (Furetière). Voir Bien bien.
4
Non pas. - « Explétif » (Huguet).
- « Se dit reduplicativement » (Furetière).
2
Non plus - Aussi ne vous veux-je pas blasmer [...], non plus que vous ne devez me reprocher (IV, 1, 94).
« Sorte de conjonction qui signifie, Tout de même » (Richelet).
- La nature n'avoit non plus esté avare des beautez de l'esprit que de celles du corps (IV, 4, 665)
« Comme, de même que » (Huguet).
4
Non point Non point contre mon opinion (III, 4, 158 verso).
Pléonasme fréquent et courant. « Pour l'advenir, & non point pour le passé », écrit par exemple Furetière (Article Advenir).
3
Nonchalance Voir sa Bergere dans cette nonchalance, qui sembloit ajouster encore quelque chose à sa beauté (IV, 1, 11).
Nonchalant signifie « paresseux » dans Furetière et « insoucieux » dans Huguet. La Curne de Sante-Palaye donne la définition la plus appropriée : « Indifférent [...] nonchalant de gloire ».
4
Nonpareil « Qui n'a point de semblable, tant il est excellent & plus audessus des autres » (Furetière).
Huguet écrit nompareil, comme Honoré d'Urfé (II, 4, 229).
2
Nopciere La Nopciere Juno (III, 7, 298 recto). « NOPCIER, ERE. adj. Vieux mot que les Poëtes ont donné pour épithete aux fausses Divinitez qu'ils croyoient presider aux nopces ; le nopcier, Hymenée, la nopciere, Junon » (Furetière).
On trouve dans Le Sireine, le lit nopcier (p. 145).
3
Nourrir « Élever, instruire » (Huguet). 1
Nourriture - « Éducation, instruction, formation » (Huguet). 1
Nourriture - « Celui ou celle qu'on a nourri, élevé » (Huguet). 2
Nouveauté « Changement, trouble dans l'ordre établi » (Huguet). 2
Nouvelleté « Trouble, désordre, soulèvement, révolte » (Huguet). 2
Nu Se trouver nuës dessus le lict (III, 1, 4 verso). « NUD, NUE. adj. [...] On dit par exaggeration, qu'Une personne est toute nuë, pour dire, [...] qu'elle n'est pas assez habillée pour la bien-seance, ou pour la saison » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). 3
Nues Nuées. Richelet donne un exemple qui illustre le sens de ce substantif : « Ils lancerent sur lui une nüée de traîs. C'est à dire, ils jetterent une telle multitude de traîs qu'elle obscurcissoit l'air ». 1
Nuisist Verbe Nuire à l'imparfait du subjonctif. 1
Nuit Se mettre à la nuit. « Se mettre à la nuit, courir toute la nuit, bien avant dans la nuit » (Furetière). 1
Numes « Nuages. Nume (numen). Puissance. Divinité » (Huguet). 1
Ny Ny moy aussi, si je ne changeois, je ne parviendrois pas [...] (IV, 3, 465).
« Ni. Et, ou. Je jure du grand Dieu l'immense deité Que je diray le vray sans fard ny sans injure. RONSARD, Response à quelque ministre (V, 399) » (Huguet).
4
Nymphe « Fausse Divinité que les Payens croyoient presider aux eaux, fleuves & aux fontaines. [...] Dans les Romans, se dit des Dames de condition qu'on introduit, à qui on donne un rang au dessus des Bergeres, comme dans L'Astrée, la Nymphe Galathée » (Furetière). « Les artistes donnent aux nymphes des formes jeunes et sveltes, une démarche gracieuse, un costume léger et qui consiste le plus souvent en une courte tunique ou une simple draperie » (Larousse du XIXe siècle).
• Au XVIe siècle, les dames portaient une robe élégante et audacieuse appelée à la nimphale, qui séduisait Brantôme (p. 299). La tenue des nymphes est attribuée par les mythographes à la Diane chasseresse. Cartari par exemple décrit une robe à plis qui s'arrête au-dessous des genoux et laisse bras et épaules nus (pp. 114-115). Peintres et sculpteurs dévoilent la beauté de Diane et de ses nymphes (Voir par exemple le tableau du Titien dans ce site, 15 juin 2019).
• « La Nymphe de [à] la source [fontaine] », célèbre tableau de Lucas Cranach l'Ancien (1472 - 1553) daté de 1518 (Voir ce site, Wikipédia, 16 février 2016). Dans cette peinture qui survit en dix-sept versions, l'inscription latine morale est contredite par la pose de la nymphe (Talbot). Francis Goyet analyse une version tardive (1540 - 1550) de « The Nymph of the Spring » (Washington National Galelry of Art). Quand il souligne que le locus amœnus, « lieu de la rencontre imprévue et plaisante », est bordé d'un côté par une forêt et de l'autre par un pont et une ville, et surtout quand il s'étonne que la nymphe dénudée (ou presque) porte des bijoux, le lecteur imagine un modèle des nymphes de L'Astrée (I, 1, 6 recto). « Le visible [est] un premier échelon vers l'invisible [...] per visiblia ad invisiblia », note le critique.
• ll est difficile de ne pas penser à ce tableau en relisant la description de Damon d'Aquitaine étendu devant une fontaine et contemplant au loin Marcilly (III, 1, 15 recto).
1
Obeissance « Se dit aussi de la sujettion des peuples & des Provinces à un Souverain, à un Estat dont ils font partie » (Furetière). 2
Obligation « En termes de civilité, se dit en general de tous les bons offices qu'on se rend reciproquement dans la vie, soit en matiere importante, ou legere » (Furetière). 1
Obliger Obliger peut signifier contraindre, mais aussi « Attacher par un bon procédé » (Huguet). C'est dans ce cas seulement que le verbe va jouir d'un lien 1
Obliger - Obligé de la vie (III, 3, 81 verso). « Obligé de. Engagé pour » (Huguet). 3
Obliger - Si vous me voulez obliger (IV, 1, 111).
« OBLIGER, signifie plus generalement, Faire quelque faveur, civilité, courtoisie » (Furetière).
- Les enfans sont obligez à leurs peres (IV, 2, 236-237).
« Redevable » (DMF).
- Estant obligé de parole (IV, 2, 339).
Obligé par sa parole. De : « Au moyen de, par l'effet de, par » (Huguet).
- Ils y estoient obligez, non pas de leur eslection, mais de celle des Dieux (IV, 3, 545).
Huguet donne « Obligé de. Engagé pour ». Ici, le sens est plutôt « Être obligé par ».
4
Obscur Substantif. Clair-obscur. « L'obscur du Bassan, d'André Schiavon, est autant estimé par les curieux, que le vif coloris des autres Peintres » (Furetière).
• Il s'agit d'une œuvre d'Andrea Meldolla dit Schiavone (vers 1510 - 1563). Voir un tableau de ce peintre représentant Jupiter et Callisto dans ce site (23 octobre 2012).
1
Observer J'ay observé de ne laisser jamais perdre une occasion (III, 7, 277 verso). « Prendre garde à ce qu'on fait, à ce qu'on dit, ou le faire remarquer aux autres » (Furetière). 3
Occasion « Signifie aussi quelquefois, cause, sujet. Ils se sont querellez pour une legere occasion, pour un leger sujet » (Furetière). 2
Océane Mer Oceane (III, 6, 257 verso). Océan Atlantique. « La mer Océane distinguée des mers du Levant par le détroit de Gibraltar » (Richelet, Article Ponant). 3
Odieux Un mespris odieux (III, 11, 470 recto). « Qui excite l'aversion, le mespris » (Furetière). Sens moderne.
- Mais quand c'est la vérité qui est odieuse η (III, L'Autheur à la rivière), l'adjectif a gardé son sens archaïque : « Ennuyeux, désagréable » (Huguet).
3
Œconomie Toute authorité en ce qui estoit des mœurs et de la conduite de l'œconomie (III, 2, 28 recto). « ŒCONOMIE. subst. masc. Mesnagement prudent qu'on fait de son bien, ou de celuy d'autruy. L'œconomie est la seconde partie de la Morale, qui enseigne à bien gouverner une famille, une Communauté » (Furetière).
L'Economie generale d'une merveilleuse bienseance, écrit Pasquier quand il fait l'éloge de L'Astrée (II, pp. 533-534 ; les lettres sont dans ce site). « Signifie quelquefois, Bel ordre & disposition des choses » (Furetière).
3
Œil (à l') « Avec évidence, manifestement, avec certitude » (Huguet). Mais dans L'Astrée (I, 10, 314 verso) cette expression a le sens que lui donne Furetière : « Faire la guerre à l'oeuil, pour dire, prendre garde à l'estat d'une chose pour en profiter ». 1
Œuvre Un œuvre de nostre grand Tautates (III, 1, 23 verso).
Une œuvre qui n'est jamais hors de saison (III, 5, 181 verso).
Substantif féminin et masculin dans L'Astrée sans que le genre du mot n'indique un sens particulier. Seul le substantif œuvre au masculin jouit d'un lien dans cette édition. Voir Œuvre η.
3
Œuvre - Cet œuvre (IV, Au lecteur. Texte de l'éditeur, n. p.).
Il s'agit de l'ensemble de L'Astrée.
4
Œuvre faite « Tu n'auras pas œuvre faite entre nous, tu n'es pas au bout de tes peines » (Littré). 1
Offencer Elle s'offenceroit et sa naturelle courtoisie (III, 10, 419 verso). « S'offenser. Se blesser, se faire mal » (Huguet). 3
Office « Secours ou devoir reciproque de la vie civile » (Furetière). 2
Officieux « Prompt à rendre service, office, courtoisie » (Furetière). 2
Oint On oint de quelque douceur les bords du vaze (III, 4, 126 recto). Verbe Oindre au présent de l'indicatif. 3
Oit (ois) On vous oit profaner (III, 5, 175 verso). Verbe Ouïr au présent de l'indicatif. 3
Ombre « Protection » (Huguet). 1
Oncques Écrit aussi Onc. « Jamais ; en un temps quelconque » (Huguet). « C'est un vieux mot » ; après Malherbe, il « n'est plus guère employé [...] que dans la poésie légère ou par les burlesques » (Brunot, III, p. 364). 1
Ondoyant L'esprit ondoyant de ce Prince (III, 4, 154 verso). « Changeant : C'est un sujet merveilleusement vain, divers, et ondoyant que l'homme (Mont. t. I, p. 5.) » (Littré). 3
Ondoyer Nos cheveux [...] s'en alloient ondoyant (IV, 4, 715).
« On le dit plus souvent au figuré. Ses blonds cheveux ondoyent sur ses espaules » (Furetière).
4
Opiniastré Opiniâtre. Les deux exemples que donne Furetière renvoient à des événements violents : « Combat opiniastré. Dispute opiniastrée ». 1
Opiniastrer C'est trop opiniastrer un meschant dessein (IV, 4, 765).
« S'atacher à quelque chose avec opiniâtreté, contester opiniâtrement [Opiniâtrer le combat. Ablancourt] » (Richelet).
4
Opinion Ce substantif a parfois dans L'Astrée le sens qu'on lui donnait au XVIe siècle : « Idée sans fondement » (Huguet). « Autant de testes autant d'opinions », dit le proverbe (Cotgrave). 1
Opinion III, 5, 189 recto. « Les paroles ne sont que des paroles, et le vent les emporte, et les opinions ne sont que des opinions, qui s'effacent aussi aysément qu'elles s'impriment », dit Phillis. 3
Opinion - La beauté n'est rien qu'une opinion (IV, 1, 99).
- Diane a opinion que Sylvandre ayme [...] (IV, 1, 126).
- Je veux bien croire que vous n'en avez point eu d'opinion (IV, 1, 127). Vous ne l'avez pas cru.
- Je ne suis point d'opinion que [...] (IV, 4, 673).
La Curne donne « être d'opinion ». « On disait également avoir opinion de et avoir opinion que » (DMF).
- Ce n'a esté que par opinion (IV, 4, 811).
Sans certitude.
• « L'opinion renferme l'idée d'un suffrage donné en concours de pluralité de voix » (Guizot).
4
Oppresser Innocence oppressee (III, 4, 149 verso). « Oppresser signifie figurément, Opprimer, imposer un joug rude, une servitude. [...] Il n'est gueres en usage qu'avec le participe » (Furetière). 3
Or Ore. Ores. « Maintenant » (Huguet). 1
Or - Or voyez (II, 4, 200). « On a dit autrefois or, ore et ores, dans le sens de présentement » (Littré). 2
Or - Or voyez (III, 10, 429 recto). Or fonctionne comme une transition dans un récit. 3
Or - Or ma belle fille (IV, 4, 722).
Le DMF expose les diverses significations de Or.
« - En tête de proposition, avec l'idée plus ou moins nette de conséquence de ce qui précède, pour renforcer l'assertion. "À présent donc, vraiment, à l'évidence..."
- Pour renforcer l'expression d'un souhait, d'une volonté.
- Dans une adresse de l'auteur au lecteur "À ce stade du récit".
- Adv. d'argumentation marquant un changement de plan ou introduisant une proposition dont les conséquences modifient le cours du raisonnement ou le cours des choses ».
4
Or (subs.) « En termes de Blason, est la couleur jaune de l'Escu, ce qui represente le premier metail, ou le premier des esmaux. Il portoit d'or au lyon de gueules. Le Roy de France porte d'azur aux trois fleurs de lis d'or. Il est representé par les Graveurs par un nombre infini de petits points, & il est le symbole de la sagesse, temperance, foy, force & constance, &c » (Furetière). 2
Or bien La locution n'est pas définie dans les dictionnaires du temps. Elle est dans le DMF. Or, Ores signifie maintenant. Or, « Adverbe excitatif » (Furetière), renforce bien.
1
Or bien - Or bien revient huit fois dans la première partie, mais cinq fois dans la deuxième. 2
Or bien - Or bien, dit-elle, avant que vous sortiez ... (III, 3, 79 recto). La locution ne revient qu'une seule fois dans la troisième partie. 3
Or bien - Or bien Cyrceine, vous demeurerez Bergere (IV, 1, 57). Une occurrence dans la quatrième partie, mais plusieurs dans la refonte de Baro en 1627. 4
Or sus « OR, est quelquefois adverbe excitatif. [...] Or sus, c'est tout de bon » (Furetière). Expression utilisée quelquefois dans L'Astrée dans un contexte tragique. 1
Or sus Or sus, dit le Roy, demande hardiment (III, 8, 361 verso). 3
Or va Or va, dit-il, Stelle te voila arrivee (III, 9, 386 verso). La Curne donne Or vay, « Maintenant, il est temps de [...] ». 3
Oraison « Une harangue, un discours estudié & poli qu'on prononce en public, ou qui est composé à ce dessein. [...] signifie plus ordinairement chez les Chrestiens, Priere qu'on fait à Dieu, & à ses Saints » (Furetière). 2
Ordinaire C'est l'ordinaire d'attribuer (III, 5, 172 verso). Substantif. « ORDINAIRE, se dit encore de ce qu'on a coutume de dire, ou de faire. C'est son ordinaire de dormir » (Furetière). 3
Ordonnance Gardee par l'ordonnance du Roy (III, 7, 281 recto). « Loy, precepte, commandement d'un Souverain, d'un Superieur » (Furetière). 3
Ordonner II, 11, 755. « Disposer » (Huguet).
- II, 1, 34 ; II, 8, 518. « Préscrire » (Richelet).
2
Ordre (d') « D'ordre. Par ordre, en détail » (Huguet). 1
Ordre (d') Rapieçant la lettre [il] la mit toute d'ordre (III, 4, 152 verso). « En ordre » (Huguet). 3
Oreilles Il estoit [...] aux oreilles de Gondebaut (IV, 2, 268).
Combinaison de deux expressions : « On dit qu'un homme a l'oreille d'un Prince, d'un Ministre, pour dire, qu'il en a de favorables audiences, & tant qu'il veut ; qu'il luy souffle, qu'il luy corne aux oreilles quelque chose, pour dire, qu'il fait tant qu'il le persuade » (Furetière). Cotgrave signale que le principal conseiller d'un prince est dit « Conseiller de son oreille ».
4
Ores Écrit aussi Ore et Or. « Maintenant » (Huguet). « Accepté par tous les grammairiens du XVIe siècle, il est condamné par Malherbe dans le sens de maintenant ou de tantôt » (Brunot, III, p. 364). 1
Orient Début. « Se dit figurément des jeunes personnes. [...] Une beauté dans son orient, qui commence à paroistre au monde » (Furetière). 1
Orme « Aux villages on plante un orme devant l'Eglise dans le carrefour, d'où sont venuës ces phrases proverbiales. Danser sous l'orme, Juger sous l'orme » (Furetière). 1
Orme Substantif féminin dans Huguet et masculin dans Furetière.
• L'édition de 1610 met ce substantif au féminin et l'édition de 1621 le met au masculin (II, 11, 687).
2
Ormeau Le lierre / L'ormeau de son bras enserre (III, 12, 531 recto). « Jeune orme. On le confond neanmoins souvent avec orme, et son plus grand usage est en la Poësie » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
• C'est le cas dans L'Astrée.
3
Orphraye Le cry de quelque chat huant ou de quelque Orphraye (IV, 4, 892).
« ORFRAYE. subst. fem. Oiseau nocturne & de mauvais augure, qui est une espece d'aigle qui hante les eaux, qui vit de pesche, & qui a un pied d'oye. On l'appelle aussi effraye » (Furetière). Richelet souligne son « cri fort lugubre ».
4
Orrez, orrons Verbe Ouïr au futur. « Ce verbe est un peu rude en de certains tems » (Richelet). Mais Brunot note que ce verbe « se conjugue encore régulièrement » (III, p. 311). 1
Orval « Tempête. [...] Désastre » (Huguet). Mais dans le roman il s'agit du nom de la plante qui guérit la maladie η d'une brebis. Il s'agit probablement d'une sorte de sauge. Godefroy donne « Orvale, espèce de sauge ». 2
Oser « Substantif » (Huguet). 2
Otieux Pris d'un sommeil otieux (III, 11, 465 recto). « Ocieux [Renvoi de : Otieux, Otiosité]. Inactif, oisif, paresseux. [...] Le mot ocieux est souvent l'épithète de chaos, de sommeil » (Huguet). 3
« Où. Lorsque, quand. [...] Où, marquant opposition. Alors que, tandis que » (Huguet). 1
Ou si Ou si les Dieux veulent (III, 3, 119 recto). « Ou est-ce que » (Huguet). 3
Oublier (s') - Garde de t'en oublier (I, 12, 381 verso). « S'oublier de. Oublier » (Huguet).
- Si moy-mesme m'estois oublié à les vous dire ? (I, 5, 129 verso). « OUBLIER, signifie encore, Manquer à ce qu'on doit à soy ou à autruy. Cette Dame s'est bien oubliée de faire une si basse alliance, elle a bien oublié ce qu'elle estoit » (Furetière).
1
Oublieux (euse) « Où l'on oublie, qui fait oublier » (Huguet). « Celuy qui n'a point de memoire ni de soin » (Furetière). Dans L'Astrée hommes et femmes peuvent être oublieux (I, 1, 10 recto par exemple). D'Urfé donne donc à l'adjectif son sens moderne. 1
Ouïr « Ce verbe est un peu rude en de certains temps, et il se dit proprement d'un son ou d'un bruit qui ne dure pas beaucoup » (Richelet). En 1762, le Dictionnaire de l'Académie décrète : « Ni ce temps (présent), ni l'imparfait j'oyois, ni le futur j'oirai, ne sont plus d'usage, non plus que les temps qui en sont formés. On ne se sert maintenant de ce verbe qu'au prétérit de l'indicatif, j'ouïs, à celui du subjonctif, que j'ouïsse, à l'infinitif, & dans les temps formés du participe ouï, & du verbe avoir ».
Maupas donne : J'oy, j'ouï, j'ay ouï. Ouïr, oyant, Orray, et oiray » (p. 231). 
Ce verbe ne se conjugue plus dans le langage courant, mais on en trouve la conjugaison dans Littré : « J'ois, tu ois, il oit, nous oyons, vous oyez, ils oient ; j'oyais, nous oyions ; j'ouïs, nous ouïmes ; j'oirai, nous oirons, ou j'orrai, nous orrons ; j'oirais ou j'orrais ; oyons, oyez; que j'oye, que nous oyions, qu'ils oient ; que j'ouïsse ; oyant ; ouï ».
1
Ouïssions, Oüyssions, Oüisse, Oüyssent Verbe Ouïr à l'imparfait du subjonctif. 1
Outrage « Subst. masc. Grosse injure » (Furetière).
Substantif masculin chez Huguet aussi, mais qui peut être féminin : « Quelle oultraige ay je faite ? ... — La plus grande que vous sçauriez faire. Amadis, I, 27 ».
• Dans la deuxième partie, outrage est généralement au masculin. Une seule fois, il passe au féminin dans l'édition de 1621 (II, 12, 858) alors qu'il était au masculin dans l'édition de 1610.
2
Outrage Outrage étant au masculin dans la troisième partie ne renvoie pas au glossaire..
3
Outrage Le substantif reste masculin. 4
Outrage (à l') - Ces maux [...] jamais de nous ne se verront bannis, et seulement nous vivrons à l'outrage (III, 1, 15 verso). Vivre à sert à décrire une action habituelle dans le Dictionnaire de l'Académie (1694). Par ailleurs, À, comme l'indique La Curne, peut signifier avec. Par conséquent Nous vivrons à l'outrage signifie probablement se résigner à vivre avec l'affront reçu. 3
Outrager « Dire des injures à quelqu'un, le battre, & l'offenser en sa personne, ou en son honneur » (Furetière). 1
Outrageux « Excessif, extraordinaire » (Huguet). 1
Outrance À outrance. « De manière à blesser, à tuer » (Huguet). 1
Outre - Plus outre. « Au delà, plus loin » (Huguet). « Par dessus » (Furetière).
Passer outre. Aller plus loin. « Il a passé outre les bornes qui luy avoient esté prescrites » (Furetière).
1
Outré Furetière donne au verbe Outrer une définition qui ne convient pas à son contexte dans le roman : « Porter les choses trop loin, au delà de la mesure raisonnable ».
Huguet en revanche définit le participe et donne en exemple une occurrence tirée de L'Astrée (II, 12, 843) : « Rempli à l'excès ».
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Outré - Outree de cette prompte joye (III, 12, 496 recto). « Outré de. Pénétré profondément par, transporté de » (Huguet).
- J'estois si lasse, et si outrée de sommeil (III, 7, 323 verso). « Épuisé » (Huguet).
- Une personne outrée d'obligation (III, 12, 501 verso). Excessivement récompensée.
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Outrecuidance « Temerité, insolence » (Furetière). 1
Outrecuidé « Outrecuidant, présomptueux, vaniteux » (Huguet). Furetière donne le masculin et le féminin et ajoute : « Ces deux mots sont vieux ». 1
Outrecuidé Astrée se dit outrecuidée (III, 5, 183 verso). 3
Outrepasser - Aller au-delà (I, 2, 35 verso).
- Commettre une faute (I, 4, 82 verso).
Ce verbe (I, 5, 123 recto) peut aussi signifier « surpassant en vitesse » (La Curne).
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Outrepasser Cette Bergere [...] ne peut estre outrepassee de personne (IV, 2, 199).
« Surpasser les autres » (La Curne).
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Ouverture Déclaration. « Découverte » (Huguet). 1
Ouverture - Sans que de vous l'ouverture en soit faite (IV, 1, 62).
« Lumiere et connoissance pour quelque chose que ce soit » (Richelet).
- À la premiere ouverture (IV, 2, 250).
« Ouverture se prend quelquefois pour Occasion » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
4
Ouvrage Substantif masculin dans Furetière, mais masculin ou féminin dans Huguet. La deuxième partie lui donne les deux genres.
Vaugelas remarque que « les femmes parlant de leur ouvrage, le font tousjours feminin [...] Il semble qu'il leur doit estre permis de nommer comme elles veulent ce qui n'est que de leur usage » (p. 445).
Cette distinction fondée sur le sexe du locuteur ne se retrouve pas dans L'Astrée.
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Ouvrage Un si parfaict ouvrage (III, 12, 519 recto). Ouvrage étant toujours masculin dans la troisième partie n'est pas lié à ce glossaire. 3
Ouy bien Honoré d'Urfé utilise sept fois cette expression soit pour renforcer ouy, soit pour renforcer bien.
Huguet donne « Oui bien. Mais, mais bien », alors que Furetière donne seulement « Ouy da. Ouy vrayement. Ouy certes. Ouy ma foy ».
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Ouy bien L'expression revient neuf fois dans la deuxième partie. 2
Ouy bien - Non pas les paroles, mais ouy bien le sifflement (III, 3, 93 recto). Ouy bien signifie mais (Huguet). Mais ouy bien revient six fois dans la troisième partie. 3
Ouy bien - Mais ouy bien peut estre à plaindre nostre éloignement (IV, 1, 93).
Ouy bien revient trois fois - deux fois il est précédé par Mais.
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Ouyrent Verbe Ouïr au passé simple. 3
Ouysmes Verbe Ouïr au passé simple. 3
Ouystes Tel que vous l'ouystes (IV, 1, 54). Passé simple de Ouïr. 4
Oye Verbe Ouïr au présent du subjonctif. 3
Oyez Verbe Ouïr à l'impératif. 3
Oyrez Verbe Ouïr au futur. 3
Oys, Oy Verbe Ouïr au présent de l'indicatif. 1
Oyseux « Oisif, inactif » (Huguet). 1
Oyt Verbe Ouïr au présent de l'indicatif. 1