Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


PERSONNAGES - A

Abariel Présent dans : I
Première mention : I, 8, 226 verso.

Caractéristique : « Fort vieux, et tres-homme de bien », dit Silvandre (I, 8, 226 verso).

Nommé dans : Histoire de Silvandre, racontée par Silvandre.

Helvétien.


Histoire de Silvandre

Père d'Azahide, l'homme qui dit avoir pris Silvandre enfant des mains de ses ravisseurs.

Bon, riche et vieux, Abariel s'occupe de l'éducation de Silvandre en l'envoyant étudier dans les universités des Massiliens, dans la province des Romains.

Abariel désire assurer l'avenir du jeune homme en le mariant avec son unique héritière, sa petite-fille (I, 8, 228 verso).

Azahide essaie de tuer Silvandre le jour de son mariage. Le jeune homme s'enfuit.


1
Acaces Présent dans : II
Première mention :  II, 11, 747.

Personnage historique : Addax. Je n'ai pas trouvé d'Acaces dans les ouvrages que j'ai consultés. Fauchet donne aux Alains, avant le roi Singiban, un roi nommé Respandial (p. 81), et un peu plus tard, du temps d'Ætius, un roi nommé Sambida (p. 91). Mais en 418, le dernier grand roi des Alains se nomme Addax, et il est vaincu par les Goths (Chastagnol, p. 215). Il faut donc lire dans L'Astrée Addax et non Acaces.

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.

Roi des Alains.


Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :


2
Adamas Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : I, 4, 82 verso.

Caractéristique : « Prince des Druides de ceste contree, à qui nul des secrets de nature, ny des vertus des herbes, ne peut estre cachée », dit Léonide (I, 4, 82 verso).

Remarque sur le nom : Adamas donnera plus tard l'étymologie de son nom, diamant (III, 12, 504 recto).

Auditeur : Histoire de Stelle et Corilas, racontée par Corilas ;
Histoire de Galathée et Lindamor, racontée par Léonide ;
Histoire de Leonide, racontée par Silvie ;
Histoire de Lydias et de Melandre, racontée par Amasis.

Narrateur : Histoire de Damon et de Fortune.

Druide du Forez. Fils de Pélion. Oncle de Léonide et père de Paris.
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Adamas a déjà servi Amasis, mais pas Galathée. Deux fois, il sera question de son passé agité : il a connu l'amour et ses difficultés (I, 9, 266 verso ; I, 10, 308 recto). Le druide fera la connaissance de deux bergers du Lignon, Corilas et Céladon.

Adamas a une particularité inattendue :
il ne figure dans aucune des histoires racontées par les autres personnages.
Il ne fait donc pas partie du passé.

Le druide se dit seulement
« en quelque sorte » parent par alliance de Damon (I, 11, 369 verso), le héros de l'histoire qu'il raconte lui-même.

Adamas apparaît pour la première fois au moment où Climanthe, le faux druide, a terminé le récit de ses méfaits (I, 5, 140 verso).

Adamas, revenant de Feurs, s'assied à l'ombre pour se reposer. Il entend Stelle et Corilas se disputer. « Ayant cognoissance par leurs noms de la famille dont ils estoient, [il] eut envie de sçavoir davantage de leurs affaires » (I, 5, 144 recto). Le druide propose au berger de lui donner des conseils, et, pour l'encourager à raconter son histoire, prétend que les gens en parlent au désavantage de Corilas.

Quand le berger termine l'Histoire de Stelle et Corilas, Adamas condamne « ces jeunesses d'Amour » (I, 5, 156 recto) et recommande à Corilas de faire un mariage de raison.

Léonide est partie chercher le druide pour soigner Céladon. En revenant à Isoure avec Adamas, Léonide lui raconte l'Histoire de Galathée et Lindamor. Le druide déclare : « Celles qui veulent estre long temps aymées sont celles qui donnent moins de satisfaction aux desirs des amants », car « tout Amour est pour le desir de chose qui deffaut, le desir estant assouvy, n'est plus desir, n'y ayant plus de desir, il n'y a plus d'Amour » (I, 9, 273 verso).

La nymphe inclut dans son récit l'Histoire de la tromperie de Climanthe dans une version épurée et sans préciser comment elle l'a apprise (I, 9, 302 verso). Elle conclut : Galathée est « esperdument amoureuse » de Céladon (I, 9, 304 verso) et compte l'épouser, bien qu'elle sache qu'il aime Astrée. Parce que le berger est malade, Galathée désire la présence d'Adamas.

Le druide déclare que « ceste façon de vivre, dont usoit Galathée, n'estoit ny belle pour la Nymphe, ny honorable pour elle ; qu'estant arrivé au Palais et ayant veu ses déportements, il luy diroit comme il vouloit qu'elle se gouvernast » (I, 9, 305 recto). Comme Léonide rejette la faute sur Climanthe, le druide répond qu'il aimerait trouver l'imposteur pour le punir. La nymphe explique que Galathée seule pourrait lui indiquer le jour où Climanthe reviendra avec Polémas, son complice.

Ce n'est que dans la quatrième partie de L'Astrée que le druide donnera suite à ce projet. C'est de Céladon qu'il s'occupe auparavant.

Adamas continue ses remontrances à sa nièce au début du livre 10.

En 1607, « ne pouvant luy en dire tout ce qu'il avoit sur le cœur, [il] faignit de desirer beaucoup de pouvoir servir Galathée, et si elle s'enquiert de vous, luy dit-il comment j'ay receu le discours que vous m'en avez fait, gardez vous bien de dire, que j'aye rien trouvé mauvais, car il y faut pourvoir d'une autre façon, comme vous verrez que je feray, quand j'auray bien recognu toutes choses ».

En 1621, il ne feint plus, ses remarques sont moins sévères et ses projets plus habiles : il « l'instruisit de tout ce qu'elle avoit à dire de luy à Galathée, et sur tout de ne point luy faire entendre qu'il ait desappreuvé ses actions : - Car, disoit-il, je cognois bien que le courage de la Nymphe se doit vaincre par douceur, et non par force » (I, 10, 306 recto).

À Isoure, Silvie accompagne le druide dans sa chambre. Tous deux parlent des relations de Galathée et du berger, « car la Nymphe qui avoit beaucoup de familiarité avec le Druide, luy en parla dés l'abord tout ouvertement. Luy qui estoit fort advisé, pour sçavoir si sa niece luy avoit dit la verité, la pria de luy raconter tout ce qu'elle en sçavoit » (I, 10, 307 verso).

Silvie présente l'Histoire de Leonide. La jeune fille, qui veut éloigner Céladon, affirme que le berger ne se laissera pas tenter par ses compagnes. Le druide réplique que la Chasteté même n'a pas pu résister à l'amour : la déesse Diane a aimé Endymion (I, 10, 314 verso).

Le lendemain matin, les trois nymphes se retrouvent au chevet du berger. Adamas décide de commencer sa « cure » par Galathée, mais interroge uniquement Céladon (I, 10, 315 recto).

Galathée et Adamas ont un seul dialogue rapporté au style direct.
Ils échangent des politesses.
La nymphe l'appelle « Adamas »
et il lui répond « Madame »
(I, 10, 306 verso).

Climanthe, lui, appelle la nymphe « Belle Galathée » en 1607
(I, 5, 133 verso),
et en 1621
« Ma fille »
(I, 5, 133 verso).
Elle lui répond en l'appelant
« Mon pere »
(I, 5, 134 recto).

Plaidant le faux pour apprendre le vrai, le druide dit à Céladon qu'il doit être heureux de sa bonne fortune. Le jeune homme réplique qu'il est malheureux à Isoure parce qu'il n'est pas à sa place ; il sait qu'une brebis ne peut pas vivre dans l'eau et qu'un rubis ne peut pas devenir un diamant (I, 10, 316 verso). Le druide admire la sagesse de Céladon et promet de l'aider.

En 1607, Adamas déclare :
« Je vous redorray vostre liberté ».

En 1621 : « Je vous faciliteray les moyens pour sortir sans effort de ce lieu » (I, 10, 317 recto).

Léonide déclare à Adamas que Galathée ne veut rien croire. « Pour le plus seur il me semble qu'il seroit à propos de faire sortir ce Berger de ceans » (I, 10, 318 recto), conclut-elle.

En 1607, le druide « dit à sa niece, pour mieux descouvrir son artifice, qu'il desiroit ce qu'elle disoit sur toute chose, mais qu'il n'en sçavoit trouver le moyen ».

En 1621, il désire
« couvrir son artifice »
(I, 10, 318 recto et verso).

Léonide suggère de travestir le berger pour qu'il quitte discrètement le palais. « Ayez seulement un habit de Nymphe », dit-elle (I, 10, 318 verso). Le druide informe Silvie, et prévient Céladon le lendemain.

Adamas s'en va après avoir dit à Galathée qu'il partait chercher des remèdes. La nymphe se réjouit, car « la presence du Druyde commençoit de l'importuner » (I, 10, 319 recto).

Céladon se promène dans les jardins d'Isoure avec les nymphes et pose des questions sur le tombeau de Damon et Fortune. « Je voudrois avoir assez d'esprit pour vous faire entendre ces tableaux, car l'histoire est bien digne d'estre sceuë », dit Galathée (I, 11, 368 verso). Comme Adamas survient, la nymphe le prie de raconter cette aventure.

Le druide commente les six tableaux qui décorent la fontaine de la Vérité d'amour et explique l'origine de ce tombeau en racontant l'Histoire de Damon et de Fortune. Dans l'entrée en matière, le druide annonce qu'il va raconter une histoire « véritable » (I, 11, 369 recto) qui montre les méfaits de l'amour.

Adamas a apporté la robe qui doit permettre à Céladon de se travestir et d'échapper ainsi à Galathée. La nymphe, croyant que le travestissement est destiné à tromper Amasis, décide que le berger s'appellera Lucinde et se dira parente d'Adamas (I, 12, 381 recto).

Le druide ne réagit pas lorsque Galathée décide d'emmener la fausse Lucinde à Marcilly
(I, 12, 396 recto).

Amasis arrive à Isoure. Elle raconte à Adamas et Galathée l'Histoire de Lydias et de Melandre - jointe aux aventures des chevaliers foréziens.

Adamas, pour la première fois, ne tire pas de leçon morale d'un récit qu'il entend.

1
Adamas Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : II, 1, 8.

Caractéristiques : « [...] la grandeur d'Adamas, qui pour sa qualité de grand Druyde estoit apres Amasis, le plus honoré par toute ceste contree », dit le romancier (II, 1, 8).
Description de sa demeure (II, 10, 628 sq.)

Auditeur : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Narrateur : Histoire de Placidie, racontée à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.

Frère de Belizar, le père de Léonide.


Paris considère que Diane doit le préférer à Silvandre parce qu'il est fils d'Adamas (II, 1, 8).

Une nuit, Silvandre surprend une conversation entre un druide et un berger qu'il ne reconnaît pas (II, 2, 116). Il s'agit d'Adamas et de Céladon qui discutent de la beauté, de « l'entendement Angelique », et de l'amour (II, 2, 117 à 121). Les épreuves sont quelquefois des punitions et quelquefois des témoignages, explique le druide. Votre maîtresse, conclut-il, ne se repent pas de sa faute. Céladon proteste vigoureusement : nul ne peut blâmer cette bergère (II, 2, 121).

Adamas, dit Silvandre, est le « Prince de nos Druydes » (II, 5, 320).

Adamas demeure avec son fils, Paris, et sa nièce, Léonide, fille de son frère, Belizar (II, 7, 432 ; II, 7, 471). Il veut que les jeunes gens s'appellent frère et sœur (II, 7, 467).

Le romancier rappelle que le jour où Céladon « s'estoit eschappé des mains de Galathée », avec l'aide de Silvie, Léonide et Adamas, les nymphes sont rentrées à Marcilly (II, 7, 432).

Il y a quinze jours que Céladon a quitté Isoure (II, 7, 445) lorsque Léonide le retrouve par hasard dans sa caverne. Elle lui raconte ce qui s'est passé après qu'il a fui le palais d'Isoure (II, 7, 452) :

Histoire de Galathée

Galathée a chassé Léonide. Adamas a dit à sa nièce de ne craindre personne tant qu'elle fait ce qu'elle juge être son devoir (II, 7, 452-453).

Silvie propose à Léonide de prétendre que son oncle l'avait rappelée « ayant intention de voir s'il pourroit faire naistre quelque amitié entre Paris son fils et » elle (II, 7, 456).

Silvie déclare à Galathée que seul Adamas a pu aider Céladon. Preuve en est qu'il « a hoché deux ou trois fois la teste en sousriant » quand il a vu qu'on cherchait le jeune homme. Il « eust esté à propos qu'il n'y fut jamais entré », a dit le druide (II, 7, 459). Silvie conseille à la nymphe de dissimuler sa colère de peur que le druide lui nuise (II, 7, 461). Silvie suggère que, le jour de la fête qu'organise Amasis, Galathée déclare à Adamas qu'elle pardonne à sa nièce. Silvie prévient Léonide pour que le druide se trouve aux fêtes (II, 7, 461).

Léonide raconte à Céladon : Paris dit à Adamas qu'il va accompagner Léonide à la chasse.

Pourquoi cacher au druide les relations avec les bergers ?

Adamas lui répond qu'il peut aller où la nymphe désire : « car j'en ay tant aymé le pere, que quoy que je fasse je ne m'acquitteray jamais envers la fille de l'amitié que je luy ay portée » (II, 7, 471).

Léonide raconte à Céladon : Amasis, apprenant la mort de Mérovée, annule les festivités prévues (II, 7, 484). Galathée fait dire à Léonide par Silvie qu'elle peut revenir à Marcilly. Léonide ne montre pas à son oncle la lettre qu'elle reçoit.

Léonide rend visite à Céladon plusieurs fois avant d'informer Adamas (II, 8, 489). Le druide lui apprend que Céladon, Lindamor et elle sont parents (II, 8, 491) puisque leurs arrière-grands-pères étaient frères.

Adamas a connu Alcippe, le père de Céladon (II, 8, 488), berger qui a commis des folies par amour. Le druide juge que l'une des folies d'Alcippe a été de quitter les hameaux (II, 8, 490)

Avant de porter secours au berger, Adamas consulte l'oracle de Taramis à Montverdun pour connaître la volonté des dieux (II, 8, 494). D'après les paroles que profère Cléontine, le druide doit aider un jeune homme pour avoir une vieillesse heureuse (II, 8, 495).

Aussitôt, Adamas et Léonide vont retrouver Céladon. Le druide tente en vain de raisonner avec le berger pour qu'il quitte sa solitude. Adamas alors lui dit qu'il viendra souvent le voir parce que le visage du berger lui rappelle sa fille, druide chez les Carnutes (II, 8, 503). « Il estoit vray qu'Alexis sa fille ressembloit un peu à ce Berger », note le romancier (II, 8, 504).

Adamas apporte à Céladon de la nourriture (II, 8, 505). Pour le distraire de sa mélancolie, il lui conseille d'ériger un temple rustique à Astrée, parfait ouvrage des dieux (II, 8, 507 et II, 8, 518). Il expose alors la théologie celte qu'il oppose à la religion des Romains. Un dieu en trois personnes et une vierge qui va enfanter constituent l'Olympe astréen (II, 8, 506-517). Le druide propose aussi à Céladon de construire un temple autour d'un chêne à trois branches (II, 8, 516). Il offre de mettre dans le Temple d'Astrée le portrait que Céladon porte au cou. Le druide se charge de l'agrandir (II, 8, 519).

Adamas rend souvent visite au berger de nuit (II, 8, 520). C'est de nuit, près d'une fontaine, que Silvandre a surpris l'une de leurs conversations sur la beauté angélique et l'amour (II, 2, 116 à II, 2, 122). Le romancier rappelle cette scène et nomme les personnages (II, 8, 520).

Léonide va rapporter à Adamas (II, 9, 615) la cérémonie du vain tombeau de Céladon à laquelle elle a assisté (II, 8, 550). Le druide « ne pust s'empescher de rire » (II, 10, 617). Il en parlera au berger, mais il craint la réaction du jeune homme, qui pourrait s'éloigner davantage (II, 10, 618).

Le lendemain, Adamas et Léonide trouvent Céladon revigoré : il a remis une lettre à Silvandre, les bergers sont venus vers lui, il a donné une lettre à Astrée endormie. Céladon regarde le vain tombeau et lit l'épitaphe composée par Silvandre (II, 10, 622). Le druide essaie en vain de ramener le berger à la raison. Parce que Céladon considère qu'il n'a pas désobéi à Astrée en la contemplant de nuit, Adamas lui propose de se travestir pour la voir plus longuement. Le jeune homme prendra le nom et la place d'Alexis, la fille du druide (II, 10, 623). Le travestissement pourra durer tant que nul ne sait que la véritable Alexis est toujours chez les Carnutes. Comme l'assemblée générale des druides qui se déroule à Dreux, près des Carnutes, commence dans un mois et demi et dure deux mois, la ruse ne peut pas durer plus de trois mois et demi (II, 10, 624). Céladon hésite. L'argument qui emporte l'assentiment du berger est le suivant :

Si elle ne vous cognoist point, vous ne l'offencerez point, si elle vous cognoist et qu'elle s'en fasche vous n'en devez esperer rien moins que la mort. Et telle fin n'est-elle pas meilleure que de languir de ceste sorte ? (II, 10, 625).

« Disposez donc de moy comme il vous plaira », conclut le berger (II, 10, 625). Quatre ou cinq jours après, Adamas et Léonide donnent à Céladon un habit de Nymphe, et le soir, l'emmènent avec eux.

C'est avec les yeux d'Alexis que nous voyons la maison construite par Pélion, le père d'Adamas (II, 10, 628). Le druide a érigé le tombeau de son frère, Belizar, près de la demeure (II, 10, 628).

Alors qu'Adamas se promène avec Alexis et Léonide, on leur annonce la venue de Silvie (II, 10, 649). Le druide interdit au berger travesti de se montrer : « il vouloit de sorte tenir ceste affaire secrette, que s'il eust pû, il se la fut cachee à luy-mesme » (II, 10, 649).

Léonide reçoit seule sa compagne. Silvie lui raconte :

Suite de l'histoire de Lindamor

Ce qui se passe à Marcilly est si grave que la nymphe désire en discuter avec Léonide et Adamas (II, 10, 650)

Galathée sait maintenant que le druide a aidé Céladon à s'enfuir du palais d'Isoure (II, 10, 659).

Silvie a amené Fleurial chez le druide. Le jardinier remet à Léonide les lettres de Lindamor. Les nymphes lui recommandent de ne pas dire à Galathée que le chevalier va revenir bientôt et descendre chez Adamas (II, 10, 667). Silvie voudrait prévenir le druide ; Léonide prétend qu'il est occupé avec sa fille (II, 10, 668), et qu'il n'ira pas à l'assemblée de Dreux pour garder Alexis près de lui plus longtemps (II, 10, 669). Silvie s'en réjouit parce que la présence d'Adamas sera peut-être nécessaire en Forez.

Léonide rapporte à son oncle « une partie des nouvelles » qu'elle a apprises (II, 10, 672).

Alexis est chez Adamas depuis une quinzaine de jours, lorsqu'on annonce la visite de Lycidas et d'autres bergers (II, 11, 673). Le druide encourage sa protégée à recevoir les visiteurs que lui-même accueille avec de grandes démonstrations d'amitié (II, 11, 674). Phocion invite Adamas à venir dans le hameau célébrer le gui sacré qu'on a trouvé dans un bocage aménagé en temple. Le vacie qui accompagne la troupe de bergers décrit le temple rustique (II, 11, 675). Adamas, se souvenant de l'oracle qui a lié son contentement à celui de Céladon, accepte de se rendre dans le hameau, mais se plaint que les bergères ne soient pas encore venues saluer Alexis. Phocion répond que sa nièce, Astrée, n'est pas en bonne santé et qu'il faut la marier. Adamas approuve ce projet (II, 11, 677).

Alexis n'entend pas cet échange parce qu'elle est alors en train de parler avec les jeunes bergers, et en particulier avec Lycidas. Celui-ci est frappé par la ressemblance d'Alexis et de Céladon.

Toutesfois l'opinion qu'il avoit qu'il fut mort, l'authorité du Druyde qui disoit que c'estoit sa fille : Et l'habit de Nimphe qui l'embellissoit, et le changeoit un peu, l'empescherent d'en descouvrir la verité, et luy faisoient démentir ses yeux (II, 11, 678).

Pendant que Léonide parle avec Lycidas, et Alexis avec tous les autres bergers, Adamas entretient Phocion et Diamis (II, 11, 716), puis Phocion, Diamis et Tircis (II, 11, 735). Peut-être, note le romancier, « pour le dessein qu'il avoit de faire en sorte que Celadon espousast Astree » (II, 11, 735). Le druide fait les honneurs de sa maison, c'est-à-dire de sa galerie de tableaux qui représentent l'histoire de l'Empire romain à partir de Théodose Ier. Comme Hylas admire deux belles dames (II, 11, 736), Adamas raconte l'histoire de ces princesses « agitees de la fortune » (II, 11, 736), Placidie et Eudoxe :

Histoire de Placidie

Le récit commence avec une maxime : « La vertu est ordinairement traversee » (II, 11, 737). Il est entrecoupé de commentaires du narrateur sur les portraits qu'il a réunis et placés de manière à souligner les relations des personnages.

Il s'agit des portraits de la famille impériale romaine : Théodose Ier (II, 11, 736), ses fils, Honorius et Arcadius, et sa fille, Placidie. À côté d'eux se trouvent Constance, époux de Placidie (II, 11, 746), et leurs enfants, Valentinien et Honorique. On voit aussi les conjoints des enfants, Eudoxe et Attila (II, 11, 749), ainsi que le bras droit de Valentinien, Ætius, gouverneur des Gaules (II, 11, 748). Arcadius est présenté avec Isdigerde et Antiochus, le gouverneur de son fils, Théodose II (II, 11, 753).

Silvandre interrompt Adamas lorsqu'il entend le nom d'Ursace :
il connaît ce chevalier parce qu'il l'a sauvé d'un naufrage (II, 11, 754). Le druide réplique que, lorsqu'il aura fini l'Histoire de Placidie,
« la troupe sera bien aise d'oüyr » Silvandre.

Adamas poursuit son récit et décrit le portrait de Sigisvulte (II, 11, 759). Il nomme Augustin et présente sa religion (II, 11, 761). Il s'arrête après avoir rapporté l'invasion de Carthage par Genséric. Il conclut : « Voila sages Bergers, comme le Ciel quand il luy plaist, change les regnes, et les dominations » (II, 11, 762).

Les rois des Francs nommés par Adamas n'ont pas droit à des portraits.

Adamas invite la troupe de bergers à passer la nuit chez lui, ce qui leur donnera le temps d'écouter l'histoire que Silvandre va raconter (II, 11, 763).

Silvandre adresse son récit à Adamas et Léonide (II, 12, 766).

Le druide rit avec tout le monde lorsqu'Hylas traite Ursace de vrai esclave (II, 12, 885).

En attendant le souper, Adamas se promène dans sa galerie avec Phocion et Tircis. Il répond aux questions de ce dernier pour décrire les armoiries de Pharamond, de Gondioc, d'Ardaric et d'Attila (II, 12, 885).

Quand Hylas se permet de dire au druide que de toutes les « raretez » réunies dans la galerie, celle qu'il préfère est Alexis (II, 12, 886), Adamas se réjouit « qu'il se trompast de ceste sorte, pour mieux cacher Alexis » (II, 12, 886).

Le lendemain matin, les bergers rentrent chez eux, très satisfaits « de la courtoisie d'Adamas » (II, 12, 887). Ils racontent à leurs compagnes que la fille du druide ressemble à Céladon. Les bergères décident de se rendre chez Adamas trois jours après (II, 12, 892).

2
Adamas Présent dans : I, II, III, IV

Première mention : III, 1, 3 verso.

Caractéristique : « Sage Adamas », dit-on trente-deux fois.

La troisième partie commence et finit dans la demeure du druide.
Les graveurs montrent la maison.
Adamas reçoit les bergers chez lui pendant deux jours ; il passe ensuite deux nuits dans les hameaux. Quand le druide revient chez lui, il invite Amasis et Galathée à séjourner dans sa maison, puis se rend à Marcilly.
Présent dans les douze livres, Adamas règle le rythme des déplacements des personnages.
Il ne s'occupe plus uniquement de Céladon. Il influence les aristocrates du Forez et d'ailleurs, et il se mêle à la vie des bergers.
Adamas agit en directeur spirituel, en prêtre célébrant, en arbitre, en médecin, en père et en conseiller politique.

Remarques sur le nom : Adamas lui-même donne l'étymologie de son nom, diamant (III, 12, 504 recto). « Quelques-uns pretendent que ce mot est venu par corruption d'adamas, nom que les Grecs ont donné au diamant, & qui signifie indomtable, parce qu'ils croyoient alors qu'il resistoit au fer & au feu » (Furetière).
Dans les Epistres morales, le diamant, une fois trempé dans du sang de bouc, s'amollit pour qu'on lui donne la forme qu'on veut. « Fay estat que ma durté est de mesme », ajoute Honoré d'Urfé, elle s'assouplit (I, 9, p. 69). L'image est utilisée différemment dans Mon secret. Saint Augustin dit que pour rompre un diamant il faut recourir au sang du bouc parce qu'il désire amollir la dureté des passions de Pétrarque (p. 123).

Auditeur : - Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon, et Suitte de l'histoire de Daphnide, et d'Alcidon racontée par Daphnide, continuée par Alcidon et terminée par Daphnide ;
Histoire de Cryseide et de Hylas racontée par Hylas et la Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice ;
Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par le chevalier de Lindamor.


Adamas attend chez lui les bergères qui ont annoncé leur visite. Il craint que Léonide ne réussisse à détourner Céladon d'Astrée (III, 1, 11 verso). Il engage la feinte druide à ne pas douter de la providence. Il permet à Paris d'aller à la rencontre des visiteurs, parce qu'il approuve son attachement pour Diane. Des étrangers habillés en bergers se sont joints aux gens du hameau pour admirer « les raretez » de la maison du druide (III, 1, 21 recto).

Le groupe qui chemine discute de l'amour. Hylas se dit prêt à céder l'esprit d'Adamas en échange du corps d'Alexis (III, 2, 34 recto). Arrivé le premier chez le druide, Hylas lui recommande Daphnide et Alcidon, qui viennent visiter le Forez.

Après l'édition de 1619, Daphnide dit qu'elle avait entendu parler du druide (III, 2, 40 verso).

En attendant les visiteurs, Léonide rappelle qu'elle obéit à Adamas en appelant Paris son frère et Alexis sa sœur (III, 2, 43 recto). Il ne faut pas s'inquiéter : La parole du druide garantit que nul ne doutera de la feinte druide. Adamas fait pourtant fermer les volets ! Il ménage Hylas parce que l'enthousiasme de l'inconstant prouve qu'Alexis est une femme. Quand on annonce Daphnide déguisée, le druide décide de faire semblant de ne pas la reconnaître.

Après l'édition de 1619, Adamas explique ici qu'il veut pouvoir s'occuper des bergères
(III, 2, 45 verso).
La variante rend ce qui suit vraisemblable.

Le druide salue les bergers avant de demander à Thamire de lui présenter les étrangers. Il s'adresse ensuite à la dame avec « beaucoup d'honneur, et de soubmission » (III, 2, 47 recto). Comme Daphnide et Alcidon demandent son aide, il les prie de raconter leur histoire. Il démontre d'abord qu'il connaissait la jeune femme en lui montrant son portrait (III, 2, 55 recto). L'oracle a annoncé aux jeunes gens qu'ils devaient voir la fontaine de la Vérité d'amour. Adamas explique les enchantements qui la rendent inaccessible. Daphnide juge qu'il faudrait être « hors du sens » pour se sacrifier (III, 2, 56 verso). Elle préfère exposer leurs différends. Auparavant, le druide, à la demande d'Hylas, invite toute la troupe à passer la journée chez lui (III, 2, 57 recto).

Le troisième livre commence par une nouvelle description de la galerie où Adamas a emmené ses visiteurs de marque : on y trouve des cartes et des portraits des Empereurs romains et des rois qui ont régné en Gaule (III, 3, 58 recto à III, 3, 59 verso).

En 1619, une page suffisait.

Daphnide se voit près d'Euric, roi des Wisigoths dont elle porte le deuil. Elle raconte son histoire puis propose à Alcidon de continuer. Le druide encourage le chevalier à le faire (III, 3, 67 verso). Il interprète la vision d'Alcidon : un grand personnage doit habiter la fontaine de Sorgues (III, 3, 102 verso).
Alcidon rend la parole à Daphnide pour qu'elle termine leur histoire (III, 4, 122 verso). Adamas fait alors un éloge flatteur d'Euric (III, 4, 159 verso). « Avec la majesté de sa venerable vieillesse » (III, 4, 168 recto), le druide conseille à ses interlocuteurs de se réconcilier. Le druide réunit les mains des jeunes gens et les bénit (III, 4, 169 verso). Selon lui, l'oracle qui a conseillé à Daphnide et Alcidon de voir la fontaine, leur recommandait de patienter en s'aimant sincèrement (III, 5, 171 recto).

Les bergers demandent au druide de célébrer un sacrifice d'action de grâce pour le gui sacré qui a poussé dans leur hameau. Adamas les invite à passer la nuit chez lui (III, 5, 183 recto). Les bergères comptent le prier de laisser Alexis dans leur hameau (III, 5, 183 verso). Le druide engage la feinte druide à persévérer, et déclare : Dieu « m'a commandé de prendre soing de vous, en luy obeyssant je ne crains point de faillir » (III, 5, 186 recto). Entre-temps Paris se plaint que Diane le traite simplement comme fils d'Adamas (III, 5, 189 verso). De son côté, Léonide conseille à Astrée de demander au druide d'intercéder pour elle auprès de Phocion, ce que la bergère refuse (III, 5, 193 verso). Le lendemain matin, quand Adamas voit les jeunes filles autour d'Alexis encore couchée, il leur suggère de fouetter la paresseuse (III, 5, 193 verso).

Paris se plaint de nouveau que Diane le traite seulement en fils d'Adamas (III, 5, 199 recto).

Le druide désire emmener ses hôtes visiter les jardins. Il répond à une question de Daphnide sur la sympathie (III, 5, 203 recto) ; Hylas, Astrée, et Diane participent à la discussion. Adamas accepte qu'Alexis se rende dans les hameaux, pourvu que les bergers passent une seconde journée chez lui. Comme la chaleur est tombée, toute la troupe va se promener (III, 5, 217 verso).

À Montverdun, Cléontine donne à Galathée des nouvelles des bergers qui sont chez Adamas (III, 6, 229 verso). La nymphe désire ramener Léonide à la Cour (III, 6, 230 recto).

De son côté, le druide organise la cérémonie du gui (III, 7, 265 recto). Dans les hameaux, il logera chez Phocion (III, 7, 265 verso). Adamas chemine avec les bergers et leurs visiteurs, lorsque Hylas rapporte l'Histoire de Cryseide et de Hylas (III, 7, 270 verso), et que Florice raconte la Suitte (III, 8, 333 verso).

Chrisante vient à la rencontre de la troupe à Bonlieu, et Adamas lui présente sa fille (III, 9, 368 verso). Alors que la druidesse rapporte les mésaventures de Galathée, Lérindas, le messager, survient et invite le druide à attendre la nymphe pour le sacrifice. Adamas fait répondre qu'il vaut mieux que Galathée assiste au sacrifice du « sixiesme de la lune de Juillet » (III, 9, 369 verso).

Adamas quitte vite Bonlieu pour éviter Galathée. Vêtu de blanc, il commence le sacrifice dans le temple d'Astrée qui abrite le chêne béni des dieux. Le druide demande aux dieux de renvoyer la déesse Astrée sur terre (III, 9, 372 recto). Adamas explique à Daphnide les « secrets » de la liturgie du Forez, et du temple d'Astrée (III, 9, 373 recto sq.).

Le druide est toujours avec les bergers qu'il appelle « mes enfans » (III, 9, 386 recto). Il sert d'arbitre à la querelle d'Hylas de Stelle et de Silvandre. Il mange même avec la troupe et non avec les druides et vacies : il veut faire honneur à Daphnide. Cherchant « quelque honneste divertissement », il invite Diane à juger la gageure qui oppose Silvandre et Phillis (III, 9, 387 verso). Il remet des chapeaux de fleurs aux trois protagonistes (III, 9, 390 recto). Daphnide et Alcidon ne s'ennuieront pas, dit-il : ils « sont maintenant des Bergers de Lignon, puis qu'ils en ont pris l'habit » (III, 9, 389 recto). Adamas arrête les plaidoyers des rivaux pour hâter le jugement. Phillis, décrète Diane, doit rendre son chapeau de fleurs au druide (III, 9, 408 recto).

Adamas donne le signal du départ parce qu'il désire arriver de jour dans les hameaux (III, 10, 408 verso). Il autorise Phillis et Silvandre à poursuivre leur débat en chemin et à interpréter le jugement de Diane (III, 10, 410 recto). Phillis a dû remettre son chapeau à Adamas. Cela signifie, dit-elle, qu'elle ne garde pas de choses périssables (III, 10, 410 verso). Pour Silvandre, rendre son chapeau au druide, qui « peut estre appellé la Justice mesme », signifie faire amende honorable publiquement (III, 10, 415 recto). Le berger ajoute qu'il comprend que « le commencement de toutes [s]es esperances doit prendre origine du sage Adamas » (III, 10, 418 verso).

Phocion héberge Adamas et sa famille (III, 10, 422 recto). Le soir toute la troupe assiste à la danse de Égyptiennes (III, 10, 425 recto). Le druide commence à se préoccuper de la répartition des chambres. Il va partager avec son fils la chambre de Phocion, tandis qu'Alexis et Léonide dormiront dans la chambre d'Astrée (III, 10, 426 verso). Mécontent, il craint que la feinte druide ne redevienne berger. Il propose donc qu'Alexis, de nuit, vienne en secret dans sa chambre. Léonide, qui « y avoi[t] desja bien pensé » (III, 10, 427 recto), propose plutôt qu'Astrée rejoigne les jeunes filles. Adamas suit de point en point les suggestions de Léonide. En se retirant, il conseille à Alexis de rester au lit jusqu'au déjeuner (III, 10, 428 recto).

Le lendemain, les jeunes filles voient qu'Alexis a quitté la chambre et s'inquiètent de la réaction d'Adamas (III, 10, 436 recto). Quand toute la troupe se retrouve devant le druide et que Silvandre expose son opinion sur le sens du mot « jour », Adamas ne soutient pas le berger (III, 10, 448 verso). Il déclare que Silvandre a perdu le droit de se plaindre s'il souffre des conséquences de cette feinte. Le berger ne répond pas. Adamas voudrait en effet réserver Diane pour son fils. Paris a confié à Léonide que son père ne désapprouvait pas son amour pour Diane (III, 10, 444 verso).

À Montverdun, Lérindas transmet le message du druide à Galathée (III, 11, 449 verso). Cléontine conseille à la nymphe d'attendre le druide. Célidée survient et raconte le séjour chez Adamas et le sacrifice de Bonlieu. Elle explique aussi que la fille d'Adamas peut sans crainte se laisser servir par l'inoffensif Hylas (III, 11, 452 verso). Galathée fait dire au druide de la retrouver à Bonlieu ou à Marcilly (III, 11, 462 recto).

C'est pour faire passer le temps à Adamas que deux jours après Alexis et Astrée échangent de vêtements (III, 11, 466 recto). Le druide craint les décisions de Galathée et demande conseil à Léonide. Celle-ci propose de laisser Alexis dans les hameaux et de se rendre à Marcilly avec son oncle (III, 11, 481 recto). Le druide, qui n'a pas reconnu Alexis sous son costume de bergère (III, 11, 481 verso), accepte la suggestion de Léonide.

Peut-être que le surprenant aveuglement du druide est supposé justifier l'invraisemblable aveuglement des bergers ...

Astrée prie Léonide d'intercéder pour elle auprès d'Adamas : elle est décidée à suivre Alexis chez les Carnutes. La nymphe lui suggère de demander plutôt au druide de laisser Alexis dans les hameaux pendant son séjour à Marcilly. Adamas, explique-t-elle, ne veut pas que sa fille quitte le couvent pour vivre à la Cour (III, 11, 485 recto). Le druide suit le programme de Léonide en faisant semblant de croire qu'Alexis est malade (III, 11, 488 recto). Paris s'en va avec son père, qui lui conseille de se dépêcher de demander la main de la jeune fille à sa mère. Il va écrire lui-même à Bellinde (III, 11, 490 recto).

Parce qu'Adamas ne trouve pas Galathée à Bonlieu, il se rend à Marcilly (III, 12, 490 verso). Dans la plaine de Montverdun, il voit Damon blessé, le soigne, le fait emporter chez lui, et l'accompagne (III, 12, 499 verso). Le chevalier lui confie l'oracle qui lui a été rendu à Montverdun : il doit parvenir là où parle un diamant. Adamas révèle qu'il s'agit de son nom (III, 12, 504 recto). Galathée puis Amasis arrivent chez Adamas. Comme la Dame du Forez a des secrets à partager avec sa fille et le druide, il l'invite à passer la nuit chez lui.

En déambulant dans la galerie, les deux dames et le druide écoutent le chevalier de Lindamor annoncer la mort de Clidaman en racontant l'Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte (III, 12, 506 verso). Amasis demande conseil à Adamas (III, 12, 549 recto). Celui-ci rappelle les méfaits de Polémas et de son complice, le druide imposteur. Il conseille à la Dame de demander à Lindamor de revenir vite en Forez. Lui-même se rendra dans deux jours à Marcilly avec Léonide. Le faux druide est revenu, lui annonce Amasis. Adamas recommande que Silvie lui dise que les dames du Forez lui rendront visite dans deux ou trois jours. Cela obligera Polémas à patienter (III, 12, 550 verso).

Le lendemain, avant dix heures du matin, Adamas sera au château (III, 12, 551 recto). Avant de partir, il demande à Paris s'il est sûr que Silvandre n'a pas la place qu'il convoite près de Diane (III, 11, 489 verso). Il écrit ensuite à Bellinde pour soutenir Paris. Il écrit aussi à Léonide pour qu'elle le rejoigne à Marcilly. La nymphe obéit et laisse Alexis dans le hameau (III, 12, 552 recto).

3
Adamas Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : IV, 1, 2.

Caractéristique : « Sage » (IV, 1, 2).
Adamas a laissé Alexis chez Phocion (IV, 1, 2). C'est à cause de la parole du druide que le berger passe pour une druidesse (IV, 1, 5).

Le jour où les bergers sont allés chez Adamas, Silvandre a reçu la charge de transmettre un message à Madonthe (IV, 2, 192).

Cette scène a eu lieu plus haut
(III, 1, 22 verso).

La troupe qui se rend à Marcilly laisse la maison d'Adamas à droite (IV, 3, 477).

Phillis s'étonne de la conduite d'Alexis. Elle se demande pourquoi Adamas ne l'a pas emmenée. Diane lui explique que le druide ne veut probablement pas que sa fille fréquente la Cour (IV, 3, 541).

Adamas pourrait être représenté par un individu armé d'un couteau dans le songe η d'Astrée, dit Alexis (IV, 3, 570).

Paris deviendra druide, comme son père, Adamas, déclare Phillis (IV, 3, 621).

Le druide doit présenter les étrangers à Amasis (IV, 4, 634).

Silvie était chez Adamas lorsqu'elle a demandé à Léonide de revenir à Marcilly (IV, 5, 916).

La scène est dans la deuxième partie (II, 10, 650).

À Marcilly, le druide s'occupe de Damon d'Aquitaine blessé (IV, 5, 918).

Léonide rappelle à Galathée que c'est à sa demande qu'elle a appelé Adamas pour soigner Céladon (IV, 5, 925).

La scène est dans la première partie (I, 4, 82 verso).

Galathée confie à Léonide un secret que seuls Adamas et Amasis connaissent (IV, 5, 928).

Il s'agit de la situation des chevaliers du Forez. Le lecteur a lu l'information dans la troisième partie
(III, 12, 550 verso).

Galathée rappelle aussi à sa compagne qu'Adamas avait entendu parler des méfaits de Climanthe et qu'il voulait punir l'imposteur (IV, 5, 932).

Les remarques du druide sont dans la troisième partie (III, 12, 550 recto).

Avec Adamas, Amasis prépare la défense du pays, dit Galathée (IV, 5, 933).

Le lendemain, Léonide répète au druide ce que Galathée lui a confié. Elle apprend que le projet de surprendre Climanthe vient d'Adamas lui-même (IV, 5, 936).
4
Addax Voir Acaces.  
Adelonde Présente dans : III
Première mention : III, 4, 128 verso.

Caractéristiques : Elle est « Cyrce et [...] Medee », aux yeux d'Euric (III, 4, 155 recto). Il s'agit peut-être de Madame de Sauve, maîtresse d'Henri IV de 1570 à 1577. Voir Circé η.

Remarque sur le nom : Adelonde serait l'une des maîtresses de Charlemagne dans les romans de chevalerie, d'après la Bibliothèque universelle des romans (Février 1776, p. 92).

Nommée dans : Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon racontée par Daphnide à Adamas.

euric

Dans la galerie d'Adamas, Daphnide raconte ses amours avec Euric.

Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon

Ses deux rivales sont Clarinte et Adelonde (III, 4, 128 verso). La première a toutes les qualités. La seconde, belle mais de naissance moins noble, attend avec impatience le décès d'un époux qui a soixante ans de plus qu'elle (III, 4, 154 recto). On lui propose de se servir de charmes pour conserver le volage Euric. Elle offre au Roi un bracelet de cheveux dont les fermoirs sont des lions enchantés : Euric n'aimera qu'elle tant qu'il les aura au bras (III, 4, 154 verso).
Adelonde confie au Roi que ces lions doivent le prévenir du danger en lui serrant le bras avec leurs griffes. « Faute de jugement », remarque Daphnide (III, 4, 155 recto). En effet, Euric, pensant qu'Adelonde l'a attiré avec des charmes, s'éloigne d'elle définitivement.


3
Adraste Présent dans : II, III, IV
Première mention : II, 8, 542 ; II, 8, 544 (nommé).

Caractéristique : « AMANT SANS REPROCHE » (II, 9, 588), dit-il de lui-même avec raison. 

Remarque sur le nom : Adrastée est, dans la mythologie grecque, l'inévitable (Platon, Timée 248c). Equicola évoque « la loy d'Adrastie », celle de la « puissance inevitable » (Livre 2, f° 77 verso). Il s'agit de Némésis, la vengeance, fille de Justice. Le « Roy Adraste [...] fut le premier qui luy dressa un temple » (Cartari, p. 583).

Auditeur : Histoire de Doris et Palémon, racontée par Doris aux bergers ainsi qu'à Paris, Chrisante et Léonide.

Narrateur : Histoire du Berger Adraste.

Berger d'un hameau voisin, près de Montverdun.

Doris

Les bergers réunissent les objets nécessaires pour le vain tombeau quand ils voient des étrangers à l'orée du bois (II, 8, 542). Sans être tout de suite nommés, Adraste et son rival, Palémon, forment une sorte de tableau vivant animé autour de Doris, en train de se peigner. Adraste le premier prend la parole pour se plaindre de l'indifférence de la bergère (II, 8, 543). Palémon tire Doris par sa robe pour l'empêcher de s'éloigner. La bergère tombe. Adraste, en silence, écoute un dialogue chanté par Doris et Palémon (II, 8, 546), puis assiste à la cérémonie du vain tombeau (II, 8, 550).

Adraste et Palémon demandent ensuite à Diane d'écouter leurs différends. La bergère délègue cette charge à Léonide (II, 8, 554). Doris explique qu'elle se plaint des « indiscretions et importunitez » d'Adraste (II, 8, 554). Celui-ci annonce que, quel que soit le jugement qu'ils recevront, il ne cessera pas d'aimer la bergère, il cessera seulement de le lui dire (II, 8, 554). Palémon rétorque qu'il aime mieux qu'Adraste puisqu'il est décidé à mourir si le jugement ne lui donne pas Doris. Adraste considère que le vrai amant ne dispose pas de sa vie sans la permission de celle qu'il aime (II, 8, 555).

Léonide explique que départager les bergers est une « bonne œuvre [...] peut-estre non pas moindre que celle que nous venons de faire » (II, 8, 555).

Le procès qui va suivre est-il aussi « vain » que le tombeau érigé pour Céladon ?

Palémon et Adraste s'agenouillent devant Doris pendant qu'elle raconte son histoire (II, 9, 561). Adraste n'a pas la moindre place dans ce récit. Avant que les juges ne se retirent pour délibérer. Le jeune homme insiste pour prendre la parole (II, 9, 586).

Histoire d'Adraste

Le berger aime Doris « depuis le berceau » (II, 9, 587). Maintenant qu'elle n'aime plus Palémon, pourquoi ne se tourne-t-elle pas vers lui ?

Comme il ignore la jalousie et le désir de vengeance, il se donne « le nom veritable D'AMANT SANS REPROCHE » (II, 9, 588). S'il est raisonnable d'aimer celuy dont on est aimé, Doris devrait l'aimer (II, 9, 589)

Doris répond qu'elle n'aime pas Adraste et qu'elle le lui a souvent dit (II, 9, 590). La première fois qu'il s'est déclaré, ils étaient tous les deux très jeunes. Il est ensuite parti en voyage. Elle est tombée amoureuse de Palémon. Adraste l'indiffère. Seule la « Nature » est à blâmer (II, 9, 591). Adraste devrait le comprendre, lui qui méprise Bybliene, la bergère qui l'aime (II, 9, 592).

En attendant la sentence, Hylas suggère que Doris accepte les services de ses deux amants (II, 9, 593). La bergère refuse. Palémon aussi repousse cette proposition en parlant à la première personne du pluriel, pour lui et pour Adraste (II, 9, 595).

Tout à la fin de la sentence de Léonide, une longue phrase traite d'Adraste : il doit « estre à jamais exemple d'une fidelle et infructueuse affection » (II, 9, 597). Le berger s'évanouit. Dès qu'il revient à lui, Palémon et Doris partent du côté de Montverdun. Adraste les appelle « plus heureux que parfaicts amants » (II, 9, 598). Il perd ensuite l'esprit. Ses folies font rire même ceux qui ont pitié de lui.

Paris, pour faire parler Hylas, fait semblant de prendre son parti. Il reproche à Léonide de s'être montrée dure envers Adraste. L'inconstant juge que « la sottise » de l'amoureux rebuté a mérité cette punition (II, 9, 598). Léonide réplique qu'elle ne l'a pas puni puisqu'elle lui a permis de continuer à aimer Doris. Hylas alors discute avec Silvandre et revient à sa première thèse, Doris doit aimer Palémon et Adraste (II, 9, 600). Un débat sur l'amour suit, Adraste est oublié.

Pour écrire l'histoire de Doris, Palémon et Adraste, Honoré d'Urfé s'inspire d'un manuscrit de son arrière-grand-mère, Anne de Graville, Le Beau romant des deux amans Palamon & Arcita et de la belle et saige Emilia,
édité par Yves Le Hir
(P.U.F., 1965).

Le romancier intervertit les rôles masculins, et imagine la folie d'Adraste. Il transforme ainsi le sens de l'aventure
(Henein, pp. 65-66).

2
Adraste Présent dans : II, III, IV
Première mention : III, 1, 19 verso.

Caractéristique : « Fol d'Amour », selon Damon d'Aquitaine (III, 2, 30 verso).


Damon et Paris voient Adraste se plaignant dans le bois de Bonlieu, devant le temple d'Astrée. Le romancier rappelle l'infortune du berger et les formes que prend sa folie. Comme Damon ne comprend pas ce que lui dit Adraste, le malentendu serait comique (III, 1, 20 recto), si le berger n'était pas aussi pitoyable.

Les bergers du hameau voient aussi Adraste parler aux arbres. Quand Adraste aperçoit Doris, il s'immobilise, se tait (III, 1, 24 verso), et la suit jusqu'à la sortie du bois.

Adraste illustre la folie des amants, déclare Hylas (III, 1, 25 recto). C'est un misérable malade, rétorque Silvandre, mais il vaut mieux être comme Adraste que comme Hylas (III, 1, 25 verso), car l'inconstant souffre d'une maladie du jugement qui l'empêche de distinguer le bien et le mal (III, 1, 26 recto).

Céladon est à la fenêtre chez Adamas. En voyant approcher Astrée, il est dans tous ses états, presque comme Adraste (III, 2, 42 verso).

Cette référence à Adraste est ajoutée après l'édition de 1619.

3
Adraste Présent dans : II, III, IV
Première mention : IV, 2, 195.

Caractéristiques : « Le pauvre Adraste », dit Silvandre (IV, 2, 195). « Ce pauvre berger », dit l'auteur (IV, 3, 471 et IV, 3, 475)
Accusé d'être infidèle à Diane, Silvandre répond qu'on l'accuse ainsi d'être sans esprit comme Adraste (IV, 2, 195).

Hylas ne peut par reprendre son éloge de l'inconstance, parce qu'Adraste survient et importune Doris, qu'il a rencontrée par hasard dans ce lieu où il s'est retiré (IV, 3, 469).

Parce qu'Adraste est grand de taille, Palémon ne réussit pas à l'éloigner de Doris (IV, 3, 471). Les bergères doivent le seconder pour que leur compagne se dégage. Adraste semble enfermé dans ce lieu par magie.

Palémon expose alors à Dorinde un résumé des malheurs d'Adraste (IV, 3, 471).

La folie d'Adraste a commencé dans la deuxième partie (II, 9, 561 sq.).

À la demande de Palémon, Doris lui demande de les accompagner, d'abord dans le logis des bergères, puis à Marcilly. Adraste pleure même quand il sourit. Il accompagne la troupe, mais ne répond aux questions que par les derniers mots qu'il a entendus (IV, 3, 477).

Hylas se plaint de la folie d'Adraste, qui les a retardés. Il la compare avec la folie de Thamire qui a pris sa beauté à Célidée (IV, 3, 478).

Silvandre établit un parallèle entre la folie d'Adraste et l'inconstance d'Hylas. Diane, dit-il, doit le prendre pour Hylas ou pour Adraste si elle le croit infidèle (IV, 3, 495).

L'infirmité physique et l'infirmité morale sont comparées dans la troisième partie (III, 1, 25 verso).

4
Ætius Présent dans : I, II
Première mention : I, 3, 63 verso.

Personnage historique : v. 390 - 454. Général romain, lieutenant général en Gaule. Meurt assassiné sur l'ordre de son maître, l'empereur Valentinien III.

Caractéristique : « Grand et prudent », dit Guyemant (I, 3, 63 verso).

Nommé dans : Histoire de Silvie, racontée par Léonide ;
Histoire de Silvandre, racontée par Silvandre.


À Isoure, Léonide rapporte le récit fait par Guyemant :

Histoire de Silvie

Ætius se bat en Gaule contre les Wisigoths, les Bourguignons et les Francs, puis s'allie avec eux pour vaincre les Huns aux Champs Catalauniques (I, 3, 63 verso). L'Empereur Valentinien le fait assassiner (I, 3, 64 recto).

Dans le hameau, Silvandre raconte aux bergères et à Léonide :

Histoire de Silvandre

L'Empereur Valentinien oblige Ætius à faire la paix avec les Bourguignons (I, 8, 226 verso).

1
Ætius Présent dans : I, II
Première mention : II, 6, 328. Écrit aussi Etius.

Personnage historique : Enfant, il a été l'otage des Huns (Caffin, p. 197). « Il fut dans les faits le maître de l'Empire d'Occident » (Jordanès, p. 173). Attila l'appelle « son amy et alié » (Fauchet, f° 46 recto). Durant la bataille des Champs Catalauniques, Ætius « combattant vaillamment, [...] fut blessé en la teste, et jetté bas de son cheval, en bien grand danger, s'il n'eust esté retiré de la presse » (Fauchet, p. 97). Après la bataille, il arrête les combats et sépare les armées coalisées. « Il falloit craindre qu'apres la ruine des Huns, les Romains pour leur petit nombre ne fussent en pareil danger et soupçon de leurs alliez qu'ils estoient au paravant (si ces gens de secours venoient à recognoistre leur puissance) avisa de rompre l'ardeur des siens, et laisser eschapper Attile » (Fauchet, p. 98).
Ætius laisse Attila partir : « Ce trait sauva la vie au Roy Attile, aussi fut-il cause de la mort d'Aetie » (Fauchet, p. 99).

Caractéristiques : « C'estoit un des plus prudens et des plus vaillans hommes de son temps, prevoyant les choses avant presque qu'il y en eust aucune apparence, plein de courtoisie, et de telle sorte liberal, qu'à l'imitation d'Alexandre, il ne se reservoit que l'esperance », dit le narrateur, Adamas (II, 11, 749).

Nommé dans : Histoire de Damon et Madonthe, racontée par elle-même à Diane, Astrée, Phillis et Laonice.
Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ;
Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Capitaine romain. Fils de Gaudens.


Histoire de Damon et de Madonthe

Son père participe à la bataille des Champs Catalauniques. Ætius s'y trouve (II, 6, 328),

Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Le druide se reconnaît partial pour Ætius et considère que « tous les Gaulois luy doivent estre obligez » : bien qu'il ait « fait la guerre fort long temps dans les Provinces voisines, nous n'avons jamais receu incommodité de luy ny de ses armes » (II, 11, 749).

La phrase est ambiguë.
Ætius a-t-il ménagé le Forez ou la Gaule entière ?

Adamas a placé le portrait d'Ætius en face du portrait d'Attila, l'adversaire qu'il a vaincu. Il analyse les traits d'Ætius et y lit toutes les vertus de ce capitaine (II, 11, 749).

L'empereur Honorius choisit Ætius pour la guerre d'Espagne. Ce capitaine lui est recommandé par Placidie, elle-même conseillée par Constance (II, 11, 749). Ætius est obligé de se battre en Gaule contre les Bourguignons et contre les Francs. Victorieux, il parvient en Espagne avec des troupes affaiblies (II, 11, 750). Il recourt à la ruse pour diviser les peuples qui se partagent l'Espagne, Vandales, Wisigoths, Suèves et Alains. Honorius, mécontent, remplace Ætius par Castinus. Comme Castinus est son ami, Ætius lui donne des conseils qui lui permettent de réussir.

Ætius se retire de la Cour, puis se réfugie auprès des Huns (II, 11, 752). Pour se venger d'Honorius, il persuade les Huns d'attaquer l'Italie (II, 11, 754). Quand il apprend la mort de l'Empereur, Ætius change ses plans et se rend à Rome. Il espère se faire élire Empereur avec l'aide de Castinus. Les deux hommes font plutôt élire Jean, premier Secrétaire d'Honorius, et gouvernent sous son nom (II, 11, 755).

Théodose II, Empereur d'Orient, désigne Valentinien, fils de Placidie, comme Empereur d'Occident. Il envoie des armées contre les usurpateurs. Jean est tué, Ætius est prisonnier (II, 11, 757). Placidie libère Ætius et fait arrêter Castinus. Elle lui rend sa liberté pour obliger Ætius qu'elle nomme Patrice (II, 11, 758).

Ætius est nommée gouverneur général en Gaule. Il défait les Wisigoths à Arles. Il se bat contre les Bourguignons et les Francs, et envoie une légion en Grande-Bretagne contre les Pictes (II, 11, 759). Boniface, gouverneur en Afrique, est jaloux d'Ætius qui, d'après certains, le desservirait auprès de Placidie (II, 11, 760). Il appelle Genséric (II, 11, 760).

Fauchet écrit : « Ætie portant envie à un vaillant capitaine nommé Boniface gouverneur d'Afrique, il le rendit suspect à l'Empereur Valentinian, sous main l'accusant de trahison » (f° 43 verso).

Adamas (alias d'Urfé) est moins sévère.

Silvandre continue l'histoire de l'Empire romain en répétant ce que lui a dit Ursace, un chevalier romain. Il reprend des épisodes déjà racontés par Adamas.

Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace

À la mort d'Honorius, Ætius et Castinus font élire Jean (II, 12, 790). Ætius se bat en Gaule contre les Francs (II, 12, 805) quand Ursace se joint à ses armées.

Isidore rappelle à Valentinien les grâces que Dieu lui a faites. L'une d'entre elles, c'est de lui avoir donné « ce prudent et sage Patrice Ætius » (II, 12, 815) qui a défait Boniface, et réconcilié Genséric avec Rome.

En Gaule, Ætius se prépare à combattre Attila (II, 12, 822). Il déjoue les ruses du roi des Huns qui tente de monter les tribus contre les Romains (II, 12, 823). Il réussit à former une coalition avec les Francs, les Wisigoths, les Bourguignons et les Alains (II, 12, 824). L'armée d'Ætius, comme celle d'Attila, comprend des guerriers des mêmes nations (II, 12, 823).

Ce dernier renseignement semble bien être une invention d'Honoré d'Urfé.

La bataille des Champs Catalauniques commence. Le narrateur ne la nomme pas et dit :

Je pourrois bien vous particulariser tout ce qui s'y fit, car j'estois avec Ætius, aupres duquel je combatis ce jour-là. Mais je serois trop long, et cela ne serviroit de rien à nostre discours (II, 12, 826).

Attila est vaincu. Ætius entreprend alors de séparer les tribus qu'il a réunies pour qu'elles ne s'attaquent pas à l'Empire. Pour les laisser dans la crainte, il ne poursuit pas Attila, leur ennemi commun (II, 12, 827). Il conseille aux fils de Thierry, le roi Wisigoth mort dans la bataille, de regagner leur pays pour s'assurer du trône (II, 12, 827).

Ursace demeure douze ans aux côtés d'Ætius (II, 12, 829). Celui-ci loue Ursace dans les rapports qu'il envoie à l'Empereur. Eudoxe, dans la lettre qu'elle écrit à Ursace, le félicite d'« avoir trois fois en un jour remis à cheval Ætius » (II, 12, 830).

Ætius « combattant vaillamment, [...] fut blessé en la teste, et jetté bas de son cheval, en bien grand danger, s'il n'eust esté retiré de la presse » (Fauchet, p. 97).

Ætius rentre à Rome (II, 12, 831). Il est reçu avec des acclamations du peuple, mais non avec un triomphe, car Valentinien est jaloux de ses succès (II, 12, 833).

Maxime, l'époux d'Isidore, veut venger sa femme violée par Valentinien. Il doit d'abord affaiblir l'Empereur en écartant Ætius (II, 12, 838). Maxime s'adresse à Héracle, l'eunuque qui sert l'Empereur. Il lui dit qu'Ætius a trop de pouvoir et trop d'alliés, et qu'il a sauvé la vie d'Attila. Il faudrait le « bannir pas seulement de l'Empire, mais de tout le monde » (II, 12, 839). Héracle à son tour convainc Valentinien. Le jour même, l'Empereur fait tuer Ætius par ses eunuques (II, 12, 840).

Proxime, chevalier romain, dit à Valentinien qu'en tuant Ætius il s'est coupé la main droite de la main gauche (II, 12, 840).

Attila, apprenant la mort d'Ætius, attaque l'Italie (II, 12, 840). Valentinien se repent d'avoir perdu Ætius (II, 12, 843). Marcien, Empereur d'Orient, blâme Valentinien (II, 12, 844).

Entre-temps, Maxime réunit les amis d'Ætius (II, 12, 846). Valentinien ne se méfie de rien. Thraustila, le capitaine de sa garde, est un ami d'Ætius. Il s'entend avec Maxime pour partager l'Empire avec lui. Thraustila tue Valentinien (II, 12, 847).


2
Agis Présent dans : I
Première mention : I, 3, 55 recto.

Caractéristiques : « Le plus inconstant et trompeur qui fut jamais », dit Léonide (I, 3, 56 verso). « Le gentil Agis », dit Climanthe (I, 5, 129 recto).

Remarque sur le nom : Agis signifie faire en latin. C'est l'impératif présent de Agir. Dans son Dictionnaire des Synonymes, Guizot distingue faire et agir : « Agir n'a point d'autre objet que l'action et le mouvement de la personne ». En fait, on ne distingue pas les motifs d'Agis.

Nommé dans : Histoire de Silvie, racontée par Léonide ;
Histoire de la tromperie de Climanthe, racontée par Climanthe ;
Histoire de Leonide, racontée par Silvie.

Chevalier forézien.

Relations

À Isoure, Céladon passe devant la fontaine de la Vérité d'amour avec Léonide et Silvie. Léonide blâme sa compagne pour la condamnation du monument, Silvie réplique en rappelant à Léonide son passé : « Elle disoit cecy, en luy reprochant l'infidelité d'Agis, qui pour une jalousie, ou pour une absence de deux moys, s'estoit entierement changé », dit d'Urfé (I, 3, 55 recto).

En racontant ensuite l'Histoire de Silvie à Céladon, Léonide explique :

Histoire de Silvie

Le tirage au sort organisé par Clidaman donne Agis à Léonide (I, 3, 56 verso). Au bout de quelque temps, Agis s'éloigne de la nymphe (I, 3, 56 verso).

En allant à Feurs, Léonide passe la nuit à Poncins dans une sorte d'« hostelerie ». Elle entend une conversation.

Histoire de la tromperie de Climanthe 

Climanthe explique à Polémas ce qu'il a fait pour rapprocher Galathée du chevalier.

Se prétendant druide, il reçoit les nymphes dans sa cabane.

Léonide est la première qui parle au faux druide. Il lit dans sa main tout ce qu'il sait grâce à Polémas. En se disant informé par son « Maistre », il ajoute : « Et certes en cela je ne mentois pas, car c'estoit vous, Polemas, qui me l'aviez dit » (I, 5, 128 verso).

Agis déclare son amour à Léonide, se propose de l'épouser et se bat contre des rivaux dont il est jaloux (I, 5, 130 verso). Climanthe peut même répéter une chanson composée par Agis pour Léonide (I, 5, 130 verso).

Dans ses vers, Agis appelle la jeune fille « la belle » en 1607,

mais « Nymphe cruelle » en 1621
(I, 5, 130 verso).

Quand le faux druide déclare : « Je vous veux dire une chose sur ce sujet, que personne ne peut sçavoir que vous et Agis » (I, 5, 131 recto), la nymphe, troublée, l'arrête. C'est ce qu'il désirait.

Léonide s'explique : elle ne craint rien mais la blessure est encore sensible (I, 5, 131 verso).

Polémas interrompt Climanthe pour dire son admiration et son inquiétude quand le faux druide répète à Léonide ses échanges avec Agis (I, 5, 129 verso).
Climanthe réplique que nul ne peut se souvenir exactement d'une conversation et que, de plus, on ne cache rien à celui que l'on aime.
Léonide a donc aimé Polémas ... Agis n'avait pas tort d'être jaloux.


Agis compose des vers
(I, 5, 130 verso).

Agis reste le plus mystérieux des chevaliers du Forez.

1
Alaric Présent dans : I, II
Première mention : I, 2, 31 recto.

Personnage historique : Les Wisigoths ont eu deux rois nommés Alaric. Fauchet, source principale des récits historiques astréens, les distingue dans ses Antiquitez. Le premier Alaric est l'ennemi des Romains surtout (pp. 72-80). Il est mort en 410, après avoir dévasté l'Italie et conquis le Forez; Ataulphe, son cousin et ami, lui succède. Cet Alaric laisse un fils qui mourra sur les Champs-Catalauniques, et que d'Urfé (comme Du Haillan) appelle Thierry (Théodoric Ier, 418 - 451). Alaric Ier revient dans la deuxième partie du roman.
Le second Alaric est l'ennemi des Francs (Fauchet, pp. 110 sq.). Il est mort en 507, un siècle après le premier Alaric, tué par Clovis. Il a épousé la fille du roi des Ostrogoths. Comme il a régné à partir de 484, cet Alaric est le contemporain de Gondebaud (roi des Bourguignons de 480 à 516). C'est certainement lui qui surgit dans la quatrième partie.
Volontairement ou non, dans la première partie, Honoré d'Urfé superpose les actes des différents Alaric dans des légendes : les origines préhistoriques du Forez et les débuts de la législation pastorale.

Le rôle essentiel décerné à Alaric, maître du Forez
et ennemi juré d'Alcippe,
annonce l'importance de l'histoire de l'Europe dans L'Astrée.

Cependant, la confusion entretenue sur l'identité d'Alaric souligne l'imprécision des dates dans l'Histoire d'Alcippe
et donc le flou de ce récit au statut de légende.

Caractéristique : « Infiniment offensé contre Alcippe », dit Céladon (I, 2, 42 verso).

Nommé dans : L'histoire du Forez rapportée par Galathée ; Histoire d'Alcippe, racontée par Céladon.

Roi des Wisigoths, allié du Forez. Père de Thierry.


À Isoure, Galathée raconte à Céladon :
Alaric conquiert le Forez: « Lors qu'il conquit avec l'Aquitaine toutes les Provinces de deçà Loyre, ayant sceu nos statuts, en reconfirma les privileges, et sans usurper aucune authorité sur nous, nous laissa en nos anciennes franchises » (I, 2, 31 recto).

Alaric joue un rôle essentiel dans l'histoire du père de Céladon. Le berger raconte aux nymphes :

Histoire d'Alcippe

À la demande de Pimandre, Alaric fait emprisonner Clindor (I, 2, 41 verso).

Quand Alcippe libère son ami, Alaric le fait bannir de toute l'Europe (I, 2, 42 verso).

Ce n'est qu'après la mort du Roi des Wisigoths qu'Alcippe pourra revenir en Forez (I, 2, 43 recto).


Voir Galerie des portraits.
1
Alaric Présent dans : I, II
Première mention : II, 11, 738.

Personnage historique : Alaric Ier. 370 ? - 410. Roi des Wisigoths.
Fauchet écrit dans son Recueil : Alaric s'entend avec Honorius pour quitter l'Italie. Stilicon, malgré les promesses de l'Empereur, attaque Alaric. Le Roi, pour punir cette lâcheté, marche sur Rome. Il prend la ville le premier avril 410 (f° 75 recto), deux ans après l'exécution de Stilicon (f° 78 verso). Les historiens modernes donnent le 24 août 410 (Caffin, p. 99). L'acte d'Alaric est justifié, déclare Pasquier (I, p. 10). Alaric fait nommer Attale Empereur de Rome (Fauchet, f° 77 verso). Ataulfe lui succède.

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.

Roi des Wisigoths.

Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Alaric envahit l'Italie. Honorius lui cède quelques provinces pour qu'il s'en aille (II, 11, 738). Stilicon, mécontent, fait attaquer Alaric sur les rives du (II, 11, 739). Le roi des Wisigoths se venge en assiégeant Rome pendant deux ans puis en la saccageant. C'est en vain qu'Honorius fait exécuter Stilicon (II, 11, 739).

Placidie tombe entre les mains d'Alaric (II, 11, 740). Ataulphe, avec la permission d'Alaric, l'épouse.

Alaric meurt à Cosenze (II, 11, 740)

Placidie rappelle à Ataulphe qui veut attaquer Rome les trésors ramassés par Alaric (II, 11, 742). Ataulphe va se contenter des territoires obtenus par Alaric (II, 11, 744).

Voir Galerie des portraits.

2
Alaric II Présent dans : IV
Première mention : IV, 4, 830.

Personnage historique : Ce contemporain de Gondebaud est Alaric II, fils d'Euric. Roi des Wisigoths à partir de 484, il n'a qu'une fille (Fauchet, p. 129). Arien η, Alaric II meurt en 507 à Vouillé, en se battant contre Clovis. Après le Limousin, « ce qui estoit entre les monts Pyrenées, l'Ocean et les confins de Bourgongne » tombe entre les mains des Francs (Ibid., p. 133).

Nommé par Dorinde.

À Marcilly, Dorinde raconte son histoire aux dames lyonnaises (IV, 4, 638).


Amoureux de Dorinde, Gondebaud veut punir la jeune fille qui lui préfère son fils, Sigismond. Il charge Ardilan d'un message mensonger :
Le roi Alaric aurait proposé que sa fille épouse le fils de Gondebaud (IV, 4, 831).

4
Alberic Présent dans : III
Première mention : III, 12, 523 verso.

Personnage historique : Auberon ou Albéric, fils aîné de Clodion et frère de Renaud. Du Haillan appelle les enfants de Clodion, Auberon, Regnault et Rancaire. Ils « furent (à ce que quelques uns veulent dire) privez du royaume de France par Merovee successeur de Clodion, et furent Rois des pays, qui sont maintenant appellez les pays de Hainault, Lorraine, Brabant et Namur ». Clodion les laissa « au gouvernement de Merovee, qui en la presence des Seigneurs François leur jura loyauté : mais qu'apres la mort de Clodion il les chassa, et se fit eslire Roy par les François, et d'autres disent que le dit Merovee estoit fils de Clodion » (p. 19). Auberon serait l'ancêtre de Pépin (Encyclopédie de Diderot, Article Clodion). Du Haillan dit seulement que les Mérovingiens ont régné jusqu'à Pépin (p. 24).
Pierre Matthieu décrit les armes de cet Albéric, fils de Clodion, qui serait l'ancêtre de la maison d'Albret (p. 81) ... c'est-à-dire d'Henri IV, fils de Jeanne d'Albret et d'Antoine de Bourbon. Cet Albéric qui aurait régné quarante-deux ans avant de mourir en 488 me semble bien plus près de la légende que de l'histoire.
Wikipédia intitule un article « Faux Mérovingiens » et y inclut une généalogie de Clodion (25 mai 2015).

Caractéristique : « La jeunesse d'Alberic » (III, 12, 523 verso).

Nommé dans : Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par le chevalier de Lindamor.

Prince Franc.


Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte

Mérovée a pris le pouvoir et chassé les fils de Clodion. L'aîné devient « Seigneur de Cambray » (III, 12, 523 verso). Son frère et lui s'allient avec les Saxons et reviennent attaquer les Francs de Mérovée. Andrimarte oblige les fils de Clodion à demeurer en Austrasie (III, 12, 528 verso).

Mérovée s'écrie qu'il préférerait rendre le royaume à Alberic et son frère que voir régner un Childéric méprisable (III, 12, 528 recto).

Quand Paris se soulève contre Childéric, Guyemant explique que les mécontents risquent de rappeler les enfants de Clodion (III, 12, 547 recto).


3
Alcandre Présent dans : IV

Première mention : IV, 3, 504.
Présent sans être nommé : IV, 3, 499.

Caractéristique : Alcandre et son frère, Amilcar, sont « personnes de merite et d'entendement », selon Silvandre (IV, 3, 511).

Chevalier de Lyon, amant de Circène. La cinquième partie nous apprendra qu'Alcandre et Amilcar sont les frères de Florice.

alcandre

Pendant la soirée, Silvandre entend deux hommes discuter à haute voix dans la grande allée (IV, 3, 499).

Sont-ils habillés en bergers ? L'information manque.

Dans un sonnet, Alcandre chante qu'il aime une femme cruelle. Son frère, Amilcar, considère que l'amour n'est pas un esclavage. Alcandre explique que celui qui aime veut seulement aimer et qu'il a lui-même souffert plus que son frère (IV, 3, 504). Amilcar ramène tous les sentiments à l'amour de soi. Alcandre lui répond qu'il aime Circène plus qu'il ne s'aime lui-même. Amilcar l'oblige à reconnaître qu'il ne voudrait pas voir Circène heureuse si elle devait l'être avec son rival, Clorian (IV, 3, 510).

Alcandre et Amilcar aperçoivent Silvandre qui espérait se cacher. Le berger s'adresse à Amilcar (en le nommant) pour dire qu'il a aime et qu'il est malheureux, mais qu'il se déteste lui-même et qu'il ne veut pas se donner le plaisir de raconter ses peines (IV, 3, 513). Alcandre tente de détourner Silvandre du désespoir. Le berger explique qu'il ne songe pas au suicide. Pour remercier les frères, il leur dit où se trouvent les deux femmes qu'ils cherchent, Circène et Palinice (IV, 3, 518).

Alcandre et Amilcar sont surpris d'avoir rencontré un berger aussi éloquent et aussi sage. Alcandre se demande s'il s'agit du Génie du Lignon, et considère que les villes doivent envier les bois. (IV, 3, 520).

Alcandre ramasse un papier tombé de la poche de Silvandre. Les frères y lisent deux sonnets (IV, 3, 521).

Tandis qu'Alcandre et Amilcar attendent ceux qui doivent les retrouver, Silvandre s'en va pour s'éloigner d'eux (IV, 3, 586).

Alcandre chante un sonnet
(IV, 3, 500).

4
Alcé Présent dans : I, III
Première mention : I, 2, 28 verso.

Caractéristique : « Un tres-honneste Berger, et qui estoit tenu pour fort sâge », dit Céladon (I, 2, 36 recto).

Remarques sur le nom : Alcée (avec un e muet final) signifie force ; c'est le nom d'Hercule, de son père humain et de certains de ses descendants. Alcée est aussi un poète grec connu pour « sa pusillanimité. Combattant contre les Athéniens, il jeta son épée et son bouclier qui gênaient sa fuite » (E. Falconnet, Site Remacle, 10 mars 2013).

Nommé dans : Histoire d'Alcippe, racontée par Céladon ;
Histoire d'Astrée et Phillis, racontée par Astrée.

Berger du Lignon. Époux d'Hippolyte, père d'Astrée.

Relations

À Isoure, Silvie a entendu parler de l'inimitié d'Alcé et d'Alcippe (I, 2, 28 verso). Céladon explique son origine en racontant aux nymphes :

Histoire d'Alcippe

Rival d'Alcippe, Alcé « estoit infiniment amoureux de ceste Amarillis » (I, 2, 45 verso).

Alcé cède Amarillis et épouse Hippolyte (I, 2, 46 recto).

La haine des deux hommes perdure.

Dans le hameau, Alcé meurt dès que sa femme meurt, c'est-à-dire quand on croit qu'Astrée s'est noyée. Ce « fut à Astree un foible soulagement, pouvant plaindre la perte de Celadon sous la couverture de celle de son pere et de sa mere » (I, 4, 84 verso).

Astrée raconte à Diane :

Histoire d'Astrée et Phillis

En 1607, Astrée hésite à accepter la guirlande de fleurs que lui offre Céladon et dit : « Je craignois qu'Alcippe et Amarillis le trouvassent mauvais ».

En 1621, elle craint que « Alcé, et Hippolyte le trouvassent mauvais »
(I, 4, 88 verso).

Alcé pense-t-il comme Phocion qu'Astrée devrait épouser Corèbe (I, 4, 112 verso) ?


Nous saurons plus tard qu'Alcé a fait faire le portrait d'Astrée, celui que Céladon porte au cou
(I, 3, 47 verso).

1
Alcé Présent dans : I, III
Première mention : III, 1, 4 recto.

En se souvenant de ses infortunes, Céladon inclut les obstacles présentés par le père d'Astrée (III, 1, 4 recto).

3
Alcidon Présent dans : III

Première mention : III, 2, 35 verso.

Modèle : Roger de Saint-Lari, duc de Bellegarde (1586 - 1646). « Alcidon [est] le feu Duc de Belle-garde, qu'Henri III fit Grand Escuyer de France à l'âge de seize ou dix-sept ans, et que pour cette raison on a appellé long-temps Monsieur le Grand » (Patru, II, p. 566). Premier gentilhomme de la chambre sous Henri IV, le duc de Bellegarde a été le protecteur de Racan et de Malherbe. Tallemant des Réaux lui consacre une de ses Historiettes (I, pp. 24-30). La popularité du personnage est attestée dans les Amours du grand Alcandre : Une dame est attirée par le Duc pour « la réputation qu'il avoit d'être un des plus galants de son siecle, [et] pour être fort bien fait de sa personne » (p. 13). Voir Histoire d'Euric η.

Caractéristiques : « La bonne mine et gentille disposition » du jeune homme, dit le romancier (III, 2, 36 verso). « Le plus aymé Chevalier de Thierry, et du grand Euric », dit Hylas (III, 2, 45 recto). 

Remarque sur le nom : Alcide est un des noms d'Hercule, descendant d'Alcée du côté de son père putatif, Amphitryon. Le suffixe on possède soit une « signification diminutive », comme dans ânon, soit une « valeur augmentative » dans des mots empruntés à l'italien, comme million (Grevisse, p. 83). Celui qu'on appelait Monsieur le Grand et qui devient Alcidon est-il inférieur ou supérieur au roi Euric, son rival, « soldat d'Amour [et] de Mars » (III, 3, 69 recto) ?

Auditeur : Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon racontée par Daphnide et Suitte de l'histoire de Daphnide, et d'Alcidon racontée par Daphnide.
Histoire de Cryseide et de Hylas racontée par Hylas et Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice.

Narrateur : Une section sans titre de l'Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon (III, 3, 68 recto sq).

« Le plus gentil Chevalier de la Province des Galloligures » (III, 2, 40 verso) est un Chevalier d'Euric, roi des Wisigoths.

euric

Les gens du hameau et leurs hôtes se rendent chez Adamas. Ils entendent chanter un couple. Le berger, à genoux, fait des reproches à sa compagne qui refuse de l'aimer (III, 2, 35 verso).

Les nouveau-venus se nomment eux-mêmes dans leurs vers, Daphnide et Alcidon. Ils demandent où se trouve la fontaine de la Vérité d'amour η. Astrée répond que, pour les bergers, le temps apporte la meilleure manière de juger l'amour (III, 2, 37 verso). Dans l'entourage de Daphnide, d'anciens compagnons d'Hylas reconnaissent le jeune homme.

L'inconstant se dit amoureux d'une Alexis dont la beauté est inégalable. Alcidon intervient dans la conversation : il veut défendre par les armes la suprématie de la beauté de Daphnide (III, 2, 42 recto). L'inconstant refuse, et la troupe éclate de rire.

Hylas précède ses compagnons et annonce à Adamas les visiteurs (III, 2, 45 recto). Daphnide interroge le druide au sujet de la fontaine η. Adamas décrit les animaux enchantés qui la gardent. Alcidon se dit prêt à se battre (III, 2, 55 verso). Il considère que Daphnide et lui sont les amants destinés à s'immoler (III, 2, 56 recto).

C'est la troisième fois qu'une réaction chevaleresque d'Alcidon est jugée déplacée !

La Dame refuse et préfère demander conseil à Adamas lorsqu'ils seront seuls (III, 2, 56 verso).
Le druide emmène les jeunes gens dans sa galerie où se trouve un portrait de Daphnide à dix-huit ou vingt ans, à côté du roi Euric (III, 3, 60 recto). Alcidon n'est pas représenté. Comme Daphnide se lamente sur la mort du Roi, Alcidon se dit content que les dieux aient laissé la jeune femme en vie. Daphnide commence le récit de ses amours (III, 3, 60 verso).

Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon

Les jeunes gens vivent dans la Cour de Torrismond, roi des Wisigoths. La jeune femme fait un long éloge d'Alcidon, « le Soleil de la Cour » (III, 3, 61 verso). Cela étonne le chevalier.
Encouragé par le Roi, à dix-huit ans, Alcidon commence à servir Daphnide âgée de quinze ou seize ans. Les jeunes gens, tout de blanc vêtus, dansent une pavane sans se parler (III, 3, 62 verso).

Les jeunes gens s'aiment et échangent des serments. À la mort de Torrismond, Daphnide et ses parents quittent la Cour. Les jeunes gens ne s'écrivent pas. Alcidon est dans les armées d'Euric lorsque ce roi attaque Arles, la ville où réside Daphnide. C'est alors que le chevalier écrit à la jeune fille. Daphnide accepte de le recevoir (III, 3, 66 recto). Parce que la région est divisée entre les amis et les ennemis du Roi, elle donne rendez-vous au chevalier dans un château dont le seigneur soutient Euric.

Daphnide passe la parole à Alcidon pour qu'il donne sa version de la suite des événements (III, 3, 68 recto).

Une lettre de Daphnide a rendu Alcidon « heureux », « content et satisfait » de sa fortune (III, 3, 68 recto). Il confie sa joie au roi Euric, qui lui recommande de ne pas laisser passer l'heure du berger (III, 3, 69 verso). Alcidon se présente au château en cachant son nom parce qu'il se trouve chez des ennemis d'Euric. Daphnide lui fait des reproches pendant deux heures pour le punir de ses deux ans de silence (III, 3, 75 recto). Le chevalier tente de se défendre en disant qu'il n'a pas écrit pour ne pas se donner à lui-même ce plaisir après l'assassinat de Torrismond (III, 3, 76 recto). Daphnide lui accorde un second rendez-vous dans un château où une de ses sœurs se marie. Alcidon sera alors entouré d'ennemis d'Euric (III, 3, 77 recto).
Alcidon est accueilli à la porte par Délie, la sœur de Daphnide. La jeune fille plaisante avec le chevalier sur sa « périlleuse aventure » (III, 3, 78 verso). Le jeune homme est introduit dans la chambre de Daphnide (III, 3, 82 recto).

Dans la troisième partie de L'Astrée, deux chevaliers et un berger entrent dans la chambre de la femme qu'ils aiment : Alcidon (III, 3, 82 recto), Céladon (III, 10, 428 recto) et Arimant (III, 7, 295 verso).
Les deux chevaliers ressortent heureux et leur histoire se termine par l'annonce d'un mariage.

Il y a peu de chambres défendues, annonçait d'ailleurs la préface de la deuxième partie !

La jeune fille, faisant semblant d'être malade, est au lit. Alcidon se met dans un cabinet lorsqu'elle reçoit des visiteurs. Il entend les invités maudire Euric, et il voit danser un ballet des « choses qui se forment en l'air » (III, 3, 87 verso). Daphnide et Alcidon passent ensuite la nuit à parler chastement. Daphnide explique qu'elle tient à aimer « un Chevalier sans reproche », et que la femme que recherche ce chevalier doit être au-dessus de tout blâme (III, 3, 89 verso). Leur conversation inclut des plaisanteries audacieuses sur les chemises (III, 3, 90 recto), et plus conventionnelles sur le sens d'un serment (III, 3, 94 recto). Alcidon s'en va après avoir écouté Délie lui conseiller de multiplier les témoignages d'amour pour rester aimé (III, 3, 98 verso).

Quand Alcidon parvient devant la fontaine de Sorgues, de nuit et pendant une tempête, il chante des vers (prématurés !) sur les méfaits de l'asbence (III, 3, 100 recto). Il voit ensuite un vieillard entouré de nymphes qui déclare que le Destin a promis l'arrivée du « Cigne Florentin η » (III, 3, 102 recto).

Adamas interrompt le narrateur pour commenter cette vision qui, à son avis, est un songe véritable :
un grand personnage viendra
(III, 3, 102 verso).

De retour près d'Euric, le chevalier raconte sa bonne fortune. Le Roi désire voir Daphnide et promet de ne pas la rechercher (III, 3, 106 verso). Un jour de chasse, il s'arrête avec Alcidon dans la maison de la mère Daphnide. Il confie à la jeune fille qu'Alcidon, à vingt ans, est incapable d'être discret (III, 3, 110 verso).

Le chevalier est tellement affecté par la conduite d'Euric qu'il tombe malade, et demeure en Avignon au lieu de suivre l'armée (III, 3, 112 verso). Il correspond avec Daphnide. La jeune fille lui envoie certaines des lettres que le Roi lui écrit (III, 3, 115 recto). Alcidon se reconnaît trahi.

Daphnide l'interrompt pour dire qu'elle s'expliquera plus tard
(III, 3, 116 recto).

Pour comble d'infortune, le jeune chevalier qui remet à Alcidon une lettre de Daphnide, a aussi une lettre de la jeune fille destinée au Roi. La maladie de celui qui n'a « trouvé fidelité ny en son Maistre, ny en sa Maistresse » (III, 3, 119 verso) s'aggrave. Euric vient le voir. Il confesse être le plus mauvais maître et l'ami le plus infidèle (III, 3, 120 verso). Alcidon pleure.

Le récit a accru les peines d'Alcidon. Le chevalier prie Daphnide de prendre la relève, et Adamas soutient sa cause (III, 4, 122 verso). Daphnide donc raconte.

Suitte de l'histoire de Daphnide, et d'Alcidon 

Apprenant la maladie d'Alcidon, Daphnide se rend en Avignon avec sa sœur et son beau-frère qui veut faire sa paix avec Euric (III, 4, 124 recto). Elle explique au chevalier qu'elle ménage le Roi pour qu'il ne se retourne pas contre eux. Son affection pour Euric s'appelle « Raison d'Estat », alors que son affection pour Alcidon est un « Amour du cœur » (III, 4, 126 verso et III, 4, 127 recto).
Le chevalier guérit et soutient même la cause de Daphnide auprès d'Euric. Lorsque le Roi invite la jeune fille et ses parents à vivre à la Cour, Daphnide réussit à consacrer deux heures par jour à Alcidon (III, 4, 128 recto). Parce qu'elle a deux rivales, elle demande à Alcidon de faire semblant d'aimer la plus redoutable, Clarinte (III, 4, 130 verso). Pour le convaincre, elle jure de lui payer sa peine en l'aimant (III, 4, 132 recto).
Clarinte est déjà recherchée par Amintor et Alcyre. Elle ne repousse pas Alcidon, pensant reconquérir ainsi Amintor. Alcidon a servi Clarinte sous le règne de Thierry, peu après « l'accident de Damon et de Madonthe » (III, 4, 141 recto).

Alcidon interrompt la narratrice pour préciser qu'il a simplement vu et admiré Clarinte lors d'un siège
(III, 4, 141 verso).

« Ce fut Alcidon qui en effet estoit amoureux de Clarinte ; et qui pour tromper Daphnide, lui persuada que pour l'intérest de leur fortune il importoit qu'il feignit d'estre amoureux de Clarinte [...] pour s'appuyer lui-même d'une si illustre alliance, en cas qu'il pust épouser Clarinte »
(Patru, II, p. 566).

Tandis qu'Euric dit à Clarinte que Daphnide et Alcidon s'aiment, Daphnide dit à Euric que Clarinte et Alcidon s'aiment. « Selon son humeur » (III, 4, 143 verso), le Roi est jaloux.

Amintor rend visite à Clarinte souffrante. Elle lui montre des vers qui sont d'Alcidon (III, 4, 153 recto) et non d'Alcyre, comme il le craignait (III, 4, 145 verso). Les jeunes gens comprennent les artifices qui les ont séparés. Ils se réconcilient lorsqu'Amintor présente le brouillon d'une lettre de remerciement écrite à la demande d'Euric. Le Roi survient sur ces entrefaites. Il juge que, dans cette lettre, Amintor remercie Clarinte. « Infiniment » jaloux (III, 4, 152 verso), Euric s'éloigne de la Dame et revient à Daphnide. Alcidon continue de servir Clarinte (III, 4, 154 recto). Euric allait épouser Daphnide (III, 4, 156 recto) quand il est assassiné.

Alcidon revient à Daphnide (III, 4, 157 recto). La jeune femme le repousse, et accepte seulement de consulter un oracle avec lui. Ils doivent se rendre « dans les forests » à la recherche de la fontaine de la Vérité d'amour η (III, 4, 158 verso). On explique à Alcidon que l'oracle leur conseille d'aller en Forez. Daphnide et lui s'habillent en bergers pour voyager incognito (III, 4, 159 recto).

Adamas répète que la fontaine η est inaccessible. Alcidon de nouveau propose de se battre contre les animaux enchantés (III, 4, 160 recto). En attendant de consulter les eaux merveilleuses, dit le druide, les jeunes gens doivent chercher les moyens de démontrer la sincérité d'Alcidon, c'est-à-dire « de faire voir, si veritablement l'on ayme » (III, 4, 161 recto).

Nul ne doute de la sincérité de Daphnide !

Le chevalier se plaint de sa compagne (III, 4, 162 recto). Il cite dans sa harangue la promesse qu'elle a faite lorsqu'elle lui a demandé de rechercher Clarinte (III, 4, 164 recto). Daphnide le repousse parce qu'elle a aimé Euric, non par ambition mais « comme il meritoit » (III, 4, 165 verso) - ce qu'il comprend. Le chevalier se jette enfin à genoux devant Daphnide et jure qu'il n'aime et n'aimera qu'elle.

Très sage, le druide demande pourquoi Alcidon désirerait être aimé de Daphnide s'il ne l'aimait pas. Pourquoi Daphnide serait-elle jalouse de Clarinte si elle n'aimait pas Alcidon ? (III, 4, 169 verso). Le druide réunit les mains des jeunes gens et les bénit. Selon lui, l'oracle qui a conseillé à Daphnide et Alcidon de voir la fontaine η, leur recommande de patienter en s'aimant sincèrement (III, 5, 171 recto).

Alcidon est relégué au rôle de prince consort dans la suite du roman.

Daphnide et Alcidon résident chez Adamas avec la troupe de bergers (III, 5, 183 recto).

Adamas conduit Daphnide et Alcidon « en leurs chambres »
(III, 5, 183 recto).
Peu après, le druide de nouveau « conduit Alcidon et les vieux Pasteurs en leurs chambres »
(III, 5, 185 recto) !

Daphnide et Alcidon admirent aussi l'esprit des bergers en écoutant les contestations de Stelle et Corilas (III, 5, 202 verso). Le druide invite ses visiteurs à assister à la cérémonie du gui, dans les hameaux (III, 5, 209 recto).

Entre temps, Damon raconte à Galathée qu'il a grandi avec Alcidon auprès de Torrismond, le roi des Wisigoths (III, 6, 233 verso).

Dans les hameaux, Daphnide et Alcidon logeront chez Lycidas (III, 7, 266 recto).

Alcidon reproche à Hylas de s'arrêter abruptement à la fin de l'Histoire de Cryseide (III, 8, 333 recto).

Pour lui, raconter doit mener à un dénouement ...

Daphnide et Alcidon assistent à la cueillette du gui, puis écoutent les explications que donne le druide (III, 9, 372 verso). Quand ils entendent rire les bergers, ils se rapprochent pour suivre les querelles d'Hylas et de Silvandre (III, 9, 385 verso). Habillés en bergers, Daphnide et Alcidon sont bergers, déclare Adamas : ils se plaisent aux mêmes divertissements. Ils assistent donc au jugement de la gageure (III, 9, 392 verso).

Lorsque Hylas prône « cet instinct de la nature », Alcidon et les bergers rient (III, 10, 417 verso).
Hermante, l'ami que Hylas a laissé en Camargue, fait partie de la suite d'Alcidon (III, 10, 418 verso).
Daphnide et Alcidon admirent l'accueil de Phocion (III, 10, 424 recto), et les danses des bergers (III, 10, 425 recto). Quand la nuit tombe, ils se rendent chez Lycidas, décidés à passer deux ou trois jours dans le hameau (III, 10, 428 recto).

À Montverdun, Lérindas rapporte des nouvelles des hameaux et des visiteurs étrangers (III, 11, 451 recto).
Lorsqu'il entend le nom d'Alcidon, Damon s'exclame qu'il est « le plus accomply Chevalier qui ait jamais esté dans la Cour » (III, 11, 453 verso). Galathée décide de ramener Daphnide et Alcidon avec elle à Marcilly (III, 11, 457 verso). Elle fait demander à Adamas d'amener ses invités (III, 11, 462 recto).

Léonide tranquillise le druide en lui disant que Daphnide et Alcidon même n'ont pas deviné qu'Alexis était un berger travesti (III, 11, 481 recto).

Quand Daphnide et Alcidon font leurs adieux aux bergers, ils déclarent n'avoir jamais autant envié le bonheur de personne (III, 11, 489 recto).

Adamas et ses hôtes poursuivent leur chemin vers Marcilly (III, 12, 490 verso). Ils assistent à la fin du combat de Damon avec les complices de Polémas. Alcidon et Hermante prennent les épées des morts pour se battre (III, 12, 494 recto). Lorsque Halladin, l'écuyer de Damon, nomme son maître et leur explique la situation, Alcidon prie Adamas de secourir le chevalier blessé (III, 12, 496 verso).

Adamas présente Daphnide et Alcidon à Galathée. Comme Damon est revenu à lui et qu'il a retrouvé Madonthe, Alcidon l'embrasse et déclare qu'ils sont tous réunis dans la contrée des merveilles (III, 12, 504 recto). Amasis survient. À son tour, Damon lui présente ses compatriotes. Alcidon s'étonne : « Qui peut estre en Forests sans estre berger ? » (III, 12, 505 recto). Les nymphes de Marcilly ne sont pas moins aimables que les bergères, répond la Dame. Je ne peux juger que ce que j'ai vu, rétorque Alcidon.

Pendant qu'elle confère avec le druide et Galathée, Amasis demande aux nymphes de démontrer à Alcidon qu'elles ne sont pas inférieures aux bergères. Au moment de rentrer à Marcilly, Amasis invite Daphnide et Alcidon à l'accompagner et à quitter leurs habits de bergers (III, 12, 550 recto). Elle pense que les chevaliers pourraient les secourir en cas de besoin. Daphnide, voyant qu'Alcidon ne refuse pas, accepte l'invitation.

Alcidon récite sept fois des vers.
Il en a composé quatre :
(III, 3, 104 recto ; III, 4, 145 verso ; III, 4, 146 recto ; III, 4, 146 verso).
Il répète aussi les vers de Daphnide
(III, 4, 166 recto)
et ceux du Démon de Sorgues
(III, 3, 87 verso).
Il chante des vers avec Daphnide
(III, 2, 35 verso).

3
Alcinie Présent dans : IV
Première mention : IV, 2, 233.

Cette femme était présente sans être nommée dans la deuxième partie. Désignée comme la femme d'Arcingentorix, elle ne jouait aucun rôle (II, 4, 228).

Caractéristique : Elle est nommée dans la phrase où elle meurt.

Nommée par Dorinde.

À la demande de Diane, Dorinde, habillée en bergère, raconte son histoire. Diane et Phillis, Astrée et Alexis, Florice, Palinice et Circène l'écoutent (IV, 2, 228).


Dorinde dit que sa mère, Alcinie, meurt et la laisse en nourrice (IV, 2, 233).

4
Alcippe Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : I, 2, 22 recto. Écrit aussi Alcipe.

Caractéristique : « Un esprit turbulent » (I, 2, 33 verso) ; « Son courage turbulant », dit Céladon (I, 2, 36 recto).
Voir l'« Ode à Alcippe » de Maynard (1582 - 1646) dans ce site (23 mars 2019).

Remarque sur le nom : Plusieurs femmes de l'antiquité portent ce nom. La plus connue est Alcippe ou Alcippé, fille d'Arès (Mars). Quand elle est enlevée et violée, Arès punit le criminel. Celui-ci doit comparaître devant un tribunal constitué pour l'occasion, l'Aréopage. Ménage refuse de reprocher à d'Urfé l'incongruité η de ce nom (pp. 338-339).

Nommé dans : Histoire d'Alcippe, racontée par Céladon ;
Histoire d'Astrée et Phillis, racontée par Astrée.

Berger du Lignon. Rival d'Alcé. Ami de Clindor et de son père, Cléante. Ami de Forelle. Époux d'Amarillis. Père de Lycidas et de Céladon.

Relations

À Isoure, Galathée dit à ses compagnes qu'elle a entendu parler d'Alcippe, et Silvie rappelle qu'elle l'a vu il y a six mois et que « l'authorité de sa barbe chenuë, et de sa venerable vieillesse » le faisaient respecter de tous (I, 2, 22 recto).

À la demande de Galathée, Céladon raconte l'histoire de son père pour montrer les « travaux et peines incroyables » des bergers qui ont abandonné la vie pastorale (I, 2, 32 verso).

Histoire d'Alcippe

Alcippe aime Amarillis et le lui déclare (I, 2, 33 verso).

Alcippe a « les cheveux blonds, annelés et crespez de la Nature, qu'il portoit assez longs »
(I, 2, 38 recto).

L'édition de 1607 ajoutait : « car Clodion n'avoit encor fait la defense des chevelures, outre que nous n'estions point de ses sujects ».

Désirant vivre en chevalier, le jeune Alcippe, encouragé par Amarillis, quitte le hameau avec Cléante et son fils Clindor pour séjourner à Marcilly. On célèbre alors l'avènement d'Amasis (I, 2, 38 recto).

Pour que Cléante l'autorise à s'habiller en chevalier, Alcippe lui dit : « Et qu'ont affaire [...] les bois avec les hommes ? Et que peuvent apprendre les hommes en la pratique des bestes ? » (I, 2, 38 verso).

Alcippe devient chevalier.

Une Dame lui offre ses faveurs et lui fait de « grands dons » (I, 2, 40 verso), mais lui cache son nom.

En 1607, d'Urfé écrit : « Mais les commoditez qu'il en retiroit estoient telles, qu'il s'y contraignoit, mesmes avoit acquis durant ce temps-là beaucoup de faveur aupres de Pimandre, et d'Amasis ».

En 1621, on lit seulement : « Quoy qu'il sembla que depuis ce temps-là il entra en faveur aupres de Pimandre, et d'Amasis »
(I, 2, 41 recto).

Clindor suggère à son ami une ruse pour découvrir ce nom (I, 2, 41 recto).

La Dame sans nom suscite une querelle entre Clindor et un cousin de Pimandre. Clindor tue son adversaire et s'enfuit. Pimandre le fait arrêter en Auvergne. Clindor est prisonnier d'Alaric à Usson (I, 2, 41 verso).

Entre-temps le père d'Alcippe est mort (I, 2, 40 verso).

Avec onze amis, Alcippe se déguise en paysan et libère Clindor (I, 2, 42 recto). Alaric, le roi des Wisigoths et le maître d'Usson, poursuit Alcippe de sa haine et le fait bannir de plusieurs royaumes (I, 2, 42 verso à 43 recto).

Alcippe erre pendant dix-sept ans η.
Il sert tour à tour Gondioc, roi des Bourguignons, l'Empereur d'Orient, à Byzance, le roi Arthur, en Grande-Bretagne. Il s'arrête quelque temps à Rennes et se rend aussi au Portugal, le Port des Gaulois.

Alcippe prend pour devise une penne de geai pendant ses voyages (I, 2, 45 verso) ; il l'abandonnera quand il reviendra à Marcilly et la reprendra quand il songera à retourner dans son hameau.

Amarillis lui apprend dans une lettre qu'un de ses oncles a été tué par un chevalier wisigoth qui défiait tous les Foréziens à Marcilly. Alcippe revient dans sa patrie et vainc le Wisigoth (I, 2, 44 recto). Son armure et sa barbe le rendent méconnaissable. Cléante révèle à Pimandre le nom du vainqueur. Pimandre pardonne à Alcippe, le rappelle près de lui et le couvre d'honneurs (I, 2, 44 verso).

La vie de cour finit par lasser Alcippe qui choisit le « repos η » et retourne à la vie pastorale (I, 2, 45 recto). Il épouse Amarillis qui repousse alors Alcé.

Dans le hameau, Astrée parle d'Alcippe en racontant à Diane ses amours.

Histoire d'Astrée et Phillis

Mécontent de l'amour de son fils, Céladon, pour Astrée, la fille d'Alcé, Alcippe essaie de séparer les jeunes gens en éloignant le berger (I, 4, 93 verso). Céladon passe trois ans en Italie (I, 4, 94 recto), puis séjourne chez le berger Forelle (I, 4, 112 verso), père de Malthée, mais reste fidèle à Astrée.

Alcippe trouve une lettre d'Astrée à Céladon (I, 4, 105 recto). Pour séparer les jeunes gens, il engage l'habile Squilindre. Il lui demande de copier l'écriture de la bergère pour écrire à Céladon qu'Astrée va épouser Corèbe (I, 4, 112 verso). La ruse réussit si bien que Céladon, désespéré, s'enfuit.

Alcippe meurt avant qu'on retrouve son fils (I, 4, 116 recto). Quelques jours après, Amarillis, son épouse, le suit dans la tombe.


Alcippe sert plusieurs rois, mais jamais celui des Francs.


1
Alcippe Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : II, 8, 490. Écrit aussi Alcipe.

Berger du Forez.


Adamas dit à Léonide qu'Alcippe a fait des folies pour Amarillis (II, 8, 490).

Céladon dit au druide qu'il n'est plus le fils d'Alcippe et d'Amarillis (II, 8, 500).

Adamas dit au berger qu'il l'a d'abord aimé en tant que fils de ses parents (II, 8, 503). Il l'aime davantage maintenant à cause de sa ressemblance avec sa propre fille.

Histoire d'Ursace et d'Olymbre

Céladon dit à Léonide qu'Alcippe l'a envoyé en Italie pour l'éloigner d'Astrée (II, 10, 637).


2
Alcippe Présent dans : I, II, III, IV

Première mention : III, 1, 4 recto.

Nommé : Représentant du passé, il est nommé par les personnages qui se souviennent, et par le romancier qui lui attribue le début d'une tradition.


Céladon se souvient de son père comme d'un obstacle (III, 1, 4 recto). Léonide le lui présente comme un modèle de courage (III, 2, 43 recto).

Les noms d'Alcippe et d'Amarillis définissent l'identité de leur fils, Céladon (III, 2, 53 verso).

Alcippe, grâce à ses voyages (III, 10, 425 verso), a appris aux bergers à danser comme les Égyptiens, les inventeurs des hiéroglyphes (Henein, p. 237-238).

3
Alcippe Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : IV, 3, 484.

À Marcilly, Lycidas va demander l'hospitalité à Clindor, l'ami de son père. Clindor est resté attaché aux fils d'Alcippe après la mort de son ami (IV, 3, 485).

Lycidas s'excuse parce que ses visites sont rares. Clindor ne le blâme pas parce qu'il sait les tourments subis par Alcippe lorsqu'il a voulu quitter la vie pastorale (IV, 3, 486).
4
Alcyre Présent dans : III

Première mention : III, 4, 132 verso. Écrit aussi Alcire.

Caractéristique : « Le plus fin, rusé et malicieux homme qui fut jamais », dit Amintor (III, 4, 151 verso).

Modèle : D'après Patru (II, p. 566), Charles-Emmanuel de Lorraine, comte de Sommerive, mort à Naples (1581-1609). Il est le frère d'Amintor, Henri de Lorraine, duc de Mayenne, mort au siège de Montauban (1578-1621) (Charlier, p. 326).

Nommé dans : Histoire de l'artifice d'Alcyre racontée par Daphnide.

Chevalier dans la cour d'Euric, roi des Wisigoths. Parent de Clarinte et d'Amintor, son « frère d'armes » (III, 4, 132 verso).

euric

Daphnide raconte au druide Adamas qu'elle éloigne le roi Euric de ses rivales.

Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon

Pour écarter la belle Clarinte, elle demande à Alcidon de faire semblant de l'aimer (III, 4, 132 recto).

Histoire de l'artifice d'Alcyre

Clarinte est alors recherchée par deux amis, Amintor et Alcyre. Comme elle préfère le premier, Alcyre, grâce à ses libéralités, s'entend avec une suivante de Clarinte pour tromper son rival. Un sourire de complicité entre le chevalier et la suivante (Pizzorusso, p. 62) force Amintor à interroger Alcyre (III, 4, 133 recto).

Alcyre sourit encore et finit par déclarer : « Je la possède » (III, 4, 134 verso). Amintor exige des preuves visibles. Alcyre ourdit une ruse en deux étapes. Il convoque Amintor dans un endroit où il le verra pénétrer dans les appartements de Clarinte de nuit (III, 4, 136 verso). Amintor tombe malade de chagrin. Clarinte lui rend visite et s'étonne de son changement (III, 4, 137 recto).

Deux jours après, Alcyre poursuit ses artifices. Il demande l'aide d'Amintor pour composer une lettre de remerciement au nom d'Euric, car le roi aurait reçu les faveurs d'une dame (III, 4, 137 verso). Amintor compose la lettre. Alcyre l'emporte et la montre à Clarinte (III, 4, 138 verso). Il prétend qu'Amintor s'est éloigné d'elle parce qu'il est favorisé par une autre. Clarinte déchire la lettre (III, 4, 140 recto).

Alcidon recherche la jeune femme (III, 4, 142 verso). Elle accepte les écrits qu'il lui donne pour regagner Amintor en réveillant sa jalousie. Quand elle tombe malade de chagrin, Amintor lui rend visite (III, 4, 144 verso). Il voit des fleurs et des vers près du lit. Comme les poèmes sont d'un amant malheureux (Alcidon, III, 4, 153 recto), Amintor s'en étonne : ils contredisent ce qu'il a vu de ses yeux, un amant de Clarinte heureux (III, 4, 147 recto). La jeune femme, furieuse, l'oblige à s'expliquer. Elle démontre qu'elle n'était pas chez elle à l'époque où Alcyre a prétendu la voir de nuit (III, 4, 148 verso). Le premier malentendu est levé.

Clarinte reproche ensuite à Amintor d'avoir une maîtresse qu'il a remerciée dans une lettre. Elle lui montre les fragments qu'elle a gardés (III, 4, 151 verso). Amintor, pour se disculper, présente le brouillon qu'Alcyre lui a laissé (III, 4, 152 recto). Sur ces entrefaites, Euric entre dans la pièce, voit les fragments de la lettre déchirée et s'en empare (III, 4, 152 verso). Il reconstitue la lettre. Jaloux et humilié, il répète partout que Clarinte a rendu heureux Amintor (III, 4, 152 verso).

Clarinte et Amintor sont réconciliés et le chevalier accepte de ne pas se venger d'Alcyre. Son rival est alors Alcidon.
En somme, conclut Daphnide, « Alcire au lieu d'un Rival s'en trouve deux » (III, 4, 153 recto).

Pour Alcyre, l'artifice est un échec total. Daphnide, la narratrice, se retrouve dans la même situation que le chevalier : « Voulant faire perdre un serviteur à Clarinte, je luy en donnay un » (III, 4, 153 recto). Elle a éloigné Euric de sa rivale mais perdu son amant de cœur.


3
Alderine Présente dans : IV
Première mention : Présente IV, 2, 340. Nommée IV, 2, 341.

Caractéristique : « Une fort belle fille », dit Dorinde (IV, 2, 346).

Remarque sur le nom : Alderine est présentée comme la fille de l'« honorable matrone » qui l'accompagne (IV, 2, 340). Alder signifie « senior » (Furetière, Article Alderman). Ine est un suffixe diminutif.

Nommée par Dorinde.
À la demande de Diane, Dorinde, habillée en bergère, raconte son histoire. Diane et Phillis, Astrée et Alexis, Florice, Palinice et Circène l'écoutent (IV, 2, 228).


Le jour du mariage de Dorinde avec Bellimarte, Alderine survient avec sa mère : elle a épousé ce chevalier à Gergovie il y a quatre ans (IV, 2, 341). Il l'a abandonnée pour chercher fortune ailleurs.
Les deux femmes demandent justice à Arcingentorix puis à Gondebaud. Bellimarte se défend d'abord en traitant cette femme de coureuse (IV, 2, 343).

Mérindor taquine Dorinde en lui demandant ce qu'elle pense d'avoir un mari bigame (IV, 2, 348).

Gondebaud ordonne que Bellimarte revienne à Alderine et le chasse de Lyon. Alderine obtient que son époux reste au service du Roi (IV, 2, 357).

À Marcilly, Dorinde continue son histoire devant les trois dames lyonnaises.


Quand Alderine meurt, Bellimarte revient à Dorinde (IV, 4, 646).

Dorinde lui rappelle qu'il a trompé sa femme. Elle ne veut pas risquer de devenir l'Alderine d'une autre Dorinde (IV, 4, 654).

4
Alexandre Présent dans : II, III
Première mention : II, 4, 189 (désigné par une périphrase) ; II, 11, 749 (nommé).

Personnage historique : Alexandre le Grand, ~356 - ~323.
Dans sa Vie d'Alexandre, Plutarque raconte cet exploit du Roi (XXIV). Furetière le résume fidèlement : « Nœud Gordien, est un proverbe Grec, qui se dit d'un nœud qu'on ne sçauroit desnoüer : & figurément, d'une difficulté qu'on ne peut resoudre. Il vient d'un nœud de courroyes indissoluble, que Gordius Roy de Phrygie mit dans un temple d'Apollon, en memoire de ce qu'il avoit esté salué Roy, parce qu'il estoit entré le premier dans ce temple, quoy qu'il fust d'ailleurs de race roturiere. Alexandre le couppa avec son espée, parcequ'il ne le pût desnoüer, & que l'Oracle avoit predit que celuy qui le desnoüeroit seroit le vainqueur de l'Asie » (Article Nœud).
Plutarque écrit : « Après Alexandre seul, personne n'était ni si libéral, ni si tendrement attaché à ses amis » (LXV).

Caractéristique : Libéral.

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.

Roi de Macédoine


En parlant des nœuds gordiens de l'amour, Hylas se compare à « celuy qui jadis ne les pouvant desnoüer, les couppa » (II, 4, 189).

Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Le druide nomme Alexandre dans une comparaison, pour décrire la libéralité d'Ætius (II, 11, 749).


D'Urfé relève la libéralité d'Alexandre dans ses Epistres morales aussi : « La prodigalité en Alexandre, donnant tant de villes, fut liberalité, si on considere quel il estoit »
(I, 4, p. 239).
Voir Galerie des portraits.
2
Alexandre Présent dans : II, III

Première mention : Autheur à la rivière de Lignon.

Personnage historique : Alexandre le Grand.

Nommé dans : Autheur à la rivière de Lignon.


Les liens qui attachent le romancier à sa muse ne seront rompus que par la mort qui, comme Alexandre, peut couper les nœuds gordiens (Autheur à la rivière de Lignon).

3
Alexis Présente dans : II, III, IV
Première mention : La vraie Alexis, II, 8, 504. La « feinte Alexis », II, 10, 627.

Caractéristiques : « Alexis ressembloit si fort à Celadon, que c'estoit Celadon mesme » (II, 11, 681-682), dit le romancier non sans ironie. Les bergers admirent « la beauté et bonne grace d'Alexis » (II, 12, 887).

Remarques sur le nom : Ce nom masculin η a une source profane, les Bucoliques de Virgile (II, p. 37), et une source religieuse, La Vie de saint Alexis (Henein, pp. 323-324). Le premier Alexis inspire un amour homosexuel ; « Alexis de Virgile ne me plaist », déclare Equicola η (Livre 4, f° 185 verso).
Le second vit caché sous un escalier pour rester chaste :
   « Ce saint homme une dame espousa,
   Mes onquez charnelment a son corps n'abita »
(Vie, 174, p. 383).

Alexis n'est pas, un prénom au genre variable au XVIIe siècle, en France
(Voir ce site, 10 mars 2013).

C'est un nom d'homme dans des pièces de Gombauld et de Boisrobert. Dans les romans contemporains, le féminin d'Alexis est Alexie ou Alexide (Videl, Le Mélante, 1624,
et Sorel, L'Orphize, 1626).
En 1622, Camus fait d'un Alexis le héros éponyme d'un roman qui imite L'Astrée η.

Auditrice : Histoire de Galathée, racontée par Léonide ;
Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ;
Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Narratrice : Histoire d'Ursace, racontée à Léonide.

Fille du druide Adamas. Nom adopté par Céladon travesti.

Astree2

Adamas désire revoir Céladon parce que le berger ressemble à sa fille, Alexis. « Il estoit vray qu'Alexis sa fille ressembloit un peu à ce Berger », ajoute le romancier (II, 8, 504).

La fille du druide est chez les Carnutes depuis plus de huit ans, « il faut qu'elle y demeure un siecle, dont la tierce partie n'est point encor escoulee » (II, 10, 623). Adamas propose à Céladon de vivre chez lui en se faisant passer pour Alexis. « Quand vous seriez encor beaucoup moins ressemblans me l'oyant dire, on ne laissera de vous prendre pour elle », précise le druide (II, 10, 624). Le travestissement pourra durer tant que nul ne sait que la véritable Alexis est toujours chez les Carnutes. Comme l'assemblée générale des druides qui se déroule à Dreux, près des Carnutes, commence dans un mois et demi et dure deux mois, la ruse ne peut pas durer plus de trois mois et demi (II, 10, 624).

Céladon hésite. « Disposez donc de moy comme il vous plaira », conclut-il, comprenant qu'il risque la mort si Astrée le reconnaît et se fâche (II, 10, 625). Adamas explique à Céladon le mode de vie des druides (II, 10, 626). Quatre ou cinq jours après, Adamas et Léonide, sa nièce et complice, donnent à Céladon un habit de nymphe, et le soir, l'emmènent avec eux. Paris, le fils d'Adamas, reçoit « pour sa sœur ceste feinte Alexis, c'est ainsi que d'oresnavant nous appellerons Celadon », déclare Honoré d'Urfé (II, 10, 627).

Adamas et Léonide d'abord gardent Alexis dans une chambre aux fenêtres fermées pendant quelques jours. Précaution inutile, Alexis, remarque le romancier, sait « bien jouer son personnage » (II, 10, 628). Elle reçoit la visite de ses voisines et se promène à l'extérieur avec Léonide. Dans les montées, Alexis se conduit en galant homme et prend le bras de la nymphe pour l'aider à marcher.

Alexis voit de loin les lieux où Astrée et Céladon étaient heureux. Sa plus grande souffrance est de ne pas connaître les raisons du mécontentement de la bergère (II, 10, 629). Alexis raconte à Léonide ses conversations avec Astrée, et leurs adieux avant son départ pour l'Italie. La nymphe, pour distraire Alexis de sa peine, lui demande de raconter son voyage. Alexis préfère rapporter « l'une des plus belles adventures » qui lui arrivèrent (II, 10, 637).

Histoire d'Ursace et d'Olimbre

Pour éloigner Céladon d'Astrée, Alcippe oblige le jeune homme à se rendre en Italie en abandonnant ses habits de berger. Céladon cherche à s'instruire pour se rendre aimable à Astrée. Il désire voir les volcans (II, 10, 637). Il entend un homme qui se plaint et se nomme Ursace (II, 10, 639). Ursace prend un glaive pour se tuer, un ami à lui intervient, mais se retrouve blessé. Ursace reconnaît Olimbre et se repent. Il essaie de nouveau de se tuer avec son glaive. Céladon s'approche (II, 10, 642). Olimbre, trop faible pour retenir Ursace, s'évanouit. Céladon soigne Olimbre en bouchant la plaie avec de la mousse (II, 10, 643). Il s'adresse ensuite à Ursace pour lui dire que le Ciel l'a envoyé pour empêcher le chevalier de désespérer (II, 10, 643). Ursace croit à une intervention divine.

Léonide interrompt Céladon pour déclarer que les chevaliers l'ont pris pour Mercure parce qu'il est « jeune et beau » (II, 10, 644).

Céladon donne du vin aux deux chevaliers, les engage à se faire soigner dans la ville voisine, et demande à Ursace de s'occuper de son ami (II, 10, 645).

Céladon se retire et empêche Ursace de le suivre. Pendant que son ami dort, Ursace retrouve Céladon et s'étonne de le voir manger. Céladon se nomme (II, 10, 646). Ursace explique qu'il a été trompé le « voyant en quelque sorte vestu d'autre façon, que nous ne sommes, le visage si beau », avec une voix douce, et une parole grave (II, 10, 647).

Quand Alexis va rapporter le récit d'Ursace, l'arrivée d'Adamas l'interrompt (II, 10, 648).

Alors qu'Adamas se promène avec son protégé et Léonide, on leur annonce la venue de Silvie (II, 10, 649). Alexis hésite à se montrer, mais se souvenant de la conduite de Silvie à Isoure s'enhardit. Le druide lui interdit pourtant de se montrer par mesure de sécurité. Léonide doit dire à Silvie que le druide et sa fille sont occupés par « quelques affaires de leurs charges, et offices » (II, 10, 649). À l'heure du déjeuner, Léonide rejoint Adamas et Alexis (II, 10, 672).

Alexis est chez Adamas depuis une quinzaine de jours, lorsqu'on annonce la visite de Lycidas et d'autres bergers (II, 11, 673). Le druide encourage sa protégée à recevoir les visiteurs que lui-même accueille avec de grandes démonstrations d'amitié (II, 11, 674). Phocion, au nom du groupe de bergers, félicite Adamas pour le rétablissement d'Alexis, et l'invite à cueillir le gui sacré qui a poussé dans le hameau.

Pendant qu'Adamas parle d'Astrée avec Phocion et lui de la marier (II, 11, 677), Alexis s'entretient avec les jeunes bergers, et en particulier avec Lycidas. Celui-ci est frappé par la ressemblance d'Alexis et de Céladon.

Toutesfois l'opinion qu'il avoit qu'il fut mort, l'authorité du Druyde qui disoit que c'estoit sa fille : Et l'habit de Nimphe qui l'embellissoit, et le changeoit un peu, l'empescherent d'en descouvrir la verité, et luy faisoient démentir ses yeux (II, 11, 678).

Lycidas déclare à Alexis qu'elle ressemble à la personne qu'il a le plus aimée. La feinte druide rougit, Léonide sourit (II, 11, 678). Lycidas donne à la nymphe des nouvelles des bergères et lui apprend que Phocion veut marier Astrée à Calidon. Cette nouvelle serre le cœur à Alexis qui change de couleur (II, 11, 680). Léonide lui recommande de s'asseoir. Hylas aide Alexis et se met à genoux devant elle (II, 11, 681).

Hylas réussit à faire sourire Alexis (II, 11, 682), et en tombe amoureux. Pour donner plus de preuve qu'elle est bien une fille, « Alexis luy donnoit à dessein toute l'Amour qu'elle pouvoit » (II, 11, 731). Elle rit tellement des discours de l'inconstant qu'elle ne peut plus parler (II, 11, 731) : Phillis a perdu sa place dans son cœur parce qu'elle est moins belle qu'Alexis, dit-il (II, 11, 732). Aux yeux d'Hylas, Alexis est même plus parfaite que toutes les femmes qu'il a aimées (II, 11, 733). Alexis, « toute riante » (II, 11, 734), remercie Hylas et le prie de continuer à la servir. Elle se dit même prête à quitter sa profession (II, 11, 735).

Alexis s'appuie sur Hylas pendant que le groupe visite la maison d'Adamas (II, 11, 735), puis écoute le récit que fait le druide, l'Histoire de Placidie (II, 11, 737). Curieuse d'entendre la suite des aventures d'Ursace, elle demande à Léonide de rappeler à Silvandre qu'il avait promis de raconter l'histoire du chevalier (II, 11, 763). Adamas invite les bergers à passer la nuit chez lui. Hylas le premier accepte pour ne pas s'éloigner d'Alexis ; le druide le remercie de sa bonne volonté (II, 11, 764).

Alexis ne réagit pas quand Silvandre rapporte l'aventure d'Ursace et d'Olimbre qu'elle vient tout juste de raconter (II, 12, 869). Hylas ne quitte pas Alexis pendant que la troupe regarde les armoiries. Quand il se permet de dire à Adamas que de toutes les « raretez » réunies dans la galerie, celle qu'il préfère est Alexis (II, 12, 886), le druide se réjouit « qu'il se trompast de ceste sorte, pour mieux cacher Alexis » (II, 12, 886).

Le lendemain matin, les bergers rentrent chez eux, très satisfaits « de la beauté et bonne grace d'Alexis » (II, 12, 887). Ils racontent à leurs compagnes que la fille du druide est très belle et qu'elle ressemble à Céladon. Hylas annonce à Phillis qu'il la quitte (II, 12, 888). La bergère lui rappelle qu'Alexis ne peut pas se marier avant d'avoir passé trente ans chez les Carnutes. L'inconstant répond qu'il ne désire pas se marier, mais qu'il est content d'ajouter une « Druyde ou Vestale » à sa panoplie de femmes (II, 12, 889).

Lycidas dit aux bergères combien Alexis ressemble à Céladon (II, 12, 891). Astrée remercie les dieux qui lui donnent la chance de « contenter [ses] yeux de ceste agreable veuë » (II, 12, 892). Les bergères décident de se rendre chez Adamas trois jours après (II, 12, 892).

2
Alexis Présente dans : II, III, IV

Première mention : III, 1, 1 recto.

Caractéristiques : « La desguisee Alexis », dit le romancier (III, 1, 1 recto). « Fut-il jamais Amant plus heureux et plus malheureux que moy ? », se demande le héros (III, 11, 473 recto).

Auditrice : Histoire de Cryseide et d'Hylas racontée par Hylas, Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice.

Il s'agit de Céladon, berger travesti à l'instigation d'Adamas. Il passe pour la fille du druide, la druidesse Alexis. Seule Léonide est dans le secret.

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Alexis possède deux objets qu'elle cache soigneusement : la bague d'Astrée, attachée à son bras (III, 5, 191 verso), et le portrait de la bergère, attaché à son cou (III, 5, 192 recto). Pour la bague, voir I, 1, 4 verso ; pour le portrait, voir I, 3, 47 verso.


Les bergères se rendent chez Adamas pour saluer le retour de sa fille qui était chez les Carnutes. Astrée a hâte de voir celle dont le visage ressemble à celui de Céladon, d'après ce que lui ont dit les bergers. Depuis trois jours, elle éprouve pour l'inconnue « une amour desja grande et impatiente », affirme le romancier (III, 1, 1 verso). Elle est aussi touchée de « grands repentirs » à cause du bannissement de Céladon (III, 1, 2 verso). Dans l'âme d'Alexis, la joie et la crainte se mêlent, car elle ignore encore la cause de son bannissement.

À l'aube, Céladon est au lit quand il chante un sonnet où il compare à Pénélope le Soleil qui tarde à se lever (III, 1, 3 recto). Quand le berger s'habille, souligne d'Urfé, il prend le nom d'Alexis (III, 1, 3 verso).

Diane s'engage à donner le jugement de la gageure devant Léonide et Alexis (III, 1, 5 verso).

Hylas, toujours amoureux d'Alexis, demande à la troupe des bergers de se dépêcher (III, 1, 10 verso).
Alexis est rivée à la fenêtre. Léonide la rejoint et Adamas la suit parce qu'il craint que sa nièce séduise Céladon (III, 1, 12 recto). Le druide tranquillise Alexis en lui prouvant que la providence l'a aidée jusqu'ici (III, 1, 12 verso).
Hylas attribue son nouvel amour pour la druidesse à une loi de la nature « qui oblige chaque chose à chercher son mieux » (III, 1, 23 verso).

La troupe s'arrête au temple de Bonlieu. Silvandre rappelle à Phillis que l'âme est supérieure au corps. Hylas intervient : « Laisse moy le corps d'Alexis, et je te laisse l'esprit d'Adamas » (III, 2, 34 recto).

À cause de la passion intempestive de l'inconstant, les références au corps et à la beauté d'Alexis se multiplient.

Hylas déclare à Daphnide et Alcidon que la belle Alexis le retient en Forez. Alcidon veut défendre par les armes la suprématie de la beauté de Daphnide (III, 2, 42 recto). L'inconstant refuse, et la troupe éclate de rire.
Pendant ce temps, en compagnie de Léonide, Alexis rappelle le commandement d'Astrée.

Après l'édition de 1619, Alexis est si bouleversée qu'elle ressemble presque à Adraste, le fou de désespoir
(III, 2, 42 verso).

Pour l'encourager, Léonide lui dit de se montrer homme (!) et d'user d'artifice. Adamas intervient et ferme les volets pour dissimuler l'émoi d'Alexis (III, 2, 43 verso).

De son coté, Astrée aussi est troublée. Elle obtient que la troupe s'arrête quelque temps. Hylas les précède donc. Le druide et sa nièce s'en réjouissent : ils comptent sur l'inconstant pour que nul ne doute du sexe d'Alexis.
La troupe arrive chez Adamas : Astrée rougit et Alexis tremble quand elles s'embrassent (III, 2, 46 recto) ; Hylas les sépare. Inquiet, Adamas installe Alexis dans un lieu obscur. Astrée s'assied auprès d'elle. Pour empêcher Hylas d'interrompre la conversation des deux jeunes filles, Phillis, ancienne maîtresse de l'inconstant, l'encourage à décrire et justifier son inconstance.

Alexis est si troublée qu'elle laisse Astrée prendre la parole la première (III, 2, 51 recto). La bergère commence par louer la beauté de la druidesse. Alexis ensuite interroge Astrée sur la vie des hameaux, sur les deuils qu'elle a soufferts, sur la noyade de Céladon (III, 2, 53 verso). La bergère jure qu'elle s'est donnée à Alexis dès qu'elle l'a vue.

Hylas s'approche et baise la main d'Alexis. Les jeunes gens vont-ils se conduire chacun selon « son naturel » - Hylas en inconstant et Alexis en druide (III, 2, 54 verso) ? Adamas, avant de se retirer dans sa galerie avec Daphnide et Alcidon, demande à Hylas de divertir la compagnie. Hylas accepte à condition qu'Alexis obtienne que tous soient invités à passer la journée chez Adamas.

Les hôtes du druide se retrouvent pour une collation (III, 5, 171 recto). Alexis et Astrée déambulent en parlant, ce qui permet à la druidesse de cacher son trouble. Encore une fois, Astrée prend les devants. Elle affirme que la visite que font les berges n'est pas seulement pour inviter le druide à venir dans leur hameau. À la demande d'Alexis, elle lui montre par la fenêtre les hauts lieux de L'Astrée, le Lignon courant de Boën à Feurs, les hameaux entre Montverdun et Bonlieu (III, 5, 172 recto).

La vue n'est pas (n'est plus ?) aussi étendue à partir des fenêtres du château de Goutelas.

Astrée parle aussi du temple qui abrite une image de la déesse Astrée vêtue en bergère, différente des Astrées habituelles η (III, 5, 173 recto). Alexis rougit, se met la main sur la visage et explique pourquoi la Justice se vêt en bergère. Astrée s'offre encore une fois à Alexis ; celle-ci accepte à condition que la bergère ne le regrette jamais. Les jeunes filles se donnent la main pour gage de leur foi (III, 5, 174 verso). Elles se rapprochent du groupe quand elles entendent des rires (III, 5, 181 verso). Hylas rappelle complaisamment ses maîtresses et affirme la supériorité d'Alexis.

À l'heure du coucher, Astrée partage un lit avec Diane et Phillis ; Alexis ne les quitte pas avant minuit (III, 5, 183 recto). Les bergères échangent leurs impressions. Astrée la première se dit ravie par la ressemblance « de la belle Alexis et du pauvre Celadon » (III, 5, 183 verso). Pour faire plaisir à leur compagne, Phillis et Diane vont demander au druide d'amener Alexis dans les hameaux en prenant pour prétexte la cérémonie d'action de grâce en l'honneur du gui sacré.
Adamas va trouver Alexis dans sa chambre (III, 5, 185 recto).

Le romancier alors parle de
« Céladon »
et utilise des pronoms masculins.

Le druide lui demande s'il regrette son travestissement. Lucide, le jeune homme reconnaît « la juste occasion » que la bergère aurait maintenant de lui en vouloir (III, 5, 186 verso). Adamas déduit qu'il faut que le mal mûrisse davantage. Le druide annonce que le berger va l'accompagner dans les hameaux. Céladon résiste en vain. Léonide lui conseille de se remettre entre les mains d'Adamas. Le jeune homme passe la nuit à se remémorer la journée puis à s'inquiéter du futur. Il songe à s'enfuir de nouveau, mais décide de suivre les conseils du druide (III, 5, 187 verso).

Alors qu'Alexis dort encore, Astrée et ses compagnes se réveillent de bonne heure. La conversation tombe sur l'obéissance qu'on doit aux parents. C'est une erreur qui a tué Céladon, affirme Phillis (III, 5, 188 verso). La jeune fille remarque aussi qu'Astrée retrouve la coquetterie qu'elle avait perdue depuis la mort de Céladon. Elle taquine sa compagne en lui demandant si les bergères du Lignon s'affectionnent des bergères plutôt que des bergers (III, 5, 190 recto). Astrée se déclare le serviteur d'Alexis.

Lorsque les bergères retrouvent Léonide, la nymphe les conduit dans la chambre d'Alexis. Elle leur suggère de demander au druide d'amener sa fille dans les hameaux. Elle ajoute qu'Alexis lui a parlé d'Astrée en termes très élogieux (III, 5, 191 verso). Les jeunes filles trouvent Alexis encore au lit. La nymphe lui apprend qu'Astrée a pensé à elle toute la nuit. Léonide ensuite s'éloigne avec Diane et Phillis pour laisser Astrée assise seule sur le lit d'Alexis (III, 5, 192 verso). La bergère déclare qu'elle n'acceptera pas la recherche de Calidon. Adamas survient mais regrette d'interrompre cette conversation. Il recommande aux bergères de fouetter Alexis pour la punir de sa paresse (III, 5, 194 recto).

Toute la compagnie visite les jardins. Hylas s'impose comme compagnon d'Alexis et il impose Calidon à Astrée. Hylas apprend à ses dépens qu'il est difficile de rechercher « une femme Clergesse » (III, 5, 200 verso). Les bergères prient Alexis de leur permettre de parler à Adamas pour l'inviter à venir dans les hameaux avec sa nièce et sa fille (III, 5, 208 verso). Astrée s'en réjouit avec Alexis, puis lui demande la permission de passer sa vie avec elle. Elle insiste : « J'ay ce naturel de jamais ne changer une resolution quand je l'ay prise » (III, 5, 209 verso) ... ce qui paralyse Alexis. Astrée s'étonne du changement de la druidesse. Celle-ci confesse que, lorsqu'elle a aimé une des ses compagnes chez les Carnutes, elle a été repoussée sans explication (III, 5, 210 verso). Astrée condamne la fille « peu advisée » (III, 5, 211 recto) et souhaite que Bélénus lui accorde cette place (III, 5, 212 recto).

Hylas sépare les jeunes filles. Alexis lui explique que la nature veut que chacun aime son semblable. Hylas préfère lui montrer les véritables « ordonnances de la nature » (III, 5, 212 verso). Alexis propose de partager son cœur de manière si adroite qu'Hylas la compare à Silvandre ! Pendant ce temps, Astrée rabroue Calidon et revient vers Alexis. Celle-ci ne craint plus ce rival (III, 5, 215 verso). Toute la troupe sort se promener (III, 5, 217 verso).

À Montverdun, Galathée apprend que les bergères sont allées visiter Alexis (III, 6, 259 recto).

Alexis et Astrée sont très heureuses de se rendre au temple d'Astrée pour assister au sacrifice (III, 7, 265 verso). Adamas et sa famille vont loger chez Phocion. En chemin, Hylas chante une villanelle où il demande l'amour d'Alexis (III, 7, 267 recto). Daphnide et Diane désirent que l'inconstant raconte ses amours. Alexis présente la requête après avoir écouté un nouvel exposé sur l'inconstance (III, 7, 268 verso).

Hylas raconte l'Histoire de Cryseide et d'Hylas puis s'interrompt brusquement (III, 7, 331 verso).

En 1619, le livre 7 renferme une quarantaine de lignes de plus. La conclusion n'est donc pas aussi abrupte.

Alexis proteste : au lieu de raconter ses amours, Hylas a présenté celles de Criséide (III, 8, 332 verso).

Reproche que le héros pourrait faire à Honoré d'Urfé !

Florice propose à Alexis de compléter le récit d'Hylas (III, 8, 333 recto).

Quand la troupe parvient près du temple d'Astrée, Chrisante et ses jeunes druides viennent les saluer. Adamas présente Alexis. Toutes les femmes s'embrassent (III, 9, 368 verso). Astrée montre ensuite à Alexis les « raretez » du temple (III, 9, 373 verso). Alexis note que c'est un travail de longue haleine, et affirme que la déesse ressemble à la plus belle bergère, c'est-à-dire à Astrée. La bergère croit entendre Céladon. En lisant les poèmes qui décorent le lieu, quand Diane et Phillis reconnaissent l'écriture de Céladon, Alexis et Astrée rougissent. Alexis demande alors qui est Céladon (III, 9, 375 recto).

Il pose la question à laquelle il devrait répondre.

Astrée coupe vite la parole à ses compagnes. Alexis continue à faire l'étonnée (III, 9, 376 verso).

En lisant les poèmes qui décorent le temple d'Astrée, les bergères trouvent un sonnet intitulé « Que nul ne se peut empescher d'aymer Celadon », composé par Léonide (III, 9, 375 recto).

Comme Hylas n'est pas entré dans le temple, Alexis l'interroge. Silvandre répond que l'inconstant sait qu'il fait partie des « prophanes esprits » qui n'ont pas le doit de franchir ce seuil (III, 9, 377 verso). Hylas alors, encouragé par Silvandre, se lance dans une énumération des défauts des femmes présentes. Il épargne Alexis, mais Stelle est la seule qui trouve grâce à ses yeux. La feinte druide fait semblant de s'en plaindre. Hylas réplique que tous les deux donc vont s'aimer l'un l'autre, et en même temps aimer une autre bergère : Hylas recherchera Stelle tant qu'Alexis recherchera Astrée. Alexis ne peut « s'empescher de rire » (III, 9, 379 verso). Stelle intervient pour encourager Alexis à accepter la proposition d'Hylas.

Alexis décide de rompre avec Hylas parce qu'elle n'a plus besoin de ses déclarations d'amour pour prouver qu'elle est fille (III, 9, 380 verso). Les druides, déclare-t-elle, consultent l'oracle avant de prendre la moindre décision, et l'oracle ne lui permettra certainement pas d'accorder la moindre faveur. Alexis autorise pourtant Hylas à baiser sa main et sa robe (III, 9, 381 recto). Cette faveur est une sorte de rançon, note Silvandre.

À la suite du jugement de la gageure de Silvandre et de Phillis, Alexis se joint à Astrée pour recommander à Diane de ne pas se montrer trop sévère (III, 10, 419 verso). En retournant dans les hameaux, Alexis et Astrée marchent ensemble et discutent encore de ce jugement. Alexis parle en faveur de Silvandre. Astrée ajoute qu'il serait le plus méritant des bergers s'il n'y en avait pas un autre ... qu'elle ne nomme pas. Alexis ne l'interroge pas parce qu'elle craint d'entendre un nom qui lui déplairait.

Le nom de Céladon n'est pas prononcé. Le romancier souligne la pusillanimité de son héros en ajoutant : « Apres avoir demeuré et l'un et l'autre quelque temps sans parler » (III, 10, 422 verso).

Alexis affirme que la sévérité de Diane ferait des jeunes gens « la fable de toute la contree » (III, 10, 423 verso).

À table, Alexis, comme Calidon, regarde Astrée sans arrêt. Alexis profite des sentiments évidents de Calidon pour affirmer que, bien que fille, elle aussi éprouve de la passion pour Astrée. Elle change de visage, craignant d'avoir parlé trop clairement. Astrée n'a rien deviné. Alexis interrompt la conversation parce qu'elle craint que les assistants soient plus clairvoyants que la bergère (III, 10, 424 verso).

Au moment de l'arrivée chez Phocion, la répartition des chambres est délicate. Daphnide et Alcidon coucheront chez Lycidas, dans « la maison de Céladon », dit Adamas (III, 10, 426 verso). Alexis dormira avec la nymphe dans la chambre que leur cède Astrée (III, 10, 426 verso). Mécontent, le druide craint que la feinte druide ne redevienne berger : Léonide, qui ne hait pas Céladon, peut faire « tant de caresses » à Alexis que la feinte druide joue « le personnage du berger » (III, 10, 427 recto).

Adamas préférerait qu'Astrée fasse ces caresses ...

Il propose qu'Alexis, de nuit, vienne en secret dans sa chambre. Léonide, qui « y avoi[t] desja bien pensé » (III, 10, 427 recto), propose plutôt qu'Astrée rejoigne les jeunes filles. Et si Astrée préfère coucher dans le lit d'Alexis, demande Adamas ? Nous lui dirons que les filles druides couchent toujours seules, réplique la nymphe. Adamas suit de point en point les suggestions de Léonide. En se retirant, il conseille à Alexis de rester au lit jusqu'au déjeuner. La feinte druide est plus étonnée que jamais sachant « que cette faute luy seroit irremissible » (III, 10, 428 recto).

Astrée aide Alexis à se déshabiller. Grâce à l'obligeance de Léonide, Alexis regarde les jeunes filles ôter leurs vêtements. Elle aide Astrée ; « jamais Amour ne fit de si profondes blesseures dans le cœur de Celadon, qu'à cette fois dans celuy d'Alexis » (III, 10, 430 recto).

Dans une phrase ambiguë, le romancier décrit l'effet de ces jeux érotiques avec une Astrée dénudée sur un personnage féminin - le pronom (que je souligne) renvoie probablement à la feinte druide :

En fin Leonide qui se prenoit garde de ses transports, et qui en son cœur avoüoit qu'encores avoit-elle trop de puissance sur elle mesme, ayant devant les yeux des objects si puissants pour la faire fleschir, pensa qu'il les falloit separer (III, 10, 430 verso).

Est-ce que Léonide désirerait empêcher Alexis d'agir en Céladon ?

Le lendemain, réveillée la première, Alexis contemple les beautés d'Astrée (III, 10, 431 recto). Le romancier intervient pour parler à Céladon. Alexis soupire un sonnet où il s'adresse à son cœur et contemple encore Astrée appuyée maintenant sur Léonide. Pendant le monologue muet, Alexis est le sujet des verbes « dire » et « reprendre ». Ses réflexions sont à la première personne du singulier.

En 1619 on lit : « La fortune m'a plus r'approchée de mon bon-heur ».
En 1620 et en 1621 on trouve « La fortune m'a plus r'approché de mon bon-heur »
(Je souligne, III, 10, 432 recto).

Alexis apostrophe Céladon, berger que les habits de druidesse ont dérobé. Le « il » de Céladon se joint au « je » d'Alexis dans le « nous » pathétique de la conclusion : « Nous nous jetterons à genoux devant elle » (III, 10, 432 verso). Alexis se repent de ce transport et s'adresse à Céladon pour lui faire des reproches. En fin de compte, « il » devient le sujet du dernier verbe déclaratif et la décision tragique est à la première personne du pluriel : « Mourons » (III, 10, 433 recto).

Alexis se rend au jardin où elle s'arrête devant la statue de Céres pour soupirer un sonnet. Un second sonnet suit dans le bois de coudres, et un troisième au bord du Lignon (III, 10, 435 recto). Toutes les réflexions se font au féminin (Henein, pp. 336-338).

Les jeunes filles voient qu'Alexis a quitté la chambre et s'inquiètent de la réaction d'Adamas. Léonide craint que la mélancolie de Céladon influence Alexis (III, 10, 436 recto). Elles suivent le parcours de la feinte druide et la trouvent étendue sur l'herbe mais silencieuse. Léonide s'éloigne avec Paris qui l'appelle, Diane et Astrée s'approchent d'Alexis qui se trouve alors devant le vieux saule. Elle parle à l'arbre, mais en elle-même et au masculin singulier. Alexis s'arrête ensuite devant l'arbre où elle a gravé des vers pour se plaindre de devoir feindre. Dans la même phrase, les actions du passé sont attribuées à « elle » (graver) puis à « il » (feindre) (III, 10, 437 verso).

Le romancier titille la curiosité du lecteur qui se souvient de la reconnaissance de Filandre travesti (I, 6, 174 verso et I, 6, 184 verso).

Le traitement de la sexualité masculine s'est métamorphosé
(Henein, pp. 342-343).

Quand Alexis entend Silvandre chanter, elle se retourne et aperçoit les bergères. Elle fait semblant de se moucher pour cacher ses larmes. Les oiseaux l'ont réveillée et elle est sortie les écouter, explique-t-elle.

Alexis soutient habilement la cause de Silvandre auprès de Diane. Puisqu'il aime sincèrement la jeune fille, si elle l'aime et le repousse elle va « servir d'entretien η à toutes les assemblees qui se feront » (III, 10, 440 recto). Si au contraire elle n'aime pas le jeune homme, elle doit l'autoriser à prolonger la feinte comme il le désire, car cette feinte a l'avantage de montrer que Diane ne prend pas au sérieux la recherche d'un berger inconnu. Les jeunes filles décident de prolonger le jugement de la gageure pour déclarer publiquement que Diane doit autoriser Silvandre à continuer la feinte. Or Silvandre a surpris cette conversation, caché sous un buisson ...

Alexis rencontre Silvandre. Le berger déclare que la feinte druide ressemble à Céladon et lui demande de servir d'arbitre entre Diane et lui. Adamas et le reste de la troupe se joignent à eux. Alexis, alors, en riant, condamne Diane et donne raison à Silvandre (III, 10, 448 verso).

À Montverdun, Cléontine apprend à Galathée qu'Adamas amènera Alexis (III, 11, 450 recto). La nymphe demande alors à son messager, Lérindas, ce qu'il pense des jeunes filles du hameau. Il juge les bergères plus belles qu'Alexis (III, 11, 450 recto). Galathée déduit que Céladon avait raison d'aimer Astrée. Célidée arrive chez sa tante et à son tour donne des nouvelles : la fille d'Adamas est la plus belle (III, 11, 452 recto) et Hylas l'a recherchée. Galathée s'étonne qu'une fille de druide soit traitée de cette manière en public. Hylas est désarmant, réplique Célidée (III, 11, 452 verso).

Le lendemain (III, 11, 463 verso), Alexis se réveille de bonne heure, met par erreur la robe d'Astrée et s'approche de la bergère pour proférer un sonnet où elle nomme Psyché et Sémélé. Toutes deux ont été châtiées pour avoir vu un amant qu'elles ne devaient pas regarder (III, 11, 464 verso). Dans un second sonnet, Alexis, en comparant Astrée à Endymion, se donne la place d'une Diane craintive (III, 11, 465 recto).

Quand les jeunes filles se réveillent, elles prennent la feinte druide déguisée pour Phillis. Alexis s'enhardit et embrasse Astrée tandis que ses compagnes l'admirent dans ce nouveau costume.

En 1619, « Leonide jura ne l'avoir jamais veuë si belle ».
Dans les éditions suivantes, elle ne sait que dire (III, 11, 465 verso).

Diane suggère qu'Astrée endosse les habits de la druidesse pour divertir Adamas. Alexis et Astrée cachent leur ravissement. C'est Alexis qui propose des moyens pour ajuster la longueur des jupes (III, 11, 467 recto). Nouvelle joie pour Alexis : Astrée sort du lit en chemise. Les jeunes filles s'embrassent. La bergère rend les baisers au « portrait vivant de Celadon » (III, 11, 468 recto). Léonide, jalouse, reproche à Alexis d'empêcher Astrée de s'habiller. La feinte druide réplique que Léonide est envieuse. La nymphe se met à embrasser Diane pour qu'elle ne remarque pas les actions d'Alexis. Astrée ne se lasse pas de caresser le visage qui ressemble à celui de Céladon (III, 11, 468 verso). L'arrivée de Phillis interrompt ces débordements.

Mécontente, Alexis quitte la chambre et se rend dans le bois de coudres. Elle évite Calidon et Hylas (III, 11, 470 recto). Ceux-ci la voient de dos et la prennent pour Astrée.
Alexis alors se lamente en confondant Céladon et Alexis. Elle s'interroge sur la fin de son travestissement. Quand elle s'imagine se nommant à Astrée, le romancier lui impose un pronom masculin, « il consideroit » (III, 11, 473 verso). Céladon doit subir déclare Alexis : « Obeis, et te tais, Si tu veux vivre et aymer sans reproche » (III, 11, 474 recto). La feinte druide s'éloigne pour fuir Calidon. Hylas aussi est trompé. Diane et Léonide se moquent donc de lui. Il les mène vers Alexis. La feinte druide obéit aux signaux que lui font Astrée et Diane, et se dit bergère étrangère (III, 11, 476 recto). Hylas est prêt à en tomber amoureux.

Adamas s'inquiète parce qu'il doit emmener Alexis auprès de Galathée : celle qui a vu Lucinde reconnaîtra Alexis (III, 11, 480 verso).

Ce qui souligne le fait que celle qui a vu Orithie n'a pas reconnu Alexis !

Le druide demande conseil à Léonide. Elle suggère de prétendre qu'Alexis est malade pour la laisser dans les hameaux. Adamas, qui n'a pas reconnu Alexis sous son costume de bergère (III, 11, 481 verso), accepte la suggestion de Léonide. La feinte druide aurait « mieux aymé la mort que de retourner entre [l]es mains » de Galathée (III, 11, 481 verso). Elle se réjouit de continuer à recevoir les caresses d'Astrée sous le nom d'Alexis, puisque c'est Céladon qui porte ce nom (III, 11, 481 verso). Elle parle à l'habit qu'elle quitte comme à un rival. Quand elle remarque qu'elle s'adresse à un objet inanimé, le romancier lui rend le pronom masculin (III, 11, 482 recto).

Astrée prie Léonide d'intercéder pour elle auprès d'Adamas : elle veut suivre « la belle Alexis » chez les Carnutes. La nymphe lui conseille de demander plutôt au druide de laisser Alexis dans les hameaux au lieu de l'emmener à Marcilly. Adamas, explique-t-elle, ne veut pas que sa fille soit tentée de quitter le couvent pour vivre à la Cour (III, 11, 485 recto). Le druide suit le programme de Léonide en faisant semblant de croire qu'Alexis est malade (III, 11, 488 recto).

Adamas part en avant ; Léonide le rejoindra le lendemain. Il lui écrit qu'Alexis doit rester dans les hameaux deux ou trois jours encore (III, 12, 551 recto). La feinte druide appréhende un peu cette situation. Elle décide de dire à Astrée qu'elle fait semblant d'être malade pour rester près d'elle (III, 12, 552 recto). Léonide à son tour s'en va abandonnant Alexis près d'Astrée.



En rapprochant les trois dénouements
(I, 12, 406 verso ; II, 12, 892 ; III, 12, 552 recto)
on observe que « connaissance », « reconnaissance » et « assurance » font l'unité et la cohérence de L'Astrée (Henein, p. 18).

3
Alexis Présente dans : II, III, IV
Première mention : IV, 1, 1.

Caractéristique : « Il se sceut toutefois déguiser de telle sorte qu'elles ne peurent jamais soupçonner que cette feinte Druyde fust leur tant aymé Celadon », explique le romancier (IV, 1, 6).
Mais Phillis confie à Diane : « Je vous jure, ma sœur, que si elle estoit vestuë en homme, je dirois, voila un Berger » (IV, 3, 540).

Dès la première phrase, Honoré d'Urfé rappelle qui est Alexis et où elle se trouve (IV, 1, 1).

Astrée craint qu'Alexis ne s'ennuie chez Phocion (IV, 1, 3).

Céladon pense que « Alexis » ne serait qu'un faux titre qu'il se donne, une inscription (IV, 1, 7).

Alexis attribue son silence aux habitudes des vestales (IV, 1, 9). Il se demande en fait comment montrer ses sentiments.

Alexis sait comment mettre une robe de bergère. Elle refuse donc l'aide de Phillis. Elle se plaît à regarder Astrée déshabillée (IV, 1, 11).

Alexis demande pourquoi Diane est triste (IV, 1, 12).

La feinte druide déclare qu'elle se plaît partout où se trouve Astrée (IV, 1, 13). La bergère ne doit donc pas désirer plaire encore davantage à Alexis (IV, 1, 14).

Alexis désire passer sa vie près d'Astrée (IV, 1, 17). Elle dit à la bergère que leur vœu se réalisera sous deux conditions : la première, c'est qu'Astrée aime Alexis autant qu'elle en est aimée. La seconde condition sera divulguée plus tard, dit-elle. Satisfaite, Astrée baise la main de la feinte druide (IV, 1, 19).

Astrée affirme que l'amour qu'elle porte à Alexis est comme l'amour que les dieux se portent les uns aux autres : il ne manque de rien (IV, 1, 19).

Alexis prend Astrée dans ses bras (IV, 1, 23). Pour mettre un comble à son bonheur, elle devrait se dire Céladon (IV, 1, 24).

Alexis est contente que le Ciel l'ait soumise aux sentiments qu'elle éprouve pour Astrée, et qu'il ait donné les mêmes sentiments à la bergère (IV, 1, 27). Mais Alexis refuse encore de révéler la seconde condition (IV, 1, 29).

Elle refuse aussi qu'Astrée la traite en druide. Dorénavant, dit-elle, « Astrée sera Alexis, et [...] Alexis sera Astrée » (IV, 1, 31). À la demande de la bergère, la feinte druide fait de ce souhait un commandement.

Alexis prétend que, chez les Carnutes, les jeunes filles échangent des noms d'amitié. Astrée et elle vont se dire maîtresse et serviteur (IV, 1, 34). La bergère insiste pour être le serviteur.

Phillis propose à Diane de demander à Astrée et Alexis d'écouter l'histoire de Dorinde avec les dames lyonnaises (IV, 1, 71). Comme les jeunes filles sont encore dans leur chambre, Diane suggère de les avertir pour qu'elles ne soient pas surprises par les étrangères. Alexis et Astrée vont en effet échanger de vêtements (IV, 1, 75).

Diane et Phillis trouvent Alexis et Astrée encore au lit (IV, 1, 78). Alexis a acquis le plus beau des serviteurs (IV, 1, 79).

Alexis s'étonne lorsque Diane accuse les hommes d'être trompeurs. C'est ce qu'on reproche aux femmes, dit-elle. Elle sourit en ajoutant que les druidesses n'ont pas à se soucier des hommes (IV, 1, 81). Astrée renchérit. Une fois chez les Carnutes, elle ne souffrira plus de l'inconstance des hommes. Alexis alors est tellement peinée par cette remarque que ... d'Urfé l'appelle Céladon (IV, 1, 85).

Alexis affirme qu'elle a connu des femmes inconstantes (IV, 1, 86). Astrée lui dit à voix basse qu'elles vont être toutes les deux à l'abri lorsqu'elles partiront.

Phillis sait qu'elle amuse Alexis en se montrant jalouse de la nouvelle attitude d'Astrée (IV, 1, 87).

Alexis rappelle que le destin de Diane dépend de sa mère, Bellinde, et de Paris (IV, 1, 91). Astrée et elle rient lorsque Phillis déclare qu'elle ne va jamais s'éloigner de Lycidas (IV, 1, 92). Alexis conclut qu'elle prendra la place de Phillis auprès d'Astrée (IV, 1 94).

Alexis et Astrée ont fini d'ajuster leurs robes. Elles peuvent enfin sortir (IV, 1, 94). Habillée en bergère, Alexis conduit le troupeau de Diane ; elle ne sait pas comment s'y prendre (IV, 1, 95). La feinte druide et les bergères rient (IV, 1, 96).

Lorsque Diane et Phillis vont à la rencontre d'un groupe de bergers, Alexis et Astrée s'écartent. Hylas et Corilas discutent alors : l'inconstant, en préférant Stelle à Alexis, n'a pas choisi la femme la plus belle, comme il prétendait le faire (IV, 1, 98).

Le beau, c'est ce qui plaît. Hylas démontre longuement ce principe sans pourtant revenir à Alexis (IV, 1, 107).

Pendant ce temps, Alexis et Astrée reprennent leurs confidences. Alexis se réjouit d'avoir remplacé la jeune druidesse qui l'a trahie par Astrée (IV, 1, 110), mais elle confesse qu'elle aime encore cette jeune fille. Comme Astrée se dit jalouse, Alexis explique qu'elle aime la bergère comme serviteur et la druidesse comme maîtresse (IV, 1, 112). Elle consent à n'aimer la druidesse que par amour pour Astrée (IV, 1, 113). La bergère ne comprend pas. Alexis alors affirme qu'Astrée aimera la druidesse lorsqu'elle la connaîtra (IV, 1, 114).

Alexis ose enfin demander pourquoi Astrée s'est séparée de celui qu'elle aimait. La bergère, avec beaucoup de difficulté, nomme Céladon. Comme le jeune homme s'est noyé, elle préfère ne pas en parler davantage (IV, 1, 116). Alexis insiste pour en savoir plus. Astrée ne répondra pas parce que Diane approche (IV, 1, 118).

Alexis s'étonne de la pâleur de Diane. La jeune fille est bouleversée par la rencontre de Silvandre (IV, 1, 119). Astrée, en souriant, propose de révéler à Alexis le secret de sa compagne pourvu que la druidesse le lui commande (IV, 1, 122).

Une scène de comédie suit. Diane met la main sur la bouche d'Astrée pour l'empêcher de parler. Celle-ci s'écarte de manière à ce qu'Alexis la sépare de Diane. Enfin, Diane prend les devants et déclare que Silvandre aime Madonthe (IV, 1, 125). Alexis s'étonne et blâme Diane : elle croit tout ce qu'a dit Laonice et n'interroge pas Silvandre (IV, 1, 131).

Alexis, Astrée et Diane voient Phillis qui les appelle (IV, 2, 158) : Silvandre a perdu connaissance. Alexis et Astrée se rendent auprès du berger (IV, 2, 160). En essayant de le secourir, elles remarquent une tache sur son épaule (IV, 2, 163). Alexis interroge Silvandre qui revient à lui-même, mais reste silencieux (IV, 2, 165). Le berger traite Alexis en bergère et Astrée en druidesse (IV, 2, 166). Comme il prend les paroles d'Astrée pour un oracle, la jeune fille s'éloigne pour qu'il reste dans l'erreur. Alexis va suivre, ce qui fait que Diane s'approche discrètement (IV, 2, 173). Elle écoute la conversation de Phillis et Silvandre puis rejoint Alexis et Astrée (IV, 2, 198).

En apprenant l'arrivée de Dorinde, Alexis et Astrée reprennent leurs habits respectifs et se rendent à la rencontre de l'étrangère pour qu'elle ne les surprenne pas dans leur intimité (IV, 2, 220). Dorinde admire les bergères et la feinte druide (IV, 2, 223). Le groupe se retire dans la cabane de Florice pour écouter l'histoire de Dorinde (IV, 2, 228). La narratrice s'adresse à Alexis, toujours appelée « Madame » (IV, 2, 233 sq.).

Des assaillants essaient d'enlever Dorinde. Bergères et bergères déguisées tentent de la retenir. Astrée tombe. Alexis s'en prend au soldat qui a poussé la bergère (IV, 3, 370).

Hylas a oublié Alexis. Il le dit à Périandre qu'il vient de retrouver (IV, 3, 393).

La journée se termine. Dorinde et les dames lyonnaises se rendent à Marcilly. Alexis, Astrée, Diane et Phillis rentrent chez Phocion en parlant de ce qu'elles ont vu et entendu (IV, 3, 404).

Comme Alexis ne peut pas oublier qu'elle est homme, elle défend le sexe masculin accusé d'inconstance (IV, 3, 405) : Un dieu bon ne peut pas donner aux femmes un mauvais compagnon (IV, 3, 405). Diane engage Astrée à oser dire devant Alexis ce qu'elle reproche à Céladon. Astrée se dérobe en déclarant qu'elle n'est pas plus mécontente du berger que Diane ne l'est de Filandre (IV, 3, 407). Alexis reste perplexe.

Dans la première partie, Céladon n'a pas entendu l'histoire de Diane
(I, 6, 158 recto sq.).

La feinte druide pousse Astrée à reconnaître que les hommes ne sont pas tous également fidèles ou infidèles (IV, 3, 411).

En passant devant un buisson, Alexis et les bergères entendent Silvandre réciter des vers (IV, 3, 412). Elles écoutent les plaintes du berger tandis que Diane s'éloigne. Convaincues de son innocence, elles rentrent chez elles (IV, 3, 421). Alexis recommande à Diane de douter de Laonice et lui présente plusieurs arguments (IV, 3, 424). Si le berger avait aimé Madonthe, pourquoi aurait-il feint d'aimer Diane ? Pourquoi ferait-il encore semblant maintenant que Madonthe et Tersandre sont partis ? Pourquoi n'a-t-il pas quitté les bords du Lignon ? Alexis affirme que ce qu'elle a vu et entendu de Silvandre prouve que le jeune homme est innocent de la faute dont on l'accuse (IV, 3, 427). De plus, conclut Alexis, comme il craint les dieux, Silvandre n'aurait pas voulu commettre un parjure en déclarant qu'il aimait Diane (IV, 3, 434).
La discussion se poursuit. Phillis plaide la cause du berger avec tant de feu qu'Alexis et Astrée rient (IV, 3, 436). Elles s'interrompent parce qu'elles arrivent chez Phocion.

Pendant le repas, elles rapportent le danger couru par Dorinde. Le vieillard rappelle l'étranger qui a tué Filandre, et Astrée rappelle la mort de ses parents et de Céladon. La bergère n'a pas cessé de pleurer depuis. Alexis intervient alors pour dire qu'elle aussi pleure depuis cette époque, mais qu'il faut écarter les mauvais souvenirs (IV, 3, 440). Alexis contredit Phocion en affirmant que les bergers souffrent autant que les grands des méfaits de la fortune (IV, 3, 443). La druide et les bergères se couchent (IV, 3, 445).

Silvandre reste seul après le départ d'Alexis et des bergères (IV, 3, 489).

Alexis, à l'aube, endosse les habits d'Astrée (IV, 3, 524). Elle admire la bergère couchée près de Diane. Durant sa méditation silencieuse, elle souhaite être Diane, puis regrette l'absence de Céladon. Elle se voit comme un mélange d'Alexis et de Céladon et reconnaît qu'il est impossible que les deux soient heureux ensemble (IV, 3, 528). Alexis pleure. Phillis se réveille et traite ses compagnes de paresseuses. Astrée alors, dans un demi-sommeil, appelle Céladon (IV, 3, 529).

Quand Diane désire réveiller Astrée en l'embrassant, Astrée la prend d'abord pour Alexis, puis se plaint d'avoir été trompée (IV, 3, 530). La feinte druide et Astrée, toujours au lit, s'embrassent et s'entretiennent.

Phillis et Diane quittent la chambre. Phillis s'étonne des sentiments tellement prompts d'Astrée (IV, 3, 538). C'est à cause de la ressemblance d'Alexis et de Céladon, explique Diane. Pourquoi la feinte druide est-elle tellement attachée à Astrée, demande Phillis. Peut-être qu'elle a le cœur et le visage du berger, dit Diane. Phillis relève que les caresses d'Alexis sont celles d'un homme. Diane se contente de rappeler qu'Astrée a de puissants aimants pour se faire aimer. Phillis persévère : Pourquoi Alexis demeure-t-elle dans le hameau ? Diane pense qu'Adamas ne veut pas que sa fille fréquente la Cour. Phillis alors cesse de poser des questions. Diane, conclut le romancier, s'exprime avec la « sincérité η » qu'elle croit être en Alexis (IV, 3, 542).

Quand Diane et Phillis reviennent, elles trouvent Astrée conversant encore avec Alexis dans la chambre (IV, 3, 559).

La bergère et la feinte druide ont profité de l'absence de leurs compagnes pour échanger caresses et serments (IV, 3, 560-575). Les initiatives d'Astrée font qu'Alexis change de couleur avant d'expliquer qu'elle ne souffre pas physiquement mais mentalement. Astrée énumère les raisons qui devraient rendre la druide heureuse. L'amour de la bergère serait la principale raison, répond Alexis. Elle voudrait qu'Astrée dise 'J'aime Alexis' et non 'Je vous aime' (IV, 3, 563). La bergère rétorque qu'elle aimera la feinte druide quels que soient son nom ou son identité. L'aimerait-elle en berger ? Astrée rejette cette proposition ; elle ne sera pas infidèle à Céladon (IV, 3, 565).

Alexis rappelle à sa compagne qu'elle a prononcé ce nom dans son sommeil, et lui demande de raconter le songe η qu'elle a eu (IV, 3, 567). Elle expose la théorie de l'interprétation des songes, puis donne une interprétation vraisemblable à cinq éléments (obscurité, ronces, guide, séparation, cœur). La feinte druide espère suggérer à Astrée qu'Alexis et Céladon ne font qu'un (IV, 3, 572). La bergère s'arrête à l'image de la séparation, et néglige la métamorphose du cœur. À sa demande, la feinte druide jure par tous les dieux celtes de ne jamais l'abandonner (IV, 3, 574).

Diane et Phillis reviennent dans la chambre. Phillis annonce à Alexis que Silvandre avait été calomnié. L'innocence est toujours secourue, remarque Alexis (IV, 3, 579). Pour encourager Astrée à s'habiller, Phillis lui demande si elle attend Silvandre pour le faire. Aucun berger n'est entré dans ma chambre, déclare Astrée. Alexis remarque qu'il ne faut jurer de rien (IV, 3, 581).

Astrée va mettre les habits de la druidesse. Alexis demande de changer les titres qu'elles se donnent, car le titre doit correspondre aux apparences : Alexis vêtue en bergère sera dite serviteur et Astrée vêtue en druide sera dite maîtresse (IV, 3, 583).

Pendant le repas, Phocion d'abord ne reconnaît pas le déguisement puis s'en réjouit (IV, 3, 584). Alexis fait semblant d'avoir oublié que les bergères désirent sortir vite pour retrouver Silvandre. La petite troupe enfin s'en va (IV, 3, 586).

Alexis, Astrée, Diane et Phillis retrouvent Silvandre (IV, 3, 594). Comme Diane hésite sur la manière d'aborder le berger, Alexis souligne qu'il est toujours difficile de cacher la vérité : Diane aime Silvandre (IV, 3, 595). Alexis défend la cause de Silvandre en soulignant ses qualités (IV, 3, 597). Elle rit de la mauvaise foi de Diane, mais distingue finesse de prudence pour ménager la jeune fille (IV, 3, 603). La feinte druide admire l'esprit de Phillis tout en se demandant comment un homme pourrait jamais démêler le faux du vrai dans ces conditions (IV, 3, 609).

À la demande d'Alexis, Silvandre rapporte l'oracle qui lui a été rendu (IV, 3, 615). Elle insiste pour que Diane favorise le berger en acceptant l'interprétation que donnera Phillis (IV, 3, 618).

Silvandre est trompé par les vêtements d'Alexis et d'Astrée, ce qui les amuse (IV, 3, 619).

Alexis et Astrée applaudissent Phillis pour son analyse de l'oracle (IV, 3, 621) et exhortent Diane à soutenir Silvandre. La bergère obtempère en soulignant qu'elle ne fait qu'obéir (IV, 3, 626). Silvandre s'agenouille, muet de bonheur. Alexis et ses compagnes le relèvent (IV, 3, 627).

Avant de poursuivre son récit, Dorinde rappelle qu'elle en avait présenté le début en présence d'Astrée et Alexis (IV, 4, 635).

4
Alfarante Présente dans : II
Première mention : II, 6, 424.

Diane dit à Astrée qu'Alfarante a épousé Amidor (II, 6, 424).

2
Alizan Présent dans : III

Première mention : III, 3, 99 recto (présent) ; III, 3, 103 verso (nommé). Écrit aussi Alizian.

Caractéristique : « Sa fidelité et son affection », dit Alcidon (III, 3, 103 verso).

Nommé dans :Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon et
Suitte de l'histoire de Daphnide, et d'Alcidon racontées par Daphnide et Alcidon.

Serviteur de Daphnide.


Daphnide raconte à Adamas.

Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon

Daphnide donne à Alcidon un guide lorsqu'il circule de nuit dans le Venaissin. Il s'agit d'Alizan. Parce que ce jeune homme perd son chemin, le chevalier se retrouve devant la fontaine de Sorgues (III, 3, 99 verso). La pluie tombe, Alcidon se met à l'abri et envoie Alizan chercher du secours. C'est alors que le chevalier a une vision (III, 3, 101 recto) qui s'achève lorsqu'Alizan revient (III, 3, 102 recto).

Alizan se charge ensuite des nombreuses lettres que Daphnide et Alcidon échangent
(III, 3, 107 recto ; III, 3, 112 recto ; III, 3, 112 verso ; III, 3, 112 verso ; III, 3, 113 recto ; III, 3, 114 recto ; III, 3, 114 verso ; III, 3, 115 verso ; III, 3, 119 recto ; III, 3, 119 verso).
Alizan est parfaitement sûr. Les relations des jeunes gens s'enveniment lorsque Daphnide confie plutôt une lettre à un jeune chevalier (III, 4, 117 recto).


3
Amalberge Présente dans : IV
Première mention : IV, 4, 641.

Personnage historique : ( ? - 516 ?). Fille du roi ostrogoth Théodoric (Thierry dans L'Astrée). La première épouse de Sigismond est nommée Amalberge dans le Larousse du XIXe. Notons pourtant que Jordanès appelle Amalaberge une autre femme, la nièce que Théodoric marie au roi des Thuringiens (Jordanès, ch. 58 ; Becker-Piriou, p. 537).
Les historiens attribuent à l'épouse de Sigismond un nom qui indique seulement son origine, Ostrogothe (Legoux de Gerlan, p. XII), Ostrogotho (Jordanès, ch. 58), Ostrogotho Areani (Dumézil, p. 61), ou Aregani Ostrogothe (Becker-Piriou, p. 537).
Fauchet dit seulement que la première épouse de Sigismond était la fille du roi des Ostrogoths (p. 147).

Nommée par Dorinde.
À Marcilly, Dorinde raconte son histoire aux dames et commence par leur rappeler la situation de la famille du roi des Bourguignons (IV, 4, 638).


Amalberge meurt et laisse à Sigismond un fils, Sigeric, et une fille, Amasinde (IV, 4, 641). Deux ans après, pour qu'une femme règne à la Cour, Gondebaud amène de Vienne sa nièce, Clotilde (IV, 4, 643).

4
Amaranthe Présente dans : I
Première mention : I, 10, 324 verso.

Caractéristique : « De qui la jeunesse promettoit beaucoup de sa future beauté », dit Céladon (I, 10, 324 verso).

Remarque sur le nom : L'amaranthe est une fleur rouge dont le nom signifie qu'elle ne se flétrit jamais, explique Furetière. La couleur amaranthe représente la constance lors d'une joute (Mercure françois de 1619). La jeune fille serait donc nommée par antiphrase.

Nommée dans : Histoire de Celion et Bellinde, racontée par Céladon à Silvie.

Bergère du Lignon. Fille de Léon, l'ami de Philémon, le père de Bellinde.

Relations

À Isoure, parce que Silvie s'intéresse à Diane, Céladon raconte l'histoire des parents de la bergère :

Amaranthe envie Bellinde, son amie, parce que Celion l'aime. Elle tombe amoureuse du berger et le lui écrit (I, 10, 328 recto). La réponse du berger la rend malade ; Celion lui a dit qu'il aime ailleurs.

Bellinde rend visite à son amie (I, 10, 329 recto). Celle-ci avoue son amour pour Celion. Bellinde a « honte oyant ce discours, de l'erreur de sa compagne » (I, 10, 330 recto), mais demande quand même à Celion de servir Amaranthe. Quand le berger refuse, elle menace de ne plus jamais le revoir. Celion, désespéré, vit dans les bois pendant quelques jours. Un vieux berger lui conseille de faire semblant d'aimer Amaranthe. Celion feint donc d'aimer la bergère (I, 10, 334 recto).

Quand son père s'entend avec le père d'Amaranthe pour marier les jeunes gens, Celion refuse, expliquant qu'il apprécie la jeune fille comme maîtresse mais non comme épouse (I, 10, 334 verso).

Perdue de réputation, Amaranthe épouse le premier homme qui la demande en mariage (I, 10, 335 recto).

1
Amaranthe
X
Présente dans : I
Première mention : I, 8, 239 verso.

Hylas nomme une « Amaranthe » parmi les femmes qu'il a aimées. Il ne s'agit certainement pas de celle qui a fréquenté Celion et Bellinde, qui, elle, appartient à une autre génération.

1
Amarillis Présente dans : I, II, III
Première mention : I, 2, 22 recto.

Caractéristique : Amarillis « toute pleine de grace » (I, 2, 37 recto).

Remarque sur le nom : L'amaryllis est une fleur qui symbolise la fierté. Les Amaryllidaceae ont leur site (5 mai 2015), et les Amaryllis leur histoire : Amaryllis est une « belle aux colères légendaires » chez Virgile et chez Guarini. Quand il se travestit, le berger extravagant choisit le nom d'Amarylle parce qu'il le juge « doux [et] pastoral » (Sorel, p. 154).

Nommée dans : Histoire d'Alcippe, racontée par Céladon ; Histoire d'Astrée et Phillis, racontée par Astrée.

Bergère du Lignon.

Relations

Histoire d'Alcippe

Amarillis méprise la condition pastorale (I, 2, 34 recto).

Voyant qu'elle aime Alcippe, le père de la jeune fille l'éloigne en l'envoyant près d'Artémis (I, 2, 36 recto). Les jeunes gens s'écrivent (I, 2, 36 verso).

Amarillis encourage Alcippe à quitter les hameaux (I, 2, 36 verso).

Lorsqu'Alcippe est obligé de s'exiler, il correspond encore avec Amarillis qui lui écrit qu'un chevalier wisigoth a tué son oncle (I, 2, 43 verso).

Alcippe revient à Marcilly, venge l'oncle d'Amarillis et revoit la jeune fille (I, 2, 44 recto).

Pendant la longue absence d'Alcippe, la jeune fille obéit à ses parents et se laisse rechercher par Alcé (I, 2, 45 verso).

Lorsqu'Alcippe redevient berger, elle l'épouse (I, 2, 45 verso).


Histoire d'Astrée et Phillis

Mère de Lycidas et de Céladon, Amarillis est l'amie de la mère d'Olimpe. Elle accueille Olimpe chez elle, pensant que la jeune fille épouserait Lycidas (I, 4, 106 recto).

Amarillis meurt quelques jours après Alcippe, son mari (I, 4, 116 recto).


Amarillis
est la plus mystérieuse des bergères.
Jeune, elle méprise la condition pastorale et se rend à Marcilly.
Une fois mère de famille,
elle s'efface.

1
Amarillis Présente dans : I, II, III
Première mention : II, 8, 490. Écrit aussi Amarilis.

Bergère du Forez.


Adamas dit à Léonide qu'Alcippe a fait des folies pour Amarillis (II, 8, 490).

Céladon déclare au druide qu'il n'est plus le fils d'Alcippe et d'Amarillis (II, 8, 500).

Adamas explique au berger qu'il l'a d'abord aimé en tant que fils de ses parents (II, 8, 503). Il l'aime davantage maintenant à cause de sa ressemblance avec sa propre fille.

2
Amarillis Présente dans : I, II, III

Première mention : III, 2, 53 verso.

Nommée par Alexis.


Quand Astrée nomme Céladon, le berger qui s'est noyé, Alexis demande s'il s'agit du fils d'Alcippe et d'Amarillis (III, 2, 53 verso).

3
Amasinde Présente dans : IV
Première mention : IV, 4, 641.

Personnage historique : Fille de Sigismond dont les historiens ignorent le nom. Sigismond et Amalberge ont eu un fils, Sigeric (Sigerie dans L'Astrée), puis une fille « dont on ne sait pas le nom » (Plancher, I, pp. 52 et 55). Wikipédia attribue trois enfants à Sigismond (10 avril 2017).

Nommée par Dorinde.
À Marcilly, Dorinde raconte son histoire aux dames lyonnaises et commence par leur rappeler la situation de la famille du roi des Bourguignons (IV, 4, 638).


4
Amasis Présente dans : I, II, III, IV
Première mention : I, 1, 19 recto.

Caractéristique : « Dame de toutes ces contrees », dit Galathée (I, 2, 31 verso).

Remarque sur le nom : Le premier Amasis est un pharaon η que Hérodote admire : « On dit que l'Égypte ne fut jamais plus heureuse ni plus florissante que sous le règne d'Amasis, soit par la fécondité que le fleuve lui procura, soit par l'abondance des biens que la terre fournit à ses habitants » (II, 177). Le cruel Cambyse, le fils de Cyrus, roi des Perses, demande la fille d'Amasis pour femme. Le pharaon le trompe en lui envoyant la fille de son rival. Cambyse se venge : il attaque l'Égypte avec l'aide d'un officier mécontent du pharaon. Amasis est mort quand le pays est envahi ; son cadavre est brûlé par les assaillants (III, 116).
L'histoire d'Amasis se trouve aussi dans un curieux recueil du IIIe siècle fait de récits misogynes : le Livre XIII des Deipnosophistes d'Athénée de Naucratis (publié en 1514 et en 1597). Le chapitre est intitulé : « Les Femmes causes de guerre ». Cambyse s'adresse au Pharaon parce qu'il a « entendu dire que les femmes égyptiennes avaient un merveilleux savoir-faire amoureux ». La femme qui lui est envoyée, Neitétis, obtient qu'il tue Amasis (Site Remacle).
Après la mort d'Honoré d'Urfé, Mlle de Scudéry rapporte les méfaits de Cambyse dans le Grand Cyrus, et Mme de Villedieu dans Nitétis (Goldwyn).

Narratrice : Histoire de Lydias et de Melandre.

Dame du Forez. Veuve de Pimandre. Mère de Clidaman et Galathée.


À Isoure, en racontant l'histoire du Forez, Galathée parle de sa mère, Amasis, dame du Forez, descendue de la lignée instituée par la déesse Diane ou par la princesse Galathée (I, 2, 31 verso).

C'est après l'édition de 1607 que Galathée se joint à Diane.

Céladon, en racontant aux nymphes l'histoire de son père, nomme Amasis.

Histoire d'Alcippe

Amasis succède à sa mère quand Alcippe arrive pour la première fois à Marcilly (I, 2, 38 recto).

Amasis prend le parti de la Dame sans nom, d'abord en favorisant Alcippe (I, 2, 41 recto), ensuite en le faisant punir (I, 2, 41 verso).

Amasis et Pimandre donnent à Alcippe « la plus belle charge qui fut prés de leur personne » (I, 2, 44 verso).

Amasis est régulièrement nommée dans les histoires intercalées dont les héros sont nymphes et chevaliers.

Elle a consulté le faux druide :

Histoire de la tromperie de Climanthe

Amasis se rend dans le bois de Savigneux où le faux druide lui prédit que Clidaman sera blessé, participera à trois batailles et reviendra sain et sauf (I, 5, 133 recto).

Elle célèbre l'anniversaire de la naissance de sa fille (Histoire de Silvie, I, 3, 62 verso) et l'anniversaire de son mariage (Histoire de Leonide, I, 10, 308 verso).

À plusieurs reprises, elle envoie des chevaliers au loin pour ses affaires (Cleomir, Lindamor, Ligdamon).

Quand elle demande à Lindamor et Ligdamon de partir rejoindre Clidaman près de Mérovée, elle garde Polémas à la cour, pour le séparer de Lindamor (Histoire de Galathée et Lindamor, I, 9, 302 recto).

Elle n'est pas en faveur du duel : « Elle estant femme ne permettroit jamais qu'on en vint aux armes » (Histoire de Galathée et Lindamor, I, 9, 286 recto).

Amasis se rend à Isoure où elle répète à Adamas et Galathée l'Histoire de Lydias et de Melandre qu'elle a apprise par un envoyé de Clidaman (I, 12, 382 recto).

Elle embrasse Lucinde, une parente d'Adamas, qui n'est autre que Céladon travesti (I, 12, 396 recto).

Dans l'édition de 1607, Clidaman dit à la Dame du Forez: « la Deesse Diane vous en a fait maistresse ».

En 1621, il dit : « les Dieux vous en ont establie Dame »
(I, 9, 286 verso).
Divinité et titre ont changé.

1
Amasis Présente dans : I, II, III, IV

Première mention : II, 1, 8.

Nommée dans : Histoire de Galathée, racontée par Léonide à Céladon

Dame du Forez - mais ce titre ne lui est pas explicitement donné dans la deuxième partie


Dans la hiérarchie du Forez, Amasis est suivie par le druide Adamas (II, 1, 8), dit le romancier.

Il rappelle aussi que Galathée quitte Isoure pour suivre sa mère à Marcilly (II, 7, 432).

Léonide, pour distraire Céladon qui s'est condamné à la solitude, lui raconte ce qui s'est passé après son départ à Isoure puis à Marcilly (II, 7, 450).

Histoire de Galathée

Amasis veut retourner à Marcilly parce qu'elle a prévu des festivités pour célébrer les succès de son fils, Clidaman (II, 7, 451). Amasis tient alors Galathée par la main « pour la carresser davantage » (II, 7, 452). Les deux femmes ne voient pas Léonide à la porte du domaine.

Galathée désire conserver Céladon travesti auprès d'elle et l'épouser ensuite à la mort d'Amasis (II, 7, 454).

Léonide et Silvie se demandent comment Galathée justifiera le départ de Léonide si Amasis l'interroge (II, 7, 456).

À Marcilly, Amasis va voir sa fille qui feint d'être malade. Galathée se lève du lit, et lui fait la révérence (II, 7, 458).

Amasis, apprenant la mort de Mérovée, annule les festivités prévues (II, 7, 484). Ce Prince, « aymé par tout où il estoit cogneu », a fort bien traité Clidaman (II, 7, 484).


2
Amasis Présente dans : I, II, III, IV
Première mention : III, 2, 31 recto.

Caractéristique : « Nostre Dame souveraine », dit la Maxime (III, 2, 31 recto). « Une ame bien-nee », écrit le romancier (III, 12, 501 verso), mais qui, « avec trop peu de consideration », a donné tous les pouvoirs à Polémas (III, 6, 262 verso). D'Urfé pense-t-il à Marie η de Médicis ? Concini et Leonora Galigaï ont été condamnés en 1617.

Auditrice : Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par l'envoyé de Lindamor.


Lorsqu'on célèbre la fête de Vesta à Bonlieu, la Maxime prie pour la Dame du Forez (III, 2, 31 recto).

À Bonlieu, un messager d'Amasis annonce à Chrisante que sa maîtresse a fait des songes funestes et qu'elle viendra offrir un sacrifice aux dieux infernaux (III, 2, 32 recto).

Adamas, en parlant avec Daphnide, lui offre ses services ; il l'aidera comme il aide Amasis et Galathée, sa fille (III, 4, 160 recto).

Les chariots qui passent sur la plaine de Montverdun appartiennent à Amasis ou à Galathée, pense Argantée (III, 6, 222 recto).

À Montverdun, Galathée confie à Cléontine que sa mère et elle n'ont pas reçu de nouvelles de Clidaman depuis quelques jours (III, 6, 229 verso).

Après l'édition de 1619, le romancier ajoute qu'Amasis n'accompagne pas sa fille parce que « quelques affaires » la retiennent
(III, 6, 230 verso).

Cléontine réplique que Galathée et sa mère doivent considérer les mauvais présages comme un avertissement.

Galathée rencontre Damon d'Aquitaine ; elle connaît l'histoire du chevalier parce que Torrismond a fait savoir à Amasis une partie des aventures de Damon et de Madonthe (III, 6, 257 verso).

Galathée demande à Damon de la raccompagner à Marcilly, auprès d'Amasis (III, 6, 258 verso). Elle envoie un homme de la maison de Cléontine prévenir sa mère des méfaits de Polémas et des prouesses de Damon (III, 6, 260 verso).

Amasis se réjouit d'apprendre que Damon, son « fort proche parent », est encore vivant (III, 6, 260 verso). Mécontente des agissements de Polémas, elle se rend immédiatement à Montverdun. Elle raconte alors à Damon que son père, après la bataille des champs Catalauniques, a protégé le Forez. Il a empêché Torrismond d'entrer dans le pays ; comme ce jeune Prince était amoureux d'une nymphe forézienne qu'il ne voulait pas épouser, Amasis aurait eu du mal à protéger la jeune fille (III, 6, 261 recto).

Amasis rentre à Marcilly, parce que Montverdun ne peut accueillir tant de monde. Elle jure de punir Polémas qui a laissé attaquer Damon.

Polémas essaie en vain de se disculper. Quand Amasis lui ordonne de chasser les coupables, le chevalier considère renverser l'État. Amasis s'est « avec trop peu de consideration remise entierement sur la foy et preud'hommie » de Polémas (III, 6, 262 verso), explique le romancier. Tous les chevaliers qui entourent Amasis dépendent de Polémas. Seul Damon pourrait donc aider la Dame du Forez. Polémas le craint parce qu'il se souvient que le père de ce chevalier a failli épouser Amasis (III, 6, 262 verso).

Polémas va soulever ses soldats contre Amasis qu'il traite d'« esprit ondoyant », et contre Damon, « ce nouvel Adonis » (III, 6, 264 recto). Il renvoie les soldats, mais les dédommage généreusement et leur demande de tuer Damon. Amasis, prétend-il, leur pardonnera et rendra sa confiance à leur chef. Amasis perd ainsi le support de tous les soldats (III, 6, 264 verso).

À Bonlieu, Chrisante explique à Adamas qu'elle n'a pas accompagné les bergers qui lui ont rendu visite parce qu'elle attendait Amasis - qui n'est pas venue (III, 9, 368 verso).

Amasis envoie un de ses chevaliers à Montverdun, auprès de Galathée (III, 11, 460 recto). La jeune fille craint que sa mère soit souffrante, le chevalier la tranquillise et lui apprend qu'Amasis l'attend pour lui communiquer des nouvelles qu'elle a reçues des Francs. Cléontine conseille à Galathée d'aller le lendemain prier à Bonlieu puis de se rendre à Marcilly (III, 11, 461 recto). La nymphe fait ensuite dire à Adamas d'aller à la Cour pour apprendre les nouvelles qu'Amasis a reçues (III, 11, 462 recto).

Quand Amasis envoie un chevalier à Bonlieu pour hâter Galathée et Damon (III, 12, 490 verso), la jeune fille demande à Lérindas de rapporter à sa mère que Damon a été attaqué une seconde fois et qu'il sera soigné chez Adamas (III, 12, 499 verso). Polémas, qui croit Damon mort, fait dire à Amasis qu'elle devrait donner des gardes à Galathée (III, 12, 500 verso). Amasis apprend la traîtrise du chevalier en voyant qu'il reçoit des lettres amicales de Gondebaud (III, 12, 501 verso).

Amasis se rend chez Adamas pour y retrouver Galathée et Damon. On lui présente Daphnide, Alcidon et Madonthe (III, 12, 504 verso). Elle s'étonne de leurs habits de bergers et leur propose se changer quand il seront à Marcilly. Elle déclare à Alcidon que ses nymphes n'ont pas besoin de s'habiller en bergères pour être aimables (III, 12, 505 verso).

Amasis se retire dans la galerie avec Galathée et Adamas. Le visage triste, elle les prie d'écouter le récit que va faire l'envoyé de Lindamor. Le druide lui propose de passer la nuit chez lui (III, 12, 506 recto).

Ce récit qu'Amasis avait déjà entendu rapporte le décès de Clidaman (Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte).

Tandis que Galathée pleure, Amasis demande au chevalier quand Lindamor reviendra en Forez (III, 12, 548 verso). Elle demande ensuite conseil à Adamas. Le druide recommande que Lindamor se hâte et que Galathée et sa mère se retirent à Marcilly. La jeune fille jure de se battre si Polémas lui fait violence. Amasis répond qu'elle aimerait mieux la voir morte que soumise à cet homme (III, 12, 549 verso).

Amasis écrit à Lindamor lui demander de se hâter à cause des desseins de Polémas. Elle remet la lettre au chevalier qui a apporté les nouvelles. Elle invite Daphnide et Alcidon à venir à Marcilly. Le lendemain avant dix heures, ils se retrouvent tous dans la ville (III, 12, 551 recto).

3
Amasis Présente dans : I, II, III, IV
Première mention : IV, 2, 188.

Caractéristique : « La sage Amasis », dit Dorinde qui connaît la réputation de la dame du Forez (IV, 4, 873).
Amasis aurait confié à Silvandre la sécurité des chemins. C'est une remarque que fait Diane en aparté quant elle tourne en dérision les explications données par le berger (IV, 2, 188).

Amadis protégera Dorinde. Lycidas le promet à la dame lyonnaise (IV, 3, 402).

Si nécessaire, Palémon est prêt à supplier Amasis pour qu'elle célèbre la cérémonie du clou (IV, 3, 474).

Arrivée à Marcilly avec ses compagnons de voyage, Dorinde préfère ne pas se présenter devant Amasis le soir même (IV, 3, 484).

Les chevaliers Lyonnais se présenteront les premiers devant Amasis (IV, 4, 634).

Dorinde poursuit son histoire devant les dames lyonnaises.


Clotilde et Sigismond ont décidé que Dorinde se rendrait en Forez pour s'éloigner de Gondebaud.
Clotilde a eu des échanges avec Amasis (IV, 4, 866).

Dorinde s'habillera en bergère pour pouvoir se cacher dans les hameaux au cas où Amasis ne puisse pas la protéger (IV, 4, 866).

Amasis reçoit Madonthe et Damon d'Aquitaine. Elle fait offrir à Madonthe des vêtements de nymphes (IV, 5, 918).

Galathée en faisant des confidences à Léonide rappelle qu'Amasis aussi a été trompée par Climanthe (IV, 5, 925). Galathée répète des nouvelles que seuls Amasis et Adamas connaissent. Amasis, dit Galathée, a écrit à Lindamor pour l'inviter à revenir rapidement (IV, 5, 930).

Galathée apprend à Léonide qu'Adamas a demandé à Amasis de faire arrêter Climanthe (IV, 5, 932).

Le lendemain, Léonide répète les discours de Galathée à Adamas. Le druide confirme qu'Amasis et lui ont décidé que Léonide et Silvie iraient chez Climanthe (IV, 5, 936).
4
Amasonte Présente dans : III
Première mention :  III, 7, 279 recto.

Nommée dans : Histoire de Cryseide et de Hylas racontée par Hylas.

Tante de Périandre. Celui-ci l'appelle « sa mère » (III, 7, 280 recto).


 Histoire de Cryseide et de Hylas

À Lyon, Hylas, qui a vu défiler les prisonnières de Gondebaud, est attiré par l'une d'entre elle. Périandre, son ami, lui apprend qu'il est permis de leur rendre visite, et que sa tante, Amasonte, le fait avec sa fille, Orsinde. Elles fréquentent une étrangère qui parle gaulois. Amasonte accepte de demander la permission d'amener des hommes (III, 7, 279 verso).

Le lendemain, Hylas fait semblant de croiser par hasard Amasonte, sa fille et Périandre. Il les accompagne chez les prisonnières. Amasonte fait les présentations de manière à ce que les étrangères apprécient Périandre et Hylas. L'inconstant réussit ainsi à parler seul avec celle qui lui plaît le plus (III, 7, 280 verso), et qui est encore anonyme.
Il s'agit de Criséide.


3
Amerine Présente dans : I
Première mention : I, 11, 360 verso.

Caractéristique : « Belle et riche », dit Égide (I, 11, 361 verso).

Nommée dans : Histoire de Ligdamon, racontée par Égide.

Dame de Neustrie.

Relations

À Isoure, Égide raconte aux nymphes et à Céladon :

Histoire de Ligdamon

Amerine et Lydias s'aiment. Le jeune homme se bat contre Aronte, un rival qui médit de lui, le tue, puis s'enfuit pour éviter la prison (I, 11, 358 recto).

À l'issue d'une bataille avec les Francs, les Neustriens font prisonniers Ligdamon et son écuyer, Égide (I, 11, 357 verso).

Parce que Ligdamon ressemble à Lydias, il est mis en prison pour le meurtre d'Aronte et condamné aux lions pour trahison (il se battait avec les Francs). Le chevalier tue deux lions.

La mère de Lydias, pour libérer celui qu'elle prend pour son fils, fait appel à Amerine, la femme que Lydias aimait. La coutume du pays veut que le condamné soit sauvé s'il est demandé en mariage. Amerine obtient que les juges lui donnent le prétendu Lydias (I, 11, 360 verso).

Ligdamon essaie en vain de s'expliquer avec Amerine.

Le chevalier l'appelle
« Belle Amerine » en 1607,

mais « Discrette Amerine » en 1621
(I, 11, 363 recto).

Le jour des noces, Ligdamon boit du poison pour rester fidèle à Silvie. Amerine, croyant Lydias infidèle, boit aussi du poison (I, 11, 362 verso).


1
Amidor Présent dans : I, II
Première mention : I, 6, 159 verso.

Caractéristique : D'après Diane : Il « n'estoit pas tant aymable » (I, 6, 164 recto) ; « C'estoit sa vanité ordinaire, de vouloir qu'on creut qu'il eust plusieurs bonnes fortunes » (I, 6, 182 verso).

Nommé dans : Histoire de Diane, racontée par Diane.

Berger du Forez. Neveu de Phormion et cousin de Filidas.

Relations

Diane raconte « ses jeunesses » à Astrée et Phillis. Elle ne sait pas que Léonide l'entend.

Histoire de Diane

Phormion décide qu'Amidor épousera Diane quand on saura que Filidas ne peut pas le faire puisque c'est une femme habillée en homme. Amidor habite donc avec Filidas et Diane.

Lorsque Filandre courtise Diane, Amidor est jaloux (I, 6, 161 verso), mais Filandre feint d'être son ami (I, 6, 164 recto).

Filandre et sa sœur, Callirée, prétendent vouloir qu'Amidor épouse la nièce de Callirée (I, 6, 169 verso). C'est sous ce prétexte qu'ils rendent visite à Filidas et Amidor.

Lorsque Filandre et Callirée échangent leurs vêtements, Amidor tombe amoureux de Filandre vêtu en femme (I, 6, 171 verso).


Amidor chante ses vers pour faire des reproches à Diane
(I, 6, 162 recto).

1
Amidor Présent dans : I, II
Première mention : II, 6, 424. Écrit aussi Amydor.

Diane dit à Astrée qu'Amidor a épousé Alfarante (II, 6, 424).

Amidor se trouve dans le groupe de bergers qui rend visite à Adamas (II, 11, 674). Alexis parle alors avec lui (II, 11, 680).

2
Amilcar Présent dans : IV
Première mention : IV, 3, 505.
Présent sans être nommé : IV, 3, 499.

Caractéristique : Alcandre et son frère, Amilcar, sont « personnes de merite et d'entendement », selon Silvandre (IV, 3, 511).

Chevalier de Lyon, amant de Palinice. La cinquième partie nous apprendra qu'Alcandre et Amilcar sont les frères de Florice.

amilcar

Pendant la soirée, Silvandre entend deux hommes discuter à haute voix dans la grande allée (IV, 3, 499).

Sont-ils habillés en bergers ? L'information manque.

Dans un sonnet, Alcandre chante qu'il aime une femme cruelle. Son frère, Amilcar, considère que l'amour n'est pas un esclavage. Alcandre explique que celui qui aime veut seulement aimer et qu'il a lui-même souffert plus que son frère (IV, 3, 504). Amilcar ramène tous les sentiments à l'amour de soi. Alcandre lui répond qu'il aime Circène plus qu'il ne s'aime lui-même. Amilcar l'oblige à reconnaître qu'il ne voudrait pas voir Circène heureuse si elle devait l'être avec son rival, Clorian (IV, 3, 510).

Alcandre et Amilcar aperçoivent Silvandre qui espérait se cacher. Le berger s'adresse à Amilcar (en le nommant) pour dire qu'il a aime et qu'il est malheureux, mais qu'il se déteste lui-même et qu'il ne veut pas se donner le plaisir de raconter ses peines (IV, 3, 513). Alcandre tente de détourner Silvandre du désespoir. Le berger explique qu'il ne songe pas au suicide. Pour remercier les frères, il leur dit où se trouvent les deux femmes qu'ils cherchent, Circène et Palinice (IV, 3, 518).

Alcandre et Amilcar sont surpris d'avoir rencontré un berger aussi éloquent et aussi sage. Alcandre se demande s'il s'agit du Génie du Lignon, et considère que les villes doivent envier les bois. (IV, 3, 520).

Alcandre ramasse un papier tombé de la poche de Silvandre. Les frères y lisent deux sonnets (IV, 3, 521).

Tandis qu'Alcandre et Amilcar attendent ceux qui doivent les retrouver, Silvandre s'en va pour s'éloigner d'eux (IV, 3, 586).

Amilcar chante un sonnet
(IV, 3 502).

4
Aminthe Présente dans : I, III
Première mention : I, 1, 9 recto.

Caractéristique : « La douce pratique d'Aminthe », dit Corilas (I, 5, 145 verso).

Remarque sur le nom : Aminta η est un berger du Tasse. Il donne son nom au drame pastoral (1573) que d'Urfé cite dans la préface de la première partie de L'Astrée. Voir Banti.

Nommée dans : Histoire d'Astrée et Phillis, racontée par Astrée ;
Histoire de Stelle et Corilas, racontée par Corilas.

Bergère du Lignon. Petite-fille de Cléante et fille de Clindor, l'ami d'Alcippe. Amie de Stelle.

astree

Dans le hameau, Corilas raconte à Adamas :

Histoire de Stelle et Corilas

À la demande de Salian, Stelle, veuve à dix-sept ans, devient l'amie intime d'Aminthe qui est un peu plus jeune qu'elle. Aminthe essaie en vain de donner des conseils de prudence à Stelle (I, 5, 146 recto).

Dans le hameau, Astrée raconte à Diane :

Histoire d'Astrée et Phillis

À la demande d'Astrée, Céladon fait semblant d'aimer Aminthe. Cette bergère lui caresse les cheveux lorsqu'Astrée, informée par Semire, voit les jeunes gens et entend un poème ambigu de Céladon (I, 4, 118 verso).

1
Aminthe Présente dans : I, III.
Première mention :  III, 1, 21 recto. Écrit aussi Amynthe.

Aminthe est avec les bergers qui se rendent chez Adamas (III, 1, 21 recto).

Alexis se souvient du temps où Céladon feignait d'aimer Aminthe (III, 10, 437 verso).

3
Amintor Présent dans : III

Première mention : III, 4, 132 verso.

Caractéristique : Alcyre et lui sont « tres-vaillans et tres-aimables Chevaliers », affirme Daphnide (III, 4, 132 verso).

Modèle : D'après Patru (II, p. 566), Henri de Lorraine, duc de Mayenne, mort au siège de Montauban (1578-1621), frère de Charles-Emmanuel de Lorraine, comte de Sommerive, mort à Naples (1581-1609), Alcyre dans le roman (Charlier, p. 326).

Nommé dans : Histoire de l'artifice d'Alcyre racontée par Daphnide.

Chevalier dans la cour d'Euric, roi des Wisigoths. Parent de Clarinte et d'Alcyre, son « frère d'armes » (III, 4, 132 verso).

euric

Daphnide raconte au druide Adamas qu'elle éloigne le roi Euric de ses rivales.

Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon

Pour écarter la belle Clarinte, Daphnide demande à Alcidon de faire semblant d'aimer cette dangereuse rivale (III, 4, 132 recto).

Histoire de l'artifice d'Alcyre

Clarinte est alors recherchée par deux amis, Amintor et Alcyre. Comme elle préfère le premier, Alcyre s'entend avec une suivante de Clarinte pour faire croire à son rival qu'il est favorisé. Un sourire de complicité entre le chevalier et la suivante (Pizzorusso, p. 62) force Amintor à interroger son ami. Alcyre sourit encore et finit par déclarer : « Je la possède » (III, 4, 134 verso). Amintor exige des preuves visibles.

Alcyre ourdit une ruse en deux étapes. Il convoque Amintor dans un endroit où il le verra pénétrer dans les appartements de Clarinte de nuit (III, 4, 136 verso). Amintor tombe malade de chagrin. Clarinte lui rend visite et s'étonne de son changement (III, 4, 137 recto).

Deux jours après, Alcyre poursuit ses artifices. Il demande l'aide d'Amintor pour composer une lettre de remerciement au nom d'Euric, car le roi aurait reçu les faveurs d'une dame (III, 4, 137 verso). Amintor compose la lettre. Alcyre l'emporte et la montre à Clarinte (III, 4, 138 verso). Il prétend qu'Amintor s'est éloigné d'elle parce qu'il est favorisé par une autre. Clarinte déchire la lettre (III, 4, 140 recto).

Alcidon recherche la jeune femme (III, 4, 142 verso). Elle accepte les écrits qu'il lui donne pour regagner Amintor en réveillant sa jalousie. Quand elle tombe malade de chagrin, Amintor lui rend visite (III, 4, 144 verso).

Il voit des fleurs et des vers près du lit. Comme les poèmes sont d'un amant malheureux (Alcidon, III, 4, 153 recto), Amintor s'en étonne : ils contredisent ce qu'il a vu de ses yeux, un amant de Clarinte heureux (III, 4, 147 recto). La jeune femme, furieuse, l'oblige à s'expliquer. Elle démontre qu'elle n'était pas chez elle à l'époque où Alcyre a prétendu la voir de nuit (III, 4, 148 verso). Le premier malentendu est levé.

Clarinte reproche ensuite à Amintor d'avoir une maîtresse qu'il a remerciée dans une lettre. Elle lui montre les fragments qu'elle a gardés (III, 4, 151 verso). Amintor, pour se disculper, présente le brouillon qu'Alcyre lui a laissé (III, 4, 152 recto). Sur ces entrefaites, Euric entre dans la pièce, voit les fragments de la lettre déchirée et s'en empare (III, 4, 152 verso). Il reconstitue la lettre. Jaloux et humilié, il répète partout que Clarinte a rendu heureux Amintor (III, 4, 152 verso).

Clarinte et Amintor sont réconciliés et le chevalier accepte de ne pas se venger d'Alcyre. Son rival est alors Alcidon.
En somme, conclut Daphnide, « Alcyre au lieu d'un Rival s'en trouve deux » (III, 4, 153 recto).

L'artifice d'Alcyre est un échec total pour le chevalier. Daphnide, la narratrice, se retrouve dans la même situation : « Voulant faire perdre un serviteur à Clarinte, je luy en donnay un » (III, 4, 153 recto). Elle a éloigné Euric de sa rivale mais perdu son amant de cœur.


3
Amintor (2) Présent dans : III
Première mention :  III, 9, 370 verso.

Caractéristique : Neveu de Filidas. Ce nouveau venu pourrait être le fruit d'une double erreur puisqu'il prend la place d'Amidor.

Amintor est venu sur les bords du Lignon pour assister au sacrifice d'action de grâces.
3
Andrenic Présent dans : III
Première mention :  III, 12, 538 recto.

Caractéristiques : « Ancien et fidelle serviteur », dit Andrimarte, son maître (III, 12, 538 recto). Son épouse, « la femme d'Andrenic » (III, 12, 538 verso), est appelée « douce mere » par Silviane (III, 12, 539 verso).

Remarque sur le nom : Homme de la maison : andros, homme, nux, niche. Honoré d'Urfé écrit « andropophage » (Epistres, II, 5, p. 249). Le suffixe rappelle nicchio, coquille en italien, qui vient de nux, nucis, nucum d'après Ménage (Article Niche).

Nommé dans :  Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par l'envoyé de Lindamor.


Chez Adamas, le chevalier de Lindamor rapporte des nouvelles qui lient le sort des seigneurs foréziens à celui de Childéric (III, 12, 506 recto).

Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte

Dans la cour de Mérovée, Andrimarte et Silviane s'aiment et se marient. La jeune femme est aussi recherchée par l'impudent Childéric. Avant que le couple ne quitte Paris pour se rendre auprès de Semnon, duc de la Gaule Armorique et grand-père de Silviane, Mérovée meurt (III, 12, 534 verso) et Childéric est élu roi des Francs (III, 12, 536 verso).

Childéric éloigne Andrimarte ; il l'envoie auprès de Méthine dans la ville des Remois, prétendant qu'il s'agit d'un voyage nécessaire. Silviane craint Childéric, mais ne réussit pas à dissuader son mari. Andrimarte décide que son épouse logera chez son serviteur, Andrenic (III, 12, 538 recto). Celui-ci vit avec sa femme dans une maison voisine.

Silviane se rend en secret chez Andrenic avec un valet de pied qu'Andrimarte lui a laissé. Elle confie ses craintes à la femme d'Andrenic. Celle-ci lui propose de se travestir avec les vêtements de son fils (III, 12, 539 verso), mais de ne se couper les cheveux qu'à la dernière minute. Elle plaisante en la nommant chevalier (III, 12, 540 recto). Silviane se réjouit d'avoir une épée : « L'ayant à mon costé, je ne crains plus la violence de Childeric, sçachant bien m'en servir contre lui » (III, 12, 540 recto). La femme d'Andrenic va elle-même se travestir ; elle accompagne Silviane pour que nul ne doute de sa pudicité.

Les pressentiments de la jeune femme se réalisent. Childéric entre dans la maison d'Andrimarte et puis même dans celle d'Andrenic (III, 12, 541 verso). Silviane se fait couper les cheveux par le valet de pied tandis qu'elle-même coupe les cheveux de la femme d'Andrenic. Les deux femmes travesties s'enfuient à cheval, guidées hors de Paris par le valet de pied. Elles vont à la rencontre d'Andrimarte pour le mettre en garde.

Le valet qui escorte les fugitives revient en ville pour glaner des nouvelles. Il apprend aux deux femmes que Childéric, « ce Tyran » (III, 12, 542 verso), a saccagé les deux maisons et laissé « toutes les filles et les femmes eschevelees, et deschirees par de si grandes violences » (III, 12, 544 recto). Clidaman et Lindamor ont protégé Andrenic que le Roi voulait tuer (III, 12, 545 recto).

En apprenant par le valet que Silviane est sauvée, Andrenic se jette à genoux pour remercier Dieu et fait dire à sa femme de mourir plutôt que de s'éloigner de la dame. Le valet a réussi à monter Gaulois et Francs contre Childéric. Les Francs se soulèvent pour soutenir Andrimarte et les Gaulois pour punir le Roi d'avoir voulu forcer « la fille du bon Duc Semnon » (III, 12, 539 verso).

Le narrateur change de point de vue pour décrire le événements dans l'entourage de Childéric (III, 12, 544 verso).

Dans la ville des Remois, Andrimarte, qui a retrouvé Silviane, apprend la fuite de Childéric. Le couple se retire en Gaule Armorique. Le chevalier n'est pas loin « de pardonner cette faute à Childeric, qu'il excusoit en quelque sorte, considerant l'extreme beauté de Silviane » (III, 12, 548 recto).

3
Andrimarte Présent dans : III

Première mention : III, 12, 508 verso. Écrit aussi Andrimarthe.

Caractéristique : « Il n'y avoit personne qui n'aymast et loüast grandement le vaillant et sage Andrimarte », dit le narrateur anonyme (III, 12, 524 recto).

Remarque sur le nom : Homme martial. andros  martialis, de Mars, dieu de la guerre. C'est justement Andri-marte qui nomme l'andro-gyne (III, 12, 531 recto) et qui a un serviteur qui s'appelle Andre-nic.

Nommé dans : Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par l'envoyé de Lindamor.

Chevalier Franc dans la cour de Mérovée.

silviane

Chez Adamas, le chevalier de Lindamor rapporte des nouvelles qui lient le sort des seigneurs foréziens à celui de Childéric (III, 12, 506 recto).

Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte

La cour de Mérovée est « une seconde pepiniere » où jeunes Gaulois et Francs se mêlent, s'instruisent, et fréquentent les Dames de la suite de la Reine Méthine (III, 12, 509 recto).

Dans cette Cour, à treize ou quatorze ans, le jeune Andrimarte, tombe amoureux de Silviane, petite-fille du Duc de la Gaule Armorique, âgée de dix ou onze ans. Tous les deux escortent la Reine quand elle se promène sur les rives de la Seine après le souper. Andrimarte et Silviane découvrent qu'ils s'aiment pendant une de ces promenades (III, 12, 510 verso).

En 1619, la scène tourne autour d'un oiseau qui s'est enfui. L'oiseau ne sait pas que le bonheur, c'est d'être près de Silviane, affirme Andrimarte. Je « meurs captif pour ne vivre inconstant », dit-il dans un sonnet (III, 12, 514 verso).

L'épisode est considérablement plus long dans les éditions suivantes. Le point de départ est différent et les naïvetés se multiplient.

Silviane grave son nom sur un arbre. Andrimarte passe de l'autre côté, écrit « J'ayime », puis demande à sa compagne de lire ce qu'elle voit. La scène se prolonge parce que la petite fille ne peut pas croire que ses yeux sont capables de graver un nom dans un cœur, ou qu'une blessure au cœur ne soit pas mortelle (III, 12, 512 recto). Silviane est pourtant flattée, Amour commence à l'égratigner (III, 12, 512 verso). Les jeunes gens vont s'appeler frère et sœur (III, 12, 514 recto). À treize ou quatorze ans, quand elle comprend qu'elle aime véritablement Andrimarte, elle lui demande de ne pas rechercher plus qu'elle ne peut lui donner (III, 12, 515 verso).

En 1619 seulement, la jeune fille explique sa requête d'une manière originale, audacieuse et touchante : « Malaisément pourrois-je vous refuser chose que vous voulussiez
de moy »
(III, 12, 516 recto).

Childéric sépare les jeunes gens d'abord par jeu (III, 12, 513 recto), ensuite sciemment. Il est en effet tombé amoureux de la jeune fille depuis qu'il l'a vue déguisée lors des Bacchanales (III, 12, 516 verso).

Silviane offre une bague à Andrimarte. Le jeune homme alors se pique le doigt où il a mis la bague et ensanglante un mouchoir qu'il offre à sa compagne en guise de signature (III, 12, 517 recto).

Childéric, lui, cache ses sentiments pour ne pas indisposer Mérovée. Comme « il n'avoit ny contentement ny repos que quand il estoit aupres » de la jeune fille (III, 12, 517 recto), il fait faire son portrait secrètement, puis le lui montre. Immédiatement, Silviane jette au feu sa « ressemblance » (III, 12, 518 recto), mais elle doit accepter qu'un autre artiste la peigne. Elle tient à ce que la reine Méthine donne son autorisation.

Le Prince essaie de gagner la jeune fille. Un jour, la voyant chanter en public, incapable de se contrôler, il lui prend la tête et l'embrasse. C'est en vain qu'il compose un nouveau poème pour se faire pardonner en proposant de lui rendre le baiser qu'il a volé (III, 12, 519 verso).

Silviane autorise Andrimarte à la demander en mariage « pour sortir de la tyrannie de Childeric » (III, 12, 520 recto).

Lorsqu'Andrimarte est adoubé, Méthine permet à Silviane de mettre son épée au jeune homme qui devient « Chevalier de Silviane » (III, 12, 522 recto) au grand dam de Childéric. Pendant six ans, Andrimarte participe à la conquête de la seconde Belgique où il défait les fils de Clodion (III, 12, 523 verso). Par l'intermédiaire de parents à lui, il fait demander la main de Silviane à la Reine. Méthine accepte (III, 12, 524 verso).

Apprenant la chose, Childéric s'adresse à Mérovée prétendant qu'Andrimarte est trop bas placé pour épouser la fille du Duc de la Gaule Armorique. Le Roi fait de violents reproches à ce fils qui n'est pas assez fou pour vouloir épouser Silviane, mais qui veut la déshonorer (III, 12, 527 verso). Cela signifie que Silviane ne serait pas un parti convenable pour Childéric, malgré l'affection du Roi pour « ce genereux Semnon » qui lui a jadis rendu service.

Le Duc est content de remettre sa petite-fille et son État à Andrimarte, vertueux chevalier Franc, que Mérovée promet d'avantager (III, 12, 530 recto). Semnon dit à l'ambassadeur qu'il connaît Andrimarte de nom et qu'il demande seulement que le chevalier vienne le voir.

Avant de quitter Silviane, le chevalier compose des stances où il compare le couple qu'il forme avec la jeune fille à un androgyne (III, 12, 531 recto). Andrimarte est si bien reçu que Semnon le fait proclamer « Seigneur de la Gaule Armorique après lui » (III, 12, 532 verso).

Childéric cependant s'enhardit jusqu'à parler d'amour à Silviane. Il tente de la dissuader d'épouser Andrimarte.

Dans l'édition de 1619, selon le Prince, Andrimarte, pourrait, comme d'autres de sa race, tromper son épouse (III, 12, 533 recto).

Cette médisance est supprimée dans les éditions suivantes.

La jeune fille répond que Mérovée l'a donnée à Andrimarte et que Childéric ne contredirait pas son père. Le Prince réplique qu'il s'opposerait à Tautatès même (III, 12, 533 verso). Il conclut la conversation par des menaces qu'il ne tente pas de voiler.

Quelques mois après, Andrimarte revient auprès de Mérovée. Silviane ne lui répète pas les discours de Childéric. Les jeunes gens vont quitter la Cour pour s'éloigner de « la tyrannie du jeune Childéric » (III, 12, 534 verso). Le mariage est célébré. Avant que le couple ne se rende auprès du duc Semnon, Mérovée meurt (III, 12, 534 verso) et Childéric est élu. Méthine se retire dans la ville des Remois (III, 12, 536 verso).

Alors que Silviane a hâte de quitter Paris, Andrimarte juge de son devoir d'aider le nouveau Roi. Semnon à son tour meurt. Le peuple se plaint de Childéric. Les « grands de l'Estat » choisissent Gillon qui se prépare à s'armer (III, 12, 535 recto).
Childéric envoie Andrimarte auprès de Méthine, prétendant qu'il s'agit d'un voyage nécessaire. Silviane ne réussit pas à dissuader son mari de partir. Il décide qu'elle logera chez son serviteur, Andrenic. Si jamais le Roi tentait de venir là où il croit trouver Silviane, déclare Andrimarte, à son retour il « luy raviroi[t] l'ame du corps » (III, 12, 538 recto).

Silviane se rend chez Andrenic avec un valet de pied qu'Andrimarte lui a laissé. Ses pressentiments se réalisent. Childéric entre dans la maison d'Andrimarte et puis même dans celle d'Andrenic (III, 12, 541 verso). La jeune femme se travestit et s'arme, car elle prévoit violence et insolence. Avec la femme d'Andrenic, elle part à la rencontre d'Andrimarte pour le mettre en garde. L'écuyer qui escorte les fugitives revient en ville puis leur apprend que Childéric, « ce Tyran » (III, 12, 542 verso), a saccagé les deux maisons et laissé « toutes les filles et les femmes eschevelees, et deschirees par de si grandes violences » (III, 12, 544 recto). Clidaman et Lindamor ont protégé Andrenic que le Roi voulait tuer (III, 12, 545 recto).

Le valet a réussi à monter Gaulois et Francs contre Childéric. Les Francs se soulèvent pour soutenir Andrimarte et les Gaulois pour punir le Roi d'avoir voulu forcer « la fille du bon Duc Semnon » (III, 12, 539 verso).

Le narrateur change de point de vue pour décrire le événements dans l'entourage de Childéric (III, 12, 544 verso).

Dans la ville des Remois, Andrimarte, qui a retrouvé Silviane, apprend la fuite de Childéric. Le couple se retire en Gaule Armorique. Le chevalier n'est pas loin « de pardonner cette faute à Childeric, qu'il excusoit en quelque sorte, considerant l'extreme beauté de Silviane » (III, 12, 548 recto).

Andrimarte prononce des vers
(III, 12, 530 verso).

Dans l'édition de 1619 seulement, il prononce un autre poème
(III, 12, 514 verso).


3
Anthémius Présent dans : III
Première mention : III, 7, 309 verso.

Personnage historique : Procopius Anthemius, v. 420 - 472. Choisi en 467 comme Empereur d'Occident par Marcien, l'Empereur d'Orient, Anthémius est d'abord soutenu par son gendre Ricimer - Rithimer dans L'Astrée. Celui-ci ensuite tue Anthémius de sa main (Jordanès, ch. XLV).
Anthémius donne Lyon aux Bourguignons (Gascogne, p. 9). Ricimer et Olimbre veulent remplacer Anthémius. Ils appellent Gondebaud à l'aide. Anthémius s'enfuit déguisé en esclave. Reconnu, il est décapité par Gondebaud ou par Gondebaud et Ricimer (Favrod, p. 262).

Nommé dans : Histoire de Cryseide et d'Hylas racontée par Hylas ; Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice.

Empereur romain.


Ricimer jure par la vie d'Anthémius qu'il fera tout ce qu'il peut pour sauver la vie de Criséide (III, 7, 309 verso). Clarine le répète à Criséide, sa maîtresse ; Ricimer aussi le répète à la jeune fille et à sa femme (III, 7, 310 recto).

La femme de Ricimer est la sœur d'Anthémius et aussi la parente de la mère de Criséide. La jeune fille l'apprend à Gondebaud pour qu'il ne lui fasse pas violence (III, 8, 342 verso). Gondebaud a l'intention d'épouser Criséide et pour sa beauté et pour ses alliances (III, 8, 355 recto).

Anthémius ne figure pas dans la galerie d'Adamas, car le druide réunit les statues des Empereurs romains de Jules César à Valentinien seulement
(III, 3, 59 recto).

3
Antiochus Présent dans : II
Première mention : II, 11, 753.

Personnage historique : Arcadius « prit un avis qui sauva son fils, et son Empire » en lui donnant pour tuteur Isdigerde, le roi des Parthes (Procope, Ch. II, 1). Le Roi donne à son pupille, « pour Conseiller et pour Gouverneur », Antiochus le Persan (Calmet, VI, p. 110).

Caractéristique : « Sage et bien-aymé Gouverneur » de Théodose II (II, 11, 753), dit Adamas.

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.

Parthe.


Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

À la mort d'Arcadius, Isdigerde, roi des Parthes, devient le tuteur du jeune Théodose II. Antiochus est le gouverneur qu'il choisit pour le prince (II, 11, 753).

Le portrait d'Antiochus est celui d'« un homme rond et sans ambition » (II, 11, 753).


2
Appelles Présent dans : III.

Première mention : III, 7, 274 verso.

Personnage historique : Apelle de Cos. IVe siècle avant J.-C. Ses œuvres n'ont pas survécu mais sa réputation a été assurée surtout par les récits de Pline (XXXV, 81-83).
Ronsard, dans l'Élégie au peintre Janet, dit au peintre : Je ne sais pas
    Par quel moyen ny comment, tu peindras
    (Voire eusses-tu l'artifice d'Apelle)
    De ses beaux yeux la grace naturelle
(éd. Blanchemain, I, Amours, p. 134).
Dans les Amadis, un homme descendu « de la race du noble Apelles » fait le portrait de Diane de Guindaye (XI, ch. 15).
Vaugelas explique : « On dit Apelles en prose, et Apelle en vers » (p. 71).

Caractéristique : Peintre.

Nommé dans : Histoire de Cryseide et d'Hylas racontée par Hylas ;
Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par l'envoyé de Lindamor.


Une prisonnière de Gondebaud séduit Hylas. Celui-ci la décrit à Périandre en affirmant que cette jeune femme est aussi belle que la déesse d'Apelle (III, 7, 274 verso). Il s'agit de Criséide.

Childéric fait peindre Silviane à son insu. Quand la jeune fille jette le portrait au feu, le Prince compose un sonnet où il affirme que seul le dieu Amour pourrait peindre Silviane, la main d'Apelle étant trop faible (III, 12, 519 recto).

3
Arcadius Présent dans : II
Première mention : II, 11, 736.

Personnage historique : Flavius Arcadius. 377 - 408. « Esprit fort médiocre » (Procope, II, 1), « homme de peu de sens », à sa mort il ne laisse « qu'un fils nommé Theodoze aagé seulement de huict ans » (Fauchet, f° 72 recto). Pasquier admire la sagesse de cet Empereur qui a su gagner Isdigerde (VI, p. 559)

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ; Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Empereur d'Orient. Fils de l'Empereur Théodose. Frère d'Honorius et de Placidie. Père de Théodose II.


Le portrait d'Arcadius est dans la galerie d'Adamas (II, 11, 736). Le druide raconte :

Histoire de Placidie

Théodose Ier, Empereur d'Orient meurt en laissant trois enfants : Arcadius hérite de l'Empire d'Orient, Honorius de l'Empire d'Occident, et leur sœur, Placidie, vit auprès d'Honorius (II, 11, 736).

Arcadius meurt (II, 11, 752). Il a confié la tutelle de son fils, Théodose II, à Isdigerde, roi des Perses et des Parthes. Un tableau chez Adamas montre Isdigerde tendant la main à Arcadius (II, 11, 753).

Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace.

Histoire d'Eudoxe

Le fils d'Arcadius, Théodose II épouse Eudoxe, fille d'un philosophe athénien (II, 12, 774).

La sœur d'Arcadius, Placidie, se retire près de son neveu (II, 12, 775).

La petite-fille d'Arcadius, Eudoxe, se dit obligée de faire un mariage de raison parce qu'elle descend de cet empereur (II, 12, 796).

Voir Galerie des portraits.

2
Arcin-gentorix Présent dans : II, IV
Première mention : II, 4, 222.

Nommé dans : Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde, racontée par Hylas à un groupe de bergers devant les dames lyonnaises.

Père de Dorinde. Vit à Lyon.


Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde

Hylas raconte aux bergers qu'Arcingentorix aime sa fille et qu'il lui offre des présents (II, 4, 225). C'est pourtant Dorinde elle-même qui achète le miroir qu'Hylas fait vendre à bon prix (II, 4, 225).

Quand Arcingentorix et son épouse sont absents, Périandre va voir Dorinde (II, 4, 228).


2
Arcin-gentorix Présent dans : II, IV
Première mention : IV, 2, 233. Écrit aussi Arcingentoris.

Caractéristiques : Dorinde est fière de son père « genereux [...] encore que chargé d'aage » (IV, 2, 344). Ses « ayeuls ont tousjours tenu l'un des premiers rangs » à Lyon, dit-elle (IV, 2, 233). Arcingentorix pourtant ne semble pas courageux (IV, 2, 327).

Remarque sur le nom : Nom à désinence gauloise. Fauchet écrit : « Vercingentorix » (p. 38).

Nommé par Dorinde.
Habillée en bergère, Dorinde raconte ses aventures. Diane et Phillis, Astrée et Alexis, Florice, Palinice et Circène l'écoutent (IV, 2, 228).


À Lyon, Arcingentorix et Alcinie engendrent Dorinde. Devenu vite veuf, le père prend grand soin de sa fille et désire la marier avantageusement (IV, 2, 234). Dorinde aime Périandre (IV, 2, 237).

Bellimarte recherche la jeune fille (IV, 2, 249). Arcingentorix ne veut pas la marier contre son gré, et il ne veut pas choisir trop vite un gendre. Il demande à Périandre un délai d'un mois. Dorinde obéit à son père quand celui-ci accepte la demande de Périandre. Le chevalier baise la main du père (IV, 2, 267). Huit jours avant les noces, Dorinde attrape la petite vérole (IV, 2, 271). Périandre s'éloigne.

Arcingentorix, selon Dorinde, apprécie la recherche que fait Mérindor, mais il n'est pas en mesure de refuser le candidat soutenu par Gondebaud, Bellimarte (IV, 2, 326). Arcingentorix est séduit par les présents de Bellimarte. Le Roi juge que Bellimarte, plus jeune qu'Arcingentorix, est plus utile à son royaume. Quand Mérindor intervient pour demander au Roi de ne pas forcer la main du père, il est trop tard. Arcingentorix a donné Dorinde à Bellimarte. Le jour des noces, il s'avère que l'époux est déjà marié. Arcingentorix lui fait des reproches et le congédie (IV, 2, 342).

Mérindor demande la main de Dorinde. Arcingentorix accepte mais requiert le consentement de la mère du jeune homme (IV, 2, 354).

Le récit de Dorinde est interrompu par l'arrivée d'un groupe de Bourguignons armés qui veulent enlever la jeune fille (IV, 3, 365). Dorinde ensuite continue son histoire à Marcilly, mais s'adresse seulement à ses amies, Florice, Palinice et Circène.


Dorinde vit à la Cour où elle fait partie de la suite de la princesse Clotilde (IV, 4, 645). Sa beauté lui revient. Périandre, Bellimarte devenu veuf, et Mérindor la recherchent en même temps. Gondebaud aussi s'intéresse à elle, mais il craint d'offenser Arcingentorix (IV, 4, 659).

Le soir des Bacchanales, Ardilan, un serviteur de Gondebaud, entre masqué dans la maison d'Arcingentroix (IV, 4, 678).

Gondebaud voudrait renvoyer Dorinde chez son père parce qu'il a appris que Sigismond l'aime (IV, 4, 795). Mais Arcingentorix est alors malade. Il demande sa fille et la confie à Clotilde avant de rendre l'âme (IV, 4, 845).

Ardilan pousse Gondebaud à marier Dorinde au dernier prétendant qu'Arcingentorix avait accepté (IV, 4, 860). De cette manière, Sigismond ne pourra pas espérer épouser la jeune fille.

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Ardaric Présent dans : II
Première mention : II, 12, 805.

Personnage historique : Attila « avoit en son armee, les Roys Valamer des Ostrogots : Ardaric des Gepides » (Fauchet, p. 93). « Ce Roy et Valamer Ostrogoth, estoient aymez d'Atila pardessus tous autres Roys. Valamer pour estre secret, courtois et sans malice, et Ardaric à cause de sa fidelité et prudence » (Fauchet, p. 96).

Nommé dans : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Roi des Gépides.


Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace.

Histoire d'Eudoxe

Ardaric doit se joindre à Attila (II, 12, 805) qui a soumis les Gépides (II, 12, 823).

Adamas expose dans sa galerie les armes d'Ardaric : « d'or à trois corbeaux à aisles estenduës de pourpre membres de Gueulles » (II, 12, 886). La légende de l'image, dans la source d'Honoré d'Urfé, disait : « Ardaticus ou Stapila, Roy des Zepides ou Gepides » (Voir Armoiries, Bara, p. 168).

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Ardilan Présent dans : IV
Première mention : Présent sans être nommé : IV, 4, 670.
Nommé : IV, 4, 672.

Modèle : Le modèle d'Ardilan est probablement ce « vaillant et sage Seigneur nommé Aredie (c'est Irier) » que décrit Fauchet. Gondebaud lui demande conseil (p. 127). Clovis aussi apprécie ce « gentil-homme Bourguignon [...] de bel entretien, joyeux en paroles, et outre cela homme de conseil, secret et droit en jugement » (Ibid., p. 127). Négociateur rusé, Aredie convainc Clovis de lever le siège d'Avignon en échange d'un tribut annuel que Gondebaud verserait. Gondebaud ne paiera pas.
Celui qui joue le rôle de conseiller de Gondebaud dans L'Histoire des Francs de Grégoire de Tours s'appelle Aredius (II).
Après L'Astrée, dans le Clovis de Desmarets de Saint-Sorlin, Irier raisonne avec Gondebaud. Le Roi ne peut ni accepter ni refuser de donner au Roi des Francs une nièce qui ne rêve que de vengeance (p. 102).
L'historien Dom Plancher nomme Aridius ce « seigneur puissant » qui désire empêcher Gondebaud de marier Clotilde à Clovis pour ne pas mettre sa couronne en danger (I, p. 44).
Aridius, dans ce site consacré aux Mérovingiens, serait « l’être le plus épique possible » (11 avril 2017).
Chez d'Urfé, son habileté et son éloquence sont exceptionnelles. Il met en pratique cette maxime parfois attribuée à Richelieu : « On ne doit parler des Rois, ou l'on en doit parler avec des paroles de soie » (Richelet, Article Roi).

Caractéristiques : « D'autant qu'il estoit dispos et qu'il dansoit fort bien, il attiroit les yeux de toutes ces filles », explique Dorinde (IV, 4, 679). « Messager d'amour », lui dit Sigismond avec mépris (IV, 4, 831).

Nommé par Dorinde.

À Marcilly, Dorinde raconte son histoire aux dames lyonnaises (IV, 4, 638).


Lorsque Dorinde ne répond pas à la lettre qu'il lui a remise en cachette, Gondebaud cherche conseil auprès d'Ardilan (IV, 4, 670). Le Roi se demande s'il peut se servir des prétendants officiels pour qu'ils parlent d'amour à la jeune fille en son nom. Dorinde ne leur fait pas confiance, remarque Ardilan. Pour la gagner, il faut plutôt obtenir l'entremise de sa suivante, Darinée. Ardilan propose de soudoyer cette jeune fille, puis de faire semblant de la rechercher. Gondebaud embrasse ce confident dévoué (IV, 4, 676).

Le lendemain, Ardilan profite des Bacchanales. Habillé en fille et masqué, il se rend dans la maison d'Arcingentorix, le père de Dorinde, et danse avec Darinée (IV, 4, 679). Il se nomme, lui déclare son amour et lui offre une bague. Il la convainc même de ne pas rapporter leur conversation à Dorinde (IV, 4, 684).

Au bout de quelques jours, Ardilan a tout à fait gagné Darinée (IV, 4, 706). Gondebaud attend donc sans prendre d'autres initiatives. Il accepte de voir Dorinde courtisée par d'autres, parce que, comme le lui explique Ardilan, c'est une manière de dissimuler les sentiments royaux (IV, 4, 708).

Lors d'une partie de chasse, à la demande de Gondebaud, Ardilan estropie le cheval de Dorinde (IV, 4, 717). Le Roi parle à la jeune fille séparée de ses compagnes. Il envoie ensuite Ardilan chercher un maréchal-ferrant (IV, 4, 724).

Le soir, Gondebaud répète à son conseiller tout ce qui s'est passé. Ardilan considère qu'il faut confier à Darinée les sentiments du Roi. « Pour rendre l'entremise un peu plus honorable », les deux hommes vont prétendre que le Roi veut épouser Dorinde (IV, 4, 729).

Le lendemain, Ardilan annonce à Darinée que sa maîtresse, si elle le voulait, pourrait être Reine des Bourguignons (IV, 4, 732). Il lui rappelle combien Gondebaud a aimé Criséide. Il jure sur la foi qu'il doit à son maître. Darinée, éblouie, promet d'obéir. Ardilan lui dit de pousser Dorinde à se méfier de Clotilde, parce que celle-ci déteste son oncle et ne veut pas d'une femme qui lui serait supérieure à la Cour (IV, 4, 733).

Dorinde, émerveillée par le titre de reine, va suivre les conseils de Darinée (IV, 4, 744). La suivante révèle le nom d'Ardilan et rapporte tous ses arguments. Dorinde décide d'accepter la recherche du Roi et de la cacher à Clotilde (IV, 4, 749).

Grâce à un espion à sa solde, Sigismond apprend le complot de Gondebaud et d'Ardilan (IV, 4, 751).

Dorinde interrompt son récit pour attribuer ses malheurs à trois hommes, Gondebaud, Sigismond et Ardilan (IV, 4, 762).

Conseillée par Clotilde, Dorinde met à l'épreuve Ardilan en l'obligeant à épouser Darinée comme il 'a promis (IV, 4, 780). Le jeune homme se défile. Il prétend que le Roi lui a interdit de se marier avant de l'avoir uni avec Dorinde (IV, 4, 786).

Darinée repousse Ardilan en pleurant. En tirant un mouchoir de sa poche, des vers adressés à Dorinde par le prince Sigismond tombent (IV, 4, 791).

Ardilan rapporte la scène à Gondebaud. Pour calmer la colère du Roi, il lui conseille de mettre Sigismond dans la confidence (IV, 4, 812), et, en même temps, de dire à Clotilde de mieux surveiller Dorinde et Sigismond (IV, 4, 813).

Ardilan transmet les ordres du roi à la Princesse. Clotilde répond à Ardilan que Dorinde ne peut pas oser fuir Sigismond (IV, 4, 829).

Le lendemain, Ardilan se rend chez Sigismond pour lui annoncer qu'il doit épouser la fille du Roi des Wisigoths (IV, 4, 831). Le Prince montre qu'il sait tout des manigances d'Ardilan. Celui-ci explique ses actes comme des jeux des Bacchanales. Sigismond conclut que le Roi doit se marier avant son fils (IV, 4, 836).

Ardilan recommande à Gondebaud de recourir à l'entremise de Clotilde et, si nécessaire, d'éloigner Dorinde. L'espion prévient Sigismond (IV, 4, 838).

Clotilde apprend à Gondebaud que Dorinde et Sigismond ont pu échanger des promesses. Ardilan suggère au Roi de se conformer à une loi des Wisigoths en obligeant Dorinde (devenue orpheline) à se marier avec Périandre ou avec Mérindor. Gondebaud ajoute que si personne ne veut épouser la jeune fille compromise, il la donnera à Ardilan (IV, 4, 864).

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Argantée Présent dans : III
Première mention : III, 6, 219 recto (présent) ; III, 6, 221 recto (nommé). Écrit Argantee.

Caractéristique : « L'arrogance », répète le romancier (III, 6, 221 recto ; III, 6, 221 verso - 2 fois ; III, 6, 222 verso ; III, 6, 225 recto).

Remarque sur le nom : Avant Molière et ses Fourberies de Scapin, « Argante » était un nom de chevalier agressif. C'est le cas par exemple dans la Jérusalem délivrée du Tasse, dans les Amadis (XXIV), et dans l'Histoire du Chevalier du Soleil. Un chevalier nommé Argorant sévit dans La Savoisiade (Méniel, p. 384). Son épée est comme un foudre « qui descend sur un roc pour le reduire en pouldre » (Mélanges, f° 92 recto), ce qui rappelle la tentative avortée de Clidaman punissant la Fontaine de la Vérité d'amour η(I, 3, 71 recto).

Chevalier forézien, neveu de Polémas.


Damon d'Aquitaine parvient sans le savoir dans la plaine du Forez. Il entend un chevalier chanter pour se plaindre de sa Dame, rappeler le mythe de Pandore et blâmer toutes les femmes : « Estant une femme, il faloit bien penser / Qu'encore elle estoit pire » (III, 6, 219 verso). Accepter cela, ce serait offenser Madonthe, pense Damon (III, 6, 220 recto). Il se met à chanter que celui qui se plaint de l'inconstance d'une femme devrait soit guérir de l'amour soit « mourir de l'injure » (III, 6, 220 verso). Le chevalier qui se plaignait, Argantée, s'approche armé de pied en cap. Il aimait Silère, une nymphe de Galathée, qui a refusé de lui témoigner sa bonne volonté. Il a voulu « user d'une certaine authorité », elle a rompu.

Argantée reconnaît à ses armes que ce chevalier est étranger (III, 6, 221 verso). Les deux hommes se battent pendant plus d'une demi-heure bien qu'ils aient vu approcher des chariots. Galathée qui se trouve dans un des chariots interroge Polémas sur l'identité du rival d'Argantée. Elle interroge ensuite l'écuyer de Damon. Halladin révèle le motif du combat et refuse de nommer son maître. Polémas se moque en prétendant qu'il sera obligé de donner un nom pour l'épitaphe (III, 6, 223 recto). Argantée, défait, tombe sur un genou.

Parce que Polémas s'inquiète pour son neveu, Galathée descend du chariot afin de séparer les combattants. Sans attendre, Polémas envoie sept ou huit chevaliers attaquer Damon. Le cri que poussent les nymphes alerte Damon. Polémas feint de ne rien voir et s'occupe d'Argantée blessé. Les assaillants tuent le cheval de Damon.

L'un des lions de la fontaine de la Vérité d'amour η survient. Tous les chevaux s'enfuient, même ceux qui tiraient les chariots (III, 6, 225 recto). Argantée tombe du cheval sur lequel on l'avait mis et se tord le cou. « Ainsi finit le plus glorieux et arrogant Chevalier de toute la contree » (III, 6, 225 recto). Le lion de la fontaine dévore le cheval d'Argantée et s'approche du cadavre du chevalier. Damon s'interpose (III, 6, 226 recto). Galathée et ses nymphes admirent la conduite du chevalier étranger protégeant Argantée (III, 6, 227 recto).

Cléontine s'approche pour accueillir les nymphes à Montverdun. Galathée raconte ce qui s'est passé (III, 6, 231 recto). Silère même ne pleure pas « l'outrecuidé Argantée » (III, 6, 232 recto).

Amasis arrive à Montverdun. Elle présente des excuses à Damon. De retour à Marcilly, quand elle reproche à Polémas sa conduite, il prétend que ses soldats ont voulu venger Argantée sans sa permission (III, 6, 262 recto).

Polémas, en haranguant ses soldats, accuse Damon de s'être acquis de la réputation en tuant Argantée probablement par supercherie (III, 6, 263 recto).

Chrisante raconte à Adamas la mort d'Argantée (III, 9, 368 verso).

Galathée explique à un chevalier d'Amasis que Damon a été blessé en défendant les femmes qu'Argantée injuriait (III, 11, 460 recto).

Argantée prononce un poème
(III, 6, 219 recto).

Poème repris par Camus dans son Alexis (V, p. 78 sq) η.
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Arimant Présent dans : III, IV
Première mention :  III, 7, 285 recto.

Caractéristique : « Favorisé certes de la nature, en toutes les graces qu'elle peut donner », dit Criséide qui l'aime (III, 7, 285 recto). 

Remarque sur le nom : Arimant signifie homme armé, chevalier. « Arius. En grec ce nom signifie martial et vient de Mars » (Littré). Clarine demande à Arimant de jurer sur le nom qu'il porte qu'il va se conduire en chevalier (III, 7, 295 verso).

Nommé dans : Histoire de Cryseide et d'Hylas racontée par Hylas, Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice.

Chevalier Libicin dont le père est l'ennemi de Ricimer. Quand il se déguise, Arimant prend le nom de Marciante.

criseide

Hylas rapporte le récit que lui a fait Criséide à Lyon.

Histoire de Cryseide et d'Arimant

Criséide appartient au peuple des Salasses qui habitent un pays montagneux convoité par les Romains pour ses ressources minières. Une druide gauloise prédit que la jeune fille aura le même sort que sa patrie : sa beauté fera d'elle un objet de convoitise (III, 7, 283 verso). À quatorze ou quinze ans, la jeune fille rencontre Arimant durant des noces dont les festivités durent plusieurs jours. Elle danse avec lui une pavane, l'écoute déclarer son amour, et, le dernier jour, lui montre sa bonne volonté (III, 7, 287 recto).

Le père de ce chevalier Libicin a dû quitter Éporèdes pour s'éloigner de Ricimer, le gouverneur de la Gaule Cisalpine. Arimant, lui, réside à Éporèdes où il voit Criséide au temple et lui offre des aubades. Avec le temps, confesse la jeune fille, l'amour qui naît dans son cœur engendre le désir de cacher leurs relations. Quand Arimant lui fait donner une lettre par une vieille femme, Criséide, par prudence, refuse de la prendre. Elle écrit au chevalier et lui jette sa lettre pendant qu'il chante sous sa fenêtre.

Clarine, la fille de la nourrice et gouvernante de Criséide, propose une ruse élaborée : Criséide mettra un mouchoir à sa fenêtre pour indiquer qu'elle a un message pour Arimant. Les jeunes gens se retrouveront ensuite au temple où Criséide laissera tomber un livre dans le chapeau du jeune homme, ou à côté de lui. Dans ce livre, elle aura effacé, dans l'ordre, les lettres dont elle a besoin pour écrire son message (III, 7, 293 recto). Le jeune homme aura fait faire un livre identique et à son tour, de la même manière, répondra ...

Amour, comme le feu, désire de plus en plus de faveurs. Criséide consent donc à recevoir Arimant dans sa chambre.

Dans la troisième partie de L'Astrée, deux chevaliers et un berger entrent dans la chambre de la femme qu'ils aiment : Alcidon (III, 3, 82 recto), Céladon (III, 10, 428 recto) et Arimant (III, 7, 295 verso).
Les deux chevaliers ressortent heureux. Leur histoire se termine par l'annonce d'un mariage.

Il y a peu de chambres défendues, annonçait d'ailleurs la préface de la deuxième partie !

Le chevalier se procure une échelle de soie. « Un tres-scavant Medecin Empirique » lui donne un soporifique à appliquer sous le nez de la nourrice endormie (III, 7, 294 recto). Une fois dans la chambre, il jure avec grandiloquence de respecter Criséide. La jeune fille, « en robe de nuit » (III, 7, 294 verso), justifie son imprudence : elle a jugé le chevalier digne de ses faveurs. Elle lui demande s'il est vrai qu'on va le marier. Quand il promet de n'épouser qu'elle, elle aussi jure de l'épouser si on le lui permet (III, 7, 298 verso). Comme la nourrice remue et s'éveille, Arimant s'enfuit.

Ricimer, qui a pour femme une parente de la mère de Criséide, veut marier la jeune fille avec un de ses alliés, Clorange, riche mais laid et difforme (III, 7, 301 recto). La mère de Criséide va emmener sa fille dans la maison de Ricimer. Criséide prévient Arimant. Les jeunes gens échangent quelques phrases quand le chariot de la jeune fille va partir. Arimant envie le chariot qui va là où il ne peut pas aller, dans le pays des Libicins.

Criséide et Arimant tombent tous les deux malades de chagrin. Le chevalier, aux portes de la mort, écrit à Criséide pour lui demander la permission de mourir. Elle lui envoie un messager pour lui ordonner de vivre. Tous les deux se remettent parce qu'ils sont heureux de ce contact inespéré. Arimant promet de venir voir Criséide déguisé. Comme la jeune fille a retrouvé la beauté avec l'espérance, le projet de mariage remonte à la surface. Cette alliance est soutenue par Ricimer qui veut marier Criséide pour en disposer ensuite (III, 7, 305 verso). La jeune fille veut se tuer : elle se fait saigner les deux bras puis enlève les pansements. Avec le sang qui coule, elle écrit sur un mouchoir : « TIENNE JE MEURS, ARIMANT » (III, 7, 308 recto).

Clarine, en rentrant du temple, trouve sa maîtresse évanouie. Elle envoie le mouchoir au chevalier, puis appelle au secours. Ricimer sauve la vie de la jeune fille (III, 7, 294 verso). Quand il apprend par Clarine que Criséide s'est tuée pur ne pas épouser Clorange, il jure de ne pas consentir à cette union. Trois jours après, Criséide, se souvenant du mouchoir, demande à Clarine de tranquilliser Arimant. Entre-temps le chevalier écrit qu'il a fait des songes η de mauvais augure : il a vu la jeune fille couverte de sang (III, 7, 312 recto). Il va venir auprès de Criséide. Il reçoit le mouchoir et s'évanouit.

Quand il revient à lui, son serviteur lui donne plus de détails, mais ne lui annonce pas la guérison de la jeune fille. Arimant demande à son père la permission de voyager pour se remettre. Il compte en fait se battre contre Clorange. Lorsqu'il apprend que Criséide a survécu, avec deux de ses serviteurs, il s'habille en marchand gaulois et se fait appeler Marciante. Il retrouve Criséide dans la maison même de Ricimer (III, 7, 319 verso).

Gondebaud entre en Gaule cisalpine ; Ricimer, au lieu de l'arrêter, ne quitte pas Criséide. Sa femme est jalouse. Elle s'entend avec la mère de Criséide pour marier la jeune fille à Clorange dès que Ricimer s'éloignera. Clarine entend cette conversation et prévient sa maîtresse. Arimant et Criséide décident que les jeunes filles vont s'enfuir habillées en homme. Elles doivent retrouver le chevalier quinze jours après. Elles apprennent alors qu'Arimant a été blessé en se battant contre Clorange qu'il a tué. Les jeunes gens sont réunis et vivent en frère et sœur. Le chevalier doit retourner auprès de son père. Il emmène Criséide qui passe pour Cléomire, Gaulois Transalpin, qui aurait sauvé la vie d'Arimant lors du duel avec Clorange.

Arimant préférerait se marier tout de suite, mais se laisse convaincre par sa maîtresse d'attendre d'avoir le consentement de son père. « Faictes et ordonnez de ma vie, et de mon contentement comme il vous plaira », déclare-t-il (III, 7, 325 recto). Le père d'Arimant estime tant Cléomire que celui-ci s'enhardit jusqu'à lui proposer de marier Arimant à Criséide. Il parle donc en faveur de la jeune fille (III, 7, 326 recto à 328 verso). Arimant, prétend Cléomire, aurait sauvé la jeune fille et l'aurait laissée chez les Vestales.

Criséide ment par omission et par exagération.
Le prétendu séjour chez les Vestales cache les quarante jours d'intimité dont les amants ont joui sous le couvert du travestissement.

Dès que le père donne son consentement, le faux Cléomire et Arimant partent chercher Criséide pour revenir avec la jeune fille habillée en femme. Ils s'arrêtent dans la ville des Caturiges au moment où Gondebaud y arrive.

Comme Criséide est habillée en femme, elle fera partie du butin, car la ville a accepté les conditions du vainqueur. Arimant essaie de soulever les habitants. Il se bat pour défendre une porte. Gondebaud entre par une autre avec l'aide des habitants (III, 7, 331 recto).

L'assistance proteste et désire savoir la suite des aventures. Florice offre de rapporter ce que Criséide lui a raconté à Lyon (III, 8, 333 verso).

Nous ne connaîtrons pas les circonstances de ce récit.
La narratrice a-t-elle assisté au dénouement ?

Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant

Criséide reçoit un livre dans le temple et se souvient de la ruse des lettres grattées (III, 8, 334 recto). Elle reconnaît le messager d'Arimant, enfin nommé, Bellaris (III, 8, 335 recto). Après avoir annoncé la nouvelle à Clarine, elle écoute le récit du messager (III, 8, 339 verso) :

Arimant s'est battu seul dans la ville des Caturiges. Laissé pour mort, il a été sauvé par Bellaris qui a couvert son corps du sien. Avec l'aide d'un jeune homme de la ville, Bellaris dissimule Arimant dans une écurie pour soigner ses blessures (III, 8, 340 recto). Quand le chevalier revient à lui, Bellaris le tranquillise en prétendant que la femme de Gondebaud aurait fait mettre toutes les prisonnières dans le temple et qu'elle aurait gardé Criséide près d'elle.

Des soldats envahissent l'écurie et se disputent le butin. Ils s'attaquent au capitaine qui survient pour rétablir l'ordre. Arimant et Bellaris soutiennent le capitaine (III, 8, 341 recto). Une fois victorieux grâce à des amis du capitaine venus à leur secours, Arimant se rend. Le capitaine va le traiter en chevalier non en prisonnier. Ce capitaine, un Wisigoth entré au service de Gondebaud, se nomme Bellimart (III, 8, 341 verso).

En apprenant la conduite d'Arimant dans la ville qui a été prise, il veut obtenir une rançon élevée. il déclare qu'il doit lui faire passer les Alpes soi-disant parce que Gondebaud le recherche (III, 8, 342 recto). Comme Arimant demande si la Reine et les prisonnières vont aussi repasser les Alpes, il apprend qu'il n'y a pas de reine et que les femmes sont sorties d'Italie dans un convoi. Arimant et Bellaris sont enfermés dans un château à Gergovie. Le gardien autorise Bellaris à sortir pour négocier la libération de son maître. C'est ainsi que le serviteur a pu se rendre à Lyon où il a retrouvé Criséide (III, 8, 342 verso).

La jeune fille apprend à Bellaris que Gondebaud est amoureux d'elle. Elle a cru l'éloigner en lui parlant de sa famille et de ses alliances, elle n'a fait que le rendre plus amoureux. Comme Gondebaud revient dans quelques jours, Bellaris va délivrer Criséide.

En 1619, le Roi reviendra dans
« deux ou trois jours ».
Ce délai devient ensuite de
« quatre ou cinq jours »
pour donner plus de temps aux fugitifs
(III, 8, 343 verso).

La jeune fille propose de faire mettre un bateau sur l'Arar, sous ses fenêtres. Elle donne un diamant à Bellaris pour qu'il se procure ce qui est nécessaire. La fuite réussit. Criséide et Clarine s'habillent en gauloises (III, 8, 345 recto) afin de se rendre à Gergovie, ville qui appartient à Euric, roi des Wisigoths.

Criséide donne une bague à Bellaris pour corrompre le gardien que Bellimart a imposé à Arimant (III, 8, 345 recto). Curieusement, le chevalier plein de joie attribue ces succès de son valet aux prières de son père (III, 8, 346 recto). Bellaris dit à son maître que Gondebaud a l'intention d'épouser Criséide (III, 8, 347 recto). Il suggère l'échange de costumes qui permettra au chevalier de s'enfuir, mais qui condamne le serviteur à rester seul en prison (III, 8, 347 recto).

Le duc de Nemours s'est enfui de Pierre-Scize de cette manière (Guichenon, p. 204).

Bellaris demande Clarine en récompense si tout se passe bien (III, 8, 347 verso). Arimant se recommande à Mercure et sort de sa prison (III, 8, 348 recto). À son tour, Bellaris renverse les habits de son maître et réussit aussi à s'enfuir (III, 8, 348 verso).

Lors des retrouvailles, Clarine prend le chevalier pour Bellaris, mais Criséide reconnaît la voix d'Arimant. Bellaris les rejoint. Dans sa joie, le chevalier réagit encore une fois d'une manière étrange : il craint l'accumulation de bonheurs et appelle « quelque legere fortune » (III, 8, 350 recto). Le petit groupe s'enfuit avec un guide. Le capitaine qui gardait Arimant parvient avant eux à l'endroit où ils comptent loger. Bellaris le reconnaît de loin et prévient les fugitifs (III, 8, 351 recto). Ils vont donc se séparer, les deux hommes passeront par un autre chemin pour retrouver les jeunes filles et leur guide à Vienne.

Gondebaud revient à Lyon (III, 8, 351 verso) et fait proclamer une déclaration où il est dit que Criséide s'est « ingratement sauvée » (III, 8, 352 verso). Une récompense est promise à celui qui permettra de la retrouver. Des gens qui connaissent la jeune fille sont postés aux portes des villes. Criséide et Clarine comptent se travestir de nouveau.

Gondebaud, en revenant de la chasse, aperçoit Criséide (III, 8, 353 verso) et la reconnaît à son accent étranger. Elle proclame son amour pour Arimant (III, 8, 354 recto). Le Roi ne serait pas digne du titre de chevalier s'il la séparait de celui qu'elle aime, dit-elle. Peine perdue. Gondebaud compose un madrigal sur son heureuse prise (III, 8, 354 verso).

Bellaris apprend tout cela et prévient son maître. Comme il pense que Gondebaud va épouser Criséide, il conseille à Arimant de rentrer en Italie. Le chevalier qui a à peine entendu son serviteur l'envoie auprès de Criséide avec un message dissimulé dans un livre (III, 8, 356 recto). Bellaris le lui donne dans le temple. La jeune fille répond par écrit en jurant de rester fidèle. Maître et serviteur se rendent à Lyon.

Gondebaud prie Tautatès puis Taramis avant même d'aller au tombeau des Deux-Amants η avec Criséide. Il fait sacrifier des taureaux blancs dont les entrailles présentent des présages favorables (III, 8, 358 verso). Criséide s'approche de l'autel du sacrifice et s'empare du couteau. Dans un discours pathétique, elle fait l'éloge de Gondebaud (III, 8, 359 recto) puis raconte son histoire. Elle prétend qu'Arimant et elle se ont promis le mariage devant Junon et Hymen (III, 8, 359 verso).

Arimant effectivement a prêté ce serment (III, 7, 298 recto). Criséide a refusé de s'engager avant que ses parents approuvent ce mariage.

Dans le récit fait au père du chevalier, les jeunes gens auraient seulement échangé des promesses conditionnelles (III, 7, 328 recto).

Comme la jeune fille jure sur le tombeau des Deux-Amants, les Vacies la protègent contre la fureur du Roi. Arimant s'approche (III, 8, 361 recto). Puisque c'est à cause de lui que Criséide s'est échappée, il réclame la récompense promise à celui qui révèle la raison de la fuite de la prisonnière (III, 8, 361 recto). Il demande la libération de Criséide.

Gondebaud doit accorder la requête parce que le peuple prend le parti du couple, mais il va se venger en faisant arrêter Arimant (III, 8, 362 recto). Le jeune homme est enchaîné. Bellimart intervient pour rappeler ses droits sur son prisonnier. Bellaris aussi survient (III, 8, 363 recto) : il raconte sa vie et souligne que lors de la prise de la ville des Caturiges (III, 8, 365 recto), Bellimart s'est mis dans son tort et surtout qu'il a voulu garder son butin chez les Wisigoths (III, 8, 365 verso).

Gondebaud est ému par ces assauts de générosité. À son tour, il fait preuve de magnanimité η. Il rend leur liberté aux jeunes gens. Il demande aux dieux de lui donner un serviteur comme Bellaris plutôt qu'un royaume (III, 8, 366 recto).

Arimant prononce trois poèmes
(III, 7, 287 verso ; III, 7, 290 verso ; III, 7, 300 recto).

Tous les auditeurs admirent les héros de cette histoire. Hylas seul les blâme parce que leur constance est une folie : Arimant n'aurait-il pas pu trouver une autre que Criséide (III, 9, 367 verso) ?

Le silence d'Adamas est surprenant.
3
Arimant Présent dans : III, IV
Première mention : IV, 2, 244

Nommé par Dorinde.

À la demande de Diane, Dorinde, habillée en bergère, raconte son histoire. Diane et Phillis, Astrée et Alexis, Florice, Palinice et Circène l'écoutent (IV, 2, 228).


Dorinde
rappelle que Bellimarte gardait prisonnier Arimant, l'amant de Criséide, mais qu'il a dû lui rendre sa liberté (IV, 2, 245).

4
Ariobinde Présent dans : II
Première mention : II, 12, 803.

Personnage historique : ? Un Ariobinde a épousé la fille de l'empereur Olybrius (Olimbre) et servi honorablement à Rome. La vraisemblance interdit qu'il conduise une armée de Théodose II comme il le fait dans L'Astrée. Présenté comme le père d'Aspar, il s'agit de Flavius Ardaburius Aspar.

Nommé dans : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Capitaine de l'Empereur de Constantinople. Père d'Aspar.


Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace.

Histoire d'Eudoxe

Ariobinde dirige une armée qui se bat contre les Barbares qui attaquent Rome (II, 12, 803). Il doit rentrer parce qu'Attila menace Constantinople (II, 12, 803).

Il accepte de laisser Ursace en Italie (II, 12, 804).


2
Arioviste Présent dans : II
Première mention : II, 4, 210.

Personnage historique : ~Ie. « Arioviste, le roi des Germains, après avoir occupé un tiers du territoire des Séquanes, réclama un autre tiers pour installer un contingent de 24 mille hommes venus de Germanie » (Kruta, p. 637). « Cesar dis[ait] qu'Arioviste pour avoir longuement demouré en Gaule sçavoit bien parler Gaulois » (Fauchet, p. 7). Arioviste était un « homme barbare, fier, colere et presomptueux » (Blaise de Vigenère, p. 32).
Arioviste aurait été Roi des Suèves, d'après plusieurs historiens comme par exemple Auguste Bernard (I, p. 9) et E. F. Gauthier (p. 115). Cette nation habite la Souabe, pays d'origine des d'Urfé (I, L'Autheur à la Bergere Astrée).
Arioviste η bat les Éduois et devient « insolent et rogue », écrit César. Pour maintenir l'équilibre, « César soutient les Eduens contre les Germains d'Arioviste, alliés alors aux Séquanes qui appartenaient à la coalition arverne » (Kruta, pp. 595-596). Dion Cassius explique pourtant que César « voulut seulement que le roi barbare fît naître l'occasion d'un différend, afin qu'on ne l'accusât pas d'avoir conçu d'avance le projet de l'attaquer » (III, 10, 34). César défait Arioviste près du Rhin. Les soldats d'Arioviste « combattaient avec leurs mains et avec leurs dents », écrit Dion Cassius (III, 10, 49). « Il resta, dit-on, quatre-vingt mille morts sur la place » (Plutarque, Vie de César).
Arioviste s'enfuit en bateau (Fauchet, f° 34 verso). Il avait deux filles, l'une fut tuée et l'autre prise (César, I, 53). Les principales sources antiques d'Honoré d'Urfé sont les Commentaires de Jules César, l'Histoire romaine de Dion Cassius (III, 10, 27 sq.), et La Vie de César de Plutarque. Aucun de ces écrivains ne réunit la fille d'Arioviste avec Lyon.
Début d'un semblant de piste ? Vigenère explique que « Ariovistus » a été traduit par « Erneste » (Annotations, p. 208).
Un peintre parisien du XVIIIe siècle, François-André Vincent, intitule un tableau « La Fille d'Arioviste faite prisonnière par César lors de la défaite des Germains » (Site de Sotheby, 28 octobre 2014). Une exposition a été consacrée à ce peintre en 2013 à Tours (Voir ce site, 30 mars 2014).

Caractéristique : Le « grand Arioviste » (II, 4, 210), dit Hylas.

Nommé dans : Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde, racontée par Hylas à un groupe de bergers devant les dames lyonnaises.

Roi des Germains η.


Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde

Florice, dame lyonnaise, a l'air noble. Elle se vante d'être issue de la race d'Arioviste (II, 4, 210).


Voir Pleins feux.
2
Aristandre Présent dans : I
Première mention : I, 3, 63 recto.

Caractéristique : « Pour l'aimer je meurs », dit Aristandre de Silvie (I, 3, 65 verso).

Remarque sur le nom : Le meilleur homme, selon l'étymologie.

Nommé dans : Histoire de Silvie, racontée par Léonide.

Chevalier, fils de Cleomir et frère de Guyemant. Les trois hommes servent Amasis, mais leur nationalité n'est pas indiquée.

Relations

À Isoure, Léonide inclut dans le récit qu'elle fait à Céladon des aventures que Guyemant a narrées.

Histoire de Silvie

Aristandre a grandi dans la Cour d'Amasis (I, 3, 64 recto) et Guyemant près de Mérovée.

Guyemant vient à Marcilly pour annoncer à Amasis et à ses nymphes que son frère aîné est mort d'amour à cause de l'indifférence de Silvie. C'est à la demande d'Aristandre que Guyemant apporte une lettre destinée à la nymphe : Aristandre écrit qu'il donne Guyemant à Silvie.

Guyemant tombe amoureux de la jeune fille (I, 3, 67 verso).


1
Armorant Présent dans : II, III

Présent sans être nommé : II, 6, 328.


2
Armorant Présent dans : II, III

Première mention :  III, 6, 234 recto.

Caractéristique : « Ce grand capitaine Aquitanien », dit Galathée (III, 6, 234 recto).

Remarque sur le nom : Armorier signifie Armurier chez Cotgrave. L'Armorant de L'Astrée a voulu protéger son maître. Il remplace une armure puisqu'il couvre le cadavre. « Le corps de son Roy où il s'estoit mis pour le deffendre, et pour recevoir les coups en son lieu » (II, 6, 328).

Nommé par Galathée.

Capitaine de Thierry, père de Madonthe (III, 6, 234 recto). Voir II, 6, 328.


Dès que Damon se nomme et nomme Madonthe, Galathée lui demande s'il s'agit de la fille d'Armorant, guerrier mort à côté de Thierry, roi des Wisigoths (III, 6, 234 recto).

3
Aronte Présent dans : I, II
Première mention : I, 11, 357 verso.

Caractéristique : Sa « jalousie avoit esté telle, qu'il s'estoit laissé aller au delà de son devoir, mesdisant d'elle [Amerine] et de luy [Lydias ] », dit Égide, l'écuyer de Ligdamon (I, 11, 358 recto).

Remarque sur le nom : Aronte est ce personnage de la Jérusalem délivrée du Tasse qui est le protecteur imaginaire d'Armide (chant IV).

Nommé dans : Histoire de Ligdamon, racontée par Égide ;
Histoire de Lydias et de Melandre, racontée par Amasis.

Chevalier neustrien. Parent de Lypandas.

Relations

À Isoure, Égide raconte aux nymphes et à Céladon :

Aronte, amoureux d'Amerine et jaloux de Lydias, prétend que son rival se vante d'être aimé. Aronte meurt tué en duel par Lydias (I, 11, 357 verso ; I, 12, 385 recto).

Lypandas, gouverneur de Calais, est parent d'Aronte.

L'édition de 1607 ajoute que Lypandas, « outre le parentage estoit fort amy d'Aronte, comme celuy à qui il avoit fait dessein de donner tout son bien »
(I, 12, 386 recto).

1
Aronte Présent dans : I, II
Première mention : II, 10, 665.

Chevalier Neustrien tué par Lydias.


Léonide rappelle à Fleurial que Lypandas a emprisonné Lydias pour venger la mort d'Aronte (II, 10, 665).

2
Arontine Présente dans : I
Première mention : I, 7, 213 verso.

Caractéristique : « La vieille », dit Laonice (I, 7, 213 verso).

Nommée dans : Histoire de Tircis et de Laonice, racontée par Laonice.

Druidesse du Forez.


Laonice raconte à Silvandre et aux bergers :

 Histoire de Tircis et de Laonice

Arontine prononce un oracle pour Tircis et Laonice leur recommandant d'aller en Forez et de dire leur histoire à celui qui leur posera une question. Il faudra aussi qu'un tirage au sort désigne un défenseur pour chacun d'entre eux (I, 7, 213 verso).

1
Artabure Présent dans : II
Première mention : II, 11, 756.

Personnage historique : Il s'agit de Flavius Ardaburius (nommé consul en 427). « Théodose, fils d'Arcadius, leva une armée contre l'empereur Jean ; il en donna le commandement à Aspar et à Ardaburius, fils d'Aspar, ceux-ci le vainquirent, le dépouillèrent de la souveraine puissance, et la rendirent au jeune Valentinien » (Procope, ch. III, 2). Marcien accorda le commandement de l'armée d'Orient à « Ardabur, fils d'Aspar, âme généreuse », mais ensuite « il inclina vers le relâchement et l'indolence dans la paix » (Priscus cité par Chastagnol, p. 307).

Caractéristique : « Un Capitaine tres-experimenté » (II, 11, 756), dit Adamas, le narrateur.

Nommé dans : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Capitaine de Théodose II, Empereur d'Orient. Père d'Aspar.


Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Artabure, celui qui va vaincre Castinus, dirige l'armée que Théodose II envoie en Italie pour soutenir Valentinien (II, 11, 756).

Près de Ravenne, le navire d'Artabure fait naufrage à la suite d'une tempête. Artabure est pris. Jean, l'usurpateur du trône, fait emprisonner Artabure (II, 11, 756).

Aspar, le fils d'Artabure, est dans un autre bateau. Il entre dans Ravenne de nuit par un tunnel secret. Le lendemain, Jean est décapité et Artabure libéré (II, 11, 756).

La bataille d'Artabure contre Castinus, l'ami d'Ætius, a lieu à la demande de Placidie (II, 11, 757). Artabure est victorieux et Castinus prisonnier.

Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace.

Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace

Lorsque Théodose II confie une armée à Artabure pour qu'il se rende en Italie, il apprend que des barbares menacent Constantinople (II, 12, 791).

Isidore rappelle à Valentinien les signes que Dieu le favorise : Artabure a été libéré par son fils, et il a vaincu Castinus (II, 12, 814).

2
Artemis Présente dans : I, IV
Première mention : I, 2, 36 recto.

Caractéristique : « [Elle] desiroit plustost d'assoupir que de r'allumer ces vieilles inimitiez », dit Astrée (I, 4, 88 verso).

Remarque sur le nom : Artémis est l'un des noms de la déesse Diane. Ce personnage sous-exploité aurait pu porter le nom d'Artémise. Chez Pline (XXXVI, 18), cette veuve exemplaire fit ériger un superbe mausolée à son époux, et ingurgita ses ossements réduits en poudre (actions commentées dans la Somme des pechez de Benedicti, p. 490).

Nommée dans : Histoire d'Astrée et Phillis, racontée par Astrée.

Bergère des rives de l'Allier. Sœur d'Alcé, le père d'Astrée. Mère de Phillis. Veuve ?


Histoire d'Astrée et Phillis

Le jour de la fête de Vénus, Artémis intervient pour qu'Astrée accepte la guirlande que lui offre Céladon (I, 4, 88 verso).

Alors que Céladon est en Italie, Artémis revient dans le hameau avec sa fille et accepte de la laisser près d'Astrée (I, 4, 95 recto).

Artémis reprend Phillis au moment où Céladon est près de Malthée. Lycidas se laisse alors séduire par Olimpe (I, 4, 106 recto).

1
Artemis Présente dans : I, IV
Première mention : IV, 3, 596.

Nommée par Diane.
Diane explique qu'une bergère se conduit selon les volontés de sa mère. Phillis peut montrer son amour pour Lycidas parce que sa mère, Artémis, approuve cette union (IV, 3, 596).
4
Artus Présent dans : I, III
Première mention : I, 2, 43 recto.

Personnage historique : Le roi Arthur, appelé Artus, semble considéré comme un personnage historique dans L'Astrée - il l'est donc aussi dans l'Index. Au Moyen Âge, le Lancelot en prose faisait de Pharamond le vassal du père d'Arthur.
Les historiens sont plus réticents : « Du temps de Merovee regna en la grande Bretagne, maintenant nommee Angleterre, le Roy Arthus autheur de la table ronde, auquel la posterité a attribué plusieurs advantures fabuleuses » (Du Haillan, p. 24).

Caractéristique : « Le grand Roy Artus [...] institua L'Ordre des Chevaliers de la table ronde η », dit Céladon (I, 2, 43 recto).

Nommé dans : Histoire d'Alcippe, racontée par Céladon.

Roi de Grande-Bretagne.


À Isoure, Céladon raconte aux nymphes :

Alcippe, banni du Forez, survient à Londres au moment où naît l'ordre des Chevaliers de la table ronde - dont il ne fait pas partie.


En 1690, Furetière écrit dans son Dictionnaire :
« On a esté fort en peine sur l'origine des Chevaliers de la Table ronde. Ce qui n'est autre chose qu'une jouste faite en Angleterre, ou un jeu militaire qu'on appella ainsi sous le nom supposé du Roy Artus & de ses Barons en l'année 1252, dont Matthieu Paris fait mention ».

1
Artus Présent dans : I, III
Première mention : III, 12, 520 verso.

Nommé dans : Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par l'envoyé de Lindamor.


Childéric adoube Andrimarte comme le roi Artus le faisait aux écuyers en Grande Bretagne (III, 12, 520 verso).

3
Asila Présent dans : II
Première mention : II, 12, 803.

Personnage historique : ?

Nommé dans : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Capitaine de l'Empereur Théodose II.


Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace.

Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace

Asila est envoyé par Théodose II pour seconder Valentinien en Italie (II, 12, 803). Arrivé en Sicile, il doit rebrousser chemin parce qu'Attila menace Constantinople (II, 12, 804).


2
Aspar Présent dans : II
Première mention : II, 11, 756. Écrit aussi Aspat.

Personnage historique : « Théodose, fils d'Arcadius, leva une armée contre l'empereur Jean ; il en donna le commandement à Aspar et à Ardaburius [Artabure], fils d'Aspar » (Procope, ch. III, 2). Aspar est un Alain (Schmidt, p. 68).

Caractéristique : « Tres-vaillant et heureux Capitaine » (II, 12, 791), dit Ursace.

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ; Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Fils d'Artabure. Capitaine de Théodose II.

Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Aspar accompagne son père, Artabure, en Italie. Artabure est prisonnier de Jean à Ravenne. Aspar libère son père, et tue Jean (II, 11, 756)

Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace.

Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace

Isidore rappelle à Valentinien les signes que Dieu le favorise : l'exploit du « jeune » Aspar qui a libéré Artabure (II, 12, 791).


2
Astree Présente dans : I, II, III, IV
Première mention : I, 1, 1 verso.

Caractéristiques : « L'une des plus belles, et des plus accomplies personnes, que je vy jamais », dit Silvie (I, 3, 50 recto). « Je suis jalouse », dit-elle d'elle-même (I, 3, 49 recto).

Remarques sur le nom : Honoré d'Urfé rappelle dans sa préface que l'héroïne porte le nom de la déesse de la Justice (Voir Astrée). Plusieurs personnages le rappelleront (Henein, pp. 57-58).
Astrée vient évidemment d'astre (comme astronomie) : « Corps plein de lumiere propre, ou empruntée [...] se dit figurément en Morale d'une personne extraordinaire en merite, en beauté » (Furetière). Son équivalent latin est stella, étoile, ce qui rapproche l'héroïne de la bergère Stelle.

Astré est aussi un adjectif modifié par les adverbes bien et mal (Voir l'explication donnée par La Curne).
Il existe enfin une couleur Astrée qui n'est pas décrite dans les dictionnaires. Ménage par exemple, dans son Dictionnaire étymologique, écrit à l'article Céladon : Les « Dames de la Cour [...] ont de mesme appelé d'autres couleurs, couleur d'Astrée, couleur d'Espagnol malade ; d'Amarante ; de fille émue ; de barbe à Neptune, etc. » (Voir Céladon).
Honoré d'Urfé ne rattache aucune couleur à ses héros.

Auditrice : Histoire de Diane, racontée par Diane ;
Histoire de Tircis et de Laonice, racontée par Laonice ;
Histoire de Silvandre, racontée par Silvandre.

Narratrice : Histoire d'Astrée et Phillis.

Bergère du Lignon. Fille d'Alcé et d'Hippolyte. Amie et cousine germaine de Phillis.

Relations

Dès 1607, la préface est une lettre adressée à l'héroïne : « L'Autheur à la Bergere Astrée ».
Le nom d'« Astrée » représente alors un objet - le livre qui désire être publié -, et un personnage qui peut avoir des modèles dans la société et dans la littérature.

Astrée figure aussi dans les gravures. Elle est la jeune bergère du frontispice, mais on peut se demander si elle se trouve également dans le portrait de dame enfermé dans un écusson. Les épis dans les cheveux pourraient indiquent la qualité de bergère, mais les perles au cou et la robe appartiennent plutôt à une dame (Voir Illustrations).

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Un seul objet est associé à Astrée : « Un petit sac, semblable à celuy que Celadon portoit ». Il renferme les lettres du berger (I, 4, 94 verso).

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Pendant trois ans, Céladon aime les « perfections d'Astrée » et la « bonne volonté » de la bergère au point de « se perdre entièrement en elle » (I, 1, 1 verso). Semire fait croire à Astrée que Céladon est infidèle.

Un matin, à l'époque du dégel, Céladon attend Astrée près du Lignon. « Fust par mégarde ou autrement », la bergère s'assied loin de lui. Il s'approche, s'étonne de sa froideur et lui demande « l'occasion de sa colère ». Elle lui ordonne : « Va t'en déloyal, et garde toy bien de te faire jamais voir à moy que je ne te le commande » (I, 1, 4 recto).

Astrée veut s'éloigner. Céladon prend sa robe pour qu'elle voie la fin qu'il s'impose. Elle se débat, il ne garde en main que le ruban qu'elle portait au cou pour attacher une bague.

En 1607, cette bague est celle « que son pere en mourant luy avoit donnée ».
D'Urfé en 1621 se corrige et supprime « en mourant »
(I, 1, 4 verso).

Céladon baise le ruban et la bague et se jette dans la rivière les bras croisés en regardant du côté de la bergère (I, 1, 5 recto). Le courant l'emporte.

Astrée revient sur le bord du Lignon, s'évanouit et tombe dans l'eau. Des bergers la retirent et l'emportent dans la cabane la plus proche, celle de Phillis (I, 1, 5 recto). Ils partent à la recherche de Céladon. Les nymphes l'ont déjà emmené comme une « proie » (I, 1, 8 recto).

Phillis puis Lycidas arrivent près d'Astrée qui est maintenant « autant pleine d'ennuy et d'estonnement, qu'elle l'avoit peu auparavant estre d'inconsideration, et de jalousie » (I, 1, 8 recto).

Lycidas comprend le premier qu'Astrée est responsable de la mort de son frère. Il lui reproche sa jalousie et lui montre des preuves écrites de la fidélité de Céladon : un madrigal gravé sur un arbre deux jours avant (I, 1, 10 recto), une lettre écrite à Lycidas une semaine avant (I, 1, 10 verso).

Des bergers rapportent le chapeau de Céladon. Astrée le prend et s'éloigne.

En 1607, « mille desplaisirs ou plutost mille desespoirs la talonnoient ». D'Urfé supprime « mille desespoirs » (I, 1, 11 verso) en 1621.

En 1607, Astrée regarde « les reliques » du Berger.
Elle regarde « ce » qui reste de lui
(I, 1, 12 recto) en 1621.

Astrée lit une lettre dissimulée dans le chapeau (I, 1, 12 verso). Enfin convaincue de la fidélité de Céladon, elle éclate en sanglots (I, 1, 13 recto), puis s'endort (I, 1, 20 recto).

Entre-temps, Lycidas raconte à Phillis la jalousie d'Astrée. Phillis essaie de défendre sa compagne tout en ménageant Lycidas ; « l'Amour ne vouloit point ceder à l'amitié, ny l'amitié à l'Amour » (I, 1, 20 recto).

De l'autre côté de la rivière, à Isoure, Galathée prend les lettres que Céladon gardait dans un sac accroché à son cou. Silvie, lisant le nom de Phillis, conclut que ces lettres viennent d'Astrée (I, 3, 50 verso).

Astrée se décrit elle-même : « Je suis soupçonneuse, je suis jalouse, je suis difficile à gaigner, et facile à perdre, et puis aisee à offencer et tres mal-aisee à rapaiser ; le moindre doute est en moy une asseurance » (I, 3, 49 recto).

La bergère expose aussi son amour pour Céladon : « Soyez asseuré que je vous ayme » (I, 3, 49 verso). Ces lettres et les commentaires de Silvie sur les mérites d'Astrée troublent Galathée et « ne luy descouvroyent que de plus grandes difficultez en son dessein » (I, 3, 50 verso), se faire aimer du berger.

En décrivant le chagrin de Céladon, Honoré d'Urfé note qu'Astrée a « outragé si indignement » le berger (I, 4, 77 verso).

Quelques jours après, dans le hameau, Astrée sort de sa cabane ; c'est la première fois depuis la disparition de Céladon (I, 4, 85 recto). Diane commence alors à fréquenter Astrée et Phillis (I, 4, 84 verso).

Les trois bergères gardent ensemble leurs troupeaux lorsque Semire s'approche. Astrée, bouleversée, demande à Phillis de le renvoyer.

Diane remarque que « dire librement son mal à une amie, c'est luy en remettre une partie » (I, 4, 86 recto). Astrée, pour expliquer sa situation, lui raconte l'Histoire d'Astrée et Phillis.

Pendant ce temps, Léonide, en se rendant à Feurs où elle espère trouver Adamas, rencontre Silvie qui lui dit que Céladon va mieux et qu'il est inutile de déranger le druide. Léonide convainc sa compagne de tromper Galathée pour s'assurer ainsi qu'Adamas viendrait à Isoure. Silvie prétendra qu'elle n'a pas trouvé Léonide (I, 4, 84 recto).

Les nymphes traversent le Lignon et se reposent ensemble « dedans un gros buisson qui estoit tout joignant le grand chemin » (I, 4, 84 verso). Elles dorment tant qu'Astrée raconte son histoire.

Histoire d'Astrée et Phillis

Nul n'ignore la haine des parents d'Astrée et de Céladon le long des rives du Lignon.

En 1607, le Lignon est
« cruel et desastré »,

mais « cruel et diffamé »
(perdu de réputation) en 1621
(I, 4, 86 verso).

Céladon a quatorze ou quinze ans et Astrée douze ou treize, lorsque, dans le temple de Vénus, tous deux tombent amoureux. Il « sembla qu'à cette premiere veüe nous fussions l'un et l'autre sur le point qu'il nous falloit aymer » (I, 4, 87 recto). Lors du bal, sous de vieux ormes, en dansant un branle, Céladon baise la main d'Astrée. Il s'adresse ensuite à Corilas, le cavalier de la jeune fille, pour lui dire que la haine des parents devrait se changer en amour entre les enfants.

Céladon reçoit le prix de la course. Artémis, la mère de Phillis et la sœur d'Alcé, intervient pour qu'Astrée accepte la guirlande que lui offre le berger (I, 4, 88 verso).

En 1607, Astrée hésite à accepter la guirlande de fleurs que lui offre Céladon et dit : « Je craignois qu'Alcippe et Amarillis le trouvassent mauvais ».

En 1621, elle craint que « Alcé, et Hippolyte le trouvassent mauvais »
(I, 4, 88 verso).

Le troisième jour de la fête, les bergers représentent le Jugement de Pâris. Un druide écrit sur une pomme le nom des trois plus belles bergères : Astrée, Stelle et Malthée jouent le rôle des déesses. On tire au sort le nom de la bergère qui doit devenir Pâris. Céladon travesti et devenu Orithie est désigné. Il risque la lapidation s'il est découvert (I, 4, 89 recto).

Les jeunes filles doivent agir « tout ainsi que les trois Deesses avoient fait autrefois » (I, 4, 89 verso), mais Astrée est lente à se déshabiller. Lorsqu'Orithie la voit nue, elle change de couleur deux ou trois fois. Comme Astrée a trop honte pour faire des offres au juge, Orithie propose qu'elle promette de donner ce qui lui sera demandé. Orithie demande alors des cheveux de la jeune fille et enfin déclare qu'Astrée a promis d'aimer Céladon et non Orithie. Que peut faire Astrée ? « Amour me deffendoit de vanger ma pudicité, et toutefois la honte m'animoit contre l'Amour », explique-t-elle (I, 4, 90 verso). La bergère reçoit la pomme et un baiser qui « n'estoit point un baiser de fille » (I, 4, 91 recto).

« Sa beauté, son courage, et son affection me plaisoient », reconnaît Astrée (I, 4, 92 recto) qui demande pourtant au berger de ne plus l'importuner. Céladon s'éloigne et, en quelques jours, devient méconnaissable. Astrée, pour « luy donner un peu plus de satisfaction » (I, 4, 92 verso), fait semblant de dormir près de l'endroit où il garde son troupeau. Elle lui offre l'occasion de l'embrasser.

Alcippe remarque que Céladon est devenu le serviteur d'Astrée. Il décide d'envoyer son fils en Italie.

En 1607, Céladon appelle la bergère « Mon Astre »,

mais « mon Astree » en 1621
(I, 4, 94 recto).

Céladon a chargé son frère, Lycidas, de s'occuper d'Astrée en son absence. Au bout de trois ans, Alcippe rappelle Céladon espérant qu'il serait devenu plus sage et qu'il éloignerait Lycidas d'Astrée. Céladon revient toujours plus amoureux de la bergère (I, 4, 94 verso).

Alors que Céladon est en Italie, Phillis vient dans le hameau avec sa mère et décide de rester près d'Astrée (I, 4, 95 recto).

Devenue plus prudente, Astrée, qui a maintenant quinze ou seize ans, demande à Céladon, qui en a dix-sept ou dix-huit, de faire semblant d'aimer d'autres bergères. Céladon obéit à contrecœur. Il est si maladroit avec Phillis qu'Astrée en rit (I, 4, 96 recto).

Encouragé par Astrée et Céladon, Lycidas tombe amoureux de Phillis et le lui déclare (I, 4, 97 verso). Astrée le soutient auprès de sa compagne.

Astrée soupçonne Céladon d'aimer Phillis et Phillis soupçonne Lycidas d'aimer Astrée. Les deux couples finissent par se réconcilier (I, 4, 101 verso à 104 recto).

Phillis interrompt Astrée pour rire de leur naïveté (I, 4, 101 verso).

Astrée et Céladon correspondent en mettant leurs lettres dans le tronc d'un vieux saule (I, 4, 104 recto). Alcippe, en suivant la trace des pas dans l'herbe, découvre la cachette ainsi qu'une lettre de femme et la réponse de Céladon écrite au dos. Il attend cinq ou six heures pour connaître la correspondante de son fils. Astrée l'aperçoit et s'éloigne sans prendre la lettre qu'Alcippe conserve (I, 4, 105 recto).

Alcippe envoie Céladon chez Forelle, parce qu'il veut le marier avec Malthée, la fille de Forelle (I, 4, 105 verso).

Lycidas s'est endormi en montant la garde pendant que Céladon et Astrée se font leurs adieux. Une nymphe de Bellinde survient et écrit tous leurs discours.

Diane interrompt Astrée et lui promet d'apporter le lendemain une copie de ces vers sur le départ d'un berger (I, 4, 105 verso).

Lycidas, pendant une absence de Phillis, fait un enfant à Olimpe (I, 4, 107 recto).

Forelle ne peut pas supporter la froideur de Céladon avec Malthée. Le jeune homme revient donc dans le hameau toujours aussi fidèle à Astrée. Alcippe décide de recourir à une dernière ruse pour séparer les jeunes gens (I, 4, 112 verso).

Il engage l'habile Squilindre et lui demande de copier l'écriture de la bergère pour écrire à Céladon qu'Astrée va épouser Corèbe (I, 4, 112 verso). La ruse réussit si bien que Céladon, désespéré, s'enfuit. « Il courut toutes les montagnes de Forests » (I, 4, 113 verso). Il passe six mois seul, retiré dans une cabane.

Un jour, Phillis remarque des boules de cire qui flottent sur le Lignon. Elles renferment des lettres du berger (I, 4, 115 recto). Astrée et ses compagnons lisent des vers qu'il a composés sur l'inconstance.

En 1607, en pensant à Astrée, Céladon se demande : « Où sont ces ruisseaux espandus ? »

En 1621, les ruisseaux laissent la place à « tant de pleurs »
(I, 4, 114 recto).

Lycidas va chercher son frère. Alcippe meurt, et Amarillis peu après (I, 4, 116 recto). Astrée et Céladon connaissent deux ou trois mois de bonheur (I, 4, 117 verso). Ils correspondent en dissimulant leurs lettres dans le chapeau du berger.

Semire, qui est venu avec Corèbe sur les rives du Lignon, tombe amoureux d'Astrée. Un jour que la bergère court après un loup, il voit tomber de sa poche une lettre qu'elle a écrite à Céladon (I, 4, 117 recto).

Cette étrange poursuite vient de L'Aminte.
Sylvie raconte que « Suyvant un loup à la trace », elle abandonne le voile ensanglanté qui a fait croire qu'elle était morte (IV, 1).

Semire dit à Astrée qu'il ne lui parlera plus d'amour, mais qu'il voudrait son amitié. En fait, il veut la séparer de Céladon en lui faisant croire que Céladon aime Aminthe.

Les larmes interrompent le récit de la bergère.

En 1607, Astrée dit : Je pleure
« ce que depuis m'est advenu ».

En 1621 : Je pleure « ce que je n'ay cessé ny ne cesseray de pleurer »
(I, 4, 117 verso).

Astrée a oublié le commandement qu'elle avait fait à Céladon. Elle ne saisit pas « l'intention de ses discours » (I, 4, 119 verso). Voir le berger chanter la tête dans le giron d'Aminthe la bouleverse.

Le lendemain, Astrée, aveuglée par la jalousie, commet une « folie » (I, 4, 121 recto). Elle parle avec tant de mépris à Céladon qu'il se jette dans le Lignon.

Astrée résume en quatre lignes la scène de rupture que d'Urfé a racontée en quatre pages
(I, 1, 2 verso à 4 recto).

Astrée ne confesse pas à ses amies qu'elle a donné son portrait à Céladon.

À la fin de son récit, Astrée s'évanouit presque. Le bruit que font alors les bergères réveille les nymphes. Silvie nomme Diane, Phillis et Astrée à sa compagne puis retourne à Isoure tandis que Léonide se dirige vers Feurs (I, 5, 122 verso).

Phillis voit Lycidas et l'oblige à s'arrêter près d'elles pour qu'il entende Astrée dire son chagrin et reconnaître sa culpabilité. Phillis « le remit bien avec sa compagne » (I, 5, 123 verso). Lycidas s'éloigne en pleurant.

Phillis et Astrée entendent l'Histoire de Diane, pendant que Léonide, cachée, les écoute. Astrée interrompt la narratrice pour s'étonner de n'avoir pas entendu parler auparavant de ses amours (I, 6, 160 verso). Elle lui pose ensuite des questions sur l'identité de son assaillant, le Chevalier barbare (I, 7, 193 recto).

Léonide se présente aux bergères et vante la vertu de Diane, la beauté d'Astrée et le mérite de Phillis (I, 7, 194 recto).

Phillis engage la nymphe à participer à leurs activités ordinaires. Quand Silvandre s'arrête près d'elles, Phillis le taquine pour son insensibilité (I, 7, 197 recto). Diane le défend. Phillis propose que Silvandre serve une bergère pour prouver ses mérites. Finalement, Astrée suggère que Phillis et Silvandre servent Diane. Au bout de trois mois, la bergère décidera qui aime le mieux (I, 7, 199 verso).

Hylas, Tircis et Laonice surviennent. Astrée écoute Laonice présenter l'Histoire de Tircis et de Laonice (I, 7, 202 verso) sans intervenir.

Le lendemain, Phillis, Astrée et Diane, sont de nouveau en train de parler de l'amour avec Léonide et Silvandre (I, 8, 223 recto). Phillis cède sa place près de Diane au berger et lui demande en échange de leur raconter son Histoire (I, 8, 225 verso).

Lorsque Paris, le fils d'Adamas, survient, Léonide, avant de s'en aller, lui présente les bergers.

Phillis, pour pouvoir parler à Lycidas, s'éloigne du groupe avec Astrée après avoir demandé à Hylas de raconter ses amours passées pendant son absence (I, 8, 241 recto). Curieux, Silvandre suit les jeunes filles discrètement.

Phillis se dispute avec Lycidas comptant sur Astrée pour monter la garde (I, 8, 262 recto). Les jeunes gens ne savent pas que Silvandre et Laonice, cachés, les écoutent.

Lorsque Céladon rencontre Tircis, il apprend qu'Astrée, Phillis et Lycidas souffrent de son absence. Tircis a passé un mois et demi avec les bergers. Il a noté le chagrin d'Astrée, « il n'est pas croyable combien chacun dit qu'elle est changée » (I, 12, 401 verso). Astrée, Diane et Cléon sont les trois plus belles femmes aux yeux de Tircis. « Il n'y eut jamais laydes Amours », réplique Céladon (I, 12, 401 verso).

Astrée, écrit d'Urfé dans la dernière phrase de la première partie du roman, serait heureuse de voir Céladon : « Que de joye et de contentement luy eust donné la peine de son fidelle Berger » (I, 12, 406 verso).

1
Astree Présente dans : I, II, III, IV
Première mention : II, L'Autheur au Berger Celadon ; II, 1, 1. Écrit aussi Astrées.

Caractéristiques : « La triste Astrée » (II, 1, 32), dit le romancier. Sa « beauté ne pouvant se renfermer en un si petit pays que les Forests, remplit de sa loüange toutes les contrees d'alentour » (II, 4, 185), dit Florice

Remarque sur le nom : Astrée est le nom d'une déesse (II, 5, 276) ; c'est la déesse de la justice (II, 7, 469).

Auditrice : Histoire de Palinice et de Circène, racontée par Florice à Paris et un groupe de bergers ;
Histoire de Célidée, Thamyre et Calidon, racontée par Thamire à Léonide, Paris, et aux bergers ;
Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde, racontée par Hylas à Paris et un groupe de bergers ;
Histoire de Doris et Palémon, racontée par eux-mêmes ;
Histoire de Damon et de Madonthe, racontée par Madonthe.


Dans la préface de la deuxième partie, Astrée est à deux reprises celle qui ne voit pas Céladon. Le héros, selon le romancier, devrait se montrer à la bergère et se cacher au reste du monde. « La gloire d'Astrée », c'est que le monde reconnaisse sa beauté et sa vertu grâce aux « tourments » qu'elle impose à Céladon.

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« Par une juste punition », Astrée pleure encore Céladon disparu depuis trois mois, et ne réussit pas à cacher sa peine (II, 1, 1). Seule l'amitié de Diane et de Phillis lui permet d'oublier « sa faute » (II, 1, 2).

Un jour, Léonide et Paris, en venant dans les hameaux, aperçoivent Astrée et Phillis avec leurs brebis (II, 1, 18).
Silvandre, qui entretient la jalousie de Lycidas, court vers elles (II, 1, 22). Phillis se plaint de la conduite de Silvandre en lui reprochant d'essayer sur elle les discours destinés à Diane. Astrée pense qu'il vaudrait mieux que le berger parle à Phillis comme si elle était Diane (II, 1, 25).

« La triste Astrée » est près de Léonide quand Célidée se prépare à raconter son histoire (II, 1, 32). Astrée suggère que Célidée se remette au jugement de la nymphe pour se libérer des bergers qui la poursuivent (II, 2, 65).

Adamas, en parlant avec Céladon, lui dit : Votre maîtresse ne se repent pas de sa faute. Céladon proteste vigoureusement : nul ne peut blâmer la bergère (II, 2, 121).

Silvandre aperçoit Astrée et Diane assises près de la fontaine des sicomores, un ouvrage à la main (II, 3, 129). Leur conversation lui apprend que Phillis va recevoir un bracelet fait des cheveux de Diane. Astrée se dit « en quelque sorte touchee de jalousie » (II, 3, 129). Elle regrette d'avoir mis du temps à aimer Diane comme elle le mérite, et blâme le destin : « Nous ne sommes point maistresses de nos volontez, mais quelque plus haute puissance qui en dispose comme il luy plaist » (II, 3, 130). Les bergères s'embrassent. Silvandre aurait voulu être Astrée. Il s'approche, toujours dissimulé, et voit Diane fabriquer le bracelet destiné à Phillis. Astrée prévient sa compagne que Silvandre sera jaloux (II, 3, 132). Diane réplique que le berger n'a rien demandé ; Silvandre se montre donc. Astrée lui reproche son indiscrétion et compare sa faute à celle de Prométhée (II, 3, 133). Quand Diane répond ironiquement à Silvandre, le berger change de couleur. Astrée lui demande s'il se sent mal (II, 3, 134), le met en garde, et prévoit que Silvandre et Diane vont s'aimer (II, 3, 135). Dans le débat qui suit, Astrée engage sa compagne à donner le bracelet à Silvandre pour qu'il le conserve jusqu'à la fin de la gageure (II, 3, 137).

Phillis survient et fait des reproches à Diane et Astrée (II, 3, 139). Les bergers discutent de la jalousie qui, d'après Silvandre, n'est pas un effet d'amour. Astrée affirme que « la jalousie procede de l'Amour » (II, 3, 140), et n'en démord pas. Elle interrompt la conversation parce que Phillis, qui défend Lycidas, commence à se fâcher.

Silvandre laisse tomber une lettre que Phillis ramasse et donne à Astrée (II, 3, 144). Les jeunes filles reconnaissent l'écriture de Céladon. Astrée, tout émue, dit que la nuit même elle a rêvé du jeune homme. Dès que Silvandre s'éloigne à la demande de Phillis, les trois bergères lisent la lettre adressée « A la plus aymée et plus belle Bergere de l'univers » et signée par « le plus infortuné et plus fidelle de ses serviteurs » (II, 3, 146). Parce que Diane remarque que l'écriture est « fort fresche », elle interroge Silvandre sur la provenance de la lettre (II, 3, 150). Il va conduire les bergères vers le lieu où elle lui a été remise (II, 3, 151).

Astrée marche en se contentant d'écouter ses compagnons. Elle prend la parole pour se moquer des discours de Silvandre (II, 3, 153). À basse voix, elle dit à Diane que le berger est sincèrement amoureux (II, 3, 156). À haute voix, elle dit à Phillis qu'elle a affaire à forte partie (II, 3, 160).

Le groupe s'arrête près d'une fontaine et rencontre Laonice, Hylas, Tircis, Madonthe, et Tersandre. Ils continuent ensemble leur chemin. Tircis conduit Astrée (II, 3, 161) et marche en avant. Comme ils ne parlent que de choses indifférentes, ils remarquent Paris avec trois bergères inconnues, et s'arrêtent pour leur parler (II, 3, 164). Paris, pour faire les présentations, déclare que si les étrangères ont entendu parler du Forez, elles ont aussi entendu parler d'Astrée et de Diane (II, 3, 167). Il nomme aussi Phillis et Hylas.

L'une des bergères déguisées raconte une aventure de l'inconstant, l'Histoire de Palinice et de Circène (II, 3, 168). Hylas, qui s'était caché, interrompt la narratrice. Astrée s'en réjouit parce que le récit « retard[ait] le contentement qu'elle esperoit de la fin de son voyage » (II, 3, 181).

Astrée et Diane saluent les bergères étrangères. Florice s'exclame qu'elle devait être aveugle pour ne pas reconnaître Astrée « de qui la beauté ne pouvant se renfermer en un si petit pays que les Forests, remplit de sa loüange toutes les contrees d'alentour » (II, 4, 185). Astrée interrompt les conversations du groupe parce qu'elle veut continuer son chemin (II, 4, 187). Elle accepte à son corps défendant de s'arrêter de nouveau (II, 4, 191) pour se mettre à l'abri du soleil. Elle mange des cerises et écoute Hylas raconter l'Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde (II, 4, 193).

Astrée s'impatiente et empêche Hylas - qui a parlé pendant plus d'une heure - de continuer son récit (II, 5, 270). Hylas croit la bergère insensible. « Et voila comme nostre jugement est deceu bien souvent par l'apparence ! », s'exclame le romancier (II, 5, 271). Tircis est encore le cavalier d'Astrée (II, 5, 273), lorsque les bergers parviennent devant un temple rustique, « une merveille de ces bois » (II, 5, 275).

À l'entrée, ils lisent que ce lieu est dédié à la déesse Astrée (II, 5, 276), et qu'ils pénètrent dans le « sainct Temple d'Astrée » (II, 5, 289). La bergère Astrée passe plus de temps que ses compagnons à lire les poèmes qui décorent le temple. Devant un tableau représentant la déesse, Diane, Phillis, puis Silvandre reconnaissent un portrait de leur amie (II, 5, 291), avec sa houlette, son chien et sa brebis favorite (II, 5, 292).

Adamas a apporté ce tableau qui est un agrandissement du portrait que Céladon cache dans un petit sac accroché à son cou (II, 8, 519). Tout ce qui entoure le portrait d'Astrée (objet et animaux) est donc un ajout du druide
(Henein, pp. 122-125).

Au lieu de se montrer, Céladon affiche le contenu de son cœur, l'image de sa maîtresse.
C'est en quelque sorte le prodige promis par la fontaine de la Vérité d'amour.
Il ne mène pas au bonheur.

Muette d'étonnement (II, 5, 292), Astrée lit les vers de Céladon et pleure. Phillis et elle ne doutent pas qu'elles ont sous les yeux des écrits du berger. Le portrait, destiné à Phocion, a été offert à Céladon par la bergère (II, 5, 297). Astrée reste persuadée que Céladon est mort, et que ce qu'elle voit est un châtiment : « Celadon est veritablement mort par mon imprudence, et je suis trop mal-heureuse pour ne l'avoir pas perdu » (II, 5, 297). L'âme du berger demande une sépulture. La bergère accepte maintenant que tout le monde sache que Céladon l'aimait (II, 5, 300).

Tircis interroge ses compagnons sur Céladon (II, 5, 300), sans leur dire qu'il a rencontré un berger isolé
(I, 12, 400 recto).

À cause des commentaires de Tircis sur les morts dont on ne s'occupe pas, tous les bergers décident qu'il faut ériger un vain tombeau pour Céladon (II, 5, 301). Ils se demandent ensuite si les dieux compatissants ne lui ont pas permis d'errer près de celle qu'il aime (II, 5, 303). La lecture de « l'oraison à la déesse Astrée » les convainc que l'âme du berger demande le repos (II, 5, 305).

Avec ses compagnons, Astrée voit les tables des lois d'Amour falsifiées par Hylas (II, 5, 311). Astrée donne le signal du départ. Silvandre propose de continuer le voyage pour parvenir au lieu où il a reçu la lettre. Ils pourront ensuite coucher au temple de la Bonne Déesse, qui n'est pas loin (II, 5, 319).

Astrée s'étonne que le lieu soit si sauvage. Curieusement, elle parle avec Silvandre de son amour pour Diane, comme si la lettre qu'il a trouvée était de lui, non de Céladon. La nuit tombe. Les bergers sont perdus. Ils vont passer la nuit à la belle étoile (II, 5, 324).

Les bergères ne parviennent pas à s'endormir. Madonthe leur raconte son histoire (II, 6, 327). Diane et Astrée ensuite s'entretiennent ensemble (II, 6, 419), sans savoir que Laonice et Silvandre les écoutent (II, 6, 422). Astrée médite sur les suites de son « imprudence » (II, 6, 420). Elle conseille la prudence à Diane (II, 6, 423), puis l'interroge sur ce qui lui plaît en Silvandre (II, 6, 425). Elle lui recommande de ne pas se montrer trop dure pour éviter le scandale. Elle blâme la vanité qui l'empêche d'aimer un berger sans famille (II, 6, 429).

Pendant que Céladon isolé ne pense qu'à Astrée (II, 7, 431), Léonide le croit près de sa bergère (II, 7, 433). En se promenant, la nymphe voit un jeune homme endormi qu'elle prend pour Lycidas, mais qui a dans ses poches des lettres d'Astrée. Comme Léonide subtilise ces missives, Céladon se désespère à son réveil (II, 7, 437). La nymphe lit trois lettres, puis revient sur ses pas, trouve Céladon, et tente de le convaincre de se montrer à la bergère (II, 7, 446). Amour doit conduire Astrée vers lui, affirme Céladon (II, 7, 450).

Léonide rend visite au berger et lui rapporte des nouvelles du hameau (II, 7, 463) : l'amitié d'Astrée, de Diane et de Phillis, et la gageure de Silvandre. Céladon souhaite que Silvandre soit heureux en amour : « Tous ceux qui ayment [...] ne rencontrent pas des Astrées », dit-il (II, 7, 467).

Léonide confie à Céladon que Paris, amoureux de Diane, lui a dit qu'il n'adressait pas ses vœux à la déesse de la justice (II, 7, 469), c'est-à-dire à Astrée. La nymphe a raconté à Paris sa première rencontre avec les bergères du Lignon (II, 7, 471). Elle rapporte ensuite à Céladon qu'elle a vu Astrée et Phillis épiant Diane qui contemplait Silvandre (II, 7, 473). Avec Paris, Léonide suit alors les bergères (II, 7, 481), et tente d'obtenir d'Astrée des nouvelles de Céladon (II, 7, 483).

Bien qu'il envie Léonide qui voit librement Astrée, Céladon s'obstine : Amour guidera la bergère vers lui (II, 7, 485). Léonide décide de ne pas prévenir Astrée, parce qu'elle espère encore se faire aimer de Céladon (II, 8, 488). Quand elle constate que le berger dépérit, elle révèle à Adamas qu'elle a retrouvé Céladon toujours amoureux d'Astrée (II, 8, 490).

Le druide tente en vain de raisonner avec le jeune homme pour qu'il quitte sa solitude. Pour le distraire de sa mélancolie, il lui conseille d'ériger un temple rustique à Astrée, ce parfait ouvrage des dieux (II, 8, 507 et II, 8, 518). Il offre de mettre dans le Temple de la déesse Astrée (II, 8, 518) le portrait de la bergère, que Céladon porte au cou. Le druide se charge de l'agrandir (II, 8, 519).

C'est ce lieu qu'Astrée et ses compagnons ont visité (cf. II, 5, 276 sq.). Quand les bergers passent la nuit à la belle étoile (cf. II, 6, 429), Céladon aperçoit Astrée endormie (II, 8, 521). Il la contemple, s'éloigne, revient, lui baise la main puis la bouche et le sein, ensuite il lui laisse une lettre (II, 8, 526). Astrée se réveille en sursaut et croit avoir eu une vision (II, 8, 527). Elle se confie à Phillis. Elle a vu l'âme de Céladon, « combien belle et pleine de clairté ! » (II, 8, 528), dit-elle. Elle comprend que le berger ne veuille pas que la vue de « celle qui a sceu si mal mesnager [sa] vie [le] soüille » (II, 8, 528). Phillis l'encourage à faire dresser un tombeau à Céladon : tous ceux qui connaissent le nom d'Astrée savent que Céladon l'a aimée (II, 8, 529). Les jeunes filles lisent la lettre. Elles concluent que le berger est mort (II, 8, 532).

Astrée et Phillis voient Silvandre baiser la main de Diane endormie, et discutent des relations des jeunes gens. Astrée juge que Diane résistera à l'amour parce qu'elle restera fidèle à Filandre (II, 8, 535).

Lorsque Phillis et Astrée lui parlent du vain tombeau, Diane craint que les médisants ne blâment Astrée. Astrée elle-même cette fois se dit indifférente à l'opinion publique (II, 8, 536). Diane demande à Paris d'élever le tombeau en son nom mais à l'intention d'Astrée. Avec Silvandre, Madonthe et Tersandre, Astrée va au temple de la Bonne Déesse chercher tout ce qui est nécessaire pour la cérémonie (II, 8, 538).

Astrée et ses compagnons reviennent avec Léonide et Chrisante (II, 8, 549). Pendant la cérémonie du vain tombeau, tous les assistants sont si émus que les sentiments d'Astrée ne se remarquent pas (II, 8, 551). La bergère doit cependant indiquer l'endroit où Céladon a perdu la vie.

Escortée par Tircis, Astrée et ses compagnons rencontrent Hylas, Palinice, Circène et Florice (II, 9, 559). Elle écoute avec toute la troupe l'Histoire de Doris, et Palemon. (II, 9, 562). Astrée fait partie du tribunal assemblé par Léonide pour départager les bergers (II, 9, 593).

Léonide raconte la cérémonie du vain tombeau à Adamas (II, 10, 617). Le druide déclare qu'il n'a pas parlé de Céladon à Astrée.

Adamas ne se justifie pas de manière convaincante :
« Il y a long temps que j'en eusse desja parlé à la Bergere Astree, cognoissant assez qu'elle l'ayme ; mais la peur que j'ay eu de le perdre entierement, m'en a empesché »
(II, 10, 618).

Le lendemain, le druide et sa nièce retournent auprès de Céladon. Le berger leur raconte qu'il a vu Astrée - mais non qu'il l'a embrassée (II, 10, 620). Devant le vain tombeau, il comprend qu'Astrée l'aime mais refuse toujours de se montrer à elle. Le druide lui propose de se travestir pour voir Astrée sans qu'elle le voie. Si elle reconnaît le berger et se fâche, la fin sera sinistre, dit-il (II, 10, 625).

Devenu Alexis, Céladon raconte à Léonide les adieux qu'il a faits à Astrée avant de partir pour l'Italie (II, 10, 631). Il a prié la bergère de lui ordonner de ne pas la quitter (II, 10, 632). Il doit faire son devoir, et elle doit protéger son honneur, pense-t-elle.

En voyage, le berger a cherché à s'instruire pour plaire à sa maîtresse (II, 10, 637).

Les bergers se rendent chez Adamas. Phocion, l'oncle d'Astrée, explique que les bergères ne les ont pas accompagnés parce qu'Astrée n'est pas en bonne santé. Il faut la marier, conclut-il. Adamas approuve ce projet (II, 11, 677). De son côté, Lycidas donne des nouvelles des bergères à Léonide : Astrée est fâchée parce que son oncle veut la marier à Corilas (II, 11, 680). C'est aussi le désir de Thamire (II, 11, 713). Astrée voudrait se réfugier chez les druides. C'est Lycidas que la bergère charge d'intercéder pour elle auprès de Chrisante.

Léonide s'entretient avec Lycidas pour l'empêcher de prêter trop d'attention à Alexis. Le berger lui raconte :

Histoire de la jalousie de Lycidas

En confessant sa jalousie à Léonide, Lycidas reprend les aventures d'Astrée depuis le moment où Silvandre lui a remis une lettre de Céladon (cf. II, 3, 146). Il décrit la scène où, en présence d'Astrée, Phillis fait des reproches à Silvandre qui feint de l'aimer (II, 11, 721). Astrée doit servir de juge aux jeunes gens (II, 11, 723). Elle n'a pas le temps de le faire parce que Lycidas - qui a entendu les explications de Silvandre - sort de sa cachette, et se jette aux pieds de Phillis (II, 11, 728). Astrée conseille à son amie de pardonner à Lycidas (II, 11, 730).

Entre-temps, Adamas entretient toujours les bergers les plus âgés et en particulier Phocion. Il souhaite que Céladon épouse Astrée (II, 11, 735).

Les bergers, de retour dans leur hameau, disent aux bergères qu'Alexis, la fille du druide, ressemble à Céladon. Astrée dit à Diane qu'elle va se faire druide avec Alexis. Diane voudrait l'accompagner. Elle ne peut pas le faire sans désespérer Silvandre, répond Astrée (II, 12, 892). Astrée remercie les dieux de pouvoir jouir « de ceste agreable veuë » (II, 12, 892). Les bergères vont aller chez Adamas dans trois jours.

Voir Pleins feux.

2
Astree Présente dans : I, II, III, IV
Première mention :  III, 1, 1 recto.

Caractéristiques : « Nouvelle amante », dit le romancier (III, 1, 1 verso). « Astrée est la plus belle : mais elle est si triste ... », dit Lérindas (III, 6, 259 verso).

Auditrice : Histoire de Cryseide et d'Hylas racontée par Hylas et Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice.

astree2

Dans l'Épître dédicatoire, quand Honoré d'Urfé présente « cette ASTREE », le titre du roman se confond à deux reprises avec le nom de la déesse Astrée.


Astrée entre en scène troublée sans savoir pourquoi.

En 1619, elle est « belle fille ».
Dans les éditions suivantes elle devient « nouvelle amante »
(III, 1, 1 verso).

Le romancier explique que, depuis trois jours, c'est-à-dire depuis le retour des bergers qui ont vu Alexis (II, 12, 892), Astrée est amoureuse du visage qui ressemble à celui de Céladon. Avec ses compagnons, elle va se rendre chez Adamas pour saluer sa fille. La bergère est alors touchée de « grands repentirs » à cause du bannissement de Céladon, mais elle ne le dit à personne (III, 1, 2 verso).

Astrée et Alexis, également impatientes, se lèvent à l'aube. La bergère réveille ses amies. Le romancier note qu'Astrée, ravie par les beautés de ses compagnes, pense que Céladon aurait donné la pomme à Diane le jour fatidique du jugement de Pâris (III, 1, 4 verso). Astrée dit à son amie que Silvandre l'aime sincèrement. Elle rit des taquineries de Silvandre qui compare Phillis à Driopé (III, 1, 8 recto). Poussés par Hylas, amoureux d'Alexis, les bergers quittent le carrefour de Mercure (III, 1, 11 recto).

Pendant ce temps Alexis, rivée à la fenêtre, se remémore ses amours avec Astrée (III, 1, 12 recto). Adamas lui rappelle que la providence l'a rapprochée du but désiré (III, 1, 13 recto). Léonide s'est vêtue avec plus de soin afin qu'Alexis la préfère à Astrée (III, 1, 14 recto).

La troupe de bergers va au temple de Bonlieu en chantant et bavardant. Calidon tient le bras d'Astrée (III, 1, 22 verso). Ils croisent le malheureux Adraste.
Comme Hylas parle complaisamment du corps d'Alexis, la jeune fille baisse les yeux (III, 2, 33 recto). Les bergers entendent chanter des étrangers qui vont s'avérer être Daphnide, Alcidon (III, 2, 36 verso). Astrée leur offre les services de la troupe. Elle ne sait pas expliquer où se trouve la fontaine de la Vérité d'amour η, car « le temps et les effets » la remplacent, dit-elle (III, 2, 37 verso). Daphnide se tourne vers Hylas pour demander où sont les bergères qu'elle a entendu vanter, Astrée et Diane. Elle fait des compliments aux jeunes filles qu'Hylas lui présente (III, 2, 40 verso).

Chez Adamas, l'anxiété et l'inquiétude d'Alexis augmentent, parce qu'« elle n'a jamais usé de feinte ny de déguisement » envers sa bergère (III, 2, 43 verso). Alexis rappelle le commandement d'Astrée. Pour l'encourager, Léonide lui dit de se montrer homme (!). Adamas souligne l'importance de la première impression, puis ferme les volets pour dissimuler l'émoi d'Alexis (III, 2, 43 verso).

Astrée aussi est troublée. Son cœur bat. Elle obtient que la troupe s'arrête quelque temps. Hylas les précède donc et annonce au druide les visiteurs. Astrée fait signe à Phillis pour que celle-ci suggère à la troupe de continuer. Chez le druide, Daphnide prend la main d'Astrée et de Diane pour qu'elles montent l'escalier ensemble.

La belle tapisserie qui représente les retrouvailles d'Astrée et de Céladon n'est malheureusement pas fidèle au roman !
Elle se trouve à la Bastie d'Urfé
(Voir ce site, 22 mars 2013).

Adamas les accueille en s'adressant d'abord à Astrée. La bergère rougit et Alexis tremble quand elles s'embrassent (III, 2, 46 recto) ; Hylas les sépare. Inquiet, Adamas, installe Alexis dans un lieu obscur. Astrée s'assied auprès d'elle. Alexis est si troublée qu'elle laisse la bergère prendre la parole la première (III, 2, 51 recto). Elle commence par louer la beauté de la druidesse. Alexis interroge Astrée sur la vie des hameaux et sur les deuils qu'elle a soufferts, et enfin sur la noyade de Céladon. La bergère jure qu'elle s'est donnée à Alexis dès qu'elle l'a vue (III, 2, 54 recto).
Adamas, avant de se retirer avec Daphnide et Alcidon, invite la troupe à passer la journée chez lui (III, 2, 57 recto).

Tous les hôtes du druide se retrouvent pour une collation (III, 5, 171 recto). Alexis et Astrée déambulent en parlant. Encore une fois, Astrée, toujours « transportee », prend les devants (III, 5, 171 recto). Elle affirme que les bergers ne veulent pas seulement inviter Adamas à venir cueillir le gui sacré. À la demande d'Alexis, elle lui montre par la fenêtre les hauts lieux de L'Astrée, le Lignon courant de Boën à Feurs, les hameaux entre Montverdun et Bonlieu (III, 5, 172 recto).

La vue n'est pas (n'est plus ?) aussi étendue à partir des fenêtres de Goutelas.

Astrée parle aussi du temple qui abrite une image de la déesse Astrée vêtue en bergère, différente des Astrées habituelles η (III, 5, 173 recto). Alexis rougit, se met la main sur la visage et explique pourquoi la Justice se vêt en bergère. Astrée s'offre encore une fois à Alexis ; celle-ci accepte à condition que la bergère ne le regrette jamais. Les jeunes filles se donnent la main pour gage de leur foi (III, 5, 174 verso). Astrée craint l'opposition de son oncle. Les jeunes filles se rapprochent du groupe quand elles entendent des rires (III, 5, 181 verso). Hylas rappelle les noms de ses maîtresses pour éloigner Astrée d'Alexis.

À l'heure du coucher, Astrée se met dans le même lit que Diane et Phillis ; Alexis ne les quitte pas avant minuit (III, 5, 183 recto). Les bergères échangent leurs impressions. Astrée la première se dit ravie par la ressemblance « de la belle Alexis et du pauvre Celadon » (III, 5, 183 verso). Elle n'a pas éprouvé autant de plaisir depuis la disparition du berger. Pour complaire à leur compagne, Phillis et Diane vont demander au druide d'amener Alexis dans les hameaux en prenant pour prétexte la cérémonie d'action de grâce en l'honneur du gui.

Alors qu'Alexis dort encore, Astrée et ses compagnes se réveillent de bonne heure. La conversation tombe sur l'obéissance qu'on doit aux parents. C'est une folie qui a tué Céladon, affirme Phillis, et qui permet à « ce vieux réveur de Phocion » de prétendre réunir Astrée et Calidon (III, 5, 189 recto). Sans savoir pourquoi, Astrée s'habille avec plus de coquetterie. Phillis le remarque et taquine sa compagne en lui demandant si les bergères du Lignon s'affectionnent des bergères plutôt que des bergers (III, 5, 190 recto). Astrée se déclare le serviteur d'Alexis.

Lorsque les bergères retrouvent Léonide, Diane dit qu'Astrée a hâte de revoir la feinte druide. La nymphe les conduit dans la chambre d'Alexis tout en leur suggérant de demander au druide d'emmener sa fille dans les hameaux, c'est-à-dire dans le logis d'Astrée. Elle ajoute qu'Alexis lui a parlé de la bergère en termes très élogieux. Astrée explique que leurs sentiments viennent de sympathie (III, 5, 190 recto). Les jeunes filles trouvent Alexis encore au lit - elle a du mal à cacher le portrait et la bague de la bergère. La nymphe lui apprend qu'Astrée a pensé à elle toute la nuit. Léonide ensuite s'éloigne avec Diane et Phillis pour laisser Astrée assise seule sur le lit d'Alexis (III, 5, 192 verso).

La feinte druide interroge la bergère sur les projets de mariage. Astrée déclare qu'elle n'acceptera pas Calidon. Adamas survient pour recommander aux bergères de fouetter Alexis pour la punir de sa paresse. Astrée défend sa compagne qui doit se reposer pour conserver sa beauté. Le druide recommande qu'Alexis suive plutôt la recette d'Astrée (III, 5, 194 recto).

Toute la compagnie visite les jardins. Hylas s'impose comme compagnon d'Alexis et il impose Calidon à Astrée. La bergère reproche à Hylas de se montrer plus hardi que les bergers, et elle accueille froidement Calidon. Elle méprise le jeune homme pour « les excez de desobeyssance, que chacun sçait ». Après avoir rappelé qu'il a rejeté Célidée laide, elle se flatte de le rendre fidèle, si jamais elle le désirait (III, 5, 193 recto).

À l'heure du repas, Astrée et ses compagnes prient Alexis de leur permettre de parler à Adamas pour l'inviter à venir dans les hameaux avec sa nièce et sa fille (III, 5, 208 verso). Astrée s'en réjouit avec Alexis, puis lui demande la permission de passer sa vie avec elle. Elle insiste : « J'ay ce naturel de jamais ne changer une resolution quand je l'ay prise » (III, 5, 209 verso) ... ce qui paralyse Alexis.

Astrée s'étonne du changement de son amie. Celle-ci confesse que, lorsqu'elle a aimé une des ses compagnes chez les Carnutes, elle a été repoussée sans explication (III, 5, 210 verso). Astrée condamne la fille « peu advisée » (III, 5, 211 recto) et souhaite que Bélénus lui accorde à elle cette place (III, 5, 212 recto). Phillis vient aider Astrée à s'éloigner de Calidon. Astrée rabroue le jeune homme et revient vers Alexis. Celle-ci ne craint plus ce rival (III, 5, 215 verso). Toute la troupe sort se promener (III, 5, 217 verso).

À Montverdun, Galathée apprend des nouvelles des bergères. Cléontine explique que Phocion désire imposer Calidon à Astrée, jeune fille qui porte le deuil de Céladon, celui qu'elle aimait (III, 6, 228 verso). Elle ajoute que les bergères sont toutes allées visiter Alexis. Galathée décide de se rendre chez Adamas pour

rencontrer ceste Astrée, de laquelle elle avoit tant ouy parler, afin de juger si sa beauté estoit telle, qu'elle peust convier Celadon de mespriser si fort la sienne (III, 6, 230 recto).

Lérindas, le messager que Galathée avait envoyé à Bonlieu, revient faire l'éloge des bergères, qu'il trouve plus belles que les nymphes (III, 6, 259 recto). Astrée, à son avis, est triste et porte le deuil de celui qu'elle aimait. La nymphe souhaite passer quelques jours avec les bergères pour avoir des nouvelles de Céladon et pour voir si Astrée est vraiment plus belle qu'elle (III, 6, 261 verso).

Alexis et Astrée sont très heureuses de se rendre au temple d'Astrée pour assister au sacrifice (III, 7, 265 verso). Calidon n'ose plus s'approcher et soupire un sonnet (III, 7, 266 recto). Daphnide et Diane désirent qu'Hylas raconte ses amours. Alexis présente la requête.

Hylas raconte l'Histoire de Cryseide et d'Hylas puis s'interrompt brusquement (III, 7, 331 verso). Comme Astrée remarque qu'ils ont encore du chemin à faire (III, 8, 332 recto), Florice prend la relève et présente la Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant.

La troupe parvient près du temple d'Astrée. Chrisante et ses jeunes druides viennent les saluer. Adamas présente Alexis. Toutes les femmes s'embrassent (III, 9, 368 verso). Galathée envoie demander à Adamas de l'attendre pour commencer le sacrifice. Le druide propose que la nymphe vienne plutôt en juillet, lors de la cueillette du gui sacré. Astrée intervient : les bergères iront inviter la nymphe, c'est, ajoute-t-elle, lui « rendre un devoir, auquel la nature et nostre naissance nous oblige » (III, 9, 369 verso).
Diane reçoit ses anciens compagnons. Elle leur présente Astrée et Phillis comme « deux autres Daphnis » (III, 9, 370 verso).

Astrée conduit Alexis pour lui montrer les « raretez » du temple (III, 9, 373 verso). Alexis note que c'est un travail de longue haleine, Elle affirme que la déesse ressemble à la plus belle bergère, c'est-à-dire à Astrée. La bergère croit entendre Céladon. En lisant les poèmes qui décorent le lieu, quand Diane et Phillis reconnaissent l'écriture de Céladon, Alexis et Astrée rougissent. Alexis demande alors qui est Céladon, et comment on a su qu'il est mort (III, 9, 375 recto). Astrée affirme qu'elle a vu mourir le berger et qu'elle a vu son esprit, puis elle coupe vite la parole à ses compagnes. Alexis continue à faire l'étonnée (III, 9, 376 verso).

Hylas, encouragé par Silvandre, se lance dans une énumération des défauts des femmes présentes. Astrée est trop triste, et Stelle seule trouve grâce à ses yeux. Alexis fait semblant de s'en plaindre. Hylas réplique que tous les deux donc vont s'aimer l'un l'autre, et en même temps aimer une autre bergère : Hylas recherchera Stelle tant qu'Alexis recherchera Astrée. Alexis rit ; Astrée se réjouit et se juge gagnante (III, 9, 379 verso). Alexis décide de rompre avec Hylas pour passer plus de temps seule avec la bergère. Parce qu'Alexis rit des disputes d'Hylas et de Silvandre, Astrée engage Silvandre à accepter d'écrire l'accord de l'inconstant avec Stelle (III, 9, 382 verso).

Désirant hâter le jugement de la gageure de Silvandre et de Phillis, Adamas prie Astrée et Phillis d'intervenir auprès de Diane. C'est Phillis qui brusque les choses. Silvandre, dans sa harangue, souligne trois fois que Diane, l'amie d'une bergère qui porte le nom de déesse de la Justice, est juste (III, 9, 396 recto à III, 9, 396 verso).

À la suite du jugement, Alexis et Astrée recommandent à Diane de ne pas se montrer trop sévère (III, 10, 419 verso). En retournant dans les hameaux, Alexis et Astrée marchent ensemble et discutent encore de ce jugement. Alexis parle en faveur de Silvandre. Astrée ajoute qu'il serait le plus méritant des bergers s'il n'y en avait pas un autre ... qu'elle ne nomme pas. Alexis ne l'interroge pas parce qu'elle craint d'entendre un nom qui lui déplairait. Alexis affirme que la sévérité de Diane ferait des jeunes gens « la fable de toute la contree » (III, 10, 423 verso).

La troupe parvient chez Phocion. À table, Calidon, qui est en face d'Astrée, ne quitta pas la bergère des yeux. Alexis profite des sentiments évidents de Calidon pour affirmer que, bien que fille, elle aussi éprouve de la passion pour Astrée. Elle change de visage, craignant d'avoir parlé trop clairement ; Astrée reste « avec un œil riant » ; elle n'a rien deviné. Alexis interrompt la conversation parce qu'elle craint que les assistants soient plus clairvoyants que la bergère (III, 10, 424 verso).

Dans le hameau, la répartition des chambres est délicate. Daphnide et Alcidon coucheront chez Lycidas, dans « la maison de Céladon », dit Adamas. Le druide et sa famille vont loger chez Phocion, « en la maison d'Astree » (III, 10, 426 verso). Alexis dormira avec la nymphe dans la chambre que leur cède Astrée (III, 10, 426 verso). Mécontent, le druide craint que la feinte druide ne redevienne berger : Léonide, qui ne hait pas Céladon, peut faire « tant de caresses » à Alexis que la feinte druide joue « le personnage du berger » (III, 10, 427 recto).

Le druide préférerait qu'Astrée fasse ces caresses ...

Il propose donc qu'Alexis, de nuit, vienne en secret dans sa chambre. Léonide, qui « y avoi[t] desja bien pensé » (III, 10, 427 recto), propose plutôt qu'Astrée rejoigne les jeunes filles. Et si Astrée préfère coucher dans le lit d'Alexis, demande Adamas. Nous la laisserons faire, prétend la nymphe, mais nous soulignerons que les filles druides couchent toujours seules. Adamas suit de point en point les suggestions de Léonide. En se retirant, il conseille à Alexis de rester au lit jusqu'au déjeuner. La feinte druide est plus étonnée que jamais sachant « que cette faute luy seroit irremissible » (III, 10, 428 recto). Astrée aide Alexis à se déshabiller. Grâce à l'obligeance de Léonide, Alexis regarde les jeunes filles ôter leurs vêtements. Elle ne se lasse pas de regarder la bergère qui « laissoit quelquefois nonchalamment tomber sa chemise jusques sous le coude, quand elle relevoit le bras pour se décoiffer » (III, 10, 430 recto).

Le lendemain, réveillée la première, Alexis contemple encore les beautés d'Astrée (III, 10, 431 recto). Alexis soupire un sonnet en regardant Astrée appuyée maintenant sur Léonide. Alexis se rend dans les jardins. Ses souvenirs lui ôtent la notion du temps présent. Elle se rappelle le commandement d'Astrée et les serments non-tenus.

De son côté Astrée soupire quand elle constate l'absence de la feinte druide. Léonide s'inquiète, car elle craint que la mélancolie de Céladon n'influence Alexis (III, 10, 436 recto). Les jeunes fille suivent le parcours d'Alexis. Elles la trouvent étendue sur l'herbe mais silencieuse. Léonide s'éloigne avec Paris qui l'appelle, Diane et Astrée s'approchent d'Alexis qui parle silencieusement aux arbres (III, 10, 437 verso).

Le romancier titille la curiosité du lecteur qui se souvient de la reconnaissance de Filandre travesti (I, 6, 174 verso et I, 6, 184 verso).

Quand Alexis entend Silvandre chanter, elle se retourne et aperçoit les bergères.

Alexis soutient habilement la cause de Silvandre auprès de Diane. Puisqu'il aime sincèrement la jeune fille, si elle l'aime et le repousse elle va « servir d'entretien η à toutes les assemblees qui se feront » (III, 10, 440 recto). Si au contraire elle n'aime pas le jeune homme, elle doit l'autoriser à prolonger la feinte comme il le désire, car cette feinte a l'avantage de montrer que Diane ne prend pas au sérieux la recherche d'un berger inconnu. Astrée conclut que Diane doit accepter la recherche, mais cherche un prétexte pour couvrir « cette feinte recherche » qui n'en est plus une (III, 10, 441 verso). Elles vont prolonger le jugement de la gageure pour déclarer publiquement que Diane doit autoriser Silvandre à continuer la feinte. Or le berger, caché sous un buisson, a surpris cette conversation ...

Alexis appelle Silvandre. En riant, sans attendre le jugement de Phillis et d'Astrée, elle condamne Diane et donne raison à Silvandre (III, 10, 448 verso).

Pendant ce temps, à Montverdun, Galathée demande de nouveau à Lérindas, ce qu'il pense des jeunes filles du hameau. Il juge que la plus belle est Astrée (III, 11, 450 recto). Galathée déduit que Céladon avait raison d'aimer cette bergère. Célidée en revanche soutient que la fille d'Adamas est la plus belle (III, 11, 452 recto).

Le lendemain, dans les hameaux, Alexis se réveille de bonne heure, met par erreur la robe d'Astrée et s'approche de la bergère pour proférer des sonnets (III, 11, 463 verso). Quand elle compare Astrée à Endymion, Alexis se donne la place d'une Diane craintive (III, 11, 465 recto). Les jeunes filles se réveillent. Elles prennent la feinte druide déguisée pour Phillis. Alexis s'enhardit et embrasse Astrée tandis que ses compagnes l'admirent dans ce nouveau costume. Jamais Lignon ne verra plus belle bergère, déclare Astrée. Heureusement que ces habits sont inconscients, ils ne seront pas trop malheureux quand vous les quitterez, ajoute-t-elle (III, 11, 466 recto).

Diane suggère qu'Astrée prenne les habits de la druidesse pour divertir Adamas. Alexis et Astrée cachent leur ravissement. C'est Alexis qui propose des moyens pour ajuster la longueur des jupes. Nouvelle joie pour Alexis : Astrée sort du lit en chemise. Les jeunes filles s'embrassent. La bergère rend les baisers au « portrait vivant de Celadon » (III, 11, 468 recto). Léonide, jalouse, reproche à Alexis d'empêcher Astrée de s'habiller. La feinte druide réplique que Léonide est envieuse. La nymphe se met à embrasser Diane pour qu'elle ne remarque pas les actions d'Alexis. Astrée ne se lasse pas de caresser le visage qui ressemble à celui de Céladon (III, 11, 468 verso). L'arrivée de Phillis interrompt ces débordements. Astrée se jette dans le lit, se cachant sous Léonide.

Alexis, mécontente, quitte la chambre. Astrée et ses compagnes ne disent pas à Phillis le nouveau déguisement de la feinte druide. Dans le bois de coudres, Alexis évite Calidon et Hylas (III, 11, 470 recto). Ceux-ci la voient de dos et la prennent pour Astrée. L'inconstant conseille à son compagnon de ne pas s'attacher à la bergère : elle est trop belle, elle n'obéira pas avec plaisir à ses parents et surtout elle a aimé un berger qui l'a longtemps servie en vain (III, 11, 472 recto). Hylas ensuite mène Diane et Léonide vers celle qu'il prend pour Astrée, Alexis. La feinte druide obéit aux signaux que lui font Astrée et Diane, et se dit bergère étrangère. Elle demande où se trouve Astrée (III, 11, 477 recto). Laonice s'approche du groupe et calomnie Silvandre prétendant qu'il accompagne Madonthe. Astrée la première défend le berger (III, 11, 478 recto), mais ensuite se laisse persuader et le condamne.

Adamas s'inquiète parce qu'il doit emmener Alexis auprès de Galathée : celle qui a vu Lucinde reconnaîtra Alexis (III, 11, 480 verso).

Ce qui souligne le fait que celle qui a vu Orithie n'a pas reconnu Alexis !

Le druide demande conseil à Léonide. Elle suggère de prétendre qu'Alexis est malade pour la laisser dans les hameaux. Adamas, qui n'a pas reconnu Alexis sous son costume de bergère (III, 11, 481 verso), accepte la suggestion. La feinte druide se réjouit de continuer à recevoir les caresses d'Astrée sous le nom d'Alexis, puisque c'est Céladon qui porte ce nom (III, 11, 481 verso). Astrée prie Léonide d'intercéder pour elle auprès d'Adamas : elle désire suivre Alexis chez les Carnutes. La nymphe lui conseille de demander plutôt au druide de laisser sa fille dans les hameaux au lieu de l'emmener à Marcilly. Adamas, explique-t-elle, ne veut pas qu'Alexis soit tentée de quitter le couvent pour vivre à la Cour (III, 11, 485 recto). Léonide insiste pour qu'Astrée écoute chanter Calidon (III, 11, 485 verso). Le druide suit le programme de Léonide en faisant semblant de croire qu'Alexis est malade (III, 11, 488 recto).

Lorsque Paris dit à Adamas qu'il désire épouser Diane, le druide réponde que cette bergère et Astrée « sont des meilleures et plus anciennes maisons non seulement de cette contree, mais de toutes les Gaules » (III, 11, 490 recto). Adamas part en avant ; Léonide le rejoindra le lendemain.

À Montverdun, Madonthe retrouve Damon. Elle lui raconte qu'elle a séjourné auprès d'Astrée et de ses compagnes (III, 12, 503 recto).

Adamas écrit qu'Alexis doit rester dans les hameaux deux ou trois jours encore (III, 12, 551 recto). La feinte druide appréhende un peu cette situation. Elle décide de dire à Astrée qu'elle fait semblant d'être malade pour rester près d'elle (III, 12, 552 recto). Le lendemain matin, Léonide à son tour s'en va abandonnant Alexis près d'Astrée.

En rapprochant les trois dénouements
(I, 12, 406 verso ; II, 12, 892 ; III, 12, 552 recto)
on observe que « connaissance », « reconnaissance » et « assurance » font l'unité et la cohérence de L'Astrée (Henein, p. 18).

3
Astree Présente dans : I, II, III, IV

Première mention : IV, 1, 2.

Caractéristiques : « Nulle autre Bergere ne pouvant estre si accomplie, et en beauté et en bonne grace », dit Dorinde (IV, 2, 225).
« Il y a long-temps que je cognois Astree, et je ne l'ay jamais veüe si prompte à aymer, ny moins encore laisser les anciennes pour les nouvelles amitiez », dit Phillis (IV, 3, 538).

astree2

Dans sa chambre, Astrée, la chemise entrouverte, dort encore quand Alexis sort de son lit pour la contempler. Comme convenu auparavant, la feinte druide met la robe de la bergère (IV, 1, 2).

L'échange de vêtements a commencé dans la troisième partie
(III, 11, 463 verso).

Astrée demande à Phillis de tenir compagnie à la druide (IV, 1, 3). Les bergères se réjouissent d'échanger des caresses avec Alexis (IV, 1, 5).

Alexis pense que l'amour d'Astrée pour la feinte druide se transformera en amour pour Céladon (IV, 1, 7). Astrée interprète le silence méditatif de sa compagne comme une preuve d'ennui (IV, 1, 9). Elle reproche alors à Phillis de ne pas aider Alexis à s'habiller (IV, 1, 10). La robe de druide est plus difficile à mettre que le robe de bergère. Avant d'aider Astrée, Alexis se plaît à la regarder déshabillée (IV, 1, 11).

Quand Phillis annonce qu'elle va chez Diane pour lui faire oublier son chagrin, Astrée explique à Alexis ce qui a peiné Diane (IV, 1, 12).

Astrée et Alexis échangent des compliments. La bergère rappelle qu'elle voudrait suivre la druide chez les Carnutes. Elle a même demandé à Léonide de plaider sa cause contre Phocion et le prétendant qu'il soutient, Calidon (IV, 1, 14).

La bergère a parlé à la nymphe dans la troisième partie
(III, 11, 484 recto).

Alexis répond qu'Astrée n'a qu'à remplir deux conditions. La première, c'est qu'elle aime Alexis autant qu'elle en est aimée. La seconde sera révélée plus tard. Astrée baise la main de sa nouvelle amie (IV, 1, 19).

La bergère et la feinte druide échangent des déclarations passionnées. Alexis espère que la bergère se sait parfaitement aimée (IV, 1, 20). Elles échangent aussi des caresses. Toutes les deux s'aiment plus qu'elles n'avaient aimé leur précédent partenaire (IV, 1, 27). Astrée accepte la proposition d'Alexis : dorénavant « Astrée sera Alexis, et [...] Alexis sera Astrée » (IV, 1, 31). Elle accepte également les noms de maîtresse et serviteur (IV, 1, 34), mais tient à être serviteur. Elle jure que, si jamais elle cesse d'aimer Alexis, les dieux la feront haïr de tous, puis la livreront à des bêtes farouches (IV, 1, 36).

Poussée par son désir de plaire, Astrée utilise des formules alambiquées, comme par exemple quand elle déclare :
« Permettez moy je vous supplie, de jurer que si je n'ayme la Druyde Alexis, non pas comme elle mesme, mais plus encore que l'amour que les Deïtez ont les unes pour les autres, où il n'y peut avoir de manque, voire plus que tout autre, soit au Ciel ou en la terre puisse avoir » (IV, 1, 19).

La jalousie d'Astrée a poussé Céladon à se noyer. Honoré d'Urfé le rappelle pour désigner l'endroit près du Lignon où se rend Diane (IV, 1, 37).

La renommée d'Astrée et de Diane est telle que Dorinde espère les rencontrer en Forez (IV, 1, 50).

La présence d'Astrée, de Diane et de Phillis rend le séjour en Forez plus agréable, reconnaît Florice. Circène considère que ces trois bergères sont inégalables (IV, 1, 55).

Dorinde a hâte de voir Astrée (IV, 1, 68). Phillis suggère à Diane de prévenir leur amie avant d'amener des visiteurs (IV, 1, 75). Dorinde déclare avec emphase qu'elle souhaite être aimée d'Astrée (IV, 1, 77).

Diane et Phillis retrouvent Astrée et Alexis dans la même tenue. Astrée se vante d'avoir acquis une maîtresse (IV, 1, 79).

Comme Diane affirme que celles qui aiment s'en repentent ensuite, la discussion passe à la conduite des hommes. Astrée se dit à l'abri de l'infidélité masculine parce qu'elle va se rendre chez les Carnutes (IV, 1, 85). Alexis est peinée, mais elle ne proteste pas.

Phillis taquine Astrée qui a oublié ses anciennes amies. Elle s'engage à la punir lorsque la druide partira. Astrée répète qu'elle suivra Alexis malgré Calidon et Phocion (IV, 1, 89). Diane prétend que ses amies devraient accompagner Astrée. Celle-ci répond que le Ciel ne lui accordera pas ce trop grand bonheur.

La robe de druide est raccourcie pour convenir à Astrée (IV, 1, 95). La bergère rit de voir Alexis incapable de conduire les troupeaux. Comme un groupe de bergers s'avance, les amies s'éloignent (IV, 1, 97).

Diane rejoint Astrée et Alexis lorsque Silvandre approche (IV, 1, 108).

Seules, Astrée et Alexis poursuivent leur entretien (IV, 1, 110). La bergère se dit jalouse de l'ancienne amie de la druide. Alexis traitera Astrée en serviteur et l'ancienne amie en maîtresse. De plus, elle ne l'aimera que parce qu'elle est sûre qu'Astrée aussi l'aimerait. La bergère accepte enfin de raconter brièvement ses amours avec Céladon. Elle ne dit pas qu'elle l'a banni (IV, 1, 116).

Jamais Astrée ne répète le commandement qu'elle a donné et dont elle a reconnu l'iniquité.

Alexis et Astrée rencontrent Diane (IV, 1, 119). Astrée se dit prête à révéler à la druide le secret de sa compagne. Diane rapporte elle-même et la gageure et le départ de Silvandre. Astrée maintenant ne juge plus le berger coupable, car son retour prouve qu'il n'aime pas Madonthe (IV, 1, 126). Silvandre n'a aucune raison de feindre d'aimer Diane (IV, 1, 133).

Phillis vient appeler Astrée, Alexis et Diane au secours de Silvandre qu'elle croit mourant (IV, 2, 158). Astrée et Alexis se rendent auprès du berger. Il revient à lui et prend Astrée pour une druide (IV, 2, 166). Elle lui recommande de se montrer courageux, mais elle appréhende qu'il agisse en désespéré. En déguisant sa voix, elle déclare que le bon génie du berger l'a menée près de lui (IV, 2, 168). Alexis aussi s'en va pour que Silvandre ne remarque pas qu'elle porte les habits d'Astrée (IV, 2, 170).

Diane est à la recherche d'Astrée et d'Alexis (IV, 2, 198).

Dorinde et les dames lyonnaises voient Astrée et ses compagnes. Astrée et Alexis, prévenues par Diane, ont échangé leurs vêtements avant d'aller à la rencontre des étrangères (IV, 2, 220). Florice admire la courtoisie d'Astrée (IV, 2, 221). Alexis déclare que qui voit Astrée, Diane, Phillis et Daphnis n'a plus rien à chercher sur les bords du Lignon. Après un échange de compliments courtois, Astrée s'éloigne (IV, 2, 225).

Dans la cabane de Florice, lorsque Dorinde nomme Hylas, Astrée l'interrompt pour signaler que tout le monde connaît ce jeune homme (IV, 2, 238).
Peu après, lorsque Dorinde nomme Bellimarte et dit qu'elle aurait voulu leur raconter l'histoire de Criséide, Astrée encore une fois l'interrompt pour lui faire savoir qu'Hylas et Florice ont rapporté ce récit (IV, 2, 244).

Dans le texte de 1624, Astrée acquiert un nouvel aplomb percevable dans sa vie publique
(relations avec les dames lyonnaises) et dans sa vie privée
(relations avec Alexis).

Des soldats veulent enlever Dorinde. Astrée et Diane la retiennent pas les bras (IV, 3, 370). Astrée tombe. Alexis donne un violent coup de poing à l'assaillant qui a repoussé la bergère.

Le combat se termine. Pendant qu'on emmène les chevaliers étrangers qui sont morts en défendant Dorinde, Astrée, ses compagnes et la feinte druide tiennent compagnie aux dames lyonnaises (IV, 3, 388).

Astrée et ses compagnes restent seules lorsque les bergers escortent les dames lyonnaises à Marcilly (IV, 3, 403). Astrée commente le récit de Dorinde en soulignant que ceux qui ont aimé cette dame l'ont trompée ou trahie. Elle objecte pourtant lorsque Dorinde affirme que les hommes ont été créés pour exercer la patience des femmes (IV, 3, 406).

Diane engage Astrée à reconnaître que Céladon avait certains des défauts attribués aux hommes par Dorinde. Astrée réplique en comparant Céladon à Filandre, car, dit-elle, elle n'en veut pas plus à Céladon que Diane à Filandre (IV, 3, 406). Il ne faut pas généraliser, conclut sagement Astrée qui se considère libérée de la société des hommes (IV, 3, 411).

Astrée et ses compagnes entendent Silvandre dire des vers (IV, 3, 412). Phillis reste seule près du berger, tandis qu'Astrée et Alexis tentent de plaider la cause du jeune homme auprès de Diane (IV, 3, 421). Astrée affirme qu'il faut juger en se conformant à l'opinion générale (IV, 3, 432). Elle se méfie de Laonice mais ne devine pas ses motifs. Phillis plaide la cause de Silvandre avec tant de feu qu'Alexis et Astrée rient (IV, 3, 436).

La discussion s'arrête quand les jeunes filles arrivent chez Phocion (IV, 3, 438). Pendant le repas, elles rapportent le danger couru par Dorinde. La fortune, dit Astrée, ne ménage personne. La bergère rappelle la mort de ses parents et celle de Céladon ; ses larmes n'ont pas pas cessé depuis (IV, 3, 439). Alexis, pense-t-elle, a plus de chance.

Silvandre indique aux étrangers qui accompagnent Hylas où se trouvent Astrée et ses compagnes (IV, 3, 518).

Chez Phocion, Astrée partage sa chambre avec Alexis, Diane et Phillis. À l'aube, la feinte druide endosse les habits d'Astrée (IV, 3, 524). Elle admire la bergère endormie et pleure.

« Je desire de recouvrer le bon-heur qui m'a esté tant injustement ravy », soupire Alexis (IV, 3, 527).
Astrée a été injuste.

Dans un demi-sommeil, Astrée crie le nom de Céladon (IV, 3, 529). Diane embrasse sa compagne pour la sortir de son rêve. Astrée la repousse, car elle aurait voulu être réveillée par Alexis (IV, 3, 530).

Phillis et Diane quittent la chambre et laissent leurs compagnes s'embrasser. Phillis interroge Diane sur l'étonnante conduite d'Astrée et d'Alexis (IV, 3, 538). Astrée, affirme Diane, a de puissants aimants pour se faire aimer. Les jeunes filles s'éloignent et s'occupent des troupeaux d'Astrée (IV, 3, 542).

Quand Diane et Phillis reviennent, elles trouvent Astrée s'entretenant encore avec Alexis dans la chambre (IV, 3, 559).

La bergère et la feinte druide ont profité de l'absence de leurs compagnes pour échanger caresses et serments (IV, 3, 560-575) Les initiatives d'Astrée font rougir et pâlir Alexis. La bergère explique que la feinte druide a plusieurs raisons d'être heureuse. L'amour d'Astrée pour elle serait la principale raison, répond Alexis. Elle voudrait qu'Astrée dise J'aime Alexis, et non Je vous aime (IV, 3, 563). La bergère rétorque qu'elle aimera la feinte druide quels que soient son nom ou son identité. Elle pâlit pourtant à l'idée que les dieux pourraient l'offenser et changer le sexe de sa compagne. Elle n'aimerait pas un Alexis berger, car elle restera fidèle à Céladon (IV, 3, 565).

Alexis demande à sa compagne de raconter le songe η qui s'est terminé par l'apostrophe à Céladon (IV, 3, 567). La bergère s'est vue perdue dans un bois obscur, les vêtements déchiquetés par les ronces. Une personne dont elle ne voit pas le visage lui tend la main pour la guider. Le chemin devient un peu plus aisé, mais il ne les mène pas hors du bois. Quelqu'un tente de les séparer si violemment qu'Astrée se retrouve tenant une main sans corps. Cette main devient un cœur transpercé par un couteau que tient la personne qui a séparé Astrée de sa guide. Couverte de sang, la bergère jette le cœur qui se transforme alors en Céladon.
Alexis offre une interprétation qu'Astrée écarte. Elle refuse de comprendre qu'elle a fait un rêve prophétique et de bon augure. Elle préfère s'accrocher à Alexis qu'elle jure de ne jamais quitter. La druide déclare que le sein de la bergère reste pour elle le lieu « le plus sainct et sacré » (IV, 3, 575).

Diane et Phillis reviennent dans la chambre. Phillis traite Astrée de paresseuse. Elle annonce que Silvandre a été calomnié. Astrée se réjouit que les circonstances de la reconnaissance aient dessillé les yeux de Diane. Le Ciel est bon, affirme-t-elle, puisqu'il lui a donné l'idée d'annoncer à Silvandre une heureuse solution (IV, 3, 579).

La scène a eu lieu au livre 2
(IV, 2, 166).

Il faut qu'Astrée s'habille pour que le petit groupe rejoigne Silvandre. Astrée voudrait-elle plutôt que ce jeune homme vienne l'aider à mettre sa robe, propose Phillis en riant (IV, 3, 580). Aucun berger n'est entré dans ma chambre, déclare Astrée. Alexis observe qu'il ne faut jamais jurer de rien « Vous vous mocquez de moy », déclare Astrée (IV, 3, 581). Elle décrète que c'est seulement pour Diane qu'un homme s'est travesti.

Si Astrée juge utile de passer sous silence le travestissement de Céladon en Orithie (I, 4, 89 verso),
Honoré d'Urfé rappelle l'épisode et le rapproche de l'heureux dénouement du travestissement de Filandre
(I, 6, 186 recto).

En prenant les habits de la feinte druide, Astrée doit accepter le titre de maîtresse. Les caresses que lui prodigue alors Alexis auraient pu la détromper, note le romancier (IV, 3, 583). L'échange de vêtements fait plaisir à Phocion (IV, 3, 584).

Alexis, Astrée, Diane et Phillis aperçoivent Silvandre (IV, 3, 594). Phillis seule s'approche du berger. Astrée s'étonne que Diane cache ses sentiments pour un homme sans famille. Puisque Silvandre est vertueux, son père l'est aussi sans doute (IV, 3, 598). Diane explique ses réticences avec tant de fougue qu'Astrée et Alexis rient (IV, 3, 601).

Le hasard rapproche Silvandre du groupe. Phillis lui explique sa pseudo-ruse pour qu'il ne puisse pas comprendre la jalousie de Diane et ses corollaires. L'extrême habileté de la jeune fille fait l'admiration d'Astrée et l'effroi d'Alexis (IV, 3, 608). Phillis encourage Silvandre à ne pas perdre courage, mais l'oracle qu'il a reçu inquiète les jeunes filles et fait pleurer Diane (IV, 3, 616).

Alexis et Astrée s'amusent de voir Silvandre trompé par leurs vêtements (IV, 3, 619). Elles applaudissent Phillis pour son analyse de l'oracle (IV, 3, 621) et exhortent Diane à soutenir Silvandre. La bergère obtempère en prétendant qu'elle ne fait qu'obéir à Astrée et Alexis (IV, 3, 626).

Lorsque Diane et Silvandre se réconcilient, le romancier les compare aux couples que formaient Astrée et Céladon, ainsi que Phillis et Lycidas (IV, 3, 632).

Avant de poursuivre sa longue histoire, Dorinde rappelle qu'elle en avait présenté le début en présence d'Astrée et Alexis (IV, 4, 635).
Elle raconte qu'à Lyon, on lui a conseillé de se réfugier près d'Astrée et de Diane (IV, 4, 873).

Léonide, rappelle le romancier, n'a jamais cessé d'aimer Céladon, bien qu'elle sache qu'il chérit Astrée (IV, 5, 917).

Galathée reproche à Léonide d'avoir aidé Céladon à revenir à Astrée (IV, 5, 922).

4
Astrologue Présent dans : II
Première mention : II, 12, 880.

Caractéristique : Il « avoit vescu pres de trois siecles », dit Silvandre (II, 12, 880), près de 90 ans. 

Mentionné dans : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.


Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace.

Histoire d'Eudoxe

Intrigué par le destin d'Ursace et d'Olimbre, un Astrologue demande à Silvandre de l'emmener auprès des chevaliers romains. Il examine horoscope, mains et visages, puis leur conseille de se rendre en Afrique. Ursace devra se déguiser en esclave et se mettre dans la suite d'Olimbre (II, 12, 882).


2
Ataulfe Présent dans : II, III
Première mention : II, 11, 740.

Personnage historique : Ataulphe selon le Larousse du XIXe siècle. Fauchet écrit : « Astulf cousin d'Alaric et frere de sa femme (f° 78 verso) qui espousa Placidie sœur d'Honorrius : pour l'amour de laquelle ce Roy fit beaucoup de choses en faveur des Romains » (f° 81 verso). « Astulf ne poursuyvit pas la guerrre comme son predecesseur Alaric, ayant esté tellement adoucy par la beauté de Placide sœur d'Honore, que ce Roy Got luy offrit de passer en Gaule, à fin d'en chasser les estrangers : comme de fait volontiers il s'y achemina » (Fauchet, p. 84).

Caractéristiques : « La pitié que le Roy eut [de Placidie] surmonta la cruauté de son naturel » (II, 11, 744), dit Adamas.

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.

Prince Wisigoth du sang d'Alaric, puis roi des Wisigoths.

Placidie

Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Séduit par Placidie, emmenée en otage après le sac de Rome, Ataulphe l'épouse (II, 11, 740). À la mort d'Alaric, Ataulphe est élu roi. Placidie le persuade de ne pas attaquer l'Empire romain. « Je te donne ta ville et ta patrie », répond-il (II, 11, 744). Le peuple, mécontent, le tue (II, 11, 744).


2
Ataulfe Présent dans : II, III
Première mention : III, 3, 61 recto.

Nommé dans : Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon racontée par Daphnide.


Daphnide raconte à Adamas :

Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon

La Cour d'Euric comprend plus de dames et de chevaliers que celle de tous ses prédécesseurs, y compris Ataulphe (III, 3, 61 recto).


3
Athanaric Présent dans : III
Première mention : III, 3, 59 verso.

Personnage historique : Grégoire de Tours et Frédegaire font d'Athanaric un ancêtre de Gondebaud (Plancher, pp. 455-456). Athanaric et Blesinde (Blisinde dans L'Astrée) sont les parents de Gaudisèle, roi des Bourguignons chez Guichenon (p. 13). Un autre Athanaric, roi des Goths au IVe siècle et violent ennemi de Rome, a beaucoup plus de place chez les historiens (Amédée Thierry, I, p. 537).

Caractéristique : Père de Gaudisèle.

Nommé dans la description de la galerie d'Adamas.

Vaganay écrit Athalaric
(III, 3, p. 82)
et Gaume l'imite (p. 140).

Le portrait d'Athanaric et celui de sa femme Blisinde figurent chez le druide bien que ces Bourguignons ne soient pas entrés en Gaule. Ils ont engendré Gaudisèle, premier roi des Bourguignons (III, 3, 59 verso).

Portraits ajoutés, car la description de la galerie est trois fois plus longue après l'édition de 1619.

3
Attalus Présent dans : II
Première mention : II, 11, 747.

Personnage historique : Flavius Attale. Préfet ou gouverneur de Rome qu'Alaric fait nommer empereur à la place d'Honorius (Fauchet, f° 77 verso). Il est arrêté par Constance. On l'attache devant le chariot de l'Empereur, on lui coupe la main qui a tenu le sceptre, puis on l'emprisonne (Fauchet, f° 82 verso).

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.


Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Voyant qu'Honorius n'a pas d'enfants, Attale veut se faire nommer empereur. Constance emprisonne le séditieux (II, 11, 747).


2
Attila Présent dans : I, II, III
Première mention :  I, 3, 63 verso.

Personnage historique : v. 393 - 453. Roi des Huns en 445, défait lors de la bataille des Champs Catalauniques en 451.

Caractéristique : « Ce fléau de Dieu », dit Guyemant cité par Léonide (I, 3, 63 verso).

Nommé dans : Histoire de Silvie, racontée par Léonide.


À Isoure, Léonide rapporte le récit fait par Guyemant :

 Histoire de Silvie

Le chevalier raconte à Amasis et à sa cour qu'il s'est battu avec les Francs contre Attila.


Aucun chevalier forézien ne s'est mesuré contre Attila, cet adversaire formidable.

1
Attila Présent dans : I, II, III
Première mention : II, 6, 328. Écrit aussi Attilla et Attile.

Personnage historique : Attila enfant a été longtemps otage à Rome (Caffin, p. 198). Attila aurait ravagé Lyon selon La Mure (I, p. 234).
Fauchet, la principale source d'Honoré d'Urfé, écrit : Attila est « surnommé Fleau de Dieu, pour les maux qu'il fit par tout où il passa, et vrayement nay pour renverser tout le monde sans dessus dessous » (p. 93). Il appelle Ætius « son ami et allié » (p. 93). Il attaque les Francs de Mérovée à Cologne (p. 94). Attila rencontre Saint Loup, évêque de Troyes, et lui dit Je suis le fleau de Dieu (p. 94). Orléans lui ouvre ses portes (p. 95). Singiban, roi des Alains, le trahit (p. 95). Lors de la bataille des Champs Catalauniques, Fauchet décrit la position des deux camps (p. 96-97), sans dire que les armées ennemies renfermaient des individus appartenant aux même tribus.
Ætius laisse Attila partir. « Ce trait sauva la vie au Roy Attile, aussi fut-il cause de la mort d'Aetie » (p. 99).
Attila « mourut d'un flux de sang, le jour de ces nopces » (Fauchet, p. 100).

Caractéristiques : « Cruel », disent Madonthe (II, 6, 328) et Ursace (II, 12, 827). Il se nomme lui-même « le fleau de Dieu » (II, 11, 748 ; II, 12, 805 ; II, 12, 826).

Nommé dans : Histoire de Damon et de Madonthe, racontée par Madonthe à Diane, Astrée, Phillis et Laonice ;
Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ;
Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Roi des Huns, frère de Bleda.


Histoire de Damon et de Madonthe

Le père de Madonthe est mort à la bataille des Champs Catalauniques. Le « cruel Attile » est défait (II, 6, 328).

Le portrait d'Attila, « ce fleau de Dieu », se trouve dans la galerie d'Adamas à côté du portrait d'Ætius (II, 11, 748).

Histoire d'Eudoxe

Attila menace Constantinople (II, 12, 803), ce qui retarde le départ d'Ursace pour l'Italie.

Marcien, élu Empereur de Constantinople, force Attila à retourner en Pannonie. Attila fait assassiner Bleda, son frère (II, 12, 804).

Attila se nomme lui-même « fleau de Dieu » (II, 12, 805). Il défait Valamir et Ardaric, puis attaque la Gaule. Ursace se trouve dans l'armée d'Ætius que Valentinien envoie contre Attila (II, 12, 805). Attila se tourne vers Constantinople, puis revient en Gaule secondé par Genséric, roi des Vandales (II, 12, 822).

Attila tente de séduire par des promesses Thierry, roi des Wisigoths, Gondioc, roi des Bourguignons, Mérovée, roi des Francs, et Singiban, roi des Alains (II, 12, 823). Ætius contrecarre la ruse d'Attila, et forme une coalition avec ces rois (II, 12, 824).

Avec cinq cents mille hommes, Attila attaque les Francs et assiège Orléans (II, 12, 825).

Les armées d'Attila et d'Ætius sont composées de guerriers qui appartiennent aux mêmes nations (II, 12, 825).

Les oracles annoncent à Attila qu'il perdrait la bataille à venir, mais que son principal ennemi mourrait. Pour qu'Ætius meure, Attila engage le combat (II, 12, 825). C'est la bataille des Champs Catalauniques.

Ursace ne nomme pas cette bataille fatidique. Il déclare même :
« Je pourrois bien vous particulariser tout ce qui s'y fit, car j'estois avec Ætius, aupres duquel je combatis ce jour-là. Mais je serois trop long, et cela ne serviroit de rien à nostre discours »
(II, 12, 826).

Attila défait se retire dans son camp qu'il entoure de chariots. Il fait empiler les selles au milieu du camp pour y mettre le feu si on l'attaquait (II, 12, 826).

Ursace voit Attila d'assez près pour juger sa « mine ». Il cite pourtant Priscus pour donner un long portrait du roi des Huns. Attila se donne « le titre de la terreur du Monde, et de Fleau de Dieu » (II, 12, 826). Il a « la teste grande, les yeux petits [...], la barbe claire, le nez enfoncé et la couleur brune » (II, 12, 826).

Silvandre répète ces informations devant le portrait d'Attila sans se référer au tableau.

Attila peut aussi se montrer doux, courtois et loyal (II, 12, 827).

Honorique, la sœur de Valentinien, entendant le rapport de Priscus, décide d'épouser Attila (II, 12, 827).

Le narrateur revient à la bataille des Champs Catalauniques. Une fois Attila défait, Ætius, au lieu de poursuivre son ennemi, s'occupe de diviser ses alliés. Il engage les princes Wisigoths à rentrer chez eux sans venger la mort de leur père en attaquant Attila (II, 12, 827). Sans les Wisigoths, la coalition est plus faible.

Ætius a eu tort de laisser la vie à Attila, juge l'Empereur Valentinien (II, 12, 828). Les ennemis d'Ætius l'accusent de trahison en soulignant sa conduite avec Attila (II, 12, 839). Valentinien fait tuer Ætius par ses eunuques (II, 12, 840).

Honorique envoie son portrait à Attila. Celui-ci, apprenant la mort d'Ætius attaque l'Italie. Il assiège Aquilée pendant trois ans, et prend plusieurs villes (II, 12, 841). Les habitants se réfugient dans des îles et forment Venise. Attila se rend à Rome. Valentinien lui accorde la main de sa sœur. Le soir des noces, en Pannonie, Attila meurt « outré de viande et de vin » (II, 12, 843).

Parce que le danger représenté par Attila n'est plus, Maxime ourdit l'assassinat de Valentinien (II, 12, 845).

Quand Valentinien meurt, Ursace conseille à sa veuve, Eudoxe, de demander l'aide de Genséric, roi des Vandales. Valentinien, rappelle-t-il, a fait la paix avec ce roi avant qu'Attila vienne en Italie (II, 12, 859).

Adamas expose dans sa galerie les armes d'Attila : « de Guelles à un Espervier à aisles estenduës, d'or membré et couronné d'argent » (II, 12, 886). (Voir Armoiries, Bara, p. 168).

2
Attila Présent dans : I, II, III

Première mention : III, 6, 261 recto. Écrit aussi Attile.

Personnage historique : C'est Saint Loup qui aurait dit au Roi : « Tu es le fléau de Dieu [...] mais Dieu brise, quand il lui plaît les instrumens de sa vengeance » (Amédée Thierry, III, p. 958).

Caractéristique : « Surnommé le fleau de Dieu » (III, 12, 507 recto).

Nommé  par Daphnide, Galathée, Amasis, et par le chevalier de Lindamor.

Ce roi des Huns aurait succédé à Stuffard.


Daphnide mentionne la mort de Thierry, Roi des Wisigoths, mort lors de la bataille des champs Catalauniques contre Attila (III, 6, 261 recto).

Galathée demande à Damon d'Aquitaine si Madonthe est la fille d'Armorant, capitaine tué lors de la bataille qui l'opposait à Attila (III, 6, 234 recto).

Amasis rappelle à Damon que son père était dans les armées des Wisigoths qui s'opposaient à Attila (III, 6, 261 recto).

Le chevalier de Lindamor explique que Mérovée a épousé « Methine fille de Stuffard Roy des Huns, et predecesseur d'Attile » (III, 12, 503 recto).

3
Auguste Présent dans : II
Première mention : II, 11, 737.

Personnage historique : ~63 - 14. Caius Octavius, fils adoptif de Jules César auquel il succède en ~27. « Octavian depuis nommé Auguste » (Fauchet, f° 20 verso).

Caractéristique : « Grand » (II, 11, 737), dit Adamas.

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ;
Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Premier empereur romain.


Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Adamas juge que Théodose est le plus grand empereur depuis Auguste (II, 11, 737).

Silvandre rapporte le récit d'Ursace :

Histoire d'Eudoxe

Isidore déclare que Valentinien est le plus grand empereur depuis Auguste.
Elle flatte alors Valentinien pour qu'il renonce à la violer (II, 12, 815).


Empereur idéal, Auguste est un modèle.
Dans ses Epistres, H. d'Urfé admire « ces Alexandres, ces Cesars, ces Augustes » (I, 21, p. 182).

Voir Galerie des portraits.
2
Augustin Présent dans : II
Première mention : II, 11, 761.

Personnage historique : 354 - 400. Aurelius Augustinus, évêque d'Hippone (Algérie) et Père de l'Église. Saint Augustin a vécu l'invasion des Vandales en Afrique. Il a laissé une œuvre considérable. Il a correspondu avec Boniface, gouverneur d'Afrique. Les Lettres de saint Augustin se trouvent dans ce site (17 octobre 2019). C'est dans la Cité de Dieu surtout qu'Augustin parle des malheurs de l'Empire romain.

Caractéristiques : « Bonté de ses mœurs [...] profonde doctrine », dit Adamas, le narrateur (II, 11, 761).

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.

Évêque d'Hippone durant l'invasion des Vandales.


Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Augustin est un « tres grand amy de Boniface » (II, 11, 761), gouverneur d'Afrique nommé par l'Empereur Honorius.

Voir un portrait dans ce site (20 avril 2015) et dans la Galerie des portraits. Voir un timbre commémoratif algérien dans ce site (20 avril 2015). Des légendes concernant Augustin sont rapportées dans ce site qui réunit des gravures anciennes (2 août 2018).

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Avite Présent dans : IV

Première mention : IV, 4, 692.

Personnage historique : L'histoire connaît deux Avitus qui ont été parents. Flavius ou Marcus Mœcilius, beau-père de Sidoine Apollinaire, mort en 456, et Sextus Alcimus Ecditius Avitus, évêque de Vienne en 490 (Larousse du XIXe siècle). Fauchet distingue mal l'Empereur Avitus, « natif d'Auvergne », qui « vivoit desordonnément » avant de devenir évêque (pp. 102-103), et le « bon et saint homme appellé Avit » qui intercède pour Sigismond auprès du roi des Francs (p. 148). Guichenon appelle le conseiller de Gondebaud « Avitus Abbé de Sainct Mesmin » (p. 14). Dom Plancher, plus versé dans l'histoire ecclésiale, présente l'évêque qui fait une brève apparition dans L'Astrée quand il écrit que Gondebaud « s'adressa plusieurs fois à S. Avit de Vienne qu'il estimoit beaucoup » (p. 44). Avit sort victorieux d'une confrontation avec un Arien en présence du Roi (p. 45), mais il ne réussit pas à obtenir que Gondebaud abandonne l'arianisme publiquement (p. 48). Favrod ajoute que ce Roi correspondait avec Avit et discutait avec lui des deux sujets qui divisaient catholiques et ariens, la Trinité et la nature du Christ (p. 366). Madame Malaspina explique que l'évêque de Vienne a intéressé les Français : le président de Thou achète des manuscrits d'Avit autour de 1582, des fragments de ses œuvres sont étudiés à Lyon en 1529 et publiés en 1611 (Avit, p. LXXXVII).
La correspondance d'Avit avec Sigismond renferme des maximes imagées frappantes : « Repoussez la discorde fortifiée de murailles » par exemple (Avit, p. 54).

Remarque sur le nom : Avit donne de « bons avis » (IV, 4, 694). D'Urfé ne méprise pas le calembour.

Nommé par Dorinde.


À Marcilly, Dorinde raconte son histoire aux dames lyonnaises (IV, 4, 638).


Avit revient de voyage avec Godomar. Il a été le gouverneur du jeune prince et de son frère, Sigismond. Il les a encouragés à cultiver l'affection fraternelle (IV, 4, 693). Il les a aussi poussés à aimer leur cousine, Clotilde, comme une sœur (IV, 4, 694).

L'Évêque présenté dans la quatrième partie de L'Astrée, conseiller de princes comme Augustin et Remi, s'occupe surtout des liens familiaux.

• Voir Galerie des portraits.
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Aymée Présente dans : I, III
Première mention : I, 8, 252 recto.

Nommée dans : Histoire de Hylas, racontée par Hylas.

Caractéristique : « Je suis telle que je dois estre », dit-elle à Hylas (I, 8, 254 recto).

Remarque sur le nom : « Aimée » est nommée comme elle doit l'être !

Relations

Hylas raconte aux bergers, à Diane et à Paris :

Histoire de Hylas

Cette jeune femme de dix-huit ou vingt ans est mariée avec un vieillard jaloux auquel elle veut rester fidèle. Aimée voyage avec sa belle-mère quand elle rencontre Hylas. Elle le repousse « froidement » (I, 8, 253 recto et 254 recto).

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Aymée Présente dans : I, III
Première mention : III, 7, 271 verso.

Nommée dans : Histoire de Cryseide et de Hylas racontée par Hylas.


Hylas rappelle au début de son récit qu'il a aimé Aimée (III, 7, 271 verso).

Cette antanaclase résume la biographie de celui qui a aimé aimer, reprenant la célèbre formule des Confessions de saint Augustin : amabam amare.

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Azahide Présent dans : I
Première mention : I, 8, 227 verso. Écrit aussi Azahyde.

Caractéristique : « Un homme tout de sang et de meurtre » et « infiniment avare », dit Silvandre (I, 8, 229 recto).

Nommé dans : Histoire de Silvandre, racontée par Silvandre.

Helvétien. Fils d'Abariel. Père d'une fille.


Histoire de Silvandre

Azahide dit à son père qu'il a eu un enfant en échange de quelques armes « de là le fleuve du Rhosne, hors la province Viennoise ». Les coupables avaient enlevé l'enfant « à plus de deux journees en ça » (I, 8, 228 recto).

Abariel, mécontent de son fils, fait de sa petite-fille son héritière à condition qu'elle épouse Silvandre. Azahide d'abord refuse (I, 8, 229 recto). Par avarice, il oblige ensuite sa fille (qui a quinze ans) à participer à la ruse qu'il a élaborée pour tuer Silvandre et faire croire qu'il s'agit d'un accident (I, 8, 229 verso).

La jeune fille dit à son grand-père qu'elle épousera Silvandre en secret pour ne pas contrarier Azahide, et que Silvandre entrera dans sa chambre par la fenêtre. Azahide compte couper la corde pour que le jeune homme tombe dans le lac.

La jeune fille, ayant pitié de Silvandre, le prévient. Il attache ses vêtements pleins de sable à la corde, et s'enfuit dans une barque (I, 8, 230 recto).

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