Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


NOTES

Troisième partie


510 recto III, 12, 510 recto. Nombreuses variantes textuelles dans cette section.
À mesme heure III, 4, 166 recto. Construction ambiguë. En même temps, elle a vu mourir celui qu'elle ne nomme pas et elle a vu le désir et l'espoir de bonheur prisonniers. Ils se trouvaient dans les yeux du défunt.
Absence Sur cette relation entre Amour et absence, voir aussi la deuxième partie η. La question a été discutée dans les Cours d'amour médiévales et elle a laissé des traces dans les proverbes : Cotgrave explique dans son Dictionarie : « Le cœur ne veut douloir ce que l'œil ne peut veoir. Prov. What the eye sees not, the heart rues not ». Loin des yeux, loin du cœur. L'Encyclopédie de Diderot traite des absents qui passent pour morts dans le cadre de l'analyse des probabilités.

Honoré d'Urfé prête à l'absence des effets contradictoires sur les sentiments. Silvandre surtout, son alter ego, sans l'ombre d'une hésitation, juxtapose un exposé sur l'absence tragique et un discours sur l'absence bénéfique. Une fois de plus, le jeune homme se plaît aux paradoxes, un genre littéraire lancé par Cicéron. Il faut « terrasser la commune opinion de la populace », explique Étienne Pasquier (p. 57), spécialiste de l'éloquence judiciaire.
- La présence augmente l'amour (III, 1, 8 verso), affirme ce Silvandre qui a déclaré auparavant  : « Il ne faut point douter que l'absence n'augmente l'Amour » (II, 1, 11), et que la présence augmente la haine (II, 1, 13). Cela ne l'empêche pas de considérer que les petits éloignements augmentent l'amour (III, 9, 395 verso). Ovide (p. 149) et Pétrarque (p. 182) soulignent que l'absence est bénéfique pour l'amour.
- L'absence diminue la haine, selon Damon d'Aquitaine (III, 1, 18 recto).
- L'absence est l'ennemie de l'amour, chante Alcidon (III, 3, 100 recto). Le chevalier n'a encore aucune raison de craindre l'infidélité de Daphnide ; il prévoit le futur.
Les deux autres hommes qui pensent que l'absence est l'ennemie de l'amour ne savent pas aimer. Il s'agit d'Halladin (III, 6, 247 verso) et d'Hylas (III, 7, 272 recto).
- Pour Criséide et Arimant (III, 7, 304 recto), l'éloignement de l'aimé est une mort.
- Dans le cœur de Diane, le romancier note que l'absence est sans influence sur son affection pour ses amies (III, 9, 370 verso). L'absence de Silvandre lui fait découvrir l'amour qu'elle lui porte (III, 11, 488 recto).
- L'absence augmente l'amour de Silviane pour Andrimarte (III, 12, 524 verso). Le chevalier, lui, juge l'absence inhumaine (III, 12, 530 verso).
- Comme l'absence embellit le souvenir, elle grandit la renommée (III, 4, 159 verso). Cette remarque d'Adamas sur la réputation de Daphnide n'est pas du tout un compliment.
Le Sireine η est l'hymne de l'absence dramatique. On y rencontre cependant le célèbre proverbe - « Qui loin est des yeux, l'est du cœur » (p. 185) - qui se trouve également dans L'Astrée (III, 7, 272 recto).
Les trois parties du Sireine (Le Despart, L'Absence et Le Retour) multiplient les réflexions sur divers aspects de la séparation des amants. La vue, le contraire de l'absence, accroît et le bien et le mal (p. 208). L'absence est dite, banalement, « l'effect du despart ». Elle s'avère quand même pour le héros « tout ce qui plus nous offence » (p. 56).
    « Qu'est-ce autre chose despartir,
    Sinon qu'une ame mespartir
    Pour souffrir deux morts inhumaines ? » (p. 69).
Pourtant, l'absence engendre l'oubli bienfaisant :
    « Amour n'a pas accoustumé
    Qu'en fin l'absence ne l'efface » (p. 185).
• Christophle de Beaujeu, le chantre de l'absence au XVIe siècle, voit l'absence, « cruelle divorce », comme une « maison d'obscurité » (Voir ce site, 3 octobre 2013).
Montemayor introduit une courte discussion sur l'absence au 4e livre de la Diane (pp. 192-193).
Equicola appelle l'amitié l'amour des absents (Livre 2, f° 102 recto) ; belle remarque que d'Urfé ne répète pas.
Abstraint III, 4, 149 recto. Il faut ici lire astraint, comme dans l'édition de 1621.
Acces III, 6, 256 recto. Il faut ici lire avis, comme dans l'édition de 1621.
Accident III, 4, 141 recto. Torrismond a condamné Lériane au bûcher dans l'histoire de Madonthe (II, 6, 411). Il est tué par un mire après le départ de la jeune fille (III, 6, 255 verso).
III, 11, 470 verso ; III, 11, 471 recto. Calidon a la cruauté de traiter la mutilation que Célidée s'est infligée comme un accident dont il ne se croit pas responsable. Sa mauvaise foi éclate quand il prétend ensuite avoir obéi au devoir en s'éloignant de la malheureuse.
Accompagnant III, 11, 450 recto. L'édition de 1621 saute une ligne. Il faut ici lire, comme en 1619, « et il sera bien-aise que toutes ces belles filles accompagnent ».
Accord III, 1, 25 verso. Solécisme. L'accord aurait dû se faire avec le mal puisque le romancier fait l'économie de celui de.
• Après avoir déclaré : « La raison veut que des choses qui sont de mesme nature, ou fort semblables, ne soient point trop separees, et qu'on les laisse demeurer ensemble » (p. 218), Vaugelas indique qu'il préfère que le verbe reste au singulier dans une instance : « Sa clemence et sa douceur estoit incomparable » (p. 218). Patru accepte le singulier ou le pluriel, mais note les cas où « l'esprit et l'oreille se portent se [sic] semble au pluriel plustost qu'au singulier. Si Titus ou Mevius étoient à Paris » (II, p. 641).
L'Astrée se conforme à l'usage décrit par Vaugelas et favorise le singulier après « mon dessein ny ma profession » (III, 2, 52 recto), « la fausseté et la dissimulation » (III, 4, 161 verso), la bonté et la courtoisie (III, 9, 402 verso), l'amour et la dévotion (III, 9, 407 recto), et même après « luy et elle » (III, 8, 333 recto) et « l'un et l'autre » (III, 12, 513 verso).
Même si les sujets ne se ressemblent pas, le verbe reste au singulier : III, 2, 28 recto ; III, 2, 56 recto ; III, 3, 58 verso ; III, 3, 113 recto ; III, 4, 155 recto ; III, 4, 160 recto ; III, 4, 169 verso ; III, 6, 222 verso ; III, 7, 325 verso ; III, 8, 342 verso ; III, 9, 369 verso, III, 11, 480 recto, etc.
La flexibilité de l'accord peut rendre le sens moins clair surtout lorsque les mots sont inversés : il faut relire la sixième strophe pour trouver le sujet de arrache et comprendre que le souvenir chasse le sentiment (III, 6, 249 recto).
• Mme Sancier-Chateau note avec indulgence que « D'Urfé choisit l'accord moderne » en mettant le verbe au pluriel (pp. 143-144). Dans la troisième partie, on rencontre plutôt la variante contraire. L'édition de 1621 met au singulier le verbe qui était au pluriel en 1619 : Silvandre et Philis nomment devient Silvandre et Philis nomme (III, 9, 390 verso) !
Accueil III, 2, 45 verso. La variante souligne que le druide, en toute connaissance de cause, tient à accueillir les bergères et leurs compagnons avant de saluer Daphnide. Il juge qu'il leur doit plus de considération.
Acquerir favorables III, 8, 338 recto. Pour se les acquérir favorables. Pour que les Dames accueillent Bellaris favorablement.
L'adjectif s'accorde avec Dames alors qu'il est utilisé comme adverbe. Brunot note que c'est un tour pratiqué par la Pléiade (« Nous courrons volontaires »), que Malherbe condamne (II, p. 466). Mme Sancier-Chateau ne relève pas cette tournure archaïque, et considère seulement le cas des adjectifs corrigés et transformés en adverbes (p. 201).
Acroupies III, 9, 368 recto. « Vous serez au fouyer une vieille accroupie ». C'est ainsi que Ronsard a dépeint la femme qui l'a rejeté quand elle était jeune (Sonnets pour Hélène, éd. Blanchemain, I, p. 340).
Action III, 1, 4 verso. Cette action en fait ne ressemble pas à la discrète Astrée, mais elle indique l'exaltation de la jeune fille, et elle annonce les scènes de grande intimité qui vont suivre.
Adjoustee III, 5, 177 recto. Il faut ici lire adjustée, comme dans l'édition de 1621.
Admiration III, 5, 201 recto. L'admiration mène à Dieu. « L'homme, dit Trismegiste à son fils, Tacius, a esté fait contemplateur de l'œuvre Divine, afin que l'admirant il en recogneust l'autheur » (Epistres morales, III, 2, p. 363).
Adore III, 6, 219 verso. L'inversion rend le vers obscur. Le châtiment de l'homme, c'est d'adorer ses ennemis, en l'occurrence les femmes.
Adorer III, 11, 452 recto. Hyperbole qui peut surprendre. Richelet signale que ce verbe peut signifier simplement « Reverer, honorer d'une maniere plaine de respect et d'estime ».
Adrimant III, Tables. Il faut ici lire Arimant comme dans l'édition de 1621.
Advenir III, 9, 383 recto. En 1619 et en 1621, le titre de cet accord est imprimé en italique, non l'entrée en matière qui le suit. Les italiques commencent avec les Conditions, après « Premierement ».
Affection III, 9, 370 verso. D'Urfé a déjà raconté (avec un sourire) les effusions de ces nymphes lorsqu'elles se rencontrent (II, 10, 649-650).
III, 10, 424 verso. L'affection de laquelle elle parloit : archaïsmes juxtaposés. Il faut comprendre : la passion avec laquelle elle parlait.
Aider III, 1, 16 verso ; III, 2, 43 recto ; III, 3, 79 recto.
L'adage se trouve aussi dans la deuxième partie η.
Aimant III, 1, 10 recto. L'image se retrouve dans la première η et la deuxième η partie.
Ainsi disoit III, 4, 157 recto ; III, 4, 168 recto. Formule poétique. Voir Notes 2 η.
Aisles III, 8, 349 recto. Allusion à Mercure. Bellaris, protecteur habile d'Arimant, comme Mercure, s'est fait Sosie pour seconder son maître (Henein, p. 256).
III, 9, 403 recto. Métaphore de la vitesse.
Ajouster foy III, 9, 381 verso. Succession de négations : il ne faut pas croire Hylas quand il dit du mal de son rival.
Alizian III, 3, 107 recto. Il faut ici lire Alizan, comme dans l'édition de 1621.
Allégorie III, 4, 161 verso. « Figure qui consiste à dire une chose et à en signifier une autre » (Richelet). L'oracle a nommé la fontaine η au lieu de recommander patience et espérance.
Alleguée III, 4, 165 recto. Construction particulièrement maladroite. Alcidon répète qu'à la mort d'Euric il a laissé Clarinte parce qu'il n'aimait que Daphnide.
Alloit III, 7, 302 verso. Il faut ici lire falloit, en 1619 et en 1621.
Alors III, 11, 475 verso. Il faut ici lire allons, comme dans l'édition de 1621.
Amant III, 12, 523 recto. Le narrateur intervient à la première personne pour raconter ce qu'il ne veut pas décrire (inutile, impossible) et qu'il n'a probablement pas vu !
Ambition III, L'Autheur à la rivière ; III, 3, 103 recto ; III, 4, 127 verso.
Dans le premier livre des Epistres morales, l'épître 21 est consacrée à ce « perpetuel bourreau », ce « vase percé des Danaides » (p. 181). Mais l'ambition peut être aussi « un des plus grands esguillons dont la vertu nous incite » (p. 183) et « un desir de perfection » (p. 187). D'Urfé s'écarte ici de la pensée d'Equicola, parce que celui-ci ne trouve aucune excuse aux ambitieux et les compare à Sisyphe (Livre 2, f° 93 recto).
- III, 4, 125 verso. Si Euric n'est poussé que par l'ambition, la guerre qu'il mène n'a rien d'admirable.
- III, 4, 163 recto. Ceste sacree Ambition, dit Alcidon, pour décrire les sentiments de Daphnide qu'il condamne. L'adjectif est-il ironique ? « [Sacré] se dit, par antiphrase, de ce qui, étant sacré de sa nature, est détourné à une mauvaise fin » (Littré).
Âme III, 4, 159 verso. Le druide ne parle que des amours d'Euric !
Ame raisonnable III, 1, 26 recto. « Si l'ame qui est la forme de l'homme venoit à vestir le corps d'une Brute, elle rendroit ceste Brute un homme, puisque la forme donne l'estre » (Epistres morales, III, 5, p. 414).
Amie de III, 9, 395 verso. Il faut ici lire amie d'une autre, comme dans l'édition de 1621. Amie d'Astrée, en 1619, renvoie simplement à une bergère. Amie d'une autre Astrée, en 1621, évoque la déesse de la Justice.
Amour bon III, 9, 397 verso. Phillis croit certainement que « l'Amour est de soy-mesme bon », mais elle ne l'a pas dit aussi clairement, et elle ne l'a pas dit en présence de Silvandre. Pour elle, « Ce n'est pas faute que d'aimer » (I, 6, 157 verso), être jaloux ce n'est pas « bien aymer » (II, 1, 22), aimer signifie désobéir si c'est nécessaire (III, 5, 189 recto).
Amour défendu III, 3, 65 verso. Même remarque dans la première partie η et dans la deuxième η.
Amour desdaignee III, 4, 125 verso. Selon l'adage, une femme dédaignée est plus à craindre que toutes les furies de l'enfer.
Amour du bon III, 9, 397 verso. Ces réflexions viennent essentiellement d'Equicola. Le moraliste considère beau et bon comme des « vocables equivoques » (Livre 2, f° 139 verso), car la beauté « est reputée par Platon un resplandissant éclair du souverain bien » (Livre 2, f° 139 recto et verso). Amour est « le desir du bien, lequel nous voudrions toujours avoir, et que tousjours il fust avec nous » (Livre 1, f° 76 verso). Le philosophe « amoureux a l'ame grosse et enceinte de prudence, à bon droict appellée beauté, pour estre toute chose belle, bonne » (Livre 2, f° 78 recto).
Amour du cœur III, 4, 127 recto. Quelle est la position du romancier sur cette question délicate ? Dans la deuxième partie, Eudoxe, épouse d'un Empereur, a freiné les élans d'Ursace (II, 12, 790). Elle distingue elle aussi raison d'État et amour. Curieusement, d'Urfé n'analyse pas les sentiments de l'homme qui se trouverait dans dans une situation similaire.
Amour et amitié Voir Amour et amitié dans la deuxième partie η. Il se peut qu'Honoré d'Urfé ait préféré annoncer dans le titre de son roman « l'honneste amitié » pour se distinguer de son frère, Anne η, qui avait composé des « Sonnets de l'honneste amour ».
Equicola, qui sert souvent de maître à penser à d'Urfé quand il s'agit de sentiments, distingue amour et amitié, car « aymer et estre amy [sont] choses differentes » (Table, n. p.). « Quiconque ayme n'est pas tousjours amy » (Livre 2, f° 102 recto). Equicola rappelle que Sénèque traite l'amour de « folle amitié » (Livre 3, f° 150 verso). Il reconnaît pourtant « que l'amour entre et s'insinue souz le pretexte et nom d'amitié » (Livre 5, f° 276 recto). François de Sales aussi se penche sur les dangers d'une certaine amitié dans L'Introduction à la vie dévote : « L'amitié est le plus dangereux amour de tous » (III, ch. 17 et suivants).
• Dans la troisième partie de L'Astrée, il arrive souvent que amour et amitié soient confondus. Exemples : III, 1, 5 recto ; III, 3, 63 verso ; III, 4, 168 recto ; III, 4, 168 verso ; III, 9, 343 recto ; III, 9, 375 verso ; III, 10, 440 verso ; III, 12, 516 verso. Des personnages qui auparavant distinguaient les deux sentiments maintenant ne le font plus : Thamire (III, 11, 455 recto, III, 11, 455 verso) ; Célidée (III, 11, 455 recto).
- Aimer passionnément, c'est éprouver de l'amitié (III, 1, 9 recto).
- Dans le récit voilé du passé d'Alexis une variante remplace affection par amitié (III, 5, 210 verso), alors qu'il s'agit d'amour.
Alexis souhaite couper l'amitié en deux pour donner une moitié aux femmes et une autre aux hommes (III, 5, 213 recto).
- Amour et amitié se succèdent. Amour ne s'arrête pas à l'amitié (III, 12, 514 verso). Cacher l'amour « sous le nom de l'amitié » devient une « ruse assez ordinaire » (III, 4, 132 verso).
• Les deux sentiments sont opposés par des personnages qui se fourvoient :
Paris
(III, 5, 199 recto), enfant trouvé qui ne sait pas que c'est sa sœur qui lui offre son amitié et non son amour. 
Halladin (III, 6, 247 recto), jeune écuyer qui juge que « l'amour est plus glorieux » que l'amitié, c'est-à-dire qu'il est lié à l'estime.
Amour et désir III, 2, 34 recto. Silvandre cite et discute une réflexion d'Equicola : « On ne peut doncques nier qu'amour ne soit un desir, pource qu'il est necessaire qu'amour appete la chose, de laquelle il est amour » (Livre 2, f° 76 verso).
Amour et justice III, 2, 36 verso. Amour et justice ne sont pas naturellement liés η. Chez Platon aussi, Amour est à la fois juste et cause d'injustice. D'une part, « chacun se soumet à lui volontairement, et tout accord conclu librement et de gré à gré, les lois, reines de l'état, le déclarent juste » (Le Banquet, 196c). Mais d'autre part, « l'amour est la cause ordinaire de toutes nos erreurs » (Les Lois, V, 265).
• L'expression « justice d'amour » est le sous-titre de la plus célèbre des pastorales dramatiques d'Alexandre Hardy, Alphée ou la justice d'amour (1606). La métamorphose d'Alphée en fontaine (Ovide, V, 572-641) sert de vague prétexte à l'aventure d'une bergère nommée Alphée séparée de son Daphnis par une magicienne amoureuse et jalouse. L'Histoire de Damon et de Fortune suit le même schéma, mais remplace les métamorphoses par des morts. Parmi les nombreux personnages de la pastorale dramatique de Hardy figure un satyre qui n'a pas d'homologue dans L'Astrée, mais qui a pu inspirer le satyre de La Sylvanire. Dans la pièce de Hardy, parce que « la verité peut naître du mensonge » (p. 493), au dénouement, un Cupidon compatissant apparaît, ressuscite et réunit les victimes métamorphosées. Il marie même la magicienne repentante à un vieillard « encore vigoureux » (p. 528), et recommande au satyre de se trouver une égale :
     « Je veux, Bergers, que chez vous, ma justice,
     Pareil orage, en calme convertisse » (p. 526).
Nous voilà très loin des subtilités de la justice dans les histoires d'amour astréennes ...
Amour et science III, 3, 93 recto ; III, 5, 196 verso ; III, 9, 388 verso ; III, 9, 397 verso ; III, 9, 407 recto ; III, 10, 409 verso ; III, 10, 412 recto ; III, 10, 417 verso ; III, 12, 515 verso.
Savoir que c'est d'aimer ... Cette expression qui démontre une vision rationnelle de l'amour revient dans les trois parties du roman (Voir Amour). Les humanistes néo-platoniciens η s'attachant aux définitions et descriptions de l'amour fondent une véritable science. Dans le Banquet de Platon, Diotime enseigne ce que c'est que l'amour, et Socrate reconnaît qu'il « fai[t] profession de ne savoir que l'amour » (177e, p. 37).
• Dans les Tables du livre consacré à « la nature d'Amour », Equicola η (ou/et son traducteur, Gabriel Chappuys η) répète plusieurs fois « que c'est » ou « quel est » l'amour. Il n'insiste pourtant pas sur la science ou le savoir qu'il faudrait acquérir pour bien aimer (Voir par exemple « Vray amant quel », Livre 4, f° 206 recto). Honoré d'Urfé, peut-être parce que c'est un roman qu'il écrit, juge nécessaire de souligner l'aspect didactique.
- III, 5, 182 recto. L'apprentissage est nécessaire. Voir la première et la deuxième partie η. Voir Amour.
Amours d'Hylas III, 2, 51 recto. Effectivement, Hylas était passé de Carlis à Stilliane avant de quitter sa patrie.
Dans ce brillant raccourci humoristique de ses amours, Hylas se montre cruel, et ses maîtresses curieusement naïves. Elles plaisantent évidemment en interrogeant l'inconstant. Les auditeurs, par leurs rires, dictent sa réaction au lecteur dérouté par ces aventures réduites à leur plus simple expression et rapportées dans le désordre.
Amy III, 9, 372 recto. Il s'agit de Noé sauvé du déluge. C'est avec lui que Dieu établit une alliance (Genèse 6:8). Noé est un ancêtre de Dis, pensent les Gaulois (César, VI, 6, 18). Dis est venu en Gaule par l'océan, lisait-on dans la deuxième partie (II, 8, 508).
Ancienne III, 7, 278 verso. Ici et dans la toute première phrase du roman (I, 1, 1 recto), la ville de Lyon est qualifiée d'ancienne. D'Urfé veut-il rappeler la distance qui sépare le pays de L'Astrée de la métropole moderne ? Veut-il évoquer seulement le Vieux Lyon pour l'éloigner de la ville que connaissent ses lecteurs ? L'adjectif ancien avait un sens oublié aujourd'hui.
• Arbres et rochers peuvent être dits vieux dans le roman (I, 4, 104 recto), les bâtiments peuvent être anciens (II, 3, 142), mais non les pays et les villes. Dans la phrase « les anciennes provinces des Authunois » (I, 8, 226 recto), les provinces appartenaient anciennement aux Authunois.
Andrenie III, 12, 538 recto. Il faut ici lire Andrenic, comme dans l'édition de 1621.
Androgyne III, 12, 531 recto. Mme Villemur rappelle que la fable a été lue « dans une perspective de revalorisation du mariage » (p. 250). Elle voit dans l'Éternelle jeunesse, une fresque de Rosso à Fontainebleau, une image de l'androgyne (Voir ce site, 18 avril 2014). Elle analyse aussi « Figure de mariage », une gravure dans l'Imagination poétique de Barthélemy Aneau (1510 - 1561), comme une figure syncrétique de l'Androgyne de Platon, l'Hermaphrodite d'Ovide et l'Adam biblique (p. 352). (Voir ce site, 30 janvier 2020).
• Plus vulgaire, le berger extravagant demande à sa dulcinée : « N'y a t'il pas moyen que nous facions ensemble l'Androgine ? » (Sorel, p. 169).
• Voir Androgine.
Animaux III, 9, 399 recto. Dans l'édition de 1619, les deux premiers noms de femelles (génisse, colombe) appellent le nom de leur mâle (taureau, pigeon).
• Le discours de Silvandre expose ce que L. Horowitz appelle « a polyvalent sexuality » (p. 110). Il s'inspire en grande partie de L'Aminte du Tasse (Banti, pp. 28-29). C'est une convention littéraire - au moins depuis le Bestiaire d'amour de Fournival (XIIIe siècle), souligne Fauchet (p. 146).

Honoré d'Urfé nomme fréquemment des animaux dans son roman, et leur donne une fonction ou une connotation que les dictionnaires du temps reconnaissent. Ici, il leur attribue un comportement systématiquement hétérosexuel. La source de cette opinion est probablement Platon. D'Urfé a pourtant aussi lu dans Pline : « Les animaux sont susceptibles d'amitié et d'affection » (X, 95). Pline juge asexués, la salamandre, l'anguille, l'huître et les coquillages (X, 87). Il rapporte aussi qu'une perdrix mâle peut servir de femelle (X, 51). Chez Brantôme, c'est la belette qui serait homosexuelle (p. 195) ; chez Montaigne, certains mâles (II, p. 139). C'est seulement au XXe siècle que l'homosexualité animale a été généralement admise. « On compte désormais plus de 1 000 espèces d'animaux chez qui des comportements homosexuels ont été observés. Au point où, à Oslo, en Norvège, un musée leur consacre actuellement (novembre 2006) une exposition » (Agence Science-Presse, 10 décembre 2011).
Appaisions III, 6, 230 verso. La Bible recommande souvent d'apaiser la colère de Dieu. « La fureur du roi est un messager de mort, Et un homme sage doit l'apaiser » (Proverbes 16:14).
Apparences III, 10, 440 verso. Reproche fait à Amidor (I, 6, 182 verso), mais non à Hylas qui pourrait bien être vantard !
Appartiennent III, 10, 445 verso. Les liens familiaux ont une grande importance pour Léonide. Il s'agit d'un orgueil de caste probablement, comme le montre sa toute première conversation avec Galathée (I, 2, 24 verso).
Appartinst III, 10, 430 recto. Céladon juge-t-il qu'il a des droits sur Astrée ? Le berger est surtout curieux. « Il changea deux ou trois fois de couleur » quand il vit la jeune fille nue dans le temple de Vénus (I, 4, 89 verso).
Appeller vie III, 7, 312 verso. La formule était déjà dans la bouche de Palémon (II, 9, 573) et de Calidon (II, 11, 688) par exemple.
III, 12, 503 verso. Être estimé mort étant loin de l'aimée est une autre façon de dire la même chose !
Apprendre III, 12, 541 recto. Il faut ici lire appendre, dans l'édition de 1619 et dans l'édition de 1621.
Aprends III, 4, 167 recto. Il faut ici lire appends, comme dans l'édition de 1621.
Apres luy III, 7, 284 verso. Belle et invraisemblable longévité ! Honorius est mort en 423 et Valentinien en 455. D'Urfé désire relier les récits qu'il intercale dans le roman.
Apris III, 6, 256 verso. Le romancier s'ingénie à rappeler l'histoire de Rome rapportée dans la deuxième partie. Damon d'Aquitaine n'appartient pourtant qu'à la fiction.
Araignée III, 8, 340 recto. Pline écrit que l'araignée a soif ; en absorbant l'humidité elle augmente la sécheresse (XI, 41). Le Dr Cabanès cite un texte de 1572 dont l'auteur rapporte les bénéfices de l'araignée : « Sa toile estanche le sang et garde d'inflammation les playes superficielles » (p. 105).
Armonicque III, 12, 524 recto. Il faut ici lire Armorique, comme dans l'édition de 1621.
Arres III, 10, 442 recto. Il faut ici lire erres, comme dans l'édition de 1621.
Arrester III, 4, 129 verso. Métaphore de l'inconstance. Des vers d'Hylas illustrent ce phénomène :
   « La riviere qui court, et passe en divers lieux,
    Contente beaucoup plus que non pas une eau morte »
(III, 5, 176 verso).
Arriere III, 3, 74 verso. Il faut ici lire en arrière, comme dans l'édition de 1621.
Artifice III, 4, 132 verso. Cette aventure acquiert un statut d'histoire intercalée indépendante après l'édition de 1619.
Aspre III, 12, 499 verso. Astrée et ses compagnons ont aussi trouvé pénible l'« aspre montée » (III, 2, 44 verso) qui mène à la demeure du druide.
Assayé III, 7, 275 recto. Il faut ici lire essayé, comme dans l'édition de 1621.
Assemblée III, 11, 452 recto. Nous n'avons pas vu les bergers s'entretenir au sujet de leurs visiteurs.
Asseurance III, 12, 552 recto. L'expression suggère que l'audace seule pourrait conduire à une solution. Comme dans la première partie (I, 12, 406 verso) et la deuxième η, la dernière phrase renferme un bonheur éventuel (bien, joie, contentement) qui dépend d'une connaissance, puis d'une reconnaissance et enfin d'une assurance (Henein, pp. 17-18).
Astranger III, 11, 482 verso. Il faut ici lire estranger, comme dans l'édition de 1621.
Astre III, 5, 211 verso. Ce « mauvais astre » qui fait le malheur d'Alexis a pour nom Astrée. Parce qu'il refuse de blâmer la bergère, le héros force le lecteur à le faire.
Attaint III, 9, 375 recto. Dans toutes les éditions, il faudrait ici lire attainte ... mais alors, le vers serait boiteux à moins d'élider jusques. Calligraphie, prosodie et contenu sont également « assez difficile(s) ».
Attendant III, 2, 56 verso. Il faut ici lire cependant, comme dans l'édition de 1621.
Attendants III, 9, 369 verso. Ils sont attendants. L'ancienne langue acceptait le participe présent juxtaposé à un auxiliaire à l'indicatif présent. Ce participe s'accordait comme le participe passé (Sancier-Chateau, p. 188). Cependant, il arrive que l'édition de 1619 donne la forme moderne (mes yeux recognoisant le soleil) et l'édition de 1621 la forme archaïque (recognoissans) (III, 10, 448 recto). En 1647, Patru juge que les participes présents au féminin sont « très-languissants, et choquent ou lassent l'oreille » (II, p. 646).
• Voir aussi Bouïllante η, Estoit attendant η, Trainantes η.
Au subject III, 10, 441 verso. Il faut ici lire avec subject, comme dans l'édition de 1621.
Augmentant III, 7, 293 verso. Adamas a dit le contraire dans la première partie (I, 9, 273 verso), et Lériane l'a imité dans la deuxième η. Dans la troisième partie, d'Urfé, moins rigoriste, se rapproche d'Equicola qui affirme : « Un seul et petit instant d'heur sert et est de plus grande efficace que mille heures et un long espace de temps du malheur » (Livre 3, f° 147 verso).
Augure III, 5, 186 recto. Il faut par conséquence s'attendre à un dénouement heureux. Voir Cheute η.
Auparavant III, 12, 516 recto. Le romancier souligne les étapes des amours enfantines.
Auquel III, 6, 224 recto. Au cri des nymphes, il tourne la tête.
Aussi III, 5, 172 recto. Il faut ici lire ainsi, comme dans l'édition de 1621.
Autant plus III, 9, 387 verso. Les bergers apprennent à leurs visiteurs comment reconnaître les paroles et les actions de l'amour.
Autant que III, 10, 423 recto. Faut-il comprendre : Elle est aussi glorieuse que n'importe quelle bergère ? Il semble pourtant que Diane soit plus orgueilleuse que ses compagnes.
Autre - III, 10, 422 verso. En 1619, trois points de suspension soulignent l'interruption.
- III, 11, 477 recto. Il faut ici lire une autre, dans les deux éditions.
Autre estrangere III, 2, 38 verso. Il s'agit de Carlis.
Autrefois III, 2, 33 verso. Être dans le cœur. Phillis pense peut-être au jugement rendu par Silvandre : Amour « doit suivre le sujet qui luy a donné naissance » (I, 7, 218 verso).
III, 2, 33 verso. Vivre où on aime. Silvandre a déclaré : « Si vous disiez qu'en aymant Diane, je me transforme en elle, vous diriez fort bien » (II, 6, 416).
III, 5, 181 verso. Hylas force Silvandre à reconnaître qu'il utilise des métaphores hyperboliques quand il décrit son amour pour Diane.
Autres III, 5, 173 recto. Le pronom remplace choses rares. Construction maladroite.
Autres pensees III, 6, 228 verso. Il est intéressant que Cléontine parle du mal fait à Calidon, et non à sa nièce ! Il est curieux que la druide et la nymphe connaissent si bien la vie privée des bergers.
Avec elles III, 10, 437 verso. Il faut ici lire elle, comme dans l'édition de 1621. Le pronom remplace Alexis.
Aventure - III, 3, 98 verso. Dans sa définition de Adventure, Furetière déclare : « On n'estime dans les Romans que les adventures extraordinaires ». Il donne comme exemple Don Quichotte, les anciens Paladins, et l'Amadis « tout plein d'adventures perilleuses, surprenantes, enchantées ».
Malgré son fondement véritable, l'Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon emprunte les voiles du roman de chevalerie. Le mot aventure y revient une vingtaine de fois.
- III, 6, 225 verso. Il s'agit des propriétés de la fontaine de la Vérité d'amour η.
Aventure de la parfaite amour III, 3, 83 verso ; III, 3, 119 recto. L'expression apparaît dans la première (I, 6, 180 recto) et dans la deuxième partie (II, 9, 590 ; II, 12, 798). Elle rappelle l'honnête Amitié annoncée par le sous-titre de L'Astrée. Elle évoque le sous-titre des Éthiopiques (Du vrai et du parfait amour). Elle reprend surtout la thématique de la fine amour des romans courtois.
Aveugle affection III, 12, 495 verso. Non seulement Amour est une déité aveugle (II, 6, 348), mais encore Madonthe, « amoureuse d'un visage armé » (II, 6, 413), ne sait rien du Chevalier du Tigre.
Avez tant III, 1, 16 verso. Il faut ici lire avez été tant, comme dans l'édition de 1621.
Avoit III, 12, 523 recto. Il faut ici lire avoit receu, comme dans l'édition de 1621.
Avoit dit III, 11, 487 recto. Paris doit à Silvandre ses connaissances en théologie ! Tautatès et Amour sont combinés (III, 10, 414 recto).
Avoit prié III, 1, 22 verso. La Bergère a fait cette requête après la cérémonie du vain tombeau (II, 8, 541).
Avoit pris III, 1, 14 recto. Paris tombe amoureux de Diane dès qu'il la voit. Il décide de s'habiller en berger « pour estre familierement aupres d'elle » (I, 8, 233 verso) quand il lui rend visite. Ce déguisement par courtoisie aurait dû permettre au personnage de découvrir son identité ; il va au contraire faire peser sur lui l'ombre de l'inceste (Henein, p. 180).
Avoit veu III, 9, 369 recto ; III, 11, 480 verso. Galathée a vu Céladon travesti dans la première partie (I, 12, 381 recto). Adamas ignore qu'Astrée aussi a vu « Celadon vestu en fille », et devenu « la dissimulee Orithie » (I, 4, 91 recto). Au lecteur de noter le lien !
Ay III, 1, 8 recto. Le deuxième ay ajouté en 1621 est une erreur.
Baiser III, 5, 175 verso. S'agit-il d'un geste de civilité ? Silvandre est le seul à le faire.
III, 9, 408 recto. Dans la première partie, Astrée a reconnu que le baiser de Céladon « n'estoit point un baiser de fille » (I, 4, 91 recto). Diane, elle, était plus naïve quand elle a subi les travestissements de son entourage : « Je pensois que tous les hommes fussent comme Filidas » (I, 6, 188 recto). Le baiser de Filandre l'aurait étonnée si elle avait su qu'il venait d'un jeune homme (I, 6, 177 verso), dit-elle.
Baiserent III, 2, 46 recto. Cette scène a inspiré gravures et tapisseries. Voir par exemple ce site (10 juin 2013).
Barbare III, 8, 342 verso. Il s'agit du gardien (« celui qui nous avait en garde ») désigné par Bellimart.
Beauté - III, 5, 204 recto. Toute beauté signifie « seulement la beauté ».
- III, 7, 276 verso. Hylas n'a pas tort : Léonide se venge des remarques désobligeantes de Polémas sur sa beauté (I, 5, 136 verso).
Belle III, 11, 465 verso. « Leonide jura ne l'avoir jamais veuë si belle ». Cette phrase est supprimée dans l'édition de 1621. Dans la deuxième partie, c'était une formule hyperbolique probablement ironique (II, 10, 649).
Belle et si belle III, 9, 393 recto. Cette figure de redoublement et d'insistance est plus courante avec bien et bon dans L'Astrée.
Bellimart III, 8, 341 verso. Ce personnage s'appelait Belliman en 1619.
Bellonesus III, 3, 58 verso. Il faut ici lire Belovese.
Berger - III, 6, 234 verso. Il faut ici lire Chevalier, comme dans l'édition de 1619.
- III, 11, 465 recto. Ce berger qui dort est Endymion.
Bergere(s) III, 1, 11 recto. Il faut ici lire Bergeres, comme dans l'édition de 1621.
III, 2, 46 recto. Il faut ici lire Bergeres, comme dans l'édition de 1619.
III, 5, 184 recto. Il faut ici lire bergers, comme dans l'édition de 1621. C'est un groupe d'hommes qui s'est rendu précédemment chez le druide (II, 11, 674).
- III, 9, 392 recto. Il faut ici lire Bergers, comme dans l'édition de 1621.
- III, 9, 392 verso. Il faut ici lire Bergers, comme dans l'édition de 1619.
- III, 10, 409 recto. Il faut ici lire berger, comme dans l'édition de 1621.
- III, 10, 425 verso. Dans les éditions de 1619, 1620 et 1621, on lit « bergers déguisez en Egyptiennes ». Vaganay pourtant donne « bergeres déguisez en Egyptiennes » (III, p. 542). Cette coquille malencontreuse a une conséquence : Mme Lallemand attribue les vers chantés alors à des femmes (p. 179, note 29), alors qu'il s'agit de l'un des rares cas de poèmes non-dialogués qui soient à la fois masculins et féminins.
Bergeres III, 5, 190 recto. Et c'est la rivale de Silvandre, celle qui participe à la gageure η, qui parle !
Bergers III, 9, 369 verso ; III, 10, 436 recto. Il faut ici lire bergeres, comme dans l'édition de 1621.
III, 10, 437 verso. Il faut ici lire bergères dans l'édition de 1619 et dans celle de 1621.
Bestial III, 11, 452 recto. Il faut ici lire bestail, comme dans l'édition de 1621.
Bien absent III, 5, 196 recto. Vaganay donne ici « du mal absent » (III, p. 254).
Bienfaicts III, 8, 341 verso. Les Wisigoths sont notoires pour leur ingratitude : Peuples « infidèles dans leurs traités » (Procope, I, 2).
Bissin III, 11, 460 verso. Il s'agit du roi Basin.
Blasme - III, 3, 89 verso (Voir aussi faute, III, 3, 94 verso).
Dans la première partie, d'Urfé a rappelé que la femme de César ne doit pas même être blâmée (I, 3, 52 recto). « Ce n'est pas assez que la femme de Cesar soit chaste, il ne faut pas seulement qu'elle soit soupçonnée » (Furetière, Article Soupçonné).
Céladon refuse d'entendre blâmer Astrée (III, 5, 211 verso ; II, 2, 121). La sixième des Lois d'Amour stipule :
    « [...] si devant luy par desdain,
    D'un mesdisant elle est blasmee :
    Qu'il meure ou la venge soudain » (II, 5, 285).
Sireine également refuse qu'on fasse un reproche à sa Diane :
    « De mon malheur cét erreur naist,
    Non de deffaut qui soit en elle »
(Le Sireine, p. 121).
- III, 7, 277 recto. Rappel de III, 2, 28 verso : les hommes ne doivent pas entrer dans le temple à certaines heures. Dans la première partie, Céladon et Hylas désobéissent (Henein, pp. 272-279). Dans la troisième, aucun homme n'enfreint le règlement. Cependant, les justifications de l'interdiction sont plus favorables aux hommes qu'aux femmes !
• C'est aux femmes que l'entrée d'un certain temple était interdite d'après Strabon. Equicola explique que Vénus « institua et ordonna l’art de putain, à fin que les femmes gagnassent lascivement en public. Strabon dit qu’en ces quartiers là, se trouve un temple de Venus auquel les femmes ne pouvoient pas entrer » (Livre 2, f° 109 recto).
Blessures III, 12, 512 verso. Cet oxymoron pétrarquiste éminemment baroque est une image qu'on rencontre aussi dans les prières liturgiques.
Bois III, 12, 494 verso. Pour la première fois, le Forez est traité de bois dangereux ou effroyables ! C'est l'œuvre de Polémas.
Bonheur - III, 4, 170 recto. Cette popularité est attribuée à Alcidon, non à Daphnide. Soulignons que d'Urfé raconte l'histoire du vivant du Duc de Bellegarde.
- III, 6, 258 recto. Optimisme de Galathée et indice de bon augure ! L'oracle, cependant, n'a pas prédit le bonheur à Damon.
Bons tesmoignages III, 5, 182 verso. Ironie de d'Urfé qui se moque d'Hylas et de tous ceux que le travestissement d'Alexis trompe ! En effet, pour le romancier, la vue ne peut pas apporter un témoignage fiable (Henein, pp. 63-69).
Boüillante III, 5, 177 recto. Ce participe présent (dont le sujet est qui) utilisé comme adjectif féminin (pour s'opposer à glacée) contredit l'une des remarques de Mme Sancier-Chateau : « Dès 1607 la forme [en ant] est considérée par H. d'Urfé comme invariable au féminin » (p. 182). Les accords fautifs seraient le fait des typographes η (p. 186). Ils sont pourtant assez nombreux : rougissantes (I, 2, 26 verso), approchantes (II, 3, 162 ; III, 3, 72 recto), ressemblante (III, 11, 472 verso), etc. Voir Attendans η.

• Sur le chaud et le froid, voir Froideur η.
Bouscher III, 9, 380 recto. Parce qu'on représente Amour aveugle, Equicola énumère les opinions de multiples penseurs de l'Antiquité sur cette question (Livre 1, f° 32 recto sq.). Il reconnaît que l'amour aveugle le jugement (Livre 2, f° 118 recto) ; ce qui ne l'empêche pas de conclure : « Nous ne doutons pas que les yeux ne soyent la guide de nostre amour » (Livre 4, f° 212 recto) !
Dans la première partie de L'Astrée, Amour ferme les yeux des amants (I, 7, 205 recto). Dans la deuxième, il « vise aux yeux [et] atteint au cœur » (II, 5, 320). Il est aveugle quand il permet qu'on aime au-dessus de son rang (II, 6, 348).
Bracelet III, 4, 154 verso ; III, 11, 480 recto. « Les amants tiennent à grande faveur d'avoir des bracelets de cheveux de leurs maistresses » (Furetière). Lors de la gageure, Phillis en demande un à Diane ; c'est Silvandre qui le reçoit (II, 3, 137), mais c'est Phillis qui doit le récupérer.
Bras III, 10, 429 verso. Astrée a attaché la bague à son cou avec un ruban (I, 1, 4 verso). Le jeune homme l'arrache et l'attache à son bras (I, 1, 4 verso et III, 5, 191 verso).
• On voit dans les Amadis une bague attachée au cou d'une dame ; elle lui a été offerte par un chevalier amoureux (XV, ch. 20).
Brasier III, 4, 130 recto. L'image met en valeur une idée chère à d'Urfé les obstacles η augmentent l'amour.
« Veux-tu oster l'ardeur de ce désir, rend tes désirs faciles » (Epistres, I, 23, p. 203), car « nostre volonté s'efforce contre ce qui la contrarie » (Ibid., II, 8, p. 280). C'est l'opinion de Pétrarque : « L'amour se nourrit d'échecs, croît dans les peines » (p. 150).
Brebis III, 5, 179 recto. La bergère qui associe brebis et changement pense-t-elle à la parabole de la brebis égarée (Luc 15:4) ?
Brouillons III, 9, 377 verso. L'image rappelle les apprentis η et les novices η en Amour.
Cache III, 12, 512 recto. Conclusion enfantine mais logique. À travers les réactions des jeunes filles, le romancier se moque du pétrarquisme et de ses métaphores. Silvie, Célidée et Eudoxe, comme Silviane, ont d'abord mal compris leurs partenaires. Astrée aussi n'a pas saisi le sens des poèmes que Céladon récitait à sa rivale (Henein, p. 368). Galathée, elle, a bien compris une image poétique (I, 5, 138 recto), mais elle l'a appliquée inconsidérément : elle est tombée amoureuse du premier venu.
Caché III, 2, 30 verso. Dans les « peintures esclatantes », il était aussi question de l'enfant dissimulé (I, 2, 27 recto).
Cachoit III, 3, 116 verso. D'Urfé ravive l'image du soleil qui se couche. « Jusques à ce que [se] construit avec l'indicatif », note Huguet.
Calidon III, 11, 451 recto. Il faut ici lire Celadon, comme dans l'édition de 1621.
Calidon III, 11, 471 verso. L'apostrophe est dans le texte.
Callirée III, 9, 370 verso. Voici un véritable lapsus calami, lapsus dû à celui qui couche par écrit et non à celui qui dicte. Le romancier a sans aucun doute demandé à son secrétaire de barrer ces deux mots, « avec Calliree », qu'il avait prononcés trop vite. En effet, les verbes qui suivent sont tous au singulier parce que le seul sujet est Daphnis (voulut, avoit demeuré). Dans l'esprit du romancier, Callirée n'est certainement pas présente, parce qu'il serait tout à fait invraisemblable que Diane n'accueille pas plus chaleureusement la sœur de Filandre. Serait-il concevable que la bergère ne présente pas la visiteuse à ses compagnes (III, 9, 371 recto) ? Il n'est plus jamais question de cette Callirée inopinément ressuscitée après être morte de tristesse dans la première partie (I, 8, 256 verso).
• Cette erreur se retrouve dans toutes les éditions que j'ai pu consulter (1619, 1620, 1621). Voir aussi le cas d'Amidor devenu Amintor η.
Calomnie III, 4, 162 recto. Plutarque rapporte cette comparaison dans ses Apophtegmes : « Pendant que Théaridas aiguisait son épée, quelqu'un lui demanda si elle était bien aiguë : "Plus que la calomnie", répondit-il » (p. 516).
III, 9, 399 verso. « On disoit autrefois calomnie de vérité, pour mensonge, imposture » (La Curne).
Voir aussi la Calomnie dans la deuxième partie η et la Médisance dans la troisième η.
• L'auteur des Epistres considère que la calomnie doit être châtiée : « Celuy qui se laisse tant soit peu blasmer sans ressentiment, il faut qu'il ait ou un grand deffaut de courage, ou une grande superabondance de vice, puis que, comme dit Dionysius, S'il faut que la calomnie s'efface par le sang, il ne faut pas mesme que le sang y soit espargné » (I, 20, pp. 179-180).
Cammenes III, 8, 350 verso. Il faut ici lire Cemene, comme dans l'édition de 1621.
Cause - III, 1, 7 recto. Silvandre a exacerbé la jalousie de Lycidas (II, 1, 23), puis il l'a guérie en confessant son amour pour Diane (II, 11, 728).
- III, 4, 164 recto. « On tient pour axiome, que la cause ostée, l'effet cesse » (Furetière).
- III, 9, 390 verso. Léonide est présente pendant la conversation, mais Phillis a lancé le défi (I, 7, 198 verso).
Caverne III, 3, 92 verso. Hyperbole pour le cabinet où Alcidon était caché. L'emphase est ici un procédé comique.
Ce fut III, 12, 508 recto. Il faut ici lire se fut, comme dans l'édition de 1621.
Ce matin III, 9, 378 verso. En effet, pour une fois, Hylas n'a pas éprouvé un coup de foudre ! Il a entendu les reproches de Corilas et pris le parti de Stelle (III, 5, 176 recto). Stelle à son tour a soutenu le parti d'Hylas (III, 5, 201 verso). Corilas enfin a donné un nom à cet embryon de sentiment : la sympathie (III, 5, 202 recto).
Ce peut III, 7, 288 recto. Il faut ici lire se peut, comme dans l'édition de 1621.
Ce que III, 3, 88 verso. Il faut ici lire tenir ce que vous luy direz, comme dans l'édition de 1621.
Ce que je porte III, 4, 150 recto. Il s'agit de l'épée. La préface des Epistres se termine par une évocation de l'épée du moraliste offensé : « Car c'est elle, et non pas ceste plume, qui m'a esté donnee en partage, pour marquer mes ennemis ».
Ce quelle III, 3, 110 verso. Il faut ici lire de quelle, comme dans l'édition de 1621.
Ce qui seul III, 7, 319 verso. « La Virginité est la dote la plus précieuse qu'une fille puisse avoir, et on ne la saurait conserver avec trop de soin » (Richelet).
Cecy III, 4, 129 recto. Pour justifier cette variante qui remplace un substantif (affaire), Mme Sancier-Chateau écrit : « Le pronom neutre édulcore la réalité » (p. 132). Quelques lignes plus bas, cependant, affaire est remplacé par chose, mais nos affaires, à la fin de la page, et mes affaires, à la page suivante, ne changent pas. La suppression du premier affaire évite la répétition de faire, mais rend la phrase moins claire.
Celle III, 9, 373 recto. Le pronom remplace « la religion de nos peres ».
Celle de l'ouvrier III, 1, 17 recto. La vertu de l'ouvrier qui a fait l'homme, Dieu. Voir Perfection η.
Celle dont III, 9, 375 verso. Le pronom remplace Astrée, celle qui lit les vers de Léonide. La bergère ne comprend pas, ne s'interroge pas et ne semble pas jalouse.
Celle qui est III, 5, 216 verso. La périphrase désigne la déesse Diane dont l'un des emblèmes est la lune.
Celles III, 5, 173 recto. Le romancier souligne par conséquent que les images de la déesse ne montrent pas une bergère. Ni Alciat (p. 49), ni Pierius (II, p. 586), ni Cartari (p. 584), ni Ripa (II, p. 30) n'attribuent à la déesse Astrée ou à la déesse de la Justice « le paisible habit de bergers » (I, 2, 32 verso). Voir aussi l'image dans Feux. Plus encore, la déesse Astrée gravée sur la page de titre de L'Histoire de France de Pierre Matthieu en 1605 est entourée de nombreux symboles (Yates, p. 402), mais non de bergers ou de brebis η.
Celles (puissance) III, 7, 281 recto. Comme le pronom démonstratif est mis pour puissance, le s, inutile, est appelé par filles et mères.
Celule III, 6, 244 verso. Il s'agit d'une pièce creusée dans un rocher (III, 6, 239 verso).
Celuy - III, 7, 268 verso. Le pronom remplace pouvoir.
- III, 9, 382 recto. Celuy et lequel remplacent escritoire qui est pourtant mis au féminin (« une escritoire »). Le choix des pronoms indique que le romancier traite ce mot comme un substantif masculin - genre que donne Huguet. Mais le copiste entend mal l'article et donc écrit une au lieu de un. Contrôleur et correcteur ne voient rien.
Celuy des humains III, 11, 458 recto. La périphrase désigne Tersandre. Notons que l'oracle parle de l'adversaire de Damon et non de la maîtresse du chevalier.
Celuy dont III, 9, 404 recto. Le pronom démonstratif remplace feu.
Celuy qui pourvoit III, 5, 194 verso. Hylas l'effronté paraphrase un verset de l'Évangile : « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit » (Matthieu 6:26).
Celuy-là III, 3, 110 verso. Le pronom désigne Torrismond. C'est le nom le plus proche, mais c'est aussi le roi dont le règne est le plus éloigné dans le temps.
Cendre III, 7, 296 recto. La cendre sur la tête est un rite pénitentiel judéo-chrétien. D'Urfé l'associe à la cendre du foyer, le feu domestique.
Cerf III, 8, 353 verso. Chasser le cerf indique la puissance de Gondebaud. Furetière en effet définit ainsi le cerf : « Animal sauvage que les Grands Seigneurs prennent plaisir à chasser ». Ronsard chante le cerf que poursuit Adonis (Élégie V, éd. Blanchemain, IV, p. 242). Animal consacré à la déesse Diane (Cartari, p. 119).
En analysant la superbe Tenture des Chasses de Maximilien qui se trouvait chez les Guise et que d'Urfé a pu voir, Marjorie Meiss-Even montre pourquoi la chasse au cerf était considérée plus noble que la chasse au sanglier (p. 17).
• Dans la quatrième partie, Gondebaud pratique aussi la chasse au sanglier η.
Ces grands citoyens III, 3, 58 verso. « Les hommes illustres » de Plutarque ont été appelés par les éditeurs des Vies « les grands citoyens de l'antiquité ». Les Romains méritaient-ils ce titre à ce moment de leur histoire ? D'après Tite-Live, en face de Brennus, « il n'y avait rien de romain, ni chez les généraux ni chez les soldats ; les esprits n'étaient préoccupés que de leur crainte et de la fuite » (V, 38). L'admiration d'Honoré d'Urfé pour Brennus apparaît déjà dans la deuxième partie η.
C'est peu III, 12, 512 recto. Il faut comprendre s'est pu.
Ceste contree III, 6, 222 recto. Le démonstratif peut avoir une valeur restrictive. Dans la France de Marie de Médicis η, le duel est interdit et puni. En 1613, d'Urfé a failli se battre en duel contre Saint-Géran, malgré une lettre d'interdiction envoyée par la Régente (Reure, pp. 155-168). Voir Héritages.
Richelieu et Arnaud d'Andilly pensent que « la Providence a voulu que Henri IV meure assassiné pour le punir d'avoir laissé les duellistes s'entretuer impunément » (Billacois, p. 384).
Cette deesse III, 9, 372 recto. L'édition de 1621 ajoute le nom de la déesse. Précision utile, car cette Astrée ne figure pas dans la théologie celte exposée par Adamas (II, 8, 506-517).
Cette qualité III, Épître dédicatoire. Le romancier fait partie des « bons et fideles subjets ».
Ceux que III, 12, 500 recto. Amasis a ordonné à Polémas de renvoyer les soldats qui ont attaqué Damon. Quand il a obéi, il les a poussés à se venger (III, 6, 262 recto ; III, 6, 262 verso).
Ceux qu'elle III, 12, 539 recto. Ceux reprend quelque malheur.
Ceux qui III, 10, 432 recto. Alexis ici cache le nom d'Adamas derrière cette périphrase au pluriel.
Chacun III, 2, 30 recto. Il faut ici lire chacune, comme dans l'édition de 1621.
Chaignoit III, 11, 480 verso. Il faut ici lire craignoit, comme dans l'édition de 1621.
Chambre III, 10, 428 recto. Cette chambre de bergère est vaste : elle contient deux lits, dont l'un au moins est assez large pour trois personnes, un siège, une table et un coffre.
• La chambre d'Astrée est par excellence la « chambre défendue η ».
Change III, 4, 157 recto. L'inversion rend le vers ambigu. Il faut comprendre : l'amour que je change en regret ... Au vers suivant, « pures amours » surprend. Faut-il comprendre que l'épithète signifie réel ? « PUR, se dit aussi pour assûrer & exprimer davantage la verité des choses. C'est une pure affectation » (Furetière).
Changeon III, 5, 176 verso. Dans toutes les éditions, le s final manque dans changeon et deffaison, parce que deffaison rime avec raison. Procédé accepté, mais qui se démode au cours du XVIIe siècle.
Vaugelas remarque que les poètes suppriment parfois le s final pour les deux premières personnes du singulier « à la fin du vers, pour la commodité de la rime ». Mais, lorsque Malherbe fait rimer couvry et Yvry, Vaugelas le lui reproche : « C'est contre l'Usage de nostre langue, qui ne permet qu'à la premiere personne du present de l'indicatif et non aux autres temps » (p. 132).
Chanteurs III, 10, 438 recto. Périphrase basée sur une métaphore pour désigner les oiseaux. La plaine du Forez abrite encore un grand nombre d'oiseaux (Voir ce site, 7 avril 2015).
Chapeau III, 7, 293 recto. Astrée et Céladon déposaient des lettres dans le chapeau où le berger avait aménagé une sorte de poche (I, 1, 12 recto ; I, 4, 116 verso).
Charge III, 1, 6 verso. Jusqu'ici les bergers confiaient leurs troupeaux à leurs amis. Silvandre par exemple donnait cette charge à Phillis (II, 1, 25) ou à Diane (II, 2, 114).
Charitable III, 7, 271 verso. Épithète fort bien choisie : « Elle prit pitié de moy », dit Hylas dans la première partie (I, 8, 261 recto).
Chasse III, 8, 354 verso ; III, 9, 391 recto. La chasse est un divertissement aristocratique (I, 3, 57 verso ou II, 6, 367) qui ne faisait pas encore partie des activités pastorales dans les volumes précédents. « La Chasse d'amour » est l'un des poèmes les plus originaux du roman.
Chastiee III, 2, 30 recto. Litote ! Les coupables étaient frappées de verges ou enterrées vivantes (Plutarque, Vie de Numa).
Chemin (Itinéraire) III, 12, 542 verso. Dans La Guide des chemins de France, Charles Estienne écrit que, de Paris à Reims, le plus droit chemin (opposé au plus beau) passe par « Pantin, Bondiz, Livry, Villeparisy, Claye, Pren chemin a main gauche pres la maladrerie. Villeroye, Passe des plastrieres. Le Guay a tresme, petit ruisseau. Lisy sur Ourq b(ourg). Voulon, Passe a costé. v(ille). Gandelu, Haultenesmes, Passe au pres vers les fontaines. Chommelan, La croix, Passe un petit moulin, faisant le commencement de la riviere d'Ourq. Vvalay. Saponnay, Fere en Tartenois b(ourg). ch(âteau). A monseigneur le Connestable. Nesle, Cohan, Igny abb(aye)., Largery, Tramery Monte la montaigne. Vvrigny, descente. Passe les vignes. Reims, duché et pairie de France » (pp. 59-60).
Je donne des italiques aux noms qui sont dans L'Astrée. Un seul lieu nommé dans le roman manque dans cette description : Coincy.
• Le Connétable qui possède un château à Fère-en-Tardenois, à 100 kilomètres de Paris, est Anne de Montmorency (1493 - 1567), l'ami de Claude d'Urfé, le parrain et protecteur d'Anne d'Urfé (Claude d'Urfé, p. 29). François Ier a offert cette résidence à Anne de Montmorency lors de son mariage avec Marguerite de Savoie, la sœur de Renée η de Savoie, marquise d'Urfé (Photos dans le site de la Base Mérimée, 6 octobre 2013).
Chemin court III, 1, 14 recto. Il est question de nouveau d'un chemin plus court pour arriver chez Adamas : c'est un sentier si escarpé que les chariots ne peuvent pas l'emprunter (III, 12, 499 verso).
Cheute III, 11, 459 recto. Du Choul relève que lorsque la victime tombe « sus un autre costé qu'elle ne debvoit », elle annonce un mauvais augure (p. 302). Pline donne plusieurs cas où le côté est significatif : « À gauche la foudre est regardée comme de bon augure, parce que l'orient est à la gauche du monde » (II, 55). Voir Augure η.
Cheval III, 6, 224 verso ; III, 6, 263 verso ; III, 12, 491 verso. Ce sont les lâches qui s'en prennent délibérément aux bêtes de leurs adversaires. Situation décrite et décriée dans les Amadis (par exemple XI, ch. 26).
- III, 6, 224 verso. Le chevalier est sauvé par son cheval (voir aussi II, 6, 406).
Bien que le romancier ne nomme jamais les chevaux de ses personnages, ses chevaliers ont des égards pour leurs montures. Damon d'Aquitaine protège le cadavre de son cheval (III, 6, 225 verso).
• D'après son Testament, d'Urfé a attribué des noms suggestifs à ses propres chevaux (Doublet, p. 212).
Chevalier - Chevalier anonyme. III, 12, 506 recto. Lindamor confiait ses messages à Fleurial dans la première et la deuxième partie. Un héraut parlait pour lui quand il a voulu se battre incognito (I, 9, 285 verso). Ici, un chevalier remplace les envoyés précédents. Il fait un récit d'une quarantaine de pages. Il porte des jugements sévères sur divers personnages, il a les larmes aux yeux au dénouement, mais il reste anonyme (III, 12, 548 verso).
- Chevalier errant. III, 3, 83 recto ; III, 3, 83 verso. L'aventure d'Alcidon se présente comme un roman de chevalerie ... alors qu'elle est basée sur des événements authentiques η ! Microcosme du roman, cette histoire affiche clairement les traits qu'elle partage avec L'Astrée.
Chien III, 9, 367 verso. D'Urfé combine deux proverbes : « Tel a du pain lors qu'il n'a plus de dents ». « Souvent à mauvais chien tombe un bon os en gueule » (Cotgrave, Articles Dent et Chien).
III, 11, 477 verso. Le proverbe dit : « Jecter son lard aux chiens » signifie gaspiller (Cotgrave, Article Chien). On lit dans l'Évangile de saint Matthieu : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens » (15:27). C'est encore une fois Hylas qui emprunte une pensée de l'Écriture η.
III, 12, 511 verso. Les Dames de la Cour raffolaient des petits chiens au XVIe siècle. La vogue des chiens de manchon commence au XVIIe, et non au XVIIIe comme on le dit généralement (Furetière, Article Manchon). Les mauvaises langues (c'est-à-dire les descendants de Jacques II d'Urfé η) ont reproché à Diane de Châteaumorand η les « grands chiens qui entretenaient et dans sa chambre et dans son lit, une saleté insupportable à son mari » (Huet, p. 855).
• Voir aussi Chien η dans la première partie.
Chose III, 9, 407 recto. Le berger connaît-il les relations de Diane et de Filandre ? Il n'a pas entendu l'Histoire de Diane (I, 6, 158 recto sq.), mais il a surpris une conversation de la bergère avec Astrée (II, 6, 422). Diane a dit : « Je fis resolution de n'aymer jamais rien » après la mort de Filandre (II, 6, 424).
Chronologie La troisième partie se déroule au début de juillet (III, 10, 430 verso), période de grande chaleur (7 fois). Cette partie ne dure que quelques jours. Elle renferme des indications que le lecteur attentif pourrait trouver contradictoires à cause de l'imbrication du « temps de la culture » et du « temps de l'aventure ». Le romancier s'amuse à égarer ceux qui croyaient suivre un droit chemin en lisant L'Astrée ! Il favorise la formule en ou pour donner des indications chiffrées. La conjonction « disjonctive & alternative » (Furetière) arrête le lecteur en lui offrant un choix. Le ou entre deux chiffres indique non seulement une approximation, mais encore l'intention de déguiser le précis en flou, un brouillage systématique.
Quand les gens du Forez se déplacent et se rendent visite, la chronologie semble impeccable : les bergers passent deux jours et une nuit chez Adamas (III, 5, 183 recto) puis le druide passe deux nuits dans les hameaux (III, 10, 426 verso ; III, 11, 463 verso). À la demande des bergers, il célèbre une cérémonie d'action de grâces (III, 9, 372 recto) à laquelle il ne veut pas que Galathée assiste (III, 9, 369 verso).
Adamas revient dans sa demeure pour recevoir les dames du Forez - qui refusent de passer la nuit chez lui (III, 12, 504 recto). Le druide se rend à Marcilly où il arrive « avant les dix heures du matin » (III, 12, 551 recto).
• Certains étrangers qui surviennent en Forez introduisent des précisions : La troisième partie a probablement duré une semaine, car Damon, aperçu au début du livre 1 à son arrivée en Forez, au livre 12, d'après son écuyer, aurait passé huit jours en Forez (III, 12, 496 verso). Dans le livre 11, il est dit que ce chevalier - qui a été blessé au livre six (III, 6, 227 recto) - est alité depuis trois jours (III, 11, 451 verso).
• « Le temps de la nature » prend une importance nouvelle : il fait chaud (III, 5, 217 verso) parce qu'on est au début de juillet (III, 10, 430 verso). On dîne (III, 2, 31 verso), on se prépare à souper (III, 5, 183 recto ; III, 10, 444 recto) ou même à prendre une collation (III, 2, 57 verso). Le soleil se couche (III, 12, 550 recto), et la pleine lune brille (III, 10, 430 verso). Dans des histoires intercalées même, la pluie tombe (III, 3, 100 recto), fait rarissime. Ailleurs, il est minuit (III, 7, 323 recto).

        Temps romanesque et temps historique
• « Le temps de la culture », celui qui est lié aux noms de rois, fait un bond d'une trentaine d'années, ou plutôt une succession de bonds désordonnés définis par une profusion d'informations.
Le roi des Francs, Childéric, s'exile en 461, trois ans après la mort de Mérovée η (III, 12, 547 verso).
Le roi des Vandales, Genséric, libère ses prisonniers romains en 462 (III, 6, 256 verso).
À Rome, l'empereur Anthémius règne (III, 7, 309 verso), or cet empereur est sur le trône de 467 à 472.
Le roi des Wisigoths, Euric, meurt en 484 (III, 4, 156 recto).
Le roi des Bourguignons, Gondebaud, revient victorieux d'Italie en 492 (III, 7, 331 recto).

• Chronologie historique bousculée donc dans la troisième partie. Malgré tout, le temps des bergers de L'Astrée et le temps des seigneurs du Forez correspond au temps des rois Francs, comme dans la deuxième partie.

• Le présent et ses points de repère :
- La troisième partie commence trois jours après la fin de la deuxième (III, 1, 1 recto, visite d'Astrée à Alexis).
- Lorsque le jugement de la gageure η se déroule sous nos yeux, il dérègle la mesure du « temps de l'aventure » : « Le terme des trois Lunes est presque doublé » (III, 5, 216 verso). L'adverbe presque est essentiel ! Il y a moins de six mois que la gageure a commencé.
• Rappels du passé :
- Il y a quatre ou cinq mois que le roman a commencé (III, 2, 53 recto, mort des parents d'Astrée ; III, 7, 268 recto, arrivée d'Hylas).
- Il y a quatre ou cinq mois que Céladon est mort (III, 5, 193 verso ; III, 6, 259 verso). Mais aussi il y a sept ou huit lunes que Céladon s'est noyé (III, 6, 229 recto).
- La gageure η a commencé il y a plus de trois mois (III, 1, 5 verso). Il y a cinq ou six lunes que je n'aimais pas, dit Silvandre (III, 9, 403 recto). Mais il y a trois ou quatre lunes que ce berger a commencé à aimer selon Hylas (III, 10, 416 verso).
Évocation du futur, la principale originalité de la troisième partie :
III, 3, 102 recto. Vingt neuf siècles gaulois : 870 années ou moins séparent la vision d'Alcidon de l'arrivée de Pétrarque au Vaucluse.
D'après l'« Épître à la postérité » qui sert de préface à la traduction française des Lettres de Vaucluse, Pétrarque précise qu'il est arrivé dans la région en 1337. Honoré d'Urfé en tient compte lorsqu'il situe la vision prophétique autour de 467 (1337 - 870). L'information est importante, parce que Alcidon fait partie de la suite d'Euric, lorsqu'il a cette vision prophétique. Ce roi règne depuis 465 ou 466.
La date de la vision n'est pas contredite par une autre date historique de la troisième partie de L'Astrée, le bannissement de Childéric (III, 12, 547 verso). D'après Fauchet, l'événement a eu lieu en 461 (p. 102), c'est-à-dire au cours du même siècle gaulois que la vision d'Alcidon.
Il ne faut pourtant pas accorder trop de poids à ces précisions chronologiques. La vision d'Alcidon est racontée après la mort d'Euric, c'est-à-dire après 484 ; dix-sept ans séparent donc l'apparition et la narration.
• Projets futurs :
Paris se rend auprès de Bellinde sans perdre de temps (III, 11, 490 recto).
- Le sacrifice officiel du gui sacré aura lieu le sixième de la lune de juillet η (III, 6, 260 recto). C'est alors que les bergers inviteront Galathée à venir dans leur hameau (III, 9, 369 verso). Ce sacrifice ne va pas tarder puisque la lune déjà est pleine (III, 10, 430 verso).
Alexis doit rester dans les hameaux deux ou trois jours encore (III, 12, 551 recto).
Climanthe est revenu depuis deux ou trois jours à Montbrison (III, 12, 501 recto). Les dames du Forez lui rendront visite dans deux ou trois jours (III, 12, 550 verso).

 Commencée trois jours après la fin de la deuxième, la troisième partie dure à peu près une semaine
(Voir Adamas ).
Elle se rattache harmonieusement avec l'histoire des Francs, mais non avec l'histoire des autres royaumes.

Ciel - III, 5, 173 verso. D'Urfé se souvient-il de la déesse sans tête qui se trouve dans les Commentaires de Pierius ? Voir Pleins feux.
- III, 11, 458 recto. Les Gaulois priaient en plein air (Voir Temple η).
Cieux III, 7, 277 recto. Ovide, dans ses Métamorphoses, a représenté les faiblesses des dieux dans la toile d'Arachné (Chant 6). Dans la Cité des dieux, Saint Augustin s'est élevé contre le nombre, la généalogie et les exploits sexuels des dieux païens (voir surtout le livre 6). Aucun dieu ne pourrait donner la vie éternelle.
Cigne florentin III, 3, 102 recto. Dans le Phédon, Socrate traite les cygnes, oiseaux d'Apollon, de devins (XXXV, 85b). Homère, Pindare et Virgile ont été appelés cygne de la ville où ils sont nés. Du Bellay a appelé Pétrarque « cygne de Florence ». Honoré d'Urfé désigne donc le poète par une périphrase consacrée. Il ajoute l'un des vers les plus célèbres de Pétrarque : « soubs l'ombre d'un laurier » (III, 3, 102 recto), « all'ombra d'un alloro » (Pétrarque, Sonnet CXC, p. 176). Saint Augustin reproche au poète « l'acte de démence » qui l'attache si fort au nom de Laure (Pétrarque, p. 144).
Le Sireine introduit un cygne métaphorique qui chante « au bord de Méandre », il s'agit du berger Silvan (p. 154). Malheureusement, les hommes du XVIIe siècle n'ont pas décerné à d'Urfé, romancier, poète, dramaturge et moraliste, le surnom de cygne du Lignon ou du Forez.
Circé III, 4, 155 recto. Mise en garde pour les amateurs de clés ! Mme de Sauve n'est pas la seule Circé possible. Le duc de Sully rapporte que « les plus malicieux » jugent que Gabrielle d'Estrées η ainsi que Mme la Connétable (Louise de Budos) ont usé de magie pour conquérir Henri IV. Leur châtiment a été de mourir jeunes - toutes deux en 1599 (IV, p. 139).
• Ronsard η se plaint que, sous Catherine de Médicis, les ballets ne montrent plus « que Circés, que Médées » (cité par G. Poirier, p. 109).
Civilisez III, 12, 509 recto. Les Francs considèrent donc les Gaulois comme plus civilisés qu'eux. Cela contredit les affirmations de plus d'un historien moderne. « Avant la Révolution, les habitants de ce pays, et plus précisément ceux d'origine noble, se revendiquaient comme les descendants des Francs et ne concédaient au tiers état qu'une lointaine origine gauloise » (Brunaux, p. 7).
Clein III, 3, 97 verso. Même faute d'orthographe en 1619 et en 1621 ; les dictionnaires donnent bien clin.
Clost III, 10, 444 verso. La remarque est dans Equicola : « Platon aux Loix certifie que l'amant devient aveugle, entour la chose aymée » (Livre 2, f° 118 recto).
Clou III, 10, 411 recto. Le Larousse du XIXe siècle (Article Clou) explique cet usage que Tite-Live a rapporté dans le 7e livre de son Histoire de Rome : « Que le suprême préteur, aux ides de septembre, plante le clou ».
Les Étrusques comptaient les années en enfonçant des clous dans un temple. Les Romains ont adapté l'usage en plantant un clou lors d'une cérémonie religieuse et civile pour apaiser les dieux. Seul le magistrat pouvait faire ce geste sacré. Maxime Gaume a raison de noter que ce clou fiché dans le temple de la bonne Déesse détonne (p. 131). L'essentiel, c'est que d'Urfé exhibe ses connaissances quand Phillis prétend que Silvandre pourrait utiliser ce clou pour se souvenir de cette année faste. C'est une plaisanterie de potache !
Cœur - III, 7, 281 recto. « On dit prov. d'Un homme dont la conduite est sincere, franche et droite, que c'est un bon Gaulois, un vieux Gaulois » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). Le Dictionnaire universel [...] augmenté de Furetière ajoute : « On dit aussi dans le même sens, Probité gauloise, franchise gauloise ».
- III, 9, 382 recto. Cœur dans la bouche. Pour dire « sincère », Honoré d'Urfé réunit trois expressions imagées que donne Furetière : « Il a dit cela de bouche, mais le cœur n'y touche, en parlant d'un hypocrite qui ne parle pas selon ses vrais sentiments. De l'abondance du cœur la bouche parle. On dit qu'un homme parle le cœur dans la main, pour dire, qu'il parle sincerement ».
Coffre III, 11, 467 verso ; III, 11, 468 recto ; III, 11, 469 recto. La chambre η est vaste puisqu'elle renferme aussi ce « Meuble en forme de caisse, qui se ferme avec un couvercle & une serrure, & qui sert à serrer & à enfermer de l'argent, des hardes » (Furetière).
Cognoissances aveugles III, 12, 538 verso. Il s'agit de pressentiments que d'Urfé désigne par un audacieux oxymoron
Coin de l'autel III, 2, 30 verso ; III, 8, 359 recto ; III, 9, 372 recto. Dans la culture judéo-chrétienne, chaque partie de l'autel a des significations symboliques. Les coins (appelés aussi cornes) représentent l'Église militante. Dans l'Ancien Testament, Joab poursuivi embrasse l'autel en en saisissant les coins ; il se met ainsi sous la protection de Dieu. Il demande qu'on le tue, et il l'obtient (1Rois 2:28).
Dans L'Astrée, on touche plusieurs fois les coins d'un autel (Hylas, II, 4, 211 ; Silvandre, II, 5, 288 ; Cléontine, II, 8, 495 et III, 11, 458 recto ; la vestale Maxime, III, 2, 30 verso ; Criséide, III, 8, 359 recto).
Colombe III, 9, 399 recto. Voir Animaux η. « Femelle de pigeon » (Furetière). Conti rappelle que les colombes de Vénus sont des pigeons, et il ajoute que Sapho aurait proposé de les remplacer par des moineaux, « oiseaux fort paillards » (p. 299)
Commandement d'Astrée III, 1, 2 recto. « Va t'en déloyal, et garde toy bien de te faire jamais voir à moy que je ne te le commande » (I, 1, 4 recto). Astrée n'a donné qu'un seul commandement. Le pluriel multiplie la faute que Céladon pense commettre en désobéissant.
III, 2, 42 verso (2 fois). Céladon cite le commandement qu'il n'oublie pas (III, 2, 51 recto).
III, 5, 185 verso. Céladon le rappelle à Adamas, et s'en souvient (III, 5, 209 verso).
III, 10, 433 recto. Céladon se répète les paroles fatidiques.
III, 11, 474 recto. Le choix du pronom laisse penser que le commandement a été donné à Céladon et à Alexis.

Jamais Astrée ne semble se souvenir des termes de ce commandement qu'elle n'a pas répété à ses amies.

- III, 4, 168 verso. Le commandement de Daphnide et le malentendu qui en découle rappellent la situation de Céladon et d'Astrée. Adamas, par conséquent, pourrait prononcer la même sentence pour réunir les bergers.
Comme III, 7, 283 verso. Criséide, l'Italienne, ne connaît donc pas Tautatès.
Commencement III, 11, 489 verso. Ce « commencement », un coup de foudre, a eu lieu dans la première partie (I, 8, 233 verso).
Commencez - III, 10, 420 recto. Débute : III, 5, 215 verso.
- III, 10, 444 recto. D'Urfé répète ce qu'il a dit plus haut !
Comment III, 12, 505 recto. Faut-il comprendre pourquoi ou de quelle manière ? Est-ce que Comment sert plutôt d'exclamation (Furetière) ? La question qui suit est encore plus étrange : les « habits de berger » seraient-ils rares ? Amasis ignore tout des hameaux, semble-t-il.
Commode III, 7, 331 verso. C'est en 1619 seulement que le romancier autorise Hylas à déclarer aussi clairement qu'il est déguisé en berger, et que le costume est commode. Ce déguisement pastoral adopté par un personnage qui s'enfuit sera celui de Dorinde dans la quatrième partie (Henein, p. 173). Voir Variantes.
Communication III, 9, 373 recto. Sur les relations du Forez avec les étrangers, voir les renseignements donnés dans la première partie, c'est-à-dire le récit fait par Galathée (I, 2, 29 verso sq.) et les guerres qui entraînent des enlèvements de petits Foréziens (I, 6, 159 recto ; I, 8, 226 verso ; I, 10, 349 verso).
Voir aussi l'histoire de la religion celte présentée par Adamas dans la deuxième partie, et enfin les relations avec les Wisigoths dans tout le roman.
Par conséquent, l'isolement du Forez est une utopie contredite par les faits dans L'Astrée.
Compagmie III, 3, 88 recto. Le protagoniste est mécontent de la digression plaisante qui a retardé le progrès de l'aventure ... ce reproche touche également L'Astrée (III, 8, 332 recto ; III, 8, 332 verso).
Compagnie III, 5, 181 recto. Il faut ici lire compagne, comme dans l'édition de 1621.
Compassion III, 1, 18 recto. Dans la première partie, Silvie note que ses compagnes semblent avoir de la compassion pour Céladon, alors qu'elles éprouvent de la passion (I, 4, 80 recto).
Complice III, 3, 89 recto. En quelques lignes, d'Urfé nomme toutes les fonctions réunies lors d'un procès ! Dans l'entreprise d'Alcidon, le dieu Amour ne peut être ni témoin, ni juge, ni dénonciateur, mais seulement complice.
Conclusion III, 6, 256 verso. Cette remarque de Damon d'Aquitaine donne une date. C'est en 462 que Genséric a libéré ses prisonniers.
Condamné III, 9, 391 recto. Phillis dit à Diane : « Condamnez donc ce Berger [...] à rendre preuve du merite qu'il dit estre en luy, et qu'à ceste occasion il entreprenne de servir et d'aymer une Bergere de telle sorte qu'il la contraigne d'advoüer qu'il merite d'estre aymé » (I, 7, 198 verso).
Condannee III, 5, 179 verso. On écrivait condemner au Moyen Âge (Godefroy).
Conditions III, 9, 382 recto. C'est donc Stelle qui propose un traité qui est l'antithèse du contrat de mariage. Furetière (avocat) explique que les conditions s'« appose[nt] dans des donations, des legs, & des testaments » ; elles s'ajoutent à une entente, elles ne la remplacent pas. Nous avons vu dans l'Histoire de Stelle et Corilas (I, 5, 145 recto sq.) que le traité de mariage se rompt sans difficulté. Ces conditions sont à rapprocher des Tables falsifiées (II, 5, 306).
- III, 11, 467 recto III, 11, 467 verso ; III, 11, 477 recto. Conditions rappelées dès qu'il s'agit d'une nouvelle femme !
Conduit III, 1, 12 verso. Silvandre passe la nuit à la belle étoile lorsque Céladon le voit et lui remet une lettre pour Astrée (II, 3, 123).
Conscience III, 12, 494 verso. Déformation d'un proverbe : « Il n'y a point de plus dangereux tesmoin que nôtre propre conscience » (Furetière).
Conseil - III, 5, 208 recto. Voir III, 5, 191 recto. L'idée d'inviter le druide avec sa fille dans les hameaux vient en réalité de Phillis et de Diane (III, 5, 184 recto). Les bergers qui sont allés les premiers rendre visite au druide l'ont invité, mais sans nommer sa fille (II, 11, 675).
III, 7, 317 recto. Le proverbe dit : « A nouvelles affaires nouveaux conseils » (Furetière).
Consentement III, 9, 386 verso. L'édition de 1619 donne consentement, celles de 1620 et de 1621 le remplacent par contentement - introduisant ainsi une répétition (contentement de tous).
Conservee III, 12, 526 verso. Acquise, Conservee. Les deux participes renvoient à amitié ; crédit est écarté !
Considerations III, 4, 153 verso. Lesquelles ? Peut-être que le Roi ne désire pas indisposer la maison de Lorraine. Euric, semble-t-il, se tournera enfin vers Daphnide pour punir Clarinte.
Constance III, 2, 48 verso. Galathée disait la même chose dans la première partie : « Ce sont moqueries [... ] que de s'arrêter à ces sottises de fidélité et de constance, paroles que les vieilles et celles qui deviennent laides ont inventées pour retenir, par ces liens, les âmes que leurs visages mettaient en liberté » (I, 11, 366 verso).
Constellations III, 4, 154 verso. Les lions ont été fabriqués au moment où certaines étoiles se rencontraient.
Les constellations, décrites dans la première partie, autour de la magicienne Mandrague (I, 11, 373 verso), influencent le destin des hommes. Voir aussi Planettes η.
Contentement Une variante indique les nuances que le romancier voit.
Damon souhaite à Madonthe toute sorte de bon-heur dans l'édition de 1619, mais toute sorte de bon-heur et de contentement dans l'édition de 1621 (III, 6, 242 verso).
Contentement consolide bonheur ; Joie aussi s'ajoute à contentement (III, 11, 490 recto). Dans l'ensemble, d'Urfé préfère contentement à ses synonymes. Nous l'avons vu même parler d'un mécontentement qui pourrait contenter (II, 9, 581). Dans ce roman qui est de plus en plus ouvertement optimiste, content et ses dérivés reviennent plus souvent dans la troisième partie que dans la deuxième (34 % de plus) ou que dans la première (94 % de plus).
Comme repos η et ses dérivés dans la première partie, content et ses dérivés, dans la troisième, reflètent l'échelle des valeurs d'un moraliste qui est un homme d'action. Contentement révèle une conception de la vie qui fait de la satisfaction (bonheur ou bien suprême) un résultat ou une conséquence, voire une récompense ou un prix. Le contentement se mérite, il ne dépend pas de la fortune mais d'un Dieu juste.
• Six instances illustrent particulièrement bien les connotations de contentement.
III, L'Autheur à la rivière de Lignon. Contentement est si vaste qu'il englobe bonheurs et félicités passés. Rien n'apporte plus de contentement que la mémoire de [...] choses passées.
III, 2, 33 recto. Plus on est pres de la personne aymee, et plus l'Amant se contente. Se contenter signifie ici être content, avoir ce qu'on désire le plus.
III, 5, 196 verso. Laonice s'abuse quand elle prétend savoir ce qu'il faut faire pour recevoir du contentement de l'amour. Son histoire montre qu'elle n'obtient pas ce qu'elle désire.
III, 11, 455 recto. À cause de l'onguent de sympathie η, Célidée et Thamire ont de graves décisions à prendre. La beauté retrouvée pourrait rendre contente une parfaite amitié d'après Thamire. Célidée se dit contente et satisfaite (III, 11, 455 recto), et considère qu'il ne faut pas désirer plus que ce qu'on a (III, 11, 456 recto).
III, 12, 499 recto. Une fois mort, le malheureux Tersandre peut reposer content parce qu'il a réuni Madonthe et Damon.
III, 12, 514 recto. Andrimarte s'estime le plus heureux et content Chevalier de sa race, lorsque Silviane accepte son amour. Il est heureux parce qu'il a reçu une réponse positive, il est content parce qu'il a atteint le but recherché.
Les Epistres morales exposent les principes fondamentaux du stoïcisme : la recherche du contentement est un instinct (I, 5, p. 35), et le contentement vient de la lucidité (I, 16, p. 143). Dans le dernier livre, la parfaite félicité naît de « l'assemblage et l'union de toutes sortes de contentements » (III, 1, p. 357). « Le souverain bien » même est un « un veritable et essentiel contentement » (III, 2, p. 376).
• Le contentement lié à la condition pastorale est celui que Virgile a défini : « Virgile apelle les Laboureurs heureux s'ils congnoissoient leurs biens & heur, à sçavoir la vie tranquille, eslongnée des tumultes & bruits des villes » (Equicola, Livre 2, f° 96 recto).
• Le contentement est voisin du repos η. « Le contentement est plus dans le cœur ; la satisfaction est plus dans les passions. Le premier est un sentiment qui rend toujours l'âme tranquille. Le second est un succès qui jette quelquefois l'âme dans le trouble, quoiqu'elle n'ait plus d'inquiétude sur ce qu'elle désirait » (Guizot).
Contes III, 8, 353 recto. Il faut ici lire Comtes, comme dans l'édition de 1621.
Continua III, 9, 387 recto. C'est aussi le parcours suivi par l'amitié de Silvandre et de Diane : quand Diane soutient le parti du jeune homme, il se juge obligé de la servir (I, 7, 197 recto).
Continuellement III, 6, 256 recto. Il faut ici revenir à la ponctuation de l'édition de 1619 : marcher continuellement par les chemins : toutefois ...
Contraint - III, 3, 76 recto. Il faut probablement lire contraints.
- III, 5, 184 recto. Il faut ici lire contraint de, comme dans l'édition de 1621.
Contraires III, 10, 443 recto. Comment comprendre ces contraires d'accord joints en un subject ? Joindre d'accord est une expression rare qui signifie « joindre par un accord » (Mercure historique et politique, « Que c'est une nécessité indispensable [...] de joindre d'accord, [...] les Force [sic] », Octobre 1713, p. 387, dans ce site, 21 juillet 2013).
Bonheur et malheur sont réunis dans une audacieuse antithèse.
Contrarietez III, 1, 4 recto. D'après le récit fait par Astrée (I, 4, 88 verso), Alcé ne semblait pas s'opposer activement aux amours de sa fille et de Céladon.
Contrée - III, 2, 37 recto. Ce bel éloge du Forez est attribué à une dame habituée à la vie de Cour.
- III, 12, 500 verso. Étant donné le contexte, il faut ici lire rencontre, comme dans l'édition de 1619.
Coquilles III, 7, 271 recto. Ce sont les coquillages qui s'accrochent aux rochers, non les coquilles. Mais coquille « se dit figurément de toute sorte de marchandise dont on trafique » (Furetière). Coquille évoque aussi à la fois l'organe sexuel féminin et la ruse : « La coquille lui démange. Elle a grande envie d'être mariée » (Richelet). « Dresser une coquille. To invent a cheating devise », imaginer une tromperie (Cotgrave).
Cornes III, 3, 90 verso. Pan doit ses cornes à son corps de bouc. D'après Cartari, les cornes sont aussi un attribut de Diane à cause des formes que prend la lune croissante et décroissante (p. 123). Depuis le Moyen Âge, les cornes désignent la fierté aussi bien que l'humiliation des maris trompés (La Curne).
Corps III, 2, 34 recto. Platon et Aristote η séparent « le siège des passions » de l'âme raisonnable. Platon enferme les appétits dans le ventre (« tonneau percé », Gorgias, 493b). Plutarque compare la position des deux philosophes, et s'y oppose (Vertu morale, 443c). Dans Les Epistres morales, « le desir du corps incline aux voluptez corporelles qui affligent l'entendement » (II, 13, p. 329). Si l'esprit est faible, le corps « est un valet qui commande à son maistre » (I, 5, p. 34). Le corps est « la prison et le fardeau seulement de [l']ame » (III, 7, p. 447). L'image, chez Equicola est moins développée : L'esprit est « comme plongé et mis en une prison » (Livre 2, f° 80 verso).
III, 5, 206 recto. Le corps est « prison obscure » (Epistres, III, 3, 390).
- III, 6, 231 recto. L'image du pays comme un corps dont la tête serait le Prince η est dans Platon et Aristote η. Agrippa d'Aubigné la reprend dans ses Tragiques (II, 467, p. 65). Dans ses Lois, Cicéron exploite l'image différemment : « Que tout ainsi que par les vices et cupiditez des Princes, la Cité est infectée, ainsi par leur continence, elle est corrigee et emendee » (cité par G. Poirier, p. 143).
Ce lieu commun est renforcé au Moyen Âge par l'image de l'Église, corps du Christ.
III, 12, 502 recto. Voir la maladie de Calidon η.
Coude, hanche III, 10, 442 verso. Se mettant en terre se coula coude sur coude, et hanche sur hanche, jusques sous un gros buisson. Ramper ? Cette expression qui n'est pas dans les dictionnaires se trouve dans La Franciade. Ronsard décrit alors les efforts des Troyens rescapés :
     « L'un s'attachoit aux racines d'un bois,
     L'autre essayoit d'empoigner une branche,
     Puis main sur main, et hanche dessur hanche,
     Coude sur coude, en haletant d'effort
     Par les cailloux montoient contre le bord ».
Ces vers figurent dans l'édition de 1578 (éd. Vaganay, VI, p. 412). Ils sont signalés comme des variantes dans l'édition Laumonnier (III, p. 98).
Coupent III, 12, 494 verso. Ces destinées sont les Parques.
Coups III, 11, 454 recto. « Celidee met la pointe du diamant à son front, et d'une main genereuse se l'enfonça dans la peau » (II, 11, 704).
Cour III, 4, 145 recto. Le chevalier joue sur les mots évidemment. Furetière explique : « COUR, se dit encore des manieres de vivre à la Cour. Cet homme sçait bien la cour, sçait faire la cour ».
Coureurs III, 3, 114 verso. Les dictionnaires du temps donnent plusieurs acceptions à coureur, mais aucune n'en fait un message ou un messager. C'est le courier qui doit « porter des dépesches en diligence » (Furetière). Daphnide, en personnifiant les lettres d'Euric, leur prête un nom qui peut signifier volage (« COUREUR, signifie aussi un inconstant en amour » Furetière).
Couronne III, 3, 106 verso. Celui qui jure par sa couronne avant de mentir mérite-t-il sa couronne ?
Coustume - III, 5, 172 verso. Cette « coustume » qui lie si étroitement les dieux et les hommes rappelle le paganisme qui régnait dans la première partie de 1607.
- III, 6, 232 recto. Quelle est la source de cette information ? La consultation de l'oracle pouvait être individuelle ou collective, et, à certaines époques, le consultant ne pouvait pas être une femme (Voir ce site, 20 mars 2015).
- III, 6, 238 verso. Coutume païenne.
Coustumes III, 3, 94 recto. Voir plus haut, III, 3, 83 verso. Mais, comme le relève Délie elle-même, cette règle ne s'applique qu'au seul chevalier reçu par Daphnide. Les chevaliers errants d'ailleurs étaient loin de pratiquer une chasteté exemplaire.
Couteau III, 8, 358 verso. Racine se souvient-il de ce geste en décrivant le suicide d'Ériphile dans son Iphigénie (V, 6) ?
Craignant III, 12, 514 verso. Dans l'édition de 1621, la variante faite à la hâte sans doute est maladroite. Il faut rester plus près du texte de 1619 et ajouter la Royne, sujet de se retira.
Craignent III, 7, 275 recto. Les cheveux roux avaient mauvaise presse. Les adages du temps le prouvent : « Fin, et malicieux, comme un de qui le poil estoit roux » (La Curne). « Homme roux, & femme barbuë, de cinquante pas les saluë (une pierre au poing, followes, because they are held verie dangerous people) » (Cotgrave). « On appelle le poil roux, le poil de Judas » (Furetière, Article Poil). « Les rousseaux sont bilieux et sentent mauvais et ne sont pas fort bien venus auprès des Dames » (Richelet).
Croupe III, 6, 218 recto. Expression imagée. Ronsard chante la « croupe jumelle » du Parnasse (éd. Blanchemain, VI, p. 10). L'image suivante (III, 6, 218 verso), les arbres cheveux des montagnes, rappelle une autre image de Ronsard : les bois perdent leurs cheveux en hiver (Ode X, éd. Blanchemain, II, p. 327).
Croyez III, 11, 479 verso. Diane prend la parole ici.
Curiosité - III, 2, 37 recto. Dans Les Epistres morales, « il n'y a point d'appetit en l'homme qui luy soit plus naturel » que la curiosité, car « tous les individus de l'espece de l'homme ont ce desir de sçauoir & d'entendre » (III, 2, p. 365). Toute la thématique de la fontaine de la Vérité d'amour η repose sur la curiosité de celui qui aime.
Dans ces conditions, l'absence de curiosité des bergers du Lignon est frappante : sous la plume d'Honoré d'Urfé, aucun d'entre eux, jamais, ne consulte la fontaine (Henein, p. 114). Céladon, à Isoure, dans la première partie, s'enquiert de la fontaine, « feignant d'estre curieux de sçavoir tout ce qu'il voyoit » (I, 3, 55 recto) ! Sa curiosité plus tard porte sur l'apparence du monument non sur ses particularités (I, 11, 368 verso). Diverti par l'Histoire de Damon et Fortune, il considère que cette tragédie expose l'imprudence non l'amour (I, 11, 378 verso). La fontaine est ainsi rapprochée d'une malencontreuse témérité.
• B. Méniel montre que Les Epistres en revanche renferment un éloge de la curiosité (pp. 213-214).
- III, 6, 255 recto. Si la curiosité du Roi est vraisemblable, la fuite de Damon ne l'est pas.
Dames III, 3, 61 recto. Pas de « vraies » nymphes hors du Forez !
Damnable pensee III, 12, 536 verso. Cette « damnable pensée » d'un Roi qui éloigne l'époux de la femme qu'il désire rappelle l'aventure du roi David η et de Bethsabée (2 Samuel, 11-12). Dieu pardonne cet adultère criminel qui est à l'origine de la naissance de Salomon.
• Bethsabée a inspiré des artistes. Voir par exemple l'enluminure d'un livre d'heures dans ce site (20 avril 2013) ou le tableau de Jan Massys (1562) dans ce site (20 avril 2013).
D'amon III, 12, 496 verso. Il faut ici lire Damon, comme dans l'édition de 1621.
Dancer III, 2, 47 verso. Jean de Lingendes a dédié un poème au « balet des amoureux vestus de vents » (pp. 178-179).
Hylas a déjà raconté une autre coutume des Bacchanales lyonnaises : lors d'un tournoi, les blasons des chevaliers présentaient le nom de Circène (II, 4, 201).
III, 12, 509 verso. Si la danse est le premier talent d'Andrimarte, c'est que d'Urfé a une haute opinion de cet art : « Que personne donc ne condanne le bal et la danse, comme chose qui appartient à un homme mol et effeminé » (Equicola, Livre 5, f° 254 recto). La danse est un si bon exercice que le sévère duc de La Nouë envisage même que de jeunes hommes dansent ensemble la gaillarde (p. 127).
Dangereux III, 5, 200 verso. Pas du tout ! Il se réjouissait d'aimer une druidesse (II, 12, 889).
Danse III, 10, 425 verso. Après le branle, l'allemande et la pavane ou grand bal η, Honoré d'Urfé présente une danse plus énigmatique. Les bergers déguisés qui deviennent des Égyptiennes dansent « à la façon de ces peuples », ce qui soulève quelques problèmes. Qui sont exactement les « Egyptiens » pour un romancier du début du XVIIe siècle (Henein, pp. 237-239 ; Moureau) ? Pourquoi cette danse a-t-elle été enseignée par Alcippe ? De quelle danse s'agit-il ?
La Curne de Sainte-Palaye écrit : « Aegyptiens, subst. masc. plur. Égyptiens. Sorte de Vagabonds qu'on appelle aussi Bohémiens ».
Furetière réunit « tous ces imposteurs sous le nom de Bohemiens, ou Egyptiens » (Article Bohemien) et définit deux danses qui pourraient leur appartenir, la moresque η et la sarabande η :
« On appelle aussi des Danses Moresques, celles qui se font à la maniere des Mores, comme les sarabandes & chacones, qui se dansent ordinairement avec des castagnettes, ou des tambours de basque ».
« La Sarabande est venuë des Sarrasins, aussi-bien que la Chacone ».
Voir Notes en images : Moresque η, Pavane η, Sarabande η.
• Si c'est Alcippe, le législateur de la vie pastorale et le grand voyageur, qui apprend une danse dite égyptienne aux bergers du Forez, c'est que d'Urfé se souvient probablement d'un conseil donné par Platon : « Dès qu'on aura trouvé la musique la plus parfaite, il faudra s'y tenir à jamais, comme les Égyptiens, qui depuis dix mille ans conservent les mélodies qui leur ont été enseignées par Isis » (Les Lois, Argument du livre II). Le Père Menestrier explique que les Égyptiens, « sages réglés jusqu'aux plus petites choses, firent les premiers de leurs danses des Hiéroglyphiques d'action, comme ils en avaient des figurées pour exprimer leurs mystères » (p. 35). Dans l'article Danse, Furetière rappelle que, d'après certains mythologues, Minerve elle-même aurait inventé la danse.
• On chante dans Le Sireine - et dès le premier vers, mais les personnages sont trop affligés pour danser, même lors des noces de Diane. Honoré d'Urfé reste vague quand il évoque les chants et danses des bergers dans sa pastorale dramatique, La Sylvanire (I, 8). Il relève dans la Préface que la musique moderne se distingue de la musique ancienne (Ibid., p. 10), mais il ne tient pas compte de la musique en analysant prosodie et vers libres.
Daphné III, 3, 82 recto. L'édition de 1621 remplace le Daphnide de l'édition de 1619 par Daphné, ce qui est une erreur. Felix culpa, parce que cette faute rappelle que le nom de Daphnide ressemble au nom de la Daphné transformée en laurier par un Apollon auquel elle a résisté.
Dauphin III, 12, 548 recto. « Verba significant, res significantur », disait Alciat. Ici, les mots doivent éclairer un dessin porteur d'une pléthore de significations, car le dauphin pourrait être l'image du fils du roi de France, l'emblème d'Ulysse (Plutarque, p. 544), l'armoirie du Forez, ou encore celle de Claude d'Urfé, gouverneur du Dauphin en 1550 (Claude d'Urfé, p. 30). Le dauphin porte bonheur, lit-on dans l'Histoire des animaux (Aristote, IV, 11). Il est aimé de Neptune, selon Cartari (p. 330).
• Comme Childéric n'est plus dauphin lorsqu'il rompt cette pièce de monnaie, et comme il n'a pas de liens directs avec le Forez, il vaut mieux examiner ce qui réunit le roi déchu et Ulysse, autre voyageur mis à l'épreuve. Pour Pierius, « indice de seure retraicte », « secourable avec les navigans », le dauphin « accompagne les navires qu'il rencontre, et va devant en signe de rejouissance » (I, pp. 484-490). Le dauphin assure la sécurité sur mer, comme la tour η assure la sécurité sur terre. Tous deux permettent de « rompre les destins contraires η ».
• Voir la pièce d'or η.
D'autres III, 8, 344 recto. D'autres prisonniers se sont sauvés grâce à un bateau qui se trouvait sur un fleuve ou un lac. C'est le cas de Silvandre par exemple (I, 8, 230 recto). D'Urfé peut aussi penser au duc de Nemours qui, en 1594, s'enfuit de Pierre-Scize, château sur la Saône (Arar dans le roman).
• Voir ce site (27 mars 2015).
De [la] sorte III, 4, 159 recto. Formule qui se substitue à la description de costume. Voir aussi I, 12, 387 recto ; II, 6, 414 et Henein, pp. 103-104.
De Bellinde III, 11, 490 recto. Il faut ici lire à Bellinde, comme dans l'édition de 1621.
De - III, 3, 69 verso. Il faut ici lire des gens, comme dans l'édition de 1621.
- III, 12, 537 recto. Il faut ici lire la ville des Remois.
De mesme III, 5, 199 verso. Je désire que vous soyez à moi, de même que je suis à vous.
Débendant III, 1, 14 recto. Il faut ici lire descendant, comme dans l'édition de 1621.
Declarant III, 9, 376 verso. Étrange ! Le druide ne confierait pas la vie secrète de Céladon à ces étrangers.
Déesse III, 10, 433 verso. Invocation à Cérès. Vaganay ajoute un point d'exclamation après les trois « Deesse » mis en apostrophe, et introduit plusieurs modifications (III, p. 553) (Voir Vaganay).
Deguisé III, 12, 540 recto. L'adjectif ne s'accorde pas avec elle, mais avec chevalier.
Brantôme, connaisseur en « dames galantes », juge qu'une femme qui « se garçonne » est difforme ; il apprécie celle qui « s'adonise » avec un chapeau d'homme (p. 295).
Déguisement III, 2, 43 verso. Céladon omet son tout premier travestissement : devenu la bergère Orithie, il a vu Astrée (I, 4, 89 verso). Léonide ignore cette aventure parce qu'elle dormait pendant qu'Astrée la racontait (I, 4, 84 verso).
III, 7, 317 verso ; III, 12, 539 verso. Le déguisement n'est plus une initiative personnelle, mais une suggestion faite par un serviteur bienveillant.
Délie Ce n'était pas l'opinion générale. Lorsque Balagny a épousé Diane d'Estrées, d'après Pierre de L'Estoile, « les mesdisants de la cour disoient que quand un homme avait gaigné la corde, il n'avoit point un plus beau moien de s'en racheter que d'aller prendre une putain en plein bordeau » (Cité par P. Piat dans Brantôme, p. 433, note 1).
Demeure III, Épître dédicatoire. La déesse se plaît en France d'après Le Fèvre de la Boderie :
     « Et bien estoit Astree en gloire singuliere,
     Qui mesme estoit en Gaule aux femmes familiere »
(Cercle III, vers 307-308).
Demeuré III, 6, 239 recto. Il faut ici lire demeuray, comme dans l'édition de 1621.
Demeures sacrées III, L'Autheur à la rivière. Image homérique : puisque le fleuve quitte son « lit », c'est qu'il a une demeure. Le Lignon aurait donc une bibliothèque !
Dependent III, 10, 418 recto. Stelle a tout à fait raison : Adamas a remis les fleurs (III, 9, 390 recto), et Adamas doit reconnaître Silvandre pour son fils afin que l'union avec Diane s'accomplisse.
Depuis III, 5, 197 recto. Intervention du romancier qui annonce la suite : Laonice va faire expier à Silvandre ce qu'il a dit.
Derniere III, 10, 446 verso. Voir III, 5, 180 recto.
Dernieres paroles III, 7, 276 verso. La messe catholique se termine par ite missa est, la messe est dite. Les fidèles comprennent qu'ils peuvent s'en aller.
Des plus jeunes III, 9, 368 recto. Le parallélisme entre « matrones » et « pucelles » est accentué par la répétition de ce « des », qui prend la place des formes modernes (d', de). Les remarques de Mme Sancier-Chateau sur « la répartition de de et de des » (pp. 75-76) sont contredites ici.
Desagreable III, 3, 61 verso. La litote ménage le Roi. Nous apprendrons plus tard qu'il courtisait une nymphe du Forez (III, 6, 261 recto). Si jamais Torrismond représentait Henri III (Wine, p. 192), c'est la mère de Daphnide qu'il aurait dû rechercher.
III, 10, 448 verso. La litote ici est proche du mensonge ! Le druide n'ignore pas les sentiments des jeunes gens.
Desavoue III, 7, 277 verso. Un seul des deux verbes suffirait pour exprimer la pensée de Silvandre. Cette figure est un de ces « paradoxismes » qui « frappent l'intelligence par le plus étonnant accord, et produisent le sens le plus vrai » (Fontanier, p. 137).
Deshabellee III, 10, 430 recto. Il faut ici lire deshabillee, comme dans l'édition de 1621.
Desirois III, 7, 331 verso. Le livre 7 s'arrête ici en 1621. Il se poursuit en 1619.
Desja III, 10, 439 recto. La conversation a eu lieu après le jugement de la gageure (III, 10, 422 recto).
Desobligeante III, 5, 199 verso. Oxymoron combiné à un polyptote ! Le lecteur sourit alors que Paris soupire.
Despecher III, 12, 525 verso. Il faut ici lire empescher, comme dans l'édition de 1621.
Desplaisir III, 6, 246 recto. Prendre du plaisir dans le déplaisir. L'allitération réunit les contraires dans une paronomase. Damon espère mourir ... d'ennui !
Desquelles III, 7, 287 recto. Le pronom relatif a pour antécédent paroles. Il faut comprendre : Paroles par lesquelles je fus persuadée.
Dessein III, 5, 187 recto. Ce dessein n'a pas changé depuis la première partie. Le berger « ne vouloit point estre veu de personne qui le pûst connoistre » (I, 12, 400 recto).
Dessous III, 5, 195 recto. Hylas reste Hylas malgré son habit de berger. Voir Achille. La sentence revient dans Les Epistres morales (I, 21, p. 181) pour dire qu'on ne peut pas cacher l'ambition. Cotgrave exprime cette pensée sous un proverbe différent - qui conviendrait fort bien à Hylas : « Il n'est pas si fol qu'il en porte l'habit ».
Destestable III, 5, 172 verso. Si l'on comprend qu'Astrée déteste le Lignon, on se demande pourquoi Alexis ne s'en étonne pas.
Destinée III, 2, 35 recto. Hylas plaisante, car les destinées ne donnent pas de conseils en principe. Elles ressemblent ici aux Sybilles, alors que, dans la première partie (I, 6, 163 verso), elles représentaient les Parques.
• Les Destinées agissent aussi dans les Epistres morales η.
Destinée « est plus en usage en prose que destin » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
Deult III, 9, 384 verso. Cotgrave donne seulement un proverbe voisin : « Qui le bien voit, et le mal prend, fait folie en bon escient » (Article Bien). Le DMF donne « Qui bon conseil croire ne veut, ce n'est merveilles s'il s'en deult. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 268) ».
Deux III, 10, 422 verso. Il faut ici lire doux en 1619 comme en 1621. C'est la leçon de Vaganay (III, p. 539).
Deux fois III, 3, 85 recto. À vingt ans, Alcidon est plus âgé que bien d'autres amoureux de L'Astrée. Céladon et Ligdamon ont quatorze ou quinze ans quand ils tombent amoureux (I, 4, 87 recto ; I, 3, 57 recto). Arimant en a seize ou dix-sept, et le romancier ajoute : « aage si propre à recevoir toutes les impressions d'amour » (III, 12, 516 recto).
Deux jours avant III, 10, 437 verso. « Il n'y a point deux jours que je le trouvay gravant des vers sur l'escorce de ces arbres », dit Lycidas à Astrée le jour de la noyade (I, 1, 10 recto).
Deux sortes III, 10, 417 recto. « Le vray amoureux est mort en son corps, et vivant en celuy de l'aymée » (Equicola, Livre 3, f° 150 verso).
• Le débat sur la mort métaphorique et sur les deux espèces de vie prépare le lecteur à l'interprétation de l'oracle qui va annoncer la mort de Silvandre. Le berger ne comprendra pourtant pas le message oraculaire : « Et tu ne dois pretendre / D'accomplir tes desirs qu'en la mort de Sylvandre » (IV, 3, 615).
Devancer III, 3, 87 verso. Ce foudre surpasse les autres parce que le laurier l'attire au lieu de l'éloigner.
Devenant Version fonctionnelle : III, 1, 3 verso. Le devenant de l'édition de 1619 est plus correct que le devenu de l'édition de 1621.
Devenir III, 11, 475 recto. Il faut ici lire deviner, comme dans l'édition de 1621.
Deviez, devoient - III, 2, 54 verso ; III, 7, 311 verso ; III, 12, 505 verso.
L'« emploi de l'imparfait de l'indicatif pour le conditionnel présent ou passé » est relevé par Huguet comme une des caractéristiques de la langue du XVIe siècle.
- Pourquoy n'ay-je deu me renfermer (III, 3, 92 verso). Le passé composé a le sens d'un conditionnel passé.
- S'il m'aymoit, ces paroles le devroient contenter (III, 4, 132 recto). Imparfait et conditionnel présent sont mis pour le plus-que-parfait et le conditionnel passé.
Devoir III, 5, 179 verso. Aimer « par le devoir et par la raison » ... On croit entendre le tout premier conseil donné par Adamas à des amoureux : Il faut « vous marier, non point par Amour, mais par raison » (I, 5, 156 recto).
Dialogue III, 2, 35 verso. Ce dialogue chanté rappelle les échanges similaires η de Corilas et Stelle dans la première partie (I, 5, 142 recto). Les bergers inversaient les rôles que jouaient Sireine et Diane dans la pastorale d'Honoré d'Urfé (Le Sireine, p. 213). Dans le roman, Alcidon est dans la situation de Sireine et Daphnide dans celle de Diane.
• Voir l'article de Mme Lallemand sur les poèmes recyclés.
Diamant III, 11, 458 recto. Le diamant est à la fois porteur de sens et source d'erreur dans L'Astrée. L'oracle le présente comme l'étymologie d'un nom propre que seul le porteur du nom comprend (III, 12, 504 recto). Damon, lui, a cru qu'il s'agissait d'une métaphore η. On se souvient qu'un diamant pointu a défiguré Célidée (II, 8, 492). Au XVIe siècle pourtant on pensait que la poudre de diamant guérissait. Pline a la plus grande admiration pour les vertus de cette pierre qui « neutralise les poisons, dissipe les troubles d'esprit, chasse les vaines terreurs » (XXXVII, 15). Chez Pierius, le diamant, signe de vertu et constance, résiste aux coups de la fortune (II, p. 228). 
Dieu III, 1, 16 verso. Autour de Damon, comme dans l'histoire de Madonthe η, le romancier passe fréquemment du Dieu unique aux dieux païens. Dans le récit fait par le chevalier au livre 6, trente-trois « Dieu » sont juxtaposés à six « Dieux » ou « dieux » η. La liturgie de l'Aquitaine du roi Torrismond (II, 6, 374) et la fonction du Druide ermite (III, 6, 236 verso) attirent l'attention sur ces variations.
Dieu du Sommeil III, 3, 88 recto. Divinité sacrifiée dans l'édition Vaganay puisqu'on y lit : « Quand il pleut à Dieu ce bal s'acheva, et quand il fut achevé, il commanda ... » (III, p. 117).
Dieu incogneu III, 8, 358 verso. Pour Criséide, ce dieu est celui de Gondebaud, « le Grand η », une divinité chrétienne, car les Bourguignons sont Ariens. Mais le Roi a aussi invoqué Tautatès et Taramis, divinités celtes. Plus haut, Criséide avait accepté qu'un dieu anonyme soit appelé Tautatès (III, 7, 283 verso). « Dieu inconnu η » peut renvoyer à la multitude des dieux païens aussi bien qu'au Dieu unique dont on ignore le nom.
Dieu qui punit III, 4, 132 recto ; III, 4, 164 recto. Dans la première partie η, les parjures sont punis, mais non les faux serments des amants. Dans la deuxième, ces serments ne sont jamais punis (II, 4, 230).
Dieux III, 6, 249 verso ; III, 12, 498 verso. Dans l'Aquitaine de l'Histoire de Damon et de Madonthe et de la Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe, la liturgie semblait pourtant chrétienne (II, 6, 374). Voir Dieu η et Genoux η.
Dieux domestiques III, 7, 296 recto. Cette scène souligne que Criséide et Arimant pratiquent la religion des Romains.
III, 12, 540 recto. C'est le cas aussi des Francs. Mais comme Silviane, dans la même phrase, mentionne les dieux domestiques (païens) et l'autre vie (celte), les différences entre les religions s'estompent.
Dieux infernaux III, 2, 32 recto. Ces dieux détonnent dans la théologie astréenne ! Mais une divinité infernale figurait dans la première partie : Hécate, invoquée par Climanthe, le faux druide, prédit le futur à Amasis et Galathée (I, 5, 133 recto).
Dieux solitaires III, 7, 288 verso. Dans toutes les éditions, il faut ici lire Aux lieux plus solitaires. C'est la leçon de Vaganay (III, p. 372).
Differentes III, 5, 179 verso. C'est ce que nous appelons l'effet de l'environnement. Dans les Epistres, d'Urfé cite Cyrus : « Les semences des plantes, & les mœurs des hommes deviennent en fin semblables aux lieux où ils demeurent » (I, 16, p. 139).
Diane, pour tenir Paris à distance, décrit la condition pastorale. Elle reprend, sous un angle différent, les thèmes exposés par Céladon dans la première partie (I, 2, 32 verso sq. ; I, 10, 321 recto sq.).
Digne du nom III, 7, 325 verso. Cet homme, qui reste anonyme, est « digne du nom » de père.
Dire que son III, 12, 542 verso. Il faut ici lire dire son, comme dans l'édition de 1621.
Dis III, 11, 482 recto. Vaganay donne je suis au lieu de je dis. Les pronoms qui suivent deviennent incorrects.
Discours de raison III, 5, 203 verso. C'est un raisonnement ou une réflexion d'après Huguet. D'Urfé moraliste reconnaît dans ses Epistres : « Il est plus aisé de Philosopher en discours, qu'en effect » (II, 6, p. 251).
Dis-je III, 3, 101 recto. Dans l'édition de 1619, l'incise n'a aucune raison d'être, car une phrase entière manque. Il faut ici lire, comme dans l'édition de 1621 : Je vis chose à la verité estrange à ouyr et difficile à croire : Je vis, dis-je ...
Dissemblable III, 6, 252 recto. Damon, qui se laisse si souvent prendre aux apparences (Henein, p. 380), pense que le corps et l'âme se ressemblent. Il fera la même remarque en s'étonnant de la laideur de Célidée (III, 11, 453 verso).
Dit-elle III, 7, 316 verso. En 1619 et en 1621, il faut ici lire dit-il ; c'est l'envoyé de Criséide qui parle.
Divorce III, 11, 466 recto. Il faut ici lire discours, comme dans l'édition de 1621.
Dom III, 3, 79 verso. Le Dom de 1619 semble préférable, car c'est une amusante incursion du romanesque de la chevalerie espagnole. Mais Dam est un titre archaïque.
Vaganay ne donne ni Dam comme dans l'édition de 1621, ni Dom comme dans l'édition de 1619, mais « donc » (III, p. 122) !
Doncques III, 6, 243 verso. Si Damon fait partie des principaux Aquitaniens, c'est parce qu'il est Gaulois, non Wisigoth.
Donner III, 3, 90 recto. Ces remarques que le XVIIe siècle a dû trouver hardies mettent en scène un vêtement qui, dans un célèbre roman courtois, est l'allégorie de la virginité : Dans Tristan et Iseult, Brangien, condamnée à mort, explique que sa seule faute est d'avoir hésité à prêter sa chemise à Iseult. La reine devait alors passer sa première nuit avec le roi Marc, et elle appréhendait sa chemise déchirée. En fait, Brangien a dû prendre la place de sa maîtresse dans le lit du Roi.
• L'épisode se trouvait chez Raimbaut, un poète provençal. Il a été repris par Joseph Bédier dans son édition du Roman de Tristan et Iseut (p. 59). Malheureusement, l'épisode manque dans les éditions plus récentes.
Dorez III, 7, 275 recto. Les cheveux dorés appartenaient à Ganymède, le plus beau des enfants des hommes (I, 2, 27 recto) ; les cheveux blonds caractérisent Alcippe (I, 2, 38 recto), Léonide (I, 5, 130 verso), Guyemant (I, 3, 62 verso), Florice (II, 4, 210) et Doris (II, 8, 542). Criséide, elle, a les cheveux « entre blonds et chastains » (III, 7, 273 recto). « Cheveux blonds » est une synecdoque de la jeunesse (I, 11, 368 verso).
Double usure III, 11, 468 verso. « Rendre au double le bien ou le mal qu'on a receu » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
Douce III, 3, 91 verso. Vaganay donne ici « double » (III, p. 121), un contresens s'ensuit.
Doute III, 5, 217 recto. Diane devrait douter d'elle-même, elle qui a affirmé qu'elle ne connaîtrait plus l'amour (III, 1, 5 recto) !
Doutois bien III, 4, 158 verso. Alors que la variante en général supprime les répétitions de mots, ici, avec bien, elle introduit une répétition qui n'a aucune utilité.
Dresse III, 6, 229 recto. Le vain tombeau η a été dressé dans la deuxième partie (II, 8, 549 sq.).
Ds III, 7, 275 verso. Il faut ici lire dis, comme dans l'édition de 1621.
Du III, 12, 549 verso. Il faut ici lire eu, comme dans l'édition de 1621.
Du'autant III, 12, 500 recto. Il faut ici lire qu'autant, comme dans l'édition de 1621.
Dueil III, 7, 324 recto. Il faut ici lire duel, comme dans l'édition de 1621.
Dueils III, 7, 313 verso. Il faut ici lire deulx, comme dans l'édition de 1621.
Duquel - III, 3, 58 verso. Il faut ici lire choses [...] desquelles.
- III, 12, 524 recto. Quatre pronoms relatifs et deux conjonctions de subordination se succèdent !
- III, 12, 530 recto. Si d'Urfé avait corrigé les pronoms relatifs aussi attentivement que le pense Mme Sancier-Chateau (p. 105), il aurait utilisé dont - comme dans la réédition de la première partie (Variantes).
Duquel il sembloit III, 9, 387 verso. Le pronom relatif a pour antécédent Lycidas ; il est complément de divertissoient.
Dura III, 9, 375 verso. Il faut ici lire aura, comme dans l'édition de 1621.
Durée III, 9, 404 verso. Silvandre reprend Platon : « S'il est vrai que tout ce qui se meut soi-même n'est autre chose que l'âme, il s'ensuit nécessairement que l'âme n'a pas eu de commencement et qu'elle n'aura pas de fin » (Phèdre 246a, p. 124). On lit en revanche dans Le Sireine « Tout ce qui prend commencement / Finit, si ce n'est le tourment » (p. 204).
D'y III, 11, 456 recto. Il faut ici lire dy, comme dans l'édition de 1621.
Ea III, 4, 134 verso. Il faut ici lire Ah, comme dans l'édition de 1621.
Eau III, 9, 374 verso. S'agit-il du Léthé ? Céladon a déjà refusé de boire des eaux de cet anti-Lignon (II, 10, 635). La mythologie indique une seule eau qui guérisse de l'amour, la source de Cupidon (Pline, XXX1, 16), appelée Fontaine de Cupidon par Equicola (Livre 4, f° 229 recto).
Eaux III, 9, 373 recto. Renvoi à une des étymologies de gaulois, voyageurs.
Effemine III, 12, 508 recto ; III, 12, 527 recto ; III, 12, 529 verso.
Les mauvais rois décrits par Agrippa d'Aubigné sont « les hermaphrodits, monstres effeminez, / Corrompus, bourdeliers, et estoyent mieux nez / Pour valets des putains que seigneurs sur les hommes » (Les Tragiques, II, v. 667 sq., p. 69). C'est sous le règne d'Henri III, selon Pierre de L'Estoile, que les favoris commencent à être appelés « mignons ». Scévole de Sainte-Marthe écrit alors :
    « Ces jeunes gens frisez, goldronnez, parfumez […]
    Nous feroyent bien mesprendre à discerner les Dames
    D’entre les Chevaliers qui ressemblent aux femmes ».
(Cité par Guy Poirier, p. 92).
- Goderonné : « Portant du linge à goderons, à gros plis » (Huguet).
Efforceroit III, 10, 419 verso. Il faut ici lire offenceroit, comme en 1619, et, de plus, corriger le pronom complément dans les deux éditions. S' devrait être l' : elle offenserait le jeune homme et sa propre courtoisie.
D'Urfé coordonne deux compléments d'objet de nature différente (un pronom personnel et un substantif) : coordination asymétrique et confuse. Mme Sancier-Chateau croit pourtant que le romancier corrige les « rupture[s] de construction qui, en cas de lecture visuelle, nuisent à une saisie immédiate de l'énoncé » (p. 96).
Element III, 4, 143 recto. Le personnage utilise l'image que l'auteur a introduite dans sa préface, mais en lui donnant un sens opposé : Clarinte jette la lettre d'Alcidon dans le fleuve pour la faire disparaître. Honoré d'Urfé en revanche remet ses souvenirs au Lignon pour qu'ils survivent « autant que la source eternelle » de la rivière (III, L'Autheur à la riviere de Lignon).
• L'Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon multiplie les remarques qui engagent le lecteur à songer à la composition du roman.
• Le rapprochement de l'eau et du cœur est une image d'origine pétrarquiste ; Hylas, l'inconstant de L'Astrée, préfère se comparer au vent qu'à l'eau (III, 2, 47 verso).
Elle a perdu III, 9, 378 verso. Daphnide a perdu beaucoup de choses, y compris sa réputation. Ce jugement tranchant indique que les compliments dithyrambiques d'Adamas étaient plus courtois que sincères.
Elle avoit veue III, 9, 373 verso. Le pronom renvoie à Alexis.
Elle creut, aymoit III, 10, 442 verso. Le pronom remplace-t-il Astrée ? La transition manque. La leçon de Vaganay (il creut et il aymoit, III, p. 564) est préférable, car l'auteur décrit Silvandre.
Elle desiroit III, 12, 502 recto. En 1619 et en 1621, il faut ici lire il desiroit. Damon désire et Madonthe raconte.
Elle dormoit III, 1, 2 verso. La bergère a cru avoir une vision, alors que le jeune homme était en fait près d'elle (II, 8, 528).
Elle est III, 11, 460 verso. Le pronom remplace Amasis.
Elle l'a voulu III, 9, 406 verso. Il faut ici lire il l'a voulu, comme dans l'édition de 1619, le sujet étant ciel. Le romancier pense-t-il à la nature ?
Elle sçache III, L'Autheur à la rivière. Le pronom remplace « l'ame severe » qui critique l'auteur. Dans chacune de ses préfaces, d'Urfé emprunte une attitude défensive.
Voir Mémoire η et Préfaces η.
Elle se venoit III, 2, 42 recto. Elle se venoit approchant. Cette construction a été corrigée dans la première partie, s'alloit cachant est devenu se cachoit (I, 5, 153 verso
Elle soit III, 1, 23 verso. Le pronom remplace cause.
Elles n'ont esté III, 10, 441 recto. Il faut ici lire ils n'ont esté, comme dans l'édition de 1621.
Elles ont faite III, 3, 101 verso. Le pronom remplace Destinées.
Éloquence III, 3, 58 verso. Voir la deuxième partie η.
Elorice III, 1, 21 recto. Il faut ici lire Florice, comme dans l'édition de 1621.
Emblème On trouve dans L'Astrée un écho de deux emblèmes η de Lois Papon, « Pennes η perdues » (I, p. 70) et « Fermesse » (I, p. 81).
Embraser III, 10, 443 recto. Voici l'une des antithèses favorites d'Honoré d'Urfé. Voir Froideur η.
Embrasser III, 2, 38 verso. Hylas a trois amis très chers, Hermante, Clorian et Périandre. Comme Hylas est expansif de nature, on peut se demander si le romancier sème des indices sur l'homosexualité du personnage.
• Voir le Tombeau des Deux-Amants η.
Embrassois III, 3, 68 recto. Incident comique au sein d'un épisode tragique. Alcidon est très jeune, souligne l'auteur.
Embusche III, 8, 351 recto. Cette image ne semble pas avoir été proverbiale. « On rencontre sa destinée / Souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter » (La Fontaine, Fables, VIII, 16, « L'Horoscope »). Œdipe aurait pu dire la même chose.
Empescha III, 6, 261 recto. Mère et fille soulignent que le Forez a été préservé des envahisseurs. Galathée, dans la première partie, parlait des Romains de César (I, 2, 29 verso) et des Wisigoths d'Alaric (I, 2, 31 recto). Amasis se réfère ici à un passé plus proche, les Wisigoths de Torrismond. Les Dames négligent donc les invasions rapportées par Diane (I, 6, 159 recto), Silvandre (I, 8, 226 verso) et Céladon (I, 10, 349 verso), qui sont le cadre d'enlèvements d'enfants.
Empesche III, 3, 61 recto. Rien dans le récit ne montre qu'elle ait voulu quitter le monde.
En III, 7, 318 recto. Il faut ici lire enfin, comme dans l'édition de 1621.
En action III, 9, 385 recto. Remuer. Furetière note : « Ce qui est le plus requis en un Orateur, c'est l'action ».
En avoir III, 5, 186 recto. Le pronom ne remplace rien. Brunot relève le fréquent pléonasme de en au début du siècle (Sancier-Chateau, p. 126). Voir aussi III, 9, 392 recto.
En avoit III, 9, 374 verso. Dont il y en avoit quantité. Le pronom en est inutile.
En demander III, 3, 79 recto. Le pronom remplace asseurance, synonyme de sauf conduit.
En estoient III, 3, 92 verso. Le pronom en ne représente ni un lieu, ni un objet, ni même des personnes. Vaugelas relève que certains écrivains mettent « il en est » quand « il est » aurait suffi (p. 231).
En estoit III, 9, 369 recto. Peut-être qu'il faut comprendre cette construction défectueuse (où il en) en rappelant que l'on disait « estre en doute de quelque chose » (DMF). Le pronom en devrait disparaître, remplacé par .
En eut raison III, 3, 96 verso. Comprendre Il eut raison de le faire.
En faire III, 2, 54 verso. Le pronom remplace quelque service.
III, 3, 83 verso. Le pronom remplace coustume.
En fist III, 9, 376 verso. Ce pronom superflu semble avoir été entraîné par les deux en qui le précèdent.
En mettez III, 4, 134 verso. Le pronom en n'a pas d'antécédent. Il pourrait signifier à ce sujet.
En ouvrir III, 3, 116 verso. Comprendre : ne pas lui parler de Daphnide. Ouvrir la bouche peut signifier se plaindre, et le pronom en (plus souple qu'aujourd'hui) peut remplacer de Daphnide.
En qualité III, 9, 381 recto. Il y a une restriction mentale dans le choix de la locution. C'est en tant que druide qu'Alexis serait parfaite ...
En quoy III, 12, 550 recto. Le druide fait allusion à la version épurée (I, 9, 302 verso) de l'Histoire de la tromperie de Climanthe. Galathée doit se demander jusqu'où il ira dans ses révélations !
En retenir III, 12, 502 recto. Le pronom en remplacerait-il desplaisirs  ? Il faudrait comprendre : retenir les larmes causées par ces déplaisirs. La construction est maladroite.
En servir III, 12, 540 recto. Le pronom en remplace l'épée. Silviane s'en servira pour se défendre de la violence de Childéric. La jeune femme n'envisage même pas de parler avec son agresseur. Cette scène doit être comparée à celle qui opposait Valentinien et Isidore (II, 12, 809 à II, 12, 820).
• Voir Tyrannicide η.
En suis prive III, 3, 79 verso. Le pronom en remplace le cœur qu'Alcidon a donné.
En tire III, 3, 100 verso. Il faut ici lire on tire, comme dans l'édition de 1621.
En vay III, 9, 393 recto. Le pronom en remplace de ce berger, l'autre remplace outrecuidance : Je vay dire une autre outrecuidance de ce berger.
En viendrez III, 3, 98 verso. Le pronom en signifie de l'aventure.
Enchantemens III, 2, 55 verso. Résumé du récit fait dans la première partie (I, 3, 71 recto).
Encor III, 11, 472 verso. Il faut ici lire entrez, comme dans l'édition de 1621.
Enfances III, 2, 39 recto ; III, 3, 64 verso. « Il n'est que les premieres amours », dit le proverbe (Cotgrave). D'Urfé décrit avec plaisir ces amours entre des enfants naïfs, que l'on songe à Ligdamon et Silvie, dans la première partie, à Ursace et Eudoxe, dans la deuxième, ou à Andrimarte et Silviane, dans la troisième. Bergers et bergères, bien que jeunes, semblent moins ingénus.
Enfant III, 7, 289 recto. Le fait de représenter Amour par un enfant est un sujet de discussion privilégié par les néo-platoniciens η. Equicola explique : « Il est enfant pour demonster que les amans ont l'entendement imparfait, et facilement se trompent » ( Livre 2, f° 122 recto).
Enfanter III, 2, 27 verso. La Vierge qui enfanteroit, ou qui enfantoit, figure déjà dans la deuxième partie η. Sa présence au-dessus d'un temple de Vesta est incongrue, d'abord parce que Vesta, en principe, n'était pas représentée, et ensuite parce que Vesta est une vierge à laquelle il est interdit d'enfanter. Le syncrétisme a ses illogismes !
• La Savoie avait un culte marial particulièrement vivace, ce que l'on voit dans l'ordre appelé l'Annonciade η. Dans « le contexte contre-réformateur », la Vierge était « un étendard identitaire dans l'opposition confessionnelle à la Réforme calviniste » (Gal, p. 355).
• Voir Temple.
Enfantines III, 12, 510 verso. Voir Enfances η. La naïveté semble l'apanage de la femme, toujours plus jeune que son compagnon. Voir par exemple Ligdamon et Silvie (I, 3, 58 recto) ou Thamire et Célidée (II, 1, 38). En revanche, dans le cas d'Astrée et Céladon, c'est l'absence de naïveté qui frappe : les deux partenaires rusent sans vergogne (I, 4, 87 recto ; I, 4, 89 recto ; I, 4, 92 verso).
Enseignemens III, 3, 98 verso. Donnés par une femme bienveillante, habile et hardie, ils complètent les « secrets de l'escolle » offerts par Daphnis (I, 6, 177 recto). En amour, il faut persévérer pour persuader.
Entendoit III, 10, 426 verso. Il faut ici lire attendoit, comme dans l'édition de 1621.
Entretien III, 10, 440 recto. Perspective terrifiante ! Servir d'entretien ou devenir la fable est une menace que Daphnis rappelle (I, 6, 185 recto). C'est aussi une conséquence que craignent Astrée (I, 4, 91 verso) et Léonide (II, 10, 670). On admire, dans ces conditions, les jeunes filles qui exhibent leurs problèmes dans des récits. Célidée le fait parce qu'elle regrette d'être devenue la fable du hameau (II, 2, 64).
• Médisance η et Calomnie η ont donc un impact considérable. La réputation d'une femme ou d'un homme « est si delicate que comme à l'œil le moindre festu luy rapporte une extreme douleur » (Epistres morales, I, 20, p. 177).
Entretismes III, 3, 96 verso. Il faut ici lire entretinsmes, comme dans l'édition de 1621.
Envie III, 8, 334 verso. Il faut ici lire en vie, comme dans l'édition de 1621.
Envie III, 11, 486 recto. J'avais plus envie de mourir que de vivre. Symétrie et parallélisme des antithèses devaient en principe conduire à une meilleure compréhension (Sancier-Chateau, p. 366). Ce n'est pas le cas dans ce poème où Calidon déforme la vérité.
Erreur III, 5, 200 verso. Conduire une sotte est un exercice pénible, comme conduire un animal récalcitrant.
III, 11, 458 recto. L'oracle annonce le dénouement : personnages et lecteurs sortiront d'erreur ...
Esbahissement III, 6, 239 verso. Honoré d'Urfé multiplie les notations qui suggèrent un parallèle entre le retour à la vie de Damon d'Aquitaine et celui de Céladon (I, 2, 21 recto ; I, 2, 26 recto). Le chevalier se réveille dans une chambre qui ressemble à un rocher couvert de lierre « pour servir de tapisserie ». Le berger se voyait entouré de peintures accrochées aux murs (I, 2, 28 recto). Voir aussi Miracle η.
Eschange III, 7, 295 recto. Ces répliques sur le cœur rappellent les plaisanteries de Délie (III, 3, 80 recto) qui, elle aussi, aidait un chevalier à entrer chez une dame.
Esclaves III, 7, 266 verso ; III, 11, 470 verso. L'inconstant a déjà blâmé les amants esclaves en commentant les aventures d'Ursace déguisé en esclave (II, 12, 885). Calidon l'imite (III, 11, 486 recto). Les déguisements masculins révèlent diverses façons d'aimer à travers des métaphores de la soumission (Henein, pp. 251-253).
Escole III, 5, 182 verso. Chacune des femmes qu'il a aimées lui a appris quelque chose, dit-il. On peut en douter ! Voir Apprentissage η.
Escoles III, 2, 41 verso ; III, 10, 411 recto ; III, 10, 412 verso. Être un ancien des Massiliens, c'est le principal titre de gloire de Silvandre dans la deuxième partie η aussi ! Les enseignants sont, comme « les plus sçavants », des néo-platoniciens η.
Escoutent III, 7, 297 verso. La périphrase désigne les dieux Pénates.
Escritoire III, 9, 382 recto. Hylas prend l'écritoire de Céladon. C'est celle qui lui a permis de falsifier les véritables Lois d'Amour (II, 5, 306) ; il va composer des conditions qui, elles aussi, contredisent ces mêmes Lois d'Amour. Le romancier le souligne.
Escuyer III, 6, 234 recto. Il faut ici lire Escuyerie, comme en 1619. Le Grand Écuyer de France était appelé auparavant « maître de l'écurie ». Poste prestigieux à partir du XVe siècle. Pierre II d'Urfé est Grand écuyer de France en 1483 (Voir ce site, 20 mars 2013). Le duc de Bellegarde, le modèle d'Alcidon, porte aussi ce titre, c'est pourquoi on l'appelait Monsieur le Grand.
Esguille III, 12, 511 recto. Silvie aussi avait une épingle de cheveux ; le romancier l'appelait poinçon (I, 3, 68 verso).
Esmeut III, 9, 378 verso. « Les coquettes tâchent d'engager les hommes, & ne veulent point s'engager » (Furetière). On dirait aujourd'hui que Célidée est une allumeuse !
Espérance La première η et la deuxième η partie disent combien l'espérance est nécessaire.
Est-ce que Les Epistres apportent un bémol à l'éloge de l'espérance qui caractérise L'Astrée ? Le titre de l'une des épîtres annonce « Que l'esperance est cause de tous les ennuis des hommes » (I, 18, p. 154). C'est l'opinion des stoïques que l'on trouve aussi chez Pétrarque par exemple : « Beaucoup d'espoirs, beaucoup d'obstacles » (p. 115). Pour Honoré d'Urfé, l'espérance, nécessairement, déçoit l'homme qui compte sur la fortune. C'est pour cela que dans La Sylvanire les espoirs des amants sont amers (v. 1927) et l'espérance trompeuse (v. 3975). L'espérance bénéfique est celle qui soutient celui qui compte sur la providence. Dans La Savoisiade η, l'espoir « jamais n'abandonne un bon cœur » (Mélanges, f° 86 recto).
III, 1, 12 verso. L'espérance devient un devoir, une obligation envers Dieu.
III, 3, 100 verso. L'espoir suit l'amour pas à pas.
III, 3, 105 recto. L'espérance ne suffit pas.
III, 8, 347 recto. L'espérance attire les bienfaits de Dieu.
III, 10, 414 verso. Les fleurs apportent l'espoir seulement parce qu'elles sont renouvelables. Aucune fleur ne symbolise l'espérance - même dans la « Guirlande de Julie ».
III, 10, 438 verso. Silvandre - qui a reçu ces fleurs - chante que les espoirs le trompent.
III, 11, 470 verso. L'espérance justifierait l'inconstance !
III, 12, 534 verso. L'espérance trompeuse est celle qui n'est pas suivie d'effet.
• L'espérance a trouvé place dans les débats des précieux. Elle est « La mere des vanitez ou la mere des credules », selon le Dictionnaire de Somaize (cité par Ch. Livet, I, p. LXIV). Un moraliste pessimiste lui reconnaît des avantages : « L’espérance, toute trompeuse qu’elle soit, sert au moins à nous mener à la fin de la vie par un chemin agréable » (La Rochefoucauld, p. 429).
Espère III, 6, 234 recto. Il faut ici lire espere de treuver, comme dans l'édition de 1619.
Espoir III, 7, 266 recto. Ce vers signifie que la seule chose certaine c'est qu'on perd son temps en aimant Astrée.
Espouser III, 6, 262 verso. Deuxième embryon d'intrigue déposé dans ce livre ! Nous avons déjà appris que le père de Damon avait jadis épargné le Forez et protégé une nymphe d'Amasis. On se souvient qu'une vieille femme avait sympathisé avec Hylas parce qu'elle avait aimé son père (I, 8, 252 verso).
Esprit III, 5, 200 verso. Molière semble développer ce dialogue dans la première scène de son École des femmes :
    « Epouser une sotte est pour n'être point sot [...]
    Une femme stupide est donc votre marotte ? ».
Estant III, 12, 493 verso. Qu'estant nuë signifie Qui, si elle avait été nue. L'élision du pronom relatif qui est un barbarisme. Le participe présent indique la condition dans laquelle se trouve le sujet du participe, la tête.
Esté III, 4, 154 verso. Il faut ici lire effect, comme dans l'édition de 1621.
Estendu III, 10, 436 recto. On notera l'accord du participe au masculin singulier alors que dans cette même phrase d'autres pronoms sont au féminin.
Estendue III, 9, 373 recto. Voir Superficie η du Forez. Non seulement les frontières de la région ont changé au fil des siècles, mais encore la façon d'estimer la superficie s'est modifiée avec le temps. L'essentiel, c'est que l'auteur de L'Astrée nous montre ce qu'il voit comme une « petite contree » (I, L'Autheur à la Bergere Astree et III, 9, 373 recto) ou un « petit pays » (II, 4, 185) ! Avant la Révolution, Aunis, avec ses 1 500 kilomètres carrés, était considéré la plus petite province de France. Le Forez est deux fois plus grand.
• D'après la Nouvelle description de Piganiol, le Lyonnais de l'Antiquité, bien plus vaste que le Lyonnais du XIXe siècle, comprenait « trois petites provinces, le Lyonnois propre, le Forez et le Beaujolais », explique Piganiol (V, p. 404). Autour de 1719 (I, p. 270), le Forez était plus grand que le Bourbonnais et le Lyonnais réunis et mesurait près de 168 lieues carrées (soit 4 672 kilomètres carrés, d'après le barème donné dans ce site, 10 juillet 2013).
• D'autres descriptions sont moins précises : Le Forez « adhère au Lyonnois » entre Saint-Martin et Feurs (Estienne, p. 143). « Le païs de Forests contient quarante villes closes, et environ autant de gros bourgs », affirme le Père Fodéré à la fin du XVIIe siècle (p. 475).
Estimé III, 2, 43 recto. Non seulement cet éloge est inopportun, mais encore il est injustifié. Dans la première partie, Céladon a raconté aux nymphes les malheurs causés par l'humeur batailleuse de son père (Histoire d'Alcippe). Dans la deuxième, Adamas a confié à sa nièce qu'Alcippe avait « esté autrefois tellement transporté de l'amour d'Amarillis, [qu'il ne vit] jamais faire de plus grandes folies » (II, 8, 490).
Estiot III, 7, 315 verso. Il faut ici lire estoit, comme dans l'édition de 1621.
Estoit III, 11, 465 verso. Estre n'a pas le sens de convenir dans les dictionnaires du temps. Voilà sans doute un exemple de provincialisme. Vaganay donne ici alloit (III, p. 595).
Estoit attendant III, 6, 232 recto. Construction archaïque qu'on rencontre chez Desportes. On ne peut que regretter que Mme Sancier-Chateau n'ait pas analysé ce participe présent qui suit l'auxiliaire être. En examinant les formes en ant, elle précise qu'elle n'a dépouillé que les dix premiers feuillets de chaque livre (p. 180, note 8).
Estranger III, 12, 510 verso. L'adjectif rappelle que les Francs sont des Gaulois qu'un long exil a rendu étrangers. C'est la thèse que défend Fauchet (f° 56 recto), et qu'on retrouve chez La Mure (I, p. 56).
Estrangere III, 5, 196 verso. Laonice vient de Paris. Celui qui la considère estrangere a grandi près des Helvétiens.
Estrangers III, 7, 274 recto. Il faut ici lire estrangeres, comme dans l'édition de 1621.
Estrangers III, 6, 239 verso. Qui sont ces étrangers qui décrivent nymphes et déesses ? Les poètes en général et d'Urfé en particulier. Peut-être faut-il penser à Homère dans le chant VI de l'Odyssée : Ulysse songe aux nymphes dès qu'il entend des voix féminines.
Estranges III, 2, 56 recto. L'adjectif, répété deux fois, est synonyme de « surprenant, rare, extraordinaire » (Furetière). Il ne s'applique pas à la fontaine η mais à la cruelle fonction de ses gardiens.
Estroittes III, 4, 137 verso. Épithète originale que les Précieuses emprunteront. Richelet, sans définir cette acception de l'adjectif, cite une phrase de Voiture qui l'illustre : « Estre dans une étroite amitié avec quelqu'un ».
Et Daphnide III, 3, 88 verso. Il faut ici lire repliqua Daphnide, comme dans l'édition de 1621.
Et de se III, 4, 157 verso. Il se montra étonné et il montra qu'il voulait se justifier. L'ellipse du verbe et la coordination de compléments de nature différente aboutit à une rupture de construction particulièrement incohérente ! Comment croire avec Mme Sancier-Chateau que les mots sont mieux reliés dans la troisième partie que dans la première (p. 311, note 45) ?
Et le commençant III, 12, 542 recto. Il faut ici lire et le temps commençant, comme dans l'édition de 1621.
Et presque III, 12, 544 recto. Coordonner animé et parler est une faute de construction. Comme peuple est un nom collectif, les pronoms tous et leur renvoient aux gens qui forment ce peuple. C'est l'un des cas où « la mauvaise situation des mots » gêne le lecteur plus que l'auditeur (Sancier-Chateau, p. 312).
Éternelle III, 9, 408 recto. Ce que l'on renouvelle est éternel.
Est-ce que le navire de Thésée a survécu si toutes ses planches ont été remplacées ? Ce problème d'identité a été posé par Plutarque : « Aussi les philosophes, en disputant sur ce genre de sophisme qu'ils appellent "l'argument de la croissance", citent ce vaisseau comme un exemple de doute, et soutiennent les uns que c'était toujours le même, les autres que c'était un vaisseau différent » (Vie de Thésée, XXI).
Eussay III, 4, 164 verso. Il faudrait ici lire eusse, comme dans l'édition de 1621, mais aussi ajouter l'accent sur le dernier e à cause de l'inversion (eussè-je). Maupas explique que le é peut être remplacé par la diphtongue ay (p. 11). Même situation avec le verbe vouloir : le voulussay-je de 1619 devient voulusse-je en 1621 (III, 7, 320 recto).
Eust aussi III, 10, 437 verso. Il faut ici lire eust esté aussi, comme dans l'édition de 1621.
Excusé III, 11, 485 recto. Il faut ici lire excuse, comme dans l'édition de 1621.
Experience III, 7, 271 recto. Le moraliste recommande : « Recourons de bonne heure à ces Numes invincibles, l'experience des choses, la constance, et l'honneur » (Epistres, I, 4, p. 28). Pour Equicola, grâce à « l'industrie, fille de l'experience et de l'usage, nous pouvons devenir meilleurs et plus parfaicts » (Livre 6, f° 322 verso).
Experimentee III, 9, 404 recto. Il l'a aussi traité d'ignorante (III, 9, 403 verso), car aimer est une science η.
Extrmes III, 4, 140 verso. Il faut ici lire extremes, comme dans l'édition de 1621.
Faict III, 11, 468 verso. Mot gratté dans l'édition de 1619.
Faire la guerre III, 10, 429 recto. Serait-ce une taquinerie et une preuve d'affection ? À la fin de la deuxième partie, le romancier écrit que les deux bergers sont devenus amis (II, 11, 730).
Faire paroistre III, 10, 419 recto. Huguet donne « se faire paroistre » et « paroistre de ». D'Urfé combine les deux formes. Il veut sans doute faire ressortir les compléments qui suivent : « plus leger » et « plus desireux ».
III, 12, 501 verso. Silvie a dit la même chose : on ne se montre fâché que lorsqu'on peut se venger (II, 7, 461). Plutarque admire le sage qui recommande : « Soyez les plus forts par les armes, ou les amis de ceux qui le sont » (Vie de Phocion, 639).
Faisant semblant III, 4, 141 recto. Comment peut-on faire semblant de ne pas vouloir reconnaître ce qu'on entend ? Il hoche la tête, mais la formule suggère qu'il cherche à tromper.
Fait demeurer III, 2, 41 verso. En 1619, les réponses de Silvandre et d'Hylas sont si parfaitement symétriques que le lecteur comprend mieux encore que les sentiments de l'inconstant sont tout aussi changeants que la Fortune.
Falsifié III, 9, 382 recto. Voir la deuxième partie η.
Falsifiee III, 11, 456 recto. Les Epistres s'ouvrent sur cette image : « Quelques fois les plus experts lapidaires sont trompez de la belle apparance des pierres falsifiées » (I, 1, p. 1). Le diamant, la plus précieuse des pierres, est celle qu'on copie souvent.
Faute III, 5, 181 recto. La faute serait d'avoir l'amour dans le cœur.
Faute d'amour III, 6, 249 verso. Ce dilemme entre l'audace et le sentiment était celui de Ligdamon quand il se demandait s'il devait se conduire en soldat ou en amant (I, 3, 69 recto).
Faveurs III, 10, 444 verso. Léonide ici parle comme Adamas. Les faveurs sont néfastes dans la première (I, 9, 273 verso) et la deuxième η partie aussi.
Fay bien III, 2, 54 recto. Il faut lire scay bien, comme dans l'édition de 1621.
Feignant III, 1, 22 verso. Il faut ici lire Hylas feignant, comme dans l'édition de 1621.
Feindre III, 11, 476 recto. Comment le faire sans parler ?
Felicitez III, 1, 13 recto. Par conséquent, prêter à L'Astrée un dénouement sinistre, c'est imaginer un druide vaincu par la fortune.
Femme III, 11, 472 verso. Étrange comparaison dans la bouche d'un jeune homme volage. Elle vient de l'Ecclésiaste : « Et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le cœur est un piège et un filet, et dont les mains sont des liens » (7:26).
Fenestres III, 10, 430 verso. Les fenêtres seulement étaient fermées, non les volets. Furetière précise : « Il faut fermer les volets, quand il vient trop de jour » (Article Volet). « Les fenestres doivent avoir quatre pieds d'ouverture entre les deux tableaux ou pieds droits » (Article Fenestre).
Feray III, 3, 121 verso. Il faut comprendre : je ne ferai pas (seulement) ce que je ne pourrai pas faire. La restriction suivie par une négation est de mauvais augure. Elle suggère que le Roi ne va rien faire. Si l'omission du pas a un « effet d'allègement » dans les cas considérés par Mme Sancier-Chateau (p. 215), ici, elle fait ressortir l'intention de tromper.
Feroit III, 11, 461 recto. Il faut ici lire seroit, comme dans l'édition de 1621.
Festre III, 3, 91 verso. Il faut ici lire fenestre, comme dans l'édition de 1621.
Feu - III, L'Autheur à la rivière. Image audacieuse. « Il n'y a point de feu sans fumée », lit-on dans Furetière.
III, 4, 133 recto ; III, 7, 288 recto. Voir aussi la première partie η.
- III, 4, 165 verso. Un proverbe dit : « Qui a besoin de feu le cerche avec le doigt » (Cotgrave).
Fidele III, 4, 160 recto. Il est difficile de ne pas sourire devant ces deux superlatifs qui ne peuvent certes pas s'appliquer aux jeunes gens !
Fièvre III, 11, 456 verso. Quand « deux ou trois accez de fievre » ont enlaidi Phillis, Lycidas s'est éloigné d'elle (II, 11, 719). La fièvre est aussi imprévisible que la fortune dans les Epistres (I, 14, p. 122). L'Astrée traite la Maladie comme une divinité, compagne de la Fortune (II, 8, 507).
Fille III, 10, 424 verso. « Moy qui suis fille ». Céladon ment avec aisance !
Fille druyde III, 7, 283 verso. Il pourrait s'agir de Bellinde, qui, obéissant à un oracle, a quitté le Forez pour se rendre à Évian (I, 6, 159 verso).
Filles III, 10, 411 verso. Dans la deuxième partie η, les prières étaient filles de Jupiter. Les « peintures esclatantes » les mettent aux pieds du dieu (I, 2, 27 verso).
Fin III, 1, 10 verso. Hylas est si volage qu'il pourrait cesser d'aimer Alexis avant même de quitter les hameaux. Il l'a annoncé lui-même dans une chanson où il décrit l'amour qu'il éprouve :
    « [...] il faut que le temps qui vid son origine,
    Triomphe de sa fin et s'en nomme vainqueur »
(I, 1, 18 verso).
Fin de quelque chose III, 4, 169 recto. Cette éloge de la fin indique que le roman doit avoir un dénouement.
Fin parfaite III, 5, 186 verso. Annonce d'un heureux dénouement.
Finesses III, 1, 4 recto. Céladon et Astrée recourent à plusieurs ruses qui souvent se retournent contre eux. Ils cachent leurs lettres dans le tronc d'un vieux saule (I, 4, 101 recto) ou dans le chapeau du Berger (I, 4, 116 verso), et ils font semblant d'avoir d'autres partenaires (I, 4, 101 verso et I, 4, 118 verso).
Flammes III, 1, 9 verso. Les flammes sous le cœur disent l'amour dans le frontispice du roman (I, Folios liminaires). Voir Illustrations.
Florisse III, 2, 45 recto. Il faut ici lire Florice, comme dans l'édition de 1621.
Fol III, 1, 20 verso. La folie d'Adraste a suivi le procès qui a enlevé au berger tout espoir d'être aimé. Convaincus de leur malheur, incapables d'accepter l'inévitable, d'autres personnages se sont tués dans des histoires intercalées de la première partie : un homme au nom prometteur, Aristandre, ainsi que la bergère anonyme dont la tombe rapproche la fontaine de la Vérité d'amour η de la tombe du Soldat inconnu.
• Les fous d'amour ne manquent pas dans la littérature (Henein, p. 63), mais c'est probablement à L'Astrée que Corneille pense lorsque son Eraste (dont le nom rime avec Adraste !), en perdant l'espérance, devient fou (Mélite, V, 6).
Font III, 6, 239 verso. Il faut ici lire racontent, comme dans l'édition de 1621.
Fontaine de la vérité d'Amour La fontaine de la Vérité d'amour règne dans la première partie η au cœur d'une légende tragique, ce qui rappelle que dans les récits mythologiques une bonne douzaine de malheureux sont transformés en fontaines. Dans le cinquième livre des Métamorphoses par exemple, une nymphe devient fontaine à force de pleurer (V, 490), une autre pour se dissimuler (V, 572).
Dans la deuxième partie, les fontaines se banalisent. Elles nourrissent, désaltèrent et embellissent (II, 3, 129 ; II, 7, 434 ; II, 5, 275). À la fontaine tombeau de la première partie succède le « vain tombeau » de Céladon (II, 8, 536), c'est-à-dire la tombe d'un autre malheureux qui s'est tué parce qu'il a cru qu'il n'était pas aimé. Le romancier bienveillant l'a sauvé, le tombeau est « vain ».
• Dans la troisième partie, surgit un nouveau couple qui vient de loin pour consulter la fontaine merveilleuse. La Dame, pleine de bon sens, refuse de se sacrifier aux gardiens féroces (III, 2, 56 verso). Le romancier alors fait rimer fontaine avec peine (III, 4, 158 verso). Il charge une bergère (III, 2, 37 verso) puis un druide (III, 4, 161 recto) d'exposer la signification allégorique de la fontaine de la Vérité d'amour : quand il s'agit d'amour, la vérité est fille du temps. Comment se trouverait-elle dans des eaux enchantées qui peuvent tout au plus indiquer le présent ?

À la lumière de ces informations, on comprend que la fontaine est un phénomène doté de significations superposées et complémentaires (Henein, p. 149). Comme l'écrit Mme Miller, la fontaine au XVIe siècle est avant tout une métaphore poétique (p. 149). C'est aussi, explique Francis Goyet, une source - au propre et au figuré. La théorie des quatre sens trouve dans la fontaine une excellente illustration. « La lettre nous enseigne les faits, l'allégorie ce qu'il faut croire, le sens moral ce qu'il faut faire, l'anagogie le but vers lequel aller ». J'emprunte ici la formule d'Antoine Compagnon (p. 176).
- 1. La fontaine de L'Astrée est affublée d'un sens littéral : la tombe de celle qui a perdu l'espoir.
« Pour l'aimer je meurs », dit Aristandre, un chevalier qui perd la vie parce qu'il est sûr de ne jamais être aimé par Silvie (I, 3, 65 verso).
- 2. La fontaine a un sens moral : les eaux reflètent les soucis de deux bergers et de deux chevaliers.
Ils voient ce qu'ils craignaient de voir. Pourquoi donc chercher à savoir ce qu'on redoute de savoir ? « Serait bien fou celui qui ne voulant pas trouver une chose la chercherait » (L'Arioste, 43, 6. II, p. 414). Si l'on soupçonne son malheur, pourquoi chercher une confirmation ? Ligdamon (I, 3, 72 recto) et Tircis ne diront pas autre chose (I, 12, 400 verso) quand ils refuseront de consulter la fontaine.
- 3. La fontaine a un sens allégorique - elle est l'image du temps, comme le précise Adamas (III, 4, 161 recto). Mais c'est une image trompeuse et ironique puisqu'elle n'est pas en mesure d'agir comme le temps ; elle se limite à un présent immédiat.
Le véritable maître du temps n'est pas une fontaine, mais un dieu. « Saturne est le même que le temps, et [...] le temps découvre la vérité » (Plutarque, 12). Saturne, représenté dans les « peintures esclatantes » du palais de Galathée (I, 2, 26 verso), « conduit les heures, le temps, et les saisons » (III, 3, 97 recto). Quant à la vérité, puisqu'elle se cache, elle rappelle le célèbre aphorisme de Démocrite : « La vérité est au fond de l'abîme » (Penseurs, p. 175).
- 4. La fontaine a un sens anagogique : elle élève l'esprit non seulement parce qu'elle demande à être comprise, mais encore parce qu'elle indique comment il faut lire L'Astrée, ou plutôt comment il faut creuser ce roman qui promet un dénouement surprenant.
- 5. La fontaine enchantée gardée par des bêtes enchantées doit redevenir accessible un jour puisqu'un oracle l'a annoncé (III, 4, 161 recto).
Elle ne va pourtant pas entraîner la fin du roman, car Honoré d'Urfé considère que la magie dégrade. Un enchantement ne peut pas mener à un dénouement satisfaisant. Moraliste, il remarque dans son Jugemant sur l'Amedéide : « Tout l'honneur che [sic] l'auteur doit attribuer a son heros il le luy oste par le moyen des armes invincibles que l'ange luy donne » (p. 160).
• F. Goyet analyse avec esprit « à quel moment [il a] vu le mot fontaine », et ce qui en découle. Il ne considère malheureusement pas la fontaine de L'Astrée.
Forets Dans la bouche des oracles de la troisième partie, le nom du Forez se confond avec un substantif féminin pluriel.
III, 4, 158 verso. Le nom de « cette contree » ne fait pas problème pour Daphnide et Alcidon.
III, 4, 169 recto. Dans son commentaire de l'oracle, Adamas ne s'attarde pas sur la transformation du nom propre.
Forme III, 5, 203 verso. Honoré d'Urfé répète ce qu'il a écrit dans le troisième livre de ses Epistres : « Si l'ame qui est la forme de l'homme venait à vestir le corps d'une Brute, elle rendroit ceste Brute un homme, puisque la forme donne l'estre » (III, 5, p. 414).
Fort a temps III, 5, 181 verso. Ces quelques mots rendent la phrase incompréhensible. Il faut ici lire comme dans l'édition de 1621 : mettre hors d'erreur une personne, c'est une œuvre qui n'est jamais hors de saison.
Fouetter III, 5, 194 recto. Pourquoi cette plaisanterie ? Elle vient d'un Adamas très sûr de lui, qui contrôle une situation scabreuse. Dans la première partie, Hylas s'est amusé à fouetter Floriante, qui ne s'en plaint pas (I, 8, 254 verso).
Foy III, 5, 200 verso. Ironie ! Comment l'inconstant peut-il jurer par sa foi ?
François - III, L'Autheur à la rivière. Rattacher texte, patrie et langue, c'est réfléchir comme les hommes de la Pléiade. Notons que L'Astrée, très tôt, est traduite « dans diverses langues : allemand (1620), hollandais (1625), italien (1637), flamand (1644), danois (1645) et anglais (1657) » (Houdoy, dans son site, 10 juin 2013).
• Dans son « Ode à la fontaine Bellerie », Ronsard écrit que la fontaine qu'il chante vivra grâce à ses vers (éd. Blanchemain, II, p. 149).
Frère III, 5, 197 verso. Diane répète plusieurs fois qu'elle aime Paris en frère : Honoré d'Urfé lui attribue une forme d'intuition qu'il refuse à ses personnages masculins. Il n'invoque pas un instinct quelconque, et ne nomme pas la voix du sang, topos éminemment romanesque. Lorsque Camus adapte certaines aventures de L'Astrée, il invoque « la force du sang » pour expliquer qu'un jeune homme saigne du nez quand il découvre qu'il aime sa sœur (Parthénice, p. 216 sq.) ! Le corps ne parle pas d'une manière aussi grossière chez d'Urfé.
Le nom de « frère » peut être un simple terme affectueux dans L'Astrée. Criséide et Arimant (III, 7, 323 recto), Silviane et Andrimarte (III, 12, 514 recto) s'aiment et se disent frère et sœur.
Frère III, 5, 216 verso. Apollon, dieu du soleil.
Froideur III, 1, 9 verso. Image pétrarquiste par excellence : « Et je crains et espère, et brûle et suis de glace » (Pétrarque, Sonnet CXXXIV, p. 159).
L'antithèse du froid et du chaud s'applique aux sentiments de plusieurs couples dans L'Astrée.
On la rencontre aussi dans Le Sireine et les Epistres (voir les notes de la première η et de la deuxième partie η). Elle revient encore dans La Sylvanire, et même dans la bouche du Satyre qui se plaint de Fossinde :
    « Tu brusles mon cœur
    Et geles de froideur » (p. 74) !
III, 9, 379 verso. « Ce mot au figuré se prononce frédeur. Espece d'aversion, grande indiference », explique Richelet. Mais ce n'est pas « avec indifférence » qu'Alexis parle ! Souvent, dans L'Astrée, froideur et froidement indiquent surtout l'intention de se montrer indifférent. Voir par exemple III, 1, 7 verso ; III, 10, 421 recto.
Furent tuez III, 1, 14 verso. Diane a raconté ces événements tragiques (I, 6, 189 verso et I, 6, 191 verso). Comment Paris les a-t-il appris ? Il ne connaissait pas Diane (I, 8, 232 verso), et Astrée a souligné que nul n'avait entendu parler de cette aventure à l'époque (I, 6, 160 verso) ?
Léonide, cachée dans un buisson, a entendu Diane rapporter ses « jeunesses » (I, 6, 157 verso). C'est donc elle qui a pu répéter l'Histoire de Diane à son cousin, Paris.
Fussiez III, 12, 548 recto. Le narrateur ne s'adresse plus qu'à Amasis. Cette remarque et les apostrophes η qui l'ont précédée suggèrent que le récit a changé de statut sans que d'Urfé ne juge nécessaire de corriger les apostrophes (III, 11, 460 recto). Le romancier prévoyait qu'Amasis résumerait les événements pour les répéter à sa fille et au druide. D'Urfé a changé d'avis, comme l'a relevé Élisabeth Aragon (p. 23), pour rendre la présentation plus vraisemblable, c'est-à-dire pour tenter de justifier le fait que le décès de Clidaman n'est annoncé qu'au dénouement.
Gageure III, 5, 216 verso ; III, 9, 387 verso ; III, 9, 393 verso ; III, 9, 394 recto ; III, 9, 394 verso ; etc.
Parce que Silvandre n'est amoureux de personne, Phillis lui lance un défi : il doit se faire aimer d'une bergère. Silvandre demande que Phillis relève le même défi. Astrée suggère que Phillis et Silvandre servent Diane. Léonide pense comme Diane que la gageure doit se limiter à trois mois (I, 7, 199 verso).
Commencée au milieu de la première partie, cette gageure, dans la deuxième partie, dure déjà huit ou dix jours de plus que les trois mois prévus (II, 11, 731). Elle s'arrête dans la troisième partie cinq ou six mois après avoir commencé (III, 9, 403 recto). Curieusement, Diane demande à Silvandre quand est-ce qu'il désire recevoir le jugement (III, 5, 216 verso).
Le procès de la gageure (III, 9, 387 verso à III, 9, 408 recto), morceau de bravoure d'un sophiste, a lieu dans le livre 9 à la demande expresse d'Adamas qui souhaite interrompre ce jeu qui réunit Silvandre et Diane.
• Aucun des participants ne loue les libertés que donnent les amours homosexuelles, comme l'a fait Filandre travesti dans la première partie (I, 6, 180 recto). Aucun ne se contente d'opposer l'amitié et l'amour, comme l'a fait Hylas dans la deuxième partie (II, 4, 260). Aucun ne soulève le problème de la reproduction et l'inévitable stérilité des amours homosexuelles.
Dans la troisième partie, les adversaires et leur juge jonglent, non sans mauvaise foi, avec les mots et les faits autour d'un amour qui n'est pas du tout asexué. Pour faire bonne mesure, j'ajouterai aux discours des personnages des arguments suggérés par l'article de Mme Villemur sur l'androgyne : le mot amour est féminin aussi bien que masculin, le feu et l'eau se rapprochent comme le chaud et le froid (p. 245) !
• Le jugement de cette gageure dite « gracieux essay » (III, 9, 406 recto) est suivi par une discussion sur la signification de la sentence donnée par Diane. Si cette sentence « contente les deux parties » (III, 10, 409 recto), elle n'éloigne pas Diane de Silvandre. Adamas - qui n'offre pas de commentaires immédiats - est donc déçu. Il le montre en rappelant « ceste feinte » (III, 10, 448 verso).
Comme Diane, encouragée par les bergères et par Alexis, permet à Silvandre de continuer à feindre de feindre de l'aimer, le procès et la sentence n'ont pas apporté un point final à la gageure. Ils ont mis en valeur la passion et l'éloquence de Silvandre. Ils ont aussi exposé l'habileté de Diane en tant que juge, et sa faiblesse en tant que femme aimée.
• Si Céladon est maître ès travestissements, Silvandre est maître ès feintes. Tous les deux s'avèrent de redoutables rhéteurs. Le fréquent rappel de cette gageure et le récit itératif de ses étapes (par exemple III, 10, 413 recto) peuvent lasser le lecteur. La leçon que l'on tire est enfermée dans une maxime que d'Urfé ne donne pas mais qu'il illustre fort bien : « Par trop debatre la verité se perd » (Cotgrave, Article Vérité). C'est un proverbe de Varron que l'on trouve aussi chez Pétrarque (I, 7, p. 78). Comme le romancier fait semblant de refuser de trancher, le lecteur doit peser les arguments et trouver ce qui ressemble le plus à une vérité.
Galahee III, 6, 224 verso. Il faut ici lire Galathée, comme dans l'édition de 1621.
Galathe III, 6, 226 verso. Il faut ici lire Galathée, comme dans l'édition de 1621.
Galathee III, 9, 368 verso. Il faut ici lire Léonide en 1619 et en 1621.
Galerie III, 3, 58 recto. La description de la galerie d'Adamas est considérablement allongée après l'édition de 1619. Honoré d'Urfé ajoute des indications sur la décoration murale, sur l'histoire du druidisme, des Francs et des Bourguignons.
• Un inventaire dressé en 1673 nous apprend qu'il y avait à Châteaumorand une galerie de portraits, « l'un d'eux au fond représentant Honoré d'Urfé et Diane de Châteaumorand η [...] plus quatre-vingt-seize petits tableaux » ... et une table de billard (Reure, p. 74). Voir aussi La Mure, II, p. 318.
Garçon III, 1, 7 recto. Il s'agit d'Icare. L'édition de 1621, en supprimant un point d'interrogation, rend cette strophe obscure. Il faut comprendre : Il serait nécessaire d'imiter ce garçon en nous haussant ...
Garde III, 8, 365 recto. Nombreux gardiens, gardes successifs.
Geans III, 3, 97 verso. Ces géants nés de l'union du Ciel et de la Terre sont les présomptueux Titans. Ils seront défaits par Jupiter, leur neveu.
Genereuse action III, 7, 309 verso. L'approbation de la « genereuse action » de Criséide appartient à un homme qui est loin d'être admirable, Ricimer. Plus loin, lorsque la jeune fille raconte cet acte qui a choqué le père d'Arimant (III, 7, 327 recto), elle le compare à la « vertueuse » action de Lucrèce (III, 7, 309 verso) : Criséide se serait défendue contre un viol potentiel.
Il arrive à Plutarque d'admirer le suicide (Vie de Caius Gracchus, 43) ; ce n'est pas le cas d'Honoré d'Urfé, qui s'oppose alors aux stoïciens et se range plutôt du côté de Platon et d'Aristote : le suicide est une lâcheté.
• Dans la première partie, les personnages sympathiques (Céladon, Ligdamon et le berger Damon) ne sont pas condamnés pour avoir désespéré, mais le suicide réussit une fois seulement ; le berger de la légende meurt. Dans la deuxième partie, le suicide est interdit à Ursace et Olimbre par des sages. Dans la troisième, un Druide fait la leçon à Damon d'Aquitaine qui s'est jeté dans le fleuve.
À deux reprises, dans L'Astrée, un vieillard rappelle que se tuer est une preuve de lâcheté. « C'est un deffaut de courage de se tuer, pour ne pouvoir supporter les coups du desastre, et tout semblable à celuy qui s'enfuiroit le jour d'une bataille, de peur des ennemis » (II, 12, 870). « C'est une action vile et indigne d'un homme de courage : car celuy qui se tuë, ce n'est que pour ne pouvoir souffrir les peines de la vie » (III, 6, 241 recto).
• Dans l'épître dédicatoire du Sireine, d'Urfé écrit à une dame anonyme (sans doute son épouse) : Si vous m'abandonnez, je n'aurai « ny la patience, ny la constance de Sireine : car à un tel accident que le sien je n'ay point d'autres armes que la mort » (n. p.). Ces armes sans doute châtieront le rival favorisé.
Les Epistres morales méprisent ceux qui songent au suicide : « Puis que la mort vous est plus douce que la douleur des playes : ensevelissez vous » (I, 16, p. 145).
Génice III, 9, 399 recto. Voir Animaux η. « Jeune vache qui n'a point souffert les approches du taureau » (Furetière).
Gentil oyseau Tables. Le poème supprimé dans l'édition de 1621 (III, 12, 514 verso) est quand même annoncé dans la table.
Glace III, 1, 9 recto. Il faut ici lire glacé. Précipice est un « Lieu élevé au pied duquel il y a un abysme » (Furetière).
Glorieuse III, 3, 89 recto. La crainte de Daphnide flatte le chevalier.
• Deux autres dames appréhendent les conséquences de la tendresse qu'elles éprouvent, Eudoxe (II, 12, 801) et Silviane - mais dans l'édition de 1619 seulement (III, 12, 516 recto). Les bergères, elles, craignent seulement de montrer leurs larmes (Bellinde, I, 10, 337 recto), peut-être parce que leurs partenaires sont infiniment moins entreprenants que les hommes de la Cour.
• Dans les Amadis, deux dames peuvent oser dire à leurs parternaires qu'elle les retrouveront de nuit : « [...] nous confians plus en vostre vertu que non pas en noz forces feminines ». Peine perdue, elles « furent faictes de belles filles belles femmes », et se retrouvent enceintes (XIV, ch. 64).
Grace III, 5, 171 verso. La foi rend d'Urfé optimiste. On lit dans ses Epistres : « Je ne doute pas que tout ce qui nous arrive ne soit pour nostre bien » (III, 11, p. 316).
Grand III, 8, 352 verso ; III, 8, 361 recto. Titre de gloire qui désigne ici Dieu. Honoré d'Urfé semble enfin admettre que les Bourguignons adoraient un dieu unique. Ils étaient effectivement des chrétiens ariens au Ve siècle.
Grand bal III, 3, 62 verso ; III, 7, 285 verso.
Périphrase admirative pour la pavane. Voir une pavane η.
« Danse grave venuë d'Espagne, où les danseurs font la rouë l'un devant l'autre, comme les paons font avec leur queuë, d'où luy est venu ce nom. C'étoit autrefois une danse serieuse que les Gentils-hommes dansoient avec la cape & l'épée ; les gens de Justice avec leurs longues robbes ; les Princes avec leurs grands manteaux ; & les Dames avec les queuës de leurs robbes abaissées & traînantes. On l'appelloit le grand bal, parce que c'étoit une danse majestueuse & modeste. Il s'y fait plusieurs assietes de pieds, passades & fleurets, & des decouppements de pieds, pour en moderer la gravité, dont la tablature est décrite dans Thoinot Arbeau en son Orchesographie » (Furetière, Article Pavane).
• Quelques vers de l'Art poétique de Vauquelin de La Fresnaye illustrent le prestige de cette danse aristocratique :
    « Car depuis que Ronsard η eut amené les modes
    Du tour et du retour et du repos des odes,
    Imitant la pavane ou du roi le grand bal,
    Le françois n'eut depuis en Europe d'égal »
(cité par Richelet, Article Ode). Cet Art poétique a été composé en 1574 mais publié en 1605 seulement.
• Dans les Amadis, lors de noces, les ménétriers présentent « une pavenne fort grave en son chant, nouvellement composee par Suave », c'est-à-dire par Gohory η (XIII, ch. 56). Ce chant nuptial renfeme douze vers de dix pieds avec pour refrain « Hymen, Hymen, ô Hymen Hyménée ». Il n'y a pas de chant nuptial dans L'Astrée (par exemple I, 11, 362 recto).
L'Orchésographie donne plus d'informations sur la pavane : « Nos Joueurs d'instruments la sonnent quand on meyne espouser en face de Saincte Eglise une fille de bonne maison » (Arbeau, f° 28 verso). « C'est une danse honneste qu'il faut préférer aux danses plus lascives », affirme l'auteur (f° 29 verso), qui espère que la pavane reviendra à la mode (f° 29 verso). Arbeau montre sa préférence pour cette danse en donnant l'air et les paroles de « Belle qui tiens ma vie » (f° 32 verso).
On trouve plusieurs versions de cette chanson sur YouTube, par exemple dans ce site (2 novembre 2019).
• Les plus beaux films sur le XVIIe siècle présentent tous une pavane (La Princesse de Clèves, La Princesse de Montpensier, Tous les matins du monde, etc.). La Pavane pour une infante défunte de Ravel (1899) a évidemment contribué au long succès de cette danse du XVIe siècle.
• Cinq pavanes se trouvent dans le site d'Alain Naigeon (12 juin 2013).
Grand desordre III, 12, 543 verso. Il faut ici lire si grand desordre, comme dans l'édition de 1621.
Grande injure III, 12, 544 verso. Le romancier et ses personnages n'ont aucun égard pour Childéric, sa « damnable pensee » η et sa « violence » η.
Grande nymphe III, 11, 458 verso. C'est le vacie qui parle, et non un berger. Voir Grand.
Guérison III, 3, 88 recto. Si le corps peut se guérir lui-même, c'est parce qu'il le veut, la volonté « est toute puissante en l'homme » (Epistres, III, 10, p. 307).
III, 7, 288 recto. La confidence est en fait un plaisir plus qu'une thérapie. C'est ce que d'Urfé reconnaît dans sa préface (III, L'Autheur à la rivière). Mais les réactions du lecteur / auditeur font alors problème. « De qui je me fie Dieu me garde » (Cotgrave, Article Se fier).
Guillemets III, 10, 421 recto. Guillemets mal placés.
Habit III, 2, 38 recto. Non seulement Hylas était vêtu en berger en Camargue, comme son ami Hermante, mais encore Carlis et Stilliane étaient aussi bergères ! Voir l'Histoire de Hylas.
Ce changement de statut pourrait être une inadvertance du romancier. Je pense plutôt que le statut d'Hylas se modifie pour que le jeune homme reste le point de jonction entre les Foréziens et leurs visiteurs, qu'ils viennent des champs ou de la Cour (Henein, p. 182). Cela signifie, évidemment, que la condition pastorale s'assouplit dans la troisième partie.
III, 11, 482 recto. Sedaine se souvient-il de ce madrigal quand il compose l'« Épître à mon habit », qu'il date du premier mars 1751 (Voir ce site, 10 juillet 2013) ? Diderot compose des « Regrets sur ma vieille robe de chambre » (2 novembre 2019), mais ne s'adresse pas à l'objet de son affection.
Il est intéressant de comparer les vers de Céladon avec ceux d'Alcidon, jaloux de fleurs η ou de Sigismond, jaloux d'un éventail η.
Habitans III, 7, 278 verso. La réputation des Gascons est signalée dans les dictionnaires du temps. « Farfaron [sic], hableur, querelleur. Cet homme se vante de bien des bravoures, mais c'est un Gascon, il hable » (Furetière).
Habits III, 8, 347 recto. En 1594, le duc de Nemours, prisonnier à Pierre-Scize, s'enfuit avec les habits de son valet. Dans l'édition de 1660 de son Histoire génealogique de la Royale Maison de Savoye, Samuel Guichenon rapporte l'aventure brièvement (I, p. 747). On trouve nombre de détails curieux dans la réédition de 1778, qui se trouve dans ce site : « Le Duc de Nemours cependant était toujours en prison à Pierre-Scize, d'où il s'échappa par une jolie finesse : il fit faire par ses domestiques un trou en la muraille de la cuisine de son appartement, par lequel un homme pouvait passer, et le fit boucher d'une grosse pierre ; et le jour qu'il médita de se sauver, il fit semblant de prendre un médicament, et parce qu'il était chauve, et son valet de chambre rousseau, qui avait une grosse chevelure ; il prit une perruque de ce poil et les habits de son valet à la ruelle de son lit, feignant d'aller à la chaire, et en sortit le bassin à la main, détournant sa vue, comme s'il eût voulu se garantir de la puanteur, passa jusqu'au lieu où la muraille était ouverte, laissant son valet en sa place dans le lit » (pp. 203-204).
Haïr III, 10, 409 verso. Litote qui démontre bien les liens des deux jeunes gens : Sympathie profonde, mais rivalité apparente pour animer les débats et entretenir la compagnie.
Hausser III, 6, 232 recto. La visière étant une « petite grille qui s'abat devant les yeux » (Furetière), hausser la visière, c'est montrer ses yeux (III, 6, 227 verso).
Haut III, 6, 244 verso. Céladon (I, 12, 398 recto) et Clorian (II, 3, 173) empruntent la même pose, celle des malheureux : regarder de haut au loin, dans la direction où se trouve la femme aimée.
Hebetez III, 5, 178 recto. Dans son tout premier poème, Hylas traitait l'amant fidèle de « fol qui croist de bien aymer » (I, 1, 16 recto).
Heure III, 3, 69 verso ; III, 11, 487 verso. L'heure du berger est généralement au singulier η, d'Urfé évite de rappeler « le berger » ! « La vraye occasion de pouvoir obtenir ce qu'on desire, et principalement de joüir d'une femme » (Oudin).
Heureux III, 2, 52 verso. La réflexion sur le bonheur complète les remarques de la deuxième partie η. Quoi qu'ils en pensent (I, 1, 1 verso), les bergers ne sont pas tout à fait à l'abri de la fortune puisqu'ils connaissent l'amour ; Céladon l'a expliqué à Silvie (I, 10, 321 recto).
Histoire d'Euric III, 3, 60 verso à III, 4, 170 recto. La double histoire intercalée consacrée à Euric, Daphnide et Alcidon est transparente, comme l'ont relevé tous les critiques. Patru affirme : « Le Grand Adamas [sic] c'est Henri le Grand, Daphnide, la Duchesse de Beaufort [...], Alcidon, le feu Duc de Belle-garde, [...] Délie, c'est Diane d'Estrées » (II, p. 565). « Mme de Balagny, c'est Delie dans l'Astrée », précise Tallemant (I, p. 5). Cette remarque est la toute première mention de L'Astrée dans les Historiettes. Elle illustre l'intérêt du roman d'Honoré d'Urfé pour les amateurs de clés.
Les amours d'Henri et de Gabrielle η ont défrayé la chronique du temps. La liaison qui s'est terminée brusquement et d'une manière tragique a inspiré plusieurs commentaires romanesques voilés, par exemple dans l'Alexis η de Jean-Pierre Camus.
Gustave Charlier a complété et corrigé les renseignements donnés par les hommes du XVIIe siècle, et Arnaldo Pizzorusso les a commentés (Voir les noms des personnages impliqués dans l'aventure).
• Seul Euric, le héros, copie parfaitement son modèle, Henri IV - à cause de son nom, de ses actions, et de la mort qu'il rencontre.
Henri IV a 38 ans quand il séduit, en février 1591, la « charmante Gabrielle », une jeune femme de 18 ans recherchée par le meilleur ami du Prince, Roger de Saint-Lary, Grand écuyer, et futur duc de Bellegarde. Henri IV est alors un monarque obligé de conquérir son royaume ville par ville. Dans L'Astrée, le voile épais de la bienséance couvre l'état civil des vrais protagonistes - tous mariés et donc adultères - et supprime les rejetons bâtards.
L'adaptation romanesque à la Gaule du Ve siècle du temps des Wisigoths déplace une aventure qui en réalité s'est déroulée en Picardie. La prudence introduit dans le récit des éloges - parfois excessifs - du Roi (Wine, p. 198), alors qu'aucune des actions admirables d'Henri IV n'est rapportée : il n'y a ni conversion, ni pacification du pays, ni Édit de Nantes, ni maxime mémorable et honorable. Le roman retient seulement l'image du Roi trop amoureux de celle qu'il appelait son « bel ange » (Henri, p. 173) et qui se prétendait indûment « la princesse Constance » (Henri, p. 174).
La fiction s'écarte de la réalité quand le romancier s'arroge le droit de punir ou de récompenser qui il veut. D'Urfé supprime le décès de la maîtresse (après trente heures d'agonie) et conserve l'assassinat du Roi : Euric disparaît. Au dénouement, le romancier invente un châtiment posthume particulièrement cruel pour le Roi : Daphnide et Alcidon sont réunis et bénis par le druide Adamas. La maîtresse infidèle épouse l'ami qui a été trahi par son maître et par sa maîtresse. L'ordre initial revient après la mort du prédateur.
L'Euric de L'Astrée a donc bien moins de chance que le vrai « Enric ». Après le décès de sa maîtresse, Henri IV prendra le deuil en violet pendant trois mois, puis Henriette d'Entragues remplacera Gabrielle η. « Un clou chasse l'autre η », aurait dit le confesseur du Roi (Murat, p. 414).
• Non sans optimisme, Mme Wine considère que le traitement cavalier d'Henri IV répondrait au traitement qu'elle juge cavalier de Pétrarque : d'Urfé n'admirerait ni guerrier, ni poète ; il se rapprocherait ainsi de l'idéal de l'honnête homme pascalien (pp. 222-223).
• L'histoire des amours royales devient-elle dans le roman plus morale ou plus édifiante, comme on a pu le proposer ? Pas du tout. Honoré d'Urfé lui donne le statut exceptionnel d'une confession strictement réservée aux oreilles indulgentes d'Adamas. Léonide même n'en saura jamais rien, elle qui a pourtant entendu le récit scabreux des amours romaines dans la deuxième partie.
Homme III, 2, 43 recto. « HOMME, se dit encore tout seul, pour Homme de cœur, homme de fermeté. Se montrer homme » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). Bien que Léonide donne cette signification au mot homme, le lecteur sursaute et sourit : Céladon devrait au contraire se montrer femme s'il ne veut pas être reconnu !
III, 7, 286 verso. Arimant exprime sa passion en utilisant la même hyperbole que Céladon (II, 7, 449 ; II, 8, 500).
Homme seul III, 9, 373 verso. Grâce aux dons faits par Prométhée, « quand l'homme fut en possession de son lot divin, d'abord à cause de son affinité avec les dieux, il crut à leur existence, privilège qu'il a seul de tous les animaux » (Platon, Protagoras, 322a).
Hommes d'esprit III, 4, 158 recto. L'éloquence de Silvandre est considérée comme un piège par Diane aussi (III, 11, 480 recto).
Horeloge III, 3, 96 verso ; III, 3, 97 recto. La graphie et le genre de ce mot ont changé. L'Astrée conserve les formes anciennes. Horloge est encore un terme technique pour Richelet.
• Cette horloge n'est pas aussi anachronique qu'on pourrait le croire ! D'après Cassiodore, Gondebaud aurait admiré les horloges à Rome (Escher, p. 120). Boèce η lui-même aurait confectionné celle qu'un roi Wisigoth envoya en cadeau (Gascogne, p. 19) au roi Bourguignon vers 506.
Humeur III, 7, 281 verso. Les Italiennes seraient hardies. Camus η, qui a la manie de porter des jugements sur les nations, va bien plus loin. Il écrit dans les Evenemens singuliers : L'Italie est « descriée », et « les femmes des Liguriens ont une qualité que je n'oserois dire ouvertement sans vergoigne, bien que je la die couvertement » (p. 63). Il répète ailleurs que les Italiens sont « sujets à l'incontinence » (Camus, La Tour des miroirs, p. 174). Brantôme est plus explicite : « En Italie les dames sont fort chaudes » (p. 185).
Humidite III, 3, 98 verso. Pour Socrate, la mémoire est une cire molle que l'humidité du corps affaiblit (Platon, Théétète 191c sq.).
Hyperbole L'éloquence oratoire permet les exagérations ! C'est d'ailleurs un prédicateur qui prend le mieux la défense de l'hyperbole au début du XVIIe siècle : « Une figure de l'art Oratoire qui semble avoir toute sa vigueur et son excellence dans l'excés, et n'estre jamais plus agreable que quand elle est plus extravagante » (Camus, p. 185).
- III, 9, 400 recto. Silvandre a fait quelquefois des reproches à sa rivale (II, 3, 156 par exemple).
- III, 9, 401 recto. L'orateur, lucide, souligne qu'il exagère !
Idee III, 3, 105 recto. Malgré la majuscule, il ne s'agit pas d'une idée platonicienne, mais d'une « imagination fausse » (Furetière).
Idées III, 10, 414 recto. « Les idees des choses » sont à la base de la philosophie de Platon (Voir ce site, 21 juillet 2013). On lit dans les Epistres : « La beauté aux Anges, c'est les Idees, aux ames les raisons, en la nature les semences, & aux corps les formes » (II, 3, pp. 232-233).
Ignorois III, 12, 504 recto. Il faut ici lire esperois, comme dans l'édition de 1621.
Il - III, 6, 242 recto. Confusion de pronoms. Il l'avoit veu : le sujet est Damon. Qui m'avoit traité : le sujet est l'écuyer.
- III, 8, 349 verso. Le pronom remplace excez de contentement.
- III, 12, 530 recto. Mérovée est le sujet de rendroit, et Semnon le sujet de auroit.
Il avoit - III, 11, 489 verso. Le pronom remplace Adamas.
- III, 12, 492 recto. Le pronom remplace Damon.
Il doit III, 9, 402 recto. Le pronom il remplace un groupe de mots (les femmes sont le moyen de parvenir aux pures pensées). Cette tournure, fréquente au XVIIe siècle, mais critiquée par Malherbe, est corrigée une fois par d'Urfé (Sancier-Chateau, p. 90).
Il est ainsi III, 7, 274 recto. C'est ainsi. « La valeur démonstrative du il neutre » est encore sensible au XVIIe siècle (Sancier-Chateau, p. 89). La variante pourtant va ajouter un second pronom personnel neutre (le) pour renforcer le lien avec la proposition précédente.
Il est aisé III, 4, 132 verso. Après l'édition de 1619, il y a ici le titre : Histoire de l'artifice η d'Alcyre.
Il est certain III, 7, 283 recto. Après l'édition de 1619, il y a ici le titre : Histoire de Cryseide et d'Arimant.
Il eust espouse III, 3, 64 recto. Le roi des Wisigoths, Thierry, a épousé la sœur du roi des Suèves, Richard.
Il fut III, 12, 491 verso. Le pronom remplace le cheval.
Il ne luy III, 10, 426 verso. Il remplace Amour et luy remplace Alexis. On s'attendait plutôt à un elle mis pour Léonide (Amour fit faire à la nymphe), puisque c'est elle qui aime le berger ! De toute manière, cette remarque indique que le druide s'attend à un « miracle d'Amour » qui, d'un coup de baguette, ferait tomber le travestissement (Voir Asag).
Il n'en pouvoit III, 11, 462 recto. Il faut ici lire elle n'en pouvoit, comme en 1619. Le pronom remplace Chrisante.
Il n'y a III, 12, 505 recto. Il faut ici lire il n'a, comme dans l'édition de 1621.
Il peut III, 12, 491 verso. Le pronom remplace le maître, Damon d'Aquitaine.
Il prit III, 4, 151 verso. Le pronom ajouté après l'édition de 1619 rend erronée une construction obscure. Il fallait ici un elle, car c'est Clarinte qui prend le papier pour le montrer à Amintor.
Il vindrent III, 9, 372 verso. Il faut ici lire ils vindrent, comme dans l'édition de 1621. Le pronom remplace Vacies.
Il vint III, 11, 474 verso. Le pronom remplace Calidon.
Il vous III, 4, 142 verso. Dans l'édition de 1621, il vous est le résultat d'une variante incomplète ! En 1619, le pronom il est mis pour cet Element qui ne s'arreste jamais. En 1621, cet élément est remplacé par l'eau (pour éviter une répétition). Le correcteur cependant oublie de changer ce pronom et ceux qui le suivent (lui, il). La version fonctionnelle de L'Astrée conserve le il vous.
Ils ont III, 12, 520 verso. Le pronom remplace les Francs. En un même paragraphe, sans voyager dans le temps ou dans l'espace, les personnages d'Honoré d'Urfé adoptent une coutume romaine antique (robe) puis une cérémonie de la chevalerie médiévale (adoubement) !
Ils se plaignoient III, 4, 148 recto. Il faut ici lire il se plaignoit, comme dans l'édition de 1621. Il s'agit de l'auteur des vers.
Ils vouloient III, 11, 475 verso. Il faut ici lire il vouloit, comme dans l'édition de 1621. Il s'agit de Hylas.
Imaginée III, 10, 441 recto. Ce discours - le plus long que prononce Alexis - démontre d'abord que le berger raisonne aussi bien que Silvandre. Il démontre aussi et surtout que le héros et son créateur semblent incapables de s'inquiéter des suites de la conduite qu'ils recommandent.
III, 12, 498 verso. L'affection de Damon pour Ormanthe n'était pas imaginaire, et Madonthe le sait (II, 6, 387).
Immortelles III, 3, 90 recto. Les Gaulois croyaient l'âme immortelle (Dubois, p. 50). Mais ils croyaient aussi que les âmes revenaient sur terre dans un nouveau corps (Le Fèvre de la Boderie, Cercle III, p. 350). Dans son étude des Dieux de la Gaule, P.-M. Duval souligne avec raison que ces informations résultent toutes d'interpretatio romana (p. 65).
Impossible III, 12, 507 verso. « Il me seroit possible », lit-on dans l'édition Vaganay (III, p. 651).
Imprudence III, 12, 536 recto. Vaganay donne ici impudence (III, p. 687). Ce substantif serait préférable, mais il ne figure ni dans l'édition de 1619, ni dans celle de 1621.
Incommoditez III, 4, 127 verso. Les incommoditez de la Cour étaient nombreuses. En 1606 par exemple, Malherbe, qui suit la Cour en voyage, écrit à Peiresc : « La peste de Paris serait bien plus supportable que toutes ces incomodités » (p. 365). Quand la Cour séjourne à Fontainebleau, la situation ne vaut guère mieux (p. 510).
Inconstance des femmes III, 6, 219 recto. Dans Le Sireine, le héros désespéré accuse les femmes d'inconstance (pp. 133, 171). Même reproche dans La Sylvanire de la part d'Hylas (v. 1253) et de la part du chœur (v. 1873).
Incurables III, 4, 162 recto. Puisque dieux et mires ne s'arrêtent pas aux maladies inguérissables, pourquoi un romancier passerait-il des années en compagnie de personnages condamnés ? La troisième partie annonce un heureux dénouement.
Informée III, 11, 490 recto. Comment se fait-il qu'Amasis ignore l'origine des bergers ? Galathée sait que de « bonnes et anciennes familles » vivent dans des « lieux solitaires » (I, 2, 31 verso).
Ingratitude III, 7, 278 recto. L'ingratitude est un reproche que les hommes font traditionnellement aux femmes (Voir la deuxième partie η).
Inimitié III, 6, 229 recto. Voir I, 2, 28 verso. Le père de Céladon, Alcippe, déteste le père d'Astrée, Alcé. L'inverse serait plus compréhensible : le premier a épousé la bergère que courtisait le second ! Voir Histoire d'Alcippe.
Injustement III, 6, 252 verso. L'écuyer souligne ainsi que son maître ne se bat pas pour soutenir la vérité. Le romancier optimiste veut que la justice se serve de l'amour, et que le jugement de Dieu soit plus perspicace que celui des hommes (Henein, pp. 35-36).
Innocent III, 10, 439 recto. Exemple d'hypallage : l'innocent n'est pas l'habit mais celui qui le porte. « Le procédé relève de l'esthétique du vague », explique B. Dupriez (p. 236). Dans L'Astrée, il illustre la conception de la pastorale comme lieu du non-dit.
Intelligences III, 9, 387 verso. Il s'agit des anges, créatures supérieures à l'être humain. On lit dans les Epistres ce commentaire de Platon : « La beauté aux Anges, c'est les Idees, aux ames les raisons, en la nature les semences, et aux corps les formes. Et comme les Idees sont [ont] leur beauté de Dieu, plus ou moins parfaictement, selon le degré de leur perfection : aussi nos ames et nos corps l'ont selon la leur, plus ou moins, ainsi qu'ils en sont plus ou moins capables. Mais telle qu'elle puisse estre, elle est tousjours un rayon qui s'eslance du visage divin, aussi bien en nostre essence qu'en celle des Anges. Par ainsi qui aime la beauté en nous, y aime aussi bien Dieu que s'il aimoit ces tres-pures intelligences. Car si nostre beauté est un rayon de celle de Dieu, sans doute en l'aimant nous aimons Dieu sans y penser : tout ainsi que nostre œil ne peut voir les couleurs, sans voir en mesme temps la lumiere » (II, 4, pp. 232-233. Je souligne). D'Urfé explique que l'homme est en dessous de « ces tres-pures intelligences » et qu'« Il n'y a rien de grand en terre que l'homme » (III, 1, pp. 348-349).
Intentions - III, 3, 62 recto. Cette interprétation des intentions cachées rappelle un proverbe que donne Cotgrave : « A l'hostel priser, et au marché vendre. Value at home, but sell in the market » (Article Marché).
- III, 4, 155 recto. C'est à Machiavel qu'on attribue parfois l'adage : La fin justifie les moyens. Cotgrave, grand collectionneur de proverbes, donne seulement : « La fin fait tout ».
Interest III, 2, 28 verso. Parce que tous les trois sont amoureux, ils auraient voulu rester près des bergères.
Intervention Voici des exemples des différents types d'interventions :
- D'Urfé s'adresse aux lecteurs et offre une maxime (III, 1, 2 recto ; III, 11, 487 recto ; III, 11, 488 recto). L'une des interventions sentencieuses les plus longues porte sur l'effet de la passion sur le jugement (III, 11, 483 verso).
- L'auteur donne un ordre aux lecteurs : « Jugez » (III, 10, 431 recto) ; « Voyez » (III, 11, 487 recto).
- Il s'adresse à un personnage (Silvandre : III, 1, 4 verso ; Céladon : III, 10, 430 recto).
- Apostrophe à Amour (III, 10, 427 recto).
- Apostrophe, exclamation ou interrogation soutiennent ou remplacent une description (III, 2, 42 recto ; III, 2, 46 verso ; III, 5, 174 verso ; III, 10, 431 recto ; III, 11, 468 verso).
- D'Urfé annonce le futur en utilisant la première personne du pluriel (III, 1, 14 recto ; III, 1, 22 verso).
- Il rappelle le passé en s'adressant au lecteur à la première personne du singulier ou du pluriel (III, 1, 20 recto ; III, 1, 21 recto ; III, 2, 30 recto ; III, 5, 198 recto ; III, 9, 371 verso).
- L'intervention peut être à la forme négative (III, 11, 468 verso ; III, 11, 485 recto).
• Il y a aussi un certain nombre d'interventions camouflées. C'est le cas d'annonces du futur (« et depuis », III, 5, 197 recto ; III, 12, 510 recto) ou de confirmations (« il est certain », III, 11, 473 recto). Elles sont plus nombreuses dans le livre 10, à cause des débats sans doute. Le romancier peut aller jusqu'à annoncer une « petite dispute » qui ne sera pas décrite (III, 10, 420 recto).
On trouve aussi dans ce livre 10 des commentaires de l'action (« Il estoit tres certain », III, 10, 422 recto), des hypothèses (« si elle avait parlé plus haut », III, 10, 437 recto), et surtout des restrictions (« pour le moins en apparence », III, 10, 420 recto ; « à ce qu'elle disoit », III, 10, 429 recto ; « surprise ou pour le moins feignant de l'estre », III, 10, 448 recto ; « peut estre », III, 10, 432 verso ; III, 12, 513 recto). Ce type d'intervention nous redit qu'il faut « tenir en bride nostre creance » (Montaigne, II, p. 384), comme dans la deuxième partie η. Ici, cependant, il s'agit des motivations ou de la bonne foi des personnages.
Intervention implicite - III, 3, 59 recto. Qui est ce on, sinon l'auteur qui souligne l'habileté dont il fait preuve ?
- III, 9, 408 recto. Ce livre s'achève sur une notation ironique : l'auteur introduit une hypothèse qu'il sait fausse ! Le mode de présentation du baiser de Céladon travesti comprenait moins de détours (I, 4, 91 recto).
Invention III, 3, 86 recto ; III, 3, 87 recto. « Terme de Réteur. Elle consiste à trouver des moiens de persuader, et elle est une des cinq parties de la Rhétorique » (Richelet). Richelet traite alors le pastiche d'« invention nouvelle » et « gentille », compliment qui s'applique aussi à L'Astrée.
Jalousie III, 10, 431 verso. Honoré d'Urfé introduit une distinction importante entre jalousie et envie. Céladon en effet n'a été jaloux (I, 4, 101 verso) qu'une seule fois dans sa vie, comme il le rappelle (II, 7, 481).
• Pour François de Sales, la jalousie ne cohabite pas avec la vraie vertu (Introduction à la vie dévote, III, ch. 38. Cité par Robert Garapon, p. 132).
Voir aussi les notes de la deuxième partie η.
Je III, 7, 329 verso. Il faut ici lire jeux, comme dans l'édition de 1621.
Je dis III, 3, 73 verso. En 1621 et en 1619, il faut ici lire ce que vous dites.
Je la suis III, 12, 537 verso. Construction condamnée par Vaugelas, mais qui a survécu quelque temps, comme il le prévoyait lui-même : « Puis que toutes les femmes aux lieux où l'on parle bien, disent la, et non pas, le, peut-estre que l'Usage l'emportera sur la raison, et ce ne sera plus une faute » (pp. 28-29).
L'Astrée ne donne pas toujours cette construction puisqu'on trouve : assurée [...] je ne le suis point, III, 7, 296 recto).
Je vis III, 7, 312 recto. Cette phrase qui est en italique et entre crochets était en capitales en 1619.
Jetta III, 5, 191 verso. Voir I, 1, 4 verso et I, 3, 47 verso.
Dans Le Sireine aussi le héros possède une bague offerte par sa maîtresse ; elle représente deux mains serrées (p. 91).
Jeune homme - III, 7, 304 verso. Nous saurons plus tard qu'il s'agit de Bellaris.
III, 8, 333 verso. Il s'agit de Bellaris. L'édition Vaganay donne « jeune homme vestu à la Gauloise » (III, p. 428).
Jeune roy III, 6, 261 recto. Amours de Roi, effroi ! Amoureux d'une nymphe d'Amasis, Torrismond ne voulait pas l'épouser mais sans doute l'enlever ou la violer.
Jour III, 10, 419 verso à III, 10, 448 recto.
Les discussions sur l'unité de temps au théâtre vont illustrer l'ambiguïté de ce substantif « fréquemment déterminé par diverses circonstances » puisque jour peut signifier vie, explique Pierre Larousse. La casuistique religieuse aussi, depuis longtemps, s'arrête sur le jour qui indique une durée extensible : « Le Prophete prend le jour pour tout moment et minute de temps qu'on peut imaginer ». Le Père Benedicti s'appuie ici sur un texte des Chroniques pour expliquer que le pécheur aura le temps de dire qu'il se repent (p. 672).
Jour avant III, 3, 98 recto. La veille. Voir aussi dans la deuxième partie η.
Jugement III, 1, 19 verso. La nymphe a rendu ce jugement dans la deuxième partie. Le Berger doit « estre à jamais exemple d'une fidelle et infructueuse affection » (II, 9, 597).
Jugement III, 5, 195 verso. Silvandre a décrété dans la première partie : il est « deffendu aux recherches de Laonice, de tourmenter davantage le repos de Cleon » (I, 7, 219 recto).
Juillet III, 9, 369 verso. Le sixiesme de la lune de Juillet est rappelé dans la première et la deuxième partie η. Ce jour fatidique marquera peut-être la rencontre inévitable de Galathée et d'Alexis. Voir aussi Aux ides de Julius (III, 8, 352 recto).
Jure III, 4, 167 verso. Il faut ici lire juré dans les éditions de 1619 et de 1621.
Jurer III, 3, 115 recto. Euric a même juré par sa couronne (III, 3, 106 verso).
III, 7, 309 verso ; III, 7, 310 recto. Ricimer jure par la vie d'un Empereur qu'il va tuer.
Jurez III, 7, 295 verso. L'ensemble de la conversation évoque l'aventure d'Alcidon ainsi que le style et les aventures des Amadis η. Le lecteur est ainsi appelé à noter que la chambre défendue η de la deuxième partie a bel et bien disparu ! Arimant jouit du même privilège qu'Alcidon (III, 3, 82 recto) et qu'Alexis (III, 10, 428 recto).
Juste III, 9, 396 recto ; III, 9, 396 verso. L'épithète qui précède le nom propre est un procédé stylistique de l'épopée. L'expression « juste Astrée » (qui revient à la page suivante) pourrait être de bon augure ! Si la bergère tient de sa patronne, la déesse Astrée, le sens de l'équité, Céladon rentrera en grâce et Silvandre gagnera la gageure.
Juste artifice III, 6, 263 recto. Ce quasi-oxymoron dit l'hypocrisie du personnage.
Justice III, 9, 396 recto. La troisième partie apporte la définition d'une vertu essentielle dans L'Astrée, la justice. Puisque le roman réunit des aventures présentées comme des choix passés, présents ou futurs, tous les personnages s'interrogent sur le bien-fondé de leurs décisions. Un romancier humaniste veut que les procès ludiques ou dramatiques mettent à l'épreuve la sagacité du lecteur lui-même (Henein, pp. 29-69). Comme l'annonce le Jupiter des « peintures esclatantes » (I, 2, 27 verso), un dieu bienveillant, la justice idéale est en fait une équité conciliante.
• « La justice nous sépare, en quelque sorte, nous isole, nous défend contre chacun et contre tous, comme s'ils étaient ou s'ils pouvaient devenir nos ennemis. L'équité nous rapproche, nous lie, nous confond, pour ainsi dire, ensemble comme amis, comme frère, comme membres du même corps » (Guizot, Article Justice).
La contenter III, 6, 249 recto. Le pronom remplace Madonthe.
L'a convia III, 3, 115 verso. Il faut ici lire la convia, comme dans l'édition de 1621.
La descouvre III, 7, 301 verso. Le pronom remplace demeure.
La devez III, 5, 191 verso. Le pronom remplace contente.
III, 6, 229 recto. Le pronom remplace l'amour couverte.
Vaugelas condamne cet accord, car le pronom se rapporte à la chose non à la personnei (pp. 28-29). Voir plus haut.
- III, 5, 200 verso. Une personne qui le fût. D'Urfé ne met pas toujours le pronom qui remplace personne au féminin.
La discretion III, 3, 67 verso. Il faut ici lire sa discrétion, comme 1619. C'est Daphnide qui autorise.
La divertir III, 11, 461 recto. Il faut ici lire le divertir, comme dans l'édition de 1621. Le pronom remplace malheur.
La dois III, 11, 473 verso. Le pronom remplace fortune.
La druyde III, 10, 428 recto. Il faut ici lire le druyde, comme en 1619. Il s'agit d'Adamas.
La leur III, 2, 27 verso. Les dieux reconnaissants se sentent obligés de conserver aux Romains la terre qu'ils ont usurpée. Voir Usurpation η.
La noircir III, 1, 2 recto. Le pronom remplace affection.
La peust III, 11, 484 recto. Il faut ici lire le peust, comme dans l'édition de 1621.
La pouvant III, 12, 501 verso. Le pronom remplace la nouvelle reçue de l'armée. Le pluriel aurait été plus correct, mais le singulier se réfère à la plus importante des nouvelles.
La raison III, 5, 201 verso. La variante donne quelque raison, ce qui modifie la signification de la phrase.
La ravissant III, 9, 376 recto. Le sens veut que le pronom objet remplace la vie, complément de ravir ; mais ce substantif ne précède pas le pronom, il le suit. L'édition de 1619 donne plutôt le ravissant, où le pronom objet remplace mon cœur. Le pronom objet qui suit fait alors problème, puisque dans la portant, le pronom remplace la vie. La construction symétrique est équivoque. On peut comprendre
- soit me donner ou la mort en me ravissant la vie, ou la vie en la portant au lieu où est la source de ma vie ;
- soit me donner la mort en me ravissant le cœur, ou la vie en portant le cœur où se trouve la source de ma vie.
La reçois III, 4, 122 verso. Le pronom remplace la fortune, imposée par Daphnide.
La remettre III, 3, 118 verso. Le pronom remplace resolution (de partir).
La sousmirent III, 2, 27 verso. Il faut ici lire les sousmirent, comme dans l'édition de 1621. Le pronom remplace Gaules.
La suis III, 5, 210 recto. Le pronom remplace cause.
La voulu III, 9, 406 verso. Il faut ici lire a voulu, comme dans l'édition de 1621.
LABITH HORCHIA III, 2, 30 verso. Dans sa prière à Vesta, la Maxime vestale rappelle le culte des Thyréniens pour cette déesse qu'ils appellent « LABITH HORCHIA », les capitales sont dans le texte. Cette étrange expression qui recouvre une vaste synthèse de mythes illustre l'érudition d'Honoré d'Urfé. Le romancier, ici, éblouit le lecteur. Il n'instruit que celui qui se lance dans des recherches !
• Pour tenter de comprendre ce « LABITH HORCHIA », il faut suivre attentivement les circonvolutions onomastiques décrites surtout par Antoine Fumée. Vesta, adorée d'abord par les Scythes, a Noé pour époux. Elle serait donc la déesse de l'arche ou Horchia. Mais Horchia, la bonne mère, pourrait signifier la Lune ou encore être un des noms de Cybèle. Quand la Vesta des Romains est assimilée à Cybèle, elle devient la fille de Saturne ou bien la mère des Titans ... « Tous ces noms se rapportent », se complètent, explique Antoine Fumée (p. 63). Il ajoute - sans être beaucoup plus clair : « Quant au nom de Labith il est vraysemblable qu'il a esté pris de Tabiti nom Scythique » (Fumée, p. 64). Hérodote donne aux Scythes une divinité nommée en fait Tahiti (Livre IV, 59). « LABITH HORCHIA » serait donc la bonne mère de Scythie.
• Voir Temple.
Laissee III, 11, 481 recto. Galathée a chassé Léonide qu'elle juge responsable de la disparition de Lucinde (II, 7, 455).
Laisser III, 10, 436 recto. Il faut-il lire laisser comme en 1619, non lasser comme en 1621.
Laissons III, 2, 35 recto. C'est l'opinion du romancier. Dans ses Epistres morales, d'Urfé blâme ceux qui, « nouveaux Promethees », ont « la hardiesse d'essayer d'entrer dans les secrets de Dieu, et là ravir par leurs vains jugements la cognnoissance des choses futures » (II, 10, p. 304).
La théorie, cependant, est infirmée par la pratique romanesque : les personnages reçoivent les « Conseils des dieux » sous la forme de seize oracles, deux visions et quatre songes dans les trois premières parties de L'Astrée (Henein, pp. 71-110). « Le grand Thautates n'est point menteur », affirme Adamas avec raison (III, 4, 161 recto), car les secrets communiqués par les dieux se réalisent toujours. Chez Platon, « la divination est [...] l'ouvrière de l'amitié qui est entre les dieux et les hommes » (Le Banquet, 188d), un signe de bon augure donc.
• Voir Surnaturel η.
L'aller attendre III, 2, 29 recto. Il faut ici lire les aller attendre, comme dans l'édition de 1621.
Langage III, 7, 276 verso. Légère touche de vraisemblance. Malgré le grand nombre de nationalités qui se rencontrent dans L'Astrée, les échanges oraux et écrits se font dans une sorte de lingua franca, un no man's language en fait. Brantôme - qui s'y connaissait - considère qu'en pays étranger ceux qui ne parlent pas la même langue peuvent avoir tout au plus des relations sexuelles (p. 238) !
À trois reprises seulement, d'Urfé confronte ses personnages avec des problèmes linguistiques :
- Le Chevalier barbare ne comprend pas Filandre. Il a pourtant réussi à communiquer des informations sur son identité et sur l'objet de sa quête (I, 7, 202 verso).
- Le héraut qui apporte un message du Chevalier inconnu (alias Lindamor) se fait comprendre sans problème dans les éditions de 1607 de la première partie. Plus tard, le romancier ajoute que cet individu que nul ne connaît, et qui vient de l'armée des Francs, parle « avec des paroles à moitié estrangeres » (I, 9, 286 recto),
- Dans la troisième partie, dès 1619, il y a une nouvelle prise de conscience des questions de langue.
Arimant, le Libicin, peut se déguiser en marchand gaulois parce qu'il parle gaulois (III, 7, 318 verso ; III, 8, 341 recto). Sa compagne, Criséide, appartient à la nation des Salasses, mais connaît le gaulois qu'on parle à Lyon (III, 7, 276 verso). Elle ne le prononce pas assez bien, puisque son accent permettra à Gondebaud de la reconnaître (III, 8, 353 verso). Parler perd la femme, ou du moins la met en danger.
Langue III, 12, 504 recto. Il est étrange (et invraisemblable) qu'un druide porte un nom latin !
Laquelle III, 10, 424 recto. Le pronom remplace la veuë.
Larmes III, 1, 16 recto. Rapprocher larmes et eau qui coule est un topos de la pastorale. Dans L'Astrée, deux fois l'image est rendue plus vivace grâce à des hyperboles ingénieuses : voir un poème d'Alcippe η et un poème de Céladon η. Marbeuf, poète nourri de L'Astrée, écrit que ses larmes ont fait une fontaine dans laquelle il voit sa maîtresse (p. 28). Il réinvente ainsi une fontaine de la Vérité d'amour η.
L'autre III, 2, 38 verso. Il s'agit de Carlis.
Lavoir III, 8, 355 recto. Il faut ici lire l'avoir, comme dans l'édition de 1621.
L'avoit III, 11, 481 recto. Il faut ici lire la void, comme dans l'édition de 1621.
Le baisa III, 11, 465 verso. Il faut ici lire la baisa, comme en 1619. Le pronom remplace Alexis.
Le changez III, 11, 450 recto. Il faut ici lire les changez, comme dans l'édition de 1621.
Le considerant III, 11, 465 verso. Il faut ici lire la considerant, comme en 1619. Le pronom remplace Alexis.
Le despendre III, 11, 467 recto. On lit en 1619 la despendre, où le pronom remplace amour. Le pronom change en 1621 pour remplacer plutôt amas, ce qui est plus logique.
Le druyde III, 8, 333 recto. En 1619 et 1621, il faudrait ici lire la druyde parce que Florice s'adresse à Alexis, et qu'Astrée aussi lui parle. Le correcteur a jugé pourtant que l'individu qui répond pourrait être Adamas parlant au nom de la troupe.
Le fut III, 9, 388 recto. Le pronom personnel remplace l'adjectif surpris.
Le jour III, 4, 149 verso. De quel jour s'agit-il ? La ruse d'Alcyre ne se déroule pas à une date précise. Il n'est pas fait mention d'un jour particulier dans le récit de Daphnide (III, 4, 136 recto) ou dans le récit répété par Amintor (III, 4, 148 recto).
Le lieu III, 1, 25 recto. Le trio était à la sortie d'un bois, sous un sycomore (II, 8, 542). Le jugement est rendu dans un lieu que Léonide et Chrisante ont trouvé commode (II, 9, 561).
Le peu III, 11, 467 verso. L'article ajouté en 1621 avant peu ne rend pas la phrase plus claire !
Il faut comprendre : Pour peu que la bergère eust eu des soupçons, elle se fust pris garde ...
Le peut III, 4, 167 recto. Sans soleil, rien ne peut plus brûler.
Étrange syllogisme ! Daphnide et le Phœnix brûlaient au soleil, le soleil de Daphnide disparaît, la dame, ne brûlant plus, ne ressemble donc pas au Phœnix !
Le plus grand III, 6, 232 verso. Chacun se croit le plus malheureux η. Dans la troisième partie de L'Alexis de Camus, les récits s'enchaînent lorsque les personnages se demandent lequel d'entre eux est le plus infortuné.
Le plus parfaict III, 12, 498 recto. Superlatif qu'aurait mérité l'infortuné Adraste, « AMANT SANS REPROCHE » (II, 9, 588, les capitales sont dans le texte). Même si on néglige le fait que Damon a conçu un enfant avec Ormanthe (II, 6, 387), comment oublier que ce chevalier a donné rendez-vous à Madonthe dans un endroit où il ne comptait pas aller (III, 6, 254 verso), un endroit qu'il a nommé uniquement, semble-t-il, pour déjouer les recherches et poursuites ? Damon fait passer l'amour avant la justice et tranche un procès inique (Henein, p. 36).
Le recogneut III, 12, 518 recto. Il faut ici lire s'y recogneut, comme dans l'édition de 1621.
Le retira III, 12, 505 verso. En 1619 et en 1621, se retira serait plus correct.
Le sien III, 11, 457 verso. Le pronom remplace sacrifice. Cette phrase confuse est refaite en 1621.
Le verrons III, 11, 460 recto. Il faut ici lire la verrons, comme en 1619. Le pronom remplace Amasis.
Leçon III, 5, 186 recto. Ironie d'Adamas, car une leçon c'est « ce qu'on apprend par cœur » (La Curne). Céladon n'a pas changé d'avis depuis la deuxième partie (II, 8, 500).
Leçon de 1619 La version fonctionnelle adopte la leçon de 1619.
Leger III, 7, 273 verso. Hylas est aussi déguisé en vent pour danser (III, 2, 47 verso), puis couronné de plumes (III, 10, 418 verso) !
Leonice III, 9, 378 verso. Il faut ici lire Laonice, comme dans l'édition de 1621.
Lequel - III, 4, 167 recto. Construction fautive de cette phrase de sept lignes où les pronoms se succèdent et se heurtent. Le pronom lequel remplace mauvais accueil. Daphnide éloigne d'Alcidon en lui faisant des reproches injustifiés. Elle le repousse parce qu'elle aime Euric.
- III, 5, 200 recto. Laquelle aussi est au cœur d'une phrase maladroite à cause des pronoms.
Les changer III, 1, 17 recto. Elles ont modifié les desseins de la Fortune. Honoré d'Urfé peut songer aux divers recueils de mulieribus claris. Il a lui même dépeint une femme célèbre qui a surmonté la Fortune, cette Placidie « de qui la fortune fut si diverse, que par elle on peut aisément juger combien la vertu est ordinairement traversee » (II, 11, 737).
Les plus scavans III, L'Autheur à la rivière. D'Urfé et ses personnages utilisent cette expression pour indiquer une citation. Ici, la réflexion vient probablement d'Equicola, « De la nature de l'amour » (Livre 2, f° 115 recto sq.). 
Les prenoit III, 7, 287 verso. Le pronom est mis au pluriel mais il remplace commodité de me voir.
Les recevoir III, 11, 459 recto. Il faut ici lire le recevoir, comme en 1619. Le pronom remplace mal.
Les sommes III, 2, 52 verso. Nous ne les sommes pas tant. Cette variante modifie le pronom neutre qui remplace sujets quand sujets est devenu sujettes. Deux erreurs se suivent alors. Comme il s'agit de Bergers et Bergeres, sujettes est incorrect. Le pronom doit rester neutre, comme le recommande Vaugelas (p. 33).
• Mme Sancier-Chateau ne relève pas cette variante, et, malheureusement, souligne « l'effort très remarquable pour dissiper les confusions » dues au pronom neutre (p. 135).
Lesquels - III, 4, 144 recto. Le pronom remplace desseins. Vaugelas condamne cette utilisation de lequel en position de sujet (p. 115). Cette faute est quelquefois corrigée (Sancier-Chateau, p. 100).
- III, 6, 237 recto. Le ne que l'édition de 1621 ajoute est inutile.
Lettre III, 4, 123 verso. Cette lettre d'Alcidon est plus haut, III, 3, 119 verso.
Lettre perdue III, 12, 501 verso. L'infidélité d'Hylas aussi est découverte grâce à des lettres perdues (II, 4, 236). Lettre perdue encore lorsque la missive de Céladon tombe de la poche de Silvandre (II, 3, 144).
III, 12, 549 recto. Il s'agit cette fois de plusieurs lettres.
Leur respondit III, 2, 37 recto. Il faut ici lire luy respondit, comme dans l'édition de 1621. Le pronom remplace trouppe.
Lézard III, 9, 404 recto. « La morsure du lézard n'est point venimeuse ; on doit cependant l'éviter, car l'animal est opiniâtre & ne quitte point qu'il n'ait emporté la piece » (Encyclopédie de Diderot).
Liberté III, 7, 284 verso. La liberté des champs. Le choix de la condition pastorale ne correspondait pas à un désir de liberté dans la première partie. C'était la quête d'un « honneste repos η » (I, 2, 25 recto), défini comme le contraire de l'ambition (I, 2, 45 recto), le désir d'un homme de guerre. Maintenant la condition pastorale est plutôt un rêve d'homme de Cour.
III, 8, 362 verso. Criséide emprunte un vers de Christofle de Beaujeu. Ce poète né en 1550 publie des Amours en 1589.
    « Ô liberté trop chèrement vendue,
    Autre que moi n'en voudrait pour le prix,
    Ô liberté si longtemps attendue,
    Combien de maux pour vous avoir j'ai pris !
    Te connaissant douce je fus épris ;
    Et pensais bien être hors de ma peine,
    Mais de ma fièvre à l'instant, las ! repris,
    Je jugeai bien que tu n'étais que vaine »
(Voir ce site, 20 avril 2015).
Plus près de nous, Georges Moustaki et Serge Reggiani ont chanté ce thème immortel (Voir ce site et celui-ci, 29 décembre 2018).
Lict III, 5, 187 verso. Privautés masculines à anticiper, même de la part d'un fils de druide. Voir aussi Action η d'Astrée.
III, 10, 431 verso. Une ligne manque entre lict et Léonide dans l'édition de 1619. Il faut lire comme dans l'édition de 1621 : « hors du lict s'habille sans faire bruit, et s'approchant du lit d'Astree elle la vit tournée du costé ».
Lieu - III, 3, 100 recto. C'est dans la chambre de Daphnide donc que l'amour trône.
- III, 6, 230 verso. Dans les armées de Mérovée (I, 3, 71 verso).
Lingones III, 12, 540 recto. Andrenic appartient-il à cette tribu ? Fauchet, la source principale d'Honoré d'Urfé dans le domaine de l'histoire, attribue le bardiac aux habitants de Saintonge, les Santones, ainsi qu'aux habitants de Langres, les Lingones.
Lion Saint Augustin considère le lion comme un signe ambigu (De la Doctrine chrétienne, XXV, 36). Cet animal a plus d'un visage dans L'Astrée (Henein, pp. 123-124).
III, 4, 154 verso. Le bracelet s'attache avec des pierres précieuses en forme de lions. C'est « le symbole de la vigilance & de la fureur, parce qu'il ne dort point, ou du moins il repose les yeux ouverts » (Furetière). Selon Cartari, il garde « les minieres de l'or » (p. 462).
- III, 5, 177 recto. Hylas se compare au genereux Lyon. Il ignore sans doute que « les lions entrent en amour » en hiver seulement, et qu'alors « il est tres-dangereux de les rencontrer » ! (Richelet).
III, 11, 476 recto. Le naturel des lyons. C'est Hylas, celui qui s'arrête à ce qu'il voit, qui est comparé avec le lion qui se fie aux apparences : « On dit en proverbe, C'est un Gouverneur de lions, pour se moquer d'un homme qui ne change jamais d'habit » (Furetière, Article Gouverneur).
Antoine Oudin, dans ses Curiosités françoises, à l'article Gardeur, explique que « habillé comme un gardeur de lion » signifie « un homme qui porte toujours un même habit ». Furetière répète l'expression dans son Roman bourgeois (pp. 930-931). Cette caractéristique du lion pourrait avoir son origine dans des remarques d'Aristote : « Il n'est jamais inquiet, jamais soupçonneux de quoi que ce soit », et il reconnaît « le chasseur qui l'a blessé, pour se jetter sur lui » (Livre IX, ch. XXXI), lit-on dans son Histoire des animaux. Peut-être aussi, comme l'explique Quitard dans son Dictionnaire, qu'un « gardeur de lions est toujours vêtu de la même manière, afin que ces animaux redoutables le reconnaissent mieux » (p. 499).
• Cette étrange connotation du lion est tout à fait essentielle parce qu'elle offre une clé qui permet d'élucider le sens des gardiens donnés à la fontaine η de la vérité d'amour : le lion se fie aux apparences (Henein, p. 124).
III, 12, 528 recto. La peau du renard [...] les ongles du lyon. L'ongle qui suffit pour reconnaître le lion est un « proverbe, d'origine grecque [...] venu de ce que le sculpteur Phidias, ayant à représenter un lion, en conçut la forme et la grandeur par l'inspection d'un seul de ses ongles, sans avoir jamais eu sous les yeux cet animal » (Quitard, p. 499). Plutarque attribue à Alcée l'expression : « peindre le lion d'après sa griffe » (30).
• Dans les Epistres morales aussi, « des ongles on peut cognoistre quel est le Lyon » (I, 17, p. 154).
• Dans le portrait d'Honoré d'Urfé en Hercule, les griffes du lion sont au premier plan.
• Voir Renard η.
Livre III, 3, 84 recto. Ce livre est un indice : Délie s'inspire de ses lectures pour organiser et commenter la rencontre mise en scène dans le roman. Voir Parallèles.
• Les livres qui figurent dans L'Astrée, chargés de signification, gagnent à être rapprochés. Mandrague, la magicienne, tient un livre « tout crasseux » (I, 11, 373 verso). La vestale Maxime, pour officier, suit scrupuleusement un livre de liturgie (III, 2, 30 verso). Criséide et Arimant transforment en calepins les livres de dévotion qu'ils échangent (III, 7, 293 recto). Silvandre est « sur [ses] livres » chez les Massiliens (II, 12, 766), tandis que Hylas, lui, enferme un livre dans une expression métaphorique η (II, 5, 314). Délie seule se divertit « avec un livre en la main » (III, 3, 84 recto). On sait que les dames sont les principales lectrices de roman.
lle III, 7, 301 verso. Il faut ici lire elle, comme dans l'édition de 1621.
Loing III, 6, 261 verso. Le chevalier n'envisage ni d'aller à la guerre, ni de se retirer dans un monastère, ni même de se rendre au Mont d'Or, où il avait promis d'attendre Madonthe (II, 6, 412).
Loing d'iciy III, 2, 28 verso ; III, 9, 377 verso. Cette formule de Virgile (avec quelques variations) se trouve à l'entrée du temple d'Astrée dans la deuxième partie η.
Loix de la nature III, 9, 399 recto. La seule loi de la nature η, c'est que chacun aime son semblable. « Le semblable ayme le semblable », affirme Equicola commentant Aristote (Livre 3, f° 180 verso). Socrate, lui, nuance cette affirmation dans le Lysis : « Le semblable est ami du semblable en tant que semblable, et comme tel, il lui est utile » (p. 60).
Loix de l'hospitalité III, 2, 36 verso. Fauchet (f° 101 verso et 102 recto) attribue aux Francs le sens de l'hospitalité que d'Urfé prête à ses Foréziens η (I, 5, 124 recto ; II, 4, 184).
Cette hospitalité peut être une dangereuse curiosité explique Blaise de Vigenère : « Car la maniere de faire Gauloise est de contraindre les passans de s'arrester, voire malgré qu'ils en ayent, et s'enquerir de toutes les nouvelles que chacun d'eux a pu apprendre [...] plusieurs leur alleguent des choses feintes et controuvées pour leur complaire » (Commentaires, 4e livre, p. 65).
III, 7, 279 recto. Les habitants de Lyon aussi respectent les lois de l'hospitalité.
Loix fondamentales III, 12, 500 verso. Les lois fondamentales, nées de la coutume, traitent essentiellement de la royauté. La première étant la loi salique η, on s'étonne qu'elles soient invoquées en Forez ! Le Roi est l'élu de Dieu, selon les lois fondamentales. Isidore de Séville rappelle que « parmi les anciens courait un proverbe : Tu seras roi si tu fais le droit » (cité par Leroy, p. 62).
• L'auteur des Epistres affirme : Les Rois savent que « en leurs Royaumes et Empires, ce n'est pas eux qui commandent, mais les loix, ausquelles ils sont contraincts d'obeir, s'ils ne veulent changer leur domination en tyrannie » (III, 12, p. 325).
L'on III, 8, 365 recto. La variante remplace le pronom par un prisonnier.
Longue et tres longue III, 3, 71 recto. Cette figure de redoublement et d'insistance est plus courante avec bien et bon dans L'Astrée.
Longues annees III, 9, 380 verso. Servir longues années. Pas de préposition entre le verbe et le complément de temps précédé par long : c'est une construction fréquente dans la langue ancienne.
Huguet donne ces exemples sous les rubriques long et saison : « regner longue saison [...] dormy longue saison, [...] Je n'y pourrois pas longue espace ».
Longueur de temps III, 3, 97 recto. C'est aussi la leçon qu'Adamas donnera à ce couple.
Loy III, Au Roy. Plusieurs écrivains, comme d'Urfé, ont rapproché ainsi Louis et Lois. Tallemant des Réaux affirme dans ses Historiettes (I, p. 111) que Malherbe le premier a relevé ce jeu de mots  - l'information vient de Racan (p. 14).
Dans une lettre du 6 mai 1608, le Dauphin, le petit Louis né en 1601, a effectivement signé une lettre à son père « Loys » (Henri, pp. 315-316).
Menestrier voit plutôt lys dans Louys ; ce serait même l'origine de la fleur de lys (p. 138).
III, 11, 470 recto. Lucidité du héros qui, en réalité, n'obéit pas aux lois qui dictent les devoirs.
L'oyant III, 12, 546 verso. Le pronom remplace sa mort. La construction est fautive parce que les pronoms qui suivent (le, en, il ) renvoient à Clidaman.
Lune III, 3, 81 recto. Elle « n'a autre lumiere que celle qu'elle refleschit du Soleil » (Furetière). La lune étant assimilée à Diane, autre nom de Délie, la comparaison entre l'astre et la jeune fille est ingénieuse.
III, 3, 115 verso. On s'attendait à lire plutôt sous le soleil. La lune qui croît et décroît se prête à la description de ce qui « est fantasque et inégal » (Furetière).
L'une III, 2, 38 recto. Il s'agit de Stilliane.
III, 7, 289 recto. L'une ou l'autre. Les pronoms remplacent la ruse ou une sorte d'arme.
Lustre et loy III, 2, 54 verso. Bel éloge de celle qui a fait l'éclat et la mode à la Cour. Les allitérations - douceurs/délicatesses ; longuement/lustre/loi - et la longueur des périodes caractérisent le style d'Adamas, mais seulement quand le druide s'adresse à des gens de la Cour.
Luy III, 1, 7 verso ; III, 11, 468 verso ; III, 11, 469 recto. Les pronoms remplacent Phillis.
Luy avoit usee III, 6, 261 verso. Malgré l'absence de préposition, il faut comprendre envers lui. Huguet donne des exemples de luy user pour dire « User de qqch envers qqn. »
Luy conseilloient III, 12, 492 recto. Les nymphes conseillaient à Galathée de s'éloigner pour se mettre à l'abri.
Luy donnoit III, 12, 543 verso. Le pronom remplace Childéric.
Luy et vous III, 1, 12 verso. Seuls le Ciel et le berger lui-même savaient que Céladon vivait dans ce rocher.
Luy fit III, 1, 12 recto. Le pronom remplace Alexis. La variante transforme la phrase pour corriger ce pronom ambigu.
Lycidas III, 10, 429 recto. Le berger reçoit chez lui Daphnide et Alcidon (III, 10, 426 verso).
Ma personne III, 12, 549 verso. L'expression dit l'orgueil de la nymphe. Elle s'inquiète de son sort plus que du destin de la contrée.
Machines de guerre III, 3, 110 recto. Antoine d'Estrées, père de Gabrielle, était Grand Maître de l'artillerie.
Madame III, 5, 175 recto. S'il fallait encore prouver que certains poèmes de L'Astrée étaient recyclés, il suffirait de noter que ce titre ne convient pas à une bergère. On se souvient que dans un sonnet de la première partie, une bergère était traitée de nymphe (I, 2, 37 recto).
Madame III, 8, 349 verso. Florice, la narratrice, peut s'adresser à Alexis. Mais d'autres dames écoutent aussi ce récit.
III, 12, 517 recto ; III, 12, 532 recto ; III, 12, 534 verso ; III, 12, 535 verso ; III, 12, 536 recto ; III, 12, 544 verso
Le narrateur anonyme s'adresse seulement à Galathée, puisqu'Amasis a déjà entendu ce récit (III, 11, 460 recto). Il néglige ainsi Adamas !
- III, 12, 546 recto. La dernière apostrophe η s'adresse à Amasis.
III, 8, 349 recto ; III, 12, 517 recto. Cette intervention du narrateur rappelle celles du romancier : une question introduit ou remplace une description émouvante.
Magnanimité III, 8, 359 recto ; III, 8, 360 recto ; III, 8, 364 verso ; III, 8, 366 recto ; III, 12, 508 recto ; III, 12, 526 recto.
Le magnanime, selon l'étymologie, a l'âme grande. D'Urfé attribue à l'homme fort cette vertu qui procède de l'esprit (Epistres, I, 2, p. 13). Mais, parce qu'il admire certaines ambitions η, il déclare aussi : « L'ambition quelquesfois procede de la cognoissance du propre merite : et lors elle se peut aussi appeller Magnanimité » (Epistres, I, 13, p. 123).
• La Rochefoucauld n'est pas beaucoup plus cynique : « La magnanimité est assez bien définie par son nom ; néanmoins on pourrait dire que c'est le bon sens de l'orgueil, et la voie la plus noble pour recevoir des louanges » (cité dans Littré).
Main III, 11, 458 verso. Les « peintures esclatantes » montrent Ganymède « s'efforçant d'atteindre à la main de Jupiter » (I, 2, 27 recto), car ce dieu, comme celui des Epistres, « nous verse le bien et le mal » (Henein, p. 135).
Maintenant III, 10, 427 recto. Il est étrange qu'Adamas soit si mal préparé. Peut-être le druide ne s'attendait-il pas à ce que le travestissement dure si longtemps. Astrée aurait pu (dû ?) reconnaître Céladon à la suite d'une des scènes d'embrassades - c'est le développement adopté par Rohmer dans son film.
Maintiendrois III, 6, 259 recto. Activité privilégiée des Amadis ! Dans L'Astrée, le Chevalier barbare (I, 7, 202 verso), Clidaman (I, 9, 269 recto) et Alcidon (III, 2, 42 recto) ont voulu soutenir la beauté d'une dame. Aucun des trois ne réussit, et Hylas se moque de cet exercice (III, 2, 42 recto). D'Urfé subvertit ce topos romanesque. Voir Parallèles.
Maintient III, 4, 168 verso. Adamas énonce un fondement du néo-platonisme η, qui est aussi au cœur du christianisme : « Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1Jean 4:9).
Mais III, 3, 115 verso. Dans l'édition de 1619, Alcidon voulait que ces lettres lui reviennent.
Maison III, 10, 426 verso. Étrange formule. La maison devrait plutôt être celle de Lycidas.
Mal - III, 3, 90 verso. Dans toutes les éditions, l'attribution des reparties fait ici problème. Aucun des interlocuteurs ne peut dire : « Criez, dit Daphnide, s'il vous fait mal » !
- III, 11, 459 recto. Cet oracle, comme celui de Climanthe, ne parle pas de bonheur mais de malheur : « Hecathe te mande encor par moy, que si tu n'observe ce qu'elle t'a declaré [...] elle augmentera le mal-heur dont le destin te menasse » (I, 5, 139 recto).
Mal faite III, 5, 182 recto. Hylas parle sans doute par antiphrase. Il ironise puisqu'il se vante de n'aimer que les belles !
Malade III, 3, 112 recto. La contrainte a aussi rendu malade Céladon prisonnier à Isoure (I, 4, 81 verso).
Maladies III, 6, 244 recto. On ne peut pas guérir le corps η si on ne guérit pas l'âme, explique le Druide qui soigne Damon d'Aquitaine.
III, 7, 303 verso. Dans cette métaphore filée, la médecine est malmenée ... ou du moins les soins préconisés contredisent les traitements donnés ailleurs dans le roman : L'esprit malade rend le corps malade, affirmait le Mire qui examinait Calidon (II, 1, 49).
Malheureux III, 10, 414 recto. En ne réagissant pas à cet adjectif, Alexis laisse passer des occasions d'explications.
Manches III, 7, 272 verso. Manche et bras attirent le regard du romancier. Voir par exemple la description des nymphes (I, 1, 6 verso), de la bergère Fortune (I, 11, 377 recto) et d'Astrée endormie (II, 8, 521).
La Curne de Sainte-Palaye rappelle : « Manche d'amour, manche de robe ou de chemise, donnée par des dames, en signe d'amour, à leurs amants qui les portoient ordinairement au bout de leurs lances ».
Manquer au doubte III, 5, 207 recto. Le druide ne va pas ignorer l'incertitude de la bergère.
Mariage III, 3, 92 recto. Boire en nom de mariage. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Faut-il comprendre : agir comme si on était marié ou plutôt comme si on allait se marier ? L'intimité des jeunes gens leur donne, certes, un avant-goût du mariage !
Mariage loué III, 10, 444 verso. Léonide analyse le mariage d'une manière qu'on a pu juger « un peu libre » en 1904 encore (Germa, p. 82). Cet éloge souvent cité par les critiques doit être pris avec un grain de sel (Plazenet, pp. 344-345). Il reprend, presque textuellement, une remarque des Amadis : « S'il avient que les mariez rencontrent bien, il n'y à chose au monde plus delectable et heureuse que le mariage : mais s'ils rencontrent mal, l'homme ne sçauroit avoir en ce monde tourment ou martyre egal à celuy du mariage » (XV, ch. 36).
Dans L'Astrée, les histoires intercalées qui se terminent dans la joie ne montrent pas des noces ou des mariages, mais plutôt des réconciliations qui ressemblent à des fiançailles (Histoires de Doris et Palémon, Daphnide et Alcidon, Damon et Madonthe). Plus encore, jamais le mariage n'est perçu comme le terminus plaisant ou non d'une aventure (Histoires d'Alcippe, de Bellinde, de Célidée, de Silviane).
• Ailleurs, chez Honoré d'Urfé, on rencontre une vision du mariage qui annonce les jugements sévères des Précieuses (Pure, I, p. 281 sq.). Le Sireine décrit « l'ennuy du mariage » (p. 173) et La Sylvanire, les « extremes contraintes » du mariage (p. 25). Dans les Epistres, « Celuy qui se marie n'espouse pas seulement les contentemens que la femme luy peut rapporter : mais aussi tous les soucis du mariage » (I, 17, pp. 152-153). Là encore, il faut rappeler les Amadis : « Ceux qui se marient sont comme champions qui entrent en camp cloz ou ils attendent la fin l'un de l'autre » (XI, ch. 25) ; c'est une dame qui parle.
• Il faut rappeler ces expressions qui en disent long : « Mener comme une mariée, en mariée. Mener de force, brutalement » (Huguet).
Médecins III, 3, 113 verso. Dans d'autres contextes, les médecins étaient bien plus habiles dans L'Astrée. Voir par exemple le Mire de la deuxième partie.
Médisance III, 4, 150 verso. Le pluriel montre que les médisances se multiplient en se répandant. Voir la médisance dans la deuxième partie η.
III, 7, 280 verso. « On dit aussi d'Une femme, d'une fille, que C'est une femme, une fille dont on a parlé, pour dire, qu'Elles ont eu mauvaise réputation, qu'on a mal parlé de leur conduite » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). Voir aussi Blâme η.
Astrée, Diane et Bellinde ont montré l'importance qu'elles attachaient à leur réputation. Daphnide seule cependant a vécu avec la médisance η.
Médit III, 3, 87 recto. Alors que calomnier η signifie « accuser faussement », médire, plus général, signifie « Parler mal de quelqu'un, descouvrir ses deffauts, soit qu'ils soient vrais, soit qu'ils soient controuvez » (Furetière). Voir aussi la deuxième partie η.
Méfiance III, 3, 84 verso. Aimer signifie ne pas se méfier. C'est un principe fondamental dans Les Epistres morales : « Avoir du bien, et craindre de le perdre, c'est desja l'avoir presque perdu » ; le soupçon est vipère, lampe éteinte ou pilier brisé (I, 11, pp. 102-103).
• Dans le roman, variété oblige, l'amour et la méfiance (qui engendre la jalousie) sont aussi souvent opposés que rapprochés. Ainsi rebondissent les histoires d'amour ! Voir Pleins feux.
Mémoire III, 1, 11 verso. À Isoure, Silvie a déclaré : « Vostre niece est tant esprise de Celadon, que je ne sçay si Galathee l'est davantage » (I, 10, 313 verso).
Mensonge III, 8, 340 recto ; III, 8, 347 recto. Deux fois, Bellaris ment ou embellit la vérité ; il veut tranquilliser son maître. Arimant doute rarement de la parole de son valet (III, 8, 346 recto).
Menteur III, 4, 161 recto. Le romancier non plus ! Qui affirme que L'Astrée devait avoir un dénouement tragique traite d'Urfé de menteur !
Mentir III, 5, 209 verso. « Bon cœur ne peut mentir » (Cotgrave) ? Même travesti en druidesse, Céladon peut jurer qu'il ne ment pas. En effet, mentir, c'est « alleguer une chose fausse, & la vouloir faire passer pour vraye » (Furetière). Les discours du héros sont des métaphores filées non des mensonges. « Dans la bouche de Céladon et sous sa plume, le faux a l'air vrai, et le vrai semble faux » (Henein, p. 409). Ce trait éminemment baroque caractérise aussi L'Astrée dans son ensemble.
Mer III, 5, 172 verso. La ressemblance entre la plaine et la mer est déjà indiquée dans la première partie (I, 2, 29 recto). Voir Photos.
III, 10, 420 recto. Image originale qui suppose un soleil dédoublé ! On dit plutôt que soleil se cache dans la mer. Dans les Epistres aussi le soleil semble se multiplier quand d'Urfé explique : « La lumiere du Soleil [...] descend aux elements, & ne delaisse point le Soleil : & [...] s'esleue aussi aux Spheres superieures, sans toutefois se destacher de son corps Solaire » (III, 1, p. 347).
Mère, père III, 12, 528 recto. Comme Silviane grandit à la Cour, il s'agit de Méthine, et, plus loin, de Mérovée.
Merite III, 7, 297 recto. Criséide énumère les critères de l'amour connaissance. Son discours raisonnable voile ses actions fort audacieuses.
Meritez III, 3, 87 verso. Depuis Pline au moins, on connaît les vertus et caractéristiques du laurier : « Parmi les arbres plantés et reçus dans nos demeures, seul il n'est pas frappé de la foudre » (XL, 2). « Auguste, triomphateur, tint dans la main une branche de ce laurier, et en porta sur la tête une couronne ; tous les empereurs ont suivi son exemple » (XL, 5).
Lors de ce bal où tous les assistants médisent d'Euric (III, 3, 87 recto), une jeune femme chante ce curieux poème sur les foudres de guerre et d'amour, où le foudre d'amour foudroie le foudre de guerre - que ses lauriers ne protègent pas ! Succession d'inversions faites pour rendre la signification un peu plus ambigüe. Ces vers que l'auto-censure annoncée a épargnés (« ne sert-il de rien pour ce qui nous touche ») dévoilent la critique du Roi.
Lors de ce bal où tous les assistants médisent d'Euric (III, 3, 87 recto), une jeune femme chante ce curieux poème sur les foudres de guerre et d'amour, où le foudre d'amour foudroie le foudre de guerre - que ses lauriers ne protègent pas ! Succession d'inversions faites pour rendre la signification un peu plus ambigüe. Ces vers que l'auto-censure annoncée a épargnés (« ne sert-il de rien pour ce qui nous touche ») dévoilent la critique du Roi.
• Mme Wine voit dans cette imbrication d'images un éloge d'Euric-Henri IV (p. 206). En fait, les vertus mythiques du laurier sont subverties : ceux qui ont mérité la couronne de laurier légendaire par des actions téméraires seront foudroyés.
• Est-il sage de ne pas craindre la foudre ? Augustin félicite Pétrarque quand celui-ci confesse qu'il a si peur du tonnerre que son amour pour le laurier provient de cette crainte (Pétrarque, p. 160).
Merveich III, 12, 507 recto. Merveich, signale Fauchet, « signifie en vieil langage François Prince excellent » (f° 101 recto). L'historien décrit également la conception fabuleuse de Mérovée : « Il le croira qui voudra » (f° 101 recto).
Mes III, 11, 482 recto. Il faut ici corriger le mot et la ponctuation et lire Mais belles bergeres, comme dans l'édition de 1621.
Mesme III, 5, 191 verso. Voir I, 1, 4 verso et I, 3, 47 verso. C'est ce ruban que certains ont cru être vert.
Mesmes propos III, 3, 99 recto. Effectivement, voir III, 3, 79 verso.
Mesprisee III, 11, 466 verso. Il faut ici lire mesprise, en 1619 et en 1621.
Mestier III, 7, 277 verso. Pour l'inconstant, séduire les femmes est une profession ! C'est aussi un duel où le plus tenace gagne. Nous voilà loin de l'amour science.
Mettre horreur III, 4, 156 recto. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Faut-il donner à mettre un des sens que propose Huguet : « Exposer, donner » ?
Mettroient III, 8, 351 verso. Les cailloux blancs du « Petit Poucet » de Perrault figurent dans un conte qui ne paraît qu'à la fin du siècle.
Meure III, 2, 48 verso. Même graphie en 1619 et en 1621. Faut-il comprendre : mes lois veulent qu'il meure (= que le tison meure) ? ou mes lois veulent qui meurt (= ce qui meurt) ? La première formule est plus logique.
Meurtre III, 6, 241 recto. Cette condamnation du suicide rappelle les restrictions émises par les Six-Cents (II, 12, 879). L'auteur des Epistres est tellement convaincu de la bonté de Dieu qu'il ne peut pas envisager un désespoir qui mènerait au suicide.
Meurtres III, 4, 166 verso. Il faut ici lire myrthes, comme dans l'édition de 1621.
• Vers cités en exemple par Lathuillère pour illustrer le goût et la mode des pluriels (p. 108).
Meury III, 5, 185 verso. C'est le traitement que Silvandre a infligé à Lycidas en exacerbant sa jalousie : faire mûrir l'abcès pour qu'il suppure (II, 1, 23 ; II, 7, 484 ; II, 11, 724).
Mien III, 7, 317 verso. Le pronom remplace jeune homme, le messager envoyé par Criséide.
Miracle III, 6, 235 verso. Ce mot indique la tonalité que les personnages donnent à l'épisode : Damon d'Aquitaine est tiré de l'eau par des pêcheurs (III, 6, 236 recto). Quand il revient à lui dans une grotte, ébloui par le soleil, il croit avoir été sauvé par des nymphes des eaux, divinités auxquelles il ne croyait pas (III, 6, 239 verso).
Damon se prend pour Céladon ! On se souvient que le héros s'est aussi jeté dans l'eau, et qu'il a été secouru par des nymphes qu'il a prises pour les Grâces parce qu'il avait vu des peintures de dieux et que le soleil l'éblouissait (I, 2, 28 recto). L'aventure du chevalier condamné par Madonthe est un reflet noirci de l'aventure de Céladon condamné par Astrée (Henein, p. 186).  Voir Parallèles.
• D'Urfé pensait-il au parallèle entre Damon et Céladon quand il a mis berger au lieu de chevalier au début de ce récit (III, 6, 234 verso) ?
Miroir III, 3, 96 recto. Voir dans un miroir, c'est voir mal. Dans Les Epistres, l'œil lui-même est un miroir parce qu'il apporte une connaissance fragmentée et trompeuse (I, 7, p. 57). Voir Henein, pp. 64-65.
Miroirs III, 5, 203 verso. Ces « fideles miroirs » doivent justifier la théorie de la ressemblance entre les âmes (Gaume, p. 468). D'Urfé est moins optimiste dans les Epistres où « l'œil est un fidele miroir [lorsqu']il ne cache point à nostre jugement une seule tache qu'il recognoisse en l'objet opposé » (I, 7, p. 57). La fréquence des déguisements réussis dans L'Astrée démontre que l'œil se trompe facilement ... et qu'il n'est pas plus fiable que le miroir (Henein, pp. 61-69).
M'observer III, 8, 364 verso. Observer la parole que tu m'as donnée. M'observer : Cette construction très irrégulière appartiendrait aujourd'hui à la langue familière (datif éthique).
Moitié III, 12, 547 verso. C'est ce que disent les historiens que d'Urfé a pu consulter : « Il luy donne la moitié d'une piece d'or, qu'il couppa, retenant l'autre devers soy » (Fauchet, p. 102). La description qui suit est une invention.
Mondes III, 3, 108 verso. Molière a bien compris ce que cette hyperbole peut avoir de comique. Don Juan s'écrie : « Je souhaiterois qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses » (Dom Juan, I, 2).
Monitions III, 11, 483 recto. Il faut ici lire munitions, comme dans l'édition de 1621.
Monnoye III, 3, 76 verso. Elle ne fait pas le poids, car la loi fixait la valeur des monnaies. La métaphore mercantile, fréquente dans la bouche d'Hylas, apparaît même dans le discours d'une dame.
Moresque Danse des bergers déguisés ? Est-ce que les Égyptiennes qui dansent « à la façon de ces peuples » (III, 10, 425 verso) présentent une moresque ? Pour voir une moresque, cliquer ici η. La moresque jouit d'un statut particulier sous la plume d'Equicola. Il est convenable que l'amant danse, écrit-il, « particulierement la maniere de danse laquelle a prins et retenu son nom des Mores » (Livre 5, f° 254 recto et verso).

En 1583, Honoré d'Urfé, encore élève au collège de Tournon, introduit une moresque dans La Triomphante entrée (pp. 25-34). Les Jésuites encourageaient leurs élèves à pratiquer la danse.
D'Urfé décrit alors avec une profusion de détails les dix jeunes gens déguisés pour danser ce ballet. Trois danseurs habillés de couleurs chatoyantes sont des Mores noirs, deux danseurs revêtus de peaux de chèvre représentent des satyres. Trois danseurs couverts de lierre et deux autres de mousse ne sont pas là pour indiquer le décor comme on pourrait le croire, mais pour figurer « les Sauvages Mossus » [velus] (p. 32). « Les Acteurs dan[sent] à la cadance » d'une ode, et puis combattent cinq contre cinq « au son du lut (qui sonnoit la guerre) à la façon presque de ceux qui jouënt aux barres, poursuivants, roidement leur adversaire » (p. 31). Enfin, Mores, Sauvages et Satyres « commencent à jouër la Moresque, se frappans d'accord au son des instrumens, [...] se meslans avec une merveilleuse dexterité les uns avec les autres » (pp. 33-34).
• Quelques années après La Triomphante entrée, Thoinet Arbeau, en 1589, décrit une morisque qui consiste surtout en « tappements des talons ». Selon lui, cette danse est passée de mode parce qu'elle « engendre la podagre [goutte aux pieds] et maladies des gouttes » (f° 94 verso). La moresque de d'Urfé et la moresca italienne requièrent surtout le maniement de bâtons ou d'épées.
• Honoré d'Urfé connaît-il la moresque qui clôt l'Orfeo de Monteverdi η (1567 - 1643), et qui est dansée par des nymphes et des bergers ? Ce n'est pas impossible, puisque cet opéra a été créé à Mantoue le 24 février 1607 (Voir ce site, 13 juin 2012). Soulignons que l'opéra voit le jour vingt-quatre ans après La Triomphante entrée.
• Dans La Triomphante entrée comme dans L'Astrée, la danse est associée avec la prédiction du futur, spécialité des Égyptiens. La Triomphante entrée est un spectacle grandiose qui marque les réjouissances qui suivent un mariage. Dans les vers qui accompagnent la danse, Honoré, Christophe η et Antoine η d'Urfé expliquent que les oiseaux chantent plus que d'ordinaire : il s'agit d'« augure », de « présage » et d'« oracle » (pp. 26, 27 et 31). Écho elle-même, selon un de leurs camarades, entonne un chant nuptial (p. 27).
Mort III, 3, 81 verso. Mort est remplacé par fortune dans l'édition de 1621.
Mort III, 12, 537 verso. Cette mort traitée de porte de sortie rappelle au lecteur l'issue choisie par Lucrèce (III, 7, 328 recto). Ce suicide est évoqué aussi dans la deuxième partie η (II, 12, 814).
Mort de Filandre III, 1, 7 recto ; III, 5, 197 recto. Diane a raconté cet événement tragique dans la première partie (I, 6, 191 verso).
Mortels III, 12, 517 recto. Il faut ici lire morts, comme dans l'édition de 1621.
Mouchoir III, 12, 517 recto. Troisième mouchoir ensanglanté du roman ! Le premier appartient à Damon d'Aquitaine et le second à Criséide.
Mourir III, 3, 81 verso. La beauté qui tue est une image chère à Ronsard η. C'est aussi une caractéristique des sirènes qui font mourir ceux qu'elles attirent. La déesse Diane fait mourir ceux qui la voient nue.
Mourut III, 12, 507 recto. La mort du Roi, en 458 η, a été annoncée au milieu de la deuxième partie (II, 7, 484).
Moy III, 5, 172 recto. Il faut ici lire dites-moy, comme dans l'édition de 1621.
Moyen III, 3, 71 verso. Il s'agit d'un effet de surprise.
Murailles III, 2, 44 recto. Cela ne signifie pas nécessairement que la maison d'Adamas est un château. Les dictionnaires du temps ne distinguent pas muraille de mur ; ce sont les murailles qui ont des oreilles.
Mystères III, 2, 33 recto. Il est évidemment possible de donner un sens grivois à ces mystères qui font baisser les yeux aux bergères. Mais, dans le Banquet de Platon, Diotime expose à Socrate de fort pudiques « mystères de l'amour » (210a).
Naifvement III, 12, 502 recto. Madonthe a raconté son histoire aux bergères seulement (II, 6, 327 sq.). La nourrice et Tersandre sont morts. Personne n'est donc en mesure de confirmer ou d'infirmer la véracité du récit. Naïveté signifie « Verité dite simplement & sans artifice » (Furetière). La manière de raconter persuade un Damon qui se fie aux apparences.
Nature III, 5, 212 verso. Remarque qui semble justifier l'homosexualité. Le procès de la gageure η développe ce thème. Il s'inspire en partie des discussions du Lysis de Platon.
III, 9, 399 recto. Phillis a dit que « chacun naturellement [aime] son semblable η » (III, 9, 393 recto). Silvandre a répliqué que la nature donne des limites à chacun (III, 9, 396 verso). La nature signifie ce qui est ordinaire aussi bien que ce qui est inévitable.
• Dans la première partie η, Hylas et Galathée attribuent l'inconstance à la nature. Dans la deuxième η, Doris lui attribue son amour injustifié pour Palémon.
Les Epistres morales par ailleurs font l'éloge de la nature : les biens « que la Nature nous donne, sont encor plus parfaicts que ceux que nostre artifice nous acquiert » (I, 18, p. 161). Lorsqu'il s'agit de satisfaire le corps, le moraliste recommande : « Ne vueille rien davantage que ce que la loy de nature t'oblige, qui est de vouloir justement sa conservation sans superfluité » (II, 8, p. 285).
• Cette confiance dans la nature se rencontre aussi chez certains des modèles favoris d'Honoré d'Urfé. On lit chez Ronsard η :
   « Qui blasme la Nature il blasme Dieu suprême
   Car la Nature & Dieu est presque chose mesme ».
(Épitaphes, Œuvres complètes, éd. Blanchemain, VII, p. 188, note 1).
Le Roman de la Rose η définit l'amour naturel comme une « inclination instinctive à vouloir conserver son semblable » (v. 5756 sq. trad. de A. Strubel, p. 329). De son côté Equicola η, néo-platonicien, affirme que la nature donne à l'homme et aux bêtes le désir d'engendrer et de conserver l'engendré (Livre 2, f° 91 recto), ainsi que « le désir d'obtenir ce que nous croyons qui nous soit bon, et de fuyr ce que nous nous persuadons qui soit mauvais » (Livre 2, f° 85 verso).
Naturel III, 3, 59 recto. « Au naturel. Se dit adverbialement, en parlant des portraits. Ce Peintre l'a peint au naturel, il a bien attrappé sa ressemblance » (Furetière). Honoré d'Urfé attire-t-il l'attention du lecteur sur l'anachronisme et l'invraisemblance ? Est-ce qu'il glisserait une allusion aux nombreux portraits de la belle Gabrielle η qui aurait posé « au bain » ? (Voir ce site, 29 septembre 2019).
Naturel d'Astrée III, 5, 209 verso. L'héroïne se vante de son entêtement. Elle complète le portrait peu engageant qu'elle a exposé dans sa première lettre à Céladon : « Ne vous figurez de pouvoir à la fin changer mon naturel » (I, 3, 49 recto).
Naturel des princes III, 3, 85 verso. Critique qui annonce l'égoïsme tyrannique dont fera preuve Euric, et qui contredit les éloges conventionnels des dédicaces.
Plutarque, l'un des maîtres à penser d'Honoré d'Urfé, compare les princes à des animaux sauvages difficiles à apprivoiser (p. 2). La tâche du Philosophe est de les corriger aussi tôt que possible (Œuvres morales, « Un Philosophe doit surtout converser avec les princes »).
Naturel gothique III, 7, 285 recto. « Ces peuples ont encore une maniere barbare & Gothique » (Furetière). À cause de Ricimer donc, le père d'Arimant se tient prêt à s'enfuir : le premier pronom il renvoie à Ricimer et le deuxième au père.
Nay III, 11, 462 verso. Il faut ici lire N'ay, comme dans l'édition de 1621.
Nayades III, 3, 101 verso. Dans ses premières Lettres de Vaucluse, Pétrarque raconte avec beaucoup d'humour et d'érudition la lutte qu'il a dû mener contre les eaux pour sauvegarder ses terres : Les Naïades lui font la guerre, prétend-il. Elles envient leurs rivales, les muses, compagnes du poète. Comment ce nouveau venu ose-t-il préférer « neuf vieilles femmes à mille jeunes filles » ? (p. 59).
Ne III, 7, 278 recto. Ne explétif.
Ne m'en III, 11, 477 recto. Il faut ici supprimer le ne, comme dans l'édition de 1621.
Ne ravir III, 4, 166 recto. La succession de négations obscurcit encore des vers construits sur des inversions et sur une rivalité entre le cœur et l'âme, l'amour et la mort.
Ne scache III, 3, 113 recto. Il faut ici supprimer le ne, comme dans l'édition de 1621.
Ne tienne III, 12, 526 recto. Deux négations se suivent pour signifier une affirmation.
Neige III, 10, 430 recto. Neige et sein sont associés même dans les traités de rhétorique et les dictionnaires ! « La neige de son sein » (Furetière, Article Neige).
Neveu III, 9, 370 verso. Amidor était le cousin de Filidas dans la première partie (I, 6, 159 verso). Je considère donc « Amintor, neveu de Filidas » comme un nouveau personnage. L'épisode de la rencontre des anciens compagnons de Diane renferme une erreur flagrante, la résurrection de Callirée η.
Ni veut III, 9, 386 recto. Il faut ici lire n'y veut, comme dans l'édition de 1621.
Niece III, 6, 254 recto. Il s'agit d'Ormanthe. Honoré d'Urfé ne nous rappelle pas que c'est la naissance de l'enfant de Damon d'Aquitaine qui cause ce drame.
Nom de Calidon III, 5, 214 recto. Jamais Calidon ne pourrait avoir le nom d'importun. Ce mensonge courtois d'Astrée met en relief l'ironie du romancier : Calidon a toujours été l'importun qui contrarie les desseins d'autrui ! Voir le rôle qu'il joue dans l'Histoire de Célidée, Thamyre et Calidon et dans la Suite de l'histoire de Célidée.
Nom de Palinice III, 2, 50 verso. Hylas rappelle la scène du temple : le jeune homme est tombé amoureux d'une chanteuse qu'il ne connaît pas. La femme anonyme qui le secourt et qui nomme Circène (I, 8, 260 verso) est Palinice.
Nommer III, 9, 378 verso. Silvandre s'amuse et provoque l'inconstant pour que le lecteur lise une série de critiques de femmes. Hylas le perspicace juge durement celles qu'il a aimées et celles qu'il n'a pas aimées. Voir Pleins feux.
• Les hommes épargnés dans cet échange seraient-ils « sans imperfection » ?
Non point III, 5, 158 verso. Pléonasme fréquent et courant. « Pour l'advenir, & non point pour le passé », écrit par exemple Furetière (Article Advenir).
Nostre III, 12, 540 recto. Il faut ici lire vostre, comme dans l'édition de 1621.
Nostre Roy III, 7, 275 recto. Ce Roi règne donc sur Lyon. Le romancier ne respecte pas la chronologie η. Ce n'est qu'après la mort de Gondioc, en 474, que Gondebaud aurait pu posséder Lyon, et ce n'est qu'en 492 qu'il a envahi Turin et ramené des prisonnières.
Nous avons dit III, 2, 33 verso ; III, 9, 402 recto ; III, 10, 417 verso. Ton sentencieux et didactique de Silvandre. La formule appartient au style des interventions d'auteur (I, 1, 8 recto par exemple).
III, 10, 417 verso. Voir plus haut l'image du soleil η.
Nous en III, 12, 511 recto. Il faut ici lire vous en.
Nous lisons III, 9, 385 recto. Il faut ici lire nous lions, comme dans l'édition de 1619.
Nouvelles III, 6, 250 recto ; III, 6, 256 recto.
Il s'agit de bribes de l'histoire de Madonthe : la naissance d'un enfant (II, 6, 393) et la fuite (II, 6, 413).
Ny III, 11, 483 recto. Il faut ici lire n'y, comme dans l'édition de 1621.
Ny aussi III, 11, 471 verso. Le texte de 1619 est un plus satisfaisant. Dans les deux éditions il faut remplacer n'y par ni : Elle n'ayme personne, ni vous aussi, ni vous non plus, dirions nous.
Je ne luy ai pas ... Dans l'édition de 1621, le je n'a pas de majuscule.
Nymphes III, L'Autheur à la riviere de Lignon ; III, 3, 82 recto ; III, 12, 515 verso. Les nymphes mythiques se juxtaposent aux nymphes de Marcilly dès la préface de la troisième partie. Nymphe devient synonyme de Dame de la Cour.
O III, 10, 422 recto. L'édition de 1621 supprime le point d'exclamation de l'édition de 1619.
Furetière veut qu'on supprime ce point quand O est « la marque du vocatif ». Il n'y a pas ici d'apostrophe pourtant.
Oblige III, 11, 454 verso. Pour comprendre ce groupe de mots particulièrement obscur, il faut donner à l'adverbe et à la préposition leur sens archaïque. Trop signifie « Très » (Huguet) et au signifie « Pour » (La Curne).
Célidée dit : Je vous suis très reconnaissante pour le soin ...
Obligé pour III, 4, 162 verso. Être obligé pour n'est pas dans les dictionnaires. Il faut probablement comprendre Chacun est obligé envers la vérité, c'est-à-dire il faut présenter la vérité.
Obligees III, 4, 159 verso. Notons l'accord : pluriel de majesté mis dans la bouche de Daphnide. La suite restreinte de cette dame escortée par un prince consort (Alcidon) comprend deux femmes et un homme.
Obligez III, 9, 384 recto. La seule et unique obligation est donc d'oublier tout le passé !
Occasion  III, 1, 22 verso. La Bergère désire se venger du jugement rendu par Silvandre à son détriment (I, 7, 219 recto). Peut-être que, pour prendre sa revanche, elle néglige d'annoncer à ses amis le danger qu'ils courent.
Ode III, Ode à la rivière de Lignon. Ce long poème (huit dizains d'octosyllabes) ne figure pas dans l'édition de 1619 que j'ai consultée et qui est à la Mazarine. Mme Koch signale un autre état de cette édition de 1619 qui renfermerait ces vers (p. 389, note 25) et R. Arbour précise que cet exemplaire se trouve à la BnF (p. 230, N° 165).
La troisième partie a donc eu deux états publiés en 1619, l'un avec les vers de Baro et l'autre sans. Mme Sancier-Chateau décrit quatre éditions de cette troisième partie qui ont paru en moins de trois ans (pp. 32-35), mais elle ne s'intéresse pas aux vers liminaires.
Quand est-ce que Baro s'est rapproché de d'Urfé ? On l'ignore encore. Quelle que soit la date de l'entrée de l'Ode dans L'Astrée, il est possible que Baro se soit chargé de la réédition des trois premières parties réunies en 1619 et en 1621. Jamais pourtant Baro n'est traité de secrétaire du vivant du romancier.
Odieuse III, L'Autheur à la rivière. On rencontre la même réflexion chez Camus, quand il écrit dans la préface de L'Alexis que la vérité « nue [...] est odieuse [et que] crue elle est nuisible à beaucoup d'estomacs incapables de la digérer » (II, L'Autheur au pèlerin Alexis, n. p.). La réflexion remonte au moins à Pétrarque (Lettre sans titre, p. 15).
Œil - III, 4, 162 verso. Honoré d'Urfé se méfie du sens de la vue (Henein, pp. 62-66). Dans ses Epistres, l'œil empêche la bonne vue (I, 7, p. 57). « Ton œil n'est pas tout ton corps, mais en est une partie seulement, il ne peut voire tout à la fois, ny tout ce qui est en ton corps, ny tout ce qui est autour de ton corps » (III, 3, p. 398).
- III, 5, 206 verso. L'oeil est faible et les lunettes le trompent. « Les Medecins aprés Galien comptent 113. maladies des yeux » (Furetière).
• Puisque l'œil est peu fiable, le romancier va multiplier les déguisements qui trompent aisément. Les reconnaissances alors se feront le plus souvent par l'intermédiaire de la voix, c'est dire l'importance de la parole dans ce roman aux personnages diserts. Il est peu probable, dans ces conditions, que la conclusion des aventures dépende d'un spectacle.
Offenser III, 6, 219 verso. Le participe passé, offensé, serait plus correct.
Ombre III, 5, 189 verso. La formule rappelle les ombres de la Caverne de Platon (La République, VII). Dans Les Epistres, comme les biens que donne la Fortune sont des ombres, la Fortune elle-même devrait être représentée par une ombre (I, 2, p. 9)
Omissions Tables. Ces titres manquent dans l'édition de 1619 et dans l'édition de 1621.
On n'a III, 7, 266 recto. Il faut ici lire ou n'a, comme dans l'édition de 1621.
Oncle III, 10, 426 verso. Erreur du romancier. Diamis était l'oncle de Diane dans la première partie et vivait dans le hameau (I, 10, 347 verso). Il est tout à fait possible que ce changement du statut de Diamis soit délibéré. Si Diane vivait avec son oncle ou à côté de lui, Paris n'aurait pas eu besoin de quitter le Forez pour demander la main de la jeune fille. Lorsque Paris s'éloigne, Diane perd la possibilité de se dédire.
Opinion - III, 10, 423 verso. Alexis dit ce que Léonide devrait penser.
- III, 10, 440 recto. Le pronom remplace opinion.
- III, 10, 447 verso. La nymphe Léonide est d'une malice diabolique. Elle sait fort bien que Diane va regretter la décision prise par dépit, mais que Paris alors sera déjà loin.
Opinion de Silvandre III, 11, 472 recto. À la suite du procès de Tircis et Laonice, Silvandre a décrété que le plaignant devait rester fidèle à Cléon : « Une Amour perissable n'est pas vray Amour, car il doit suivre le sujet qui luy a donné naissance » (I, 7, 218 verso). Cette sentence, si elle avait eu une portée universelle, aurait désespéré Silvandre, puisque Diane aurait dû rester fidèle à la mémoire de Filandre ! Céladon même ne partage pas l'opinion de son ami : il condamne Tircis à la fin de la première partie η.
• La question du remariage des veufs n'est pas tranchée par les moralistes, alors que le remariage des veuves est contrôlé par les lois (voir Furetière, Article Veuf). Plutarque propose que le veuvage ne dépasse pas dix mois (Vie de Numa), mais il blâme le remariage de Caton (Comparaison d'Aristide et de Marcus Caton). Ambivalence aussi dans la pensée d'Equicola. Le moraliste admire deux hommes qui se tuent pour ne pas survivre à leurs épouses (Livre 3, f° 176 recto), mais il affirme que la douleur qui suit un deuil « default neantmoins avec le temps, pour estre sans remede, vaine, et de nul profict » (Livre 4, f° 213 recto). Ceux qui aiment une morte, « s'ils ne parlent poetiquement, ont besoin d'hellebore » (Livre 6, 314 verso).
• La conduite de Tircis, depuis la mort de Cléon, est en effet « vaine ». Pourquoi le berger a-t-il suivi Laonice sur les routes (I, 7, 213 verso) ? Pourquoi demeure-t-il en Forez puisque la sentence de Silvandre a confirmé sa liberté ? Tout cela présage une réconciliation de Tircis et de Laonice, ce qui contredira le jugement de Silvandre.
Oracle d'Adamas III, 1, 11 verso. Le druide aura une vieillesse heureuse lorsqu'un jeune homme qu'il doit secourir aura retrouvé sa maîtresse (II, 8, 494). À cause d'un pronom ambigu, Adamas protège Céladon, mais ignore Silvandre (Henein, pp. 80-81). Aucun vacie n'a expliqué l'oracle (III, 11, 458 verso).
III, 5, 186 recto ; III, 5, 186 verso ; III, 5, 194 recto.
Le druide rappelle cet oracle à Céladon.
Oracle de Criséide III, 7, 284 recto. Ni Criséide ni ses auditeurs ne vont rappeler cet oracle. Au lecteur de juger de la véracité de la prédiction en examinant la vie de l'héroïne et l'histoire du Piémont.
Criséide, recherchée par un prince italien et par un prince bourguignon, préfère un seigneur Libicin. L'Italie et la France se disputent le Piémont, le pays de Criséide. La Maison de Savoie η l'emporte (Henein, p. 83). Or, pour d'Urfé, comme pour d'autres historiens de la Savoie, les Libicins sont un des peuples fondateurs du pays.
Oracle de Damon III, 6, 257 verso. Cet oracle a plusieurs particularités : Le nom de la divinité se confond avec le nom du lieu, et il faut neuf jours pour recevoir un message qui consiste en un seul mot. Le chiffre 9 indique une longue et fructueuse gestation (Chevalier, Article Neuf). Mais la répétition ne rend pas l'oracle plus clair ou plus fructueux !
• Le temple de Vénus se trouve dans Le Sireine (p. 151, note). Voir Sault η.
III, 12, 495 verso ; III, 12, 497 verso ; III, 12, 503 verso.
Le second oracle que reçoive Damon s'oppose en tous points au premier. Il se déroule à Montverdun et il est extrêmement clair (III, 11, 458 recto). Le vacie et l'écuyer le commentent.
Oracle de Daphnide III, 4, 158 verso. Cet oracle sans divinité et sans clergé est exceptionnel dans L'Astrée d'Honoré d'Urfé. Daphnide et Alcidon nomment Tautatès (III, 3, 60 verso ; III, 4, 167 verso), mais ne lui attribuent pas le conseil divin. Peut-être le romancier rappelle-t-il ainsi que le véritable roi Euric, dans l'Aquitaine des Wisigoths, persécutait les catholiques.
III, 4, 169 recto. Adamas fait un commentaire détaillé des termes de l'oracle.
Oracle de Daphnide III, 5, 170 verso. L'oracle est mentionné sans que de nouvelles informations soient ajoutées.
Oracle de Galathée - L'oracle de Bélénus : III, 11, 460 verso ; III, 11, 461 recto. Voir III, 11, 458 recto et Erreur η.
III, 12, 501 recto ; III, 12, 501 recto. Ces faux oracles donnés autrefois par Climanthe (I, 5, 134 recto ; I, 5, 138 recto) se réalisent (Henein, p. 84).
Oracle de Madonthe III, 12, 503 recto. Seuls Laonice et Tircis se sont adressés à un oracle (I, 7, 213 verso).
Oracle d'Isis III, 12, 510 recto. Ajouté après l'édition de 1619, cet oracle introduit une déité chère aux néo-platoniciens η (comme par exemple Apulée dans ses Métamorphoses) pour apporter une explication savante du nom de la ville de Paris en justifiant la présence de Francs (Henein, p. 77).
Oracle et divinite III, 4, 169 recto. Dans la troisième partie, Tautatès devient la divinité oraculaire par excellence.
Oracles III, 4, 161 recto. Honoré d'Urfé inclut non seulement l'interprétation morale de l'allégorie de la fontaine, mais encore des notations sur la composition de ce roman où « les conseils des dieux » jouent un rôle essentiel (Henein, pp. 71-110). Voir Présages η.
- III, 6, 230 verso. La troisième partie présente six nouveaux oracles accompagnés d'interprétations et de commentaires. Le romancier indique la voie à suivre. « La faculté de pénétrer un langage voilé devient une des conditions du bonheur » (Henein, p. 110).
III, 6, 258 recto. Galathée parle pour d'Urfé : il faut faire preuve de subtilité pour démêler le sens des seize oracles de L'Astrée, ces exercices de rhétorique. Toutefois, il est ironique de confier cette leçon à la première victime d'oracles mal compris, à la principale cible de Climanthe. Le faux druide n'a jamais menti à Galathée, c'est la nymphe qui a mal interprété périphrases et métaphores. De plus, elle croit toujours entendre prédire son bonheur.
• Comme le roman est né parce qu'Astrée n'a pas saisi le double sens des vers de Céladon, le roman progresse parce que Galathée n'a pas élucidé les oracles de Climanthe.
III, 10, 416 verso. En se méfiant des oracles, Silvandre pèche par orgueil. Il le paiera cher (Henein, p. 87).
III, 11, 458 verso. Le vacie reprend un thème des Epistres morales. D'Urfé reconnaît « la curiosité que nous avons du futur » (III, 2, p. 366), mais rappelle que le futur est entre les mains du créateur et que c'est un dieu bienveillant qui nous cache l'heure de notre mort (II, 6, p. 268). Les hommes, par conséquent, ne devraient pas avoir « la hardiesse d'essayer d'entrer dans les secrets de Dieu, et là ravir par leurs vains jugements la cognoissance des choses futures » (II, 10, p. 304). Faisons confiance à Dieu ... et au romancier.
Ordonnance III, 10, 441 verso. Alexis et Astrée ont soutenu l'interprétation de Silvandre (III, 10, 419 verso).
Ordonné III, 4, 160 verso. Le druide souligne à la fois l'aspect merveilleux et l'aspect allégorique.
Ordre III, 12, 492 verso. L'écuyer, évidemment, n'a pas été adoubé, il ne peut donc pas se battre en chevalier. Il a une fonction d'assistant seulement. Il aide son maître en lui donnant armes et cheval. Il le secourt en cas d'accident. Égide aussi, l'écuyer de Ligdamon, se contentait d'admirer les coups que portait son maître (I, 11, 356 recto).
C'est Tersandre qui relève la chose, l'écuyer qui n'a jamais su rester à sa place ... Les restrictions imposées à l'écuyer se perdent au XVIIe siècle ; elles n'avaient pas que des avantages, comme on le voit dans L'Astrée.
Ordre de chevalerie III, 6, 222 recto ; III, 6, 223 recto. Cet ordre n'est nommé que pour rappeler le respect dû aux Dames. Le roman courtois exige que le chevalier protège les femmes et les faibles en général.
Ordres III, 11, 483 recto. Hyperbole. « Les Estats de France sont composez de trois Ordres, l'Eglise, la Noblesse & le Tiers Estat » (Furetière). Dans le Forez astréen, « deux ordres ont toute souveraine authorité sur les Gaulois » (I, 2, 30 recto), les druides et les chevaliers.
Origine III, 10, 418 verso. D'Urfé annonce le dénouement. Adamas est présent (III, 10, 408 verso) mais ne fait pas de commentaire.
Oser III, 11, 465 recto. Morale audacieuse ! On lit dans les Epistres : « La Fortune ayde à un homme qui ose » (I, 14, p. 126).
Ostant et jettant III, 7, 294 recto. Construction fautive du gérondif, dont le sujet n'est pas le sujet du verbe principal. Il faut comprendre : Avant qu'on ôte la boîte [...] et lui jette un peu d'eau.
III, 8, 337 recto. Il faut ici lire ou, comme dans l'édition de 1621.
Ou comme III, 2, 39 recto. Il faut ici lire où comme, comme dans l'édition de 1621.
Oublier III, 11, 462 recto. On constate que les étrangers restent les étrangers en Forez, mais que nul ne songe au péril qui pourrait approcher avec eux. Silvandre a été pris par la gageure (III, 1, 22 verso) et Paris a oublié la rencontre qu'il a faite (III, 1, 14 verso). Les deux hommes pensent trop à Diane pour se soucier de Madonthe. Les lois de l'hospitalité η ne vont pas bien loin.
Ours III, 3, 92 verso. Cet ours qui réagit au soleil ressemble à la marmotte qui hiberne dont parle La Fontaine (« L'Aigle et l'Escarbot »), ou à la moderne marmotte américaine célébrée le 2 février (Groundhog Day).
• Depuis l'Histoire naturelle de Pline, on sait que l'ours se cache pendant les mois d'hiver (VIII, 53). Selon Lexilogos (22 octobre 2014), en Provence, à la Chandeleur, s'il y avait du soleil, l'ours rentrait dans sa tanière. En traversant les mers et les siècles, l'ours s'est dégradé en marmotte.
Ouvrage III, 2, 35 recto. Adamas a dit la même chose d'Astrée, « un tres-parfaict η ouvrage de ceste divinité » (II, 8, 507). Dans les Epistres, c'est l'homme en général, suivant le Trismégiste, qui « est un grand miracle entre toutes les creatures, animal digne d'estre reveré, et presque adoré » (III, 1, p. 344). Equicola écrit : « Mercure Trismegiste l'appelle grand miracle de nature, semblablement les Philosophes l'appellent petit monde » (Livre 2, f° 79 verso). Voir aussi les Psaumes de David (139:14).
III, 10, 412 recto. Il faut ici lire outrage en 1619 et en 1621.
Ouvrez III, 10, 432 verso. Lindamor aussi a offert à sa bien-aimée de le tuer. Rodrigue fera la même chose dans le Cid de Corneille η.
Ouy dire III, 2, 53 recto. C'est ce que Tircis a dit à Céladon (I, 12, 400 verso).
Ouy dire III, 5, 193 verso. Alexis en effet a entendu l'Histoire de Célidée, Thamyre et Calidon (II, 1, 35).
Oyseau III, 3, 90 verso. Oiseau ne semble pas encore lié à zizi au XVIIe siècle, mais l'oiseau représente l'homme dans plusieurs expressions et proverbes. Voir par exemple : « Il est comme l'oiseau sur la branche. i. en bransle, en suspens ; en danger. vulg. » (Oudin). « On dit aussi d'un prisonnier qu'on a manqué, ou qui a brisé les prisons, que l'oiseau s'en est envolé. On dit aussi, Voilà une grande cage pour un petit oiseau, quand un homme de peu de consideration est logé dans un logis magnifique » (Furetière).
Voir Parler η.
Oyseau perdu III, 12, 510 verso. L'épisode qui tourne autour d'un oiseau représentant un amant figure en 1619 seulement. Cet oiseau qui s'enfuit est une déformation de celui que Ronsard et Baïf ont chanté, et qui, lui, comme dans la légende grecque, ne voulait pas se laisser prendre et enfermer. L'oiseau, c'est l'amour qui « jamais ne fait que du mal » (Ronsard, « L'Amour oyseau », éd. Blanchemain, I, p. 434).
Palmier III, 9, 399 recto. Voir Animaux η. Un palmier est un arbre exotique dont les branches s'appellent palmes. « PALME, se prend aussi pour l'arbre du palmier » (Furetière). « Le palmier femelle ne porte point de fruit, s'il n'est planté auprés du palmier masle, à ce que dit Pline » (Furetière). Equicola explique que « la palme sans son masle n'engendre, et par une amour evidente, si elles sont proches, l'une se plie vers l'autre » (Livre 4, f° 210 verso).
En utilisant un substantif féminin (palme) et un substantif masculin (palmier) pour désigner le même arbre, Honoré d'Urfé tente de souligner l'hétérosexualité.
• « Les naturalistes les plus exacts ont dit que les arbres, et, à vrai dire, tous les végétaux que la terre produit, même les herbes, ont les deux sexes. Pour le moment il suffit d'avoir rappelé cette observation, qui n'est manifeste dans aucun arbre plus que dans le palmier. Le mâle fleurit ; la femelle ne fleurit pas, et a seulement un bourgeon en forme d'épi » (Pline, XIII, 7).
Par honneur III, 3, 107 verso. Pour lui faire honneur.
Par la haine III, 2, 28 verso. Il faut ici lire par haine, comme dans l'édition de 1621.
Par ou III, 11, 489 recto. Il faut ici lire pas où, comme dans l'édition de 1621.
Paragraphe Paragraphes ajoutés en 1621 : III, 9, 378 recto ; III, 11, 467 verso ; III, 11, 468 recto ; III, 12, 533 verso.
Parens III, 5, 188 verso ; III, 10, 434 recto.
Seul Alcippe, père de Céladon, s'opposait à l'union des jeunes gens. Quand il a cessé de surveiller le couple, Semire est intervenu (I, 4, 118 recto). L'habile rival a réussi là où le père a échoué.
Parens de Diane III, 5, 199 verso. Diane semblait indépendante depuis son arrivée dans le hameau. Elle a cependant une mère, Bellinde, druidesse à Évian. Elle avait aussi un oncle paternel, Diamis, dans la première et la deuxième partie. Voir Oncle η.
Parenthèses III, 3, 63 recto. Dans l'édition de 1621, la parenthèse ouvrante manque. Dans l'édition de 1619, elle se trouve après « le jeune Alcidon », à la place de la virgule.
III, 8, 361 recto. Parenthèses ajoutées en 1621.
Parfaict III, 1, 26 recto. Un cheval est un animal parfait. Furetière donne : « On appelle aussi animal parfait, un animal entier qui est propre pour la generation ». Honoré d'Urfé veut probablement dire, un animal auquel on n'a rien à ajouter.
Parfaicte III, 2, 51 verso. La même hyperbole s'appliquait à Astrée dans la deuxième partie (II, 8, 507 et II, 8, 518).
Dans les Epistres morales aussi, création et créateur sont parfaits η : « L'homme est un grand miracle » (III, 1, p. 344). C'est l'élan de la Contre-réforme qui développe le Psaume 139 de David combiné à la pensée du Trismégiste η. On lit dans Pic de la Mirandole : « C'est un grand miracle, ô Asclépius, que l'homme » (cité par E. Garin, p. 200). L'Abbé Bremond présente d'étonnantes « Litanies de l'homme » (1602) qui font de la créature le « Joyau du monde » (I, p. 360). Au siècle précédent, Montaigne affirmait au contraire : « La plus calamiteuse et fraile de toutes les creatures, c'est l'homme, et quant et quant η la plus orgueilleuse » (II, p. 118).
Parlemente III, 3, 115 verso. « On dit proverbialement, Ville qui parlemente est à demi-renduë, pour dire, que quand on parlemente il faut qu'on ne se puisse plus deffendre » (Furetière).
Parler III, 3, 88 verso. « Parler comme un oiseau en cage. To babble, tattle, chatter, talke much to little purpose », jaser (Cotgrave, Article Oiseau).
Parmy III, 11, 463 verso. L'Aquitaine connaîtrait-elle la même tolérance que le Forez ? Si Madonthe mentionne les deux types de religieuses, c'est qu'elle ne voit pas les différences. Le romancier ne s'intéresse plus aux pointilleuses leçons de la deuxième partie (II, 8, 508 sq.).
Parole (effet) III, 3, 67 verso ; III, 7, 286 verso. Qui oppose parole et action se méfie de l'éloquence trompeuse. Dans la première partie, « les vieux soldats par leurs playes monstrent le tesmoignage de leur valeur, et ne s'en plaignent point » (I, 10, 310 verso).
• Les Epistres Morales sont encore plus sévères pour le langage : « Et pourquoy aussi nos actions qui sont les vrais fruicts de nostre ame ne rendront elles plus de cognoissance de ce que nous sommes, que non point une parole empoulee des vanitez du bien dire, ny une arrogante escriture fardee par les artifices d'un orateur ? » (II, 1, p. 214).
Parole III, 3, 116 verso. Second rappel du serment qui n'a pas été tenu (III, 3, 115 recto).
Paroles III, 1, 6 recto. Effectivement, les refus n'arrêtent pas les amoureux. Dans le cas d'Alcippe par exemple, les discours d'Amarillis « ne firent que luy augmenter le desir qu'il avoit de la servir, car rien ne donne tant d'Amour que l'honnesteté » (I, 2, 35 recto).
Participe III, 5, 203 recto. L'intelligence qui la luy participe. La construction reste obscure même si on donne à intelligence et à participer leur sens archaïque. On peut comprendre : Grâce à sa planète, l'âme connaît et aime Dieu.
Partis III, 12, 500 verso. Ces départs ont eu lieu dans la première partie. Clidaman et Guyemant sont partis subrepticement (I, 3, 71 verso). Amasis a envoyé à leur suite Lindamor (I, 3, 75 verso ; I, 5, 125 recto). D'Urfé oublie Ligdamon. Parti avec Lindamor, il passe pour mort (I, 12, 395 verso).
Partisan III, 12, 508 verso. Le Prince s'est déjà fait trop d'ennemis pour pouvoir changer de parti. L'habile Guyemant use de cet argument pour que Clidaman n'abandonne pas Childéric, c'est-à-dire pour qu'il n'écoute pas les « bonnes et saines considerations de Lindamor » (III, 12, 508 verso).
• La décision de Clidaman expliquerait-elle la prise de position nemouriste d'Honoré d'Urfé ? Il s'est trop avancé pour pouvoir reculer.
Pas III, 12, 530 verso. Il faut ici lire que, comme dans l'édition de 1621.
Pas un III, 12, 500 recto. Polémas n'a donc pas de complices à la Cour. La situation change dans la cinquième partie.
Passée III, 8, 332 recto. L'accord du participe indique que le complément du verbe passer est incommodité.
Patricine III, 7, 285 recto. Il faut ici lire Patricien, comme dans l'édition de 1621.
Patron III, 5, 173 verso ; III, 5, 205 recto. Les personnages reprennent une image utilisée par le romancier dans la préface de la deuxième partie.
Pavots III, 11, 464 recto. « Les Poëtes peignent le Dieu du Sommeil couché sur des gerbes de pavots. Ils disent qu'il jette ses pavots sur quelqu'un, quand il le veut faire dormir » (Furetière). « Les Poëtes disent, Les pavots du sommeil, pour dire, L'assoupissement, le sommeil même » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
Pensant III, 7, 306 recto. Marier celle qu'on désire pour maîtresse est presque banal : Henri IV a marié Gabrielle d'Estrées η avec le duc de Liancourt en 1592.
Pensees III, 9, 402 recto. Les femmes se situant entre les anges et les hommes peuvent inspirer les hommes. Image éminemment romanesque ... que l'on retrouvera chez Baudelaire : « Toute femme étant un morceau de la femme essentielle, - l'amour étant la seule chose qui vaille la peine de tourner un sonnet et de mettre du linge fin, - je révère toutes ces choses plus que qui que ce soit » (Choix de maximes consolantes sur l'amour dans ce site, 21 juillet 2013).
• Pour une fois, une harangue de Silvandre n'a pas son pendant dans les Epistres morales. Honoré d'Urfé moraliste, bien qu'il traite abondamment de l'amour, décrit l'univers et analyse l'âme sans jamais distinguer ou hiérarchiser les sexes. Voir Femmes η.
• Voir Pleins feux.
Perdu III, 2, 53 recto. Événements rapportés dans la première partie (I, 4, 84 verso).
Père III, Épître dédicatoire. Il s'agit d'Henri IV.
III, 8, 361 recto ; III, 8, 362 recto. Il s'agit de Gondioc.
Perfection III, 2, 51 verso. La perfection du créateur et de sa créature η, pensée chère à Honoré d'Urfé η, vient du Trismégiste et des Psaumes de David (139, 14).
Perfidie III, 3, 107 verso. Le passage de la tromperie à la perfidie souligne la lâcheté du Roi qui a juré par sa couronne de ne pas trahir le chevalier.
Persecuter III, 2, 50 recto. D'Urfé pratique l'auto-dérision. Hylas ironise en énumérant des poncifs sur la Fortune ... qui se trouvaient dans les Epistres morales, comme par exemple : « De tout temps la Vertu et la Fortune ont guerre declaree l'une contre l'autre » (I, 1, p. 12).
Personnage III, 4, 160 recto ; III, 10, 415 verso. « Faire le personnage » paraît ironique. Mais, dans les Epistres morales, lorsque Fortune distribue les rôles, chacun doit bien faire son personnage (I, 19, p. 165).
Persuader III, 7, 274 recto. Remarque destinée au lecteur : Hylas peut sembler invraisemblable.
Perte III, 12, 497 recto. La lamentation de Madonthe (depuis III, 12, 494 verso) illustre l'égocentrisme de cette jeune femme qui est un « monstre d'orgueil et d'amour-propre », selon Gheeraert (p. 108). Dans le discours de Madonthe, on notera l'allitération du p. Pour en apprécier tout le potentiel, lire « Allitération en p », un amusant poème d'Alyss Myrany dans ce site (12 juillet 2013).
Petit bois III, 10, 434 recto. Le bois de coudres qui se trouvait à Isoure, près de la fontaine de la Vérité d'amour η formait un « gratieux Dedale » (I, 2, 22 verso).
C'est dans un bois de coudres que Filandre se révèle sans le vouloir (I, 6, 174 verso).
Le temple d'Astrée enfin est construit avec de petits coudres (II, 11, 675).
Le coudre ou coudrier, arbre qui est partout dans le Forez de L'Astrée (Wine, p. 39), est l'arbre des sorciers, mais également de la fertilité aussi bien que de la débauche (Chevalier).
Petite dispute III, 10, 420 recto. Avec l'annonce de cette scène à laquelle nous n'assisterons pas, le romancier intervient indirectement. La construction à la forme négative induit (sciemment ?) en erreur, car la négation ne porte pas en réalité sur le verbe (être cause) mais sur le complément (petite dispute).
Peu III, 11, 482 verso. Il faut ici lire un peu comme en 1619. Peu et un peu sont des contraires !
Peuples III, 7, 289 recto. Il s'agit des Parthes. « C'est la flèche du Parthe, c'est un trait piquant lancé au moment où l'on se retire ; par allusion aux Parthes qui tiraient en fuyant » (Littré). L'expression n'était pas encore entrée dans les dictionnaires au XVIIe siècle.
Peut estre III, 7, 288 verso. Ces vers décrivent la situation d'Astrée et de Céladon, non celle de Criséide et d'Arimant. Les deux couples ont les mêmes chiffres.
Piece III, 9, 379 verso. Il faut ici lire pierre, comme en 1619.
Honoré d'Urfé donne un proverbe qui devient méconnaissable en 1621 : « On dit de celuy qui dans un discours fait sourdement quelque attaque, quelque reproche, quelque reprimende à un autre, qu'il jette des pierres dans son jardin » (Furetière).
Pied a terre III, 8, 351 recto. C'est Arimant qui pourrait mettre pied à terre, puisqu'il monte le cheval de Bellaris (III, 8, 350 verso) !
Pieds III, 7, 270 verso. Humour du romancier qui fait ainsi l'éloge du narrateur le plus couru.
Pierre III, 10, 446 recto ; III, 11, 480 recto. « C'est un jet qu'on fait pour voir à qui quelque chose arrivera » (Richelet). La forme la plus courante de l'expression est avec sort : « Le sort en est jetté, pour dire, La chose est resoluë, il la faut executer » (Furetière).
Piqueure III, 10, 440 verso. Image audacieuse de langues qui piquent comme des dards. La sagesse des nations dit que « tel coup de langue est pire qu'un coup de lance » (Furetière).
Voir Médisance η et Calomnie η.
Placard III, 8, 352 recto. L'édit de Gondebaud jouit de propriétés particulièrement curieuses. Non seulement il est mis en valeur par des italiques, mais encore il débute par une lettrine aussi haute que celles qui se trouvent au début des livres.
L'édit renferme la plus longue des énumérations de L'Astrée : trente noms propres (vingt-quatre peuples et six lieux). Cette impressionnante liste illustre l'étendue des connaissances de d'Urfé aussi bien que l'importance des possessions du Roi. Elle indique l'habileté du romancier qui adapte la lex Gundobada ou loi Gombette. Voir Règne η.
• Plusieurs de ces noms de peuples sont réunis au début du livre IV de L'Histoire naturelle de Pline.
Plaine - III, 5, 172 verso. Cette plaine aurait été un lac (I, 2, 29 recto).
- III, 6, 218 verso. Damon se trouve dans la plaine du Forez. Merci à Laurent Barnachon. Merci à Joseph Barou qui a eu l'amabilité d'illustrer ce passage de L'Astrée dans son site Forez histoire (4 juin 2013).
• Honoré d'Urfé favorise ce que Jean Pouillon appelle « la vision avec » (Henein, p. 82). Il décrit généralement ce qu'un personnage voit. Dans le cas de Damon, le « regardant », un chevalier étranger qui ne connaît même pas le nom du Forez, n'est certainement pas en mesure de nommer les lieux qu'il admire !
Plaintes III, 10, 433 verso. Il faut ici lire plaines, comme dans l'édition de 1621. La métaphore agricole se poursuit.
Plaise III, 6, 244 recto. « Je le pansai, Dieu le guérit », disait Ambroise Paré (Wikipédia, 18 août 2013). « Tout ce qui nous advient procede de la main de Dieu » (Epistres, III, 9, p. 309).
Plaist III, 3, 104 verso. L'allitération du p freine le rythme.
Planette III, 5, 203 recto ; III, 5, 203 verso ; III, 5, 204 verso ; III, 5, 205 verso ; III, 5, 208 recto.
Marsile Ficin, néo-platonicien, médecin et astrologue de Laurent de Médicis, dans cinq chapitres de son De vita (III, ch. 13 à 18) relie les planètes et les mythes pour expliquer l'influence des astres sur les hommes. Mario Equicola expose cette théorie (Livre 4, f° 199 recto), qui est aussi celle de Plotin et d'Apulée. Elle a un pendant romanesque dans la Tour de l'univers des Amadis (VIII, ch. 60. Henein, pp. 145-146). Voir aussi Gaume, pp. 468-469.
III, 5, 203 verso. Vaganay donne : « planète de l'intelligence » (III, p. 264).
III, 5, 207 recto. Diane relève que ces planètes ne correspondent pas aux astres qui président à la naissance. Adamas contourne la difficulté en rattachant les planètes à une entité qui leur est supérieure (III, 5, 207 verso), ce qui ne résout pas vraiment le problème. Compatibilité affective et astrale ne sont pas équivalentes.
Plastre III, 12, 541 verso. « Les plus belles carrieres de plastre qui soient au monde sont celles de Montmartre prés Paris » (Furetière).
Pleins III, 6, 264 recto. La virgule qui suit discours induit en erreur. Il faut lire plein, dans l'édition de 1621 et dans l'édition de 1619. L'adjectif qualifie ce discours (et non les solduriers).
Pleura III, 1, 20 verso. La Bergère fut seulement « touchee de pitié » en voyant Adraste évanoui (II, 9, 597).
Pleuré III, 1, 23 verso. Comme pleurer signifie regretter ce qu'on a perdu, Hylas prétend qu'en pleurant la mort de Cléon, Tircis a perdu l'esprit. Ce n'est pas une simple boutade. C'est l'opinion d'Equicola (Livre 6, f° 314 verso).
Pleurera III, 5, 184 verso. La bergère prédit ce qui doit probablement se passer !
Plumes III, 10, 418 verso. Il faut ici lire plumes, comme dans l'édition de 1619. « On dit quand on est incertain de ce qu'on doit faire, qu'il faut jetter la plume au vent » (Furetière, Article Plume), mais les plumes d'Hylas, fermement attachées pour former une couronne, sont un signe de reconnaissance, un symbole de légèreté.
• On se souvient que pendant ses errances Alcippe portait une plume de geai à son chapeau (I, 2, 45 verso) ; était-il d'une fidélité très exacte ? 
Pluriels III, 3, 65 verso. Voir aussi les eternitez de tes affections (III, 11, 479 recto). Le pluriel des mots abstraits deviendra une caractéristique du langage précieux parce qu'il ouvre la porte à l'analyse. Cette mode naît à la Cour et dure jusqu'en 1650 au moins (Brunot, III, pp. 462-463).
Plus de III, 10, 439 verso. Il faut ici lire plus de luy de, comme dans l'édition de 1621.
Plus haut III, 10, 437 recto. La reconnaissance conventionnelle est donc évitée. Honoré d'Urfé refuse la facilité. Lorsqu'un personnage travesti expose à haute voix sa peine, il croit avoir été entendu (comme dans les romans !), mais en fait il ne l'est pas. C'est le cas de Filandre dans la première partie (Henein, p. 283-284).
Plus pluye III, 3, 100 recto. Il faut ici lire la pluye, comme dans l'édition de 1621.
Plus pres III, 10, 420 verso. L'édition de 1619 donne : « Une heure ou plus pres que le Soleil sera couché, il n'y aura plus de clairte ». Près aurait sa signification ancienne, après (La Curne). La leçon de 1621 est meilleure : « Une heure au plus apres que le Soleil sera couché, il n'y aura plus de clairte ».
Plusr III, 11, 478 verso. Il faut ici lire pleust, comme dans l'édition de 1621.
Point III, 8, 360 recto. Il faut ici lire point qu', comme dans l'édition de 1621.
Poisson III, 9, 399 recto. L'exemple de la femelle du poisson est supprimé en 1621. Est-ce parce que, selon Pline, il y a des espèces où les poissons sont tous femelles (IX, 23) ?
Poissons III, 4, 159 verso. Dans la deuxième partie η aussi, les non-bergers remarquent les poissons.
III, 9, 385 recto. Voir Animaux η « Platon, dans ses Lois, ordonne, ou plutôt désire que les jeunes gens ne s'adonnent point à la pêche, parce qu'ils n'exercent pas leur force, leur vigueur, leur industrie, leur agilité et leur souplesse à poursuivre et à combattre des loups marins, des congres et des scares » (Plutarque, 965f). Cependant Plutarque lui-même apprécie l'habileté des pêcheurs (976e).
Poix III, 3, 102 recto. L'allitération du p participe au lyrisme de la description.
Polis III, 5, 202 verso. Les étrangers jugent les discussions subtiles ! Polis et civilisez ne sont pas synonymes. Civilisé connote une transformation, une action ; son équivalent moderne serait civil. Dans son Dictionnaire des Synonymes, Guizot écrit : « Un homme du peuple, un simple paysan même, peuvent être civils ; il n'y a qu'un homme du monde qui puisse être poli ».
Pomme III, 10, 430 recto. Ce bref blason du sein doit beaucoup à Ronsard. Dans une de ses églogues, le sein de la bien-aimée « pommelle / Comme fait au printemps une pomme nouvelle » (éd. Blanchemain, IV, p. 49).
Ponctuation La ponctuation la plus trompeuse est celle qui attache des phrases qui devraient être séparées comme dans le livre 5 (Voir plus bas η), ou celle qui sépare les phrases qui devraient être attachées (Voir Continuellement η, III, 6, 256 recto). La plus déroutante est celle qui ne se trouve pas là où on l'attendait (III, 9, 384 recto). La plus regrettable est due aux méfaits d'une variante incomplète : l'édition de 1621 supprime des mots sans modifier la ponctuation ou supprimer la majuscule qui suivait ces mots (III, 6, 256 recto).
• Le livre 9 renferme un grand nombre de cas de ponctuation erronée. Le 10 présente la phrase qui est probablement la plus longue du roman (III, 10, 435 recto).
• La ponctuation change parfois entre l'édition de 1619 et celle de 1621 (par exemple III, 2, 44 verso ; III, 11, 463 recto ; III, 11, 487 verso).
III, 7, 310 recto. Le point d'interrogation de 1619 devient une virgule en 21.
III, 12, 494 verso. L'interrogation devient exclamation.
III, 12, 497 verso. L'exclamation devient interrogation
III, 12, 509 verso. Il arrive aussi que la ponctuation reste trompeuse malgré le changement. Ainsi, au livre 12, il faut commencer une nouvelle phrase après âge, mais réunir les deux propositions qui suivent, et dont les sujets sont Silviane puis Andrimarte.
Le sens de la virgule :
- La virgule peut avoir la valeur d'un point (III, 10, 442 verso) ou d'un deux-points (III, 10, 410 recto).
- La virgule peut remplacer la parenthèse (III, 4, 152 recto).
- Dans le dialogue, la virgule précède ou suit l'incise (III, 2, 39 verso ; III, 9, 378 verso ; III, 11, 455 verso).
- La virgule peut cumuler diverses valeurs. Elle en a cinq chez Pontus de Tyard, selon Mme Catach (p. 32).
• Les signes doubles semblent sinon interchangeables du moins instables. Voici quelques cas intéressants :
Le sens des deux-points :
Il y en a beaucoup plus dans la troisième partie que dans les parties précédentes (plus de 3 000). L'Académie note judicieusement que ce signe promet : « Le lecteur n'est pas tout à fait content, et attend encore quelque chose » (cité dans Marty-Laveaux, p. 101).
Le deux-points, en fait, signifie encore plus :
- virgule ou point-virgule : III, 1, 6 recto ; III, 2, 30 recto ; III, 5, 205 recto ; III, 10, 435 recto.
- point d'exclamation : III, 1, 10 verso, III, 1, 12 recto ; III, 5, 182 verso ; III, 5, 199 verso ; III, 7, 311 recto ; III, 9, 378 recto.
- point d'interrogation : III, 5, 191 recto ; III, 7, 313 verso ; III, 7, 314 verso ; III, 8, 346 recto ; III, 9, 378 verso ; III, 11, 479 recto.
- point : III, 6, 243 verso ; III, 7, 290 recto ; III, 9, 377 recto ; III, 9, 378 recto ; III, 10, 435 recto.
Le sens du point d'interrogation :
- point d'exclamation : III, 1, 25 verso ; III, 2, 43 recto ; III, 3, 113 recto ; III, 4, 153 recto ; III, 4, 157 recto ; III, 5, 183 verso ; III, 5, 189 recto ; III, 5, 210 verso ; III, 7, 274 verso ; III, 7, 290 verso ; III, 7, 299 verso ; III, 7, 330 recto ; III, 8, 338 recto ; III, 8, 349 verso ; III, 8, 362 recto.
- virgule : III, 3, 96 recto ; III, 3, 110 verso ; III, 5, 192 recto ; III, 5, 210 recto ; III, 5, 213 verso.
- point : III, 8, 334 recto ; III, 12, 515 verso.
• Le sens du point d'exclamation :
- point d'interrogation : III, 8, 336 recto ; III, 9, 384 recto ; III, 10, 440 verso.
• Le sens du point virgule :
- virgule : III, 2, 56 recto.
- point : III, 3, 80 recto ; III, 3, 101 recto.
- point d'interrogation : III, 5, 173 verso ; III, 8, 363 verso ; III, 9, 378 verso ; III, 11, 489 verso.
- point d'exclamation : III, 12, 492 verso.
Cependant, les Académiciens jugent que les points virgules « s'employent indifferemment pour les deux points » (cité dans Marty-Laveaux, p. 101).
Ponctuation (erreur) III, 5, 205 recto. Ponctuation fautive et trompeuse dans l'édition de 1619 et dans celle de 1621.
Il faut lire : « Vous le pouvez, respondit Adamas. - Si ces amours viennent par sympathie, d'où vient, dit Hylas [...] ».
III, 9, 371 recto. Dans l'édition de 1619, « Daphnis » est une apostrophe enfermée entre deux virgules. On comprend alors : voici deux autres que j'aime comme ma vie.
Pont III, 3, 108 recto. Il s'agit du pont-levis.
Porter III, 5, 192 recto. D'après son Testament, d'Urfé portait au cou le portrait de Diane.
Porter ordre III, 8, 354 recto. Porter un ordre n'est pas dans les dictionnaires. D'Urfé oppose la tyrannie des rois et les valeurs de la chevalerie.
Portrait III, 12, 517 verso. L'épisode n'est pas à l'honneur de Childéric. Il suggère un parallèle peu flatteur entre le Prince et Alexandre : Le roi de Macédoine, par générosité, cède sa maîtresse à Apelle, qui en est tombé amoureux en la peignant. « Il se vainquit lui-même », écrit Pline (XXXV, 34). La scène peinte par Primatice est à Fontainebleau (Voir ce site, 10 avril 2014).
Possession III, 4, 130 recto ; III, 7, 303 verso. Cette réflexion est déjà dans la première partie η. Elle n'est pas propre à d'Urfé. Puget de La Serre par exemple affirme dans un de ses romans qu'à la suite du mariage « l'Amitié entre dans [l]a chambre, et fait sortir l'Amour » (p. 106). Le mariage ne figure pas dans les cartes allégoriques des sentiments (Royaume d'Amour ou Carte de Tendre).
En principe, les néo-platoniciens η ne sont pas tous aussi pessimistes au sujet du mariage. Certes, « l'amour defaut defaillant le desir » (Equicola, Livre 2, f° 131 recto), mais la jouissance ne tue pas l'amour, car le désir, comme la soif, renaît. « La nature d'amour est de regarder et respecter ce qu'il n'a, et l'ayant désirer tousjours de l'avoir », affirme Equicola, qui rappelle que celui qui est riche et sain désire se maintenir riche et sain (Livre 2, f° 76 verso).
Pour Dieu III, 1, 16 verso. Il s'agit d'une interjection abrégée : Pour l'amour de Dieu !
Pour peu III, 11, 467 verso. L'édition de 1621 essaie de corriger en mettant le peu η. Il faut comprendre : Pour peu que la bergère eust eu des soupçons, elle se fust pris garde ...
Pour quelque III, 9, 401 verso. Construction défectueuse. La préposition pour est inutile. Il faudrait : Elle n'en part jamais quel que soit le divertissement ...
Pour quoy III, 3, 118 verso. Cette conjonction écrite en un mot en 1619 et en deux mots en 1621 signifie quoique. Les dictionnaires ne donnent pas cette acception à pourquoi η.
Pour vous III, 10, 446 recto. Léonide ment sciemment. Elle a confié à Céladon que Diane n'aimait pas Paris (II, 7, 463) et qu'elle n'était pas insensible à Silvandre (II, 7, 465). « Je ne crois pas que Paris l'épouse », a-t-elle même noté (II, 7, 463).
Pour vous dire III, 3, 100 recto. Cette transition fait ressortir le statut de digression invraisemblable de l'épisode qui va suivre. La liberté du narrateur souligne la liberté du romancier, et surtout attire l'attention du lecteur sur l'opportunité du récit d'une vision.
Pourquoi le Forez III, 4, 161 verso. L'oracle a voulu les éloigner de la vie de Cour, et leur montrer de « sinceres bergers et bergeres » (III, 4, 161 verso).
• C'est le voyage imaginaire que d'Urfé offre à ses lecteurs.
Pourquoy III, 3, 118 verso. L'édition de 1621 met pour quoy η, mais il faudrait quoi que.
Pourveu que III, 12, 506 recto. Construction déroutante ! Tromper en qqch. n'est pas dans les dictionnaires. Il faut comprendre : À condition que vous ne vous soyez pas trompée en me croyant prudent, je vous assure que vous ne serez jamais trompée par ma fidélité.
Pouvoient III, 12, 530 verso. Il faut ici lire pouvoit, comme dans l'édition de 1621.
Premier dessein III, 12, 491 recto. C'est d'épouser Galathée.
Première III, 12, 507 verso. Le premier blason de Mérovée juxtapose des animaux, et le second des objets. Le lion qui attaque l'aigle indique la rivalité avec Rome. Le bouclier qui protège une couronne montre la sécurité que les terres ont connue. Le lion η change de sens quand le Roi l'oppose au renard η (III, 12, 528 recto).
Bara ne donne pas les armoiries de Mérovée. Il propose plusieurs blasons présentant des lions couronnés (p. 204 par exemple). Hercule aurait pour armes « un lyon rampant couronné » (p. 2).
Je n'ai pas trouvé de lion combattant un aigle, mais ces animaux peuvent être perçus comme des images de la royauté (terrestre vs aérienne ; voir ce site, 20 juin 2015). L'aigle de Gauvain et le lion de Tristan sont juxtaposés chez Bara (p. 170) ; les deux chevaliers sont amis.
Premiere bergere III, 9, 392 recto. Phillis en effet a lancé le défi (I, 7, 198 verso).
Première visite III, 9, 376 verso ; III, 9, 378 recto. La première visite du temple a eu lieu dans la deuxième partie (II, 5, 277).
Premierement III, 12, 542 verso. Galathée aurait dû dire cela à sa mère devant le chevalier qui rapporte cette histoire : Permettez luy premierement de me dire comme se porte mon ... frère !
Premiers III, 12, 512 verso. Il faut ici lire premières, parce qu'il s'agit de blessures.
Prenant III, 12, 505 verso. C'est sans doute volontairement que le romancier reproduit la situation de la première partie pour souligner la symétrie (Wentzlaff-Eggebert, p. 72) : Amasis « descendit dans le jardin, où commençant son promenoir, ayant mis Galathée d'un costé, et Adamas de l'autre », elle raconte une histoire (I, 12, 382 recto).
Prendre III, 5, 199 recto. Si je voulais prendre le sujet de me plaindre de vous, je me plaindrais de ce que vous attendez de moi.
Présages III, 7, 312 verso. La troisième partie offre au lecteur un mode d'emploi du roman. Songes et oracles viennent des dieux et indiquent la bienveillance des puissances supérieures. Comment douter alors du dénouement plaisant ?
III, 8, 358 verso. Ces présages annoncent l'heureux dénouement de l'aventure grâce à la « magnanimité » (III, 8, 366 recto) de Gondebaud renonçant à une femme. On peut imaginer que, dans la dernière partie de L'Astrée, le Roi poursuivrait Dorinde en Forez, puis renoncerait à elle, peut-être en présence de Clotilde et devant la fontaine de la Vérité d'amour (Henein, p. 38).
Présence III, 9, 401 recto. En personne. De la presence est opposé à par la pensee. L'expression est inusitée parce que les dictionnaires donnent « en présence » pour « en personne ».
Présent III, 1, 8 verso. Cette réflexion vient de L'Énéide de Virgile : « Timeo Danaos et dona ferentes » (II, 49), je crains les présents des Grecs. On la retrouve chez Corneille : « J'eus toujours pour suspects les dons des ennemis » (Médée, IV, 3, v. 1132).
Présupposition III, 9, 402 verso. Présupposition est un mot savant qui appartient au vocabulaire de la logique et de la controverse. Il est prononcé - évidemment - par Silvandre. Il repose sur la regula falsi.
• Richard Goodkin, que je remercie de nouveau ici, m'a proposé un exemple pour éclairer cette règle de fausse position :
Problème : Soit un nombre inconnu de pommes. La différence entre la moitié et le tiers de ces pommes est 12. Combien de pommes y a-t-il ?
Solution : On pose comme hypothèse que la réponse est 60 pommes. Ensuite on vérifie : la moitié de 60 est 30, et le tiers de 60 est 20. Donc, si on commence par 60 pommes, la différence entre la moitié et le tiers est 10 (30 moins 20). Or, la différence que l'on désire est 12. Donc, on cherche la proportion entre 12 (résultat recherché) et 10 (résultat obtenu) : 12/10 ou 6/5. Ensuite, on applique cette même proportion à l'hypothèse retenue, 60.
60 X 6/5 = 72. La réponse correcte est 72 (72/2 - 72/3 = 36 - 24 = 12).
C'est la règle de fausse position parce que l'on commence par une fausse position, une hypothèse, et que le processus permet d'obtenir le bon résultat.
Prétendant III, 3, 103 recto. Dans cette phrase maladroite, il faut comprendre que prétendant et recherchant s'opposent à possesseur : il n'est pas celui qui possède mais celui qui prétend et recherche.
Prevenuë III, 10, 441 verso. On lit dans l'édition de 1619 preveüe. Le prevenuë de 1621 est meilleur. Prévenir signifie « Remedier aux maux qu'on a preveus, les empêcher, s'en garentir » (Furetière). Vaganay donne ici appreuvée (III, p. 563).
Priée III, 2, 32 verso. Diane fait cette requête lorsque les bergers préparent le tombeau de Céladon (II, 8, 541).
Prière III, 2, 31 recto. Saint Paul recommande aux chrétiens de prier pour les chefs politiques. La liturgie de la messe catholique introduit, après le Credo, une « prière universelle », dont la deuxième section est une prière pour les affaires publiques. On peut alors nommer des chefs d'État (Voir ce site, 18 mars 2013). Dans le Psautier huguenot, le Psaume XX de David est une prière pour le Roi (Gallica, 18 mars 2013).
Prince III, 6, 231 recto. Voir Corps politique η. « Qualis rex talis grex », dit l'adage. Tel roi, telle tribu.
Cléontine
reprend une pensée de Christine de Pisan : « Il est necessaire pour gouverner le corps de la policie publique que le chief soit sain, c'est assavoir vertueux. Car s'il est malade tout s'en sentiroit » (cité dans Picherit, p. 21). La métaphore est aussi dans les Commentaires hiéroglyphiques : « Par le chef le poisson commence à s'infecter et se pourrir » (Pierius, II, p. 2).
« Les subjets et les Provinces
Suyvent les mœurs de leurs Princes » (La Nouë, p. 163).
Honoré d'Urfé se distingue en se gardant de dire : Tel Prince tels sujets.
Pris une haine III, 6, 231 verso. Expression imagée et originale pour dire « prendre en haine ».
Prise III, 2, 41 verso. Silvandre adopte le point de vue des vaincus en choisissant ce substantif. Victoire ou succès auraient mieux décrit une issue bénéfique pour le Roi.
Prisera III, 11, 450 verso. Il faut ici lire mesprisera, comme dans l'édition de 1621.
Prison III, 3, 88 recto. La première partie de L'Astrée réunit les thèmes de l'amour et de la prison dans l'histoire de Mélandre et dans la description du séjour de Céladon à Isoure. La thématique est ici présentée sur un mode ludique.
• D'Urfé n'ignore pas La Prison d'amour, roman de Diego de San Pedro (1492 ; traduit en français en 1527), un des textes espagnols dont G. Reynier a montré l'influence sur le roman français (pp. 55-63). Voir sur cette question Les Infiltrations d'images de Mme Teixeira Anacleto.
Privilège Dans son édition de la troisième partie, Vaganay (III, p. 712) ajoute à ce privilège du 7 mai 1619 un Extrait du privilège du 25 mai 1616 donné à Olivier de Varennes et Toussaint Du Bray, pour les trois parties de L'Astrée, « avec figures ou sans figures », « à compter du jour et datte que ledit livre en trois parties sera parachevé ».
Les formules utilisées dans cet extrait ne signifient pas qu'il y a eu une édition des trois parties antérieure à celle de 1619 (Arbour, p. 50).
Prix III, 10, 418 verso. Les hameaux reprennent leurs activités d'antan (I, 2, 28 recto ; I, 4, 88 verso).
Prodigues III, 6, 240 recto. Les deux éditions ne sont pas satisfaisantes. : en 1619, les attributs sont au pluriel (liberales, prodigues) ; en 1621, le pronom est au pluriel (les rend). Il faut comprendre : La mescognoissance le rend avare [...] et liberal, ou plustost prodigue aux chastimens.
Profession III, 2, 42 recto. La formule doit amuser le lecteur qui sait que parler est la principale activité d'Hylas, narrateur infatigable et beau parleur.
Profond III, 5, 187 recto. L'édition de 1621 supprime la subordonnée comparative qui complète plus profond. Une répétition est évitée (precipice / precipiter), mais aussi un pronom féminin singulier. Fortune a pour agent Astrée (désignée par on).
Promesse III, 8, 332 verso ; III, 8, 333 recto. Celui qui commence une histoire promet tacitement de la terminer, même s'il se permet des digressions. L'Astrée aura un dénouement, c'est ce que cet épisode promet explicitement.
Promptes III, 6, 219 recto. Il faut ici lire importunes, comme dans l'édition de 1621.
Pronoms - III, 10, 422 recto. On notera le masculin pluriel !
- III, 10, 422 verso. Notons le masculin.
- III, 10, 428 recto. Ce pronom remplace Alexis.
- III, 11, 455 verso. Le pronom fait double emploi.
Prononcé III, 3, 62 verso. Jusqu'ici, dans le roman, les arrêts prononcés par le destin ou la destinée η étaient tragiques η.
Propos III, 5, 175 verso. Image originale. « VENT, signifie aussi une chose petite & legere » (Furetière).
Providence III, 7, 328 verso ; III, 12, 502 verso. On notera que cette aventure qui réunit des païens et qui se déroule sous le signe de la déesse Fortune se termine par une très chrétienne Providence. Voir aussi III, 1, 12 verso ; III, 7, 329 verso, ainsi que la première η et la deuxième η partie.
Prudent La prudence de Phocion a été vantée (III, 5, 214 recto), mais cet ultime éloge du « prudent Phocion » (III, 9, 370 verso) paraît ironique. Pour s'en convaincre, il faut examiner la conduite du vieillard à la lumière de deux remarques des Epistres morales sur la prudence : « L'office de la prudence, c'est de devancer par sa prevoyance tous evenemens » (II, 1, p. 210). « Sans conseil, deliberation et discours la prudence n'a point de lieu » (III, 10, p. 479). Prévoyance et délibération sont inconnues à Phocion.
Pureté III, 9, 373 verso. Les rêves iréniques de tolérance ne sont plus de mise lorsque le druide parle aux sujets du feu roi Euric (Henein, p. 56) !
Qualité III, 5, 198 verso ; III, 5, 199 recto. Qualité de fils de druide ... qui n'est pas vraiment la sienne. Non sans cruauté, d'Urfé fait dire (et redire) à Paris ce qu'il ne devrait pas dire.
Que - III, 3, 116 recto. Le que ajouté après 1619 est une erreur.
- III, 4, 142 recto. En 1619 et en 1621 le que est une erreur.
Que c'est que III, 2, 56 recto. Que c'est que sans antécédent revient trois fois dans la première partie, mais neuf fois dans la deuxième et neuf fois dans la troisième. La variante n'affecte jamais cette locution condamnée par Vaugelas : « On ne dit plus gueres maintenent que c'est, comme l'on disoit autrefois. On dit, ce que c'est » (éd. de 1666, p. 138 ; cette page manque dans l'édition de 1647 des Remarques).
Que d'autre III, 10, 425 recto. Il faut ici lire qui d'autre, comme dans l'édition de 1621.
Que durant III, L'Autheur à la rivière. Il faut ici lire qui durant, comme dans l'édition de 1621.
Que jamais III, 12, 542 verso. Il faut ici lire qui jamais, comme dans l'édition de 1621.
Que j'ay pensé III, 5, 190 verso. Penser est transitif quand il signifie imaginer.
Que je III, 5, 192 verso. Le pronom relatif remplace Calidon, sujet de avoir aimé et complément d'objet direct de savoir. « Que, à l'accusatif, se met pour lequel [...] dequoy que ce soit que l'on parle sans exception » (Vaugelas, p. 118).
Quel III, 3, 79 recto. Économie du verbe être parce que fortune et courage sont coordonnés.
Qu'elle III, 2, 46 recto ; III, 3, 95 recto ; III, 9, 393 recto ; III, 10, 440 recto ; III, 10, 444 verso ; III, 12, 503 verso ; III, 12, 510 verso ; III, 12, 550 verso.
Il faut ici lire quelle, comme dans l'édition de 1621.
III, 3, 95 recto. Il faut ici lire quelle, en 1619 et en 1621.
Quelles III, 5, 208 verso. Il faut ici lire qu'elles, comme dans l'édition de 1621.
Quelque mois III, 12, 533 verso. Il faut comprendre quelques mois.
Quelque temps III, 4, 160 recto. Le druide situe ainsi le second enchantement de la fontaine η (I, 3, 71 verso), celui qui a eu lieu au carrefour du temps des légendes et du temps de l'histoire. La biographie de Guyemant indique que cet enchantement s'est déroulé après la bataille des Champs Catalauniques (I, 3, 64 recto) et avant la mort de Mérovée (II, 7, 484), entre 451 et 458 donc.
- III, 6, 229 recto. Renvoi à la cérémonie du « vain tombeau » (II, 8, 549).
III, 12, 549 recto. Adamas utilise cette expression pour rappeler les événements que lui a confiés Léonide dans la première partie (I, 9, 302 verso). Il ne dit pas quelles sont ses sources.
Quelquefois III, 5, 196 recto. Adamas a dit la même chose à Silvie dans la première partie (I, 10, 314 verso).
Querelle III, 6, 259 verso. Ces répliques rappellent que Galathée est la rivale d'Astrée, et ce, depuis la première partie (I, 3, 53 recto). Lérindas et plus tard Alcidon (III, 12, 505 recto) expriment l'opinion du romancier : les bergères sont plus belles que les nymphes.
Qu'est il (de) III, 6, 228 verso. Les dictionnaires donnent seulement « Qu'est-il de » suivi par un infinitif (DMF). Il faut ici comprendre : Qu'en est-il de Calidon.
III, 8, 340 recto. Formule identique dans la bouche de Criséide (III, 8, 339 verso).
Qu'est-ce III, 8, 364 recto. Pronom interrogatif qui signifie ici pourquoi.
Question III, 2, 31 verso. Il faut ici lire qui estoit, comme dans l'édition de 1621.
Qui - III, 1, 4 recto. L'édition de 1619 donne qu'il, sujet du verbe impersonnel. Cette correction fréquente ne sera pas relevée dans ces notes.
- III, 2, 37 recto ; III, 4, 140 verso. Les deux éditions donnent qui là où la syntaxe demande qu'il.
Qui a III, 4, 133 verso. En 1619 et en 1621, il faut ici lire qu'y a.
Qui ayme III, 3, 67 verso. Il faut comprendre : le blasme [mérité par] une personne qui ayme. Vaganay a clarifié la phrase en changeant le pronom : le blasme d'une personne qu'il ayme (III, p. 92).
Qui fut III, 1, 20 verso. Le pronom remplace Paris. La couardise du jeune homme est soulignée par ce commentaire.
Qui l'alloit III, 1, 21 recto. Il faut ici lire qu'il alloit, comme dans l'édition de 1621.
Qui luy III, 11, 485 recto. Il faut ici lire qu'il luy, comme dans l'édition de 1621.
Qui luy seroit III, 3, 62 recto. Qu'il luy seroit possible serait plus correct dans les deux éditions.
Qui me plairoit III, 7, 293 verso. En 1619 et en 1621, il faut ici lire qu'il me plairoit.
Qui ne III, 12, 527 verso. Mme Sancier-Chateau explique : « La présence du ne n'implique pas ici la négation du propos considéré, mais traduit un point de vue négatif sous-jacent » (p. 211). D'Urfé ne craint pas les ne inutiles (III, 8, 359 recto) !
Qui pensez-vous III, 7, 319 verso. Il faut ici lire quel pensez-vous, comme dans l'édition de 1621.
Qui poussé III, 12, 528 recto. Il faut ici lire que poussé, comme dans l'édition de 1621.
Qui rompue III, 1, 14 verso. Le pronom relatif remplace l'épée. C'est la première fois qu'Honoré d'Urfé, dans son roman, décrit une armure. Damon ressemble à Don Quichotte bien plus qu'à l'un des Amadis ; c'est la rançon de la pastorale astréenne (Henein, p. 97).
• Le romancier suit à sa manière un conseil de Ronsard : « Tu n'oublieras à faire armer les Capitaines comme il faut, de toutes les pieces de leur harnois, soit que tu les appelles par leur nom propre ou par periphrases ; car cela apporte grand ornement à la poesie héroique » (La Franciade, Préface de 1587. Éd. Vaganay, VI, p. 543). Honoré d'Urfé s'intéressait beaucoup aux armes. Dans son Jugemant sur l'Amadéide, il reproche au poète de n'avoir pas nommé les instruments « qui portent estonnemant au lecteur, & admiration » (p. 154). Par ailleurs, le manuscrit de La Savoisiade renferme la description en 130 vers d'une armure somptueuse (Méniel, pp. 507-511).
Qui se levant III, 2, 29 verso. La Maxime vestale se lève pour bénir les assistants. En guise de goupillon, elle trempe un rameau dans l'eau bénite. On reconnaît une adaptation de la liturgie mariale dans cette cérémonie présidée par une femme.
Qu'il avoit III, 6, 237 recto. Il faut ici lire qui l'avoit, comme dans l'édition de 1621.
Qu'il luy III, 2, 37 recto ; III, 12, 508 verso. Il faut ici lire qui luy, comme dans l'édition de 1621.
III, 4, 168 verso Il faut ici lire qui leur, comme dans l'édition de 1621.
Qu'il soit ainsi III, 2, 31 recto. Transposition de « AINSI SOIT-IL, Amen. C'est un souhait qu'on fait à la fin de toutes les prieres » (Furetière).
Quoy qui III, 9, 379 verso. Il faut ici lire quoy qu'il, comme dans l'édition de 1621.
Raconta III, 12, 503 recto. Madonthe résume le récit qu'elle a fait dans la deuxième partie, Histoire de Damon et de Madonthe.
Raconte III, 6, 249 verso. Ce poète parle en personnage de roman ! Il pense à ce « qu'on raconte ».
Raconter III, 11, 456 recto. La construction de la phrase est déroutante : Le diamant qui a blessé la femme dont parle ce chevalier n'était qu'un verre.
Raison III, 6, 257 recto. Raison est une figure allégorique dans des textes du Moyen Âge. L'Amant, le héros du Roman de la rose, à plusieurs reprises, ose repousser Dame Raison et négliger ses remontrances - ce que Christine de Pisan et Equicola reprocheront à Jean de Meun. L'Amant, comme Damon, refuse de renoncer à Amour (vers 3 080, 4 358, 6 897, 7 229 etc.), ce qui serait un travail de Titans (vers 5 426), et il accepte de subir Dame Fortune.
Rameau III, 9, 371 recto. La cérémonie suit la description que donne Pline dans le seizième livre de son Histoire naturelle (voir Gui et Lune de juillet η).
Notons une soustraction et une addition : Chez Pline, le druide « monte sur l'arbre, et coupe le gui avec une serpe d'or ». Dans L'Astrée, comme il s'agit d'une célébration de remerciement qui précède la fameuse cueillette, Adamas n'a pas besoin d'escalader un arbre. Il est curieux, évidemment, que l'action de grâces devance la fête.
Par ailleurs, le mot « rameau » ouvre une série de notations qui rappellent la liturgie chrétienne. On sait que le dimanche de la fête des Rameaux précède le dimanche de Pâques, la Résurrection (Voir le site de Wikipédia, 20 juillet 2013).
Rapporter III, 12, 503 recto. C'est une thèse exposée dans Les Epistres  : « Les animaux par la fin de leur vie r'entrent au mesme repos d'où les sortit le commencement de leur naissance [...] Et ce corps mesmes que nous tenons de la terre, nous le rendrons à la terre du tombeau. Nostre vie qui fut prise dans le sein du Temps retourne dans le mesme temps par nostre mort » (II, 3, p. 222). « Tout retourne à son commencement » (II, 3, p. 225)
R'assis III, 4, 159 verso. Sens de la mise en scène ! Le druide se promenait donc jusqu'ici, ses interlocuteurs aussi probablement.
Rats III, 5, 189 verso. Littré donne l'historique de cet apologue aux sources lointaines (Article Chat). Eustache Deschamps (1346 - 1406) en a fait le thème d'une de ses Balades de Moralitez, dont le refrain demande : « Qui pendra la sonnette au chat » (« La Souris et le chat »).
• La version de La Fontaine, « Conseil tenu par le rats » (II, 2), est dans ce site (16 juin 2013).
Recevoir III, 3, 83 recto. J'en pusse recevoir. Le pronom en remplace mal. (Faire mal et Faire du mal ne sont pas distingués).
Alcidon se dit protégé, ce qui rappelle une propriété du laurier de Daphné, garantir de la foudre.
Recherche III, 7, 328 verso. Il faut ici lire rechercher, comme dans l'édition de 1621.
Rechercher III, 6, 246 recto. Il faut ici lire mespriser, comme dans l'édition de 1621.
Recogneuë III, 4, 159 recto. L'accord au féminin singulier ici et au féminin pluriel plus bas (obligees, III, 4, 159 verso) prouve que, dans l'esprit du romancier, la femme mène le jeu au cœur de ces groupes d'aristocrates déguisés en bergers.
Recognoisse III, 11, 490 recto. Choix ingénieux ! Le sens archaïque de reconnoistre est « Remarquer » (La Curne), mais son sens moderne est : « Trouver qu'une personne ou une chose est la même que celle que nous avons veuë autrefois » (Furetière). Bellinde reconnaîtra-t-elle le fils qui lui a été enlevé (I, 6, 159 recto) ?
Réconcilier III, 7, 327 verso. Les querelles des Guelfes et des Gibelins ont divisé l'Italie médiévale pendant près d'un siècle. Shakespeare s'en inspire pour raconter Roméo et Juliette (1591) en adaptant le mythe de Pyrame et Thisbé (Ovide, Métamorphoses, IV, 55 sq. ; voir ce site, 10 juin 2013). Avant Shakespeare, Bandello et Boistuau ont donné à l'aventure une forme romanesque. Honoré d'Urfé en adapte le dénouement dans l'Histoire de Damon et de Fortune (Henein, pp. 113-114).
• La pièce de Théophile de Viau, Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé (1621), est postérieure à L'Astrée.
Recueillay III, 6, 248 recto. Il faut ici lire reveillay, comme dans l'édition de 1621.
Redir III, 11, 451 verso. Il faut ici lire redit, comme dans l'édition de 1621.
Reduit III, 3, 80 recto. Réduire à la raison signifie rendre raisonnable. Est-ce que réduire à la bonne foi signifie rendre probe ou sincère ? Comme Délie plaisante, on peut se demander si elle ne pense pas à une expression voisine : « On dit proverbialement, qu'un homme est fait à la bonne foy, ou vit bien à la bonne foy, pour dire, qu'il est bien niais de croire aux apparences, ou à tous ceux qui luy donnent des paroles, qui croit tout ce qu'on luy dit » (Furetière).
Refusa de III, 8, 350 verso. Racontant [...] quand le Sergent luy refusa de sortir, et de quelle diligence il avoit marché. La maladresse de la construction est soulignée par la répétition de la préposition de avec des sens différents.
Refuser III, 12, 518 verso. Il faut ici lire refuser à son Amour, comme en 1619. Il faut comprendre que Childéric (son Amour) a accepté les explications de la jeune fille. La double négation reflète les réticences.
Règne III, 8, 353 recto. Cette formule grandiloquente rappelle le plus célèbre des édits de Gondebaud, appelé la loi Gombette. Ce texte est daté de Lyon « la seconde année du règne de notre glorieux seigneur, le roi Gondebaud » (Lois, p. 22). Il renferme une liste de noms propres qui évoque le début de cet édit : les noms des trente comtes qui ont juré d'observer ces lois (Lois, p. 27).
Les grands rois ont voulu être des législateurs (Bréviaire d'Alaric pour les Wisigoths, Loi Salique pour les Francs).
Regret III, 11, 466 recto. La bergère prête aux habits le sentiment qu'elle-même éprouve.
Regret III, 12, 546 recto. La funeste passion de Clidaman pour Silvie est oubliée !
Regretter III, 10, 431 recto. Il regrettait l'absence si le verbe avait son sens moderne.
Reines III, 8, 354 verso. Il faut ici lire rennes, comme dans l'édition de 1621.
Relever III, 9, 407 recto. Lors des procès, certains bergers attendent la sentence à genoux (Calidon, II, 2, 81 ; Thamire, II, 2, 106 ; Palémon, II, 9, 586).
Religieux III, 2, 27 verso. Dans la deuxième partie, ce sont les Gaulois qui étaient particulièrement religieux η; c'est une remarque de César dans ses Commentaires.
Reliquay III, 3, 73 recto. Il faut ici lire repliquay, comme dans l'édition de 1621.
Remercier III, 12, 540 verso. Il faut ici lire remercier le Ciel, comme dans l'édition de 1621. La variante ne supprime pas la construction maladroite. Coordonner deux verbes qui ont des compléments différents est une asymétrie que d'Urfé corrige moins souvent que ne le pense Mme Sancier-Chateau (p. 296).
Remettre III, 10, 428 verso. Il faut ici lire remette.
Remonstra III, 11, 488 verso. Il faut ici lire monstra, comme dans l'édition de 1621.
Remplacements III, 5, 178 recto ; III, 9, 385 verso ; III, 10, 419 recto.
L'exemplaire de la Watkinson Library remplace quelques folios de 1621 par des pages prises d'une édition postérieure et par des gravures du XVIIIe siècle. Je remplace ces pages par le texte qui se trouve dans un exemplaire de l'édition de 1621 qui est à l'Arsenal (Voir Choix éditoriaux).
Renard III, 12, 528 recto. La peau du renard [...] les ongles du lyon. Ce proverbe signifie que Mérovée se vante d'avoir conquis par la force ce que ses ennemis avaient pris par la ruse.
Renard et lion η représentent dans cette double métaphore deux manières différentes d'attaquer. L'image est célèbre aujourd'hui à cause du slogan de l'École de Sciences Politiques de Paris (qui vient de Machiavel). Plutarque blâme ceux qui sont « Lions chez eux et renards au dehors. Qui est à dire, hypocrites en exterieur, et interieurement pleins d'orgueil et de vengeance » (La Nouë, Troisième discours, p. 77).
• Dans une page consacrée à Cicéron (Lycée ouvert de l'académie de Grenoble, 3 juin 2012), Maryvonne Longeart explique que c'est dans le Traité des devoirs (L. I, XIII, 41) que le lion et le renard représentent la violence et la fraude. Cicéron les traite alors comme deux façons de commettre une action injuste. La fraude (le renard) est, à ses yeux, l'approche la plus condamnable. Mérovée partage cette opinion d'après son blason η.
Rencontray III, 1, 17 verso. Pour transmettre son message funèbre, l'écuyer a dû faire appeler Lériane, dans la version donnée par Madonthe (II, 6, 377).
Rencontre III, 7, 331 verso. L'édition de 1621 supprime le récit jugé sans doute superflu.
Madonthe et Tersandre, Tircis et Laonice constituent un quatuor que tout oppose à Hylas depuis la première partie (I, 1, 15 recto). Leur rencontre au Mont-d'or est aussi racontée dans la deuxième partie (II, 6, 414). L'épisode montre Hylas entouré d'amants malheureux. Deux d'entre eux sont veufs (Madonthe et Tircis), et les deux autres sont victimes des feintes de leur partenaire (Laonice et Tersandre).
Rendre preuve III, 2, 32 recto. Prouver. L'expression n'est pas dans les dictionnaires.
Renommée III, 2, 39 verso ; III, 2, 40 recto. Comme le Forez doit sa renommée à L'Astrée, Daphnide a dû lire le roman ! Florice déjà a fait une remarque similaire (II, 4, 185). D'Urfé s'amuse en présentant des personnages qui commentent L'Astrée.
Renvoi III, 4, 160 recto. Voir III, 2, 55 recto.
Quand un personnage renvoie à ce qu'il a déjà dit à ces mêmes auditeurs quelques heures plus tôt, c'est que le romancier prend grand soin des lecteurs distraits par les histoires intercalées !
Répétitions Voici quelques-unes des répétitions les plus frappantes :
- Toutesfois aussi ce n'estoit pas aussi contre son humeur (III, 5, 201 verso).
Soudain que celuy-cy eust parlé de ceste sorte tous les autres l'approuverent, et soudain mirent la main à l'œuvre (III, 6, 236 verso).
- Faire habiller, faire un voyage, faire dessein, faire sçavoir (III, 7, 301 verso).
- Enflamé d'extreme colere [...] les yeux enflamez de furie (III, 8, 362 recto).
Ayant quelque temps passé le temps (III, 9, 386 recto).
Se commenca de ceste sorte : au commencement (III, 9, 387 recto).
Ayant envoyé prés de là dans quelques hameaux, l'on fit venir quelques hommes (III, 12, 498 verso).
Jusques à ce qu'elle luy fit entendre ce qu'elle vouloit qu'il fit (III, 12, 548 verso).
- Il arrive même qu'une information soit répétée à quelques lignes d'intervalle (III, 5, 183 recto et III, 5, 185 recto ; III, 12, 551 verso et III, 12, 552 recto).
Repos III, 11, 454 recto. Le repos des bergers est coordonné à tranquillité.
III, 11, 462 verso. Habiter en Forez donne le repos ? Non, puisqu'un chevalier vient y chercher des fugitifs.
• Voir Repos dans la première partie η et la deuxième η.
Repose III, 4, 157 recto. On peut comprendre que Daphnide ne rompra pas ses vœux avant de mourir. Cependant, « reposer en toy » fait problème ; on repose en Dieu normalement.
Les stances qui suivent, consacrées au même sujet, sont plus claires (III, 4, 166 recto).
Reprit III, 12, 506 verso. Il faut ici lire prit, comme dans l'édition de 1621.
Reproche III, 3, 89 recto. Nouvelle référence aux valeurs médiévales. Bayard (1476 - 1524) a mérité le titre de « chevalier sans peur et sans reproche » pour sa conduite à la guerre.
Reputation III, 4, 151 recto. Souci typiquement féminin dans L'Astrée. L'aventure d'Alcippe avec la Dame sans nom le démontre tout au début du roman (I, 2, 38 recto).
À retenir : « Une fille n'[a] rien de si cher que la reputation » (II, 10, 670) ; « Y a t'il rien de si mesprisable qu'une fille sans ceste reputation ? » (III, 5, 189 verso). Mais « la calomnie tache aisement la reputation des femmes » (III, 4, 150 verso).
Requiers III, 7, 304 verso. Le Conseil des Six-Cents exigeait que l'amant obtienne de l'aimée la permission de mourir (II, 12, 879).
Resolution III, 5, 215 recto. Célidée s'est mutilée pour éviter « les importunités » de Calidon et Thamire (II, 11, 703).
III, 10, 436 recto. Les sentiments de Céladon font agir Alexis : c'est un bon résumé de la situation. La résolution ici serait une seconde tentative de suicide.
Resondis III, 3, 83 verso. Dans les éditions de 1619 et de 1621, il faut ici lire respondis.
Respandu III, 12, 496 verso. L'arrivée de l'étranger dérange et sème le trouble ? En fait, comme les Amadis, Damon d'Aquitaine châtie des chevaliers indigènes indignes. En quelques jours, il met à mal une bonne douzaine de combattants liés à Polémas (III, 6, 222 recto ; III, 6, 224 recto ; III, 12, 491 recto).
Respect III, 11, 465 verso. Même si respect est synonyme de considération, l'attitude de la bergère est ambiguë. Comment pourrait-elle tendre les bras avec respect ?
Respondant III, 5, 177 verso. L'habile Silvandre réussit un tour de force encore plus adroit que l'exercice pratiqué par Hylas falsifiant les Douze tables du dieu Amour η. Honoré d'Urfé se plaît au pastiche (Henein, p. 102).
Ressembloit III, 4, 166 verso. Il faut ici lire rassembloit, comme dans l'édition de 1621. Qui se ressemble se rassemble.
• On lit dans les Epistres : « Plus un portraict ressemble au visage sur lequel il est faict, plus aussi disons nous qu'il approche de sa ressemblance. Ce qui representera donc en nous plus parfaictement la ressemblance de Dieu, sera sans doute ce que nous dirons nous en approcher davantage » (II, 10, p. 300).
Ressouvenue III, 5, 211 recto. Alexis a choisi certains souvenirs pour raconter l'histoire de Céladon. Astrée, « peu advisée » (III, 5, 211 recto), ne saisit pas les ressemblances criantes.
Reyois III, 3, 66 verso. Vaganay lit ici Rois au lieu de Reyois (III, p. 90).
Rien III, 12, 548 recto. « RIEN les destins contraires ». Que signifie cette devise écrite de la même manière dans toutes les éditions anciennes ?
Rien sans autre terme négatif pouvait jadis signifier « quelque chose » (Cotgrave). Mais les destins contraires n'ont un sens que si un verbe, une préposition ou un adverbe les précède. Hugues Vaganay a pensé résoudre le problème en remplaçant rien par rend dans son édition (III, p. 702). Non seulement la devise reste obscure, mais encore elle dit le contraire de ce qu'on aurait cru. Qui pourrait ou voudrait se vanter de rendre les destins contraires ?
• Ces destins contraires ont une histoire prestigieuse à laquelle il faut remonter pour interpréter le texte d'Honoré d'Urfé. Chez Virgile, Énée espère que les destins contraires seront compensés par d'autres destins.
    «  Fatis contraria fata rependens » (I, 239).
« Aux destins contraires j'opposais des destins meilleurs » (trad. de M. Lefaure, p. 10).
La formule est devenue la devise de Nicolas Filleul de La Chesnaye, un dramaturge qui a fréquenté les poètes de la Pléiade (Wikipédia, 20 juillet 2012). Un dramaturge bien plus célèbre va reprendre ces destins contraires dans une tragédie romaine : Corneille écrit que Horace se présente à sa sœur comme
     « Le bras qui rompt le cours de nos destins contraires » (Horace, IV, 5).
• La devise de Childéric est donc sans doute
ROMPS les destins contraires.
Le verbe rompre évoque la pièce d'or rompue. L'impératif à valeur de futur annonce que le Roi, nouvel Énée, va réussir à surmonter l'épreuve de l'exil.
Le secrétaire d'Honoré d'Urfé a mal compris son maître. Le ON [ö] de romps a été entendu comme EN [ë] et transcrit IEN [jë].
Ménage signale dans son Dictionnaire que Rien, qui vient du latin rem, pouvait être prononcé ren dans certaines provinces. Dans le site « Muse Baroque », les auteurs expliquaient que dans les opéras baroques « "Un" doit se prononcer "on" ou "un" selon les cas » (26 novembre 2013).
La prononciation des semi-nasales pose souvent des problèmes au début du XVIIe siècle : dans la lettre de Marie de Médicis à Diane de Châteaumorand, le nom de Saint-Géran est écrit « Saint-Giron ».
Rompre est dans L'Astrée le verbe de choix pour les ruptures pénibles. Désespéré, Damon décide : « Rompons-les, il est temps, toutes ces dures chaisnes » (III, 6, 248 verso). Calidon aussi chante : « Rompons nostre prison » (III, 11, 485 verso). Silvandre, lui, espère en vain rompre les premières chaînes qui l'attachent à Diane (II, 1, 4). Avant eux, Celion voulait rompre le malheur (I, 10, 336 recto), tandis que Bellinde demandait au ciel de rompre son désastre (I, 10, 343 verso). Quant aux desseins contrariés, ils ressemblent à des « torrents rompus » (II, 10, 636).
Rien du village III, 6, 260 recto. Dans la première partie, Silvandre « n'a rien de villageois que le nom et l'habit » (I, 7, 195 recto). Bonne définition de la condition pastorale astréenne, telle que l'annonçait la préface de la première partie.
Rire III, 2, 54 verso. On décèle un sous-entendu grivois.
III, 9, 379 verso ; III, 9, 380 verso ; III, 9, 382 verso. Hylas a l'art d'amuser la troupe, et surtout de faire rire Céladon, comme dans la deuxième partie η.
Rire est conjugué cinquante-six fois dans la troisième partie, deux fois plus que dans la première ou dans la deuxième. L. Plazenet décèle plutôt une « orientation mélancolique » dans cette partie (p. 30).
Robe III, 12, 520 verso. Nous dirions la toge de l'enfance. Le passage de la toge prétexte à la toge virile à quinze ou seize ans est une coutume romaine.
Robe de nuict III, 7, 294 verso. Il s'agit de la moderne robe de chambre. Galathée aussi en porte une (I, 9, 299 recto), mais non les bergères semble-t-il.
Rocher III, 8, 357 verso. Le rocher représente une forte résistance. Dans des stances, le foudre du dieu Amour déclare : « Je ne fais mes efforts sur un rocher sauvage » (III, 3, 87 verso).
Roy - III, 3, 92 verso. Cette indiscrétion ne choque pas le romancier, semble-t-il.
- III, 12, 508 verso. L'édition de 1621 remplace Roy par royaume, et le pronom qui suit devient moins ambigu : Il (Clidaman) en recevroit.
Roy estranger III, 7, 318 verso. Il s'agit de Gondebaud, roi des Bourguignons.
Sa foy III, 12, 515 verso. Il faut ici lire la foy, comme dans l'édition de 1621.
Sacrifice III, 11, 452 recto ; III, 11, 462 recto. Si les augures sont bons pour les gens du hameau et mauvais pour les gens du château (III, 6, 230 verso), c'est que l'avenir ne leur réserve pas le même sort.
Sacrifier III, 10, 445 recto. Prier la fortune ou en attendre un bienfait, c'est faire preuve de faiblesse et de naïveté. Voir Temple η.
• Les Epistres expliquent comment César a surmonté ses déboires politiques et matrimoniaux : « Un cœur toutesfois si genereux que le sien, pour quelque difficulté qui s'offrit, ne peut démentir une si belle volonté. Aussi receut il tous les travaux, et toutes les incommoditez qui luy en vindrent, avec le mesme œil, ou plustost avec le mesme cœur qu'il receut l'Empire. Celuy qui se marie n'espouse pas seulement les contentemens que la femme luy peut rapporter : mais aussi tous les soucis du mariage » (I, 17, pp. 152-153).
Sagesse III, 8, 365 verso. Saint Paul écrit dans la première épître aux Corinthiens : « La sagesse de ce monde est une folie devant Dieu » (3:19). Même image dans un psaume qu'Henri IV aimait répéter lorsque Dieu transformait en bien un accident fâcheux :
     « O Dieu ! quelle hautesse
     Des œuvres que tu fais ;
     Et quelle est en tes faits
     Ta profonde sagesse » (Sully, IV, pp. 150-151).
Saincte III, 10, 434 recto. Pourquoi la source de la fontaine de Cérès est-elle sainte ? Peut-être parce qu'elle se trouve à la Bastie d'Urfé (Claude d'Urfé et la Bâtie, p. 66).
Saisirent III, 2, 27 verso. Nouvelle référence à la guerre des Gaules de Jules César. On se souvient que, dans la première partie, après l'édition anonyme de 1607, d'Urfé a présenté sans le nommer « un estranger Romain, qui en dix ans conquit toutes les Gaules » (I, 2, 29 verso).
Saisons III, 10, 414 verso. Dans ses vers aussi, Silvandre s'est montré sensible à la signification métaphorique des saisons (II, 7, 477).
• « Bref, je fais comparaison / Par raison / Du printemps et de m'amie : / Il donne aux fleurs la vigueur, / Et mon coeur / D'elle prend vigueur et vie » (Ronsard, « Chanson », Second livre des Amours, éd. Blanchemain, I, p. 223).
Sales III, 3, 102 recto. Les torrents qui emportent tout ce qu'ils rencontrent charrient n'importe quoi. La Bible nomme un torrent de Palestine « Cédron » (2Samuel 15:23) : il doit son nom aux cendres jetées dans ses eaux.
Saluts III, 12, 513 recto. Il faut ici lire saults, comme dans l'édition de 1621.
Samethes III, 3, 58 recto. Il faut ici lire Samothes, comme dans l'édition de 1621.
Sang III, 7, 308 recto. Ces quatre mots formés par Criséide avec son doigt sont bien plus touchants que les 24 vers que Diane écrit dans Le Sireine en trempant le « gros bout » d'une épingle dans son sang (pp. 195-197).
Sans III, 12, 545 recto. Les chevaliers foréziens ne font pas partie des « maladvisez » qui accompagnaient Childéric. Ils interviennent pour protéger une des victimes du Roi, et ensuite pour protéger le Roi lui-même. Andrimarte ne leur a pas confié la protection de son épouse.
Sans elle III, 5, 210 verso. Il faut ici ajouter ny elle, comme dans l'édition de 1621.
Santé III, 9, 401 verso. Il faut ici lire servir, comme dans l'édition de 1621.
Sarabande Danse des bergers déguisés ? Est-ce que les Égyptiennes qui dansent « à la façon de ces peuples » (III, 10, 425 verso) présentent une sarabande, danse venue d'Espagne à la fin du XVIe siècle ? Voir Sarabande η.
La première des Nouvelles exemplaires de Cervantes est intitulée « La Petite gitane ». Le texte espagnol parut en 1613 et la traduction française en 1615. Le romancier traite son héroïne de bohémienne (p. 1074), lui fait danser une sarabande, « danse mêlée de chant » (p. 1074), et la présente disant la bonne aventure (p. 1082). Honoré d'Urfé a pu penser aussi aux ballets de cour qui mettent en scène Égyptiens, Mores, Mahométans, Sarrazins ou Bohémiens (Paquot, pp. 25, 45, 47, 48, 93), sans toujours les distinguer les uns des autres. La mode des danseurs égyptiens perdure, d'après les études réunies par Mme Bähler. On s'attend souvent à les voir « sonner sarabandes et canaries » (Marin Mersenne, cité dans Paquot, p. 59), ce que Molière et Lully n'oublieront pas (Moureau). 
Saule III, 10, 437 recto ; III, 12, 510 verso.
Astrée a décrit l'arbre qui pousse près du Lignon : « Un vieux saule my-mangé de vieillesse, dans le creux duquel nous mettions tous les jours des lettres » (I, 4, 101 recto). Quand Alexis se lamente devant cet arbre (III, 10, 437 verso), elle rappelle évidemment Céladon dans la même situation (I, 12, 399 recto). Le saule figure alors le temps qui passe.
Sault III, 6, 235 verso. Cette aventure de Damon rappelle la tentative de suicide de Sireine. Le berger « d'un plein sault / Transporté se jette d'enhault » (Le Sireine, p. 147). Secouru par des marins, il parvient dans les Pyrénées devant le temple de Vénus. Alors que Sireine rencontre son ami Silvan (Ibid., p. 154), Damon est secouru par des pêcheurs puis par un Druide avant de consulter l'oracle du temple de Vénus.
L'éditeur du Sireine, texte qui doit beaucoup à La Diane de Montemayor, explique que Sireine se trouve à Port-Vendres dans les Pyrénées orientales ; c'est le Portus Veneris de l'antiquité (p. 151, note). Wikipédia offre une explication détaillée du nom et de l'histoire de cette commune française (26 septembre 2018). Portus Veneris, selon Ptolémée et Strabon, aurait abrité un temple de Vénus jamais retrouvé (Voir ce site, 19 mai 2013).
Sçachiez III, 11, 477 verso. Pour convaincre, Laonice donne des précisions et des détails inventés. Paris entend l'étranger (III, 1, 19 recto) ; Silvandre se charge du message (III, 1, 22 recto), puis parle aux intéressés (III, 11, 462 verso).
Sçavans III, 9, 402 recto ; III, 9, 404 verso. Les plus sçavans, formule chère à Silvandre et à d'Urfé que l'on rencontre dans les trois parties de L'Astrée (I, 9, 267 recto ; II, 1, 52) et même dans une préface. Elle renvoie à des penseurs néo-platoniciens η.
Sçavent III, 3, 113 verso. Il faut ici lire qui ne sçavent, comme dans l'édition de 1621.
Sçavoit point III, 10, 426 verso. Il faut ici lire sçavoit bien ne point hayr, comme dans l'édition de 1621.
Sceussent III, 1, 24 verso. Il faut ici lire c'eussent (ce avoir à l'imparfait du subjonctif), comme dans l'édition de 1621.
Science - III, 1, 5 recto. Astrée est sûre de savoir aimer et surtout de savoir reconnaître l'amour ! Elle se trompe quand elle prétend que jamais les feintes ne donnent de véritables passions. De plus, elle se contredit puisqu'elle a banni celui qui feignait d'aimer pour lui obéir.
- III, 5, 196 verso. Laonice croit savoir aimer, mais se trompe ; Hylas aussi (III, 10, 417 verso). Silviane, elle, a appris en grandissant (III, 12, 515 verso). Voir Amour.
Scorpion III, 2, 50 verso ; III, 7, 303 verso.
« La playe ainsi du Scorpion / Se guérit par qui nous l'a faicte » (Le Sireine, p. 125). « Pour guerir les piqueures des scorpions, il faut les écraser sur la playe » (Furetière). « Amour ressemble au scorpion homicide », écrit Ronsard (cité dans Huguet).
• Voir aussi Serpent η et Vipère η.
Se le III, 12, 496 recto. Le est un objet direct et se un datif éthique tout à fait explétif. Cette construction est aujourd'hui populaire.
Se peussent III, 12, 506 verso. Il faut ici lire le peussent, comme en 1619. Le pronom remplace le chevalier.
Seaux III, 11, 478 verso. La jalousie dramatise et pratique l'hyperbole ! Laonice a décrit Silvandre « à genoux » prononçant des « conjurations extraordinaires » (III, 11, 477 verso). Lui-même se disculpera, et notera que les bergères qui l'ont jugé coupable l'estiment « sans esprit et sans jugement » (éd. de 1624, p. 195).
Seconde vie III, 12, 516 verso ; III, 12, 540 recto.
Les Francs pratiquent la religion celte, puisqu'ils croient en la métempsychose (Gaume, p. 119). D'Urfé a dit plus haut que les Francs ont des druides (II, 8, 515), ce qui démontre leur origine celte. Ce sont d'anciens Gaulois.
Secret III, 10, 411 verso. La métaphore est audacieuse, sinon excessive. Le secret de Diane, c'est qu'elle aime Silvandre ! Elle ne peut ni ne veut le dire parce que le jeune homme est un enfant trouvé. Silvandre le sait (II, 6, 424). Malgré tout, il ne se remet pas en quête de ses origines.
Secretaires III, 7, 288 verso. Le romancier a dit au Lignon : « Tes bords ont esté bien souvent les fideles secretaires de mes imaginations, et des douceurs d'une vie si desirable » (III, L'Autheur à la rivière de Lignon).
Secte III, 5, 176 recto. C'est en matière de religion seulement que secte « s'entend d'une opinion hérétique, erronée, ou suspecte ». Dans les autres cas, secte est un nom collectif, qui signifie « personnes qui suivent les mêmes opinions, qui font profession d'une même doctrine » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
Seigneur III, 11, 453 recto. Les bergers qui s'adressent à un chevalier qui n'est pas habillé comme eux lui donnent ce titre honorifique. Dans la première partie, quand Silvandre croisait Polémas, le dialogue rapporté au style indirect n'incluait pas de titre (I, 1, 19 recto).
Sépulture III, 12, 498 verso. Le malheureux Tersandre n'aurait pas désiré être enterré à Marcilly ! Il a expliqué pourquoi l'âme de Céladon errait en disant : « Les Dieux l'ont ordonné de cette sorte, afin qu'il n'abandonnast pas si tost ces lieux qu'il avoit tant aymez, et que recompensé de son affection, il eust ce contentement de demeurer quelque temps pres de celle qu'il ayme » (II, 5, 301).
III, 12, 548 recto. Cette sépulture donnée à Clidaman en l'absence de ses compatriotes, loin du Forez et de sa famille, sera probablement inutile. En effet, Climanthe a prédit à Amasis que Clidaman serait blessé, participerait à trois batailles et reviendrait sain et sauf (I, 5, 133 recto). Le Prince s'est battu à Calais (I, 12, 395 recto), contre les Neustriens (II, 7, 452), et contre les Parisiens soulevés (III, 12, 545 recto). Il doit probablement revenir sain et sauf puisqu'un romancier qui s'amuse traite les faux oracles comme les vrais (Henein, pp. 84-85).
Serment III, 4, 168 recto. Avant d'entendre sa sentence, Calidon aussi avait juré, mais par l'œuf salutaire des serpents (II, 2, 64). Les termes du serment d'Alcidon sont plus vagues.
III, 11, 454 verso. L'ordre hermétique des Rose-Croix adopte les thèses de Paracelse (Debus, p. 67). C'est peut-être pour cela que les médecins jurent le secret.
Serpent - III, 4, 158 verso. Les chants magiques attirent le serpent ; on peut alors le tuer. L'information est dans Pline (VIII, 19).
- III, 9, 384 verso. Le fiel de certaines espèces de serpent « entre dans beaucoup de compositions médicamenteuses » (Ibid., VIII, 49). C'est l'origine du caducée (Ibid., XXIX, 12). Le venin du scorpion η et de la vipère η guérit aussi.
- III, 11, 474 recto. C'est ainsi qu'est morte Eurydice (Ovide, X).
• Camus η propose souvent des images inspirées par le serpent (dix fois, rien que dans les Evenemens singuliers ; par exemple, I, p. 132). Il distingue les caractéristiques du serpent de celles de l'aspic et du basilic. Son Anti-basilic (1644) notamment répond aux critiques assimilés au basilic, un serpent « qui est si venimeux, qu'il tuë tous ceux qui l'ont seulement regardé » (Furetière).
• Voir aussi Notes des analyses η.
Servie III, 3, 108 recto. Plaisanterie grivoise ?
Ses apparences III, 5, 189 verso. Il faut ici lire ces apparences, comme dans l'édition de 1621.
Ses cœurs III, 2, 49 verso. Il faut ici lire ces cœurs, comme dans l'édition de 1621.
Ses discrettes III, 5, 208 verso. Il faut ici lire ces discrettes, comme dans l'édition de 1621.
Ses divers III, 5, 171 recto. Il faut ici lire ces divers, comme dans l'édition de 1621.
Ses parens III, 5, 188 verso. Les parents d'Astrée ne se sont pas vraiment opposés à leur fille.
Ses pescheurs III, 6, 255 recto. Il faut ici lire ces pescheurs, comme dans l'édition de 1621.
Seul et pensif III, 5, 195 verso. Réminiscence de Pétrarque η ? Le célèbre « seul et pensif » a été repris par d'autres poètes η.
Si auray pour certain III, 9, 368 recto. J'en aurai certainement. Archaïsme : omission du pronom atone sujet (Sancier-Chateau, p. 112).
Si fin III, 3, 103 recto. Il faut ici lire trop fin, comme dans l'édition de 1621.
Si perilleuse III, 4, 130 recto. Vaganay a lu : « aussi perilleuse » (III, p. 169).
Siecles d'annees III, 5, 178 recto. Hyperbole poétique que l'on retrouvera sous la plume de Péguy (Voir ce site, 30 juin 2013).
Sièges III, 9, 390 recto. Curieuse invraisemblance. La troupe a quitté Bonlieu et le temple d'Astrée pour se rendre dans les hameaux, chez Phocion (III, 10, 408 verso). On peut penser que le couvent de Bonlieu leur a envoyé ce qu'il fallait pour le repas (III, 9, 387 recto), mais d'où viennent les sièges ?
Sien III, 1, 2 verso. Le pronom remplace lit. Le Berger se trouve chez Adamas.
S'il ne faut III, 6, 220 recto. Il faut comprendre : Et pourtant il ne faut pas ... Dans l'ancienne langue le si s'élidait devant une voyelle : « Et s'. Et pourtant » (Huguet).
Silvandre III, 2, 51 recto. Il faut ici lire Stilliane, comme dans l'édition de 1621.
Sixiesme III, 6, 260 recto ; III, 9, 369 verso. Cette date liturgique η expliquée par Pline (XVI, 249-251) correspond à l'anniversaire de Galathée (I, 3, 62 recto).
Societé des imprimeurs Le nom de ce groupe d'éditeurs figure dans le frontispice seulement. Des imprimeurs-librairies se réunissent, probablement à partir de 1630, pour produire des éditions de L'Astrée. Cette association a pu inclure Toussaint Du Bray, Varennes, Sanlecque, Pomeray, Sommaville et Courbé. Dans ce frontispice passe-partout, la partie du roman est indiquée à la main et la date de l'édition manque.
Le frontispice original de la troisième partie se trouve dans l'édition de 1619. Un exemplaire de l'édition de 1621 (Arsenal, 8° BL 20632-3) jouit de ce même frontispice. On y lit « L. Gaultier incidit » (graveur) suivi par « 1621 ». Voir Illustrations.
Sœur III, 5, 197 recto. Honoré d'Urfé, sans jamais parler de la voix du sang ou de la nature, insiste sur les sentiments que Diane éprouve et sait définir.
Soigneux III, 5, 196 recto. Le soigneux de 1619 devient soigneuse en 1621. Cette fluctuation est due au genre à donner à personne. Personne appelle un pronom masculin (Voir par exemple : Je penserois une personne plus miserable [...] s'il espousoit, III, 10, 445 verso).
Soin III, 11, 479 recto. Il faut ici lire dessein, comme dans l'édition de 1621.
Soissons III, 12, 507 recto. Pourquoi élire le Roi à Soissons ? Les sources du romancier situent le rival de Childéric dans cette ville encore romaine (Fauchet, p. 195 ; Du Haillan, I, p. 24).
Soleil - III, 9, 404 verso. Prosopopée grandiose qui rappelle les stances où Silvandre s'adressait à l'univers (« Monde d'amour », II, 7, 476 à 478).
- III, 10, 414 recto. Cette déférence n'est pas propre à d'Urfé. « SOLEIL. Ce mot vient du Latin sol, que quelques-uns ont creu être ainsi nommé de solus, comme étant le seul dans le monde » (Furetière). « Le Soleil est il pas l'œil du monde, comme Dieu apparent ? » (Equicola, Livre 5, f° 272 recto).
• Les Epistres comparent la fortune au soleil : « Quand aussi le Soleil de la bonne fortune donne à plomb dessus nous, nostre entendement malaysement se peut recognoistre » (II, 5, p. 242).
Sommeil III, 8, 344 verso. Wikipédia signale que c'est Virgile, dans L'Énéide, qui a affirmé que le premier sommeil était profond (I, 470). Le sommeil matinal est profond dans L'Astrée (III, 11, 464 verso) !
Son III, 10, 433 verso. Le titre du sonnet n'appartient pas au personnage (qui aurait dit mon) mais à l'auteur.
Son faicts III, 7, 277 recto. Il faut ici lire sont faicts, comme dans l'édition de 1621.
Songe III, 3, 102 verso. Dans la littérature pastorale, la vision a, comme dans L'Astrée, un statut de prophétie. Gil Polo, dans la suite de la Diane de Montemayor, fait annoncer Pétrarque, parmi plusieurs « hommes signalés » qui doivent illustrer la ville de Valence (Henein, p. 104).
Songes III, 6, 230 verso. Si dans ses Epistres d'Urfé a peu d'estime pour les songes (I, 7, p. 55), dans L'Astrée, le rêve annonce le futur sous forme d'images inquiétantes η (Henein, pp. 93-99). On ne peut que regretter que le songe de Galathée ne soit pas décrit !
Sonnet d'Alexis III, 11, 464 recto. Voici l'un des poèmes les plus intéressants du roman ; il se retrouve dans le Recueil de 1620 (Lallemand, p. 301). Dans les quatrains, le héros décrit au conditionnel une scène mythique et mythologique. Le commentaire, dans les tercets, joue sur la paronomase (Grâce, grâce ; beauté, beauté) et la dérivation (déité, divinité, dieux). Les mythes évoqués ici se cachaient dans les « peintures esclatantes » (I, 2, 27 verso). Céladon, livré à lui-même, adopte le genre féminin.
Sonnet de Daphnide III, 4, 156 verso. C'est après la parution de la troisième partie que ces vers surgissent dans Le Second livre des Delices de la poesie françoise en tant que poème écrit pour le décès d'Henri IV (Magendie, p. 91 ; Lallemand, p. 305). D'Urfé parlait au nom de la veuve, Marie de Médicis η, comme il avait parlé au nom de la veuve de son frère η. L'élégie adopte une voix de femme (Voir Poèmes).
Sort III, 9, 401 verso. Il faut ici lire sorte, comme dans l'édition de 1621.
Sous III, 11, 468 verso. Familiarité nouvelle.
Sousmettre III, 3, 64 recto. La forme pronominale change le sens de la phrase, car le se est datif. Le romancier aurait dû écrire par sa valeur il a soumis.
Sousmirent III, 2, 27 verso. On trouve en 1619, la sousmirent : le complément d'objet direct devrait être les pour les Gaules. En 1621, on trouve là les soubmirent, l'adverbe est de trop. La variante encore une fois apporte une correction hâtive et incomplète. Correction incomplète aussi quand, en 1621, ils est remplacé par elles, pour désigner Alexis et Astrée (III, 2, 54 recto). Voir également Il vous η.
Souspirs III, 9, 376 recto ; III, 10, 438 verso. Voir la deuxième partie η.
Sousriant III, 7, 274 recto. Il faut ici lire souspirant, comme dans l'édition de 1621.
Soustenoit III, 5, 201 verso. Il faut ici lire soustenoit son party, comme dans l'édition de 1621.
Souvenez vous III, 3, 97 recto. Quand Ursace se joint à l'armée d'Ætius, Eudoxe déclare : « Ressouviens-toy, [...] mon Chevalier, de revenir bien tost, et de m'estre tousjours fidelle » (II, 12, 806).
Souvenir III, 6, 218 verso. En regardant le château de Marcilly, Damon se souvient de la demeure de Madonthe, mais la Dame, elle, n'avait pas décrit le lieu où elle résidait (II, 6, 327 sq.).
Souvent III, 4, 148 recto ; III, 4, 149 recto ; III, 4, 150 verso. Amintor n'a vu Alcyre qu'une fois. L'amplification accompagne la répétition. C'est un signe de mécontentement, comme dans le cas des modifications que Diane et Astrée apportent au récit de Laonice (III, 11, 478 verso).
Souviendriez III, 9, 400 recto. Par exemple II, 3, 159 ou III, 5, 188 verso. Mais le jeune homme encore une fois exagère.
Souviens III, 2, 50 verso. Celui qui prétend ne pas se souvenir rappelle des aventures qu'il a racontées dans la première et la deuxième partie. Au lecteur d'apprécier le sens du raccourci et de la formule (Lathuillère, p. 125) ! Voir : Carlis I, 8, 244 verso ; Stilliane I, 8, 245 recto ; Circène I, 8, 260 verso ; Palinice II, 3, 168 ; Florice II, 4, 210.
Souviens III, 5, 208 recto. Daphnide la première interroge le druide (III, 5, 203 recto) sur cette sympathie dont parlent les bergers (III, 5, 201 verso). Adamas expose la théorie des planètes η. Dans la première partie du roman, il est déjà question de choses « sympathisantes » (I, 5, 134 recto).
Stances III, 12, 519 verso. Stéphane Macé rappelle que « stance », terme né en 1567 avec Desportes, est parfois synonyme de « strophe » (p. 69). Cette variante fait de « stance » un substitut de « sonnet ».
• Poème mis en musique (« air de cour ») par Nicolas Le Vavasseur (1580 ? - 1658 ?). Voir ce site (20 mars 2015).
Stances d'Argantée III, 6, 219 recto. Camus insère dans son Alexis η des vers entiers tirés de ce poème (V, p. 78).
Stances de Daphnide III, 4, 166 recto. Le défunt n'est pas nommé dans ces vers que d'Urfé recycle (Lallemand, p. 305). Voir les « Stances sur la mort de Christophle η d'Urfé » (Poèmes).
Statue III, 2, 28 recto. D'après Plutarque (Vie de Numa), Vesta ne devait pas avoir de statue. Ovide se distingue et lui en donne une dans ses Fastes, mais il ne va pas jusqu'à placer la sculpture au-dessus du temple (Voir Temple).
Statues III, 3, 59 recto. Ces statues rappellent et complètent les « pourtraits de divers Princes » de la deuxième partie (II, 11, 736 ; II, 12, 885). Elles évoquent aussi les bustes réunis par Claude d'Urfé à la Bastie (Claude d'Urfé, p. 204).
Sueurs III, L'Autheur à la rivière. Suée est vulgaire, non sueur, selon Richelet. Les nymphes transpirent, mais d'Urfé a pu penser aussi à d'autres efforts : « Sueurs, au pluriel se dit fig. pour dire, Les peines qu'on s'est données pour quelque affaire, pour quelque ouvrage d'esprit considerable » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
Suis peu III, 5, 192 verso. « Le se peut se placer devant pouvoir, sans que pouvoir soit pour cela verbe réfléchi ; se appartient alors au verbe à l'infinitif qui suit [...] Dans ce cas, pouvoir se conjugue comme les verbes réfléchis, c'est-à-dire avec le verbe être » (Littré, Article Pouvoir).
Sujets III, 8, 346 recto. Après ce qui, le il est inutile. Cette construction défectueuse, un « pléonasme du sujet », serait régulièrement corrigée dans la troisième partie à en croire Mme Sancier-Chateau (p. 125). Nombreux cas de pléonasmes : il fit signe (III, 5, 195 recto), il se resolut (III, 5, 197 verso), il alla (III, 8, 349 recto), il se trouva (III, 8, 365 verso), elles recogeurent (III, 11, 465 verso), etc.
Supplcies III, 11, 473 recto. Il faut ici lire supplices, comme dans l'édition de 1621.
Supplie III, 6, 242 verso. Il faut ici lire supplie Dieu, comme dans l'édition de 1621.
Suppositions III, 4, 144 verso. Il faut ici lire deffaillances, comme dans l'édition de 1621.
Sur table III, 11, 481 verso. Il faut ici lire sur la table, comme dans l'édition de 1621.
Sympathie III, 11, 454 recto. « L'onguent armaire, ou onguent des armes (du latin Unguentum Armarium) est une préparation médicinale de Paracelse, qui, appliquée sur l'arme ayant causé la blessure, était censée guérir à distance la personne meurtrie. Son efficacité fut l'objet d'une longue et importante polémique au XVIIe siècle, au cours de laquelle apparut une variante, appelée Poudre de sympathie, à base de vitriol calciné » (Wikipédia, 4 novembre 2012). Alors que Galien soigne par les contraires, Paracelse soigne par les semblables (Debus, p. 14). On peut lire la recette de cet onguent dans le Traité des embaumemens (de Louis Penicher, 1699). À côté d'huiles on trouve de la graisse et du sang humains ainsi qu'une « mousse de crane humain » (pp. 285-286).
• Étienne Pasquier salue l'avènement de Paracelse. Ce savant s'est opposé à Galien et Hippocrate, mais sa conception de la médecine « s'est depuis grandement provignee et provigne encor' aujourd'hui » (Lettres familières, XIX, 16, p. 311). Pasquier a plaidé « par quatre divers jours pour les Paracelsites encontre la Faculté de medecine » (Ibid., VIII, 1, p. 128).
Richelet donne : « Poudre de simpatie. C'est du vitriol qui est calciné, & dont on se sert pour arréter le sang ». Mme Fink nomme des ouvrages qui font entrer plusieurs autres composants dans cette célèbre poudre (p. 72 sq.)
• Honoré d'Urfé attribue à l'onguent des propriétés purement cosmétiques - aucun guerrier ne bénéficiera de ce traitement. En principe, comme on l'a vu plus haut, c'est l'instrument taché de sang et non le blessé qui doit être traité par l'onguent de Paracelse (Debus, p. 12). Dans L'Astrée, ce n'est pas le diamant qui sera apporté au médecin, mais un mouchoir taché par le sang qui va de nouveau couler des cicatrices. Par ailleurs, le romancier ne relie jamais l'onguent de sympathie avec d'autres effets à distance, comme la théorie de la sympathie (III, 5, 203 recto) ou la théorie des aimants η (I, 10, 321 verso, II, 3, 147). On lit cependant dans les Epistres : « Tout ainsi que plus l'aymant attire violemment le fer à soy, plus aussi ce fer montre d'avoir de sympathie avec luy : de mesme plus une beauté attire un amant à elle, plus cet amant a de sympathie avec la chose aimee » (II, 4, p. 241).
• En France, la Cour d'Henri IV a admis les théories des médecins chimistes bien avant l'Université attachée aux leçons de Galien (Debus, p. 49). On rencontre la poudre de sympathie chez Corneille et Sorel ; elle sera discutée lors des réunions du Bureau d'adresse de Renaudot (Debus, p. 87) ; Perrault en fait un usage métaphorique : cette poudre attache des cœurs (Richelet). Roberto Poma étudie l'onguent de L'Astrée et propose de voir Paracelse (1493 - 1541) lui-même derrière le mire qui pratique en Afrique (p. 22).
• Les connaissances d'Honoré d'Urfé peuvent venir d'œuvres de Paracelse traduites par Jacques Gohory η à la fin du XVIe siècle (Debus, p. 26). Gohory η est non seulement l'un des plus talentueux traducteurs des Amadis, mais encore le fondateur d'un Lycium philosophal (et non Lyceum, remarque Bowen, p. 78, note 3). Il est aussi l'ami d'Étienne Pasquier η, l'avocat qui a défendu la médecine alchimique en 1578 (Debus, p. 39). Il faut pourtant souligner que les nombreux chevaliers « navrés » des Amadis ne bénéficient pas de la poudre de sympathie. Ils sont soignés plutôt avec du baume de Judée (XIII, ch. 33), un remède moins merveilleux que Furetière apprécie (Article Baume).
• Une gravure représentant Paracelse se trouve sur la couverture de la traduction de Gohory η en 1568. Voir ce site (10 novembre 2017).
Table III, 11, 489 recto. Le repas se termine chez Cléontine (III, 11, 451 recto) et Chrisante (III, 11, 462 recto).
Talonner III, 11, 454 recto. Cette image frappante est aussi dans Les Epistres : « Celuy qui poursuit ceste Fortune [...] s'en verra talonner à tous les pas » (I, 2, p. 9).
Tant que III, 7, 326 verso. Vous avez eu plus d'esprit que tant que nous sommes. La phrase signifie Vous avez eu plus d'esprit que nous, mais la construction est incorrecte.
Taureaux III, 6, 232 recto ; III, 8, 358 recto ; III, 11, 457 verso. Voir aussi Toreaux η. Pline explique que les Gaulois sacrifient deux taureaux blancs lors de la cueillette du gui (XVI, 95). Du Choul veut que Grecs et Romains aussi immolent des taureaux (pp. 265, 316).
Tels III, 12, 501 recto. Sans se dire solduriers. Wisigoths et Bourguignons encerclent le Forez.
Temple III, 9, 367 verso. Bâtir un temple à la Fortune, c'est demander une faveur particulière à la divinité. Est-ce le cas d'Hylas ? Qu'est-ce qu'un inconstant invétéré aurait pu demander à la déesse du changement, lui qui voyage même en suivant sa fortune (III, 7, 271 verso) ? Désire-t-il la remercier ? C'est ce que suggère l'Ode où Pindare s'adresse à Fortune :
     « Caressant des mortels l'espérance illusoire,
     Tu les livres en proie à de folles amours »
(cité dans Larousse du XIXe, Article Fortune).
Fortune est la dangereuse patronne des inconstants.
Il se peut qu'Honoré d'Urfé se souvienne de l'amusant « Temple de l'inconstance » (30 septembre 2018) du cardinal Du Perron ; l'inconstant qui en garde la porte invoque Protée et Écho, « fille de l'air » (Féret, p. 37).
Temple de l'Amitié III, 9, 371 recto ; III, 9, 371 verso. Appelé généralement Temple d'Astrée (II, 8, 507), ce lieu conçu par Adamas et Céladon est décrit dans la deuxième partie η. Ce temple de la rhétorique η devient un lieu de culte celte.
Temple de Vesta Les liens du temple de Bonlieu avec le temple de Vesta sont complexes. L'imagination du romancier est partie d'images qu'il a pu voir dans les Images des Dieux de Cartari. Voir Temple η.
Temples III, 6, 256 verso. Il faut ici lire exemples, comme dans l'édition de 1621.
Temps III, 2, 37 verso. La réplique de Daphnide souligne la banalité du conseil. L'originalité de L'Astrée ne provient pas de l'originalité de la pensée mais de l'originalité du mode de présentation.
Honoré d'Urfé croit au pouvoir bénéfique du temps η, et par conséquent aux bienfaits de la patience et de l'espérance. Dans une harangue politique, « la supreme sagesse est de flechir au temps, et de naviger selon le vent » (III, 12, 547 recto). Astrée puis Adamas (III, 4, 161 verso) font du temps le substitut de la fontaine de la Vérité d'amour η. Veritas filia temporis, Vérité est fille du temps, déjà dans L'Œdipe de Sophocle. Voir les illustrations de l'adage dans ce site (2 juin 2013).
- III, 8, 335 recto. Mépris souverain pour la concordance des temps grammaticaux !
- III, 11, 461 verso. La succession (lendemain puis soir puis monta) fait problème.
III, 11, 481 recto. Un dessein doit donc se découvrir.
III, 11, 490 recto. Si Adamas ne veut pas que Paris perde de temps, c'est sans doute qu'il a des projets ...
III, 12, 547 recto. Il faut se servir du temps comme on se sert du vent. « Le temps va, vient et passe, Fol qui ne le compasse [arranger] » (Cotgrave).
Tenant III, 9, 373 verso. La bergère adopte la gestuelle masculine.
Tendus III, 1, 5 recto ; III, 1, 24 verso. Expression présente dans les Epistres morales et dans la deuxième partie de L'Astrée η.
Tenir lieu III, 10, 439 recto. Cette remarque montre que Céladon peut être aussi misogyne que Hylas et Silvandre (Voir Pensées η et Pleins feux).
Terme III, 1, 24 verso. « Immobile comme un terme », le berger rappelle le dieu Pan, figé à l'entrée de la fontaine de la Vérité d'amour : il est séparé pour toujours de celle qu'il aime (I, 11, 368 recto).
Terme de sortir III, 6, 264 recto. Il faut comprendre : il leur donne quelque temps pour sortir du pays.
Tesmoignages III, 2, 56 recto. Si Daphnide présentait des témoignages de fidélité à Alcidon, c'est qu'elle n'aurait pas aimé cet Euric qu'elle devait épouser. Par conséquent, le couple formé par Daphnide et Alcidon n'est pas du tout en mesure de lever l'enchantement.
Tesmoings III, 9, 376 verso. L'élégante périphrase est un proverbe η. « On dit proverb. Cœur qui soupire n'a pas ce qu'il desire » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). On trouve ce proverbe dans Les Commentaires de Blaise de Monluc, parus en 1590 (Wikipédia, 22 juillet 2013).
Tient III, 5, 205 verso. Subir l'influence de Saturne ou de Jupiter. Marsile Ficin s'appuie sur les planètes η dans ses analyses philosophiques. La mention et la juxtaposition de ces deux divinités dans une discussion sur l'amour rappelle au lecteur les « peintures esclatantes » (I, 2, 27 verso), frontispice emblématique de L'Astrée (Henein, pp. 132-133 et Henein, p. 145). La troisième partie renferme nombre de remarques qui éclairent l'ensemble du roman.
Tigre III, 1, 15 recto ; III, 6, 254 recto ; III, 12, 495 recto.
Le surnom de « Chevalier du Tygre » pris par Damon d'Aquitaine apparaît uniquement lorsque le jeune homme armé doit être associé à Madonthe.
Argantée remarque les armes de son adversaire (III, 6, 221 verso), mais ne note pas le tigre qui y était pourtant. Le bouclier ne suscite aucune réaction de Polémas, de Galathée et d'Adamas. En revanche, Tersandre et Madonthe reconnaissent immédiatement l'emblème (III, 12, 496 recto).
• Le tigre gravé sur un bouclier est l'un des éléments qui rattachent l'Histoire de Damon et de Madonthe et la Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe avec La Jérusalem délivrée du Tasse (Gaume, pp. 527-528). Dans le poème italien, Clorinde, « Chevalier au tigre », reconnue grâce à ses armes blanches et à son bouclier, sauve Sophronie condamnée au bûcher injustement (Le Tasse, Chant II, 38). Le chevalier Franc que l'héroïque païenne aime est Tancrède, le vainqueur de l'arrogant Argant (Chant VII). Clorinde est blessée à mort par Tancrède, mais aussi baptisée et ensevelie par lui (Chant XII, 67). La mort de Clorinde et le désespoir de Tancrède ont inspiré romanciers et artistes. Un tableau d'Ambroise Dubois intitulé « le Baptême de Clorinde » se trouve à Fontainebleau depuis 1605 environ (Voir ce site, 10 avril 2013).
• Les armes noires de Damon et la maîtresse qu'il défend bien qu'il la croie coupable et infidèle rappellent le héros d'un autre poème héroïque italien : Ariodant défendant Guenièvre dans le Roland furieux (L'Arioste, Chant V).
Toujours amateur de parallèles surprenants, Honoré d'Urfé combine et déguise les héros du Tasse et de l'Arioste. Son Damon qui a deux modèles est pris pour un autre lorsqu'il se bat couvert d'armes empruntées : Une fatalité ironique dédouble le chevalier qui avait deux modèles (Henein, p. 222). Envers et contre tout, le dénouement de l'aventure est incontestablement plus heureux dans L'Astrée que dans les poèmes italiens.
III, 9, 375 verso. Le tigre η est un animal sanguinaire dans L'Astrée. Il représente quatre fois la cruauté dans La Sylvanire aussi.
Tirast III, 10, 426 recto. Il faut ici lire retirast, comme dans l'édition de 1621.
Tismes III, 7, 320 verso. Il faut ici lire tinmes, comme dans l'édition de 1621.
Toison III, 3, 90 verso. La troisième partie en général et cette histoire intercalée en particulier illustrent un traitement ironique des mythes.
• Un sonnet des Amours de Ronsard renferme ces plaisanteries sur la lune séduite par la toison blanche de Pan (éd. Blanchemain, I, p. 168).
Tombeau III, 8, 357 verso ; III, 8, 358 recto ; III, 8, 358 verso ; III, 8, 359 recto ; III, 8, 359 verso ; III, 8, 360 recto ; III, 8, 360 verso ; III, 8, 362 recto ; III, 8, 365 verso.
Sur la tombe des Deux-Amants, voir la deuxième partie η et la description de l'entrée d'Henri IV à Lyon en 1595 (Matthieu, pp. 24-25).
« La tradition populaire veut que ce soit le tombeau d'Hérode et d'Hérodias, mais les Sçavans croyent que ces deux Amans étoient deux Chretiens, mari et femme, qui avoient vécu ensemble en gardant le vœu de chasteté, car on écrivoit ordinairement sur le tombeau de pareils Chrétiens ces paroles, duo amantes » (Piganiol, V, p. 454).
Dans l'Éloge historique de la ville de Lyon, Menestrier explique : « Le Tombeau des deux Amans, qui est prés la porte de Vaixe, est une antique sans inscription que nous ne connaissons pas. Quelques uns ont crû que c'estoit le Tombeau d'Herode et d'Herodias, que l'on dit avoir esté exilez par les Romains en cette Ville. D'autres en font le sepluchre d'un Mary et d'une Femme de l'Eglise Primitive, qui seroient demeurez Vierges dans leur Mariage, et quelques autres conjecturent que ce sont deux parfaits Amis, qui ont pû choisir ce Tombeau pour y renunir leurs cendres. Enfin tout ce qu'on en peut dire est, que n'y ayant aucune marque ny Romaine, my Chretienne, on n'en peut rien apprendre de certain » (p. 59).
Tomber III, 5, 187 recto. Spécialité de cette déesse représentée par une roue. Pour perdre un homme, « la Fortune pour le tomber de plus haut luy seconde quelquefois ses desseins » (Epistres, I, 18, p. 159).
Touchee III, 12, 548 verso. Le sobre chagrin d'Amasis ne rappelle en rien la « Plainte de Daphnide » (III, 4, 166 recto).
Dans Les Epistres morales, perdre un enfant est « sans doute le plus grand et plus insupportable [mal] qu'une mere peut avoir » (I, 3, p. 16). D'Urfé décrit alors Anne d'Este après le décès de son fils, le duc de Nemours. Elle pleure jour et nuit, et ses soupirs « interromp[ent] incessament le repos de son estomach » (I, 3, p. 17).
Tour III, 12, 548 recto. Le père Menestrier relève que les figures représentées sur le revers des médailles « sont ordinairement à la loüange de la Personne ou de l'action à l'occasion de laquelle elles sont battües » (p. 11). Ce n'est pas tout à fait le cas ici. Sur la pièce d'or de Childéric, la tour représente un château-fort, un lieu de sûreté (Voir ce site, 6 janvier 2012). C'est ce que le roi déchu espère trouver. L'association du dauphin et de la tour, de la mer et de la terre, du nomade et du sédentaire, apporte une précieuse garantie au voyageur. Le dauphin η assure la sécurité sur mer, comme la tour assure la sécurité sur terre. Tous deux permettent de « rompre les destins contraires η ».
• Arnaud Bunel (www.heraldique.org), que je ne saurais assez remercier, dans des messages datés de janvier 2012, m'a montré que la pièce d'or de Childéric pourrait s'inspirer de vrais écussons (Voir son site, 6 janvier 2012), et plus particulièrement de l'écusson des Dauphins du Viennois. Ces seigneurs appartiennent à la maison de La Tour du Pin. Guichenon, dans son Histoire de Bresse et de Bugey, décrit les fréquents échanges de de la maison de Savoie avec la maison de La Tour du Pin. Honoré d'Urfé a probablement fréquenté des membres de cette famille et vu leurs armes.
Tourner On constate que les prépositions qui suivent le verbe tourner ne sont pas corrigées dans la troisième partie (Voir Variantes).
III, 2, 37 recto. Tourner l'œil sur.
III, 7, 280 recto, III, 8, 346 recto. Tourner à corrigé dans la première et la deuxième partie ne l'est pas dans la troisième.
Tourterelle III, 9, 399 recto. Voir Animaux η.
Buffon, en décrivant les tourterelles, note qu'elles peuvent se joindre comme si elles étaient de sexes différents (Histoire naturelle, XVII, p. 550).
III, 12, 516 verso. « Oiseau qui est presque semblable au pigeon, & dont le masle & la femelle volent ordinairement ensemble. La tourterelle est le symbole de la chasteté conjugale. On attribuë le gemissement à la tourterelle qui a perdu son pair » (Furetière).
Ronsard a consacré une élégie à « la veuve tourterelle » (éd. Blanchemain, VIII, p. 121).
Tous - III, 4, 152 verso. Il faut ici lire sur tous, comme dans l'édition de 1621.
- III, 12, 491 recto. Il faut ici lire tout, comme dans l'édition de 1621.
Tous ceux qui III, 7, 275 recto. Cette remarque sur les serviteurs qui l'entourent indique la classe sociale d'Hylas.
Tous verds III, 5, 178 verso. Il faut ici lire trop verds, comme dans l'édition de 1621.
Tout à pied III, 6, 222 recto. Bien que nous soyons à pied. Vaugelas n'accepte pas cette construction ; tout devrait être suivi par un adjectif (p. 139).
Toute estonnee III, 11, 475 recto. Il faut ici lire tout estonné, comme en 1619. Hylas se décrit lui-même.
Toy III, 9, 372 recto. Le pronom est au singulier, l'adjectif aussi, parce qu'il s'agit d'un dieu en trois personnes.
Trainantes III, 12, 507 verso. Voir Attendans η.
Mme Sancier-Chateau rappelle les objections et principes de Malherbe dans le domaine de l'accord du participe présent. Elle note que l'accord ou le non-accord ne se fait pas d'une manière cohérente dans L'Astrée (Voir Variantes) et elle attribue les variations aux initiatives des imprimeurs. L'édition de 1624 est la plus correcte, pense-t-elle (p. 186). Ce texte qui sort des ateliers de Mathurin Hénault ne porte pas de privilège (Voir Choix).
• On rencontre des participes présents au féminin pluriel chez Furetière : « Son fer avoit trois faces aboutissantes en pointe » (Article Javeline).
Traiter III, 6, 228 verso. Ce verbe rappelle qu'un mariage est d'abord un contrat, et qu'un tiers doit intervenir.
Tranchera III, Épître dédicatoire. L'épée d'Astrée peut trancher, dans le sens de décider, et trancher, dans le sens de couper.
• La déesse de la Justice ne porte pas d'armes chez Pierius (II, p. 586), mais elle tient une épée nue chez Cartari (p. 586).
Traverses III, 1, 4 recto. Alcippe en effet a multiplié les obstacles entre son fils et Astrée (I, 4, 93 verso sq.).
Treillis III, 7, 292 recto. Description d'une fenêtre à jalousie, « une fenestre treillissée par laquelle on peut voir ce qui se fait au dehors sans estre apperceu » (Furetière).
Tres belles III, 7, 318 verso. Lyon est depuis le XVe siècle le centre de la fabrication de la soie grâce à l'appui de François Ier puis d'Henri IV. Camille Jullian écrit qu'après Jules César, « la Gaule devint, dans la draperie, le plus gros producteur du monde » (Méditerranée antique, 28 octobre 2014).
Tresor caché III, 7, 270 recto ; III, 10, 415 verso.
Les Epistres morales exposent les vertus de l'ostentation dans les mêmes termes : « Mais que profite le thresor caché à l'Avare ? Et la science au docte Legiste, quand personne ne le sçait ? nul jamais n'ira prendre son conseil, ny l'employer à sa cause, s'il n'a reputation de sçavant, ou d'eloquent » (I, 22, p. 193). « Une des plus grandes punitions du vice est d'estre tenu pour vicieux : et une des plus grandes recompenses de la vertu est d'estre recogneu pour vertueux » (I, 22, pp. 187-188).
Brantôme demande : « De quoy serviroit à un grand capitaine d'avoir fait un beau et signalé exploict de guerre, et qu'il fust teu et nullement sceu ? » (p. 473).
Treuver III, 1, 13 recto. La troupe de bergers, guidée par Silvandre, est partie à la recherche de Céladon (II, 3, 151). Elle est parvenue au temple d'Astrée (II, 5, 276), l'œuvre du berger, la preuve de son amour et de sa survie. Astrée confondra survie et immortalité.
Triattées III, 8, 337 recto. Il faut ici lire traittées, comme en 1619 ... et admirer les attentions de Gondebaud !
Triste III, 6, 259 verso. Tircis a fait la même remarque dans la première partie, mais il décernait la palme de beauté à Astrée (I, 12, 401 verso).
Trois à trois III, 2, 30 recto. Il faut ici lire trois tours, comme dans l'édition de 1621.
Troisiesme III, 1, 4 verso. Astrée rappelle la scène du Jugement de Pâris représentée dans la première partie (I, 4, 89 recto). Ses rivales alors étaient Malthée et Stelle. Diane ne vivait pas dans le même hameau.
III, 9, 385 recto. En 1619 et en 1621, il faut ici lire treiziesme. Condition indispensable : « Quand on achete quelque chose à la douzaine, ou au quarteron, on donne toûjours le treiziesme » (Furetière).
Trompé III, 1, 13 recto. Lycidas n'a pas reconnu Céladon sous son travestissement (II, 11, 678).
Tromper III, 4, 149 recto. Il faut ici lire trouver, comme dans l'édition de 1621.
Tromperie III, 11, 461 verso. Le voile est levé depuis la première partie. Le problème, c'est que Galathée refuse d'accepter la chose parce qu'elle se méfie de Léonide (I, 10, 317 verso).
Tromperie de Laonice III, 12, 551 verso. Diane ne sait pas encore qu'elle est victime d'une « tromperie ». Voir III, 11, 478 recto.
Tromperies III, 1, 9 verso. L'histoire des jeunes gens se trouve dans la première partie (I, 5, 145 recto à 156 recto).
Trop III, 9, 378 verso. Vaganay a lu « Qu'elle m'a trop et trop aymé » (III, p. 484).
Trop ou trop peu III, 9, 378 verso. Adressé à une dame, ce reproche est grave. « On dit prov[erbialement] et bass[ement] Il y a deux sortes de trop, le trop et le trop peu » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). « Trop et trop peu n'est pas mesure » (Littré). Le Dictionnaire [...] des proverbes recommande : « Rien de trop. Maxime du sage Chillon [...] » (Article Trop). Les Epistres morales expliquent : « RIEN DE TROP signifioit la vertu morale, qui enseigne de reduire les appetits et les affections à une mediocrité » (III, 9, pp. 464-465).

Léonide est curieuse « outre mesure » d'avoir des nouvelles des bergères (II, 6, 422), et elle prend soin de Céladon « outre-mesure » (II, 8, 505). Par ailleurs, elle considère que « les dons ne se mesurent point » (I, 4, 80 verso).
Trophée III, 11, 486 verso. Cette dernière image illustre la vanité et la maladresse de Calidon : son seul trophée c'est son propre cœur. « TROPHÉE, se dit figurément en Morale, des victoires ou vanités qu'on tire de quelque merite qu'on a de quelque action qu'on a faite. [...] Cette beauté fait trophée des cœurs qu'elle a mis en cendre » (Furetière).
Trouver III, 3, 89 verso. Il faut ici lire faire trouver, comme dans l'édition de 1621.
Tueray III, 12, 541 verso. Bien que ce serviteur anonyme d'Andrimarte ne soit qu'un valet de pied, il se montre beaucoup plus audacieux que l'écuyer de Damon d'Aquitaine (III, 12, 492 verso). Comme c'est le roi Childéric que cet homme se dit prêt à tuer, il faut penser aux réflexions d'Ursace sur le tyrannicide η : « Ce n'est point au subject de mettre la main sur son seigneur » (II, 12, 847).
Tyrannie III, 4, 146 verso. Les fleurs auraient préféré être libres et loin du lit, alors que le chevalier, lui, convoite leur place.
Tyrcir III, 9, 368 recto. Il faut ici lire Tyrcis, comme dans l'édition de 1621.
Un lieu III, 3, 107 recto. Il faut ici lire une lieue, comme dans l'édition de 1621.
Une des III, 3, 63 recto. Le modèle d'Alcidon, le duc de Bellegarde, sous le règne d'Henri III, a reçu la charge de Grand Écuyer à 16 ou 17 ans (Patru, II, p. 565). Il s'occupe des écuries royales, des pages et des académies. Il porte aussi l'épée du roi (Encyclopédie, Article Écuyers).
Une grande partie III, 7, 271 recto. Hylas renvoie aux deux récits qu'il a faits (I, 8, 242 verso ; II, 4, 193). Il enchaîne les prétéritions. L'énumération de ses maîtresses comprend des épithètes péjoratives. Aimée seule, celle qui l'a repoussé, semble embellie par le souvenir.
User de force III, 8, 359 recto. Vouloir user de force avec moi.
Me vouloir user de force est une construction maladroite. La forme et la position du pronom complément appartiennent à l'ancienne langue.
Usurpation III, 2, 27 verso. D'Urfé reprend les commentaires que faisait Adamas dans la deuxième partie η.
Usurpation
signifie aussi la terre usurpée. Le DMF signale cette métonymie.
Vagabonde III, 11, 465 recto. « Vagabonde courrière ». La périphrase désigne la Lune et vient probablement de Desportes (Amours, p. 515). Camus l'emprunte (Agathonphile, p. 452).
Vallée III, 3, 78 recto. Ici commence un extraordinaire hommage à Pétrarque. Cette vision soigneusement composée est tout à fait unique dans L'Astrée. Elle trône au cœur d'une histoire intercalée dont l'auteur jongle avec le passé lointain, le passé proche et les figures de la vérité. Trois questions se posent et se chevauchent : Pourquoi une vision ? Pourquoi Alcidon ? Pourquoi Pétrarque ? Quand elle analyse cet épisode, Mme Wine s'étonne aussi de l'absence flagrante d'Euric ou d'Henri IV (pp. 194-196). On peut aussi s'interroger sur l'absence de femmes η.

1. Pourquoi une vision ?
Dans son Jugemant sur l'Amedeide, Honoré d'Urfé s'appuie sur Horace qui commande « que l'on ne fasse point venir les dieux que [...] pour quelque chose grandement remarquable » (p. 155). Pourquoi alors imaginer cette « merveilleuse vision » (III, 3, 102 verso) qui ne va pas « servir [au] discours » (III, 3, 100 recto) ? Tandis que deux personnages en signalent l'invraisemblance et l'inutilité, le romancier introduit une variante pour souligner encore plus les étonnantes caractéristiques de l'épisode (III, 3, 101 recto).
Les visions abondent dans la Bible et l'épopée - œuvres où la présence du divin peut être sensible. Rares dans la littérature pastorale et encore plus rares dans la littérature romanesque, les visions ont mauvaise presse. « Ce mot se prend d'ordinaire en mauvaise part, quand on n'y ajoute point d'épitète qui le rectifie », juge Richelet. La vision cependant peut être une source d'inspiration et surtout une manière imagée de présenter le passé (Henein, pp. 101-105). Voilà ce « quelque chose grandement remarquable » qui autorise l'épisode surnaturel η selon le Jugemant.
2. Pourquoi attribuer la vision à Alcidon ?
Quand paraît la troisième partie de L'Astrée, un seul des principaux protagonistes de l'aventure survit, Alcidon (son modèle, le duc de Bellegarde, mourra en 1646 seulement).
Alcidon, victime d'un Euric-Henri IV, joue le rôle du duc de Bellegarde, un mécène confirmé. Alcidon annonce l'avènement d'un poète authentique, Pétrarque. Vision et histoire intercalée s'avèrent deux types de voiles littéraires. Cet Alcidon capable d'annoncer le futur se montre par ailleurs doté d'une prescience inattendue : il doute de la fidélité de sa maîtresse, avant même que la jeune fille le trompe (III, 3, 100 verso). La vision d'Alcidon, une apophétie η, atteste de la vérité qui s'expose dans la narration qui lui sert de cadre, l'histoire d'Euric η.
Par ailleurs, cet Alcidon visionnaire aime une Daphnide. Le nom de la jeune fille évoque le mythe de Daphné transformée en laurier pour avoir résisté à Apollon. Qui dit laurier évoque la célèbre Laure de Noves de Pétrarque (Wine, p. 197), qui, elle, restée parfaitement fidèle à son époux, a rejeté le poète.
La vision, il faut le noter, n'aurait pas pu survenir devant les yeux d'Euric : comment le Roi admirerait-il un poète, lui qui n'est pas même en mesure d'écrire ses propres lettres (III, 4, 137 verso), comme on le constate justement dans cette histoire intercalée ?
3. Pourquoi une vision de Pétrarque η alors que l'imitation du poète italien est superficielle dans L'Astrée, demande Maxime Gaume (p. 437) ?
Pétrarque η n'est pas seulement un poète de l'amour. Son immense œuvre en prose est d'un moraliste néo-platonicien obsédé par les bienfaits et les méfaits de la fortune (Henein, pp. 105-106). Pétrarque a exposé une théorie de la littérature qui est celle même d'Honoré d'Urfé : dans L'Afrique, le poète « peut se cacher sous un nuage plaisant et changeant, en imposant un long et agréable travail au lecteur, pour que le sens soit plus difficile à rechercher mais plus doux à trouver » (IX, p. 423).

• Honoré d'Urfé pratique adroitement un pastiche : il adapte des écrits de Pétrarque en suivant des informations données par Pétrarque lui-même dans ses Lettres du Vaucluse η et dans son épopée latine, L'Afrique : « La vision d'Alcidon, centrée sur Pétrarque, construite à l'aide d'images empruntées à Pétrarque, doit sa conception même à l'épopée latine de Pétrarque » (Henein, p. 103).
À la fin de son ambitieux poème consacré à Scipion l'Africain, Pétrarque imagine une vision qu'il attribue à un prestigieux historien, dramaturge, poète et philosophe, Ennius (des fragments sont dans ce site). Celui-ci, considéré jadis comme le second Homère, n'est plus connu aujourd'hui que par les citations faites par Cicéron et Pétrarque. Dans ses Annales, Ennius aurait « décrit une vision au cours de laquelle Homère lui était apparu » (L'Afrique, note de R. Lenoir, p. 559 et note 858).
Pétrarque veut que Ennius expose à Scipion sa théorie de la littérature. Comme pour récompenser Ennius, Homère lui-même surgit alors (L'Afrique, livre IX, p. 428) et prophétise l'avènement d'un jeune homme nommé François. Celui-ci est destiné à devenir un second Ennius pour chanter Scipion dans « trois cents lustres » (Ibid., p. 423). Mille cinq cents ans sépareraient donc la victoire de Scipion à Zama (en 202 av. J.-C.) de la conception de L'Afrique au Vaucluse (en 1338), explique R. Lenoir, l'éditrice de l'épopée (Ibid., p. 563, note 887).
« Mais qui pourrait appeler cela un songe ? J'étais bien éveillé », conclut Ennius (L'Afrique, livre IX, p. 427). « Je ne sçay, respondit Alcidon, si ce fut songe : mais il est bien certain qu'il me sembloit de veiller » (III, 3, 102 verso).

• Mme Wine s'étonne qu'Honoré d'Urfé n'imite pas Pétrarque η en se prophétisant lui-même (p. 220). Cette noble vantardise n'est pas du ressort du romancier. D'Urfé est l'homme du secret. Il est celui qui a publié L'Astrée non « par volonté, mais par tolerance » (I, L'Autheur à la Bergere Astree). Le poète italien, lui, est un extroverti qui pèche souvent par amour de la gloire et l'avoue. Pétrarque se donne le droit de dialoguer avec Saint Augustin et d'envoyer des lettres aux écrivains de l'Antiquité ! De plus, Honoré d'Urfé ne partage pas les ambitions de son modèle ; son but n'est pas d'annoncer L'Astrée dans L'Astrée grâce à une vision. Il désire plutôt illustrer sa pensée, sa manière d'écrire, en montrant comment L'Astrée déguise la vérité. Ce qui est « grandement remarquable » (Jugemant, p. 155), c'est l'insertion d'une vision DE Pétrarque au cœur d'une nouvelle historique publiée au début du XVIIe siècle.
• Voir Cigne florentin η, Nayades η et Vieillard η.
Vase III, 2, 28 verso. Il s'agit, semble-t-il, d'un bénitier. « Vaisseau où l'on met de l'eau benite, qui est attaché à l'entrée des Eglises, ou auprés du lit, & qui est souvent portatif » (Furetière).
Vengerois III, 5, 210 recto. Astrée promet de venger Alexis en punissant celle qui lui a fait de la peine ...
Vent III, 5, 178 recto ; III, 5, 178 verso.
Rappel du déguisement d'Hylas en dieu des vents (III, 2, 47 verso), ce qui convient fort bien à un esprit fait de plume au vent (III, 5, 178 recto). « Je les ameine avec moy, Ces vents legers » (III, 2, 49 recto), chante l'inconstant. Une expression citée par Richelet le décrit parfaitement : « Il tourne à tout vent. Abl. C'est à dire il est fort changeant. Il est leger & inconstant » (Article Vent).
Voir Vents η.
Venuë III, 6, 224 recto. Il faut ici lire veuë, comme dans l'édition de 1621.
Vergers III, 10, 430 recto. Ces Vergers d'Amour évoquent celui du Roman de la Rose η. Le beau Verger de Déduit ou Plaisir d'Amour (Lorris, v. 590) est dans le jardin allégorique où habite la Rose dont l'Amant est épris. Bel-Accueil lui permettra d'y entrer pour donner un baiser à la Rose. Ronsard, dans un sonnet des Amours, dansait dans le verger de Bel-Accueil (éd. Blanchemain, I, p. 95).
Vérité III, 7, 314 recto. La formule laisse penser que la vérité est quantifiable, alors qu'elle est surtout morcelée.
III, 7, 329 verso. Cet adage remet en question la définition astréenne de vérité ! Les trois travestissements de Céladon feraient-ils douter de la sincérité du héros ? La fiction romanesque ferait-elle douter de la portée morale de l'œuvre ? Sur les sens de la vérité dans le roman voir Protée romancier (p. 405 sq.).
Vérité des choses III, 4, 122 verso. Les choses vraies. Furetière explique « la verité des fables », comme « la connoissance d'une chose telle qu'elle est effectivement ».
Vers III, 10, 443 recto. Le sonnet qui suit est imprimé en caractères plus petits dans l'édition de 1619.
Verser III, 12, 497 recto. La description du Jupiter des « peintures escatantes » (I, 2, 27 verso) montre que le bien et le mal descendent du Ciel. Dans Les Epistres, Dieu (I, 19, p. 170) et les astres (I, 12, p. 108) versent le bien et le mal.
Vertu III, 5, 177 verso. Tant que vit la vertu, objet de l'amour, l'amour survit. Le goût d'Honoré d'Urfé pour les proverbes η ne se dément pas. Voir aussi III, 7, 329 verso.
Vestue III, 3, 78 verso. Le costume de Délie déguisée copie la robe des nymphes du Forez (I, 1, 6 recto). Le lecteur de L'Astrée aura une autre occasions de voir cette tenue dans la description d'une robe de bal de la quatrième partie η.
Le déguisement ludique de Délie et de ses compagnes illustre avec emphase le fait que la troisième partie renferme une sorte de mise en abyme ironique.
• Dans Le Sireine aussi (p. 199), on retrouve cette déformation du modèle donné par Montemayor.
Brantôme décrit avec plaisir la tenue nymphale portée lors d'un ballet donné durant le siège d'un château sous Henri II. Les dames étaient « vestues de toille d'argent et blanc, chaussées de mesmes, et garnies à la teste de force pierreries, [...] courtement habillées » pour montrer leurs jambes (pp. 300-301). Même costume, quelques lignes plus loin, dans un bal offert par Diane de Poitiers à Lyon (p. 302). Ce « court accoustrement », essentiellement, découvre la « grève » (p. 386), le mollet.
Vestus de blanc III, 3, 62 verso. « Henry trois, voyant danser M. de Bellegarde et Mlle d'Estrées ensemble, dit : "Il faut qu'ils soient le serviteur et la maistresse" » (Tallemant, I, p. 7). Madame de Lafayette se souvient-elle de cette scène dans La Princesse de Clèves : « Quand ils commencèrent à danser il s'éleva dans la salle un murmure de louanges » (p. 1126) ?
Veu precipiter III, 1, 2 verso. Elle l'a vu se jeter dans l'eau tout au début du roman (I, 1, 5 recto).
Veuë III, 1, 12 verso. Céladon a vu Astrée endormie (II, 8, 521).
Veuë III, 5, 196 verso. Silvandre ironise. Il fait lui-même preuve d'aveuglement puisqu'il aurait dû soupçonner les motivations de Laonice (I, 7, 219 recto).
Veuë III, 11, 456 recto. Il faut ici lire ta veuë, comme dans l'édition de 1621. Voir et vivre, paronomase typiquement baroque, se trouvent aussi dans Le Sireine : « Je ne vis qu'en la voyant » (p. 57).
Veut  III, 11, 482 recto. Le sujet du verbe est le Ciel.
Vid III, 11, 467 verso. La description suit le mouvement des yeux qui vont de bas en haut puis de haut en bas, fascinés par ce qui n'est pas nommé, « les parties naturelles [...] celles que le vulgaire appelle honteuses » (Furetière).
Vie III, 7, 325 recto. Formule de la reddition totale. « Je vous remets et ma vie et tout mon contentement », dit Céladon à Adamas (III, 5, 187 recto).
Vieillard III, 3, 101 verso. Description d'une source concrète, l'épisode combine deux sources intellectuelles, Homère et Pétrarque. Habilement, le romancier réalise un souhait exprimé par le poète italien, et il imite une vision rapportée par cet illustre prédécesseur.
Voir Cigne florentin η et Vallée η.
• Le vieillard appelé « démon de Sorgues » prend la forme qu'Homère, au chant 21 de l'Iliade, attribue au Scamandre, fleuve qui arrosait Troie. Dans l'épopée, Achille, soutenu par Junon, combat le fleuve personnifié, terrifiant, et secondé par Minerve (Pallas). Jupiter rit de voir les dieux se battre entre eux. Comme le Scamandre, le vieillard de L'Astrée semble protéger de jeunes vierges, les Naïades η.
• Le démon de Sorgues a une vision qui rappelle aussi un souhait de Pétrarque lui-même. Mécontent de l'Italie qu'il a quittée, le poète écrit à son ami, Nicolas Rienzi, qu'il aurait aimé surgir lui-même des eaux d'une fontaine consacrée aux muses pour crier son chant :
« Peut-être arrivera bientôt le jour où je pourrai m'adresser à vous dans un style différent [...]. Le front orné de la couronne d'Apollon, je m'élèverai sur l'Hélicon solitaire à la fontaine Castalie et, après avoir rappelé de l'exil les Muses, avec une voix plus puissante je chanterai quelque chose qui s'entendra de plus loin » (cité par G. Chatenet dans son introduction aux Sonnets de Pétrarque, n. p.).
Vile III, 12, 528 recto. Hiérarchie inattendue : le fils du roi des Francs s'abaisserait en épousant la fille du duc d'Armorique.
Ville III, 5, 183 verso. Il faut ici lire fille, comme dans l'édition de 1621.
Vin III, 2, 30 recto. Ce renseignement est dans Cartari (p. 310). Voir Temple η.
Vingt-quatre heures III, 7, 323 recto. Minuit. Voici l'une des rares indications d'heure du roman. Voir aussi III, 10, 426 recto.
Vipère III, 10, 438 verso. La vipère guérit ce qu'elle mord d'après Pline, c'est « un topique dont l'utilité n'a pas de limites » (XXIX, 21). C'est la caractéristique aussi du scorpion η.
Visage III, 6, 256 verso. Telle est la leçon à tirer des romans ! Les personnages donnent des modèles de constance.
Les Epistres rapportent une expérience similaire. Malade, le moraliste a vu la mort de près. « Dés que je recogneus le peril de mon mal, je me resolus à le supporter avec le mesme visage, et la mesme constance que j'avois loüee aux personnes de vertu » (II, 6, p. 252). Il se souvient alors de récits qu'il a lus.
Visage III, 12, 537 recto. Il faut ici lire voyage, comme dans l'édition de 1621.
Visiter III, 9, 375 verso. Elle a rencontré le berger par hasard (II, 7, 434) et ne l'a plus abandonné.
Vivoit III, 12, 508 recto. Fauchet souligne que Grégoire de Tours ne dit rien de la vie de Mérovée. En effet, pour le premier historien des Francs, ce roi a joué simplement un rôle de jalon : il est de la race de Clodion et il a pour fils Childéric (p. 100). Jordanès même ne nomme jamais Mérovée, bien qu'il oppose « les orgueilleux Suèves et les barbares Francs » à Ætius (XXXIV, 176). C'est l'historiographie du XVIe siècle qui s'intéresse aux ancêtres de Clovis, roi qui se convertit et unifie la France.
Vivre III, 4, 157 recto. Il faut ici lire vive, comme dans l'édition de 1621.
Vivre en amant III, 6, 250 recto. Le dilemme des amants sera bien plus poignant chez Corneille. Dans L'Astrée, cette forme d'intransigeance (inspirée par un poème de Lingendes η) caractérisait déjà Ligdamon (I, 3, 69 recto).
« Je nie que l'amant soit homme, puis que dés l'heure qu'il commence de devenir tel, il se despoüille tellement de toute volonté et de tout jugement, qu'il ne veut ny ne juge plus, que comme veut et juge celle à qui son affection l'a donné », explique aussi Céladon (II, 7, 446)
Voir mieux III, 9, 369 recto. Qui a informé Chrisante ?
Galathée « mit pied à terre » pour séparer les combattants par égard pour Polémas (III, 6, 224 recto). Mais la nymphe ne rencontrera Chrisante que plus tard (III, 11, 462 recto), et elle n'a pas donné de détails à Cléontine quand elle a rapporté la mésaventure (III, 6, 228 recto ; III, 6, 231 recto). Comme Lérindas, le messager de Galathée, court informer Adamas et Amasis, personne n'a pu rapporter l'aventure à Chrisante ; le récit qu'elle fait semble être une inadvertance de l'auteur. Retenons pourtant que la vénérable Chrisante juge que la nymphe a pu agir par curiosité.
Voire III, 2, 48 verso. Il faut ici lire vivre, comme dans l'édition de 1621.
Volages III, 10, 440 verso. Ce point de vue si négatif sur les hommes complète la leçon des Epistres sur la Fortune. La déesse à la « volage roue » (I, 18, p. 156), « poussee de son inconstance » (I, 2, p. 10), régit « le cours fuytif de ces choses volages » (I, 14, p. 128). La constance, son antithèse, associée à la magnanimité (I, 12, p. 108), est une vertu nécessaire et difficile. Nécessaire, parce que « le monde dresse ses actions, et ses mouvemens à la regle de l'inconstance » (I, 13, p. 116). Difficile, parce que « l'esprit de l'homme genereux est si libre qu'il n'y a nulle tyrannie qui le puisse forcer » (II, 8, p. 280).
Volonté III, 3, 117 recto. Céladon également associe l'amour à la perte de la volonté personnelle (II, 7, 447). La sage Phillis l'avait annoncé dès la première partie : « Celuy [...] qui ayme donne son ame mesme a la personne aymée, et la volonté n'en est qu'une puissance » (I, 7, 216 verso).
III, 7, 271 recto. La volonté « est une inclination de l'entendement au bien » (Epistres, II, 9, p. 296)
Volonté des dieux III, 2, 56 recto. C'est Agamemnon et non Iphigénie qui va déclarer : « Une telle victime / Vaut bien que [...] Vous me la demandiez une seconde fois » (Racine, Iphigénie, IV, 8).
Vos privileges III, 7, 282 verso. Il faut ici lire nos privileges, comme dans l'édition de 1621.
Vostres III, 8, 362 verso. Les vôtres sont les parents de Criséide. Vous est d'abord objet indirect et ensuite objet direct : Je vous donne la liberté, et je vous donne aux vôtres.
Voudra III, 5, 177 verso. Voilà une des phrases les plus obscures de L'Astrée ! C'est seulement en la juxtaposant à la réplique symétrique de Silvandre que l'on peut tenter de l'interpréter : L'objet de mon amour, c'est mon plaisir ; mon plaisir ne voudra pas que mon amour meure avant que mon plaisir n'ait fini. En d'autres termes, Hylas désire que plaisir et amour marchent de front.
Voulust-elle III, 7, 328 verso. Qu'elle le veuille ou non.
Vous aimer III, 12, 511 recto. Dans les deux éditions, la ponctuation rend la phrase incompréhensible. Il faut comprendre : Vous, aimer ?
Vous amies III, 12, 513 verso. Il faut ici lire vos amies, comme dans l'édition de 1621.
Vous en estes III, 3, 96 verso. Il faut ici lire vous qui en estes, comme dans l'édition de 1621.
Vous sçavez III, 11, 480 recto. Diane a montré deux fois ses sentiments pour Filandre (I, 6, 191 verso ; II, 6, 424).
Vous soyez III, 12, 504 recto. D'Urfé se moque en même temps des métaphores ambiguës et de leurs interprètes. Un romancier ironique a déjà permis à l'image du diamant de représenter et Polémas et Céladon (I, 5, 138 recto), et à une hyperbole de renvoyer à deux femmes belles (II, 3, 126). « On se trompe [...] bien souvent en [l']intelligence des Oracles » (II, 3, 156), a dit la sage Phillis (qui n'a jamais consulté un oracle).
Vous verra III, 11, 466 verso. Alexis note que Hylas n'a jamais été attiré par les deux plus belles bergères, Astrée et Diane.
Voyages III, 1, 4 recto. Alcippe a obligé Céladon à passer trois ans en Italie (I, 4, 94 recto), puis à séjourner quelque temps chez le berger Forelle (I, 4, 105 verso).
Voyez III, 3, 95 verso. Il faut ici lire oyez, comme dans l'édition de 1621, pour former une anaphore.
Voyoit III, 6, 262 verso. Huguet explique que « Souvent le sens négatif de la phrase entraîne l'emploi de la négation ne d'une façon purement explétive ». Il faut comprendre : Il voyoit que personne [ne] luy peust nuire.
Y augmenta III, 4, 152 verso. Amplification due au mécontentement. Voir Souvent η.
Y en III, 1, 19 recto. Construction pléonastique. Y mis pour haïr est le complément de convier. Le en est inutile. C'est seulement après un pronom personnel que y en serait correct (Il y en a). Anne Sancier-Chateau signale des cas où la construction a été corrigée (p. 126).
Y pretendez jouir III, 9, 386 recto. L'édition de 1621 corrige, car prétendre à appelle un nom.
Yalloit III, 7, 302 verso. Il faut ici lire falloit.
Yeux III, 3, 98 recto. Qu'il s'agisse de coup de foudre ou d'amour connaissance, la vue joue le rôle principal dans la naissance de l'amour, c'est pour cela que l'absence peut être tellement néfaste dans le roman (Voir Absence dans la troisième partie η et dans la deuxième η).
III, 10, 433 verso. « Tourne sur moy les yeux ». Dans son Oraison à la déesse Astrée, Céladon avait écrit : « Tournez les yeux pleins de pitié sur cette ame » (II, 5, 304).