Photos
du Forez
Ces photos du Forez ont été prises autour de 2007 par le Dr Marc Delacroix, président du Centre culturel de Goutelas, et par Sabine Cheramy.
Je leur adresse
« mille sortes de remerciemens, que j'obmets pour ne vous ennuyer ».
(L'Astrée, I, 10, 347 verso).
Grâce au Dr Delacroix, en 2019, de nouvelles photos viennent enrichir cette exposition. Qu'il trouve ici l'expression de ma gratitude.
Le Forez
1 Le Lignon
L'un des plus beaux est Lignon, qui vagabond en son cours, aussi bien que douteux en sa source, va serpentant par ceste plaine.
(L'Astrée, I, 1, 1 verso)
La tortueuse riviere de Lignon.
(L'Astrée, I, 1, 2 recto)
En ce lieu Lignon estoit tres-profond et tres-impetueux.
(L'Astrée, I, 1, 5 recto)
2 Paysages divers
Le pic de Montverdun
Il n'y avoit que les hautes montagnes que vous voyez à l'entour, qui fussent découvertes, hormis quelques pointes dans le milieu de la plaine, comme l'escueil du bois d'Isoure, et Mont-Verdun.
(L'Astrée, I, 2, 29 recto)
Errant par ce bois, sans nulle election de chemin.
(L'Astrée, I, 1, 11 verso)
Si tu sçavois quelles sont les peines et difficultez qui se rencontrent le long du chemin que tu entreprens
(L'Astrée, I, L'Autheur à la Bergere Astrée)
Photo prise par Sabine Cheramy,
qui me communique les renseignements suivants :
Photo prise du haut du Col de Béal (1 400m),
le 26 décembre 2006 à 15.00 h,
pendant cet hiver exceptionnellement doux.
Aujourd'hui (décembre 2007) tout est couvert de 20 cm de neige immaculée.
De toute ancienneté ceste contrée que l'on nomme à ceste heure Forestz, fut couverte de grands abysmes d'eau.
(L'Astrée, I, 2, 29 recto)
La terre où fut jadis Neptune.
(L'Astrée, I, 8, 227 recto)
Auguste Bernard raisonne longuement sur ce lac qui aurait recouvert la vaste plaine du Forez dans son Histoire du Forez (I, p. 150 sq.).
Hypothèse rejetée aujourd'hui.
Le palais d'Amasis, Dame du Forez, se trouve à Marcilly. S'y rendre n'est pas facile ...
Photo Marc Delacroix (2019)
Photo prise de la petite route qui joint le hameau de Gouterelle
(juste au dessus du village de Marcoux) à Marcillly.
Dorinde et ses compagnes avec ceux qui les conduisoient, s'en alloient à Marcilly, et essayoient de tromper la longueur du chemin avec de divers discours (IV, 3, 445).
Ils avoient desja passé la riviere de Lignon, et avoient peu après laissé sur la main droicte la maison d'Adamas, lors qu'ils commencerent de descouvrir Marcilly (IV, 3, 477)
Ils estoient las, pour la longueur du chemin qu'ils avoient faict
(IV, 4, 633-34)
3 GOUTELAS
Le château de Goutelas, demeure des Papon η, devenu aujourd'hui un centre culturel actif, a connu une résurrection touchante et édifiante racontée par Maurice Damon. Goutelas est la résidence d'Adamas dans la deuxième et la troisième partie de L'Astrée. Décrite avec un grand luxe de détails (II, 10, 628), construite par un Pélion au nom significatif, cette demeure est située à « une demie lieuë » (II, 7, 433) des hameaux des bergers, au haut d'une
« petite coline » (III, 12, 498 verso) avec une
« aspre montée » (III, 2, 44 verso),
« un peu trop aspre par le droit chemin » (III, 12, 499 verso). Pour aller des hameaux à Goutelas, on prend
« à main gauche le long des prez » (III, 11, 490 recto). Non seulement la galerie du druide est présentée deux fois (II, 11, 736 ; III, 2, 55 recto), mais encore le romancier ajoute nombre d'informations dès la deuxième édition de la troisième partie η (III, 3, 58 recto).
Comme Saint-Étienne-le-Molard, la commune où se trouvent la Bastie d'Urfé et les bergers du roman, Marcoux, le village qui abrite Goutelas, n'est pas nommé dans L'Astrée. Honoré d'Urfé donne les coordonnées et cache les noms de ces deux lieux essentiels η. Fort habile, le romancier excite ainsi la curiosité du lecteur. Le secret captive plus que le visible, et il ne se manifeste qu'aux esprits studieux qu'il stimule.
Les anciens n'ont-ils pas caché « sous les fables [...] les plus beaux secrets de la connaissance des choses » (Epistres morales, III, 9, p. 465) ?
L'assiette du lieu estoit tresbelle et agreable,
ayant la veuë de la montagne et de la plaine, et
mesme de la delectable riviere de Lignon, depuis Boën jusques à Feurs.
(L'Astrée, II, 10, 628)
4 BONLIEU
L'abbaye de Bonlieu, un des hauts lieux de L'Astrée, est un temple η « dedié à la bonne Deesse » (II, 2, 111) où cohabitent Vestales et Druidesses. L'abbaye « eut beaucoup à souffrir à l'époque de la révolution, [et] éprouva depuis lors un incendie qui vint accélérer sa ruine », écrit Auguste Bernard en 1839 (p. 47, note 3). Cette abbaye mériterait de connaître un jour le même sort que Goutelas : faire peau neuve et accueillir les lecteurs du roman et bien d'autres curieux. Le bâtiment qui survit encore fait partie aujourd'hui d'une propriété privée.
Je remercie vivement le propriétaire qui a accepté d'ouvrir ses portes, Monsieur Charles Perrot. Un grand merci à Marc Delacroix qui a pris ces photos, et à tous ceux qui ont rendu possible la visite de Bonlieu, Paul Bouchet, Marie-Claude Mioche et Marc Delacroix.
Le Temple de la bonne Deesse [...] estoit au pied d'une agreable coline, qu'un bras de la belle riviere de Lignon lavoit d'un costé de ses claires ondes, et de l'autre s'eslevoit un boccage sacré au grand Thautates.
Dans ce temple somptueux que les Romains avoient dedié à Vesta,
et à la Bonne Deesse, servoient les Vierges Vestales, selon les coustumes des Romains, [...]
et les Vierges Druides [...] selon la Religion des Gaulois.
(L'Astrée, III, 2, 27 recto).