GLOSSAIRE - D
Dam | « Dommage, malheur. [...] malheureusement pour moi » (Huguet). Furetière précise : « En langage ordinaire, signifioit autrefois, Perte & dommage, & n'est plus en usage qu'en cette phrase : S'il luy en arrive du mal, & son dam, pour dire, ce sera luy qui en souffrira le dommage ». • D'Urfé supprime généralement dam dans la première partie de 1621 (Exception : I, 8, 250 recto). |
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Dam | Dam figure dans la deuxième partie (II, 11, 732 ; II, 12, 792). | 2 |
Dam | Aucun Dam dans la troisième partie. |
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Dam (titre) | Venez Dam Chevalier (III, 3, 79 verso). « DAM, s'est dit autrefois pour signifier Seigneur »
(Furetière). L'édition de 1619 donnait Dom. L'édition de 1621 le remplace par Dam. Ce mot enrichit un aspect du discours de Délie : la parodie de la chevalerie. |
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Danger | On seroit en danger de la vie (IV, 1, 66). « En danger de, au danger de. Au pouvoir de » (Huguet). |
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Dans | - « Dans devant un mot exprimant le temps, indique un délai »
(Huguet). |
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Dans | - « Préposition qui marque un tems à venir » (Richelet). | 2 |
Dans | - Dans un jour (III, 10, 413 verso). La préposition garde son sens archaïque. | 3 |
Dans | - La mort dans un moment m'oste de cete misere (IV, 3, 617). En. |
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Dautant plus | « Adverbe exaggeratif »
(Furetière). « Pour exprimer une idée de proportion, d'autant plus, d'autant moins se disent dans des cas où nous dirions aujourd'hui plus, moins. Il n'y a pas toujours symétrie entre les deux termes de la proportion » (Huguet). |
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Dautant que | Voir Autant. « Conjonction causative. Parce que, veu que, car. Elle sert à marquer la raison de quelque chose. Il faut se mieux vestir, dautant qu'il fait plus froid » (Furetière). • L'édition de 1621 remplace dautant par d'autant. Voir Variantes. |
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Dautant que | La deuxième partie de 1621 conserve quelquefois dautant (II, 4, 246). - D'autant que. « Pour autant que. Parce que » (Huguet). |
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Dautant que | Dautant revient encore 8 fois dans la troisième partie de 1619. Il est toujours corrigé en 1621. Par exemple, III, 2, 27 verso. | 3 |
Dautant que | Dautant que revient trois fois dans la quatrième partie. Dans d'autant plus, l'apostrophe est présente. - D'autant que tout ce qu'il nous a dit [...] s'est trouvé faux (IV, 5, 926). Dans la refonte de Baro en 1627 Dautant que revient cinq fois. |
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De | - Ce n'estoit que de sa vie que je craignois (I, 12, 389 verso). Craindre de : « Avoir des craintes au sujet de » (Huguet). | 1 |
De | - De furie, de malice, de vitesse. « De s'emploie pour indiquer la manière, avec le sens d'avec » (Huguet). - De quelque temps (II, 6, 370), De long temps (II, 6, 372). Pendant. Furetière donne : « Ils vivoient de même temps ». - « Que de » (Huguet). - « Au sujet de. Quant à » (Huguet). - « Est pris aussi pour par » (La Curne). - De remplace quelquefois à devant l'infinitif (La Curne). Passer son temps d'unir (Épître au duc de Savoie). - Voir aussi de malheur. |
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De | - Conviez de la beauté (III, 2, 36 verso). - Retenue de la foiblesse (III, 7, 318 recto). « Au moyen de, par l'effet de, par » (Huguet). - Suffisant de vaincre (III, 4, 144 verso). Suffisant pour vaincre. - De sa volonté (III, 4, 153 verso). Volontairement. - Vos actions de tous III, 5, 196 verso. De « remplace quelquefois l'article du datif à » (La Curne). - Une invention d'escrire (III, 7, 292 verso). Pour écrire. - De quelle diligence il avoit marché (III, 8, 350 verso). « De s'emploie pour indiquer la manière, avec le sens d'avec » (Huguet). - D'un courage extreme, elle répondit (III, 8, 354 recto). Avec courage. - De l'espouser j'ayme mieux la mort, de le refuser [...] III, 8, 343 verso. Si je dois l'épouser, j'aime mieux la mort, si je dois le refuser, il ne le supportera pas. Godefroy considère que ces de sont construits avec l'infinitif de narration, mais Huguet voit plutôt des prépositions explétives. Littré décrit bien cette tournure qui est fréquente au XVIIe siècle : « De devant un infinitif [...] servant d'annonce de ce qui va suivre ». La construction est maladroite dans ce cas précis à cause de l'absence de symétrie entre la conséquence de épouser et la conséquence de refuser. Voir aussi III, 9, 377 verso. |
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De | - Estoit suffisante de la retenir (IV, 1, 25). Pour. - Encor que d'un moment (IV, 1, 40). En. - Embrasser d'une extreme affection (IV, 1, 70). Avec. - Æthna de gorge beante (IV, 1, 105). À la. - On ne pleure jamais que d'amour (IV, 2, 212). À cause de. - Ce fust seulement par obeïssance, et non pas de volonté (IV, 2, 254). Furetière donne : « Les contracts sont d'abord de volonté, mais aprés ils sont de necessité » (Article Resilir). - Je l'estois desja entierement de volonté (IV, 2, 265). Le Dictionnaire de l'Académie (1694) donne : « Martyr de volonté » (Article Martyr). - Les Princes font la mesme difference de ceux [...], et de ceux [...] (IV, 2, 336). « Ce mot a signifié envers. "Le roy s'acquitta d'eux moult doucement" (Froiss. liv. I, p. 264.) » (La Curne). - Apres vous avoir baisé les mains, de ceste grace (IV, 2, 355). « De. Quant à » (Huguet). - Il se preparoit de dire (IV, 3, 413). « De. À » (Huguet). - Ce que vous voulés dire ne peut de rien servir (IV, 3, 613). « On a dit de pour en. "Estre mal de court" pour en cour » (La Curne). - Car de la cacher [...] je craignois de faire une grande faute (IV, 4, 667). De + infinitif = En + participe présent. « Préposition par excellence, de assume toutes les fonctions syntaxiques dévolues à la catégorie prépositionnelle » (DMF). - Tant elle avoit de particuliere bonne volonté pour moy (IV, 4, 669). Partitif. - Ne m'en point vouloir presser de quinze jours (IV, 4, 721). « Marque l'idée d'éloignement dans le temps » (DMF). - Quelque mauvaise excuse de la faute (IV, 4, 754). « Quant à » (Huguet). - Declarer à quelqu'un de ce qui concerne le Roy (IV, 4, 784). Expression voisine : « Declarer des mots. "Prononcer des mots" » (DMF). - Il vid d'avoir gagné (IV, 4, 810). « De marque sans plus l'idée de relation (de devient alors une "préposition formelle" ; elle est seulement le lieu d'un contenu catégoriel, celui de la préposition en tant que préposition » (DMF). - Gondebaut [...] pourra et dire et faire [...] mais de moy je n'en doibs faire non plus d'estat (IV, 4, 877). « Quant à » (Huguet). - Laisser d'un jour (IV, 4, 907). « Préposition qui se met au lieu de la préposition pendant » (Richelet). - Que faut il donc que je fasse, car de vous manquer d'assistance [...], de delaisser ces petits ... (IV, 4, 907). « De devant un infinitif et pris absolument, c'est-à-dire sans nom ou verbe dont il soit le complément. On les appela ; eux, de courir, c'est-à-dire, sous-entendu, ils commencèrent [...] De devant un infinitif et pris absolument comme le précédent, mais servant, dans cette construction, soit de sujet complexe au verbe de la phrase, soit d'annonce de ce qui va suivre [...] Cette tournure est perpétuelle dans le XVIIe siècle » (Littré). - Nous serions suffisantes de la maintenir (IV, 5, 934). Le DMF donne : « Suffisant à/de/pour + inf. » (Article Suffisant). |
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De qui | Il n'y eut bois ny coline, de qui je ne demandasse le nom [...] ny isle [...] ny rocher de qui je ne m'enquisse (III, 3, 71 recto). De qui devrait être remplacé par Dont. « Hors du nominatif », qui « ne se met jamais que pour les personnes » (Vaugelas, p. 118). |
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De quoy | Il luy fist voir les vers [...] de quoy la Princesse demeura fort estonnee (IV, 4, 814).
« Au sujet duquel » (Huguet). Vaugelas lui-même écrit : « ... dequoy que ce soit que l'on parle » (p. 118). |
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Debagager | Écrit aussi Desbagager. Huguet et Furetière ne donnent pas ce verbe. Cotgrave écrit : « To packe. or trusse up his bag and bagage » (Article Desbagager). | 1 |
Debattre | - Je la lui debatte (III, 4, 157 verso). « Contester » (Furetière). - Débattre la blancheur contre le linge (III, 10, 431 recto) pour disputer avec est dans La Curne. - Le cœur lui debat (III, 6, 238 verso). « Faire grand bruit » (La Curne). |
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Débauché | « Qui aime la desbauche. [...] Les desbauchez sont ordinairement libertins. Une femme, ou fille desbauchée, c'est une fille de joye, une courtisane, une garce » (Furetière). | 1 |
Débaucher | Furetière signale que desbauche, « se prend quelquefois en bonne part, d'une petite rejouïssance qui se fait entre honnestes gens ». C'est le cas du verbe débaucher dans la première partie de L'Astrée (I, 12, 381 verso). | 1 |
Débaucher | - Parmy ces desbauches et ces deguisements d'habits (IV, 4, 677). « Déranger » (La Curne). |
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Debiliter | « Rendre foible » (Furetière). | 2 |
Debte | III, 3, 76 verso. Dans certaines instances, ce substantif est féminin en 1619, mais masculin en 1621. Il est aussi parfois masculin dans Huguet. | 3 |
Deça, de là | « Ici, là »
(Huguet). « Preposition qui marque un lieu plus proche de nous qu'un autre qui en est separé par quelques montagnes ou rivieres » (Furetière). « Ils se conservent comme adverbes, quoiqu'ils soient rarement employés » (Brunot, III, p. 378). |
1 |
Déceler | Ne me decelez point (III, 5, 191 recto). « Découvrir une personne qui vouloit être cachée. Ce mot de décéler se dit, mais on trouve qu'il vieillit un peu » (Richelet). | 3 |
Déception | Lors que les deceptions sont descouvertes (III, 10, 412 verso). « Tromperie » (Furetière). | 3 |
Deceu | Trompé. | 1 |
Déceveur | « Trompeur »
(Huguet). • Archaïsme supprimé après l'édition de 1607. |
1 |
Décevoir | « Tromper, abuser » (Huguet). C'est le sens que ce verbe a conservé en anglais mais non en français. | 1 |
Décevoir | Ce jugement [...] qui ne s'est jamais deceu (IV, 2, 191). « Le mot de décevoir est dans la plu-part des bons auteurs, mais il moins usité que tromper (Richelet). |
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Déclaration | Avoir une plus ample declaration (IV, 4, 820). « DECLARATION, signifie aussi tout autre acte par lequel on fait connoistre sa volonté » (Furetière). |
4 |
Déclarer | - « Éclaircir, expliquer »
(Huguet). |
1 |
Déclarer | - « Faire connoistre, apprendre au public sa volonté » (Furetière). | 2 |
Découvert | Une fausseté qui est si découverte (IV, 2, 191). « Lay naked », à nu (Cotgrave). • Voir Descouvir. |
4 |
Décret | « Décision » (Huguet). | 1 |
Décrocher (se) | Lors que se décrochant elle ouvroit son sein (III, 10, 430 recto). « Détacher. [...] Decrocher [...] une juppe accrochée avec une agraffe » (Furetière). | 3 |
Dédale | Voir Dédale dans le Répertoire. Le nom commun ne figure pas dans Huguet alors qu'il se trouve dans Furetière. • Les Amadis décrivent un « labyrinthe de dedale » où Silves de la Selve η ose pénétrer (XIV, ch. 37). |
1 |
Dedans | « Dans » (Huguet). Richelet reprend une Remarque de Vaugelas et explique que dedans n'est une préposition que si une autre préposition le précède (par dedans). |
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Dedans | - Dedans nostre tombeau (IV, 3, 416). | 4 |
Dédire | « S'opposer à la volonté d'un autre. Il ne se dit gueres qu'en negative » (Furetière). | 1 |
Dédire | Je m'en dedirois (IV, 2, 216). Usage désuet parce que le verbe est à l'affirmatif. Voir Desdire. |
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Déduire | « Raconter quelque fait particulier ou histoire par le menu » (Furetière). | 2 |
Defaillir | « Devenir trop faible, insuffisant. Manquer, faire défaut » (Huguet). | 1 |
Defaillir | Peut-estre luy defaudra-t'il la fossette (III, 11, 483 recto). | 3 |
Défaire | « Débarasser, délivrer quelqu'un de ce qui l'embarrasse » (Richelet). | 2 |
Défaut | De « defaillir ». « Se dit aussi des manquements, des besoins » (Furetière). | 1 |
Défaut | Deffaut de la cuirasse (III, 12, 492 recto). « On appelle le defaut de la cuirasse, son extremité. Les gens d'armes étoient obligés de le trouver pour percer leur ennemy qui étoit armé à l'espreuve » (Furetière). | 3 |
Défaut | Le deffaut qu'elle a mis aux forces de nostre corps (IV, 1, 41). « Défaillance » (Huguet). | 4 |
Défaveur | « Disgrace de ceux qui sont mal avec le Prince, ou ses Ministres » (Furetière). Dans L'Astrée, c'est simplement le contraire de faveur. | 2 |
Deffiant | « Craintif, qui n'ose se fier à la fidelité de personne » (Furetière). | 2 |
Déformité | Clorange avec toutes ses déformitez et laideurs (III, 7, 307 recto). « Difformité, laideur » (Huguet). | 3 |
Degast | « Ruine de pays fait par des gens de guerre pour affamer une place, ou l'obliger à payer contribution » (Furetière). | 1 |
Degenerer | « Devenir moindre en valeur, en merite, que ceux qui ont precedé » (Furetière). | 2 |
Degoustement | « Dégoût »
(Huguet). Ce substantif archaïque ne figure qu'en 1607. • Il est remplacé en 1621 par ennui, un mot plus précis. |
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Degoustement | Degoustement revient dans la préface de la troisième partie. | 3 |
Degouter | Écrit aussi Desgoutter. « Tomber goutte à goutte » (Furetière). | 1 |
Degré | « Escalier, montée qui sert à monter & descendre du haut en bas d'un bastiment » (Furetière). | 2 |
Déguisement | À quoy luy pourroit estre utile ce desguisement ? (IV, 3, 425). Champ extrêmement large du substantif : il s'applique à l'ensemble de la conduite du personnage |
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Déguiser | « Mettre quelque chose d'une autre maniere, dans une autre veuë qu'elle n'est en effet » (Furetière). |
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Dehors | Dedans et dehors l'Estat (III, 6, 262 verso). « Dehors, Hors de [...] tant dedans que dehors la France. E. PASQUIER, Recherches, III, 29 » (Huguet). | 3 |
Delà | « Preposition & adverbe de lieu & de temps relatif à deçà, qui marque un éloignement du lieu ou du temps où on est. [...] L'Italie est delà les Monts » (Furetière). | 2 |
Delà | Delà à quelque temps (IV, 2, 283). Delà régit l'accusatif (Richelet). |
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Délacer | Écrit Deslasser. « Oster le lacet ou le ruban qui tient quelque chose lacée ou attachée » (Furetière). | 2 |
Delaisser | « Donner, ceder, quitter, abandonner » (Furetière). | 2 |
Délectable | « Qui réjouït, qui donne du plaisir » (Furetière). « Ce mot signifie qui aporte du plaisir, & ne se dit qu'en des matieres philosophiques. [Il y a trois sortes de biens, l'honnête, le délectable & l'utile. La Cham.] » (Richelet). | 1 |
Délibération | « Signifie aussi l'arresté, la resolution d'une compagnie assemblée, qui examine, ou qui juge une affaire » (Furetière). | 2 |
Délicatesses | Tables chargées de viandes et de délicatesses (III, 10, 449 recto). « Choses délicates. Il ne lui faudra ni table bien servie, ni consommés exquis, ni orges mondés perpétuels, ni les autres délicatesses qu'il faudrait pour une autre femme, MOL. l'Av. II, 6 » (Littré) | 3 |
Délice | « Substantif au féminin quand il est au singulier et au masculin quand il est au pluriel » (Huguet). | 1 |
Délice | III, 12, 507 recto. L'édition de 1621 remplaces les delices de l'édition de 1619 par la delice. Le substantif féminin singulier est archaïque ; il se trouvait déjà dans la description du Roi (I, 3, 63 verso). | 3 |
Délié | La taille si droite et deliée (III, 4, 128 verso). « Très-menu » (Richelet). Godefroy donne « Delier, amenusiser ». | 3 |
Démarcher | « Partir, s'en aller, s'éloigner, s'écarter. Demarcher un pas. Faire un pas » (Huguet). | 1 |
Démérite | « Ce qui est opposé à merite, qui demande punition » (Furetière). | 2 |
Demesler (se) | « DEMESLER, avec le pronom personnel, signifie, Se tirer d'une affaire, d'un combat, s'acquitter d'une commission » (Furetière). | 2 |
Demeure | « Action de séjourner, d'habiter, séjour » (Huguet). | 1 |
Demeurer | - « Tarder à, hésiter à »
(Huguet). |
1 |
Demeurer | - Demeurer à. « Estre un espace de temps à faire quelque chose, à arriver » (Furetière). | 2 |
Demeurer | - Ayant quelque temps demeuré à genoux (III, 2, 30 recto). Furetière conjugue ce verbe avec avoir ou avec être. Littré explique : « Demeurer se conjugue avec l'auxiliaire avoir, quand il marque une action [...], avec l'auxiliaire être, quand il marque un état ». L'auteur de L'Astrée ne suit pas cette règle. Brunot a bien raison de noter que le choix des auxiliaires reste longtemps arbitraire. | 3 |
Démon | - « Dieu inférieur, demi-dieu.
Génie protecteur, bienfaisant »
(Huguet).
« Les Anciens ont appellé ainsi certains Esprits ou Genies qui apparoissent aux hommes, tantost pour leur servir, tantost pour leur nuire » (Furetière). • Honoré d'Urfé parle dans ses Epistres morales de ce bon démon qui toujours l'accompagne (I, 9, p. 74). |
1 |
Démon | - « Se dit aussi des choses qui paroissent épouvantables » (Furetière). | 2 |
Démon | - Quelque demon, je ne sçay si je le dois dire bon ou mauvais (III, 3, 65 verso). - Bon démon (III, 5, 187 verso). - Mauvais démons (III, 9, 388 recto). Unique occurrence de démons néfastes et mis au pluriel. |
3 |
Démon | - Le sainct demon (IV, 4, 858). « Aristote tient qu'il n'y a personne qui ne soit assisté de son démon », explique Nicolas Richelet dans son commentaire des Œuvres de Ronsard (Paris, Barthelemy Macé, 1609, p. 385). |
4 |
Démordre | Le lezard qu'on dit ne demordre jamais (III, 9, 404 recto). « Lâcher ce qu'on tient avec les dents » (Furetière). | 3 |
Demourer | « Demeurer » (Huguet). • L'édition de 1621 le remplace par demeurer. |
2 |
Déni | « Refus » (Furetière). | 2 |
Dénoncer | « Faire sçavoir par un acte ou cri public ce qu'on veut faire connoistre au peuple, aux estrangers. Denoncer la guerre, la paix, la publier » (Furetière). | 2 |
Dénouement | « Desnouement. Action de se dénouer » (Huguet). | 2 |
Denyer | Il ne me le pouvoit dényer (IV, 2, 304). « Ne pas accorder » (Richelet). |
4 |
Département | Le departement des chambres avoit esté fait ainsi (III, 10, 426 verso). « Se dit aussi de quelques endroits d'une maison qu'on assigne à quelqu'un pour y loger » (Furetière). | 3 |
Départir (se) | « Séparer, diviser. Se departir de, d'avec. Se séparer de, s'éloigner de »
(Huguet). Pour Furetière se départir, c'est seulement « Abandonner une pretention, une demande, une opinion ». |
1 |
Dependre | Écrit aussi Despendre. Despendre plus que de coustume (I, 2, 41 recto). « Dépenser » (Huguet). Verbe remplacé par despenser après 1607. Le participe est dependu. Furetière ne connaît ni despendre ni dependre, alors que Richelet précise : « Dépendre. Ce mot pour dire dépenser, est hors d'usage ». • Voir la remarque de Vaugelas sur ce verbe (Glossaire). |
1 |
Dependre | Écrit aussi Despendre. « Dépenser » (Huguet). | 1 |
Depesche | Toutes les depesches sont entre mes mains (III, 12, 537 verso). « Tout message, toute commission qui supposoit de la diligence fut aussi nommée depesche. Ce mot est demeuré en usage en ce sens, pour exprimer les ordres que les princes ou leurs ministres expédient » (La Curne). | 3 |
Depescher | Il depescha incontinent vers le Duc (III, 12, 525 recto). « Se dit des couriers qu'on envoye exprés & en diligence pour porter quelques ordres » (Furetière). | 3 |
Depit | Les dépits qu'une affection mesprisee, fait concevoir (III, 3, 65 verso). La Curne distingue Despit et Dépit, le premier signifiant surtout colère, et le second signifiant mepris. Ici il s'agit bien du Dépit, « Colere qui donne du degoust d'une chose contre laquelle on se fasche » (Furetière). | 3 |
Depit | - Je m'y resolus [...] par dépit de Periandre (IV, 2, 290). Le DMF donne bien « Avoir despit de qqn », mais non par dépit. D'Urfé rapproche les deux formes. « On dit proverbialement, qu'une chose est faite par depit, qu'elle croist par depit, pour dire, qu'elle croist sans qu'on en ait soin » (Furetière) - ce qui ne convient pas du tout au dépit astréen. |
4 |
Deplorable | Deplorable à qui le considere (IV, 5, 933). « Qui merite d'être pleuré » par qui le considère (Furetière). |
4 |
Déportement | « Manière de se comporter, d'agir, action » (Huguet). | 1 |
Déporter | « Quitter, abandonner une entreprise, un dessein » (Furetière). | 2 |
Depuis | - Dès. « Lorsque »
(Huguet). |
1 |
Depuis | - Depuis n'agueres. « Récemment » (Huguet). | 2 |
Depuis | III, 4, 157 recto. « Ensuite » (La Curne). | 3 |
Depuis | IV, 4, 649. Une plage qui depuis les Rois l'ont embellie. Voici une occurrence où depuis garde nécessairement son sens archaïque. | 4 |
Dequoy | « De quelle chose » (Furetière). | 2 |
Dernier | « Se prend aussi quelquefois pour ce qu'il y a de plus grand en chaque genre, soit bon ou mauvais » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). | 2 |
Dérobé | « On appelle escalier derobé, un petit escalier par lequel on se peut eschapper secrettement & à l'insceu des autres » (Furetière). | 2 |
Derrière | Mit au derriere de la montagne (III, 12, 541 verso). Derrière est le contraire de devant, mais au derrière n'est pas dans les dictionnaires. | 3 |
Dés | « Depuis ». Huguet donne la définition et la fait suivre par cette occurrence tirée de L'Astrée (I, 9, 268 recto). | 1 |
Dès icy | Dés icy je ne suis ny ne veux plus estre homme (IV, 2, 292). Huguet donne seulement dès là, mais le DMF donne dès icy, « Dès maintenant ». |
4 |
Dés lors | « Dés ce moment là, dés ce temps-là » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). | 2 |
Dès que | Demeuree de sorte sa servante dés qu'elle l'a veuë (III, 5, 190 verso). « Depuis que ». Huguet | 3 |
Désabuser | « Detromper quelqu'un, luy faire connoistre ses erreurs » (Furetière). | 1 |
Désagréer | « Desplaire, choquer la veuë, ou l'esprit » (Furetière). Ce verbe est remplacé en 1621. | 1 |
Désagréer | Le respect ne vous desagreant point (IV, 1, 20). | 4 |
Desaimer | L'amitié m'apprend à desaimer (III, 1, 9 recto). « Cesser d'aimer » (Huguet). | 3 |
Désappreuver | Ces deux actions doivent estre desappreuvées (III, 7, 328 verso). La forme Appreuver est dans Huguet (Article Approuver) et dans Godefroy. Jamais l'édition de 1621 ne donne la forme moderne. | 3 |
Désastre | « Action nuisible des astres ». Huguet cite ensuite H. Estienne qui signale l'emploi fréquent du substantif : « — Nous avons aussi un mot fort commun, par lequel nous faisons grand honneur aux astres. — Quel mot ? — Desastre, pour dire un inconvenient, un accident, un malheur, une malencontre. — Il me souvient l'avoir ouy dire depuis que je suis de retour. Mais est-il beaucoup en usage ? — Autant qu'aucun autre mot nouveau. Dial. du lang. franç. ital., II, 138 » | 2 |
Désastré | « Qui est sous l'influence d'un mauvais astre, malheureux, infortuné.
Funeste, où se marque l'influence d'astres défavorables »
(Huguet). Furetière ne donne pas cet adjectif, mais seulement Désastreux. La Curne écrit : « Astré, adj. Plein d'astres. - Heureux. - Nom d'une couleur. On trouve astré pour plein d'astres, dans le Dict. d'Oudin. On a dit bien astré pour bien heureux, né sous un astre heureux. "Je ai aussi le moyen de contempler à loysir, et de précognoistre vostre gentille nature, et bien astrée inclination aux choses vertueuses." (Alector, Rom. Epit. de d. p. 3.) On voit mal astrée dans le sens contraire, d'où l'on a fait malotru. Enfin astrée étoit le nom d'une couleur. (Voy. le Dict. Etym. de Mén. au mot Céladon.) » |
1 |
Désastré | - Ce desastré Berger (IV, 3, 513). L'adjectif revient dans chaque partie du roman. Le DMF doute pourtant de l'existence du verbe desastrer. |
4 |
Désastreux | « Malheureux, frappé d'un désastre »
(Huguet). |
1 |
Désastreux | Une plus desastreuse fille (IV, 4, 636). « DESASTREUX. adj. Vieux mot qui signifioit autrefois, infortuné, malheureux » (Furetière). |
4 |
Desaveu | J'en trencheray le des-adveu si court (IV, 1, 16). « Desaveu, est aussi un remede aux engagements où on se trouve par la faute d'un Procureur qui a abusé de son pouvoir » (Furetière). | 4 |
Désavouer | Je ne veux pas desavoüer [...] que je ne craigne la main d'un Dieu (III, 9, 378 recto). « Ne pas avouër, ne pas autoriser » (Richelet). | 3 |
Desbander | « Desbander. Détacher d'une armée. Se desbander de. Se soustraire à » (Huguet). | 1 |
Descendre | « Signifie aussi, Faire une irruption dans un pays avec hostilité » (Furetière). | 2 |
Desceu | Écrit aussi Deceu. Au desceu de : « A l'insu »
(Huguet). Voir aussi Décevoir. « Au desceu ne vieillit que tout à fait à la fin de notre période » (Brunot, III, p. 378). |
1 |
Descharger | S'en venoit par derriere luy deschargeant un grand coup sur la teste (III, 12, 493 verso). « Frapper avec quelque chose de pesant » (Furetière). | 3 |
Descharner | « Oster la chair de dessus les os » (Furetière). | 1 |
Deschirer | Eschevelees et deschirees par de si grandes violences (III, 12, 544 recto). « Mutiler » (Huguet, Article Descirer). « Perdre, ruiner, desoler » (Richelet). | 3 |
Descouvrir | -
« Signifie aussi, Montrer une chose qu'on doit cacher » (Furetière). - « Se dit [...] de ce qu'on apperçoit de loin » (Furetière). |
2 |
Descrier | Il est descrié dans la Cour (IV, 4, 757). « On dit proverbialement, qu'un homme est decrié comme la vieille monnoye, pour dire, qu'il est perdu de reputation, qu'il n'a ni credit ni estime dans le monde » (Furetière). |
4 |
Desdaigner | Il n'y a pas une de ces belles qui ne desdaigne de voir en toy une si grande imperfection (III, 5, 208 recto). « Être mécontent de » (Huguet). | 3 |
Desdire | « Rétracter. Contredire » (Huguet). Furetière ajoute : « Il ne se dit gueres qu'en negative ». D'Urfé utilise le verbe au négatif et à l'affirmatif. | 1 |
Désengager | Nous y fismes de si grands efforts, qu'enfin le Roy fut desengagé (III, 12, 545 recto). « Dégager, délivrer » (Huguet). | 3 |
Desennuyer | « Chasser l'ennuy, empêcher qu'on ne trouve le temps trop long, par quelque divertissement ou occupation » (Furetière). Voir Ennuyer. | 1 |
Désert | Huguet ne définit que l'adjectif. Furetière donne le substantif et ajoute : « On le dit en contresens d'un homme qui aimant la solitude, a fait bastir quelque jolie maison hors des grands chemins, & éloignée du commerce du monde, pour s'y retirer. Ainsi on appelle la grande Chartreuse, un beau desert ». D'Urfé utilise le substantif pour dire un lieu peu habité (I, 7, 212 verso). | 1 |
Désespérer | « Desesperé. Qu'on n'espère pas voir se corriger » (Huguet). | 1 |
Désespérer | Une si desesperee réponce (IV, 3, 615). « Désespéré, pris pour le contraire d'espéré, a signifié inattendu, imprévu » (La Curne). « Par métonymie : Qui est propre à créer le désespoir » (DMF). |
4 |
Desgenerer | Écrit aussi Degenerer. « Être inférieur à [son père, ses ancêtres] » (Huguet). | 1 |
Desgoutter | Écrit aussi Degouter. « Tomber goutte à goutte » (Furetière). | 1 |
Deshabiter | Une escuyerie deshabitee qui estoit là aupres (III, 8, 340 recto). « Abandonner une maison, un pays où on habitoit » (Furetière). | 3 |
Desiderer | « Désirer » (Huguet). | 2 |
Designer | Écrit aussi Desseigner. « Desseigner. Avoir le dessein, faire le plan de »
(Huguet). - Notons que Richelet, en 1680, s'oppose encore à la distinction de dessein et dessin. |
1 |
Desiller | Celuy qui m'a desillé les yeux (III, 4, 148 verso). Huguet donne dessiller et non desiller. Desiller est dans Godefroy. Furetière donne deciller et dessiller : « Detromper ». | 3 |
Désirer de | - Richelet donne cet exemple : « Il desiroit de combattre avec sa cavallerie ». - Huguet donne desirer à et non désirer de. |
2 |
Désireux | Il se monstra encore plus desireux de sa santé (III, 4, 123 recto). « Ce mot se trouve dans quelques bons auteurs, mais il vieillit, et n'est presque point en usage aujourd'hui. Il signifie qui a désir » (Richelet). | 3 |
Desja | « De-ja, adv. Déjà, dès à présent » (La Curne). | 2 |
Deslié | « Oster le lien, ou deffaire le nœud de quelque chose liée ou noüée » (Furetière). | 1 |
Deslors | Deslors [...] je fis dessein (IV, 4, 749). « Dès ce temps là » (Richelet). |
4 |
Desmarcher | « Marcher. Partir, s'en aller, s'éloigner, s'écarter » (Huguet). | 1 |
Desnuer | Nous voyant mesme desnuees de tant de Chevaliers (III, 12, 549 recto). Furetière donne « Les veuves, les orphelins sont denuez d'amis » (Article Dénuer). | 3 |
Desobliger | - « Dégager, libérer »
(Huguet). |
1 |
Desobliger | - « Faire quelque desplaisir à quelqu'un, quelque incivilité, luy rendre de mauvais offices » (Furetière). | 2 |
Désordre | Jamais l'on n'a veu un desordre si grand en une maison (III, 12, 544 recto). « Dégât » (Richelet). | 3 |
Désormais | « A l'avenir » (Furetière). | 2 |
Despeche | « Envoi » (Huguet). | 1 |
Despecher | - « Faire quelque chose à la haste, en diligence » (Furetière). Le verbe n'est pas pronominal. |
1 |
Despecher | - « Délivrer, dégager, aider à se dégager [d'une difficulté] » (Huguet). | 2 |
Despendre | Écrit aussi Dependre. « Dépenser » (Huguet). • Verbe remplacé après 1607 dans la première partie. |
1 |
Despendre | Mais qu'on retrouve dans la deuxième (II, 5, 310) et la troisième partie (III, 7, 269 verso). | 2 |
Despit (en) | « En depit des gens, pour dire, Malgré toutes sortes d'obstacles » (Furetière). | 1 |
Despiter | Au mesme temps qu'il despitoit le plus, et contre l'un et contre l'autre (III, 6, 219 recto). Huguet donne « Maudire », mais sans le faire suivre par la préposition contre. Furetière donne à se dépiter son sens moderne et le fait suivre par contre. Le despiter archaïque figure dans Le Sireine : « Chacun despite son sejour » (p. 106). | 3 |
Desplaisir | Elle essayera de luy rendre du desplaisir (IV, 4, 734). « Douleur, affliction » (Huguet). Ce mot est plus faible dans Furetière : « Chagrin, tristesse que l'on conçoit d'une chose qui choque, qui deplaist ». Dans cette instance - où il s'agit de Clotilde et de Gondebaud -, desplaisir garde son sens archaïque. Car, quelques années plus tard, la jeune femme va pousser les Francs à attaquer les Burgondes pour venger l'assassinat de son père (Fauchet, p. 126). |
4 |
Desployer | Sans les desployer et les lire (III, 9, 376 verso). « Desplier » (Furetière). | 3 |
Despouille | « Signifie aussi, Butin, ce qu'on prend sur les ennemis » (Furetière). |
2 |
Despouiller | Quand on le dépouïllera (IV, 2, 162). « DESPOUILLER. v. act. Oster les habits » (Furetière). |
4 |
Desprendre | « Se detacher de quelque chose où on étoit engagé ou embarrassé » (Furetière). | 2 |
Desrobé | « On appelle escalier derobé, un petit escalier par lequel on se peut eschapper secrettement & à l'insceu des autres » (Furetière). | 1 |
Desseigner | Voir Designer. « Faire le plan de » (Huguet). |
1 |
Dessein | Il avoit tous ses desseins à me rendre malheureuse (IV, 4, 660). « Avoir dessein à. viser à » (Huguet). |
4 |
Dessus | Qui ne pouvoit rien porter dessus le cœur contre personne (III, 4, 133 verso). « Sur » (Huguet). | 3 |
Destin | « Dessein » (Huguet). | 2 |
Destin | S'il faut par destin que la pauvrette m'aime (III, 1, 22 recto). « Disposition ou enchaisnement de causes secondes ordonné par la Providence, qui emporte une necessité de l'évenement. C'est ce que les Payens appelloient fatalité, dont ils faisoient une puissance qui étoit même au dessus de leurs Dieux fabuleux » (Furetière). | 3 |
Destinée | « Décision, arrêt » (Huguet). | 1 |
Destinée | Les promesses en sont faites par les destinees (III, 3, 102 verso). « Le Destin veut, et ce qu'il veut est notre destinée. L'un désigne plutôt la cause, et l'autre l'effet » (Guizot). | 3 |
Destiner | Cet extreme bien fut destiné [...] d'estre mien (IV, 2, 277). « Destiner de » pour destiner à est dans Huguet. |
4 |
Destordre | « Tordre, détourner, détordre » (Huguet). | 1 |
Détourner | « Divertir, empêcher de s'appliquer à quelque chose » (Furetière). | 2 |
Détourner | Se destournant les mains (III, 12, 496 verso). « Donner à une chose un mouvement circulaire contraire à celuy qu'on luy avoit donné » (Furetière). Nous dirions se tordre les mains. | 3 |
Détrancher | « Couper » (Huguet). | 1 |
Détroit | Écrit aussi Destroit. - « Passage pénible. Situation difficile, embarrassante » (Huguet). |
1 |
Détroit | - « Lieu serré où on passe difficilement & avec danger. On le dit sur la mer, sur les rivieres, & en pays de montagnes » (Furetière). | 2 |
Détrousser | Je detrousseray ces boüillons et ces plis (III, 11, 467 recto). « Ce mot se dit en parlant de jupes, de robes et aures habits de femmes. Défaire une chose troussée » (Richelet). | 3 |
Deu | Le deu de la vacation (III, 6, 231 recto). « S. m. signifie la même chose que le devoir » (Furetière). | 3 |
Deüil | « Colère » (Huguet). | 1 |
Deult | Celui qui gemit, et se deult de l'aigreur des coups (III, 3, 60 verso) | 3 |
Deulx, deult | Verbe (Se) douloir au présent de l'indicatif. « S'affliger de, se plaindre de » (Huguet). Verbe conjugué dans Maupas : Je deuls, je doulu, j'ay doulu, douloir, deulant, dueillant (p. 238). |
1 |
Deusse | - Je n'ay peu imaginer qu'elle deust entrer (IV, 3, 557). Devoir à l'imparfait du subjonctif peut signifier pouvoir. - Imaginer qu'il ne deust point venir (IV, 4, 884). « Devoir étoit employé pour désigner le futur » (La Curne). |
4 |
Deusse (deust, deussent, deussiez) | Verbe Devoir à l'imparfait du subjonctif. On dirait aujourd'hui je dusse, tu dusses, il dût, nous dussions, vous dussiez, ils dussent. L'imparfait du subjonctif peut être mis pour le conditionnel. |
1 |
Devancier | « Celuy ou celle qui en a precedé un autre dans un employ, une charge, une dignité » (Furetière). | 1 |
Devant | « Avant » (Huguet). | 2 |
Devant | - Au devant du lict (III, 10, 435 verso). « En avant » (Huguet). | 3 |
Devant | - Elle s'en alla devant (IV, 3, 413). « Devant, adv. et prépos » (La Curne). | 4 |
Devenir | Voyez ce qu'il devient, et je m'asseure que vous trouverez qu'il va ailleurs (III, 4, 149 recto). « DEVENIR, mis absolument, signifie, Faire quelque chose » (Furetière). | 3 |
Devineresse | Féminin de Devin. Pour Huguet le féminin de Devineur est Divineresse, mais Furetière donne bien Devineresse. | 1 |
Devineur | Penses-tu que je sois un devineur ? (III, 2, 34 verso). « C'est la même chose que Devin » (Furetière). | 3 |
Devineuse | Féminin de Devineur. « DEVINEUR, DEVINERESSE. C'est la même chose que Devin. Devin est plus usité au masculin, & Devineresse au feminin » (Furetière). • Ce néologisme d'Honoré d'Urfé figure dans la première partie de L'Astrée en 1607 et en 1621. Une seule fois, en 1621, il est remplacé par devineresse (I, 10, 310 verso). |
1 |
Devinsse | Verbe Devenir à l'imparfait du subjonctif. | 1 |
Devis | « Conversation, entretien, propos » (Huguet). | 1 |
Devise | « Une embleme qui consiste en la representation de quelque corps naturel, & en quelque mot qui l'applique en un sens figuré à l'avantage de quelqu'un. Le tableau s'appelle le corps, & le mot l'ame de la devise » (Furetière). | 2 |
Deviser | Deviser des remerciemens (III, 7, 306 recto). « Concevoir, composer » (Huguet). Le verbe deviser est remplacé par user à la forme négative en 1621. | 3 |
Devoir | Vous ne pensiez pas qu'il y eust personne [...] qui deust remarquer vos actions (IV, 2, 180). Le verbe devoir « indique seulement la probabilité, la vraisemblance » (DMF). |
4 |
Dévoreur | « Celui qui dévore » (Huguet). | 1 |
Dévotion | « On dit aussi, qu'on attend quelqu'un en bonne devotion, pour dire, qu'on est disposé à le bien recevoir, à se bien réjouïr avec luy » (Furetière). | 2 |
Dextrement | Avançant dextrement l'execution (IV, 1, 7). « D'une maniere adroite » (Furetière). | 4 |
Diamant | « Le mot diamant s'emploie pour exprimer l'idée de dureté et de solidité, pour désigner ce qui ne peut être brisé » (Huguet). Huguet cite Étienne Pasquier qui utilise une image qu'on trouve aussi dans L'Astrée (I, 2, 45 recto) : « Ayant atteint au sommet de la fortune, elle eust tourné sa roue d'autre sens, n'estant (comme il est à presumer) attachée avec cloux de diamans. E. PASQUIER, Pour-parler d'Alexandre (I, 1062) ». | 1 |
Die (dient) | Quelques-uns le dient bien ainsi (III, 5, 200 verso). Verbe Dire au présent de l'indicatif. Vaugelas émet des réserves sur die / dise : « Quoy qu'ils dient, au pluriel ne semble pas si bon à plusieurs que quoy qu'ils disent, je voudrais user indifferemment de l'un et de l'autre » (p. 349). Dans leurs commentaires des Remarques, les auteurs reprochent à Vaugelas d'employer lui-même die pour dise (Vaugelas, II, p. 320) |
3 |
Diffamé | - « Déshonoré.
Méprisé »
(Huguet). |
1 |
Diffamé | - « Signifie aussi, Salir, gaster, defigurer. Il a renversé cette sauce sur mon habit, il l'a tout diffamé. Il luy a donné du taillant de son épée, & luy a tout diffamé le visage. En ce sens il est bas » (Furetière). - « Maltraiter, blesser, meurtrir, endommager » (Huguet). |
2 |
Différent à | « Différent de » (Huguet). | 2 |
Digérer | « Souffrir patiemment quelque perte, injure, ou affronts, ou autres accidents de la fortune » (Furetière). | 2 |
Dilayement | Action de différer. « Délai, retard » (Huguet). | 1 |
Dilayer | « Différer, retarder » (Huguet). « Differer, fuir, chicaner, user de remises » (Furetière). | 1 |
Diligent (diligence) | Le Peintre fut si diligent à satisfaire au desir de ce jeune Prince (III, 12, 517 verso). « Qui fait bien son devoir & promptement » (Furetière). | 3 |
Diligenter | « Travailler avec diligence. Il se dit d'ordinaire avec le pronom personnel » (Furetière). | 2 |
Diminuer | « To impaire », détériorer (Cotgrave). | 2 |
Dire | Trouver à dire. « Sert aussi pour exprimer plusieurs deffauts & manquements tant dans les personnes que dans les choses » (Furetière). | 1 |
Dire | - Me delivrer de ce mal que vous dites (III, 1, 25 verso).
« Call », appeler (Cotgrave). - En vostre langage flatterie est à dire verité (III, 7, 281 recto). À dire annonce une différence ou un manque. Mais ici ce qui est à dire signifie ce qui voudrait dire. Huguet donne : « Valoir autant à dire. Vouloir dire, signifier ». - Disons un peu [...] quelle rançon voulez vous (III, 7, 295 recto). « Dire. Demander » (Huguet). - Ce Tautates Amour que Silvandre lui avoit dit (III, 11, 487 recto). « DIRE, signifie encore simplement, Expliquer » (Furetière). |
3 |
Dire | - C'est la crainte qui luy a fait dire (IV, 1, 9). Dire s'utilise absolument (sans complément d'objet) pour signifier parler. Le DMF donne quelques exemples. - Veux tu dire (IV, 1, 134). « DIRE, signifie quelquefois, Juger » (Furetière). - Gaigner celle que je dis (IV, 4, 675). « Dire de qqn/de qqc : parler de qqn ou de qqc » (DMF). - Ce bon vieillard me dit ainsi (IV, 4, 912). « Dire ainsi. Tenir de tels propos » (DMF). - Dittes donc avec moy, Madame, si ... (IV, 4, 747). Dire introduit « une interr[ogation] indir[ecte] totale » (DMF). |
4 |
Dire (subs.) | Sans y mettre autre difference, que le taire, ou le dire (III, 5, 179 recto). « DIRE. s. m. Le discours, le témoignage de quelqu'un » (Furetière). | 3 |
Discerner | « Connoistre, juger exactement la verité, la bonté de quelque chose » (Furetière). | 2 |
Discoureur | « Qui parle beaucoup & sans raisonnement, ou sans verité. Il ne se prend qu'en mauvaise part » (Furetière). | 2 |
Discours | -
« Exposé, traité, récit » (Huguet). - « Expression faite de vive voix de ses pensées sur quelques points, sur quelques matieres qu'on veut faire entendre à plusieurs personnes » (Furetière). - Discours interrompus. « Les conversations des gens du commun ne sont que des discours frivoles, des discours interrompus & à perte de veuë » (Furetière). |
2 |
Discours | - De peur qu'il n'entendist leur discours (III, 1, 13 verso). « Propos » (Huguet). - Je vous ay fait ce discours (III, 4, 155 recto). Récit. Comme le signale Littré, dans le style élevé, discours remplace récit (« On sème de sa mort d'incroyables discours », Racine, Phèdre, II, 1). C'est le cas dans L'Astrée, où récit apparaît seulement comme complément du verbe faire (II, 6, 412 ; II, 12, 872 ; III, 3, 102 verso ; III, 7, 311 verso). - Elles vouloient continuer leur discours (III, 11, 480 verso). Conversation. - Discours d'amour (III, 5, 215 verso), de courtoisie (III, 6, 261 recto), de raison (III, 5, 203 verso), de civilité (III, 11, 477 recto). Cette construction où un substantif remplace un adjectif séduira les précieuses (Lathuillère, p. 105). |
3 |
Discours | Leurs discours eussent duré davantage (IV, 2, 225). Il s'agit d'un échange de compliments. |
4 |
Discourtoisie | « Incivilité » (Huguet). | 1 |
Discret | - « Qui est sage, qui agit modestement en toutes choses » (Furetière). |
1 |
Discret | - « Discrètement. Prudemment » (Furetière). | 2 |
Discrétion | « Action de discerner, discernement » (Huguet). C'est plutôt l'explication de Furetière qui convient (I, 6, 162 verso) : « Prudence, modestie qui sert à conduire nos actions et nos paroles ». | 1 |
Discrétion | - Ils sont prisonniers à discretion (III, 3, 115 recto). « On dit en termes de Guerre, qu'une place se rend à discretion, pour dire, à la mercy du vainqueur, par la confiance qu'on a qu'il usera bien de sa victoire » (Furetière). - Sousmise à la discretion de cét insolent (III, 12, 549 verso). « Discretion. Possession » (Huguet). L'explication de Huguet convient mieux ici. |
3 |
Discrétion | - Perdre à dessein des discretions (IV, 4, 777). « Au jeu on appelle discretion, ce qu'on laisse à la volonté du perdant. C'est un moyen de faire un present desguisé à une femme, de joüer contre elle une discretion » (Furetière). |
4 |
Disner | « Prendre son repas vers le milieu du jour » (Furetière). C'est le sens que le substantif et le verbe ont conservé au Québec, en Belgique et en Suisse, mais non en France. | 1 |
Dispenser | « Dispenser à. Autoriser » (Huguet). | 1 |
Dispos | - Il estoit dispos et qu'il dansoit fort bien (IV, 4, 679). « Qui est agile, leger, qui se porte bien » (Furetière). - Le Cerf dispost (IV, 4, 714). Huguet donne dispost. |
4 |
Disposer | « Mettre les choses dans un rang, dans un ordre, dans une situation convenable. Dieu en creant le monde a disposé toutes choses dans cet ordre admirable où nous les voyons » (Furetière). |
2 |
Disposer | Il ne s'y disposera jamais (IV, 4, 869). « DISPOSER, signifie aussi, Se preparer, se mettre en devoir de faire quelque chose » (Furetière). |
4 |
Disposition | La bonne mine et gentille disposition du Berger (III, 2, 36 verso). « Se dit aussi du genie & de l'inclination » (Furetière). | 3 |
Disputer | « Discuter, disserter » (Huguet). « Contester, se battre pour acquerir, ou pour maintenir quelque chose » (Furetière). | 1 |
Disputer | Eussent dispute (III, 10, 410 recto). La leçon de 1621, « eussent dispute », est plus correcte que celle de 1619, « eussent disputé ». Avoir dispute est dans Furetière. Avoir disputé demande un complément. | 3 |
Disse(ent) | Verbe Dire à l'imparfait du subjonctif. | 1 |
Dissimuler | « Simuler, feindre »
(Huguet).
« Dissimulé. Qui sert à déguiser.
Habit dissimulé. Déguisement »
(Huguet). Furetière ne donne pas ce sens au verbe, mais il fait de dissimulation un synonyme de déguisement (Article Dissimulation). - Un mariage dissimulé (I, 6, 159 verso) est fait avec l'intention de dissimuler, c'est un faux mariage. - Un berger dissimulé (I, 4, 99 verso) est hypocrite. - Des plaintes dissimulées (I, 4, 99 verso) sont fausses. - Le dissimulé Filandre (I, 6, 186 verso), le faux Filandre, c'est Callirée travestie. |
1 |
Dissimuler | - Une ame si dissimulee et si feinte (IV, 1, 132). « Celle qui dissimule » (Richelet). |
4 |
Dissiper | « Détruire quelque chose en l'écartant & la reduisant à rien » (Furetière). | 2 |
Distraire | Je me pouvois distraire des hommes (III, 3, 104 recto). « Séparer, écarter. Détourner » (Huguet). | 3 |
Distribuer | La ville fut distribuée en quartier (III, 7, 330 verso). « Diviser quelque chose en plusieurs parties pour les placer en un ordre convenable » (Furetière). | 3 |
Divertir | « Detourner quelqu'un, l'empêcher de continuer son dessein, son entreprise, son travail » (Furetière). | 2 |
Divertir | - Divertir en (III, 6, 230 verso). Changer en. Les dictionnaires donnent seulement « Se divertir en qqc. Se détourner en, changer en » (DMF). | 3 |
Divertir | - Ils n'ont point de repos qu'ils ne l'ayent entierement divertie (IV, 4, 683). « Écarter, éloigner, empêcher » (Huguet). |
4 |
Divertissement | Quand je me souviens de son divertissement, j'en accuse le deffaut general de tous les hommes (IV, 2, 240). « Ce qui détourne, diversion » (Huguet). Il s'agit de l'inconstance. C'etait aussi le cas dans la première partie (I, 7, 205 verso). Ce substantif ne figure pas dans la deuxième partie, mais revient six fois dans la troisième avec son sens moderne : « Réjouïssance, plaisir, recreation » (Furetière). • Sens moderne et sens archaïque cohabitent dans L'Astrée. |
4 |
Diviser à | « Distribuer » (La Curne). | 2 |
Divorce | Voicy le commencement d'un grand divorce (III, 9, 379 recto). « Séparation, division » (Huguet). | 3 |
Divulguer | « Publier une chose, la dire à plusieurs personnes » (Furetière). Il ne s'agit pas nécessairement d'un secret. | 1 |
Doctrine | « Sçavoir, érudition, ce qu'on a appris en lisant, ou voyant le monde » (Furetière). | 2 |
Dom | Dom Chevalier (III, 3, 91 verso). « Titre d'honneur emprunté de l'Espagnol, qui signifie Sieur ou Seigneur » (Furetière). | 3 |
Domestique (subst.) | « Officiers, valets à gages d'un Maistre » (Furetière). | 2 |
Dominateur | Gondebaud se dit dominateur des Alpes (III, 8, 352 recto). « DOMINATEUR. s. m. Qui domine. On a appellé Alexandre le Dominateur de toute l'Asie » (Furetière). | 3 |
Domination | La Domination est un lieu si glissant (III, 12, 508 recto). « Se dit aussi de la maniere du gouvernement » (Furetière). | 3 |
Dommage | « Perte, ruine. [...] Cela va à mon dommage, me cause de la perte » (Furetière). | 2 |
Doncques | Doncques Dorinde sera possedee par un autre (IV, 2, 328). « DONC, Doncques. [...] se met quelquefois absolument au commencement d'une periode, & se prononce avec un ton interrogatif » (Furetière). |
4 |
Donner | - Il donna en cette ville (III, 7, 330 recto). Donner au deffaut de la cuirasse (III, 12, 492 recto). « DONNER, absolument c'est, Commencer le combat, aller à l'assaut » (Furetière). - Donner dans l'eau (III, 6, 235 verso). Entrer dans l'eau. Donner dans, selon Lathuillère, serait nouveau (p. 505). - Donner d'un livre (III, 2, 29 verso). Donner un coup avec un livre. |
3 |
Donner conseil | Furetière donne seulement « prendre conseil, porter conseil ». Mais Huguet cite : « Doncques je vous donray conseil bon et fidelle. BAÏF, Poemes, L. II (II, 106) ». | 2 |
Donner dans la vue | Elles me donnerent de sorte dans la veuë (III, 7, 289 recto). « Donner dans les yeux ou dans la veuë, i. "donner de l'amour ou du desir" » (Oudin). | 3 |
Donner dedans, dans | Pensant eviter l'embusche, laissent leur droit chemin pour donner dedans (III, 8, 351 recto). « To breake in upon, rush among the thickest » (Cotgrave). | 3 |
Donner garde (se) | Prendre garde. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. « Se donner de garde, c'est à dire, Agir avec circonspection » (Furetière). | 2 |
Donner les chiens | « Donner les chiens, c'est à dire, Lascher la meute aprés la beste » (Furetière). | 2 |
Donner ordre à | - Donner ordre à toutes les choses necessaires (III, 5, 209 recto). « On dit aussi, Donner ordre au ménage, pour dire, Prendre garde que tout aille bien dans la maison » (Furetière). - Donner ordre à quelques affaires (III, 4, 127 verso ). |
3 |
Donner part | Nous donner part en vos passe-temps (III, 9, 390 recto). « Donner connoissance de quelque affaire, luy en donner part, luy en descouvrir le secret » (Furetière). | 3 |
Donner pour | Je le vous donne, Madame, pour le plus accomply Chevalier (III, 11, 453 verso). « Faire passer pour » (Littré). Ici, donner pour signifie simplement considérer comme. | 3 |
Dont | - « A cause de quoi, par suite de quoi » (Huguet). - « Ce dont » (Huguet). |
2 |
Dont | - La franchise dont ce jeune Chevalier parloit (III, 3, 117 verso). Avec lequel ou laquelle. « Ce mot se met au lieu du génitif et de l'ablatif singulier et pluriel du pronom lequel » (Richelet). |
3 |
Dont | - Je cherchay [...] ce qu'il y avoit de meilleur [...], dont je fis une petite ceinture (IV, 4, 875). « De quoi » (Huguet). |
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D'or en | Écrit aussi D'ores en là « Désormais ». D'ores en avant « Dorénavant »
(Huguet). Écrit « D'oresnavant » en 1621. |
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Dor'enavant | Dor'enavant estimez-vous le plus heureux Berger (IV, 3, 620). Cette graphie est dans Huguet. |
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Dorrer | Donner. Ni Huguet ni Furetière ne mentionnent ce verbe. Il est utilisé par Maupas (p. 214) et condamné par Vaugelas (p. 119). | 1 |
Dorures | « Ce qui est couvert ou enrichi d'or. [...] on dit qu'une personne a bien de la dorure, quand elle a des habits chargez de passements ou de broderies d'or ou d'argent, des anneaux, des croix, des agraffes, des boutons d'or, ou d'argent, ou de pierreries » (Furetière). | 2 |
Dot | Substantif masculin dans Huguet mais féminin dans Furetière. Il est au masculin dans le roman (II, 12, 814). | 2 |
Double (au) | « On dit aussi adverbialement, qu'un homme payera au double, qu'on luy rendra au double quelque chose, pour dire, avec usure & bien au delà de ce qu'il a presté » (Furetière). | 2 |
Doucement | Vous n'avez toutes pris cette condition que pour vivre plus doucement et sans contrainte (I, Autheur a la Bergere Astrée). L'adverbe ici signifie « Sans éclat, à la sourdine & delicatement » (Furetière). |
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Doucement | Une ame plus abbaissee et qui veüille vivre plus doucement (IV, 2, 231). Ce type d'âme n'a pas le « courage grand et relevé », précise la narratrice, dans le même souffle. |
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Douloir | « Faire mal, faire souffrir, affliger [...] Femme se plaint, femme se deult, et femme rit, quand elle veut. Proverbe, dans LARIVEY, les Escolliers, IV, 1 » (Huguet). |
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Douloir | « Vieux mot qui signifioit autrefois se plaindre. Les Chevaliers d'Amadis se douloient moult piteusement » (Furetière). | 2 |
Douloir | Jetter quelque souspir, non pas pour se douloir, mais seulement pour tesmoignage que l'on le ressent (III, 6, 233 verso). Conjugaison donnée par Maupas : « Je Deuls, je doulu, j'ay doulu, Douloir, deulant et dueillant, Dueilleray. Il est plus usité en reciproque. Je me deuls, etc. Item impersonnel, il deult, et il me deult, etc. » (pp. 238-239). |
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Doute | « Doute » est toujours au masculin en 1607 ; mais quatre fois au féminin en 1621 et 1 fois au masculin en 1621. • Après avoir examiné les quatre premières parties de L'Astrée dans l'édition de Vaganay, Mme Ayres-Bennett remarque que, pour le mot doute, « les attestations au féminin sont environ quatre fois plus nombreuses qu'au masculin » (p. 267). |
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Doute | Dans la deuxième partie, doute est féminin en 1610 comme en 1621, sauf dans une instance (II, 3, 139). • Hésitation sur le genre, note Huguet. Ce substantif qui est masculin ou féminin dans Huguet reste toujours masculin dans Furetière. Vaugelas écrit : « Doute, qui estoit il y a quinze ou vint ans de ce nombre [mots hermaphrodites] [...] n'est plus aujourd'huy que masculin » (p. 299-300). |
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Doute | - Vous estiez en ceste doute (III, 3, 106 verso). Doute reste généralment au féminin en 1619 et en 1621. Il arrive une seule fois que le doute de l'édition de 1619 devienne la doute en 1621 (III, 11, 488 verso). En revanche, la graphie du mot (avec ou sans b) change souvent d'une édition à l'autre (III, 9, 375 verso). • « Chez d'Urfé, le féminin [de doute] était constant », affirme Brunot (II, 410). Malherbe aussi met doute au féminin, « au sens d'hésitation et de crainte », note son éditeur, Antoine Adam (p. 787). |
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Doute | Le nom et ses dérivés reviennent 86 fois ; ils présentent la graphie archaïque 21 fois.
Le substantif, quand son genre est désigné, est toujours au féminin : - Dépoüillez-vous de cette doute (IV, 1, 20) - Les doutes que je vous ay dites (IV, 1, 27) - La doute où elle estoit (IV, 1, 114) - Vostre premiere doubte (IV, 2, 213). - Cette doubte (IV, 4, 672). - Cette doute (IV, 4, 816). - Cette doute (IV, 5, 929). |
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Douter (se) | « Se défier de, suspecter » (Huguet). | 2 |
Douteux | « Qui a un doute. Incertain, irrésolu, hésitant, inquiet » (Huguet). | 1 |
Doux | - Vous avez une ame douce, et qui reçoit fort bien les enseignemens qu'on luy donne (III, 3, 91 verso). « DOUX, se dit figurément en choses spirituelles & morales. On dit qu'un homme est doux, qu'il a la conversation douce, l'humeur douce, que c'est un esprit doux, pour dire, qu'il est paisible, civil, complaisant, traitable ; qu'il mene une vie douce, fort tranquille ; qu'il a un doux maintien, pour dire, modeste ; un doux propos, pour dire, agreable » (Furetière). - Ma douce mere (III, 12, 539 verso). « Kind, courteous, loving » (Cotgrave). |
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Dresser | « Se dit figurément en Morale, & signifie, Instruire & disposer à faire quelque chose » (Furetière). | 1 |
Dresser | « Dresser un lit, une chambre, dresser du linge, dresser un habit, dresser la table, dresser le fruit, pour dire, les preparer & disposer dans une propreté convenable » (Furetière). | 3 |
Droit | Que le commun droit des gens me soit maintenu (IV, 2, 341). « DROIT COMMUN, est le droit ordinaire & fondé sur les maximes generales, qui est opposé aux privileges qui en font exception » (Furetière). |
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Droit (au) | « Vis-à-vis, auprès » (La Curne). | 1 |
Druide | Écrit aussi Druyde. « Homme vieux & experimenté qui a veu le monde. C'est un vieux Druide, il nous pourra donner de bonnes instructions. Ce mot vient de ce que les Druides étoient autrefois les Sçavants, les Prestres & les Sacrificateurs chez les Gaulois. Ils étoient aussi les Philosophes, les Mathematiciens, les Jurisconsultes, les Orateurs, les Astrologues, les Medecins & les Theologiens du pays. Pline croit que ce nom leur est venu de drys, qui signifie un chesne, parce que leur principale superstition étoit d'aller coupper le guy de chesne avec grande ceremonie, dont ils faisoient ensuite un remede à tous maux. Mais Menage croit que ce mot vient de drus, qui en vieux langage Britannique signifie Esprit, Demon, Magicien. Borel le derive de dry, mot Saxon qui signifie Magicien ; ou plustost de dru, vieux mot Breton qui signifie un chesne, d'où, à ce qu'il croit, le mot Grec drys est derivé » (Furetière). • Voir aussi Guy. • Dans l'édition anonyme de 1607, les druides doivent leur nom à la ville de Dreux, renseignement supprimé dans l'édition de 1621 (I, 2, 30 recto). • Dans la deuxième partie de L'Astrée, les druides astréens se rattachent à Druys (II, 8, 493). • Les religieux de L'Astrée appartiennent à la culture celte alors que certaines religieuses, dites Vestales, appartiennent à la culture romaine. • Tibère (42 av. J.-C. - 37 ap. J.-C.) et Claude (10 av. J.-C. - 54 ap. J.-C.) ont promulgué des édits contre les druides. • Les textes anciens qui traitent des druides sont réunis dans ce site (30 septembre 2010). Le druidisme resurgit. « Le 21 juin 1717, quatre Loges Maçonniques se réunissent à Londres et fondent la Grande Loge de Londres. Le 21 septembre de la même année l'une de ces quatre Loges fonde le Druid Order ». Au début du XXe siècle, le druidisme compte plus de deux millions d'initiés (Voir ce site, 15 août 2017). |
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Druide | - Honoré d'Urfé suit généralement de près les informations données par Claude Fauchet. Il omet pourtant les sacrifices humains que Fauchet (comme César et Pline) attribue aux druides, « pensans que la vie d'un homme ne se peut racheter si la vie d'un autre n'estoit rendue, afin d'appaiser les Dieux : mesmes ils avoient de tels sacrifices ordonnez pour le public » (f° 5 verso). - La Mure écrit : « Les Gaulois pour Docteurs et Maîtres des Arts et Sciences ont leurs Druides qui s'attachent particulierment à former et instruice [sic] ceux de la plus haute noblesse » (I, p. 85). - Pline (XXX, 13) affirme que c'est l'empereur Tibère qui a supprimé les druides, « cette engeance de prophètes et de médecins ». - La deuxième partie introduit une Druyde (II, 8, 493). |
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Druide | - Dans la troisième partie, on rencontre souvent les Vierges druides (III, 2, 51 verso). - La fonction professorale des druides est soulignée (III, 3, 90 recto ; III, 4, 125 recto par exemple), ainsi que leur rôle de conseilleur (III, 2, 56 verso). Ils enseignent la métempsychose (III, 12, 516 verso). - Un druide médecin reste anonyme malgré l'importance de son intervention (III, 6, 238 verso). |
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Druiser | Néologisme d'Honoré d'Urfé. Parler en druide, c'est-à-dire de manière savante et obscure. Former un nouveau mot à partir d'un mot connu (provignement) est recommandé par Ronsard. C'est une activité que pratique J.-P. Camus par exemple lorsqu'il invente pageotter, pour servir de page, exercice qu'il méprise (L'Alexis, V, p. 97). • Druiser est un verbe construit sur le même modèle que platoniser η et « adoniser » (Cotgrave). Le suffixe -iser, explique Le Grand Robert, a la valeur de « donner le caractère de ... ». • Amadigauliser a eu droit à un brillant avenir (Huchon, p. 198), non Astréiser ... |
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Drys | Ces Grecs outrecuidez qui se vantent que c'est de leur mot Drys, qui signifie chesne (II, 8, 509). L'information vient de Pline. Voir Druide. |
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Du tout | Dans une proposition affirmative. « Tout à fait » (Huguet). | 1 |
Düeil | Elle faisoit le dueil de son pere (III, 4, 142 recto). Deuil. La graphie dueil pour deuil se trouve dans Huguet. « On escrivoit autrefois dueil », rappelle le Dictionnaire de l'Académie en 1694. | 3 |
Düeil | Ayant sceu le dueil qu'il avoit fait (III, 7, 325 recto). Duel. L'édition de 1621 remplace dueil par duel. Dueil est une graphie condamnée par Vaugelas et traitée d'erreur grossière mais commune (p. 493). |
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Duëils | Je ne me duëils (III, 7, 313 verso). Se plaindre. Verbe Douloir au présent de l'indicatif. L'édition de 1619 donnait deulx. Les diverses graphies de douloir se trouvent dans Huguet. | 3 |
Dur | Vous serez bien de dure creance (IV, 2, 207). « Difficile » (Huguet). • Au mot Dur, Richelet donne ces renseignements inattendus : « Ce mot se dit entre libraires en parlant de livres, & veut dire qui se vent peu, & lentement. [Ils disent par exemple, les livres de Charpentier de l'Academie françoise sont fort durs à la vente. Le recueil de diverses poësies de Perraut est diablement dur à la vente] ». |
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Durant | Deux ou trois jours durant (III, 11, 462 verso). Le Dictionnaire de l'Académie (1694) note : Durant « se met quelquefois aprés le nom qu'il régit ». | 3 |
Durer | Le temps me dura si fort (III, 3, 109 recto). « Durer à quelqu'un, en parlant d'un sentiment, d'une idée, persister en lui » (Littré). | 3 |
Dussent | Verbe Devoir à l'imparfait du subjonctif. Voir Deusse. | 2 |