Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


PERSONNAGES - D

Dame sans nom Présente dans : I
Personnage anonyme.

Première mention : I, 2, 38 recto.

Caractéristique : « La plus belle, et plus aimable Dame de cette Cour », dit la vieille femme qui lui sert de messagère (I, 2, 39 verso) ; « belle et jeune », dit Alcippe (I, 2, 40 verso).

Nommée dans : Histoire d'Alcippe, racontée par Céladon.

Dame du Forez, proche de Pimandre et d'Amasis.

alcippe

À Isoure, Céladon raconte aux nymphes :

Histoire d'Alcippe

À Marcilly, cette Dame tombe amoureuse d'Alcippe et « inventa une ruze assez bonne » (I, 2, 39 verso).

Elle envoie une vieille femme le convoquer. Le jeune homme est conduit de nuit et les yeux bandés auprès de la Dame. Elle lui accorde ses faveurs et lui fait de « grands dons » (I, 2, 40 verso).

En 1607, d'Urfé écrit :
« Mais les commoditez qu'il en retiroit estoient telles, qu'il s'y contraignoit, mesmes avoit acquis durant ce temps-là beaucoup de faveur aupres de Pimandre, et d'Amasis ».

En 1621, on lit seulement :
« Quoy qu'il sembla que depuis ce temps-là il entra en faveur aupres de Pimandre, et d'Amasis »
(I, 2, 41 recto).

Clindor, intrigué par l'argent dont Alcippe dispose, suggère à son ami de couper un morceau de la frange du lit de la Dame. Alcippe découvre l'identité de sa maîtresse. Quand il le lui dit, la Dame fait des reproches à la vieille femme. Alcippe intervient et révèle le rôle de Clindor (I, 2, 41 verso).

La Dame ne convoque plus Alcippe et tourne sa colère contre Clindor. Elle suscite une querelle entre lui et un cousin de Pimandre. Clindor tue son adversaire et s'enfuit. Pimandre le fait arrêter en Auvergne. Clindor est prisonnier d'Alaric à Usson (I, 2, 41 verso).

Honoré d'Urfé transforme la 43e nouvelle de L'Heptaméron de Marguerite de Navarre en lui donnant un dénouement tragique.
Le héros puni pèche par curiosité et par cupidité (Henein, pp. 213-215).

Henri Coulet se demande si cette dame ne serait pas Amasis (p. 256).


1
Damon Présent dans : I
Première mention : I, 11, 367 verso.

Caractéristique : Il « eut ce nom de beau, pour la perfection de son visage », dit Adamas (I, 11, 369 verso).

Remarque sur le nom : Chez Virgile, le berger Damon se tue parce que la femme qu'il aime l'abandonne (Henein, p. 380). L'homonyme astréen de ce Damon berger est un chevalier, Damon d'Aquitaine, qui apparaît dans la deuxième partie.

Nommé dans : Histoire de Damon et de Fortune, racontée par Adamas.

Berger du Lignon. Parent de la mère de Léonide et de Cléontine.

Relations

À Isoure, Mandrague, la magicienne, a fait peindre une de ses aventures sur la fontaine de la Vérité d'amour, tombe d'une bergère qui est morte parce qu'elle n'espérait plus être aimée de celui qu'elle aimait.

Les six tableaux qui décorent la fontaine, décrits par Adamas, constituent l'Histoire de Damon et de Fortune telle que l'entendent Galathée, Léonide, Silvie et Céladon.

Histoire de Damon et de Fortune

Mandrague, vieille et laide, tombe amoureuse du jeune et beau Damon qu'elle voit se baignant.

Pour le séparer de Fortune, la bergère qu'il aime, elle envoie au jeune homme et à sa maîtresse des songes η néfastes qui les engagent à douter de la fidélité de leur partenaire.

Damon voit Maradon près de Fortune (I, 11, 375 verso). Fortune voit Melinde près de Damon. Mandrague enchante la fontaine de la Vérité d'amour pour que les eaux merveilleuses trompent les bergers en confirmant leurs songes.

Damon se tue. Fortune le suit dans la tombe. Ainsi moururent « deux si fideles et parfaicts Amants » (I, 11, 378 recto et verso).


1
Damon d'Aquitaine Présent dans : II, III, IV
Première mention : II, 6, 331.

Caractéristique : Il « fut depuis le miroir des Chevaliers de Torrismond » (II, 6, 331), dit Madonthe

Remarque sur le nom : Le chevalier Damon et le berger Damon ont des points communs avec leur homonyme η chez Virgile.

Nommé dans : Histoire de Damon et de Madonthe, racontée par Madonthe à Diane, Astrée, Phillis et Laonice.

Chevalier d'Aquitaine.

Madonthe

Pendant la nuit, Madonthe raconte aux bergères :

Histoire de Damon et de Madonthe

Orpheline de père, Madonthe est confiée à Léontidas, chevalier qui a hérité des charges du père de Madonthe auprès du roi Torrismond (II, 6, 329). Léontidas cherche en vain à marier Madonthe à son neveu.

Damon d'Aquitaine, parent de Léontidas, courtise la jeune fille. L'amour change tous ses défauts en vertus (II, 6, 331). Il déclare sa passion dans une lettre qui ne porte pas le nom de Madonthe (II, 6, 333). Pour remettre cette missive, il prétend rapporter des nouvelles de diverses amours qu'il a vues à la Cour. Curieuse, Madonthe insiste pour qu'il lui donne la lettre qu'il prétend avoir trouvée (II, 6, 335). Il avoue enfin qu'il aime la jeune fille. Madonthe est offensée par sa hardiesse (II, 6, 337). Elle lui pardonne pourvu qu'il prouve discrètement son amour (II, 6, 340).

Comme Léontidas s'oppose à cette recherche, Madonthe s'attache davantage à Damon. Les jeunes gens s'appellent frère et sœur. Le chevalier compose un sonnet pour se moquer de Léontidas, « fascheux Argus » (II, 6, 341).

Les jeunes gens sont plus discrets (II, 6, 342). On donne quand même à Madonthe une dame de compagnie qui la surveille, Lériane. Damon s'en méfie (II, 6, 343). Pour gagner Lériane à leur cause, les jeunes gens sont particulièrement aimables avec elle.

Lériane croit que Damon l'aime (II, 6, 343). Le chevalier voudrait que Madonthe aussi se méfie de Lériane (II, 6, 344). Non seulement la jeune fille reste persuadée de l'innocence de Lériane, mais encore elle reproche à Damon sa froideur avec cette femme (II, 6, 345).

Lériane envoie une lettre passionnée à Damon. Comme il repousse cette femme sans ménagements (II, 6, 346), l'amour se tourne en haine. Lériane cache ses sentiments parce qu'elle craint que le chevalier ne montre les lettres qu'elle lui a envoyées. Madonthe regrette que Damon ne l'ait pas fait pour la convaincre (II, 6, 347).

Lériane remarque que Tersandre aime Madonthe. La jeune fille le traite comme un « domestique » (II, 6, 348). Pour encourager Tersandre, Lériane le persuade que Madonthe l'aime et qu'elle est importunée par Damon (II, 6, 350).

Le jour de l'an, Lériane dit à Tersandre d'offrir des gants à Madonthe. Elle découd un doigt et y dissimule une lettre (II, 6, 352). Damon remarque cette lettre. Madonthe se retire et la lit (II, 6, 353). Offensée, elle la jette au feu et prétend ne l'avoir pas vue (II, 6, 354).

Lériane décide de rendre Madonthe jalouse. Elle ordonne à sa nièce, Ormanthe, de se montrer particulièrement aimable avec Damon (II, 6, 356). Elle lui fait croire que le chevalier a l'intention de l'épouser. La conduite d'Ormanthe étonne tout le monde. Madonthe l'apprend (II, 6, 359).

Madonthe éclate en sanglots quand elle se retrouve seule avec Lériane. Elle lui avoue son amour pour Damon, et les promesses que le chevalier lui a faites. Lériane la console en parlant d'« une humeur de jeunesse » qui aurait distrait Damon (II, 6, 361). Elle conseille à Madonthe de faire semblant de s'éloigner du chevalier.

Damon remarque le changement de Madonthe et comprend qu'il est dû à Ormanthe. Il fuit cette jeune fille (II, 6, 362). Ormanthe un jour lui saute au cou. Elle explique au chevalier scandalisé qu'elle se conforme aux instructions de Lériane (II, 6, 366). Damon reproche à Madonthe sa conduite. Il ne tue pas Tersandre pour ne pas nuire à la réputation de la jeune fille (II, 6, 366). Damon la prévient des manœuvres de Lériane (II, 6, 370). Il la blâme d'aimer Tersandre, un homme indigne d'elle. Madonthe n'a pas le temps de s'expliquer. Il lui remet les lettres de Lériane. Madonthe lui dit seulement : « La verité sera tousjours la plus forte » (II, 6, 371).

Lériane fait copier une bague de Madonthe puis la donne à Tersandre en prétendant agir au nom de la jeune fille. Elle s'assure que Damon assiste à la scène (II, 6, 372).

Madonthe se rend au temple avec la Reine. Au milieu du sacrifice, Damon se met debout et demande à Dieu en criant de punir « l'ame la plus perfide et la plus cruelle de toutes celles qui sont au monde » (II, 6, 374).

Damon envoie un défi à Tersandre, le laisse grièvement blessé, prend la bague, puis quitte la ville avec son écuyer, Halladin (II, 6, 377). Le soir même, Halladin revient raconter à Madonthe et Lériane ce qui s'est passé. Damon, avant de se jeter dans le fleuve, a chargé son écuyer de remettre la bague et une lettre à Madonthe. Il envoie un mouchoir plein de son sang à Lériane (II, 6, 379).

Ormanthe est enceinte des œuvres de Damon ; « elle n'estoit point si laide, ny luy si degousté », note la narratrice en guise de commentaire (II, 6, 387).


Damon compose des vers
(II, 6, 341).

2
Damon d'Aquitaine Présent dans : II, III, IV. Adopte le nom de Chevalier du Tigre.

Première mention : III, 1, 14 verso, présent ; III, 1, 16 recto, nommé.

Caractéristiques : « Jeune et beau, quoy qu'il parut en son visage une extreme tristesse », considère Paris (III, 1, 15 recto). Le romancier explique : « Ce Chevalier parut si beau aux yeux de Galathee, qu'il luy fit ressouvenir du gentil Lindamor. [La nymphe a] quelque volonté de jetter les yeux sur Damon, en cas que Lindamor ne fut plus » (III, 11, 461 verso).

Narrateur : Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe.

Damon est un « des principaux des Aquitaniens [...] doncques Gaulois [...] et non pas Wisigoth » (III, 6, 243 verso). Il est aussi « fort proche parent » d'Amasis (III, 6, 260 verso).


Dans un pré, devant le temple d'Astrée, sous les yeux de Paris caché derrière un arbre, un chevalier portant une piteuse armure se couche près d'un ruisseau. Il chante avec tant de tristesse qu'il semble s'évanouir, ce qui inquiète son compagnon. Paris juge que les armes de ce chevalier sont celles d'un Gaulois (III, 1, 15 recto). Chevalier et écuyer, en parlant de Madonthe, donnent leurs noms : Damon et Halladin. L'écuyer désire que son maître, si généreux, se défende des calomnies qui l'ont séparé de sa maîtresse (III, 1, 16 verso). Il explique que la nouvelle de la mort de Damon a bouleversé Madonthe (III, 1, 18 recto). Le chevalier pense qu'il s'agit de compassion et que la jeune fille le hait. Il faut quand même aller vers elle, affirme Halladin, et mourir devant ses yeux. Damon refuse et rappelle que Madonthe s'est enfuie avec Tersandre. Halladin dit alors que son maître devrait vivre au moins pour se venger (III, 1, 19 recto).

Quand Adraste se met à chanter près d'eux, Damon essaie en vain de lui parler. La folie, c'est ce qui m'attend, dit-il à Halladin (III, 1, 20 verso).

En racontant son histoire, Daphnide rappelle « l'accident de Damon et de Madonthe » (III, 4, 141 recto).

Damon, debout dans la plaine du Forez, voit au loin le château de Marcilly, qui lui rappelle le château où demeurait Madonthe (III, 6, 218 verso). Quand il entend un chevalier insulter les femmes en chantant, il juge qu'accepter cela, ce serait offenser Madonthe. Il commence par chanter qu'il blâme celui qui se plaint ; il devrait « ou guerir du despit, ou mourir de l'injure » (III, 6, 220 verso).

Ironie du romancier !
Damon suit-il le conseil qu'il donne ?

Le chevalier réprimandé s'arme. Il s'agit d'Argantée, neveu de Polémas. Il traite Damon de « harangueur sur les grands chemins » (III, 6, 222 recto). Les deux hommes se battent.

Galathée survient dans un chariot avec ses nymphes et Polémas. Tous assistent au duel. Halladin leur révèle le motif du combat, mais refuse de nommer son maître. Polémas se moque de lui en prétendant qu'il sera obligé de donner un nom pour l'épitaphe. Halladin réplique que son maître est sorti victorieux de batailles plus ardues (III, 6, 223 recto). Au bout d'une heure de combat, Argantée a le dessous. Parce que Polémas s'inquiète pour son neveu, Galathée descend du chariot afin de séparer les combattants. Sans attendre, Polémas envoie sept ou huit chevaliers attaquer Damon. Les cris que poussent les nymphes donnent l'alerte. Polémas feint de ne rien voir et s'occupe d'Argantée blessé. Les assaillants tuent le cheval de Damon. L'un des lions de la fontaine de la Vérité d'amour η survient. Tous les chevaux s'enfuient, même ceux qui tiraient les chariots. Argantée tombe du cheval sur lequel on l'avait mis et se tord le cou (III, 6, 225 recto). Le lion dévore son cheval et s'approche du mort. Damon s'interpose (III, 6, 226 recto).

Galathée et ses nymphes admirent la conduite du chevalier étranger. Elles le pansent avec leurs voiles (III, 6, 227 recto). À la demande de Silvie, Galathée demande son nom à l'inconnu. Damon accepte de hausser sa visière, mais non de se nommer.

Cléontine reçoit Galathée à Montverdun. Le chevalier est soigné par des mires (III, 6, 231 verso). Il va consulter l'oracle de Bélénus avec la nymphe. Après le repas, Damon est encore au lit quand il raconte « la miserable fortune du plus desastré Chevalier qui vive » (III, 6, 232 verso).

Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe

Se plaindre de la fortune, c'est se plaindre de Tautatès. Seul l'excès de malheur contraint le chevalier à parler de cette manière (III, 6, 233 recto).

Fortune revient 14 fois dans ce récit de Damon, puis 4 fois dans les épisodes qui le concernent dans les livres 11 et 12.
Fortune est remplacée au dénouement par
« la sage providence »
(III, 12, 502 verso).

Damon vient d'Aquitaine et il a grandi dans la cour de Torrismond, prince qu'il admire. Son père et sa mère l'ont laissé orphelin quand il était au berceau. Après cette entrée en matière, le chevalier voudrait encore cacher son nom et celui de sa maîtresse (III, 6, 234 recto).

Galathée proteste.

Damon se nomme et nomme Madonthe.

Galathée l'interrompt. Elle résume l'Histoire de Damon et de Madonthe jusqu'à la condamnation de Lériane (III, 6, 234 verso).
Elle a été informée par les messages de Torrismond à Amasis
(III, 6, 257 verso).

Le chevalier rappelle qu'après être sorti victorieux de son duel avec Tersandre, il a voulu que Halladin remette à Madonthe la bague offerte à Tersandre, et à Lériane un mouchoir taché du sang du chevalier. Damon se jette dans la Garonne, Halladin en essayant de sauver son maître tombe aussi à l'eau. Quand l'écuyer réussit à sortir du fleuve, il se rend dans la ville pour faire ce que Damon, qu'il croit mort, lui a ordonné (III, 6, 235 recto).

Des pêcheurs puis un Druide sauvent la vie de Damon. Quand il revient à lui dans une cave, il est si étonné qu'il se demande si les Nymphes des eaux l'auraient sauvé - chose qu'il avait toujours jugé impossible (III, 6, 239 verso). Le Druide qui soigne le chevalier l'entend soupirer le nom de Madonthe (III, 6, 240 recto).

Les pêcheurs attrapent Halladin revenu chercher le corps du chevalier disparu (III, 6, 241 recto). Maître et serviteur se retrouvent avec émotion. Halladin décrit le chagrin de Madonthe au moment où elle a appris la mort de Damon ; il est choqué d'entendre son maître souhaiter le bonheur de la Dame (III, 6, 242 verso). Damon interdit à Halladin de dire du mal de sa maîtresse. Le fidèle écuyer note que le chevalier perd encore du sang et appelle le Druide au secours (III, 6, 243 recto).
Damon confie à Halladin qu'il va se tuer ; il lui fait don de tous ses biens. L'écuyer pleure et refuse de s'éloigner. Il conseille à son maître d'essayer de reconquérir celle à laquelle il est encore si attaché (III, 6, 246 verso). Convaincu, Damon va reprendre sa vie de chevalier. Il envoie Halladin acheter chevaux et armes (III, 6, 248 recto).

Damon entend parler du scandale de la dame célibataire qui a eu un enfant. Il pressent qu'il s'agit de Madonthe (III, 6, 250 recto). L'écuyer, qui revient avec les armes, confirme la chose. Bien qu'il pense Madonthe coupable, Damon l'aime trop pour ne pas soutenir sa cause. Halladin considère que c'est offenser Dieu que « de prendre une querelle tant injuste » (III, 6, 252 verso). Damon endosse les armes noires et devient le Chevalier du Tigre.

Damon arrive à point nommé dans la ville des Tectosages pour prouver par les armes l'innocence de Madonthe (III, 6, 254 recto). Victorieux, il ne se nomme pas, parce qu'il attend de savoir si la jeune femme a aimé Tersandre. Il s'éloigne après avoir chargé un homme de dire à Madonthe qu'il serait « du costé du Mont-d'or » si elle avait besoin de lui (III, 6, 254 verso). Il donne cette information pour fausser les pistes, afin que le Roi ne puisse pas le faire suivre. Il ne va pas au Mont-d'or.

C'est donc à cause du chevalier que Madonthe et lui errent longtemps.

Damon revient près du Druide pour se faire panser (III, 6, 254 verso). Il apprend que ce Druide a grandi près du père de Madonthe. Il apprend aussi que la jeune femme a quitté la Cour puis sa maison avec sa nourrice et Tersandre blessé (III, 6, 255 recto).

Damon tombe malade de chagrin. Halladin blâme « ceste mal-avisée » (III, 6, 256 recto). Le chevalier est toujours suivi par Halladin qui essaie encore de lui faire oublier Madonthe.
Désespéré, Damon se rend en Afrique pour se « divertir par des longs et penibles voyages » (III, 11, 453 recto) ; la formule, un oxymoron, dit bien l'état d'esprit du personnage.

En Afrique, Damon apprend les infortunes d'Ursace, d'Olimbre, et d'Eudoxe auprès des Vandales, il apprend même « l'heureuse conclusion de leurs Amours » (III, 6, 256 verso). Quand il décide de consulter un oracle, le chevalier revient en Europe. Il se croit condamné par les dieux à courir de forêt en forêt (III, 6, 257 verso).

Galathée envoie un messager expliquer à Amasis son retard et lui raconter les mésaventures de Damon. La Dame du Forez se réjouit que ce chevalier, « son fort proche parent », soit encore en vie (III, 6, 260 verso).

Galathée explique à Damon qu'il se trouve en Forez, le lieu probablement désigné par l'oracle. Le chevalier va accompagner la nymphe à Montverdun pour consulter un nouvel oracle. Il est pourtant convaincu que Madonthe n'est pas au monde pour lui (III, 6, 261 verso).

Polémas entre-temps harangue ses soldats pour les monter contre Amasis et son protégé, le chevalier étranger qu'il traite de « nouvel Adonis » (III, 6, 264 recto).

Galathée, en parlant à Cléontine, prétend que c'est pour Damon qu'elle désirait assister au sacrifice d'action de grâces (III, 11, 449 verso). Le chevalier, qui est encore alité, est fidèlement servi par Halladin (III, 11, 451 verso). Pour le distraire, Galathée lui présente Célidée et Thamire. Damon entend le résultat du jugement de Diane et considère que la jeune fille a su contenter les rivaux (III, 11, 453 recto). Il apprend aussi que Daphnide et Alcidon sont dans les hameaux déguisés en bergers.

Le chevalier demande ensuite à Galathée quel malheur a déformé le visage de Célidée (III, 11, 453 verso). Il propose un traitement pour les blessures, « l'unguent de la Sympathie η » (III, 11, 454 recto). Il suffit que Thamire porte un bois couvert du sang des blessures à un mire en Afrique. Damon, compatissant, va inviter le mire à venir (III, 11, 457 recto).

Le chevalier est avec les nymphes quand ils rencontrent Cléontine dans temple de Montverdun. La druidesse commence les cérémonies en jetant du sang des taureaux sur la nymphe et le chevalier. Elle prête ensuite sa voix à l'oracle de Bélénus (III, 11, 457 verso). Damon, « parfaict amant », sera sauvé par celui dont il désire se venger, déclare l'oracle. Mais il doit d'abord parvenir là « où parle un diamant » (III, 11, 458 recto). Un vacie commente l'oracle sans rien dire de la métaphore qui désigne un lieu (III, 11, 459 verso).

Un chevalier d'Amasis survient. Galathée lui dit qu'elle attend que Damon se remette pour rentrer à Marcilly (III, 11, 460 recto). Ce chevalier, affirme-t-elle pourrait les aider en attendant le retour des chevaliers foréziens. Galathée et Damon se rendent le lendemain au temple de la bonne Déesse. Damon chevauche près du chariot. Il a si belle allure que Galathée « a quelque volonté de jetter les yeux sur Damon, en cas que Lindamor ne fut plus » (III, 11, 461 verso).

Lorsque Silvandre apprend à Madonthe et Tersandre qu'un chevalier étranger est en Forez et qu'il les a nommés, ils ne pensent pas qu'il s'agit de Damon mais de parents de Madonthe qui veulent châtier Tersandre (III, 11, 462 verso).

Entre Bonlieu et Marcilly, trois chevaliers de Polémas reviennent attaquer Damon qui, heureusement n'a pas donné les armes offertes par Amasis à son écuyer. Halladin crie pour avertir son maître qu'on l'attaque par derrière (III, 12, 491 recto). Les nymphes préviennent Damon que trois autres assaillants se joignent aux premiers. Ils tuent le cheval de Damon. Celui-ci se bat si bien qu'il vainc trois combattants et tient le quatrième étroitement embrassé.

Tersandre et Madonthe parviennent dans la plaine de Montverdun à ce moment et ne reconnaissent ni Damon ni son écuyer (III, 12, 492 verso). Tersandre blâme Halladin qui, pour respecter les règlements de la chevalerie, se contente de regarder son maître se battre contre des traîtres (III, 12, 492 verso). Bien qu'habillé en berger, Tersandre se saisit de l'épée d'un des vaincus pour secourir le chevalier agressé par plusieurs. Tersandre tue l'un des assaillants, mais il est mortellement blessé. Un autre seulement évanoui se relève et reprend le combat. Damon est enfin victorieux. Il regarde le berger qui l'a secondé si bien sans le reconnaître.

Adamas, Alcidon et Hermante arrivent. Les deux chevaliers prennent les armes des morts et s'approchent du chariot des nymphes pour les défendre. Le druide s'occupe de Tersandre blessé étendu près de Madonthe (III, 12, 494 recto). Plein de pitié pour les blessures de ce maître qu'il aime, Halladin demande à haute voix que les assistants soignent Damon (III, 12, 496 verso). Alcidon, en entendant ce nom, interroge l'écuyer sur l'identité du blessé.

Dès que Damon ouvre les yeux, l'écuyer lui apprend que Tersandre est mort en lui sauvant la vie et que Madonthe est près de lui. L'oracle, conclut-t-il, s'est réalisé : Damon est « parvenu à la fin de [ses] peines » (III, 12, 497 verso). À l'article de la mort, Tersandre se soucie du destin de sa compagne « dans ces bois si dangereux [et] effroyables » (III, 12, 494 verso). Il aurait voulu la remettre entre les mains du Chevalier du Tigre. Damon s'approche du blessé et doute de ce qu'il voit. Comme son écu est posé par terre, Tersandre aperçoit l'insigne du Chevalier du Tigre. Il s'écrie que Tersandre se réjouit de pouvoir confier Madonthe à celui qu'elle aime sans le connaître. En entendant ces noms, Damon reconnaît sa maîtresse et son compagnon déguisés en bergers. Il se met à trembler, puis court vers Madonthe. « Outree de cette prompte joye », elle s'évanouit (III, 12, 496 recto). Tersandre rend l'âme en bénissant le couple. Madonthe revient à elle. Quand elle voit Damon blessé, elle le croit mort et, désespérée, se lamente. Le chevalier ouvre les yeux et cherche en vain la jeune femme. Elle accourt et l'embrasse, puis le remercie de l'avoir sauvée sous l'armure du Chevalier du Tigre. Madonthe justifie toutes ses actions en quelques mots : elle jure que tout ce qu'elle a fait, elle l'a fait pour Damon (III, 12, 498 recto).

Le corps de Tersandre est emporté à Marcilly. Le guetteur que Polémas a appointé croit qu'il s'agit de Damon (III, 12, 499 verso). Polémas, qui prétend chasser dans ces lieux, se réjouit de la nouvelle et déclare que ce sont les soldats chassés par Amasis qui se sont vengés sur Damon.

Adamas emmène chez lui Madonthe et Damon dont les blessures ne sont pas mortelles. Galathée les suit en chariot avec Daphnide et Alcidon. Madonthe marche près du brancard. Elle est ravie que les chirurgiens convoqués lui demandent de rester près du chevalier parce qu'ils connaissent l'influence de la joie sur la santé. Madonthe raconte toutes ses aventures « si naifvement, que tous ceux qui l'ouyrent, jugerent qu'[elle] estoit veritable » (III, 12, 502 recto). Un pressentiment, affirme-t-elle, lui a inspiré « une certaine affection qui n'estoit pas commune » pour le Chevalier du Tigre (III, 12, 502 verso). Damon rapporte l'oracle qui s'est si bien réalisé puisque son ennemi lui a sauvé la vie, mais il se demande si le diamant qui parle serait Madonthe si ferme en son amitié. Adamas intervient pour expliquer que son nom signifie diamant (III, 12, 504 recto),

Daphnide et Alcidon viennent saluer leurs compatriotes. Amasis même, prévenue par le messager de Galathée, arrive aussi chez Adamas. Elle remercie Damon d'avoir secourue sa fille. À son tour, celui-ci rend grâce aux combats qui lui ont permis de retrouver Madonthe et de faire la connaissance d'Amasis et de sa fille (III, 12, 504 verso). La Dame du Forez invite les Aquitaniens à venir à Marcilly et à quitter leurs habits de bergers (III, 12, 550 recto). Damon et Madonthe voyageront dans une litière. Avec Adamas et Léonide, ils parviennent à Marcilly le lendemain avant dix heures (III, 12, 551 recto).


3
Damon d'Aquitaine Présent dans : II, III, IV
Première mention : IV, 5, 916.

Madonthe et Damon ont accompagné Adamas à Marcilly (IV, 5, 916). Des chirurgiens soignent le chevalier (IV, 5, 918).

Galathée pense que Léonide a appris que Polémas s'était attaqué à Damon (IV, 5, 930).

À deux reprises, Damon s'est battu contre Polémas et ses acolytes dans la troisième partie
(III, 6, 222 recto ; III, 12, 491 recto)
Léonide le sait puisque le chevalier a été soigné chez Adamas.

4
Daphnide Présente dans : III

Première mention : III, 2, 35 verso.

Modèle : Gabrielle d'Estrées (1573 ?- 1599). Information donnée par Patru (II, p. 560 sq.). Fille de cette Françoise d'Estrées, maîtresse d'Henri III, surnommée « Astrée » par Ronsard η (Henein, p. 106).
La passion de Gabrielle η et du duc de Bellegarde commence en 1590 - il l'appelle « Biby » dans ses lettres (Henri, p. 194). Henri IV tombe amoureux de Gabrielle en février 1591 η. La jeune femme est mariée en 1592 au seigneur de Liancourt. Quand ce mariage est annulé, elle devient marquise de Monceaux, puis, en 1597, elle obtient le titre de duchesse de Beaufort. Elle est appelée « Charmante Gabrielle » dans des vers dictés par Henri IV à Bertaut en 1593 (Murat, p. 106, et ce site, 10 février 2013). D'une « putain » le Roi a fait un « ange », selon des auteurs d'épigrammes du temps (Murat, p. 135). Gabrielle meurt avant d'avoir réussi à épouser Henri IV, en accouchant de son quatrième enfant. Empoisonnement, pensaient les contemporains ; éclampsie, pensent les modernes. Châtiment divin, selon J.-P. Camus η.

Caractéristiques : « Vostre nom a esté tant chanté des Bardes, qu'il n'y a personne qui ne l'ait oüy », dit Silvandre à Daphnide (III, 2, 41 verso). « Elle a perdu [...] ce qui la faisoit estimer plus belle », dit Hylas (III, 9, 378 verso).

Remarque sur le nom  : Alors que Daphné est une nymphe qui résiste à Apollon et qui est métamorphosée en laurier (Ovide, I, 452-567), Daphnide n'a résisté à aucun ersatz d'Apollon. Elle a seulement la forme d'une Daphné, car le « suffixe ide signifie en forme de, et [...] vient du mot grec signifiant forme » (Littré).

Auditrice : - Une section sans titre de l'Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon (III, 3, 68 recto), racontée par Alcidon.
Histoire de Cryseide et de Hylas racontée par Hylas, et la Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice.

Narratrice : - Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon ;
Suitte de l'histoire de Daphnide, et d'Alcidon qui comprend l'Histoire de l'artifice d'Alcyre.

Dame estimée la plus belle « qui fust en Arles, ou dans la Province des Romains » (III, 2, 38 verso). Dame d'Aquitaine, sœur de Délie.

euric

Les gens du hameau et leurs hôtes se rendent chez Adamas. Ils entendent chanter un couple. Le berger, à genoux, fait des reproches à sa compagne qui refuse de l'aimer (III, 2, 35 verso). Les nouveau-venus se nomment eux-mêmes dans leurs vers, Daphnide et Alcidon. La dame loue la courtoisie des habitants du Forez et leur demande où se trouve la fontaine de la Vérité d'amour η (III, 2, 37 recto). Étonnée par l'ignorance d'Astrée, Daphnide affirme qu'une jeune fille aussi belle devrait chercher à « sçavoir la verité de l'affection de ceux qui [l']ayment » (III, 2, 37 verso). Le temps, répond la bergère, apporte la meilleure manière de juger l'amour. On peut se tromper, rétorque Daphnide. Il ne faut plus rien aimer, propose Diane. On punit alors l'innocent, proteste Alcidon (III, 2, 38 recto).
Dans l'entourage de Daphnide, « d'anciens » compagnons d'Hylas, Carlis, Stilliane et Hermante, reconnaissent le jeune homme malgré son costume de berger. Daphnide se dit gênée de se montrer déguisée (III, 2, 38 recto). Quand Hylas lui présente les bergères, la Dame admire Diane et Astrée : « Vostre beauté surpasse ce que l'on en dit » (III, 2, 39 verso), car la renommée des bergères a franchi les frontières. Hylas affiche son inconstance devant ses anciennes maîtresses. Silvandre signale que, chez les Massiliens, il a entendu parler du mérite de Daphnide et qu'il a vu sa beauté (III, 2, 41 recto). Hylas explique qu'il reste en Forez parce qu'il aime une Alexis dont la beauté est inégalable. Alcidon veut défendre par les armes la suprématie de la beauté de Daphnide (III, 2, 42 recto). Hylas refuse, et la troupe éclate de rire. À la demande de Phillis, Daphnide propose que la troupe s'arrête pour se reposer (III, 2, 44 recto).
Hylas précède ses compagnons et annonce à Adamas des visiteurs de marque. Le druide pense reconnaître Daphnide parce qu'il en a le portrait (III, 2, 45 recto).

Après l'édition de 1619, Adamas explique qu'il fera semblant de ne pas reconnaître Daphnide afin de s'occuper d'abord des bergères
(III, 2, 45 verso).

D'Urfé a pu voir l'un ou l'autre des nombreux portraits de Gabrielle d'Estrées commandés par Henri IV (Zerner, p. 215), celui de François Clouet est dans ce site
(20 mai 2016).
D'Urfé connaissait-il le tableau qui représente la maîtresse du Roi nue avec sa sœur
(Voir ce site, 22 avril 2014) ?

Daphnide attend d'être présentée par Thamire et Paris. Le druide s'adresse alors à la Dame avec « beaucoup d'honneur, et de soubmission » (III, 2, 47 recto). Daphnide révèle qu'elle espère trouver une solution à ses problèmes en Forez. Adamas offre ses services en annonçant que le portrait de la Dame se trouve dans sa galerie (III, 2, 55 recto). Elle l'interroge au sujet de la fontaine η. Adamas décrit les animaux enchantés qui la gardent. Alcidon se dit prêt se battre (III, 2, 55 verso). Il juge que Daphnide et lui sont les amants destinés à se sacrifier en s'immolant. « Je ne suis point si desesperee, que de me vouloir faire mourir pour finir cet enchantement », déclare la Dame (III, 2, 56 recto). Elle préfère demander conseil à Adamas lorsqu'ils seront seuls (III, 2, 56 verso).

Le druide emmène les jeunes gens dans sa galerie où se trouve le portrait de Daphnide à dix-huit ou vingt ans à côté du roi Euric (III, 3, 60 recto).

Ce portrait ne sert pas de signe de reconnaissance (Henein, p. 120). Les bergers qui ont déjà vu la galerie (II, 11, 736 sq.) n'ont pas reconnu Daphnide. Adamas ne compare pas le modèle au portrait. Les récits qui suivent ne mentionnent pas la fabrication du tableau, et les éloges de la beauté de Daphnide ne renvoient pas au portrait.
Si le druide possède cette peinture, c'est que Daphnide appartient à l'histoire.

Daphnide se lamente sur la mort du Roi, puis commence le récit de ses amours η (III, 3, 60 verso).

Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon

Daphnide et Alcidon vivent dans la Cour de Torrismond, roi des Wisigoths. Encouragé par le Roi, à dix-huit ans, Alcidon commence à servir Daphnide âgée de quinze ou seize ans. Les jeunes gens, tout de blanc vêtus, dansent une pavane sans se parler (III, 3, 62 verso)

Les jeunes gens s'aiment et échangent des promesses. À la mort de Torrismond, Daphnide et ses parents quittent la cour. Les jeunes gens ne s'écrivent pas. Alcidon est dans les armées d'Euric lorsqu'elles attaquent Arles, la ville où réside Daphnide. C'est alors que le chevalier écrit à la jeune fille. Elle accepte de le recevoir (III, 3, 66 recto). Parce que la région est divisée entre les amis et les ennemis du Roi, elle lui donne rendez-vous dans un château dont le seigneur soutient Euric, mais dont la femme est une parente éloignée.

Daphnide passe la parole à Alcidon pour qu'il donne sa version de la suite des événements (III, 3, 68 recto).

Quand il reçoit la lettre de la jeune fille, Alcidon confie sa joie au Roi. Euric lui recommande de ne pas laisser passer l'heure du berger (III, 3, 69 verso). Alcidon se présente au château. La parente de Daphnide lui tient compagnie en lui racontant que c'est la femme de Torrismond qui, par jalousie, a refusé que la jeune fille réside à la Cour (III, 3, 71 recto). Daphnide survient avec deux de ses sœurs. Elle parle discrètement avec Alcidon ; elle lui fait des reproches pendant deux heures pour le punir de ses deux ans de silence, explique-t-elle (III, 3, 75 recto). Le chevalier tente de se défendre en disant qu'il n'a pas écrit pour ne pas se donner à lui-même ce plaisir après l'assassinat de Torrismond (III, 3, 76 recto). Daphnide lui accorde un second rendez-vous dans un château où se célèbre le mariage d'une de ses sœurs. Alcidon sera alors entouré d'ennemis d'Euric (III, 3, 77 recto).
Alcidon est accueilli à la porte par Délie, la sœur de Daphnide. La jeune fille plaisante avec le chevalier sur sa « périlleuse aventure » (III, 3, 78 verso). Alcidon et Délie s'engagent dans une interprétation burlesque des romans de chevalerie et des mythes. Le jeune homme est introduit dans la chambre de Daphnide (III, 3, 82 recto).

En 1619, Délie se compare à la déesse Diane et compare sa sœur à la nymphe Daphné.
Dans les éditions suivantes, Daphné est remplacée par Daphnide
(III, 3, 82 recto).

La jeune fille, faisant semblant d'être malade, est au lit, avec une petite bougie pour tout éclairage. Alcidon se met dans un cabinet voisin lorsque des visiteurs entrent. Daphnide et Alcidon passent ensuite la nuit à parler chastement ; Délie ne les quitte pas (III, 3, 88 verso). Daphnide explique qu'elle tient à aimer « un Chevalier sans reproche », et que la femme que recherche ce chevalier doit être au-dessus de tout blâme (III, 3, 89 verso). Leur conversation inclut des plaisanteries audacieuses sur les chemises (III, 3, 90 recto), et plus conventionnelles sur le sens d'un serment (III, 3, 94 recto). « Souvenez vous que je vous ayme », déclare Daphnide en disant adieu à Alcidon (III, 3, 97 recto).
Alcidon raconte la vision qu'il a devant la fontaine de Sorgues. Le « Cigne Florentin η » qui lui apparaît est Pétrarque (III, 3, 102 recto).

Cet intermède fantastique laisse le lecteur perplexe (Voir par exemple Gaume p. 592, Henein, p. 102,
Wine, p. 193).
On retiendra que les noms de « Laure » et de « Daphnide » rapprochent deux femmes qui ont des conduites antithétiques.
Qui sort grandi de cet épisode ?
son auteur, le cygne forézien.

De retour près d'Euric, le chevalier raconte sa bonne fortune. Le Roi se réjouit que le jeune homme n'ait obtenu que paroles et baisers (III, 3, 103 recto). Grâce à Alizan, le messager de Daphnide, Alcidon peut communiquer avec sa maîtresse. Mais le Roi désire voir Daphnide et promet de ne pas la rechercher (III, 3, 106 verso). Un jour de chasse, il s'arrête chez la mère de Daphnide, « la maison des Graces », dit Alcidon (III, 3, 107 verso). Euric annonce la prise d'Arles et parle seul avec Daphnide. Après le départ du Roi, la jeune fille confie à Alcidon qu'Euric l'a mise en garde contre l'indiscrétion du chevalier. Elle jure de reste fidèle (III, 3, 111 verso). Le chevalier est tellement affecté par la conduite du Roi qu'il tombe malade, et demeure en Avignon (III, 3, 112 verso). Il écrit à Daphnide. La jeune fille, qui le croyait dans l'armée, tarde à répondre puis lui envoie deux lettres que le Roi lui a écrites (III, 3, 114 verso). Alcidon se reconnaît trahi par son maître.

Daphnide l'interrompt pour dire qu'elle s'expliquera plus tard
(III, 3, 116 recto).

Euric retourne chez Daphnide sans rien dire à Alcidon. La jeune fille écrit moins souvent. Pour comble d'infortune, le jeune chevalier qui remet à Alcidon une lettre de Daphnide, a aussi une lettre de la jeune fille adressée au Roi. Celui qui n'a « trouvé fidelité ny en son Maistre, ny en sa Maistresse » tombe de nouveau malade (III, 3, 119 verso). La maladie d'Alcidon s'aggrave. Euric vient voir le chevalier, et confesse être le plus mauvais maître et l'ami le plus infidèle (III, 3, 120 verso). Alcidon pleure.

Le récit a accru les peines d'Alcidon. Le chevalier prie Daphnide de prendre la relève, et Adamas soutient sa cause (III, 4, 122 verso). Daphnide donc raconte.

Suitte de l'histoire de Daphnide, et d'Alcidon

Apprenant la maladie d'Alcidon, Daphnide se rend en Avignon avec sa sœur et son beau-frère qui veut faire sa paix avec Euric (III, 4, 124 recto). Elle explique au chevalier qu'elle ménage le Roi pour qu'il ne se retourne pas contre eux. Son affection pour Euric s'appelle « Raison d'Estat », alors que son affection pour Alcidon est un « Amour du cœur » (III, 4, 126 verso à III, 4, 127 recto).
Le chevalier guérit et soutient même la cause de Daphnide auprès d'Euric. Lorsque le Roi invite la jeune fille et ses parents à vivre à la Cour, Daphnide réussit à consacrer deux heures par jour à Alcidon (III, 4, 128 recto). Parce qu'elle a deux rivales, elle demande à Alcidon de faire semblant d'aimer la plus redoutable, Clarinte (III, 4, 130 verso). Pour le convaincre, elle jure de lui payer sa peine en l'aimant (III, 4, 132 recto).
Clarinte est déjà recherchée par Amintor et Alcyre. Elle ne repousse pas Alcidon, pensant reconquérir ainsi Amintor. Comme Alcidon a servi Clarinte sous le règne de Thierry, peu après « l'accident de Damon et de Madonthe » (III, 4, 141 recto), Daphnide juge qu'il aime la jeune femme.

Alcidon interrompt la narratrice pour préciser qu'il a simplement vu et admiré Clarinte lors d'un siège
(III, 4, 141 verso).

Tandis qu'Euric dit à Clarinte que Daphnide et Alcidon s'aiment, Daphnide dit à Euric que Clarinte et Alcidon s'aiment. « Selon son humeur » (III, 4, 143 verso), le Roi est jaloux.
Les artifices d'Alcyre, un chevalier amoureux de Clarinte, ont des résultats inattendus : Alcidon se rapproche de Clarinte, tandis qu'Euric, « infiniment » jaloux (III, 4, 152 verso) s'en éloigne. Le Roi allait épouser Daphnide (III, 4, 156 recto) quand il est assassiné. Elle s'évanouit quand elle apprend la nouvelle, et pleure en racontant la chose. Elle récite un sonnet qu'elle a composé alors, où elle évoque leurs « pures Amours » (III, 4, 157 recto).
Alcidon revient à Daphnide. La jeune femme le repousse en le renvoyant à Clarinte. Encouragée par Carlis et Stilliane, elle accepte finalement de recourir à un oracle. Les jeunes gens doivent se rendre « dans les forests » pour voir la fontaine η de la Vérité d'amour (III, 4, 158 verso). On explique à Alcidon que l'oracle conseille d'aller en Forez. Daphnide et lui s'habillent en bergers pour voyager incognito (III, 4, 159 recto).

Adamas répète que la fontaine η est inaccessible, mais ajoute que si les dieux ont parlé, c'est qu'une solution satisfaisante existe (III, 4, 162 recto). Pour démontrer la sincérité d'Alcidon, les jeunes gens doivent chercher d'autres moyens « de faire voir si veritablement l'on ayme » (III, 4, 161 recto).

Nul ne doute de la sincérité de Daphnide.
Nul ne recommande la fidélité aux morts.

Le chevalier prend la parole pour se plaindre de sa compagne et de « ceste sacree Ambition, qui est cause de tous [ses] desplaisirs » (III, 4, 163 recto). Il cite la promesse faite par Daphnide lorsqu'elle lui a demandé de rechercher Clarinte (III, 4, 164 recto). Il conclut que Daphnide le repousse parce qu'elle a aimé le Roi non par ambition mais « comme il meritoit » (III, 4, 165 verso), ce qu'il comprend. Alcidon le prouve en citant un poème de quarante-quatre vers où la jeune femme dit sa peine (Voir Poèmes). Daphnide brûle au soleil comme le Phénix, mais son « Soleil n'estant plus rien ne le peut plus faire » (III, 4, 167 recto).

Daphnide n'est donc pas le Phénix !

Alcidon se jette à genoux devant Daphnide et jure qu'il n'aime et n'aimera qu'elle. Le sage Adamas demande pourquoi Alcidon désirerait être aimé de Daphnide s'il ne l'aimait pas. Pourquoi Daphnide serait-elle jalouse de Clarinte si elle n'aimait pas Alcidon ?

En 1619, Daphnide montre alors
« la verité et la sagesse qui estoit en elle ».
Verité est remplacé par vertu dans les éditions suivantes
(III, 4, 169 verso).

Le druide réunit les mains des jeunes gens et les bénit. Selon lui, l'oracle qui leur a conseillé de voir la fontaine η, leur recommande de patienter en s'aimant sincèrement (III, 5, 171 recto).
Daphnide et Alcidon résident chez Adamas avec la troupe de bergers. La Dame admire le repas offert (III, 5, 183 recto), puis « les raretez » de la maison (III, 5, 194 verso).

Adamas conduit Daphnide et Alcidon « en leurs chambres »
(III, 5, 183 recto).
Peu après, le druide « conduit Alcidon et les vieux Pasteurs en leurs chambres »
(III, 5, 185 recto) !

Daphnide admire aussi l'esprit des bergers en écoutant les contestations de Stelle et Corilas. Elle demande alors à Adamas d'expliquer la sympathie qui fait aimer (III, 5, 203 recto) ou encore ne pas aimer (III, 5, 204 recto).
Le druide invite ses visiteurs à assister à la cérémonie d'action de grâce pour le gui qui a poussé dans les hameaux (III, 5, 209 recto).

Daphnide et Alcidon logent chez Lycidas (III, 7, 266 recto). Quand Daphnide entend rire les bergers qui écoutent Hylas, elle demande à Diane ce que le jeune homme fait en Forez. Toutes deux vont prier Alexis d'intervenir pour que l'inconstant raconte son histoire (III, 7, 268 verso).

Hylas raconte plutôt l'Histoire de Cryseide et de Hylas et s'arrête abruptement (III, 8, 333 recto).

Daphnide rit avec Léonide lorsque Lérindas fait l'éloge des bergères qu'il préfère aux nymphes (III, 9, 370 recto).

Daphnide et Alcidon assistent à la cueillette du gui. Daphnide qui ne connaît que la liturgie des Romains, interroge le druide (III, 9, 372 verso). Encore une fois, lorsqu'ils entendent rire les bergers, ils se rapprochent d'eux et suivent les débats d'Hylas et de Silvandre (III, 9, 385 verso). Ils n'ont pas entendu l'inconstant définir toutes les femmes en quelques mots cinglants. Quand on lui a demandé ce qu'il pensait de Daphnide, il a déclaré : « Elle a perdu [...] ce qui la faisoit estimer plus belle » (III, 9, 378 verso).
Habillés en bergers, Daphnide et Alcidon sont bergers, déclare Adamas : ils se plaisent aux mêmes divertissements. Ils vont donc assister au jugement de la gageure η. Daphnide jusqu'ici écoutait avec étonnement les discours que Phillis adressait à Diane (III, 9, 391 verso).

Daphnide et Alcidon admirent l'accueil de Phocion (III, 10, 424 recto), et les danses des bergers (III, 10, 425 recto). Quand la nuit tombe, ils se rendent chez Lycidas, décidés à passer deux ou trois jours dans le hameau (III, 10, 428 recto).

À Montverdun, Lérindas rapporte à Galathée des nouvelles des hameaux et des visiteurs étrangers : Daphnide, dit-il, est « la plus attirante » des bergères, mais il préfère Astrée (III, 11, 450 verso). Damon d'Aquitaine reconnaît les noms de Daphnide et d'Alcidon, et rapporte brièvement les amours d'Euric (III, 11, 453 verso).

Galathée décide de ramener Daphnide et Alcidon avec elle à Marcilly (III, 11, 457 verso). Elle fait donc demander à Adamas d'amener ses invités (III, 11, 462 recto).

Comme le druide craint de laisser Alexis seule dans les hameaux, Léonide le tranquillise en lui rappelant que même Daphnide et Alcidon n'ont pas deviné qu'Alexis était un berger travesti (III, 11, 481 recto).

Quand Daphnide et Alcidon font leurs adieux aux bergers, ils déclarent n'avoir jamais autant envié le bonheur de personne (III, 11, 489 recto).

Adamas et ses hôtes poursuivent leur chemin vers Marcilly (III, 12, 490 verso). Ils assistent à la fin du combat de Damon avec les complices de Polémas. Alcidon et Daphnide secourent une bergère qui pleure (Madonthe) (III, 12, 497 recto). Lorsque Halladin, l'écuyer de Damon, nomme son maître et leur explique la situation, Alcidon prie Adamas de secourir le chevalier blessé (III, 12, 496 verso).

Adamas présente Daphnide et Alcidon à Galathée. Comme Damon est revenu à lui et qu'il a retrouvé Madonthe, Alcidon l'embrasse et déclare qu'ils sont tous réunis dans la contrée des merveilles (III, 12, 504 recto). Amasis survient. À son tour, Damon lui présente ses compatriotes. Au moment de rentrer à Marcilly, Amasis invite Daphnide et Alcidon à l'accompagner et à quitter leurs habits de bergers (III, 12, 550 recto). Daphnide, voyant que son compagnon ne refuse pas, accepte l'invitation.

Daphnide compose des vers
(III, 4, 156 verso) et chante des vers avec Alcidon (III, 2, 35 verso).

3
Daphnis Présente dans : I, III, IV
Première mention : I, 6, 159 verso.

Caractéristique : « Tres-honneste et sage Bergere », dit Diane (I, 6, 159 verso et 160 recto).

Remarque sur le nom : Cette femme qui porte un nom de berger η ne rappelle en rien la Daphné aimée par Apollon. Son nom et sa fonction rappellent plutôt cette Dafné qui dans l'Aminte du Tasse encourage les femmes à aimer (p. 17 sq.).

Nommée dans : Histoire de Diane, racontée par Diane.

Bergère qui vient des rives du Furan. Parente de Callirée et Filandre. Voisine et amie de Diane.


Dans le hameau, Diane raconte à Astrée et Phillis :

Histoire de Diane

Chez Filidas, Daphnis est la seule amie de Diane.

Daphnis comprend la première que Filandre aime Diane, et elle voit la première que Filandre est travesti.

Elle couche dans la même chambre que la feinte Callirée (I, 6, 173 verso).

Elle rit de la naïveté de Diane. Elle encourage Filandre et lui donne des conseils, les « secrets de l'escolle » : il faut habituer les femmes au langage de l'amour (I, 6, 176 recto et verso).

Elle pousse Diane à pardonner au jeune homme sa hardiesse.


Daphnis compose des vers pour Diane (I, 6, 162 verso).

1
Daphnis Présente dans : I, III, IV
Première mention : III, 9, 370 verso.

Caractéristique : « La chere amie de Diane », dit le romancier (III, 9, 370 verso).


Daphnis est venue sur les bords du Lignon pour assister au sacrifice d'action de grâces. Diane et elle s'embrassent chaleureusement. Diane ensuite lui présente Astrée et Phillis comme « deux autres Daphnis » (III, 9, 371 recto).

Daphnis regarde avec ses compagnes les merveilles du Temple d'Astrée (III, 9, 374 verso). Elle prend entre ses mains un sonnet. Astrée le lui retire (III, 9, 375 recto) ; ce ne sont pas des vers de Céladon, mais de Léonide.

Quiconque se souvient de la première partie (I, 6, 174 verso), en voyant surgir la perspicace Daphnis s'attend à une reconnaissance ...
qui ne vient pas.

3
Daphnis Présente dans : I, III, IV
Première mention : IV, 1, 97

Lorsque Diane rencontre Daphnis un matin, le romancier rappelle que la jeune fille est « l'une de ses plus cheres amies » (IV, 1, 97).

Daphnis est avec Diane, Phillis, Astrée et Alexis lorsqu'elles vont à la rencontre des dames lyonnaises (IV, 2, 220).

Quand elle fait l'éloge des bergères du Lignon, Alexis inclut Daphnis dans l'énumération (IV, 2, 223).

La mention de cette Daphnis dénuée de rôle peut rappeler au lecteur un travestissement masculin dévoilé.

4
Darinee Présente dans : IV
Première mention : Présente : IV, 4, 675. Nommée : IV, 4, 677.

Caractéristiques : Dorinde considère que Darinée « n'avoit pas plus d'esprit qu'il luy en falloit » (IV, 4, 681), et ensuite elle la traite de « sotte fille » (IV, 4, 751). Ardilan blâme « cette sotte de Darinée » (IV, 4, 793). Clotilde également se plaint de « la sottise de Darinee » (IV, 4, 827).
Comparer cette naïve servante à la Dariolette des Amadis (Magendie, p. 133), c'est lui faire beaucoup d'honneur.

Nommée par Dorinde.

D'autres jeunes filles servent Dorinde mais restent anonymes
(IV, 2, 278 ; IV, 2, 280 ; IV, 2, 286).
Dorinde, en passant de la ville à la cour, change de statut
- ses suivantes (ou servantes) aussi.

À Marcilly, Dorinde raconte son histoire aux dames lyonnaises (IV, 4, 638).


Lorsque Dorinde ne répond pas à la lettre qu'il lui a remise en cachette, Gondebaud cherche conseil auprès d'Ardilan (IV, 4, 670). Habile et expérimenté, celui-ci suggère de s'assurer du soutien de la suivante, Darinée. Ardilan va donc soudoyer Darinée et faire semblant de la rechercher (IV, 4, 676).

Ardilan profite des Bacchanales. Masqué et habillé en fille, il se rend chez Arcingentorix, le père de Dorinde, et danse avec Darinée (IV, 4, 679). La jeune fille insiste pour qu'il lui parle malgré son masque. Il se nomme, lui déclare son amour et lui offre une bague. Il la convainc même de ne pas rapporter cette conversation à Dorinde (IV, 4, 684).

Ardilan rencontre Darinée presque tous les matins au temple (IV, 4, 706). Comme il l'a tout à fait gagnée, il lui révèle les sentiments de Gondebaud pour Dorinde. « Pour rendre l'entremise un peu plus honorable », maître et serviteur prétendent que le Roi compte épouser Dorinde (IV, 4, 729).

Ardilan annonce à Darinée que sa maîtresse, si elle le voulait, pourrait être Reine des Bourguignons (IV, 4, 732). Pour la convaincre, il lui rappelle combien Gondebaud a aimé Criséide et il jure sur la foi qu'il doit à son maître. Darinée, éblouie, promet d'obéir à Ardilan. Le jeune homme explique qu'elle doit d'abord pousser Dorinde à se méfier de Clotilde, parce que celle-ci déteste son oncle et ne veut pas avoir une femme au-dessus d'elle (IV, 4, 733).

Darinée est un excellent ambassadeur. Dorinde, émerveillée par le titre de reine, va suivre ses conseils (IV, 4, 744). La suivante rapporte tous les arguments d'Ardilan et le parallèle qu'il a fait avec Criséide. Dorinde décide d'accepter la recherche du Roi et de le cacher à Clotilde (IV, 4, 749).

Sigismond est prévenu par son espion des relations du Roi et d'Ardilan avec Dorinde et Darinée (IV, 4, 752). Il demande à Dorinde que sa suivante s'éloigne d'Ardilan (IV, 4, 758).

Dorinde révèle à Clotilde l'entente de Darinée et d'Ardilan et les offres de Gondebaud (IV, 4, 764). Clotilde lui dit que les deux hommes les trompent et que Darinée devrait quitter Ardilan.

Sigismond, amoureux de Dorinde, convainc Clotilde de suggérer une épreuve à la suivante : demander à Ardilan d'épouser Darinée comme il l'a promis (IV, 4, 780). Ardilan prétend que le Roi lui a interdit de se marier avant de l'avoir uni avec Dorinde. Darinée comprend qu'elle a été trop crédule. Elle le repousse en pleurant. En tirant un mouchoir, des vers que le Sigismond adressait à Dorinde tombent de sa poche (IV, 4, 791).

Ardilan rapporte à Gondebaud les paroles de Darinée (IV, 4, 792). L'espion de Sigismond informe le Prince et lui apprend que le Roi veut chasser Dorinde de la Cour.

Clotilde, conseillée par Sigismond, décide que Dorinde doit s'enfuir. Elle se rendra en Forez avec Darinée. Les deux femmes vont se déguiser pour pouvoir se réfugier près des bergers (IV, 4, 866). Sigismond va escorter Dorinde, mais sans le dire à Clotilde.

Trois jours après, comme convenu, Dorinde attend Sigismond au temple de Vénus. Avec Darinée et un valet, les jeunes gens doivent consulter l'oracle. Sigismond n'arrive pas. Dorinde consulte seule l'oral ce qui lui dit de se rendre en Forez (IV, 4, 882).

La nuit tombe. Darinée laisse Dorinde et retourne dans la ville pour chercher Sigismond (IV, 4, 889). Comme Darinée se couvre le visage de boue, les deux femmes rient.

4
Deante Présent dans : I
Première mention : I, 3, 54 verso.

Caractéristique : Surnommé le glorieux.

Nommé par le petit Meril quand il parle des nymphes à Céladon.

Chevalier du Forez. Père de Silvie.

1
Delie Présente dans : III

Première mention : III, 3, 78 verso.

Modèle : « Mme de Balagny, c'est Delie dans l'Astrée » Tallemant (I, p. 5). Il s'agit de Diane d'Estrées (1566 - 1618), mariée le 17 février 1596 à Jean de Montluc de Balagny. Voir son portrait dans ce site (10 juin 2017). Gabrielle et Diane figurent probablement dans ce célèbre et audacieux tableau qui remonte aux environs de 1594 (voir ce site 10 juin 2017). Des six filles d'Estrées, celle qui se marie la première, c'est Gabrielle.
Patru écrit qu'il a demandé à Honoré d'Urfé si la conversation de Délie et Alcidon « estoit veritable, il me répondit, que cette galanterie étoit vraye, et que cette femme estoit également galante et spirituelle η » (II, p. 566).

Caractéristique : « Se joüant comme de coustume » (III, 3, 91 verso).

Nommée par Alcidon quand il raconte à son tour l'Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon.

Dame d'Aquitaine, sœur de Daphnide.


À la demande de Daphnide, Alcidon raconte à Adamas les événements qu'il a vécus.

Daphnide accorde à Alcidon un rendez-vous dans un château où une de ses sœurs se marie (III, 3, 77 recto). Alcidon est accueilli à la porte du jardin par Délie déguisée en Diane, parce qu'elle porte un des noms de la déesse.

C'est le costume que portent les nymphes foréziennes, mais les Foréziennes ont le bas de la robe « retroussé sur la hanche », et portent des perles aux cheveux et aux bras (I, 1, 6 recto et verso).

La jeune fille plaisante avec le chevalier sur sa « périlleuse aventure » dans cette « maison enchantée » (III, 3, 78 verso). En attendant le signal que doit donner Daphnide, Délie va entretenir le chevalier en utilisant le vocabulaire des romans de chevalerie et en faisant des remarques burlesques sur les mythes.

Délie alias Diane introduit une mise en abyme ironique du roman.
La muse emprunterait-elle la place de son poète ?

Alcidon est introduit auprès de Daphnide qui fait semblant d'être malade. Il s'installe dans la ruelle tandis que Délie s'éloigne un livre à la main (III, 3, 84 recto). Le « chevalier errant » s'engage à ne pas attenter à l'honneur des jeunes filles dans cette chambre éclairée par une seule bougie.
Délie tousse pour annoncer au couple une visite. Alcidon se met dans un cabinet. Il voit danser un ballet des « choses qui se forment en l'air » (III, 3, 87 verso). Daphnide et Alcidon passent ensuite la nuit à parler chastement devant Délie, qui s'est mise dans le lit près de sa sœur. Délie consent à ce qu'Alcidon passe aussi la journée avec elles. Lorsque le chevalier propose d'aider les jeunes filles à s'habiller, ils échangent des plaisanteries audacieuses sur les chemises (III, 3, 90 recto). Délie taquine Alcidon en le comparant à un oiseau. Il lui rappelle que la déesse Diane a été sensible à l'amour. Délie alors se moque de Pan et d'Endymion. Alcidon retourne dans le cabinet pendant que Daphnide reçoit des visites. Délie laisse les jeunes gens seuls toute la soirée. Elle revient pour les réconcilier quand ils ne sont pas d'accord sur le sens d'un serment (III, 3, 94 recto). Alcidon s'en va après avoir écouté Délie lui conseiller de multiplier les témoignages d'amour pour rester aimé (III, 3, 98 verso).

De retour auprès d'Euric, Alcidon vante Délie pour éloigner le roi de Daphnide (III, 3, 103 recto). Il fait de nouveau l'éloge de la jeune fille quand le Roi se rend chez la mère des jeunes filles (III, 3, 107 verso). Délie accueille Alcidon avec une plaisanterie (III, 3, 108 recto). Le Roi parle un moment aux deux jeunes filles, puis s'éloigne avec Daphnide pour que Délie ne l'entende pas (III, 3, 109 verso).


3
Diamis Présent dans : I, II, III

Première mention : I, 3, 54 verso. Écrit aussi « Dinamis ».

En 1607 et en 1621, dans les deux éditions de la première partie, ce personnage se nomme « Diamis » d'après Céladon (I, 10, 326 verso),
mais « Dinamis » d'après Diane
(I, 6, 159 recto).
Il reste Diamis dans la suite du roman.

Nommé dans Histoire de Diane, racontée par Diane ; Histoire de Celion et Bellinde, racontée par Céladon.

Berger du Lignon. Frère de Celion.


Dans le hameau, Diane raconte à Astrée et Phillis :

Histoire de Diane

À la mort de son frère, Celion, de déplaisir, Dinamis quitte le hameau (I, 6, 159 recto).

À Isoure, Céladon raconte à Silvie :

Histoire de Celion et Bellinde

Lorsque Celion quitte Bellinde parce qu'elle doit épouser Ergaste, c'est Diamis qui part à la recherche de son frère (I, 10, 347 verso). Il lui annonce que Bellinde est libre et le ramène dans le hameau.

1
Diamis Présent dans : I, II, III
Première mention : II, 6, 424.

Caractéristique : Adamas l'estime « fut pour [son] aage, fut pour sa vertu » (II, 11, 735). 

Auditeur : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ;
Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Oncle de Diane.


Diamis fait partie du groupe de bergers qui rend visite à Adamas (II, 11, 674).

Quand il converse avec le druide et Phocion, Léonide dit à Lycidas : « Ces vieilles personnes ne peuvent jamais trouver la fin de leurs paroles » (II, 11, 716).

Adamas s'entretient ensuite avec Diamis, Phocion et Tircis (II, 11, 735). Ces trois bergers hésitent d'abord à accepter l'hospitalité du druide qui invite ses hôtes à passer la nuit chez lui (II, 11, 764).

2
Diamis Présent dans : I, II, III
Première mention :  III, 9, 370 verso.

Caractéristique : Vieux et sage, dit le romancier (III, 9, 370 verso).

Oncle de Lycidas et Céladon.

Inadvertance du romancier ou modification volontaire du statut du personnage ?

Diamis était l'oncle de Diane
(I, 10, 347 verso). Parce qu'il ne l'est plus, pour demander la main de Diane il faut que Paris voyage pour se rendre auprès de Bellinde.

Diamis fait partie des pasteurs qui se rassemblent devant le temple d'Astrée pour le sacrifice d'action de grâces (III, 9, 370 verso).

Son âge avancé ne lui permet pas de veiller, mais il va attendre les hôtes dans la maison de Lycidas et Céladon, ses neveux (III, 10, 426 verso).

3
Diane Présente dans : I, II, III, IV
Première mention : I, 4, 84 verso.

Caractéristique : « Plusieurs fois nous avons esté trois ou quatre Bergers ensemble à la considerer, sans sçavoir quelle perfection luy souhaitter qu'elle n'eust », dit Céladon (I, 10, 323 verso).

Remarque sur le nom : La bergère, consciente de la signification de son nom, s'habille avec plus de recherche le jour de la fête de la déesse Diane (I, 6, 161 recto). L'épouse d'Honoré d'Urfé se prénomme Diane, et elle a connu des mésaventures qui ont un reflet dans le roman, de même que les aventures de Diane de Poitiers, de la Diane du livre XI des Amadis et même de la déesse Diane (Henein, p. 36, 290).
D'Urfé rapproche les étoiles en réunissant Diane, l'étoile du matin, et Astrée, l'astre.

Auditrice : Histoire d'Astrée et Phillis, racontée par Astrée ;
Histoire de Tircis et de Laonice, racontée par Laonice ;
Histoire de Silvandre, racontée par Silvandre ;
Histoire de Hylas, racontée par Hylas.

Narratrice : Histoire de Diane.

Bergère du Lignon. Fille de Celion et Bellinde. Sœur d'Ergaste junior, enlevé lorsqu'il était enfant.

Relations

Après la disparition de Céladon, Diane fréquente Astrée et Phillis plus régulièrement (I, 4, 84 verso). Les trois bergères gardent ensemble leurs troupeaux lorsque Semire s'approche. Astrée, bouleversée, demande à Phillis de le renvoyer. Diane remarque que « dire librement son mal à une amie, c'est luy en remettre une partie » (I, 4, 86 recto). Astrée, pour expliquer sa situation, lui raconte l'Histoire d'Astrée et Phillis.

Astrée dit que Céladon, avant de s'éloigner pour obéir à son père et se rendre chez Forelle, a composé des vers « qui n'ont esté que trop divulguees par une des Nymphes de Bellinde » (I, 4, 105 verso). Diane promet à Astrée de lui en apporter une copie le lendemain. D'Urfé n'en reparle plus.

Astrée raconte qu'Olimpe est enceinte des œuvres de Lycidas, et que Phillis pardonne au jeune homme. Diane interrompt la narratrice pour s'étonner de cette « estrange preuve de bonne volonté » (I, 4, 108 verso). Pour elle, l'amour est intransigeant. C'est une « musique à plusieurs voix » qui ne supporte pas la moindre discordance (I, 4, 109 recto).

Lorsqu'Astrée dit qu'Olimpe accouche en secret, Diane l'interrompt de nouveau pour raconter un accouchement secret qu'elle croit être celui d'Olimpe. Cette accouchée masquée avec un « si grand appareil » ne pouvait pas être une bergère, remarque Phillis (I, 4, 111 verso).

Léonide et Silvie dormaient dans un buisson et n'ont pas entendu le récit d'Astrée. Quand elles se réveillent, Silvie nomme les bergères à sa compagne puis retourne à Isoure tandis que Léonide se rend à Feurs (I, 5, 122 verso).

Lycidas survient. Diane et Phillis obtiennent qu'il se réconcilie avec Astrée (I, 5, 123 recto).

Léonide revient près des bergères et se cache pour les écouter (I, 6, 157 recto).

Astrée demande alors à Diane de raconter son histoire. La jeune fille confesse qu'elle ne peut « raconter [ses] jeunesses sans rougir » (I, 6, 157 verso) puis obéit à ses compagnes (I, 6, 158 recto).

Histoire de Diane

Diane est née après la mort de son père. Elle explique que, pour finir d'un procès, Celion et Bellinde avaient promis qu'un de leurs enfants épouserait un enfant de Phormion. Comme leur fils aîné a été enlevé, Bellinde, veuve, est obligée de remettre sa fille, Diane, à Phormion. Elle se retire ensuite à Évian où elle devient druide (I, 6, 159 verso).

Phormion n'a qu'une fille. Il l'appelle Filidas et l'élève comme un garçon pour la faire passer pour le futur mari de Diane. Son neveu, Amidor, vit avec eux pour pouvoir plus tard épouser Diane. Phormion meurt subitement. Filidas conserve son travestissement et ses prérogatives, par exemple, Diane et ses compagnes se lèvent lorsque Filidas entre dans la pièce (I, 6, 180 verso).

Daphnis, une bergère du Furan, est la seule amie de Diane

Le jour de la fête d'Apollon et de la déesse Diane, Filandre tombe amoureux de Diane.

Astrée interrompt sa compagne pour s'étonner de n'avoir rien su des amours de Diane et Filandre
(I, 6, 160 verso).

Cette interruption est riche de sens si on se souvient que
la sévérité de la Diane mythique envers Actéon a pour conséquence la notoriété de l'aventure
(Ovide, Métamorphoses,
III, 138-252).
Le fait que Diane ait pardonné à Filandre sa ruse a pour conséquence que l'aventure est restée cachée ... même si ce secret semble invraisemblable !
De la sévérité d'Astrée en revanche découle le roman.

Callirée, sœur jumelle de Filandre, lui propose d'échanger de vêtements pour qu'ils puissent tous les deux séjourner près de Diane, chez Filidas (I, 6, 160 verso). Quand les jeunes gens travestis reviennent dans le hameau, Filidas tombe amoureuse de Callirée travestie et Amidor tombe amoureux de Filandre travesti : deux couples homosexuels aux yeux du lecteur.

Filandre, devenu la feinte Callirée, parle d'amour à Diane, et Daphnis l'encourage : couple homosexuel aux yeux des personnages (I, 6, 177 recto).

Une nuit, Daphnis surprend Filandre chantant dans le jardin. Croyant qu'elle a appris son secret, Filandre se nomme. Daphnis voudrait que le berger dise la vérité à Diane. Comme il craint de le faire, Daphnis emmène Diane une nuit au jardin. La jeune fille découvre l'identité de la feinte Callirée (I, 6, 184 verso).

Diane finit par pardonner à Filandre. Elle accepte même que sa sœur et lui restent travestis pour donner le temps aux cheveux de Callirée de repousser.

Entre-temps, comme ses déclarations d'amour scandalisent Callirée, Filidas lui révèle son travestissement. Callirée informe ses compagnons. Daphnis s'étonne de la naïveté de Diane qui n'a pas deviné le sexe de Filidas (I, 6, 188 recto).

Dans l'édition de 1607, la jeune fille précise « car j'avois des-ja quinze ou seize ans » (I, 6, 188 recto).
Ce renseignement disparaît en 1621.

Diane avait donc plus de vingt ans dans l'édition de 1607.

En effet, en faisant des recoupements avec l'Histoire de Cloris, la nièce du mari de Callirée, il s'avère que la mort de Filandre (I, 8, 256 verso) a eu lieu au moins cinq ans avant la narration que fait Diane.

Diane et Filandre filent le parfait amour, sans jamais penser à l'avenir, et sans exposer la situation à Filidas et Amidor.

Filandre et Callirée abandonnent leur travestissement. Filandre rend souvent visite à Filidas.

Un jour, un chevalier noir essaie d'embrasser Diane endormie (I, 6, 188 verso). Filidas meurt en essayant de punir l'agresseur. Filandre atteint le Chevalier barbare à la tête avec une pierre de sa fronde puis le transperce avec sa houlette. Le chevalier meurt. Filandre, grièvement blessé, rend l'âme après avoir obtenu de Diane le titre de mari (I, 6, 191 verso).

Diane finit son récit en pleurant. Astrée l'interroge sur l'identité du chevalier (I, 7, 193 recto).

Léonide sort de sa cachette et s'approche des trois bergères. Diane ne sait pas que la nymphe a entendu son histoire. Léonide fait l'éloge de la vertu de Diane, de la beauté d'Astrée et du mérite de Phillis (I, 7, 194 recto). Diane répond aux questions que pose la nymphe sur la disparition de Céladon. Les bergères accompagnent Léonide dans le hameau de Diane (I, 7, 194 recto).

Dans l'après-midi, les jeunes filles entendent Silvandre chanter. Diane « fut la premiere qui en recogneut la voix » (I, 7, 195 recto). Quand Phillis taquine le berger pour son insensibilité, Diane le défend. Silvandre commence à aimer Diane.

Phillis propose que Silvandre serve une bergère pour prouver ses mérites. Astrée suggère que Phillis et Silvandre servent Diane pour qu'elle décide qui aime le mieux. Diane hésite à accepter cette « corvée » et impose une durée limitée à trois mois (I, 7, 199 verso).

Hylas, Tircis et Laonice surviennent. À la requête de Silvandre, Laonice présente l'Histoire de Tircis et de Laonice.

Diane n'intervient pas lors de ce procès où le juge, Silvandre, affirme l'importance de la fidélité aux morts qu'on a aimés (I, 7, 219 recto).

Léonide se retire dans le hameau de Diane pour la nuit (I, 7, 219 recto). Le lendemain, les bergères se retrouvent au lever de la nymphe. Les jeunes filles rencontrent Silvandre et se promènent avec lui. Phillis cède sa place près de Diane au jeune homme et lui demande en échange de raconter l'Histoire de Silvandre (I, 8, 225 verso).

Le jeune homme adresse son récit à Diane (I, 8, 227 verso) et souligne que c'est Bellinde, la mère de Diane, qui lui a conseillé de se rendre en Forez (I, 8, 231 recto).

Paris, le fils du druide Adamas, survient (I, 8, 232 verso). Léonide, sa cousine, lui présente les bergers, puis s'en va. Paris tombe amoureux de Diane (I, 8, 233 verso), et décide de s'habiller en berger pour rester près d'elle.

Hylas et ses compagnons arrivent. Les bergers discutent de l'amour. À la requête de Phillis, l'inconstant raconte l'Histoire de Hylas (I, 8, 242 verso), s'adressant principalement à Diane et Paris.

Quand la nuit tombe, Paris rentre à Leigneux et Diane dans son hameau.

Quelque temps après, à Isoure, en parlant avec Silvie, Céladon explique les théories de Silvandre sur l'amour, et en particulier le mythe des aimants, fruit de la savante imagination d'Honoré d'Urfé. Diane demande comment Silvandre explique le cas de Timon l'Athénien qui n'a jamais rien aimé (I, 10, 322 verso).

Silvie demande à Céladon de lui parler de la bergère. Le jeune homme raconte l'Histoire de Celion et Bellinde, ses parents (I, 10, 324 recto).

Après avoir quitté Isoure, Céladon rencontre Tircis, un berger qu'il ne connaissait pas, et lui demande des nouvelles des hameaux. Tircis dit que le chagrin a transformé Astrée qui est quand même la plus belle bergère « si Diane ne l'en empesche » (I, 12, 401 verso).

Diane compose des vers pour répondre à Daphnis (I, 6, 163 recto).

1
Diane Présente dans : I, II, III, IV
Première mention : II, 1, 2.

Caractéristique : Silvandre « rencontra en ceste Bergere tant de causes d'amour, qu'il estoit tout estonné de l'avoir veuë si long temps sans l'avoir aymee » (II, 1, 3), dit le romancier. 

Remarque sur le nom : Silvandre rapproche la bergère de la lune, emblème de la déesse Diane (II, 2, 111).

Auditrice : Histoire de Palinice et de Circène, racontée par Florice à Paris et un groupe de bergers ;
Histoire de Célidée, Thamyre et Calidon, racontée par Thamire à Léonide, Paris, et aux bergers ;
Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde, racontée par Hylas à Paris et un groupe de bergers ;
Histoire de Doris et Palémon ;
Histoire de Damon et de Madonthe, racontée par Madonthe à Diane, Astrée, Phillis et Laonice.

Diane2

Diane et Phillis tiennent compagnie à Astrée pour lui faire oublier son deuil. Silvandre, en recherchant Diane par gageure, devient véritablement amoureux. Dans les vers qu'il prête à Écho, Diane aurait dit son secret à la nymphe (II, 1, 7).

Paris aussi aime Diane. Habillé en berger, il se rend dans les hameaux avec Léonide. Silvandre les rencontre.

Quand Silvandre explique que l'éloignement entretient l'amour, Paris réplique que le berger devrait donc s'éloigner de Diane pour l'aimer davantage (II, 1, 17).

Ils voient Astrée et Phillis. Phillis querelle Silvandre. Celui-ci, pour entretenir la jalousie de Lycidas, fait semblant de la rechercher (II, 1, 22). Phillis lui dit qu'il essaie sur elle les discours destinés à Diane. Astrée pense qu'il vaudrait mieux que le berger parle à Phillis comme si elle était Diane (II, 1, 25).

Diane est encore dans sa cabane, parce que Florette, sa brebis favorite, est malade (II, 1, 26). Silvandre la soigne et la guérit. Il indique à Diane la plante qu'il faut cueillir pour les soins (II, 1, 28).

Diane rejoint Léonide et Paris. La nymphe l'embrasse (II, 1, 32). Assise autour du terme de Mercure, la petite troupe voit arriver Célidée et ses compagnons se disputant (II, 1, 30). Diane écoute l'histoire des bergers sans faire de commentaires.

Silvandre passe la nuit à la belle étoile en pensant à Diane. Il adore la lune à cause de « la conformité des noms de Diane et d'elle » (II, 2, 111), et compose un sonnet sur ce sujet (II, 2, 112). Comme la bergère garde son troupeau, il peut s'absenter (II, 2, 114).

Silvandre trouve la lettre laissée par Céladon. Parce qu'elle est adressée « à la plus belle et plus aymee Bergere de l'univers » par « le plus fidelle et plus infortuné Amant », Silvandre se demande si un dieu l'aurait composée pour Diane, ou si son démon l'aurait écrite pour lui (II, 3, 128).

Silvandre se cache pour entendre une conversation de Diane et d'Astrée, assises près de la fontaine des sicomores, un ouvrage à la main (II, 3, 129). Il apprend que Phillis va recevoir un bracelet fait des cheveux de Diane. Astrée se dit « en quelque sorte touchee de jalousie » (II, 3, 129). Elle regrette d'avoir mis du temps à aimer Diane comme elle le mérite : « J'ay esté aveugle de vous avoir veuë, et ne vous avoir particulierement aymee jusques icy » (II, 3, 130). Les bergères s'embrassent. Silvandre aurait voulu être Astrée. Il s'approche, toujours dissimulé, et voit Diane fabriquer le bracelet destiné à Phillis. Astrée prévient sa compagne que Silvandre sera jaloux (II, 3, 132). Diane réplique que le berger n'a rien demandé. Silvandre se montre donc. Astrée lui reproche son indiscrétion et compare sa faute à celle de Prométhée (II, 3, 133). Diane lui rappelle que le terme des trois mois de la gageure est presque passé (II, 3, 134). Quand elle se dit indifférente, le berger change de couleur. Astrée lui demande s'il se sent mal (II, 3, 134), le met en garde, et prévoit que Silvandre et Diane vont s'aimer (II, 3, 135). Dans le débat qui suit, Astrée engage Diane à donner le bracelet à Silvandre pour qu'il le conserve jusqu'à la fin de la gageure (II, 3, 137).

Phillis survient et fait des reproches à Diane et Astrée (II, 3, 139). Les bergers discutent de la jalousie qui, d'après Silvandre, n'est pas un effet d'amour. Diane renchérit : « Quand la froide jalousie naist, il faut que l'Amour meure » (II, 3, 140). Phillis et Astrée - plus expérimentées - ne sont pas d'accord. Comme Phillis ne sait pas répondre aux arguments de Silvandre, Diane rit et la taquine en répétant que la jalousie n'est pas l'amour ; elle-même ne sera jamais jalouse (II, 3, 143).

Silvandre laisse tomber la lettre ; Phillis la ramasse et la donne à Astrée (II, 3, 144). Les jeunes filles reconnaissent l'écriture de Céladon. Dès que Silvandre s'éloigne à la demande de Phillis, elles lisent la lettre avec Diane. Celle-ci remarque que l'écriture est « fort fresche », elle interroge Silvandre sur la provenance de la lettre (II, 3, 147). Il va conduire les bergères vers le lieu où elle lui a été remise (II, 3, 151).

Diane donne le bras à Silvandre : il est son serviteur et Phillis est sa compagne. Elle sourit en écoutant la discussion des rivaux (II, 3, 152). À basse voix, Astrée dit à Diane que le berger est sincèrement amoureux (II, 3, 156).

Le petit groupe se repose près d'une fontaine, et rencontre Laonice, Hylas, Tircis, Madonthe, et Tersandre. Ils continuent ensemble leur chemin. Laonice épie Silvandre et Diane qui marchent ensemble (II, 3, 161). Diane dit alors au berger qu'il fait semblant d'être amoureux. Elle-même fait semblant de ne pas croire ses déclarations. Si je vous croyais, déclare-t-elle, je ne vous aurais pas autorisé à me parler ainsi (II, 3, 163).

Ils aperçoivent Paris, vêtu en berger, avec trois bergères inconnues, et s'arrêtent pour les écouter chanter (II, 3, 165). Paris fait les présentations en déclarant que si les étrangères ont entendu parler du Forez, elles ont aussi entendu parler d'Astrée et de Diane (II, 3, 167). Il nomme aussi Phillis et Hylas. L'une des bergères déguisées raconte une aventure de l'inconstant, l'Histoire de Palinice et de Circène (II, 3, 168).

Diane et Astrée saluent les bergères étrangères et offrent leurs service (II, 4, 184). Florice loue leur beauté. Paris s'adresse à Diane qui sourit en lui répondant. Silvandre est jaloux : « l'ame altiere » de Diane peut être séduite par le fait que Paris est fils du druide Adamas (II, 4, 187). Les bergers poursuivent leur voyage. Diane est escortée par Paris. Comme il fait chaud, ils s'arrêtent pour manger des cerises que Silvandre cueille et offre à Diane. Ils écoutent Hylas rapporter l'Histoire de Parthénopé, Florice et Dorinde (II, 4, 193).

Silvandre laisse Paris près de Diane quand la troupe continue son chemin (II, 5, 272). Il escorte Madonthe parce qu'elle ressemble un peu à Diane (II, 5, 273). Ils parviennent devant un temple rustique. Silvandre constate qu'il s'est égaré. Il prend la main de Diane pour entrer dans ce temple, « une merveille de ces bois », dit-il (II, 5, 275). En analysant le tableau de la Réciproque amitié, Silvandre dit à Diane que l'image s'applique à eux, ce que la bergère réfute (II, 5, 281).

Devant un tableau représentant la déesse Astrée, Diane la première reconnaît un portrait de sa compagne et de son chien (II, 5, 291). Pendant que Phillis et Astrée s'interrogent sur l'auteur des merveilles du temple, Diane distrait la troupe en lisant à haute voix les vers qu'elle trouve (II, 5, 295). Lorsque tous les assistants comprennent que Céladon aimait Astrée, Diane déclare que cette affection si discrète est au-dessus de tout soupçon (II, 5, 300). Elle pense comme Phillis que Céladon est vivant (II, 5, 301), mais Tircis intervient pour expliquer que les âmes des morts laissés sans sépulture hantent les vivants. Tous les bergers décident qu'il faut ériger un vain tombeau pour Céladon (II, 5, 301).

Diane interroge Silvandre quand elle voit les tables des lois d'Amour falsifiées par Hylas (II, 5, 311). Elle remarque la première que les caractères sont différents (II, 5, 316). Les bergers continuent leur voyage. Silvandre marche avec Astrée. Il lui dit qu'Amour est aveugle puisque lui, enfant trouvé, ose aimer Diane (II, 5, 320). La nuit tombe. Les bergers sont perdus. Ils vont passer la nuit à la belle étoile (II, 5, 324).

Les bergères ne parviennent pas à s'endormir. Madonthe, à la requête de Diane, leur raconte son histoire (II, 6, 327). Pendant ce temps, les hommes aussi parlent d'amour. Silvandre décrit son pouvoir transformateur. Hylas lui demande : « Vous estes donc Diane ? Et vostre chapeau aussi n'est-il point changé en sa coiffure, et vostre juppe en sa robe ? » (II, 6, 416-417.

Après avoir écouté Madonthe, Diane et Astrée s'entretiennent ensemble (II, 6, 419), sans savoir que Laonice et Silvandre les écoutent (II, 6, 422). Astrée médite sur les suites de son « imprudence » (II, 6, 420). Elle conseille la prudence à Diane (II, 6, 423). La bergère lui répond que, depuis la mort de Filandre, elle a repoussé tous les prétendants comme Amidor et Nicandre (II, 6, 424). Silvandre le premier l'a rendue sensible. Quant à Paris, elle le considère comme son frère (II, 6, 425). Astrée l'interroge sur ce qui lui plaît en Silvandre. Il n'a rien aimé, dit Diane, il se soumet à ma volonté, et surtout il est « homme de bien, rond, et sans vice » (II, 6, 426). Malgré tout, elle refuse qu'il lui parle d'amour sans le couvert de la feinte. Astrée tente de la raisonner. Diane n'en démord pas. Elle est prête à se punir ; elle n'épousera pas « un Berger incogneu » (II, 6, 428).

Dans l'édition de 1610, la bergère disait qu'elle n'épouserait pas
« par amour un Berger inconnu ».

Astrée lui recommande de ne pas se montrer trop dure pour éviter le scandale, et blâme la vanité qui l'empêche d'aimer un berger sans famille (II, 6, 429). Silvandre s'éloigne à la fois ravi et désespéré (II, 6, 430).

Léonide accompagne Paris dans les hameaux pour qu'il voie Diane (II, 7, 433).

Elle se promène seule quand elle découvre Céladon. Elle lui rapporte des nouvelles du hameau (II, 7, 462) : l'amitié d'Astrée, de Diane et de Phillis, ainsi que l'amour de Paris pour Diane. Céladon se réjouit de la fortune de la bergère recherchée par le fils du druide. Léonide lui révèle une confidence de Diane : « elle ne le peut aymer d'autre sorte, que comme s'il estoit son frere » (II, 7, 463). La nymphe raconte ensuite la gageure de Phillis et Silvandre. Le jeune homme ne laisse pas Diane indifférente. « Si je m'y sçay cognoistre, Diane donnera son jugement à son advantage », déclare Léonide (II, 7, 464). La nymphe ajoute « qu'il estoit impossible que deux subjets d'amour se puissent rencontrer plus esgaux » (II, 7, 466).

Lorsque Paris confie à Léonide son amour pour Diane, la nymphe le met en garde en le comparant à Actéon, celui qui a désiré ce qu'il ne devait pas désirer. Paris accepte le sort d'Actéon pour avoir le plaisir de voir Diane nue (II, 7, 469). Le jeune homme cependant demande à sa cousine de l'accompagner dans les hameaux pour couvrir le but de sa visite (II, 7, 470).

Léonide rapporte ensuite à Céladon que Paris et elle ont vu Astrée et Phillis épiant Diane qui contemplait Silvandre chantant (II, 7, 473). Diane a eu honte d'être surprise (II, 7, 478). Silvandre chante un sonnet où il se réjouit d'aimer la bergère. À ce moment Driopé, le chien de Diane, accourt vers lui (II, 7, 480). Finalement, Léonide et Paris se joignent à Silvandre et aux bergères (II, 7, 481).

Céladon découvre les bergers endormis. Il voudrait, pour remercier Silvandre, qu'on l'aide auprès de Diane (II, 8, 524). Il regarde les bergères. S'il était impartial, il aurait jugé Diane plus belle qu'Astrée, note l'auteur (II, 8, 526).

Astrée et Phillis surprennent Silvandre regardant Diane endormie (II, 8, 532). Elle le voient baiser la main de la bergère. Elles discutent des relations des jeunes gens. Phillis pense que Diane va aimer Silvandre (II, 8, 534). Astrée juge que Diane résistera à l'amour parce qu'elle restera fidèle à Filandre (II, 8, 535). Diane se réveille enfin.

Phillis et Astrée lui parlent du vain tombeau à ériger pour Céladon. Craignant que les médisants ne blâment Astrée (II, 8, 536), Diane elle-même demande à Paris d'élever le tombeau en son nom mais à l'intention d'Astrée (II, 8, 537). Diane cueille des fleurs pour la tombe, et, avec Paris, cherche une longue branche d'arbre (II, 8, 539). Paris est distrait ; Diane le lui fait remarquer en souriant. Il lui déclare son amour et s'inquiète de son indifférence. Je « vis avec vous comme si vous estiez mon frere », lui répond Diane (II, 8, 540). Elle ajoute que sa mère et son oncle lui choisiront un époux (II, 8, 541).

Diane aperçoit Doris, Palémon et Adraste. Elle s'étonne de la beauté et du dédain de la bergère (II, 8, 543). Palémon lui demande de juger leur différend (II, 8, 548). Diane, qui voit venir Léonide, leur dit que la nymphe les écoutera après la cérémonie du vain tombeau (II, 8, 550). Les jeunes gens le lui rappellent (II, 8, 553).

Toute la troupe s'installe pour écouter l'Histoire de Doris et Palémon. Paris se met près de Diane (II, 9, 561). Diane fait partie du tribunal féminin assemblé par Léonide pour départager les bergers (II, 9, 593). Quand Hylas critique la sentence et que Silvandre lui explique que l'amour est exclusif, Diane remarque qu'il est vain de parler raison avec Hylas (II, 9, 600). Hylas dit à Silvandre que si Diane est parfaite, celui qui l'aime est présomptueux (II, 9, 604). Comme l'amour cherche le contentement, Silvandre se condamne à la tristesse s'il recherche Diane (II, 9, 605).

Les bergers se rendent chez Adamas. Paris, chargé de les accueillir, s'en réjouit par amour pour Diane (II, 11, 673). Les jeunes filles n'ont pas accompagné ce groupe où se trouve Diamis, l'oncle de Diane (II, 11, 674).

Lycidas donne des nouvelles des bergères à Léonide : Diane, dit-il, n'est ni contente ni fâchée, parce qu'elle n'est pas amoureuse (II, 11, 679). La nymphe répond que c'est une mauvaise nouvelle pour Paris. « Voila que c'est, dit le Berger de la sottise de nos villages » (II, 11, 680). Lycidas doute des sentiments de la bergère : « Toutesfois, si j'estois deceu, je ne serois pas le premier trompé au jugement des femmes », ajoute-t-il (II, 11, 680).

Histoire de la jalousie de Lycidas

En confessant sa jalousie, Lycidas précise que son origine est la gageure de Phillis et de Silvandre servant Diane (II, 11, 717).

Il rappelle la lettre de Céladon que Silvandre a remise à Diane et à ses compagnes (II, 11, 719).

Après la cérémonie du vain tombeau, Diane tient compagnie à Paris au lieu de se retirer dans sa cabane comme les autres bergères (II, 11, 720).

Le lendemain, Lycidas voit Silvandre attendre Diane en parlant avec Phillis et Astrée. Il entend le berger expliquer à Phillis qu'il lui était impossible de s'éloigner d'elle puisque tous deux servaient Diane. Il lui était aussi impossible de renoncer à la gageure parce qu'il aime vraiment Diane (II, 11, 725). « Si Diane, respondit Astree, doit estre acquise par les merites, il n'y a personne qui y doive pretendre plustost que Sylvandre » (II, 11, 726).

Léonide l'interrompt. Silvandre aime-t-il Diane ? La nymphe connaît la réponse, mais désire des informations à donner à Paris
(II, 11, 726).

Lycidas, entendant les explications de Silvandre, est guéri de sa jalousie (II, 11, 728).

Les bergers, de retour dans leur hameau, disent aux bergères qu'Alexis, la fille du druide, ressemble à Céladon. Astrée déclare à Diane qu'elle va se faire druide avec Alexis. Diane voudrait l'accompagner. Elle ne peut pas le faire sans désespérer Silvandre, répond Astrée (II, 12, 892).

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Diane Présente dans : I, II, III, IV
Première mention :  III, 1, 4 verso.

Caractéristiques : « Qui se pourroit empescher d'estre entierement à vous, puis que vous obligez mesmes en desobligeant », lui dit Silvandre qui l'aime (III, 1, 22 recto). « Vous avez trop d'esprit, et vous me mettez en peine de vous respondre », lui dit Hylas (III, 5, 200 verso). « Subtile bergère », lui dit Adamas (III, 5, 207 recto). « Diane a un peu de vanite, et ce n'est pas sans raison », lui dit Alexis (III, 10, 441 recto).

Auditrice : Histoire de Cryseide et d'Hylas racontée par Hylas et Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice.

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La veille du jour où les bergères vont se rendre chez Adamas, Phillis et Diane passent la nuit ensemble. Astrée les rejoint, soulève les couvertures et admire la beauté de Diane. Diane prétend que la beauté ne l'intéresse pas, parce que personne ne peut la lui faire désirer (III, 1, 5 recto). Astrée note qu'elle a vu au carrefour de Mercure quelqu'un qui aime Diane, Silvandre. Pour que ce berger cesse de lui parler d'amour, Diane s'engage à terminer la gageure le jour même. Phillis explique à sa compagne qu'une passion sincère ne s'effacera pas ainsi (III, 1, 6 recto).

Lorsque les bergères arrivent près de Silvandre qui chante, Diane se reconnaît sensible aux sentiments du jeune homme, mais refuse d'aimer un enfant trouvé (III, 1, 7 recto).

Silvandre rappelle que Driopé aboie si quelqu'un approche de Diane endormie, et que, pour le remercier, elle lui tape sur la tête. Diane ajoute qu'elle lui crache aussi au nez (III, 1, 8 recto).

Corilas survient en chantant.

Après l'édition de 1619, Diane désire écouter le berger pour ne pas continuer la conversation avec Silvandre (III, 1, 9 recto).

Le groupe de bergers se dirige vers le temple de la bonne Déesse. Silvandre marche près de Diane (III, 1, 11 recto). Pendant ce temps, chez Adamas, Paris s'habille en berger pour l'amour de Diane, et demande à son père la permission de partir à la rencontre des bergers (III, 1, 14 recto.)

Quand Paris voit un chevalier étranger armé, il songe à la mésaventure de Diane jadis approchée par un chevalier étranger. Il entend l'étranger nommer Madonthe, mais, curieusement, ne reconnaît pas le nom de la compagne de Diane et d'Astrée. Paris ne propose pas ses services au chevalier parce qu'il ne veut pas rester longtemps loin de Diane (III, 1, 21 recto). Lorsqu'il rencontre la troupe, il prend place près de Diane, et annonce qu'un étranger cherche Madonthe. Silvandre s'offre à la prévenir ; Diane le remarque.

Diane a demandé à Phillis de ne pas la laisser seule avec Paris pour empêcher le jeune homme de lui parler d'amour (III, 1, 22 verso)

Diane et Phillis empêchent un débat de s'envenimer (III, 1, 24 recto).

Adraste survient et s'arrête là où Diane l'a vu avec Doris la première fois (III, 1, 25 recto).

Diane est toujours escortée par Paris et accompagnée par Phillis (III, 2, 32 verso). Silvandre déclare qu'il a une meilleure place que sa rivale qu'il est « en Diane » et non à côté ; il peut donc voyager sans se fatiguer, conclut Hylas (III, 2, 33 recto). Diane entend chanter des bergers et interrompt la discussion (III, 2, 35 recto).

Lorsque Daphnide s'étonne que les bergères ne consultent pas la fontaine de la Vérité d'amour η pour s'assurer de ne pas être trompées, Diane déclare que le vrai remède est de ne rien aimer (III, 2, 38 recto).

Hylas fait les présentations. Daphnide loue la beauté d'Astrée et de Diane. La renommée a porté le nom des jeunes filles jusqu'à elle (III, 2, 40 recto). Daphnide prend les deux bergères par la main pour entrer chez Adamas de front (III, 2, 45 verso).

Chez le druide, Léonide, pour favoriser Paris, met Diane entre elle et lui (III, 2, 49 verso).

Pour parler à Diane plus discrètement, Paris demande à Hylas d'entretenir la compagnie en chantant (III, 5, 175 recto). L'inconstant obéit puis passe la harpe à Silvandre qui ne lève pas les yeux de sur Diane. La bergère dit à Paris qu'elle admire la sincérité d'Hylas qui, en suivant sa nature, fait ce que font les brebis (III, 5, 179 recto). Les jeunes filles en revanche, ajoute-t-elle, doivent non seulement éviter l'inconstance mais encore la constance, et se contenter d'aimer « par le devoir et par la raison » (III, 5, 179 verso). Pendant cette conversation Paris relève que la bergère fait systématiquement semblant de ne pas comprendre ses déclarations d'amour (III, 5, 180 recto) : Diane refuse de comprendre ce que Paris dit de la constance des hommes qui ne sont pas tous des Hylas (III, 5, 179 recto). Elle refuse aussi de comprendre ce que Paris veut dire quand il loue les charmes de la maison du druide (III, 5, 180 recto). Même quand il déclare que son bonheur dépend d'une seule personne, Diane ne pose pas de questions. Lorsque Paris déclare enfin sans ambages qu'il l'aime, Diane ne lui offre que le respect. Selon elle, si elle s'avisait de prononcer le verbe aimer, elle serait indigne de lui (III, 5, 181 recto).

Comme les chants des bergers ont cessé, toute la troupe remarque l'expression passionnée de Paris. Hylas demande à Silvandre s'il est encore dans le cœur de Diane - se référant à leurs discussions antérieures sur la transformation de l'amant. Phillis en profite pour appeler Diane et l'éloigner de Paris. Hylas alors demande à Silvandre ce qu'il pense des discours de Paris, et il demande à Diane ce qu'elle pense que Silvandre pense de ces mêmes discours. À l'exception de Silvandre, toute la troupe rit, ce qui empêche le jeune homme de répondre (III, 5, 181 verso).

À l'heure du coucher, chez Adamas, Astrée, Diane et Phillis partagent un lit. Les bergères parlent de la ressemblance d'Alexis avec Céladon ; un reflet dans un miroir, remarque Diane (III, 5, 183 verso). Pour faire plaisir à Astrée, elles vont inviter Alexis à venir dans les hameaux. Diane propose de prendre le prétexte de la cérémonie d'action de grâces en l'honneur du gui (III, 5, 185 recto).

Le lendemain, Diane réveille Phillis de bonne heure parce qu'elle craint que Paris vienne dans la chambre (III, 5, 187 verso). Mécontente, Phillis dit que sa compagne serait encore plus éveillée si Silvandre était là. Les bergères parlent alors du jeune homme. Phillis assure que Diane l'aime et qu'elle se sait aimée. Toute femme se plaît à être recherchée par un homme estimable, affirme-t-elle. À son avis, c'est une folie, « et folie la plus grande qui soit entre les hommes » de mépriser celui dont on ignore les origines (III, 5, 189 recto). Diane répond par une fable : quelle est la fille qui osera la première pratiquer ces préceptes ?

Diane et ses compagnes rencontrent Léonide et Paris. C'est la nymphe qui leur suggère de demander à Adamas d'amener Alexis dans les hameaux. Elle les conduit ensuite dans la chambre de la feinte druide (III, 5, 191 verso).

Les hôtes d'Adamas sortent se promener dans les jardins. Diane marche près de Paris. Laonice s'approche de Silvandre : elle connaît ses sentiments pour Diane et elle va tenter de le calomnier en prétendant qu'il aime Madonthe (III, 5, 195 verso).

Paris parle d'amour à Diane, mais elle a pour lui une affection de sœur (III, 5, 197 recto). Quand elle lui répond qu'elle fait ce qu'elle doit et ce qu'elle peut, il se plaint d'être traité seulement en fils d'Adamas. Diane s'enhardit : vous « laissez aller vos desirs plus outre que vous ne devez » (III, 5, 199 recto).

Dès que la troupe rentre dans la maison, Astrée s'approche de Diane pour se séparer de Calidon, éloigner Paris et obliger Hylas à laisser Alexis. L'inconstant est entrain de démontrer qu'il est dangereux d'aimer une femme savante. Diane réplique qu'il est dangereux d'aimer une femme bête (III, 5, 200 verso).

Adamas explique que l'amour naît de sympathie. Diane demande pourquoi une personne belle est aimée par plusieurs, puisque tous ne sont pas nés sous la même planète (III, 5, 207 recto).

Les bergères décident que Diane parlera en leur nom à Adamas pour inviter Alexis dans le hameau (III, 5, 208 verso). Le druide pose comme condition que le jeunes filles passent une seconde nuit chez lui.

Comme Paris discute avec Léonide, Diane et Silvandre parlent seuls. Les déclarations du jeune homme sont si éloquentes que Diane lui demande quand est-ce qu'il va terminer sa gageure avec Phillis (III, 5, 216 verso). Elle lui annonce qu'elle va rendre sa sentence le jour même à moins qu'il ne préfère que le jugement soit rendu dans le hameau. Silvandre veut du temps pour penser à sa réponse (III, 5, 217 verso).

À Montverdun, Cléontine explique à Galathée que Célidée accompagne Astrée, Diane et Phillis (III, 6, 229 verso) qui rendent visite à Adamas.
Lérindas ne tarit pas d'éloges sur la beauté de Diane et d'Astrée (III, 6, 259 recto). Astrée étant triste, il préfère Diane.

Diane explique à Daphnide que les bergers se moquent d'Hylas (III, 7, 268 recto). Elle reconnaît ignorer ce qui a amené l'inconstant dans le hameau. Daphnide suggère de divertir la compagnie en demandant au jeune homme de raconter ses amours. C'est Alexis qui sera chargée de présenter cette requête

Hylas raconte l'Histoire de Cryseide et d'Hylas. Comme il a vu la prisonnière dans le temple, Diane l'interrompt brusquement (III, 7, 277 recto) pour lui rappeler la raison d'être des règlements plus stricts du temple de Bonlieu.

Le messager de Galathée dit aux bergers que la nymphe désire voir surtout Astrée et Diane (III, 9, 370 recto).

Devant le temple d'Astrée, Diane reçoit ses anciens compagnons, Daphnis et Amintor. Elle leur présente Astrée et Phillis comme « deux autres Daphnis » (III, 9, 370 verso).

À l'intérieur du temple, Diane lit les poèmes de Céladon et reconnaît l'écriture du jeune homme (III, 9, 374 verso) Elle explique à Alexis qui est ce Céladon. Elle lit aussi un sonnet laissé par une nymphe sans s'interroger sur l'auteur (III, 9, 375 recto).

Encouragé par Silvandre, Hylas passe en revue les femmes qui l'entourent. Que pense-t-il de Diane ? « Elle est trop sage ». Quant à Madonthe, elle ressemble trop à Diane. À la fin de la longue énumération, Diane rappelle Stelle (III, 9, 378 verso).

C'est son affection pour Diane, qui interdit à Silvandre d'accepter que son nom apparaisse dans la liste des conditions imaginées par Hylas et Stelle (III, 9, 382 verso).

Pour rapprocher Diane de Paris, Adamas désire éloigner Silvandre. Il veut donc que la gageure s'achève. Il prie Astrée et Phillis d'intervenir auprès de Diane. Phillis brusque les choses pour pouvoir consacrer plus de temps à Lycidas. Diane et Silvandre, pris de court, restent sans voix (III, 9, 388 recto). Diane voudrait attendre le départ de Daphnide et Alcidon. Adamas réplique que les visiteurs doivent apprendre comment on se divertit dans les hameaux.

Adamas couronne les trois protagonistes, et installe Diane sur un siège plus relevé (III, 9, 390 recto). Il prie Léonide de raconter l'origine de la gageure aux nouveau-venus. La nymphe explique « ceste honneste emulation » (III, 9, 391 verso).

Phillis commence sa harangue (III, 9, 392 verso à III, 9, 395 verso) en flattant Diane. Elle rappelle que Silvandre ignorait Diane avant la gageure.

Durant ce litige, personne jamais n'oppose simplement amour et amitié.

La réponse de Silvandre s'étale sur douze feuillets (III, 9, 395 verso à III, 9, 407 recto). Le berger confond la bergère et sa patronne, la Diane « qui esclaire dans le Ciel, et qui commande dans les Enfers » (III, 9, 397 verso). La harangue semble savante, alors qu'elle repose sur nombre d'évidences :
La justice a besoin de l'équité pour être juste.
Il est plus naturel qu'une fille aime un berger (III, 9, 398 verso).
La longue fréquentation n'est pas toujours propice à l'amour.
Les femmes sont supérieures aux hommes, mais Phillis n'aime pas aussi bien que Silvandre.
C'est Phillis qui a proposé la gageure, c'est donc elle qui a encouragé la feinte.
Diane n'obéit ni à la justice ni à l'amour.

Adamas ne laisse pas Phillis répliquer. Diane déclare qu'elle a considéré aussi bien les actions que les paroles avant de décréter que Phillis est plus aimable que Silvandre, et que Silvandre sait mieux se faire aimer que Phillis. Diane cède sa place à Phillis et lui demande de rendre sa couronne de fleurs au druide. Quant à Silvandre, il baisera la main de Diane et reprendra la couronne dont il peut toujours renouveler les fleurs (III, 9, 408 recto). Diane reconnaît que le baiser du berger ne vient pas d'une affection feinte.

Le « gracieux essay » (III, 9, 406 recto) est loin d'être terminé !

En continuant leur chemin vers les hameaux, Phillis et Silvandre discutent pour savoir qui Diane a avantagé (III, 10, 408 verso). Diane tente en vain d'empêcher les jeunes gens d'analyser sa sentence. Phillis déclare que prendre la place de Diane, c'est recevoir un honneur, et que rendre sa couronne signifie qu'elle n'a pas besoin d'objets périssables.

Adamas autorise Silvandre à expliquer les décisions prises par « le bel esprit de Diane » (III, 10, 409 recto). Le berger remonte au déluge et fait appel au Ciel et à la Terre pour démontrer que le vainqueur est celui qui reçoit une couronne. L'autoriser à remplacer les fleurs de cette couronne, c'est lui donner l'espérance (III, 10, 414 verso). Phillis, elle, bien qu'aimable, doit rendre les fleurs au personnage qui représente la justice, Adamas. En servant Diane, conclut Silvandre, Phillis a commis une erreur : les filles doivent être recherchées et non rechercher. En fin de compte, Phillis elle-même reconnaît la victoire de son rival (III, 10, 416 recto).

Les bergers font des concours. Silvandre remporte le prix de la course : il a couru vite parce que Diane était assise près du terme (III, 10, 419 recto).

Diane souhaite que Silvandre cesse de l'appeler « belle Maistresse » (III, 10, 420 recto). Elle lui accorde un jour de répit parce qu'elle sent qu'il a pris la place de Filandre dans son cœur. Comme le berger discute sur le sens de « jour », les jeunes gens vont se soumettre à l'arbitrage d'Astrée et de Phillis, mais en privé. Diane confie à Silvandre que Phillis le soutient.

Pendant ce temps, Astrée et Alexis commentent le jugement : alors que Phillis et Astrée jouaient la comédie, Silvandre et Diane s'aimaient véritablement (III, 10, 422 verso). Diane n'aime Paris que par raison d'état, ajoute Alexis (III, 10, 423 verso).

La nuit tombe. Phillis attend Lycidas dans la chambre d'Astrée en bavardant avec Diane, Silvandre, Alexis et Léonide. Pour que Silvandre s'éloigne, Diane le prie de raccompagner Phillis (III, 10, 428 verso).

Le lendemain, les bergères et Alexis reconnaissent la voix de Silvandre qui chante. Elles parlent de l'amour de ce jeune homme. Phillis déclare sans ambages que Diane dissimule ses vrais sentiments (III, 10, 439 recto). Alexis soutient habilement la cause de Silvandre auprès de Diane : étant donné les qualités du berger, si Diane se prétend indifférente tout le monde s'en étonnera. Le plus sage c'est de permettre à Silvandre de poursuivre sa feinte (III, 10, 440 recto). Astrée et Phillis sont d'accord avec Alexis. Phillis signale alors que la discussion sur « jour » permettra à Silvandre de continuer à faire semblant de faire semblant (III, 10, 441 verso). Les jeunes filles s'entendent pour prolonger le jugement de la gageure et déclarer publiquement que Diane doit autoriser Silvandre à continuer la feinte. Or le berger, caché sous un buisson, a surpris cette conversation (III, 10, 442 recto) ...

Paris confie à Léonide qu'il veut « obliger tellement Diane à [l'] aymer » qu'il pourra l'épouser (III, 10, 444 verso). Dans son vibrant éloge du mariage, Léonide rappelle que la jeune fille doit avoir d'autres qualités que la beauté. Elle demande au jeune homme s'il veut vraiment s'allier à une bergère (III, 10, 445 verso). C'est seulement à la fin de sa harangue que Léonide précise que Paris devrait préférer le tombeau au mariage avec une Diane qui ne l'aimerait pas (III, 10, 446 recto).

Paris répond qu'il ne peut pas vivre sans Diane et qu'il se soucie peu de l'opinion des autres. Il voudrait seulement que sa cousine lui explique les réticences de celle qui lui a clairement déclaré qu'elle le voulait pour frère, non pour mari. Léonide conseille à Paris de demander à la bergère la permission de parler à ses parents. À cause des avantages qu'il apporte, les parents le soutiendront. La jeune fille ensuite, parce qu'elle est sage, leur obéira. « Et ainsi sans y penser se laissera peut-estre engager si avant, que quand elle s'en prendra garde, elle ne s'en pourra pas retirer » (III, 10, 447 recto). Non sans habileté, elle recommande à Paris de n'en parler avec Diane que le dernier jour de la visite dans les hameaux. Ainsi, Diane ne pourra pas changer d'avis, même si elle le désire.

Pendant ce temps Silvandre sort de sa cachette et se montre à Diane et ses compagnes. Alexis, en riant, sans attendre le jugement de Phillis et d'Astrée, condamne Diane et donne raison à Silvandre : « jour » signifie toujours (III, 10, 448 verso). Diane accepte et se dit sans recours parce qu'Astrée soutient la druide et Phillis Astrée. « Tout ce qui vous est permis, n'est que de feindre », conclut-elle (III, 10, 449 recto). Adamas ajoute que Silvandre a perdu le droit de se plaindre s'il souffre des conséquences de cette feinte. Le berger ne répond pas.

À Montverdun, Lérindas présente les bergères aux nymphes : Diane est la plus modeste d'entre elles (III, 11, 450 verso). Célidée ensuite explique à Galathée et Damon le jugement de Diane sur la gageure (III, 11, 452 recto). Le chevalier pense que Diane a dû avantager Phillis. En apprenant les termes de la sentence, il admire la sagesse de Diane.

Silvandre aime bien Madonthe parce qu'elle ressemble un peu à Diane. Il va donc la prévenir de la présence du chevalier étranger (III, 11, 462 verso).

Le lendemain, quand les bergères se réveillent avec leurs invitées, elles prennent Alexis vêtue de la robe d'Astrée pour Phillis, puis reconnaissent sa voix. Diane propose qu'Alexis ne se change pas et qu'Astrée endosse la robe de druide « pour faire passer le temps au sage Adamas » (III, 11, 466 recto). Comme Alexis et Astrée s'embrassent longuement, Léonide se met à embrasser Diane pour qu'elle ne le remarque pas.

Diane conserve donc un bon souvenir des déguisements qui l'ont entourée dans son hameau
(I, 6, 159 verso sq.).

Diane se moque d'Hylas trompé par le déguisement d'Alexis (III, 11, 471 verso).

Lorsque Phillis s'étonne de l'absence de Silvandre, Laonice prétend qu'il a suivi Madonthe dont il est amoureux, et qu'il feignait seulement d'aimer Diane. Phillis ne croit pas ces calomnies. Pour protéger la réputation de son amie, elle-même prétend que c'est par feinte que Silvandre recherchait Diane, mais qu'il n'aimait pas Madonthe. Diane affirme qu'elle a vu des signes de l'affection du berger pour Madonthe (III, 11, 478 verso), puis, affligée, s'éloigne, blâmant silencieusement l'inconstance de Silvandre. Diane, soutenue par Astrée, s'oppose au bon sens de Phillis qui doute de Laonice et assure que Silvandre n'a agi que par courtoisie. Diane reconnaît qu'elle allait aimer véritablement le jeune homme (III, 11, 480 recto). Elle ne va pas lui demander des explications parce qu'elle craint son éloquence. Pour faire plaisir à sa compagne, Phillis accepte de réclamer au berger le bracelet que Diane lui a donné (III, 11, 480 verso).

Paris survient et trouve Diane rentrant chez elle seule. Il lui demande encore une fois de l'aimer. Diane, par dépit, accepte qu'il demande sa main à sa mère (III, 11, 487 verso). Une des plus longues interventions du romancier suit : Honoré d'Urfé blâme Diane. La bergère, seule dans une cabane (qui est probablement une chambre), pleure à chaudes larmes parce qu'elle sait maintenant qu'elle aime Silvandre (III, 11, 488 recto).

Avant de partir avec Adamas, Paris voudrait dire adieu à Diane. Phillis et Astrée lui apprennent qu'elle avait à faire chez elle. Le jeune homme demande à son père la permission de demander la main de la bergère. Le druide loue cette alliance. Il remet à Paris une lettre pour la mère de Diane, Bellinde, et lui conseille de se hâter (III, 11, 490 recto).

En racontant son histoire à Damon, Madonthe souligne qu'en Forez elle n'a pas quitté Astrée, Diane et Phillis (III, 12, 503 recto).

Paris s'en va, content de la permission que lui ont donnée Diane et Adamas (III, 12, 551 verso).

Astrée et Phillis sont chez Diane, lorsque Léonide s'entretient avec Alexis avant de quitter le hameau (III, 12, 551 verso).

Adamas demande à Paris s'il est sûr que Silvandre n'a pas la place qu'il convoite près de Diane (III, 11, 489 verso).
3
Diane Présente dans : I, II, III, IV
Première mention : IV, 1, 12

Caractéristiques : Phillis dit à Silvandre : « Vrayment ce luy est un grand advantage d'estre recherchee d'un Berger vagabond et incogneu, comme vous estes, elle qui n'a personne qui la devance, ny en vertu, ny en merite » (IV, 1, 151).

Phillis quitte la chambre qu'elle a partagée avec Astrée et Alexis pour se rendre auprès de Diane. Cette bergère désolée (IV, 1, 12) est elle-même sortie de bonne heure. Elle se rend à l'endroit où Céladon s'est noyé (IV, 1, 37).

Elle entend chanter une bergère étrangère (IV, 1, 37) qui va s'avérer être Dorinde. Comme celle-ci dit du mal des hommes, Diane l'écoute attentivement et s'approche pour mieux la voir (IV, 1, 44). La courtoisie de Diane qui lui offre ses services est de bon augure, déclare l'étrangère. Comme Diane voudrait entendre son histoire, l'étrangère lui demande si elle ne serait pas Astrée ou Diane, bergères dont elle connaît la réputation (IV, 1, 50).

Phillis ne trouve pas Diane chez elle mais elle croise les dames lyonnaises et les écoute en cachette (IV, 1, 52). Florice, Palinice et Circène font l'éloge des bergères du Lignon, Astrée, Diane et Phillis, qu'elles jugent supérieures aux femmes de la ville (IV, 1, 56).

Phillis
aperçoit Diane et l'étrangère (IV, 1, 67). Diane fait les présentations puis propose à Phillis d'écouter l'histoire de l'étrangère. Diane et Phillis vont chercher Astrée et Alexis (IV, 1, 71). Elles rencontrent en route les dames lyonnaises. Phillis suggère de laisser toutes les étrangères ensemble et d'aller prévenir Astrée et Alexis.

Diane et Phillis trouvent Astrée et Alexis encore déshabillées (IV, 1, 78). Comme elles parlent d'amour et de constance, Diane affirme que celles qui aiment s'en repentent ensuite. Elle s'éloigne tandis que Phillis taquine Astrée lui reprochant de préférer sa nouvelle compagne (IV, 1, 87). Astrée déclare qu'elle désire se rendre chez les Carnutes ; Diane propose de la suivre par amitié. Sa mère, Bellinde, et le prétendant à sa main, Paris, ne s'opposeront pas à la volonté de Dieu (IV, 1, 91).

Diane oublie qu'elle a autorisé Paris à demander sa main à Bellinde
(III, 11, 487 recto).
Elle a caché cette décision à ses compagnes.

Les bergères sortent ensemble et trouvent le troupeau de Diane (IV, 1, 95). Elles se séparent de nouveau pour que la feinte druide et Astrée reprennent leurs vêtements avant de se présenter aux étrangères.

Diane rencontre Daphnis avec un groupe de bergers du Lignon (IV, 1, 97).

Silvandre s'approche du groupe en chantant son amour pour Diane (IV, 1, 104). Diane s'éloigne après avoir demandé à Phillis de ne pas la suivre, de prendre le bracelet de cheveux que possède le berger, et de lui rapporter ce qu'il aura dit. Elle prétend qu'elle n'attend pas une réponse mais seulement le bracelet (IV, 1, 109).

Quand Diane voit Astrée et Alexis son visage expose son déplaisir. Astrée veut apprendre à la feinte druide les raisons du chagrin de sa compagne (IV, 1, 122). Diane se cache le visage puis prend les devants : Silvandre pendant la gageure a fait semblant de l'aimer alors qu'il aimait Madonthe. Astrée plaide la cause du jeune homme. Diane prétend que le berger faisait semblant de l'aimer pour passer le temps (IV, 1, 127). Elle croit les calomnies de Laonice (IV, 1, 130).

Pendant ce temps, Phillis retrouve Silvandre (IV, 1, 134). Hylas et lui, en comparant la beauté de leurs maîtresses respectives, opposent deux définitions de la beauté (IV, 1, 138). Silvandre propose de remettre le jugement aux voix. Phillis lui fait signe de la rejoindre (IV, 1, 142).

Silvandre d'abord ne croit pas Phillis (IV, 1, 144). Diane est en colère, affirme la bergère qui lui demande le bracelet. Elle lui apprend ce dont on l'accuse. Elle le blâme de préférer Madonthe à Diane. Silvandre demande si Diane a cru le calomniateur qui n'a pas été nommé. Il s'évanouit (IV, 1, 155).

Phillis fait signe à ses compagnes qu'elle voit au loin. Diane, Astrée et Alexis accourent. Elles croient Silvandre mort. Diane demande qui l'a tué (IV, 2, 159). Elle s'avance plus lentement pour cacher ses larmes. Elle rappelle à Phillis le bracelet à détacher. Diane s'éloigne quand elle voit le berger reprendre ses esprits (IV, 2, 171). Cachée dans le bois, elle écoute le dialogue de Phillis avec le berger. Silvandre jure qu'il n'a jamais aimé que Diane. Phillis répète qu'on a raconté à Diane les adieux déchirants qu'il a faits à Madonthe. Elle note que la jalousie de sa compagne est à l'honneur du jeune homme (IV, 2, 178).

En aparté, Diane fait des gestes qui montrent son émoi et multiplie les remarques souvent amusantes (IV, 2, 180). Elle demande si le berger était un soldat chargé de la garde, ou un Hercule gaulois (IV, 2, 187). Elle dit que Laonice n'a pas menti puisqu'elle n'avait aucune raison de mentir. Silvandre n'entend pas ce nom. Il explique qu'il n'a pas jugé utile d'annoncer son départ à Diane parce qu'il n'allait pas loin. Il s'étonne du « jugement de Diane » (IV, 2, 191). Il s'explique : il demeure dans les hameaux seulement par amour pour Diane. Diane est enfin convaincue (IV, 2, 197).

Romancier et personnages oublient que Silvandre attend que la fontaine de la Vérité d'amour dévoile ses origines (I, 8, 231 recto).

Laissé seul Silvandre soupire des vers que les dames lyonnaises surprennent. Elles recommandent à Dorinde d'approcher de lui. Diane étant absente, il est en mesure d'écouter quelqu'un d'autre (IV, 2, 204). Dorinde comprendra alors que certains hommes savent aimer. Silvandre entend les bergères déguisées. Il espère qu'elles n'ont pas remarqué combien il aime Diane (IV, 2, 208).

Dorinde, Florice, Palinice et Circène voient arriver Diane, Phillis, Astrée et Alexis (IV, 2, 220). Diane a demandé à ses compagnes de se rendre auprès de l'étrangère qui dit tant de mal des hommes. Les deux groupes se saluent. Dorinde redit son admiration pour les habitants des rives du Lignon. La feinte druide fait l'éloge des bergères du Lignon en particulier. Diane rappelle à Dorinde qu'elle a promis d'expliquer pourquoi elle détestait les hommes. Elle interrompt le récit que fait la narratrice pour lui apprendre que ses démêlés avec Hylas et Périandre à Lyon sont déjà connus (IV, 2, 238).

Des assaillants veulent enlever Dorinde. Bergères et bergères déguisées tentent de la retenir (IV, 3, 370). Astrée et Diane lui tiennent les bras. Après le combat, Diane, ses compagnes et la feinte druide tiennent compagnie aux dames lyonnaises (IV, 3, 388).

Diane et ses amies disent adieu aux dames lyonnaises qui se rendent à Marcilly (IV, 3, 403). Elles rentrent chez Phocion en s'interrogeant sur l'inconstance des hommes. Diane rappelle à Astrée qu'elle n'a pas toujours été contente de la conduite de Céladon. Astrée réplique en comparant Céladon à Filandre, car, dit-elle, elle n'en veut pas plus à Céladon que Diane à Filandre (IV, 3, 406). Phillis propose Lycidas, en tant qu'exemple d'homme fidèle. Le temps pourra le rendre infidèle, dit Diane (IV, 3, 409).

L'intermède d'Olimpe est oublié
(I, 4, 107 recto) !

Diane reconnaît la voix de Silvandre disant des vers. Elle s'éloigne pour l'éviter (IV, 3, 413). Le berger se lamente parce que, dès qu'il a vu Diane, il est devenu victime de la fortune. Il se demande si les dieux le punissent de leur préférer une créature (IV, 3, 420).

Phillis, Astrée et Alexis rejoignent Diane et plaident la cause de Silvandre (IV, 3, 421). La jeune fille ne montre pas ses sentiments, ce qu'Alexis admire. Elle prétend qu'elle n'aime pas le berger. Ses amies l'obligent à reconnaître que Silvandre l'aimait et qu'elle le savait (IV, 3, 436).

Les jeunes filles s'interrompent dès qu'elles arrivent chez Phocion. Quand elles racontent la mésaventure de Dorinde, le vieillard la rapproche de l'agression de Diane par un étranger (IV, 3, 438). Astrée se dit orpheline et juge que Diane, éloignée de sa mère, l'est aussi. Diane répond à une remarque de Phocion que la douleur ne se mesure pas au sujet qui la provoque mais à la manière de la ressentir (IV, 3, 443).

Hylas parle avec les dames lyonnaises des diverses manières d'aimer. La manière de Silvandre a pour conséquence que le berger ou Diane mourront avant de se quitter (IV, 3, 450).

Le soir, Silvandre retourne là où Diane, Phillis, Astrée et Alexis l'ont vu (IV, 3, 489). Diane, pense-t-il, est l'instrument qu'utilise le Ciel pour le mettre à l'épreuve. Il se souvient de la gageure et cherche en vain le bracelet que Diane lui a offert (IV, 3, 406).

Le berger devait rendre ce bracelet à la fin de la gageure (II, 3, 137).

Silvandre entend le dialogue de deux chevaliers lyonnais sans intervenir : c'est « le fascheux estat où la jalousie » de Diane l'a réduit (IV, 3, 511). Quand les chevaliers lui adressent la parole, il les prie de le laisser partir et leur apprend que les dames lyonnaises sont avec Diane et Astrée (IV, 3, 518).

Les chevaliers lyonnais trouvent un sonnet que Silvandre a laissé tomber de sa poche. Il l'a composé jadis alors qu'il tenait un miroir pour Diane qui se coiffait (IV, 3, 522).

Ce souvenir ne correspond pas à un événement que connaissent les lecteurs.

Le matin, Alexis contemple Astrée qui dort un bras posé sur Diane (IV, 3, 525). La feinte druide aurait voulu se changer en Diane. Phillis réveille Diane. Celle-ci embrasse alors Astrée pour la réveiller. Astrée est déçue de voir Diane alors qu'elle aurait voulu voir Alexis. Un autre ne mépriserait pas les baisers de Diane, note Phillis. Diane souhaite qu'on le lui parle plus de Silvandre (IV, 3, 532). Ses compagnes lui déclarent que Silvandre est précieux pour tout le pays et peut-être pour les Gaules : les dieux puniront Diane si elle n'a pas d'égards pour lui (IV, 3, 534).

Quand elle est seule avec Diane, Phillis lui demande ce qu'elle pense de la passion d'Astrée et Alexis (IV, 3, 538). Alexis ressemble à Céladon et Astrée se fait facilement aimer, explique Diane. Phillis s'étonne alors de la conduite d'Adamas et de Léonide. Ils ne veulent pas que la feinte druide fréquente la Cour, explique Diane (IV, 3, 541). Les deux amies s'en vont avec les troupeaux d'Astrée.

Phillis et Diane voient de loin Laonice, la bergère qui a calomnié Silvandre (IV, 3, 544). Diane doute encore de l'innocence du berger. Elle entend alors Tircis reprocher à sa compagne la méchanceté qu'elle a faite à Phillis et à Silvandre : elle a fomenté la dispute de Phillis et de Lycidas et la séparation de Diane et de Silvandre (IV, 3, 550).

Laonice décide de se venger dans la première partie (I, 8, 264 recto).
Sa seule arme est la jalousie.
Elle réveille celle de Lycidas dans la première (I, 7, 220 verso) et la deuxième partie (II, 3, 161),
et celle de Diane dans la troisième (III, 11, 478 recto).

Laonice démontre à Tircis que Diane est sensible aux qualités de Silvandre (IV, 3, 551).

Phillis et Diane sont sidérées (IV, 3, 554). Diane, les mains jointes, sourit. Il faut se méfier de ce qu'on entend, souligne Phillis. Diane considère que Laonice a été si habile qu'elle aurait eu tort de ne pas la croire (IV, 3, 557). Elle va consoler Silvandre quand elle le verra. Il est trop sage, pense-t-elle, pour se désespérer.

Phillis et Diane reviennent dans la chambre pour annoncer la bonne nouvelle à Astrée et Alexis (IV, 3, 575). Diane répète qu'elle n'a pas eu tort de croire la calomnie. Astrée relève que si Phillis n'avait pas entendu la confession de Laonice, Diane aurait encore des doutes. Lorsque Phillis menace Astrée d'amener Silvandre dans la chambre pour l'aider à s'habiller, Astrée déclare que seule Diane a mérité de recevoir un berger dans sa chambre, et que seul Filandre a osé le faire (IV, 3, 581).

Après le repas, les bergères et la feinte druide voient Silvandre. Diane refuse que le berger sache qu'elle a été jalouse. Elle ne peut pas montrer ses sentiments parce qu'elle ne pense pas que sa mère approuverait cette union. Elle propose donc de dire au berger que tout ce qui s'est passé est une invention de Phillis (IV, 3, 599). Phillis d'ailleurs, ajoute-t-elle, a trop vite parlé à Silvandre sans laisser le temps à la fureur de Diane de se calmer.

Silvandre survient. Phillis proclame qu'elle a inventé la colère de Diane (IV, 3, 604). Diane l'écoute « froidement » (IV, 3, 606). Le berger raconte alors qu'il a une autre raison de désespérer. Diane souhaite y remédier et décrète que Phillis doit consoler le jeune homme. Phillis accepte à condition que Diane fasse ce qu'elle va décider (IV, 3, 613).

Silvandre rapporte l'oracle désastreux qu'il a reçu (IV, 3, 614). C'est à cause de sa grande tristesse qu'il il l'a consulté. En entendant la sinistre prédiction, Diane pleure, ce que Phillis et Astrée remarquent. Phillis propose une interprétation logique et bénéfique de l'oracle. Elle exige que Diane jure qu'elle fera ce que Phillis proposera. Grâce à Phillis, Silvandre est heureux puisque Diane va l'épouser (IV, 3, 622). S'il y a faute, déclare Diane, qu'elle retombe sur la tête de Phillis et de ses compagnes. Silvandre adorera Tautatès au ciel et Diane sur la terre. En attendant de connaître la volonté de Bellinde, Diane compte se conduire avec Silvandre comme Phillis se conduit avec Lycidas, mais seulement quand il n'y a pas de témoins étrangers (IV, 3, 632).

Dorinde, en racontant son histoire, dit qu'à Lyon, on lui a conseillé de chercher refuge près d'Astrée et de Diane (IV, 4, 873).
4
Dorinde Présente dans : II, III, IV
Première mention : II, 4, 210.

Caractéristique : Elle « estoit assez belle, et non pas trop fine, encor que depuis elle prit bien de l'esprit et de la malice » (II, 4, 219), dit Hylas qui l'a aimée. Il déclare aussi : « Ainsi que vous aymez tout ce que vous voyez, vous pensez aussi que chacun soit amoureux de vous » (II, 4, 262) - ce qui sera confirmé dans la quatrième partie (Dorinde).

Modèle : « Une Damoiselle Pajot, parente de Madame de Beaumarchais, et femme d'un Trésorier de France de Soissons », et le Comte de Sommerive serait Périandre (Patru, p. 565). Mme de Beaumarchais serait Florice dans le roman, et Hylas Henri de Lorraine, duc d'Aiguillon.

Nommée dans : Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde, racontée par Hylas à Paris, aux bergers et aux dames lyonnaises.

Dame de Lyon. Fille d'Arcingentorix. Alliée à Florice.

Hylas4

Hylas raconte la suite des aventures rapportées par Florice :

Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde

Téombre fait semblant d'aimer Dorinde pour rendre Florice jalouse (II, 4, 210). Alors que Dorinde passe quelques jours chez un oncle, hors de Lyon, Téombre chante des vers à son sujet en se vantant d'être aimé. Florice lui répond pour le blâmer de sa vanité (II, 4, 212).

Hylas tombe amoureux de Florice. Pour protéger sa réputation et faire taire les rumeurs, Florice lui demande de faire semblant d'aimer Dorinde. « Il y avoit quelque alliance » entre les deux femmes. Dorinde n'est pas aussi belle que Florice, « ny mesme si advantagee de biens et d'une suitte de grands ayeuls » (II, 4, 219).

Un jour de fête, quand Lyon célèbre l'anniversaire d'un incendie, Hylas déclare son amour à Dorinde. Il devient aussi l'ami de Périandre (II, 4, 220). Au bout de deux mois, Périandre et Hylas échangent des confidences : tous deux aiment Dorinde (II, 4, 222). Ils s'entendent pour que celui que la jeune femme préfère laisse la place à l'autre.

Hylas recourt à la ruse : il cache son portrait derrière la glace d'un miroir qu'il fait vendre à Dorinde (II, 4, 225). Il prétend que la jeune fille le favorise en privé, et il dit à Périandre de casser le glace pour voir la preuve que Dorinde préfère Hylas (II, 4, 227).

Dorinde qui, en fait préférait Périandre (II, 4, 229), très étonnée de trouver le portrait d'Hylas dans son miroir, ne réussit pas à se disculper. Périandre quitte la ville (II, 4, 230).

Hylas réussit à obtenir le pardon de Dorinde. La jeune femme l'aime, et Florice abandonne Téombre (II, 4, 232). Florice - que l'inconstant n'a pas cessé de servir - commence à se méfier. Elle exige les lettres de sa rivale. Hylas accepte. Il continue à aimer Florice et à se plaire dans la compagnie de Dorinde.

Silvandre s'approche de Diane et lui dit quelque chose en souriant.
Hylas s'interrompt. L'« austérité desnaturée » de Silvandre interdira-t-elle à l'inconstant de profiter des biens que lui envoient les Dieux, demande-t-il.
Silvandre ne répond pas pour ne pas interrompre le récit (II, 4, 234).

Cette interruption qui n'en est pas une démontre que le romancier ne manque ni d'humour, ni de sens de la mise en scène !

Dorinde donne à Hylas des témoignages de plus en plus clairs de son amour ainsi que des lettres de plus en plus affectueuses. Il remet les moins explicites à Florice.

Un jour cinq lettres qu'il avait gardées tombent de sa poche. Florice s'en empare et en lit trois (II, 4, 236). Dans l'une des lettres, Dorinde écrit qu'elle envoie son portrait à Hylas, et qu'il a autant de puissance sur l'objet que sur le modèle (II, 4, 238).

Florice se rend chez Dorinde et lui donne les lettres. Dorinde rougit, reconnaît les faits et jure de ne plus aimer Hylas (II, 4, 240). Hylas survient chez Dorinde. Il voit qu'elle a pleuré et il reconnaît les lettres. Elle le pousse dehors (II, 4, 243).

Hylas décide de quitter Florice. Il surprend Dorinde dans son cabinet, lui raconte les méfaits de Florice : « N'estoit-elle pas bien outrecuidée, de penser que l'on peust faire semblant de vous aymer » ? (II, 4, 244). Il explique qu'il n'a donné que les premières lettres de la jeune fille, et que les plus récentes lui ont été dérobées. Dorinde vérifie et lui pardonne (II, 4, 245).

Hylas s'éloigne de Florice qui se voit obligée d'épouser Téombre (II, 4, 258).

Hylas interrompt son récit pour assurer Phillis de son amour.
La bergère lui demande comment il a laissé Dorinde (II, 4, 259).

Périandre revient à Lyon pour revoir Dorinde. Hylas lui offre la jeune fille, en prétendant se sacrifier (II, 4, 260). Florice, pour s'assurer de la fidélité d'Hylas, lui demande de rompre avec Dorinde « par quelque espece d'affront » (II, 4, 261). Un jour de fête, Hylas décide d'agir. Il commence par prévenir Périandre : il veut désabuser Dorinde une fois pour toutes. Ensuite, devant Florice et un grand groupe, il déclare à Dorinde qu'elle se trompe si elle croit qu'il l'aime (II, 4, 262).

Dorinde se venge. Elle raconte à Périandre la tromperie du miroir. Elle obtient qu'il lui donne une des lettres que Florice écrit quotidiennement à Hylas (II, 4, 264). Dorinde lit que Florice invite Hylas à venir la voir parce que Téombre, son époux, va quitter la ville (II, 4, 265).

Dorinde envoie cette lettre à Téombre. Celui-ci oblige Florice à l'accompagner. La jeune femme, qui a reconnu l'écriture de Dorinde, écrit une lettre d'injure à Hylas (II, 4, 267). Une servante de Florice raconte à l'inconstant ce qui s'est passé. Hylas fait des reproches à Périandre, puis « converti[t] le tout en gausserie » (II, 4, 269).

Comme Téombre garde Florice à la campagne, Hylas ne peut pas s'expliquer avec la jeune femme. Il voit Criséide : « Et si je la vis je l'aymay », ajoute-t-il (II, 4, 269).


2
Dorinde Présente dans : II, III, IV
Première mention :  III, 7, 271 verso.

Caractéristique : « La malicieuse Dorinde », dit Hylas (III, 7, 271 verso).

Nommée dans : Histoire de Cryseide et de Hylas racontée par Hylas.


Hylas rappelle au début de son récit qu'il a aimé Dorinde et que son rival, Périandre, l'a séparé d'elle (III, 7, 271 verso). Dorinde ensuite s'est vengée en séparant Hylas de Florice. L'inconstant oublie Dorinde et les autres dames lyonnaises quand il voit Criséide (III, 7, 273 recto).

3
Dorinde Présente dans : II, III, IV
Première mention : IV, 1, 37.
Dite Bergère puis Étrangère (IV, 1, 45), elle se nomme enfin elle-même (IV, 1, 73).

Modèle : Sigismond, après la mort de sa première femme, « en espousa une autre de servile condition, ou de bien bas lieu » (Fauchet, p. 147). Elle « paraît avoir été une suivante d’Ostrogotho », la première femme (Favrod, p. 112). C'était une « femme d'une basse naissance qui sut le subjuguer par l'ascendant de son caractère et de sa beauté » (Gascogne, p. 25). « Cette femme, élevée à un rang où elle n'eût jamais osé prétendre, étoit aussi vaine que vindicative et méchante » (Legoux de Gerlan, qui s'appuie sur Grégoire de Tours, p. 120). La plupart des historiens ne donnent pas le nom de cette femme. Mais, sans indiquer de source, Le Larousse du XIXe et Wikipédia l'appellent Constance, et le site de Geneanet l'appelle Procopia (10 avril 2017).

Caractéristiques : Dorinde est l'unique dame déguisée en bergère qui assume seule la narration de ses aventures. Avant elle, Madonthe et Daphnide ont été secondées par leurs partenaires, Damon et Alcidon.
Dorinde détient un record insolite dans L'Astrée grâce au nombre important de passions qu'elle suscite et qu'elle partage (Voir schéma) :
« Cette tant desiree Dorinde », remarque Euphrosias (IV, 2, 335) est « une tres-belle fille et tres-agreable », selon l'auteur (IV, 1, 46). La jeune fille elle-même se plaint de la profusion de prétendants : « La fortune [...] me donne plus de malheur que je ne puis imaginer » (IV, 4, 656). Elle se reconnaît coupable une seule fois : elle est séduite par « quelque belle apparance qui peut estre estoit en ce jeune Prince » (IV, 4, 883). En fait, elle aime qui l'aime, et le reconnaît : « L'affection que je croyois en luy m'obligeoit à luy vouloir du bien » (IV, 4, 885).
Dorinde se distingue aussi par son ardeur : « Je me donnai tellement à lui que je ne sais ce que je n'eusse pas fait pour lui complaire » (IV, 2, 243).
Gondebaud, mécontent des relations de la jeune fille avec Sigismond, juge que Dorinde est une « fille de qui le plus grand honneur seroit de servir celle qu'il devroit espouser » (IV, 4, 849).
Hylas, comme d'habitude, dit la vérité en riant : Dorinde, poursuivie par les soldats du Roi, « à son abord vient soüiller la pureté de nos rivages avec ces sacrifices sanglants » (IV, 3, 395).

Remarque sur le nom : Dorinde semble nommée par antiphrase. La Dorinda de Guarini aime un seul homme et peine longtemps pour se faire aimer.

Narratrice : Dorinde divise son histoire en deux parties. Dans la cabane de Florice, elle s'adresse aux bergères du Lignon, à la feinte druide ainsi qu'aux dames lyonnaises (IV, 2, 228). Ensuite, à Marcilly, chez Clindor, Dorinde s'adresse aux dames lyonnaises uniquement (IV, 4, 638). C'est alors qu'elle décrit les désordres de la vie de Cour.
Les récits de Dorinde remplissent 44 % de la quatrième partie embryonnaire.

dorinde


Diane entend chanter une femme. Elle juge à sa voix (!) qu'il s'agit d'une Bergère (IV, 1, 37). L'étrangère se plaint des hommes si infidèles que les femmes doivent se montrer méfiantes. Le seul homme qu'elle juge innocent est Hylas, celui dont les actes ne contredisent pas les paroles (IV, 1, 43).

Comme Diane fait du bruit, l'étrangère s'effarouche (IV, 1, 45). Elle explique ensuite que les dieux lui ont promis qu'elle trouverait du secours dans ce pays. Elle demande à la bergère si elle ne serait pas Astrée ou Diane, les bergères qu'elle espère rencontrer (IV, 1, 50).

Diane se présente et nomme Phillis qui approche (IV, 1, 69). Diane annonce que l'étrangère va raconter son histoire.

Dans la grande allée, les jeunes filles voient les dames lyonnaises, Florice, Palinice et Circène (IV, 1, 73). Comme elles sont vêtues en bergères, l'étrangère reconnaît plutôt leur voix que leur visage. Elle se nomme à ses amies. Phillis et Diane vont chercher Astrée. L'étrangère racontera ses aventures à leur retour (IV, 1, 78).

Dorinde et ses amies entendent Silvandre soupirer des vers sur les rives du Lignon (IV, 2, 204). Les pleurs du berger annoncent une infidélité, pense Dorinde. Ses amies la détrompent. Silvandre salue les bergères déguisées et attribue ses larmes au fait qu'il ne connaît pas ses parents. Dorinde note que ce n'est donc pas l'amour qui le fait pleurer (IV, 2, 211). Silvandre rétorque que les seules vraies larmes sont des larmes d'amour. Dans ces conditions, dit Dorinde, les hommes ne peuvent pas pleurer puisqu'ils ne peuvent pas aimer. Silvandre lui démontre qu'elle a tort. Les hommes étant dotés de raison peuvent aimer, et même mieux que les femmes puisqu'elles ont plus de qualités que les hommes η (IV, I, 218). Dorinde admet que Silvandre mérite sa réputation.

À midi, Florice emmène Dorinde chez elle (IV, 2, 219). Un groupe de bergères viennent au devant d'elles. Il s'agit d'Astrée et Alexis qui ne désiraient pas recevoir Dorinde et ses compagnes chez elles. Preuve de courtoisie, jugent les Lyonnaises. Dorinde dit à la feinte druide combien elle a souhaité rencontrer les bergères du Lignon. Elle complimente Astrée. Toutes les femmes se retirent à l'ombre de la cabane de Florice. Diane demande à Dorinde de tenir sa promesse et de raconter son histoire. Dorinde s'adresse essentiellement à Alexis, la « sage et belle Druyde » (IV, 2, 288).


Une maxime sur les maux visibles et invisibles ouvre ce récit où une maladie sert de révélateur (IV, 2, 228). À Lyon, Arcingentorix et Alcinie engendrent Dorinde. La mère meurt quand sa fille est encore jeune. Le père s'occupe avec soin de Dorinde et désire la marier avantageusement (IV, 2, 234).
Dorinde est recherchée d'abord par Téombre, puis par Périandre, et enfin par Hylas.

Astrée interrompt la narratrice pour dire que tous connaissent Hylas.
Diane ajoute que tous connaissent aussi ses amours avec Dorinde.
Florice confirme en ajoutant qu'Hylas n'a pas menti (IV, 2, 238).

Dorinde reprend son récit en soulignant que l'inconstant est en effet le moins trompeur des hommes. Elle rattache la suite de ses aventures au moment où Hylas quitte Lyon (III, 8, 333 verso).

Périandre recherche Dorinde avec le consentement d'Arcingentorix. Deux autres chevaliers s'intéressent à la jeune fille, Mérindor et Bellimarte (IV, 2, 243).

Ce Bellimarte s'appelait Bellimart dans la troisième partie.
Astrée signale à la narratrice que les aventures d'Arimant et de Criséide leur ont été racontées
(III, 7, 283 recto) et (III, 8, 334 recto).


Habileté du romancier qui relie les aventures. Il rafraîchit la mémoire des lecteurs en se servant d'interruptions apportées par un personnage.

Soutenu par Gondebaud, Bellimarte s'enrichit (IV, 2, 247). Dorinde préfère Périandre. Arcingentorix accepte la demande en mariage de ce jeune homme, mais requiert un mois pour donner sa réponse. Mérindor aussi recherche la jeune fille et ne se laisse pas décourager. Arcingentorix accorde la main de sa fille à Périandre.

En juillet, Dorinde attrape la petite vérole (IV, 2, 270). Périandre s'éloigne, mais non Mérindor. Périandre dit à la servante de Dorinde que la jeune fille est morte pour lui quand elle a perdu sa beauté (IV, 2, 282). Arcingentorix donne à sa fille la permission de quitter Périandre. Mérindor reste inébranlable même quand il voit Dorinde sans masque ni gants (IV, 2, 296).

Bellimarte lentement gagne Dorinde et toute la maisonnée à force de présents. Gondebaud lui-même s'entremet pour lui auprès d'Arcingentorix (IV, 2, 303). Le père et la fille se sont laissé séduire par les dons de Bellimarte. Dorinde repousse Mérindor sous prétexte que le Roi la force à épouser Bellimarte (IV, 2, 326). Conseillé par un ami sage, Mérindor demande à Gondebaud de lui donner la jeune fille. Il est trop tard, répond le Roi.

Le jour où l'alliance de Dorinde et Bellimarte doit être scellée dans le temple, une femme survient avec deux enfants et se dit l'épouse de Bellimarte. Elle attendait son époux à Gergovie (IV, 2, 340). Dorinde est libre ; Mérindor lui revient, mais elle envisage de se faire vestale (IV, 2, 349). Arcingentorix donne sa bénédiction au couple qu'elle forme avec Mérindor à condition que la mère du jeune homme accepte cette union.

Avec le printemps la beauté de Dorinde revient (IV, 2, 358), Périandre aussi. Mérindor part chercher le consentement de sa mère. Trois mois après il envoie à Dorinde une étrange lettre de rupture où il se plaint de son sort. Mérindor aurait voulu ne pas être le fils de sa mère. Il envoie son frère prendre sa place auprès de Dorinde. La jeune fille refuse et le lui écrit (IV, 2, 363).

Le récit est interrompu par l'arrivée d'un groupe de Bourguignons armés (IV, 3, 365). Ces soldats admirent les bergères. Leur chef reconnaît Dorinde malgré son déguisement. Il doit emmener la jeune fille. Diane, Astrée et Alexis s'interposent. Six chevaliers armés surviennent. Le capitaine des soldats explique qu'il obéit aux ordres de Gondebaud (IV, 3, 374). Un des chevaliers tue le capitaine. Le reste des soldats s'enfuient. Les chevaliers sont victorieux, mais celui qui a tué le capitaine est grièvement blessé. Ses compagnons le désarment. Dorinde reconnaît Bellimarte (IV, 3, 377).

Les chevaliers morts sont mis en terre alors que les assaillants sont brûlés (IV, 3, 388). Les chevaliers vivants sont Périandre, Mérindor et un ami de Bellimarte. Ils vont dans la cabane pour raconter à Dorinde l'issue du combat.

Périandre se réjouit de revoir Hylas qui s'approche (IV, 3, 389). L'inconstant affirme qu'il ne pense plus à Dorinde, mais qu'il doit lui transmettre une information (IV, 3, 394).

Hylas fait ensuite semblant de ne pas reconnaître Dorinde déguisée en bergère. Les jeunes gens échangent des plaisanteries sur le cœur volé. Hylas énumère les femmes qu'il a aimées après Dorinde (IV, 3, 397).

La jeune fille ne répliquera pas qu'elle a été aussi volage que lui, mais le lecteur est discrètement appelé à faire le rapprochement.

Hylas apprend à Dorinde qu'il a vu passer quatre hommes à cheval, que l'un d'entre eux était blessé, et qu'ils voulaient enlever la jeune fille pour Gondebaud (IV, 3, 400). Périandre conseille à Dorinde de quitter les hameaux. Lycidas propose que la jeune fille chercher refuge à Marcilly. Les dames lyonnaises vont l'accompagner afin qu'elle ne soit pas seule avec les chevaliers. Pour que les dames puissent revenir ensuite dans les hameaux, Hylas, Lycidas, Thamire, Calidon et Corilas vont les escorter. Dorinde fait ses adieux aux bergères (IV, 3, 402).

Diane, en parlant à ses amies, adopte la thèse de Dorinde : tous les hommes sont trompeurs (IV, 3, 410).

Dorinde chemine avec ses compagnons. Pour la dérider, Hylas propose qu'elle raconte son histoire, ce que Thamire soutient (IV, 3, 447). Les bergers discutent de leurs manières d'aimer. Hylas se vante de laisser aux femmes leur beauté quand il les quitte (IV, 3, 449).

La petite troupe rencontre Adraste. Dorinde a pitié du pauvre fou (IV, 3, 471). Elle déclare que, pour le guérir, il y a un remède assuré pour peu qu'on trouve un temple de Jupiter près d'un temple de Minerve. Si la principale personne du lieu y plante un clou, Adraste guérira (IV, 3, 474).

Marcilly apparaît au loin. Hylas se plaint de n'avoir pas encore appris pourquoi Dorinde se trouve en Forez (IV, 3, 477). Il s'étonne aussi de ne rien savoir des autres dames lyonnaises, Florice, Palinice et Circène. Dorinde propose de raconter leur histoire (IV, 3, 482).

Comme Dorinde voudrait s'arrêter avant de se présenter au château, Lycidas propose de l'emmener chez Clindor (IV, 3, 485). Léontidas, le fils de Clindor, vient aux devants des étrangères. Ils entrent dans Marcilly après avoir donné leurs noms à la porte.

Silvandre, entre temps, s'est retiré dans les bois après avoir parlé à Dorinde (IV, 3, 489).

Chez Clindor, Dorinde et sa troupe s'organisent (IV, 4, 633). Les hommes se rendront de bonne heure à Marcilly pour que le druide Adamas les présente à Amasis. Ils demanderont ensuite à la Dame du Forez quand est-ce qu'elle pourra recevoir Dorinde.

La jeune femme et les dames lyonnaises couchent dans la même chambre. Dorinde réveille ses compagnes à l'aube. Pour répondre aux questions de Florice, sa parente, elle raconte la suite de son histoire (IV, 4, 638).


La maxime initiale porte sur la fortune qui accable une narratrice qui se vante seulement de résister au désir de mourir.
Dorinde rappelle les démêlés de Gondebaud et de ses frères et le destin des filles de Chilpéric. L'une d'entre elles, Clotilde, est sous la protection de Gondebaud. Ce Roi s'installe à Lyon. Comme le Roi et son fils, Sigismond, sont veufs, ils comptent sur Clotilde et sa suite pour animer la Cour. Dorinde fait partie de la troupe de douze jeunes filles qui entourent la princesse (IV, 4, 645).

La beauté de Dorinde lui est revenue. En même temps, Périandre, Mérindor et Bellimarte devenu veuf recherchent la jeune fille (IV, 4, 646).

Durant les Bacchanales, Clotilde se promène avec ses dames dans les jardins de l'Athénée. Les trois chevaliers s'adressent tour à tour à Dorinde. On rapporte au Roi les reproches spirituels que la jeune fille leur a faits. Il tombe amoureux d'elle (IV, 4, 657).

Gondebaud déclare ses sentiments en dansant avec Dorinde (IV, 4, 661), puis en lui cueillant une fleur (IV, 4, 663). Comme la jeune fille reste silencieuse, le Roi pense qu'elle est consentante. En décrivant les sentiments de Gondebaud pour elle, Dorinde suppose alors que les « enchantements » d'Amour ont agi sur le Roi (IV, 4, 663).

Un enchantement est
« un effet surprenant dont on ne connoist point la cause, & qu'on rapporte à quelque chose d'extraordinaire » (Furetière).
La formule indique donc probablement une sorte de fausse humilité.

Clotilde et ses dames se déguisent en nymphes pour danser (IV, 4, 664). Dorinde n'a plus de doutes sur les sentiments de Gondebaud quand il lui remet une lettre (IV, 4, 668). Elle craint de lui déplaire en révélant l'affaire à Clotilde. Le Roi cherche conseil auprès d'un de ses serviteurs, Ardilan. Celui-ci recommande de recourir à l'entremise de Darinée, la suivante de Dorinde (IV, 4, 675). Ardilan propose de soudoyer cette jeune fille, puis de faire semblant de la rechercher.

Le lendemain, Ardilan, déguisé, danse avec Darinée dans la maison d'Arcingentorix. Il lui déclare son amour, lui offre une bague et la convainc de ne pas rapporter leur entretien à Dorinde (IV, 4, 684).

Deux ou trois jours après, Dorinde pense brûler la lettre du Roi sans la lire, puis décide de la remettre à Clotilde. Elle confie à la Princesse tout ce qui s'est passé (IV, 4, 689).

Clotilde demande conseil à Sigismond et Godomar. Sigismond, en voyant la discrétion de Dorinde, commence secrètement à l'aimer. Il recommande à Clotilde d'encourager Dorinde à résister. Clotilde pousse donc Dorinde à éviter le Roi et à faire semblant de ne pas le comprendre (IV, 4, 703).

Entre temps, Ardilan a tout à fait gagné Darinée (IV, 4, 706). Clotilde de son côté répète à Dorinde qu'elle ne sera en sécurité que lorsque le Roi courtisera une autre femme.

Périandre, Bellimarte et Mérindor poursuivent leur recherche, mais deviennent amis. Les trois chevaliers participent à un tournoi durant les Bacchanales. Ils s'habillent en sauvages et présentent des stances où ils déclarent que le déguisement dit le contraire de la vérité (IV, 4, 711).

Balthazar Baro supprime cet épisode.
Il aurait dû se trouver au livre 7, après la page 707.

Gondebaud va profiter d'une partie de chasse pour parler à Dorinde. Clotilde et ses suivantes sont alors magnifiquement habillées (IV, 4, 714). Le Roi commande à Ardilan de faire boiter le cheval de Dorinde. La jeune fille doit ralentir. Gondebaud s'approche, ordonne à Mérindor d'aller chercher de l'aide pour que Clotilde envoie une compagne à Dorinde. Seul avec la jeune fille, il lui demande ce qu'elle a pensé de la lettre. Dorinde, qui ne veut pas faire un éclat durant les Bacchanales, réclame un sursis de quinze jours. Le Roi avoue sa ruse et fait soigner le cheval.

Dorinde reconnaît que les sentiments de Gondebaud la flattent (IV, 4, 727). Elle rapporte pourtant à Clotilde sa conversation avec le Roi. La Princesse suggère que Dorinde se marie. Elle accepte que Sigismond parle à la jeune fille pour la convaincre.

Gondebaud et Ardilan pensent que Darinée doit être mise au courant des sentiments du Roi. Il faut lui parler de mariage pour rendre l'affaire honorable (IV, 4, 729).

Darinée, imaginant sa maîtresse Reine des Bourguignons, s'engage à obéir à Ardilan. Elle doit d'abord encourager Dorinde à se méfier de Clotilde (IV, 4, 733). La conversation de Darinée et de sa maîtresse se termine par la reddition de Dorinde : séduite par le titre de reine, elle va suivre les conseils de Darinée. La suivante nomme Ardilan en rapportant tous ses arguments ainsi que le parallèle qu'il a fait entre Criséide et Dorinde. Convaincue, Dorinde décide d'accepter la recherche du Roi et de cacher la chose à Clotilde (IV, 4, 749).

Sigismond a un espion auprès de Gondebaud. Il apprend ainsi les transactions du Roi et d'Ardilan (IV, 4, 751). Le Prince s'adresse un soir à Dorinde en se prétendant capable de deviner le sujet de ses pensées. Il répète les diverses initiatives du Roi et d'Ardilan. Dorinde demande conseil au Prince. Sigismond informe Clotilde. La Princesse le prie de l'aider à éloigner le Roi de Dorinde (IV, 4, 761).

Dorinde interrompt son récit pour attribuer son malheur à trois hommes, Gondebaud, Sigismond et Ardilan (IV, 4, 762).

Un soir, Dorinde confesse à Clotilde que le Roi désire l'épouser (IV, 4, 766). Quoi que dise la Princesse, Dorinde ne perd pas l'espoir d'épouser Gondebaud. Sigismond, averti par Clotilde, parle à la jeune fille de ses propres sentiments. Il déclare qu'il aurait voulu pouvoir l'épouser (IV, 4, 773). Dorinde se laisse convaincre. Elle accepte qu'il lui offre un éventail accompagné d'un sonnet.

Conseillée par Clotilde, Dorinde met à l'épreuve Ardilan en le sommant d'épouser Darinée comme il 'a promis (IV, 4, 780). Le jeune homme se dérobe en prétendant que le Roi lui a interdit de se marier avant de l'avoir uni avec Dorinde. Darinée repousse le trompeur en pleurant.

En tirant un mouchoir de sa poche, des vers du prince Sigismond tombent (IV, 4, 790). Ardilan s'en empare et les montre à Gondebaud. Celui-ci reconnaît l'écriture de Sigismond. Furieux, il souhaite faire renvoyer Dorinde et éloigner Sigismond. L'espion de Sigismond entend cette conversation et prévient le Prince.

Sigismond met Dorinde au courant (IV, 4, 801). Les jeunes gens échangent des serments. Dorinde déclare : Je m'engage à « vous aymer en despit de tout l'univers, autant que mon honneur me le pourra permettre » (IV, 4, 804). Sigismond lui offre une bague et promet de ne pas se marier avant qu'elle ne le soit.

Ardilan tente de calmer la colère du Roi. Il lui explique que Sigismond ne peut pas savoir que son père aime Dorinde (IV, 4, 809). Il lui conseille donc de mettre Sigismond dans la confidence, et, d'un autre côté, de demander à Clotilde de mieux surveiller les échanges de Dorinde et de Sigismond. Ardilan transmet les ordres du Roi à Clotilde. Celle-ci prévient Sigismond (IV, 4, 815).

Le Prince décide de s'expliquer devant la Princesse et Dorinde. La jeune fille, embarrassée, ne sait pas répondre à ses compliments (IV, 4, 820). Clotilde est offensée. Pour se justifier, Sigismond compare son amour à « un penchant de glace » (IV, 4, 824). Clotilde pardonne aux jeunes gens. Elle compte faire dire à Gondebaud par l'entremise d'Ardilan que Dorinde ne peut pas oser fuir Sigismond (IV, 4, 829).

Le lendemain, Ardilan se rend chez Sigismond pour lui annoncer qu'il doit épouser la fille du Roi des Wisigoths. Sigismond montre qu'il sait tout des manigances d'Ardilan. Celui-ci attribue ses méfaits aux jeux des Bacchanales. Sigismond déclare en conclusion que le Roi doit se marier avant son fils (IV, 4, 836).

Ardilan recommande à Gondebaud de recourir à l'entremise de Clotilde et, si nécessaire, d'éloigner Dorinde. L'espion prévient Sigismond. Celui-ci rapporte à Clotilde tout ce qu'il a appris. Il lui demande de prendre les devants et de demander à Gondebaud de chasser Sigismond parce qu'il aurait échangé des promesses de mariage avec Dorinde. Gondebaud, pour ne pas parler à Clotilde, feint de passer la journée à la chasse (IV, 4, 843).

Dorinde quitte la Cour. Elle se rend auprès d'Arcingentorix qui agonise (IV, 4, 845).

Gondebaud apprenant l'entente de Sigismond et de Dorinde ne blâme plus Clotilde (IV, 4, 851).

Sigismond écrit à Dorinde (IV, 4, 854).

En prétendant s'appuyer sur la loi des Wisigoths, Ardilan conseille à Gondebaud d'obliger Dorinde à se marier avec Périandre ou Mérindor. Gondebaud ajoute que, si personne ne veut épouser la jeune fille compromise, il la donnera à Ardilan (IV, 4, 864).
Le Roi informe la Princesse qui à son tour prévient Sigismond (IV, 4, 864).

Clotilde décide que Dorinde doit s'enfuir et se rendre en Forez, mais aussi se déguiser pour pouvoir se réfugier près des bergers si Amasis cède aux demandes que fera Gondebaud (IV, 4, 866).

Dorinde refuse d'épouser un des hommes proposés par Gondebaud. Sigismond s'engage à aider Dorinde dans sa fuite. La jeune fille rentre chez elle réunir ce qu'elle a de plus précieux (IV, 4, 875). Sigismond la rejoint et promet de l'escorter sans que Clotilde le sache (IV, 4, 879).

Trois jours plus tard, comme convenu, Dorinde attend Sigismond au temple de Vénus (IV, 4, 880). Vêtus en bergers et accompagnés par Darinée et un valet, ils doivent consulter l'oracle. Dorinde consulte seule l'oracle qui lui dit d'aller en Forez. Sigismond ne se montre pas. Dorinde et sa suivante sortent de la ville. La nuit tombe. Darinée conseille à sa maîtresse de se cacher pendant qu'elle-même irait chercher le Prince. Comme la suivante se couvre le visage de boue, les jeunes filles rient.

Dorinde passe la nuit épouvantée par ce qui l'entoure (IV, 4, 892). Quand le soleil se lève, elle réussit à dormir quelques heures. À son réveil, elle décide de poursuivre sa route seule.

Elle rencontre dans une cabane un Vieil homme qui nourrit six petites filles (IV, 4, 898). Il lui conseille de ne pas perdre espoir. Elle le prie de la conduire en Forez, prétendant qu'il s'agit du lieu de sa naissance. Le Vieillard lui cède son lit puis, le lendemain, abandonne ses filles pour la guider (IV, 4, 908). Il explique la topographie du haut d'une montagne. Dorinde offre une bague à ce Vieillard qui est le seul homme bon d'après elle (IV, 4, 913).

Dorinde pleure à la fin de son récit. Florice, Palinice et Circène la consolent. Toutes ensemble s'habillent pour sortir (IV, 4, 913).

Dorinde est la seule femme de la quatrième partie qui chante ses vers (Stances, IV, 1, 38).
Elle répète aussi l'oracle (IV, 4, 882).

4
Doris Présente dans : II, III, IV
Première mention : II, 8, 542 ; II, 8, 544 (nommée).

Caractéristiques : Longs « cheveux blonds et crespez » (II, 8, 542). « La beauté et le desdain » de la bergère frappent Diane et ses compagnons (II, 8, 543).

Remarque sur le nom : Doris est associée à la chevelure qu'on peigne dans les Métamorphoses d'Ovide (XIII, 742).

Auditrice : Histoire du Berger Adraste.

Narratrice : Histoire de Doris, et Palemon, racontée par Doris aux bergers ainsi qu'à Paris, Chrisante et Léonide.

Bergère d'un hameau voisin, près de Montverdun.

Doris

Les bergers réunissent les objets nécessaires pour le vain tombeau quand ils voient des étrangers à l'orée du bois (II, 8, 542). Sans être nommés, Adraste et son rival, Palémon, forment une sorte de tableau vivant animé autour de Doris, en train de se peigner.

Adraste le premier prend la parole pour se plaindre de l'indifférence de la bergère. Doris le rabroue (II, 8, 544). Palémon tire la jeune fille par sa robe pour l'empêcher de s'éloigner. Doris tombe. Palémon lui demande pardon, puis l'interroge sur les raisons de son dédain. Comme elle lui interdit de lui parler, Palémon chante. Pour lui déplaire, elle lui réplique en chantant aussi (II, 8, 546). Elle s'éloigne de son compagnon et se rapproche ainsi de Diane et sa troupe. Palémon se jette aux genoux des jeunes filles et demande à Diane d'écouter leurs différends (II, 8, 548).

Doris, Palémon et Adraste assistent silencieusement à la cérémonie du vain tombeau (II, 8, 550).

Palémon et Adraste rappellent à Diane qu'ils lui ont demandé un jugement. Diane délègue cette charge à Léonide (II, 8, 553). Doris dit à la nymphe qu'elle acceptera sa sentence à condition que Palémon et Adraste en fassent autant. Léonide accepte, et déclare que ce serait « une bonne œuvre [...] peut-estre non pas moindre que celle que nous venons de faire » (II, 8, 555).

Le procès qui va suivre est-il aussi « vain » que le tombeau érigé pour Céladon ?

Palémon et Adraste s'agenouillent devant Doris pendant qu'elle raconte son histoire (II, 9, 561).

Histoire de Doris et Palémon

Doris et Palémon s'aiment. Le jeune homme, sujet à la méfiance, interdit à Doris de fréquenter ses amies et voisines (II, 9, 563).

Doris a un frère aîné qui lui tient lieu de père, et qui désire qu'elle fasse bon visage à son ami Pantesmon (II, 9, 565). Pantesmon aime Doris. La jeune fille prévient Palémon (II, 9, 566). À la demande de Palémon, elle obtient de Pantesmon qu'il s'éloigne d'elle. En lui disant adieu, Pantesmon exprime un dernier souhait : que « je puisse vous baiser et la bouche et le sein » (II, 9, 568). Parce qu'il la conjure par celui qu'elle aime, Doris accepte.

Palémon s'éloigne de Doris et lui fait dire par une de ses amies : « Amour chasse l'Amour comme un clou chasse l'autre » (II, 9, 569). Quelque temps après, Palémon revient à la bergère (II, 9, 571). Elle le repousse.

Doris est tellement émue à la fin de son récit que la couleur de son visage la rend plus belle (II, 9, 572).

Palémon prend la parole pour confesser qu'il a été jaloux, « tres-certain tesmoignage » de son amour (II, 9, 574). Il s'est éloigné de Doris et du monde pour faire taire les médisants (II, 9, 578). Il a demandé à la bergère de bannir Pantesmon parce que la rumeur publique annonçait qu'elle allait l'épouser (II, 9, 580).

Doris était au lit dans sa chambre pendant sa dernière conversation avec Pantesmon. Palémon, lui, s'était dissimulé dans un cabinet : il a tout vu et il n'a rien entendu (II, 9, 581).

Palémon, pour se détacher de Doris, lui fait dire qu'un clou chasse l'autre. Il pense alors que Pantesmon l'a chassé du cœur de la bergère (II, 9, 582). Quelque temps après, incapable de vivre loin de Doris, il lui est revenu. La jeune fille ne veut plus de lui (II, 9, 586).

Adraste à son tour intervient :

Histoire d'Adraste

Doris et Palémon se moquaient de son amour (II, 9, 587). Maintenant que la bergère n'aime plus Palémon, pourquoi ne se tourne-t-elle pas vers lui ? Il ne désire pas se venger de son rival. Il rappelle qu'il a aimé Doris avant Palémon et que lui, ne s'est jamais éloigné d'elle (II, 9, 589).

Doris répond qu'elle n'aime pas Adraste et qu'elle le lui a souvent dit (II, 9, 590). La première fois qu'il s'est déclaré, ils étaient tous les deux très jeunes. Il est ensuite parti en voyage. Elle est tombée amoureuse de Palémon. Adraste l'indiffère. Seule la « Nature » est à blâmer (II, 9, 591). Adraste devrait le comprendre, lui qui méprise Bybliene, la bergère qui l'aime (II, 9, 592).

En attendant la sentence, Hylas suggère que Doris accepte les services de ses deux amants (II, 9, 593). La bergère refuse (II, 9, 595).

Léonide rend sa sentence. « Il n'y a rien qui contrevienne à l'amour » dans ce qu'elle a entendu (II, 9, 595), « dissentions et petites querelles sont des renouvellemens d'amour » (II, 9, 596). Doris doit pardonner à Palémon et l'aimer, Palémon doit donner de meilleurs preuves de ses sentiments. La jalousie témoigne de l'amour, « comme la maladie est signe de vie » (II, 9, 596). Adraste ne doit rien espérer.

À la suite du jugement, Palémon est content, il remercie les juges. Doris est étonnée, elle ne dit plus rien. Adraste s'évanouit (II, 9, 597). Palémon et Doris s'en vont ensemble du côté de Montverdun.

Pour écrire l'Histoire de Doris, Palémon et Adraste, Honoré d'Urfé s'inspire d'un manuscrit de son arrière-grand-mère, Anne de Graville, Le Beau romant des deux amans Palamon & Arcita et de la belle et saige Emilia,
édité par Yves Le Hir (P.U.F., 1965).
Le romancier intervertit les rôles masculins et imagine la folie d'Adraste. Il transforme ainsi le sens de l'aventure (Henein, pp. 65-66).


Palémon et Doris chantent un dialogue (II, 8, 546).

2
Doris Présente dans : II, III, IV
Première mention :  III, 1, 19 verso.

Caractéristique : « Elle est si belle qu'il n'en y a point qui l'égale », dit Adraste (III, 1, 20 recto).

Auditrice  : ?


Damon, Halladin et Paris voient Adraste se plaignant dans le bois de Bonlieu, devant le temple d'Astrée. Le romancier rappelle l'infortune du berger séparé de Doris à la suite du jugement rendu par Léonide (III, 1, 20 verso).

Doris est dans la troupe de bergers qui se rend chez Adamas (III, 1, 21 recto).

Ils voient Adraste parler aux arbres. Quand ce berger aperçoit Doris, il s'immobilise, se tait (III, 1, 24 verso), puis la suit jusqu'à la sortie du bois.

Le nom de Doris ne revient plus.

3
Doris Présente dans : II, III, IV
Première mention : IV, 3, 469.


Adraste survient et importune Doris en l'empêchant d'avancer (IV, 3, 469). Palémon et les bergères réussissent à dégager Doris qui a crié quand Adraste a voulu la tirer par la robe.

Palémon explique à Dorinde qu'Adraste aimait aussi Doris mais que la bergère ne lui a pas été donnée (IV, 3, 471).

La folie d'Adraste a commencé dans la deuxième partie (II, 9, 561 sq.).

À la demande de Palémon, Doris prie Adraste de les accompagner, d'abord dans son logis puis à Marcilly (IV, 3, 476). Quand elle l'interroge sur ses sentiments, Adraste ne répond qu'en répétant le nom de la bergère (IV,3, 476).
4
Driopé Présent dans : II, III
Première mention : II, 7, 479.

Caractéristique : Silvandre caresse toujours ce chien (II, 7, 480).

Chien de Diane.


Léonide raconte à Céladon que Driopé s'est précipité vers Silvandre (II, 7, 479).

Le chien a attendu toutefois que le jeune homme ait terminé son sonnet !

2
Driopé Présent dans : II, III
Première mention :  III, 1, 8 recto.

Remarque sur le nom : La mythologie connaît quelques « Dryopes ». L'une d'entre elles est la nymphe qui enlève le jeune Hylas, compagnon d'Hercule. La scène se passe pendant le voyage des Argonautes. On peut la voir sur une mosaïque (voir ce site, 10 mai 2015).

Nommé par Silvandre.


Quand Phillis prétend que Silvandre lui est redevable parce qu'elle lui a dit où se trouvait Diane, le berger compare Phillis à Driopé : le chien aboie pour prévenir sa maîtresse endormie. Phillis mérite donc de recevoir la récompense que Diane donne à son chien : un tapotement sur la tête, et peut-être encore un crachat (III, 1, 8 recto).

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Druide Présent dans : III
Première mention :  III, 6, 236 verso. Personnage anonyme.

Caractéristique : « Il estoit honoré et respecté de chacun », dit Damon (III, 6, 237 recto).

Nommé dans : Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe racontée par Damon d'Aquitaine.


Quatre pêcheurs retirent Damon du fleuve. Ils vont se partager ses effets puis l'enterrer pour s'enrichir sans être accusés de meurtre. Un vieux Druide vient leur demander l'aumône (III, 6, 237 recto).

Ce Druide a quitté le monde pour se consacrer à la contemplation. Il note des blessures récentes sur le corps du noyé. Les pêcheurs lui démontrent qu'ils sont innocents parce qu'ils n'ont pas d'armes et qu'ils ne se sont pas enfuis. Ils jurent par le Gui sacré (III, 6, 238 recto). Tous se mettent à genoux pour demander à Tautatès de les protéger. Le Druide leur recommande de garder les biens du mort pour les rendre à ses parents. Les pêcheurs mettent une pièce d'or dans la bouche du corps avant de l'enterrer. En les aidant, le Druide entend le cœur battre.

Le Druide soigne les plaies avec des herbes. Le naufragé recommence à respirer. On l'emporte dans la cellule du Druide, une cave dans un rocher couvert de lierre (mais avec une fenêtre !). Damon n'ouvre les yeux que le lendemain (III, 6, 239 verso). Le Druide qui l'entend soupirer lui conseille de remercier les dieux. Damon confesse sa tentative de suicide. Cette « faute si grande et si execrable devant Dieu et les hommes » est une preuve de lâcheté, juge le Druide (III, 6, 241 recto).

Les pêcheurs amènent Halladin ligoté. Damon l'embrasse comme un frère (III, 6, 241 verso). Le Druide soigne Damon agité par les nouvelles que son écuyer apporte (III, 6, 243 recto). Le Druide remet à Halladin les effets du chevalier. Il convainc Damon d'avoir confiance en Dieu. Le chevalier guérit.

Damon ne dit pas au Druide qu'il va se battre pour soutenir Madonthe, parce qu'il craint d'être dissuadé de le faire (III, 6, 253 verso). Il revient victorieux. Le Druide le remercie chaleureusement : il a grandi auprès du père de Madonthe (III, 6, 255 recto). Le Druide envoie lui-même un des pêcheurs pour avoir des nouvelles de la jeune femme. Comme Damon apprend qu'elle s'est enfuie, le Druide lui conseille de voyager. Damon remercie le vieillard et les pêcheurs puis s'en va avec Halladin (III, 6, 256 recto).

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