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Astrée, II, 1610,
Bibliothèque municipale de Versailles,
Rés. Lebaudy in-12° 416
Le médaillon renferme un texte manuscrit et porte une date (1622) qui n'est pas celle de la page de titre (1621).
Voir Illustrations.
[page blanche]
Astrée, II, 1610,
Bibliothèque municipale de Versailles,
Rés. Lebaudy in-12° 416
TRANSCRIPTION
L'ASTREE
DE
MESSIRE
HONORE
D'URFE,
MARQUIS DE VERROME η,
Comte de Chasteau-neuf, Baron de Cha-
steau-morand η, Chevalier de l'Ordre de
Savoye η, etc.
OU
PAR PLUSIEURS HISTOIRES ET
sous personnes de Bergers et d'autres sont deduits les
divers effects de l'honneste Amitié.
SECONDE PARTIE.
Reveuë, et corrigee par l'Autheur en cette
derniere edition.
Dedié au ROY.
[ Je suis A Philippe (?) ]
A PARIS,
Chez Olivier de Varennes, ruë
S. Jacques à la Victoire.
M. DC. XXI.
AVEC PRIVILEGE DU ROY
Astrée, II, 1621,
Bibliothèque municipale de Versailles,
Rés. Lebaudy in-12° 416
Voir Illustrations.
L’AUTHEUR
AU BERGER
CELADON.
C’EST une estrange humeur Ξque la tienne, Celadon, que de te cacher η avec tant de peine, et d’opiniatreté à ta Bergere, et de desirer avec tant de passion que toute l’Europe sçache où tu es, et ce que tu fais. Il vaudroit bien mieux, ce me semble, mon Berger, que ta seule Astree le sçeust, et que le reste de l’Univers l’ignorast : car j’ay tousjours ouy dire que les sacrifices d’Amour se font en secret et avec silence. Tu m’opposes des raisons qui pourroient estre recevables en un autre
siecle, mais certes en celuy où nous sommes, on se rira Ξplutost plustost de ta peine qu’on ne voudra imiter ta fidelité. Ne dis-tu pas, que ton Amour ne peut jamais estre sans le respect et sans l’obeïssance ? Que la fortune te peut bien priver de tout contentement, mais non pas te faire commettre chose qui contrevienne à la volonté de celle que tu aymes, ou au devoir de celuy qui veut se dire Amant sans reproche η ? Que les peines et les Ξtourments tourmens que tu souffres ne sont que des tesmoignages glorieux de ton amour parfaite ? Qu’au milieu des plus cruels supplices tu jouys d’un bien extreme, sçachant que tu fais ce que doit faire un vray Amant ? Et bref que la vie sans la fidelité ne te peut estre qu’odieuse, au lieu que ta fidelité sans la vie, t’est de sorte agreable que tu es marry de n’estre desja mort, pour laisser à la posterité un Ξhonorable honnorable exemple de constance et d’Amour ? Ah Berger, que l'aage où nous
sommes est bien contraire à ton opinion ! Car on dit maintenant qu’aymer comme toy, c’est aimer à la vieille Gauloise η et comme faisoient les Chevaliers de la Table-ronde η, ou le beau tenebreux η. Qu’il n’y a plus d’ Arc des loyaux Amants η, ny de chambre deffenduë η pour recevoir quelque fruict de ceste inutile loyauté ? Que si toutesfois il y a encores quelques chambres qui se puissent appeller deffendües, elles le sont seulement à ceux qui aiment comme tu Ξfaits faicts, pour chastiment de leur peu de courage, et pour preuve de leur peu de bonne Fortune : Et bref que l’on tient aujourd'huy des maximes d’Estat d’Amour bien differentes, à sçavoir qu’aymer et jouyr de la chose aymee, doivent estre des Ξaccidens accidents inseparables : Que de servir sans recompence sont des tesmoignages de peu de merites. Que de languir longuement dans le sein d’une mesme Dame, c’est en vouloir tirer l’amertume, apres en avoir eu
toute la douceur. Que d’Ξobeir obeyr à celles que l’on ayme, en ce qui nous esloigne de la possession du bien desiré, c’est imiter ceux qui vont à contrepied de leur chasse. Que d’aymer en divers lieux, c’est estre Amant avisé et prevoyant : Que de se donner tout à une, c’est se faire devorer à un cruel animal, et qui n’a point de pitié de nous. Et bref, que le change est la vraye nourriture d’une Amour parfaite et accomplie. Or considere, Berger, Ξcomme comment tu dois esperer de trouver quelque juge favorable parmy ces personnes Ξpréocupées preoccupees d'une opinion si differente : Et si tu m’en crois ne te laisse voir qu’à ton Astrée, et Ξne te tiens caché à tout autre. Mais quoy ? tu Ξrejettes rejette mon conseil, et pour toute raison tu me respons que tu t’es de sorte dedié à la gloire d’Astrée, que les siecles et les opinions des hommes pouvant changer en bien, aussi bien qu’en mal, tu desires qu’à l’advenir on recognoisse quelle a esté η la beauté et la vertu d’Astree,
par les Ξeffets effects de ton amour, et par les tourments que tu auras endurez. J’advoüe, mon Berger, ce que tu dis, et qu’il peut estre que les Amants reviendront à ceste perfection qu’ils Ξméprisent mesprisent maintenant : mais parce que ce pendant il y en aura plusieurs qui te pourront blasmer, mets en ta memoire η ce que je te vay dire, à fin de leur respondre, s’il en est de besoin.
Accorde leur d’abord sans difficulté que veritablement tu Ξaimes aymes à la façon de ces vieux Gaulois qu’ils te reprochent, ainsi que tu les veux ensuivre en tout le reste de tes actions : comme ils le pourront aisément Ξreconnoistre recognoistre s’ils considerent, Quelle est ta religion, Quels sont les Dieux que tu adores : Quels les sacrifices que tu fais, et bref quelles sont tes mœurs et tes coustumes, et que ces bons vieux Gaulois estoient des personnes sans artifices, qui pensoient estre indigne d’un homme d’honneur de
jurer et n’observer point son serment. Qui n’avoient point la parole differente du cœur ; Qui estimoient que l’Amour ne pouvoit estre sans le respect, et sans la fidelité ; Qui cherchoient l’entree du Temple η d’Amour par celuy de l’honneur : et celuy de l’honneur par celuy de la vertu. Et bref qui Ξméprisoient mesprisoient et leur vie et leur contentement propre, pour ne tacher en rien la pureté de leur affection. Que Ξquand quant à toy ayant esté nourry et eslevé parmy ces honorables personnes, tu ne peux sans blasme contrevenir à une si bonne nourriture. Que s’ils veulent aimer comme ceux qui t'ont instruit, tu les serviras de guide tres-asseurée : Que s’ils veulent continuer en leur erreur comme ils ont Ξfait faict jusques icy, encor ne leur seras-tu point inutile, puis que prenant tes actions au rebours, ils pourront tirer de ceste sorte un Ξparfait parfaict patron de leur imperfection.
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Édition de 1610, [ 904 ].
Édition de Vaganay, p. 567.
Édition de 1621. Les tables, non paginées, se trouvent au début du volume, entre la préface et le privilège.
TABLES
J'ai ajouté cette table des livres et inclus le numéro de la page dans l'édition Vaganay.
TABLE DES LIVRES
Livre | Astrée 1621 et fonctionnelle |
Astrée 1610 | Vaganay II |
Livre 1 | 1 | 1 | 7 |
Livre 2 | 63 | 63 | 45 |
Livre 3 | 123 | 123 | 83 |
Livre 4 | 184 | 185 | 121 |
Livre 5 | 270 | 271 | 173 |
Livre 6 | 325 | 323 | 207 |
Livre 7 | 431 | 431 | 273 |
Livre 8 | 487 | 489 | 309 |
Livre 9 | 558 | 553 | 355 |
Livre 10 | 617 | 623 | 393 |
Livre 11 | 673 | 681 | 429 |
Livre 12 | 763 | 775 | 487 |
TABLE DES
HISTOIRES
CONTENUES EN
ΞCESTE LA SECONDE PARTIE
d'Astree, de Messire Honoré
d'Urfé.
J'ai ajouté le nom du narrateur et le numéro de la page dans l'édition de Vaganay.
TABLE DES LETTRES.
J'ai corrigé les numéros de pages donnés dans la table, mais non l'ordre des incipit. Lorsque plusieurs lettres sont réunies sous un même titre, les numéros de pages ont un lien.
LIVRE | Page | VAG. II | |
Lettre à la plus Ξaimee aymee et belle Bergere. | 3 | 146 | 97 |
Lettre de Dorinde à Hylas. | 4 | 236. 237. 238 | 133 |
Lettres de Florice à Hylas. | 4 | 250. 256. 265. 267 | 161 |
Lettre de Hylas à Florice. | 4 | 253. 254. | 162 |
Lettre de Damon à Madonthe. | 6 | 333 | 212 |
Lettre de Thersandre à Madonthe. | 6 | 353 | 224 |
Lettre de Damon à Madonthe. | 6 | 382 | 242 |
Lettre d'Astrée à Celadon. | 7 | 439. 440. 441. | 278 |
Lettre de Celadon à la Bergere Astree. η | 8 | 530 | 335 |
Lettre de Lindamor à Leonide. | 10 | 652 | 415 |
Lettre de Lindamor à Galathee. | 10 | 655 | 417 |
Lettre de Leonide à Lindamor. | 10 | 663 | 422 |
Lettre d'Eudoxe à Ursace. | 12 | 828 sic 830. 851 sic 852 |
541 |
TABLE DES ΞMadrigales et autres POESIES.
J'ai ajouté le nom des poètes. Si l'auteur du poème est inconnu, un point d'interrogation précède le nom du personnage qui dit les vers.
Poète | LIVRE | Page | VAG. II | |
Amour ne brusle plus. | Phillis | 1 | 21 | 19 |
Amour qui dans mon cœur. | Lycidas | 7 | 474 | 299 |
Amour grand Artisan. | Silvandre | 7 | 476 | 300 |
Amour qui par imprudence. η | Silvandre | 8 | 552 | 349 |
A vous, sage Adamas. | Cléontine | 8 | 495 | 314 |
Bel astre flamboyant. | Silvandre | 2 | 112 | 74 |
Belle de mes desirs. | Hylas | 4 | 215 | 140 |
Belle onde de Lignon. | Céladon | 10 | 619 | 394 |
Ces vieux rochers tous nuds. | ? Céladon |
10 | 636 | 405 |
Cependant que Madame. | Ursace | 12 | 782 sic 784 | 498 |
Doux Zephir que je vois. | Clorian | 3 | 173 | 113 |
Dorinde se Ξmocqua moqua de vous. | Florice | 4 | 211 | 137 |
Dans les tristes recoings. | Céladon | 10 | 627 | 399 |
Elle fuit et fuyant. | Hylas | 3 | 177 | 116 |
Epitaphe d'un homme heureux. | Silvandre | 12 | 882 sic 884 | 559 |
Fille de l'Air. | Silvandre | 1 | 6 | 9 |
Jamais contre les Rocs. | Ursace | 12 | 790 sic 792 | 503 |
J'estois pour mon malheur. | Ursace | 12 | 804 sic 806 | 512 |
L'eguille de quadran. | Silvandre | 3 | 148 | 98 |
Le Temple d'amitié. | Céladon | 5 | 289 | 184 |
La belle dont l'Amour. | Silvandre | 8 | 532 | 336 |
Loin, bien loin, profanes esprits. η | Céladon | 5 | 276 | 176 |
Mon penser, hé pourquoy. | Silvandre | 2 | 113 | 75 |
Mon esprit combatu. | Ursace | 10 | 638 | 406 |
ΞOndes Onde qui soulevez | Céladon | 10 | 635 | 404 |
Passant si tu t'enquiers. | Céladon | 5 | 293 | 186 |
Precipices, rochers. | Céladon | 10 | 634 | 403 |
Quelle Aurore jamais. | Thamire | 1 | 37 | 29 |
Quoy vous ay-je offencee. | Circène | 3 | 165 | 108 |
Quand Hylas apperceut. | Paris | 3 | 166 | 109 |
Qui ne l'admireroit. | Céladon | 5 | 296 | 188 |
Qu'envieux de mon bien. | Damon | 6 | 341 | 217 |
Quand je vois un amant. | Hylas | 9 | 559 | 356 |
TABLES D'AMOUR. | ||||
Qui veut estre Ξparfaict parfait Amant. | ? Silvandre |
5 | 283 | 181 |
TABLES d'AMOUR ΞFALCIFIEES FALSIFIEES. | ||||
Qui veut estre Ξparfaict parfait Amant. η | Hylas | 5 | 306 | 194 |
Que je vive, et qu'on Ξla le possede. | Calidon | 11 | 684 | 693 |
Riviere que j'accrois. | Céladon | 8 | 497 | 314 |
Sont ce, Peintre Ξsçavant sçavans. | Céladon | 5 | 295 | 187 |
Silvandre qui te plains. | Silvandre | 7 | 476 sic 479 | 303 |
Si j'ayme autre que vous. | Doris et Palémon | 8 | 546 | 345 |
Privilege du Roy.
LOUYS par la grace de Dieu Roy de France et de Navarre, À nos amez et feaux Conseillers les gens, tenans nos Cours de Parlement, Baillifs, Senechaux, Prevosts ou leurs Lieutenans, et autres nos Justiciers et Officiers, et à chacun d'eux ainsi qu'il appartiendra, Salut. Le Sieur D'URFÉ
Marquis de Verromé, Chevalier de l'ordre de Savoye, nous a fait remonstrer que cy devant il auroit mis en lumiere la premiere et seconde partie d'un Livre intitué l'ASTREE, et depuis il auroit continué la troisiesme partie d'iceluy, laquelle troisiesme partie il desiroit faire imprimer en ceste ville de Paris, avec la premiere et seconde partie qu'il auroit reveuë et corrigee de grandes fautes
que la negligence de ceux qui l'ont fait imprimer en ce Royaume sans son consentement η y ont laissé glisser, et outre les corrections, il les a fait augmenter de Sommaires η et Annotations sur chacun desdits livres, table des matieres non encore cy devant imprimees, et ont fait faire des desseins η, et graver plusieurs planches en cuivre, tant pour la premiere, seconde et troisiesme partie dudit Livre, qu'il desiroit faire imprimer par OLIVIER DE VARENNES, ET TOUSSAINCT DU BRAY, Marchands Libraires en ladite ville. Ce qu'ils ne peuvent faire sans grands frais. A ces causes, desirant favorablement traicter ledit exposant, et que lesdits de Varennes et du Bray ayent moyen de se rembourser de la depense qu'il leur conviendra faire à ces impressions : Permettons audit suppliant de faire imprimer par iceux de Varennes et du Bray, en tel marge et caractere qu'ils verront bon estre ledit Livre de l'ASTREE, conjoinctement ou separement, avec figures ou sans figures, et tant de fois que bon leur semblera durant le temps et terme de dix ans prochains et consecutifs, à compter du jour que ledit livre sera achevé d'imprimer pour la premiere fois, tant pour la premiere, seconde, que troisiesme partie : faisant tres-expresses inhibitions et deffences à tous Imprimeurs, Libraires
estrangers, et autres personnes de quelque estat et condition qu'ils soient, d'Imprimer ou faire imprimer, vendre et distribuer iceluy livre, ainsi reveu et corrigé, conjoinctement ou separement, ny aucune partie d'iceluy en nostre Royaume, pays, terres, et Seigneuries de nostre obeyssance, en aucune façon que ce soit, sous couleur de fausses marques, ou avec déguisemens, sinon de ceux que ledit suppliant aura fait imprimer par lesdits de Varennes et du Bray, pendant ledit temps, sur peine aux contrevenans de trois mil livres d'amende, appliquable moitié à nous, et l'autre moitié ausdits de Varennes et du Bray, et de confiscation des livres ainsi contrefaits et imprimez, et de tous despens dommages et interests. Mesme si aucun Libraire ou Imprimeur de nostre Royaume, ou estranger traffiquant en iceluy, ou autre de quelque estat ou condition qu'ils soient, estoient trouvez saisis d'aucun exemplaire desdits livres contrefaits : Voulons qu'ils soient condamnez en pareille amende η, despens, dommages et interests, que s'ils les avoient imprimez ou faits imprimer : De ce faire, vous donnons plein pouvoir, authorité, Commission, et Mandement special par ces presentes, à la charge d'en mettre deux exemplaires en nostre Bibliotheque publique, à present gardee au Couvent des Cordeliers η de ceste ville de Paris, avant que les exposer en vente, suivant nostre Reiglement, à peine d'estre descheus du present Privilege : Et pource que de ces presentes l'on pourra avoir affaire en plusieurs et divers lieux. Nous voulons qu'au Vidimus d'icelles deuëment collationnees par l'un de nos amez et feaux Conseillers, Notaires, et Secretaires, soy fait adjoustee comme au present original, et qu'en mettant au commencement ou à la fin du livre ces presentes, ou un bref extraict d'icelles : Voulons qu'elles soient tenuës pour deuëment signifiées. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, prise à partie, et autres lettres à ce contrevenant. Donné à Paris, le septiesme de May, l'an de grace mil six cents dix neuf, et de nostre regne le neufiesme.
Par le Roy en son Conseil,
RENOYARD.
Astrée, II, 1610,
Bibliothèque municipale de Versailles,
Rés. Lebaudy in-12° 416
[page blanche]