RÉPERTOIRE - L
Laigneu | Mentionné dans : I, II
Écrit aussi Laignieu. Aujourd'hui, Leigneux. « Village, qui appartient au canton de Boën, [qui] fut célèbre par son couvent », écrit Maxime Gaume (p. 196). • D'Urfé y installe des vestales (I, 4, 83 recto). Des druides se joignent à elles après l'édition anonyme de 1607
• C'est un lieu de passage pour les Bergers (I, 8, 262 recto). |
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Laigneu | Mentionné dans : I, II
Écrit aussi Laignieu. Dans son Histoire du Forez, A. Bernard appelle le village médiéval Layniacum (p. 123). Le nom ancien serait plutôt Leygnicum (Lignum, bois) d'après le site de la commune (10 mai 2015). • On écrit aujourd'hui Leigneux. Ce lieu est à droite de Montverdun (II, 8, 492). Adamas emprunte le chemin de Leigneux en quittant Isoure (II, 7, 454). Léonide et Paris descendent la colline de Leigneux pour se rendre dans les hameaux (II, 7, 471). « La maison de Lavieu »
de l'édition de 1610 devient « la maison de Laignieu » dans l'édition de 1621 (II, 8, 491). C'est très probablement une coquille η. |
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Laomedon | Mentionné dans : III
Laomédon est un roi de Troie qui a deux fois refusé de payer ce qu'il avait promis aux dieux. « La cité deux fois parjure », dit Ovide pour désigner la malheureuse ville de Troie (Métamorphoses, XI, 195 sq.). Hercule tue le Roi et sa famille, mais laisse la vie sauve à deux de ses enfants, Priam et Hésione. • Non sans grandiloquence, Arimant jure d'épouser Criséide. Il demande alors que les dieux « punissent la foy [qu'il] auray parjuree plus cruellement que celle de Laomedon » (III, 7, 296 recto). Il faut comprendre que ce parjure serait plus épouvantable que le parjure du Roi de Troie.
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Lapau | Mentionné dans : I
Écrit aussi Lapan. S'agit-il de La Peau, un ancien relai postal ? • Lieu d'origine de l'une des sources du Lignon (I, 4, 113 verso), croit d'Urfé. C'est en fait une source de l'Anzon (Maxime Gaume, p. 181).
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Largery | Mentionné dans : III
Écrit Largeri en 1621 et Largery en 1619 - ce qui est la graphie moderne. Voir Gaume (pp. 224-225), et Itinéraire η. • Pour revenir de la ville des Rémois, Reims, Andrimarte doit passer par Largeri (III, 12, 542 verso). |
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Latins | Mentionnés dans : IV
Furetière note que « LATIN, se dit quelquefois par opposition aux Grecs ; & alors il se dit des peuples & des nations ». • Il s'agit des habitants de l'Italie qui n'ont pas les mêmes goûts que les Grecs (IV, 1, 141). |
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Latobriges | Mentionnés dans : III
« Ceux du pays de Vaud » vivent à Lausanne (Guichenon, I, p. 6). Peuple celte voisin des Helvétiens et nommé aussi Latobices ou Latobiques (Voir le site de l'Arbre celtique, 5 janvier 2013). • L'un des peuples qui est sous la domination de Gondebaud (III, 8, 352 recto). |
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Lavieu | Mentionné dans : I, II
Maxime Gaume écrit que « les d'Urfé étaient alliés à la famille de Lavieu » (p. 168). Dans l'édition anonyme de 1607, Polémas appartient à la Maison de Lavieu. Mais il appartient à la Maison de Surieu dans les éditions suivantes (I, 9, 267 recto).
• Dans la deuxième partie du roman, en 1610, Lavieu devient la maison de Lindamor. |
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Lavieu | Mentionné dans : I, II
Écrit une fois Laignieu (II, 8, 491). « Ancienne et illustre maison de Lavieu en Forez », écrit La Mure (II, p. 297). Jacques Ier de Chabannes épouse en 1435 Anne de Lavieu. Leur fils, Jacques II, engendre Marie de Chabannes (Moréri), épouse de Claude de Savoie et grand-mère maternelle d'Honoré d'Urfé (Voir Généalogie). « Toutes les traditions locales parlent de la parenté de la famille d'Urfé avec celle de Lavieu [...] les écussons de ces deux maisons sont précisément la contrepartie l'un de l'autre » (Bernard, p 7). Coïncidence, explique Arnaud Bunel, savant et généreux spécialiste d'Héraldique qui a bien voulu dessiner l'écusson des Lavieu. LAVIEU URFÉ • La maison de Céladon et celle de Lavieu « viennent d'un mesme tige » (II, 8, 491). • Lindamor « est de cest illustre sang de Lavieu » (II, 10, 658). • Les maisons de Lavieu et de Surieu sont ennemies (II, 10, 658). |
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Leigneux | Voir Laigneu. | |
Leman | Mentionné dans : I
Il s'agit du lac de Genève (Gaume, p. 220). • Silvandre et Bellinde, la mère de la Bergère Diane, se trouvent sur les bords de ce lac, en Savoie. Bellinde s'est retirée à Évian, à la tête d'un couvent, après la mort de Celion, son mari (I, 6, 159 verso). Silvandre quitte une ville anonyme, sur le lac Léman, pour fuir Azahide, son père adoptif (I, 8, 229 verso). |
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Lers | Mentionné dans : III
L'Île de Lers est dans le Comtat-Venaissin, sur le Rhône. Le château qui s'y trouvait était inhabité au XVIe siècle. Il avait appartenu à la maison d'Albaron au XIVe siècle (Gaume, p. 223, note 234). • Daphnide propose à Alcidon de le rencontrer au château de Lers, sur le Rhône (III, 3, 67 recto). Bon choix, pense le chevalier, parce que le maître des lieux soutient le roi Euric (III, 3, 69 verso). La maîtresse du logis reçoit fort bien Alcidon (III, 3, 70 recto). • Voir la Carte du Venaissin. |
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Lethé | Mentionné dans : II
Mythologie. Fleuve des Enfers. Les morts boivent de ses eaux pour oublier leur vie antérieure. • Céladon nomme cet rivière dans un sonnet lors d'une tempête sur le Rhône. Il ne veut pas que le fleuve se transforme en Léthé : Il préfère mourir qu'oublier le passé (II, 10, 635). • Voir la carte des Enfers de Virgile dans ces sites (20 juin 2016) : http://www.histoire-fr.com/images/enfers_selon_virgile.gif ; http://mythologica.fr/grec/pic/enfers.jpg. |
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Leucosie | Mentionnée dans : II
Mythologie. L'une des trois sirènes. • Un vieillard nomme les trois sirènes lorsqu'Hylas en représente une sur son écu (II, 4, 203). • Voir une gravure représentant les sirènes dans ce site (10 septembre 2015). |
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Libices | Mentionnés dans : III
Voir Libicins. • Voisins des Salasses, peuple auquel appartient Criséide (III, 7, 283 verso). Les Libices sont un peuple que Léandre, le père de Criséide, aurait pu conquérir (III, 7, 284 verso). |
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Libicins | Mentionnés dans : III
Écrit aussi Lybicins, Libiciens et Lybiciens. Voir Libices. Guichenon, historien de la Savoie, explique que la contrée a été habitée par « les Salasses, les Taurinois, les Segusiens, les Lybiciens, les Vagiennois ou Baciennois, les Statiellois, et les Vendiontiens, ou Vendiantiens » (I, p. 11). Les Libicins avaient pour capitale « Vercel, ville des plus fortes » (I, p. 12). « Les Libicins aujourd'hui Verceillais » fondent Ivrée, c'est-à-dire Eporèdes (Orsières, pp. 41 et 96). Les Libicins sont le peuple dont serait issue la maison de Savoie.
• Arimant est un chevalier libicin (III, 7, 285 recto). À cause de la haine de Ricimer, il a dû s'exiler (III, 7, 303 recto). Il va retourner dans son pays une première fois pour revoir Criséide (III, 7, 315 recto) et ensuite pour se battre en duel contre son rival (III, 7, 315 verso). Comme il est blessé, Criséide le rejoint (III, 7, 323 recto). Elle considère le jeune homme comme « le plus accomply Chevalier, non seulement des Salasses et des Libicins, mais de toute l'Æmilie » (III, 7, 326 recto). Bellimart présente Arimant comme « le premier de la Province des Libicins » (III, 8, 363 recto). |
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Ligée | Mentionnée dans : II
Mythologie. L'une des trois sirènes. • Un vieillard nomme les trois sirènes lorsqu'Hylas en représente une sur son écu (II, 4, 203). • Voir une gravure représentant les sirènes dans ce site (10 septembre 2015). |
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Lignon | Mentionné dans : I, II, III, IV
Écrit aussi Lygnon. Affluent de la Loire, prenant sa source dans les monts du Forez, le Lignon mesure 59 kilomètres. Dans la réalité, ce cours d'eau n'a pas toujours été un doux ruisseau. En 1858, « un grand débordement du Lignon » aurait envoyé dans les fossés des vitraux d'un oratoire (Communication sans titre de Vincent Durand, Bulletin de la Diana, vol. 3, 1886, p. 347. Google, 3 février 2014). • D'Urfé donne une double source à la rivière (Chalmasel et Cervières) et la nomme une cinquantaine de fois dans la première partie de L'Astrée. Grâce au roman, le Lignon est devenu aussi célèbre que l'Hippocrène, comme l'espérait d'Urfé dans sa préface (L'Autheur à la Bergere Astrée). • La rivière est représentée dans un tableau peint par Climanthe, le faux druide, (I, 5, 138 recto et I, 5, 139 recto), et dans les tableaux peints par Mandrague, la magicienne, (I, 11, 369 verso, I, 11, 371 verso, I, 11, 372 recto). Sur les peintres dans L'Astrée, voir E. Henein. • Le Lignon inspire aussi des poètes (I, 2, 37 verso ; I, 7, 213 verso). • C'est sur les bords du Lignon, l'artère principale du pays astréen, que se déroulent les deux événements dramatiques qui marquent le début du roman, le suicide de Céladon et son sauvetage (I, 1, 5 recto et I, 1, 6 verso), car c'est ce cours d'eau qui sépare les gens des hameaux des gens du château. • « Vostre [...] Lignon », dit Adamas, en parlant à Céladon et aux Nymphes (I, 11, 369 verso ; I, 11, 371 verso). Curieusement, le nom du Lignon ne figurait pas en 1607 dans une énumération des rivières qui arrosaient la région du temps de l'invasion romaine (I, 2, 32 verso).
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Lignon | Mentionné dans : I, II, III, IV
Écrit aussi Lygnon. Le Lignon « a eu la gloire d'avoir pour son Illustrateur le grand Honoré d'Urfé » (La Mure. I, p. 82). Le Lignon coule également dans La Sylvanire. On y lit ce curieux serment : « Je jure de Lignon l'un et l'autre rivage » (vers 2082). La rivière est nommée une quarantaine de fois dans la deuxième partie de L'Astrée, moins que dans la première et la troisième partie. • Impétueux (II, 10, 619) ou malheureux (II, 5, 299 ; II, 7, 483), délectable (II, 3, 160 ; II, 10, 628) ou agréable (II, 3, 167), le Lignon est une rivière douce (II, 7, 434) et fatale (II, 2, 65). • Aussi connu que le Forez (II, 3, 167), il sort de deux sources (II, 8, 497) et se jette dans la Loire à la hauteur de Feurs (II, 10, 629). • Il sert d'adresse (II, 3, 131 ; II, 7, 468 ; II, 8, 490) et de nom de famille aux « Bergers de Lignon » (II, 1, 24 ; II, 3, 162 ; II, 4, 184 ; II, 7, 483 ; II, 8, 552). Quitter le Lignon, c'est quitter les hameaux (II, 7, 483). Des Bergers habitent sur les deux rives (II, 1, 31) et traversent la rivière (II, 2, 64) sur le pont de la Bouteresse. • Le Lignon est un point de repère : Montverdun se trouve entre la rivière et Isoure (II, 8, 492). On voit le Lignon à partir de la demeure d'Adamas (II, 10, 628). Le fils et la nièce du druide traversent ce cours d'eau pour se rendre dans le hameau des Bergers (II, 7, 471). • Léonide contemple les beautés de cette rivière (II, 7, 468) qui abrite des poissons (II, 7, 469), qui fait des détours (II, 7, 471), et qui a des replis (II, 10, 629). Les rives sont embellies de prés (II, 3, 152) où l'on déambule avec plaisir (II, 3, 160 ; II, 7, 434). On rencontre des lieux sauvages (II, 5, 319), des îles auxquelles on parvient en sautant sur des cailloux (II, 10, 630), et « des merveilles » fabriquées par Céladon (II, 5, 311). • Il y a près du Lignon un rocher qui renvoie un écho (II, 1, 5), la rivière a donc ses nymphes (II, 1, 8). • Le romancier rappelle que Céladon s'est noyé dans le Lignon (II, 5, 300). C'est là qu'on l'a cherché (II, 10, 671) et que les Nymphes l'ont trouvé (II, 7, 442), car Lignon n'a pas voulu tuer le Berger (II, 7, 450). L'âme de Céladon erre le long des rives (II, 5, 301). Il faut d'ailleurs prendre le chemin de Lignon pour arriver jusqu'au Berger (II, 8, 496). Céladon dit adieu à la rivière avant de se rendre chez Adamas pour commencer une nouvelle vie (II, 10, 626). • La rhétorique de la pastorale accorde une large place au Lignon. Céladon, dans un poème, se compare au Lignon (II, 8, 497), et plus loin lui adresse des stances (II, 10, 619). Dans une comparaison, le cours irréversible de la rivière illustre ce qui ne peut pas changer de direction (II, 2, 93 ; II, 10, 620). Le Lignon survient dans le songe de Célidée (II, 2, 65). Comme la traversée d'un fleuve symbolise un obstacle à franchir (Chevalier), on comprend que la Bergère n'est pas au bout de ses peines. • Carte et description du Lignon moderne se trouvent dans ce site (30 septembre 2010). Des photos sont dans ce site. |
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Lignon | Mentionné dans : I, II, III, IV
Écrit aussi Lygnon. D'après la Nouvelle description de la France, le Lignon « se jette dans la Loire après sept lieues de cours. Cette petite rivière qui est assez poissonneuse a été fort célébrée dans l'Astrée de M. d'Urfé » (Piganiol, V, p. 270). Honoré d'Urfé a réussi : le roman et la rivière ont survécu ensemble, et resteront inséparables (malgré le film d'Éric Rohmer !). • Le Lignon est nommé une soixantaine de fois dans la troisième partie, c'est-à-dire plus souvent que dans la première et la deuxième partie. De plus, ce volume se déclare hymne à la rivière puisque la préface est une épître de l'Autheur à la Riviere de Lignon. Dans cette complexe prosopopée qui prélude au roman, Honoré d'Urfé joue avec le statut du Lignon. L'authentique rivière forézienne qui sert de décor à la fiction se confond tant et si bien avec le décor du souvenir que le réel finit par devenir mythique. Le Lignon est d'abord le cadre des amours enfantines, puis le secrétaire de l'amoureux qui se souvient de ces amours. Comme Astrée et Céladon dans les préfaces précédentes, le Lignon doit défendre l'auteur contre l'« ame severe » qui lui reprocherait ses occupations de romancier. La personnification de la rivière se fait en deux étapes antithétiques, puisque le Lignon passe du statut de créancier au statut de déité. D'entrée de jeu, le cours d'eau doit recevoir « quelque payement » : celui qui a donné des « contentemens » en reçoit. Comment ? en ayant le privilège de conserver et de répéter les souvenirs heureux, en se substituant donc au romancier pour qu'une histoire d'amour survive « aussi longuement que dans la France l'on parlera François ». Par ailleurs, ce Lignon rendu célèbre par « la Beauté » qui a enchanté d'Urfé, devient loquace par la bouche de ses Nymphes, car, comme les fleuves mythiques, il abrite des divinités. La mention de Nymphes appelle le nom de Diane, leur patronne. Quand la déesse « despoüill[e] ses sueurs dans [le] sein » du Lignon, l'ombre d'Actéon plane sur la description. Or, chez les mythologues, Diane impose le silence à celui qui l'a vue. Ici, Diane écoute. Le roman amende le mythe. • Le secrétaire η du romancier, Balthazar Baro, compose une « Ode à la rivière de Lignon » publiée dans les pages liminaires, entre la Préface et le Portrait de dame. Ces quatre-vingts vers ne figurent pas dans l'édition de 1619.
Les relations de leur auteur avec Honoré d'Urfé pourraient donc avoir changé autour de 1620. • Les derniers vers de Baro - baroques à souhait - donnent à la rivière un commandement qui rappelle les légendes qui accompagnent le portrait du romancier et de sa muse : « Prise le beau feu qui l'éprit, Et confesse dans tes limites, Que tu tiens ce que tu merites De sa plume et de son Esprit ». • Le Lignon de Baro a des propriétés que l'on ne trouvait pas sous la plume d'Honoré d'Urfé. Il « esmaille de belles couleurs » ses rives, alors que, pour le romancier, il émaille le « rivage d'un perpetuel Printemps de fleurs » (Autheur à la Riviere de Lignon). Chez Baro, craignant « de vivre en servage » des belles bergères, le cours d'eau « fui[t] leur presence » et se rend dans la mer. Cela n'empêche pas Baro de désirer la place du Lignon : lui ne s'éloignerait pas, et ses soupirs amoureux donneraient des tourbillons à l'eau. Le Lignon est enfin opposé au Pactole, rivière qui charrie l'or ; rapprochement fort peu urféen. • Nommé dans la première phrase de la troisième partie, le Lignon conserve tout au long du récit les deux attributs majeurs rencontrés précédemment : - Il sert de lieu de passage, qu'on le traverse, qu'on le longe ou qu'on s'y arrête (par exemple, III, 1, 14 verso ; III, 2, 32 verso ; III, 12, 503 recto). - Il définit la résidence de bergers, comme un nom patronymique (par exemple III, 1, 1 recto ; III, 5, 190 recto ; III, 10, 425 verso). Il y a une compétition entre les Bergeres de Lignon et les Nymphes de Marcilly (III, 12, 505 verso).
Voir aussi III, 6, 259 recto ; III, 9, 370 recto. Penser à la compétition des Naïades de la Sorgues et des Muses chez Pétrarque η. • La troisième caractéristique de la rivière est son passé dramatique : Céladon s'est noyé dans le Lignon (I, 1, 5 recto), accident rappelé trois fois (III, 1, 2 verso ; III, 2, 53 recto ; III, 9, 375 recto). Nul ne mentionne le sauvetage du berger (I, 1, 6 verso).
• D'après Adamas, quiconque s'habille en berger et vit en Forez devient « Berger de Lignon » (III, 9, 389 recto). C'est la position du romancier lui-même. Par exemple, Phillis, originaire de l'Allier, et Olimpe, originaire du Furan, font partie de la vaste confrérie des
« bergers de Lignon ». • Galathée, qui a l'intention de « passer Lignon » (III, 6, 260 recto), s'arrête à Bonlieu. Elle est obligée de rentrer ensuite à Marcilly (III, 12, 551 recto). • Un bras du Lignon, trait d'union symbolique, lave le Temple de la Bonne Déesse (III, 2, 27 recto) et parvient au Temple de la déesse Astrée (III, 5, 172 verso). Un autre longe le jardin de Phocion, c'est-à-dire la demeure où vit la bergère Astrée (III, 10, 433 recto). Il arrose le vieux saule qui abritait les lettres des bergers (III, 10, 437 recto). • Le Lignon fait le Forez puisqu'on lui doit « la fertilité des campagnes [et] l'abondance des poissons » (III, 4, 159 recto). • Comme dans l'épître initiale, un Lignon anthropomorphe peut voir une belle bergère (III, 11, 465 verso). • La rivière est presque aussi souvent admirée que blâmée. La mention du Lignon s'accompagne d'un nombre curieusement restreint d'épithètes. On rencontre : « la delectable Riviere de Lignon » (III, 1, 3 recto), « la belle riviere » (III, 2, 27 recto), « la douce riviere » (III, 5, 196 verso) et les « agreables rivages » (III, 9, 392 recto). On voit aussi « detestable Lignon » (III, 5, 172 verso), « fascheuse riviere » (III, 5, 172 verso), « malheureux et diffame Lignon » (III, 5, 172 recto), et surtout Lignon « malheureux » (III, 9, 375 recto ; III, 10, 423 recto ; III, 10, 436 verso). • La plus belle des hyperboles est dans la bouche du druide Adamas quand il parle de Diane. La jeune fille, déclare-t-il, est « l'une des plus agreables bergeres de Lignon, et quand je dis de Lignon, j'entends de toute l'Europe » (III, 11, 490 recto). La rivière qui représentait une contrée est devenue la synecdoque d'un continent. • On trouvera une carte des principaux cours d'eau du Forez dans ce site (13 juillet 2012). On notera la qualité des eaux du Lignon. Les rivières du Forez jouissent de sites riches en renseignements. Je voudrais remercier ici le Site de Loire-Forez, l'Observatoire de l'eau en Maine et Loire, et le Syndicat Mixte du bassin versant du Lignon, de l'Anzon et du Vizézy. |
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Lignon | Mentionné dans : I, II, III, IV
Le Lignon passe par la Bastie à Saint-Étienne-le-Molard (voir le site du village, 20 mai 2017). Il lui est arrivé de s'emballer et de déborder en août 2013 (voir ce site, 20 mai 2017). • Le Lignon est d'abord associé avec le suicide de Céladon. C'est à l'endroit où le berger s'est tué que Diane se rend avec son troupeau pour être seule (IV, 1, 37). • Lieu de résidence des bergers, le Lignon symbolise la vie pastorale aux yeux des dames lyonnaises (IV, 1, 55 ; IV, 1, 58). • Phillis se demande pourquoi les dame lyonnaises ne quittent pas les rives du fleuve (IV, 1, 62). • Dorinde rejoint les bergères du Lignon (IV, 1, 69). • Un petit bras de Lignon passe près de la grande allée (IV, 1, 72). • Arar et Lignon s'opposent (IV, 1, 74). • Astrée déteste le Lignon, lieu du souvenir (IV, 1, 90). • Un ruisseau du Lignon est près des hameaux (IV, 1, 155). • Silvandre s'assied près du Lignon, refuge des malheureux (IV, 2, 200). • Dorinde, après avoir écouté Silvandre discourir, considère que les bergers du Lignon sont meilleurs que les autres hommes (IV, 2, 219). • Dorinde prétend qu'elle voulait voir le Lignon depuis longtemps (IV, 2, 223). Dans son histoire pourtant, il n'en a jamais été question.
Dorinde est en Forez pour obéir à un oracle (IV, 4, 882). • Alexis répond à Dorinde que les bergères qu'elle a rencontrées sont ce que le Lignon a de plus beau à montrer (IV, 2, 223). La druide inclut Daphnis. Cette bergère est venue des rives du Furan (I, 6, 160 recto), comme Phillis est venue des rives de l'Allier
(I, 4, 95 recto) • Les bergères déguisées habitent le long du Lignon. C'est le cas par exemple de Florice, dame lyonnaise (IV, 2, 226). • Astrée rappelle qu'Hylas est devenu berger près du Lignon (IV, 2, 238). En fait, le jeune homme est arrivé déjà vêtu en berger (I, 1, 15 verso).
• Pour la première fois, le Lignon est associé à un rite funéraire : On y lave η les corps des chevaliers décédés (IV, 3, 387). • Lignon et Arar représentent deux lieux où Hylas se conduit de la même manière (IV, 3, 393). • Hylas fait semblant de croire que Dorinde déguisée est une bergère de Lignon ... mais qui vient d'arriver (IV, 3, 395). • Alexis considère que des femmes et des hommes exceptionnels habitent sur les rives du Lignon (IV, 3, 422). • Diane déclare que, près du Lignon comme ailleurs, les hommes sont trompeurs (IV, 3, 423). • D'après Alexis, Silvandre pourrait vivre près du Lignon ou ailleurs (IV, 3, 426). • Le Lignon a vu la mort de Filandre rappelle Diane (IV, 3, 438). Cependant Lignon n'a pas été nommé dans l'histoire de la bergère
(I, 6, 158 recto sq.). • Hylas pratique l'hyperbole : la beauté de Célidée honorait toutes les rives du Lignon (IV, 3, 448). • Il faut traverser le Lignon pour parvenir à Marcilly (IV, 3, 477). • Florice, Palinice et Circène n'ont pas encore raconté leur histoire. Selon Lycidas, le long des rives du Lignon, rares sont les étrangers qui ont gardé aussi longtemps le secret de leurs aventures (IV, 3, 482). • Silvandre considère que l'injustice de Diane a terni l'image du Lignon (IV, 3, 490). • Silvandre apprend à Alcandre et Amilcar qu'il a vu les dames lyonnaises, Florice, Palinice et Circène, sur les rives du Lignon, avec les bergères (IV, 3, 518). Les jeunes gens sont tellement satisfaits qu'ils traitent Silvandre de Génie du Lignon (IV, 3, 519). • Phillis considère Silvandre comme l'un des atouts du Lignon (IV, 3, 532). • Astrée aurait voulu qu'Alexis soit née bergère de Lignon (IV, 3, 564). • Lignon est encore une fois complément de nom de berger, pour indiquer les compagnons d'Astrée (IV, 3, 581). • Silvandre s'endort au bord du Lignon (IV, 3, 586). • Silvandre traverse la rivière pour se rendre à Montverdun (IV, 3, 591). • Phillis demande un serment à Silvandre : il doit jurer par « le dieu de Lignon » (IV, 3, 618). Silvandre obtempère (IV, 3, 619). • Phillis interprète un oracle de manière à ce que Silvandre devienne le plus heureux des bergers du Lignon (IV, 3, 620). • Astrée considère que le dieu de Lignon écoute les échanges des bergers (IV, 3, 624). • Florice, Palinice et Circène ont pu oublier les histoires de la Cour pendant leur séjour sur les rives du Lignon (IV, 4, 642). • Dorinde, fuyant Gondebaud, cherche refuge auprès des bergers du Lignon, parce qu'Amasis pourrait prendre le parti du Roi des Bourguignons (IV, 4, 867). • Clotilde explique à Dorinde les avantages de la vie près des bergères du Lignon (IV, 4, 874). • Avec son bâton, le Vieil homme montre à Dorinde que Feurs est arrosé par la Loire, et que le Lignon entre dans le fleuve un peu plus bas, à droite (IV, 4, 911). • À l'inverse des autres rivières, le Lignon du Forez coule d'ouest en est (IV, 4, 911). • Il passe contre les murs de Boën (IV, 4, 912). • La plaine où il serpente est « le plus beau lieu de l'Europe » (IV, 4, 912). • Léonide souhaite retourner sur les rives du Lignon pour y retrouver Céladon (IV, 5, 916). |
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Ligurie | Mentionnée dans : II, III
Écrit aussi Lygurie. Région d'Italie, près du golfe de Gênes. Un historien moderne écrit : « Quant aux mystérieux Ligures, leur rôle dans le peuplement du pays du Rhône et des Alpes fut considérable ; ils dominèrent paraît-il ces régions jusqu’à la venue des Celtes allobroges » (Ménabréa, p. 10). • Silvandre vit à Marseille et se rend au bord de la mer « prenant le costé de la Lygurie » (II, 12, 766). C'est là que le navire d'Ursace et d'Olimbre fait naufrage. Comme plus de trois cents kilomètres séparent Marseille de Gênes, nommer la Ligurie pour dire simplement tourner à gauche est une coquetterie d'auteur. Reconnaissons que le domaine des « mystérieux Ligures » était probablement étendu
(Ménabréa, p. 10). |
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Ligurie | Mentionnée dans : II, III
La région va des Alpes Pennines à la mer Méditerranée (Orsières, p. 18). Elle « s'étendit d'abord du côté du Nord jusqu'au Pô, mais fut ensuite restreinte aux pays situés entre la mer et l'Apennin ; à l'Ouest, les Ligures s'étendaient jusqu'au Var et même jusqu'au Rhône ; à l'Est, jusqu'à la Macra » (Voir ce site, 12 novembre 2012). Le nom des Ligures signifie « Hommes de mer » (Orsières, Note, p. 91) ou « peuple de la montagne » (Larousse du XIXe siècle, Article Ligurie). • En revenant de Lyon avec Criséide, Arimant devrait passer par la Ligurie ; chemin plus long mais plus sûr pense Bellaris (III, 8, 348 recto). • Voir ce site (10 février 2014) et celui-là (20 avril 2015). |
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Lingones | Mentionnés dans : III
Aujourd'hui les Lingons. Pline les nomme (IV, 31). Ils vivent autour de Langres. Séparés des Séquanois par le cours supérieur de la Saône et des Éduois par le territoire des Mandubiens (Kruta, p. 708). Certains ont émigré en Italie et occupé le pays appelé depuis Romagne (Larousse du XIXe siècle). • L'un des peuples soumis à Gondebaud (III, 8, 352 recto). • Les Lingons portent le bardiac (III, 12, 540 recto), information qui vient de Fauchet (p. 11). |
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Lisi | Mentionné dans : III
Il s'agit de Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne), commune située au confluent de l'Ourcq et de la Marne, sur l'axe Paris-Reims. C'était un bastion protestant au XVIIe siècle. Voir le site de la ville (15 décembre 2012). Voir Gaume (pp. 224-225) et Itinéraire η. • Pour revenir de la ville des Rémois, Reims, Andrimarte doit passer par Lizy (III, 12, 542 verso). |
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Loire | Mentionnée dans : I, II, III, IV
Écrit aussi Loyre, toujours sans article. Ce fleuve joue le rôle de frontière. Maxime Gaume a dessiné une carte de la vallée de la Loire astréenne (p. 181). • Alaric, roi des Wisigoths, conquiert les provinces « de deça Loyre » (I, 2, 31 recto). • La Loire reçoit le Lignon à Feurs (I, 1, 1 verso), c'est pour cela que les Bergers cherchent Céladon jusque là (I, 1, 19 recto). Les bergers parcourent donc une dizaine de kilomètres (Voir le site de Saint-Étienne-le-Molard).
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Loire | Mentionnée dans : I, II, III, IV
La Mure appelle la Loire « le Pere des Fleuves de Gaule » (I, p. 18) et relève « l'avantage qu'elle a de porter batteau plus loin qu'aucun autre Fleuve de France » (I, p. 177). • La Loire a ses Bergers (II, 8, 490). • Le Lignon rejoint la Loire à la hauteur de Feurs (II, 10, 629). • Le territoire des Wisigoths du temps de Thierry va des Pyrénées à la Loire (II, 12, 823). |
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Loire | Mentionnée dans : I, II, III, IV
• La Loire est nommée à la tête des rivières qui arrosent des hameaux de bergers (III, 4, 159 recto). • Elle reçoit le Lignon à Feurs (III, 5, 172 recto). • Elle est moins paisible que la Seine (III, 12, 510 verso). |
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Loire | Mentionnée dans : I, II, III, IV
• Avec son bâton, le Vieil homme montre à Dorinde que Feurs est arrosé par la Loire, et que le Lignon entre dans la Loire un peu plus bas, à droite (IV, 4, 911). |
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Lombrions | Mentionnés dans : II
L'édition de 1610 donne Lambrions, l'édition de 1621 Lombrions.
Il s'agit des Lambrions. Fauchet offre une liste similaire à celle d'Honoré d'Urfé en décrivant les armées d'Ætius dans son Recueil. Il nomme alors les Lambrions : « Il y avoit des Francz, Sarmates, Armoriquains, Litians (que [Jehant Blond appelle Lutetiens) Bourguignons, Saxons, Ribarols, Lambrions, jadis soldats de l'Ordonnance Romaine lors aliez et gens de secours » (f° 92 recto). Dans ses Antiquitez aussi, Fauchet écrit Lambrions (p. 95). Ni Lambrions ni Lombrions ne figurent dans les listes de peuples dressées par F. Lot, ou dans celles de V. Kruta. S'agit-il des Lombards (Langobardi ou Lombardi) ? Ce peuple n'est entré en Italie qu'au VIe siècle. Il pourrait s'agir d'un autre peuple du Nord de l'Italie dont le nom viendrait de Lambro, rivière de Lombardie. Pline nomme cet affluent du Pô le Lambrus (III, 118). • Il y a des Lambrions aussi bien dans les armées d'Ætius que dans les armées d'Attila (II, 12, 825). Ce renseignement ne figure pas dans Fauchet. |
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Londres | Mentionnée dans : I
Capitale de la Grande-Bretagne. • Cette ville est évoquée dans l'Histoire d'Alcippe - qui se déroule au moment où le roi Artus crée les chevaliers de la Table ronde (I, 2, 43 recto), • Londres revient dans l'Histoire de Lydias et de Melandre, parce que Mélandre est Anglaise (I, 12, 384 recto). |
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Lôys | Mentionné dans : III
Louis XIII, 27 septembre 1601 - 14 mai 1643. Fils d'Henri IV et de Marie de Médicis η. Couronné Roi de France à Reims, le 17 octobre 1610, Louis XIII est marié à Anne d'Autriche le 28 novembre 1615. • En 1619, quand d'Urfé lui dédie son Astrée, le Roi, qui a presque l'âge des héros du roman, vient de faire arrêter Concini et d'éloigner sa mère. « Louis XIII a été populaire vers ses vingt ans. L'opinion lui a su gré d'avoir renversé Concini » (Batiffol, p. 171). • Lois est dans Louis, dit le romancier dans l'épître. Une anecdote rapportée par Racan et par Tallemant de Réaux veut que le petit Louis XIII ait écrit son nom sans u (Henein, p. 51, note 84). En effet, dans une lettre du 6 mai 1608, le Dauphin signe une lettre à son père « Loys » (Henri, pp. 315-316). C'est Malherbe qui l'a relevé le premier (Tallemant, I, p. 111). Camus parle du « Juste Loys » en 1623 (L'Alexis, VI, dédicace non paginée). Selon Menestrier, lys est aussi dans Louys, d'où le choix que fit Louis VII de la fleur de lys pour désigner les rois de France (p. 138). • En comparant les deux épîtres dédicatoires de L'Astrée, on décèle des différences de ton sensibles. La première, adressée à Henri IV, a été écrite en 1610, pour la deuxième partie du roman. Elle a paru quelques semaines avant l'assassinat d'Henri IV. La seconde, composée en 1619, pour la troisième partie, est adressée à Louis XIII. Cependant, l'édition complète de 1621 et toutes celles qui l'ont suivie placent l'épître à Henri IV au début de la première partie, et l'épître à Louis XIII au début de la troisième. Dans cette édition critique, la version fonctionnelle suit l'édition de 1621.
La dédicace à Henri IV est à la tête de la première partie, et la dédicace à Louis XIII à la tête de la troisième partie. • Fils d'Henri IV et père de Louis XIV, Louis XIII manque de prestige malgré ses trente-trois ans de règne et ses victoires militaires. Manuels et dictionnaires lui accordent moins de place qu'à Richelieu, son ministre. On reconnaît au Roi d'incontestables qualités de chasseur, et on évoque encore sa collection d'armes à feu, « le cabinet du Roi » (Venner, p. 133). C'est à cause de son amour pour la chasse, que Louis XIII invente le mot merlaison et compose le « Ballet de la Merlaison » en 1635 (Cette danse ressuscite, voir ce site, 23 janvier 2020). • Malherbe nous apprend dans ses Lettres que le 20 février 1614, le petit Louis XIII endossa sa nouvelle armure, « et disputa longtemps qu'il dormirait mieux avec ce casque qu'avec son bonnet de nuit » (p. 624). Le 17 octobre de la même année, l'enfant « dit qu'il ne voulait pas qu'on l'appelât Louis le Bègue, mais Louis le Juste » (p. 670). Le Roi méritait-il ce surnom de Juste auquel Honoré d'Urfé fait allusion dans sa dédicace ? C'est un compliment que lui ont fait les flatteurs contemporains. Le duc de Ventadour écrit même au Roi en 1619 : « On voit renaître en la personne de votre Majesté les saintes et généreuses actions de ce bon roi saint Louis » (Cité par Batiffol, p. 259). Voltaire affirme « que Louis XIII eut dès son enfance le surnom de Juste, parce qu'il était né sous le signe de la Balance » (I, p. 53) ... Les historiens modernes le répètent. • Louis XIII n'aimait pas les livres, « ne pouvant lire ni prononcer qu'avec grandissime peine » (Batiffol, p. 295). Son gouverneur, Gilles de Souvré (père de la future Mme de Sablé), n'était d'ailleurs pas un homme de lettres. Henri IV, dans sa correspondance, lui donne « le sobriquet de la Gode, femme de mauvaise vie » (Henri, p. 168). Le précepteur de Louis XIII, plus instruit que le gouverneur, ne valait pas beaucoup mieux. Vauquelin des Yveteaux était un « singulier personnage, de doctrines suspectes, de mœurs douteuses » (Batiffol, p. 271). • Tallemant des Réaux rapporte que le Roi ne se montrait pas généreux envers les écrivains qui lui dédiaient leurs œuvres : « Il raya après la mort du Cardinal toutes les pensions de gens de lettres, en disant : Nous n'avons plus affaire de cela » (I, p. 344). • On trouve dans ce site (30 septembre 2010) un portrait de Louis XIII réalisé par Pourbus représentant le Roi jeune. Le vendredi 11 février 1611, écrit Héroard, « à trois heures de l'après-midi, Pourbes, flamand, peintre excellent, le tira de sa hauteur » (cité par Batiffol, p. 440). Dans ce site (12 mai 2015), la Réunion des Musées Nationaux présente des images du Roi, de ses armes. L'armure que le jeune Louis a reçue en 1611 est analysée par J.-P. Reverseau (pp. 198-201). Un portrait dû à Rubens réalisé avant 1625 se trouve dans ce site (30 septembre 2010). Voir Galerie des portraits. |
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Luteciens | Mentionnés dans : II
On pourrait croire qu'il s'agit de habitants de Lutèce, port sur la Seine, « île de la Cité des Parisii » (Kruta, p. 713). Mais Fauchet, en décrivant la bataille des Champs Catalauniques, précise que des « Litians que Blond [Jehan Lebland] appelle Lutetiens » servent dans l'armée d'Ætius (f° 92 recto). Lutetiens et Lutéciens sont peut-être des habitants du Latium, des Latins. • Des Lutéciens font partie de l'armée d'Attila aussi bien que de l'armée d'Ætius (II, 12, 825). |
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Lyon | Mentionné dans : I, II, III, IV
Écrit aussi Lion. Le nom ancien de Lyon, Lugdunum, peut signifier mont des corbeaux, mont désiré, mont lumineux, ou encore mont du dieu Lug (Longnon, p. 33). Lyon « paroit entre les autres villes comme la rose entre les violettes, [elle] a en gros tout ce que les autres n'ont qu'en détail », écrit Pierre Matthieu quand Henri IV entre dans la ville en 1595 (p. 32). • Alors que la description initiale du Forez est entièrement écrite au présent de l'indicatif, le pays, nous dit-on, est situé « aupres de l'ancienne η ville de Lyon » (I, 1, 1 recto). L'épithète doit peut-être rappeler le passé historique de la ville : Jules César s'était établi à Lyon, et son successeur, Munatius Plancus, aussi.
• Silvandre, se rendant en Forez, passe par « la ville de Plancus », c'est-à-dire Lyon (I, 8, 231 recto). • Les compagnons de voyage d'Hylas évoquent Lyon et son temple de Vénus (I, 8, 252 recto). • Hylas s'y arrête pour tenir compagnie à Cloris et Rosidor (I, 8, 259 recto). Il tombe alors amoureux d'une nouvelle maîtresse, ce qui ouvre la série lyonnaise de ses amours. |
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Lyon | Mentionné dans : I, II, III, IV
La Mure témoigne de la rivalité du Forez et de Lyon. La ville, affirme-t-il, faisait partie du Forez du temps des Romains (I, p. 106) ; elle a été fondée par Plancus sur le territoire des Ségusiens (I, p. 16). Pierre Matthieu donne plus de détais : « Munatius Plancus peupla d'une colonie Romaine sa nouvelle ville de Lyon qu'il avoit fait bastir sur la montagne, au pied de laquelle le Rosne se marie ou plutost ravit la Saone » (p. 38). • Lyon est attaché au personnage d'Hylas dans la deuxième partie. Le jeune homme rappelle qu'il y était (II, 3, 168 ; II, 4, 194). Il y a fait la connaissance de nombreuses dames, dont Parthénopé (II, 4, 201). Silvandre compare Hylas aux orateurs de l'Athénée de Lyon (II, 9, 606). Les trois dames lyonnaises déguisées en Bergères entrent en scène (II, 3, 164) et racontent leurs mésaventures avec Hylas, mais ne précisent pas qu'elles viennent de Lyon.
• Une carte de Lyon en 1696 se trouve dans ce site (30 septembre 2010). |
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Lyon | Mentionné dans : I, II, III, IV
« Frontiere de France et Savoye, passage generral pour les Itales » (Estienne, p. 146). Sur Lyon au XVIe siècle, voir ce site (20 avril 2015). « Anthémius donne Lyon aux Burgondes, ainsi que Vienne et le Vivarais » (Gascogne, p. 9). Lyon reste aux Burgondes jusqu'en 496 (Piganiol, V, p. 410). • Hylas rappelle qu'il est parvenu à Lyon en suivant sa fortune (III, 7, 271 verso). C'est là qu'il voit passer Criséide. • Hylas rappelle que l'hospitalité est une coutume de « l'ancienne ville de Lyon » (III, 7, 278 verso). • Criséide est à Lyon prisonnière de Gondebaud, quand elle raconte son histoire (III, 8, 333 recto). Bellaris a su la trouver dans cette ville (III, 8, 333 verso) où on attend le retour de Gondebaud (III, 8, 348 recto). Arimant doit quitter sa prison et venir y rejoindre la jeune fille pour qu'ils s'en aillent ensemble. Les gardiens d'Arimant devinent où il va se rendre (III, 8, 351 recto). Gondebaud arrive et signe un décret de Lyon (III, 8, 353 recto). Il retrouve Criséide qui s'était sauvée et la ramène dans la ville (III, 8, 354 verso). Bellaris revient (III, 8, 355 verso) et Arimant aussi (III, 8, 357 verso). Le dénouement aura lieu dans la ville, devant le tombeau η des Deux-Amants. |
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Lyon | Mentionné dans : I, II, III, IV
La ville abrite de nombreux vestiges romains. La basilique de N.-D. de Fourvière par exemple remplace un temple (Voir le site de Par ci par l'art, 15 mai 2017). Cette église saccagée par les guerres de religion a été reconstruite en 1586 (Voir ce site, 15 mai 2017). • Les dames lyonnaises entendent un oracle dans le Temple de Vénus à Lyon (IV, 1, 55). • Pour indiquer le lieu de sa naissance, « l'ancienne ville de Lyon » (IV, 2, 233), Dorinde utilise cette formule consacrée. Même formule dans le premier paragraphe de L'Astrée
(I, 1, 1 recto) et dans l'histoire d'Hylas (III, 7, 278 verso). • Hylas arrive à Lyon, dit Dorinde (IV, 2, 238). La première mention de ce non-événement a eu lieu dans la première partie (I, 8, 259 recto).
• Hylas a raconté les aventures qu'il a connues à Lyon, note Diane (IV, 2, 239). Les récits se sont succédé dans les trois parties
(I, 8, 259 recto sq. ; II, 4, 194 sq. ; (III, 7, 271 verso sq.). Il n'y en a pas dans la quatrième partie de 1624. • La garde de la ville de Lyon est une charge distinguée et lucrative donnée à Bellimarte (IV, 2, 247). • Lorsque Périandre s'éloigne d'elle, Dorinde le croit à Lyon pour affaires (IV, 2, 273). • Pour comparer les femmes qu'il a aimées, Hylas oppose les clartés du Forez aux obscurités de Lyon (IV, 3, 393). • Les chevaliers qui veulent protéger Dorinde sont partis de Lyon (IV, 3, 401). • Gondebaud, à Lyon, organise tournois et spectacles pendant les Bacchanales, raconte Dorinde (IV, 4, 643). • Sigismond et Dorinde comptent se rencontrer devant une porte de Lyon, au temple de Vénus, pour consulter l'oracle (IV, 4, 880). • Après avoir attendu Sigismond cachée sous un pont toute la journée, Dorinde envisage de retourner à Lyon (IV, 4, 887). |
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