Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


PERSONNAGES - I, J, K

Ingrande Présente dans : III

Première mention : III, 12, 507 recto.

Nommée dans : Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par le chevalier de Lindamor.

Remarques sur le nom : Ingrande est le nom d'une ville en Bretagne selon Charles Estienne (p. 132). D'Urfé a pu connaître Ingrandes-sur-Loire ; on y trouvait avant la Révolution un poste de douane qui contrôlait la circulation du sel entre la Bretagne et l'Anjou (Voir le site de la commune, 10 juin 2014). Jean Auvray adresse une élégie à une dame originaire d'« Ingrande », sur les bords de la Loire (p. 384). Ingrandes est aussi une très ancienne commune de la Vienne.
Wikipédia (5 juillet 2014) explique l'étymologie de ce nom qui a connu une bonne quinzaine de formes différentes : « Ingrandes est un nom dérivé du toponyme gaulois equoranda qui signifie juste aux limites ou limite équitable. Il indique une limite territoriale ou une frontière. À l'époque gauloise, Ingrandes était située à la limite entre les peuples des Turons et des Pictons ».



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Isdigerde Présente dans : II
Première mention : II, 11, 752.

Personnage historique : Il s'agit d'Yazdgard, roi des Perses et des Parthes de 399 à 420. Honoré d'Urfé adopte le nom que donne Procope : « Dès auparavant Isdigerde avait la réputation d'être un prince généreux. Mais alors il donna des marques d'une vertu tout à fait rare, et digne des plus grands éloges » (Procope, II, 2).

Caractéristique : Il « se monstra tres-homme de bien » (II, 11, 752), dit Adamas.

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers.

Roi des Perses et des Parthes.

Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

Arcadius, Empereur d'Orient, désigne Isdigerde, comme tuteur pour son fils. Ce choix déplaît à Placidie, car ce roi des Perses et des Parthes a été l'ennemi de l'Empire avant de devenir son confédéré (II, 11, 752).

Isdigerde envoie Antiochus pour servir de gouverneur au jeune prince (II, 11, 753).

Dans la galerie d'Adamas, Isdigerde est représenté tendant la main à Arcadius (II, 11, 753).

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Isidore Présente dans : II
Première mention : II, 12, 776.

Personnage historique : « Ce jeune Maxime avait une femme d'une beauté et d'une vertu singulière, dont Valentinien étant devenu éperdument amoureux, sans en avoir pu rien obtenir, il conçut, et exécuta le plus détestable dessein, dont un homme soit capable. Il manda Maxime au palais, et joua avec lui une certaine somme d'argent. Quand il l'eut gagnée, il lui demanda son anneau pour gage, comme ils en étaient convenus ; il l'envoya à sa femme et lui fit dire, qu'elle vint au palais pour saluer l'impératrice. Lorsqu'elle vit l'anneau de son mari, elle crut que cet ordre était donné de son consentement ; de sorte qu'elle monta en chaise, et étant arrivée, elle fut conduite par les ministres des divertissements de l'Empereur, dans un appartement éloigné de celui d'Eudoxia, où ce prince se rendit à l'instant, et la viola » (Procope, IV, 3).

Caractéristique : « Soigneuse de son honneur et reputation » (II, 12, 776), dit Ursace.

Remarque sur le nom : Le nom η d'Isidore évoque celui d'Isidore de Séville (570 - 636). Ce n'est probablement pas un hasard. L'Isidore de L'Astrée est celle qui demande et obtient qu'on châtie un empereur. Le cinquième livre des Étymologies de saint Isidore, De legibus et temporibus, Des lois et des temps, porte sur les châtiments. La loi du talion s'appuie sur le droit naturel, y lit-on. Merci à Jacques Elfassi.

Nommée dans : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Eudoxe

Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace.

Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace

Issue d'une des plus grandes maisons de Grèce, Isidore vit à la cour, à Constantinople, auprès d'Eudoxe, la fille de l'Empereur d'Orient (II, 12, 776). Valentinien, qui doit épouser Eudoxe, tombe amoureux d'Isidore. La jeune fille le tient à distance d'abord avec douceur ensuite avec rigueur. Valentinien organise des tournois pour lui plaire (II, 12, 780).

Une abeille pique Eudoxe qui dort la tête sur les genoux d'Isidore (II, 12, 781). Valentinien, voyant qu'Eudoxe blâme sa compagne, déclare qu'Ursace a une recette pour guérir ces piqûres. Eudoxe apprend qu'il s'agit d'embrasser l'endroit affecté. Elle demande donc à Ursace d'apprendre sa recette à Isidore. « Amour me conseilla de dire d'autres paroles à Isidore », confesse Ursace, le narrateur (II, 12, 782). La recette échoue, Ursace blâme Isidore. Eudoxe autorise alors le jeune homme à faire son « enchantement » (II, 12, 782). Isidore comprend ce qui se passe sous ses yeux. Elle engage Eudoxe à rendre la pareille à Ursace (II, 12, 783). C'est pourtant parce qu'Isidore est près d'Eudoxe qu'Ursace hésite à déclarer son amour (II, 12, 784).

Eudoxe se promène dans un jardin tandis qu'Isidore se repose dans un cabinet. Valentinien rejoint Isidore et la retient par la robe pour l'empêcher de sortir (II, 12, 786). Eudoxe remarque la scène. Elle sourit en regardant Ursace. Le jeune homme s'enhardit alors et déclare son amour. Il commence par blâmer Valentinien qui préfère Isidore à Eudoxe. Il reconnaît que lui-même devrait servir une égale, comme Isidore, mais qu'il préfère adorer en vain Eudoxe (II, 12, 787).

L'affection de Valentinien pour Isidore augmentant, Eudoxe se laisse aller à aimer Ursace (II, 12, 790). Elle le reçoit dans un cabinet où se trouve Isidore « en qui elle se fioit infiniment » (II, 12, 793). Isidore est indulgente non par amitié mais par ambition ; elle espère que l'union d'Eudoxe et de Valentinien sera rompue. Pour laisser les jeunes gens parler d'amour, Isidore se retire dans un cabinet où elle s'endort (II, 12, 799).

Ursace embrasse Eudoxe. Quand la jeune fille lui fait remarquer qu'Isidore les voit, Ursace lui apprend qu'ils sont seuls. Eudoxe appelle Isidore (II, 12, 800). Parce qu'Isidore dit que tout dort autour d'eux, Eudoxe réplique que Valentinien veille en pensant à Isidore (II, 12, 801). Les jeunes filles plaisantent au sujet du lit que Valentinien partagerait (II, 12, 802). Ursace embrasse Eudoxe avant de s'en aller. Isidore les fixe et demande si une abeille a piqué Eudoxe (II, 12, 802).

Valentinien et Eudoxe se marient. Ils quittent la Grèce en emmenant Isidore mais non Ursace (II, 12, 803).

Toujours amoureux d'Isidore, Valentinien décide de la marier pour qu'elle accepte ensuite de lui accorder ses faveurs (II, 12, 807). Isidore épouse Maxime. Elle se retire un peu de la Cour (II, 12, 808).

Dépité, Valentinien ne va plus se contenter de supplier « la sage Isidore » (II, 12, 808). Il gagne au jeu la bague de Maxime. Il charge Héracle de remettre cette bague à Isidore pour lui dire que son époux l'attend à la Cour. Héracle emmène la jeune femme dans un cabinet dans les jardins de l'Empereur. Isidore refuse d'entrer. Valentinien la tire de force (II, 12, 809).

Valentinien essaie d'embrasser Isidore. Elle recourt à la douceur et aux flatteries pour l'arrêter : puisque son époux l'a mise entre les mains de l'Empereur (II, 12, 812), elle compte sur la générosité de l'Empereur, déclare-t-elle. Le discours pathétique d'Isidore fléchit Valentinien.

L'Empereur appelle Héracle pour qu'il raccompagne Isidore chez elle (II, 12, 816). L'eunuque alors, dans un discours d'une trentaine de lignes, excite Valentinien à faire ce que bon lui semble (II, 12, 817).

Héracle voyant l'hésitation de Valentinien, met la main sur Isidore. Elle lui donne un coup qui le fait saigner du nez. Il la renverse sur le lit, puis lui attache les bras. Valentinien en eut « tout ce qu'il en voulut » (II, 12, 818).

Aussitôt qu'Héracle la détache, Isidore se jette sur lui, le frappe et l'égratigne. L'eunuque conservera les marques des ongles « par une secrette punition de Dieu » (II, 12, 839).

Valentinien demande pardon à Isidore (II, 12, 819). Lorsqu'il lui explique que Maxime n'a pas vraiment donné sa bague, et qu'il ne sait rien de ce viol, la jeune femme se calme : elle va pouvoir se venger. Elle demande donc le plus grand secret (II, 12, 820).

Maxime « aimoit ceste femme pour sa sagesse, et pour sa beauté » (II, 12, 821). Elle lui raconte le viol, lui montre la bague et le sang d'Héracle qui était tombé sur elle. Maxime demande à Isidore de ne pas se tuer pour ne pas déplaire à Dieu. Il lui promet de la venger. Mari et femme vont feindre en attendant un moment propice. Isidore rend la bague à Valentinien pour qu'il la remette lui-même à Maxime (II, 12, 822).

Ursace rend visite à Isidore. Il s'étonne de la tristesse de celle qui a perdu « sa gaillardise » et sa « hardiesse » (II, 12, 833). Il s'entend avec Eudoxe pour interroger Isidore en faisant semblant que Valentinien les a mis au courant. Isidore s'effondre et raconte le crime de l'Empereur (II, 12, 835).

Isidore suggère à Eudoxe de rendre la pareille à Valentinien en se donnant à Ursace (II, 12, 836). Elle punirait ainsi l'outrage reçu par une de ses dames. Eudoxe refuse.

Mécontente, Isidore poursuit son mari de ses plaintes (II, 12, 838).

Ursace, parti à la guerre, tombe malade. Eudoxe se console près d'Isidore. C'est à Isidore qu'Ursace envoie une lettre pour donner de ses nouvelles (II, 12, 844).

Maxime, après la mort d'Attila, décide de venger Isidore en passant aux actes (II, 12, 845). Comme des années ont passé depuis le viol de la jeune femme, Valentinien ne se méfie plus (II, 12, 846). Maxime fait assassiner l'Empereur et Héracle (II, 12, 847). Ce n'est pas au sujet de châtier son maître, note Ursace, le narrateur (II, 12, 847).

Isidore apprend la mort de Valentinien. Elle tient à voir de ses yeux le cadavre. Elle s'approche du corps décapité, se lave les mains dans le sang et tombe morte de joie (II, 12, 848).

Eudoxe craint que Maxime ne continue à venger Isidore en s'en prenant à elle (II, 12, 849).

Maxime, qui a épousé Eudoxe, l'autorise à rendre visite à Ursace blessé : Isidore a été si discrète qu'elle n'a pas révélé à son époux les rapports des jeunes gens (II, 12, 854).

Ursace jure à Eudoxe qu'il l'aime en invoquant « l'ame de la sage Isidore aux Cieux » (II, 12, 856).


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Jean Présent dans : II
Première mention : II, 11, 755.

Personnage historique : Premier secrétaire d'Honorius, il s'empare de l'Empire avec l'aide de Castinus. Il est chassé deux ans après par les armées de Théodose II (Fauchet, f° 86 recto). « Théodose, fils d'Arcadius, leva une armée contre l'empereur Jean ; il en donna le commandement à Aspar et à Ardaburius, fils d'Aspar : ceux-ci le vainquirent, le dépouillèrent de la souveraine puissance, et la rendirent au jeune Valentinien. Ce dernier [...] lui fit couper une main, l'exposa, monté sur un âne, dans le cirque d'Aquilée ; et, après l'avoir livré de cette manière aux outrages des histrions et de la populace, il lui fit ôter la vie » (Procope, III, 2).

Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ; Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers.

Romain. Premier secrétaire d'Honorius. Élu empereur.


Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte :

Histoire de Placidie

À la mort d'Honorius, Ætius fait élire Jean pour sonder les réactions avant de prendre sa place (II, 11, 755).

L'Empereur d'Orient envoie à Ravenne une armée conduite par Artabure. Quand Artabure fait naufrage, Jean le fait emprisonner (II, 11, 756). Le fils d'Artabure, Aspar, entre dans la ville, libère son père, et fait décapiter Jean (II, 11, 756).


Histoire d'Eudoxe

Ursace rapporte les mêmes faits, mais ajoute une information.

Lorsque Jean se fait élire, l'Empereur d'Orient envoie Placidie et ses enfants en Italie pour que Valentinien devienne empereur (II, 12, 790). L'armée d'Artabure les suit. Aspar tue Jean (II, 12, 791).

Quand Valentinien tente de violer Isidore, la jeune femme énumère les faveurs qu'il a reçues de Dieu : Jean a été vaincu par le jeune Aspar (II, 12, 814).


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