RÉPERTOIRE - P
Pactole | Mentionné dans : III
Mythologie. Plutarque explique que le Pactole est un fleuve de Lydie qui charrie de l'or tiré des trésors de Crésus (VII). • Balthazar Baro compose une « Ode à la rivière de Lignon » où il oppose le Lignon au Pactole. Honoré d'Urfé évoquait plutôt les fleuves des Enfers de Virgile (par exemple le Léthé ou le Cocyte). |
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Padoue | Mentionnée dans : II
Écrit Padoüe. Ville de l'Italie du Nord. « Les Padouans fuient à Rialto » (Bouvier-Ajam, p. 364). • Les habitants de Padoue abandonnent la ville après le passage d'Attila (II, 12, 841). |
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Pallas | Mentionnée dans : I, II
Mythologie. Épithète d'Athéna (Minerve), déesse de la guerre et de la raison, protectrice des villes. « Que Pallas toute seule aille habiter les villes », chante un berger de Ronsard (Églogue V, éd. Blanchemain, IV, p. 101.) • Pallas donne son nom à une place à Marcilly (I, 2, 39 verso). Il est peut-être ironique qu'une déesse vierge préside justement dans un lieu où une entremetteuse explique à Alcippe qu'une dame lui offre ses faveurs.
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Pallas | Mentionnée dans : I, II
Pallas Athéna, déesse de la sagesse est assimilée à Minerve par les Romains. Selon les Commentaires de Jules César, les Gaulois connaissent une seule divinité féminine : « Minerve [qui] enseigne les éléments de l'industrie et des arts » (VI, 17, § 2). Le moraliste de Epistres écrit que « le mors de Pallas » (I, 12, p. 105) dirige l'homme vertueux, et que la déesse aide le héros à vaincre la Chimère (I, 4, p. 27). Voir Illustrations. • Dans la deuxième partie de L'Astrée, devant une image de Pallas, Adamas explique qu'il faut considérer la déesse comme la sagesse de Dieu (II, 8, 516). |
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Palles | Mentionné dans : I
Mythologie. Génie protecteur des troupeaux. C'est seulement dans l'édition anonyme de 1607 qu'un Berger évoque ce Palès (I, 10, 349 recto) qui sera remplacé par les divinités celtes dans les éditions suivantes.
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Palus Meotides | Mentionnés dans : III
Mer d'Azov aujourd'hui. « La plus-part de ceux qui ont escrit des François, disent que des Troyens eschappez du sac de leur ville [...] conduits par un nommé Francion du lignage du Roy Priam Roy de Troye arriverent aux palus Meotides (aujourd'huy la Mer Noire) où il bastirent une cité, par eux nommée Sicambrie » (Fauchet, p. 58). • Les Francs sont appelés « ces vieux Sicambriens [...] ces habitans des Palus Meotides » (III, 12, 509 recto). |
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Pampelune | Mentionnée dans : I
Ville d'Espagne du Nord. Fondée par Pompée en 75 av. J. -C., cette ville entourée de forteresses naturelles et de remparts se trouve sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle (voir ce site, 20 avril 2015). • Résidence des Wisigoths lorsqu'ils décident d'agir comme les chevaliers de la Table ronde (I, 2, 43 verso). |
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Pan | Mentionné dans : I, III
Mythologie. Divinité protectrice des pasteurs et des troupeaux, Pan est à moitié homme et à moitié animal. La Mure décrit un temple à Feurs dédié au dieu « Pan ou Sylvain [...] c'est à dire Dieu des Forest » (I, p. 77). • Les Bergers de L'Astrée offrent des sacrifices à Pan (I, 2, 33 verso ; I, 4, 104 verso) et se recommandent à Pan (I, 12, 403 recto). • Pan et Syrinx donnent leur forme à des piliers dans les jardins d'Isoure (I, 11, 368 recto). Ils se tiennent à l'entrée de la fontaine de la Vérité d'amour, tombe décorée de tableaux représentant le récit de la mort de deux Bergers. Françoise Lavocat signale que Pan et les satyres figurent sur nombre de tombeaux rustiques au début du XVIe siècle (p. 144). Pan est la divinité la plus souvent sacrifiée dans les éditions postérieures à 1607 !
En effet, les Bergers ne jurent plus par Pan mais par les dieux celtes (I, 6, 179 verso ; I, 8, 226 recto ; I, 10, 349 recto). Dans l'édition anonyme de 1607 seulement, Céladon sort de la « tige de Pan » (I, 9, 305 recto).
Virgile voulait « que, par le portrait de Pan, le natif du pays [soit] signifié » (cité par Pierius, II, p. 564). Au Moyen Âge, c'est le Prince qui est représenté par le dieu Pan (F. Lavocat, p. 199). • « Pan te garde », formule conventionnelle et pastorale dans Le Berger extravagant de Sorel (Spica, p. 289), n'apparaît pas dans L'Astrée. • On trouvera dans ce site une représentation de Pan et de Syrinx que l'on doit à Rubens et Brueghel II (23 mars 2019). |
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Pan | Mentionné dans : I, III
Pan, « Dieu des bergers », est nommé dans La Triomphante entrée (pp. 34, 69 et 89). Dans La Sylvanire, comme dans L'Astrée, Pan illustre la « noblesse de sang » (v. 1983), et un berger « jure Pan » (v. 2080). Pan figure également dans une énumération : « Les Pans, les Égipans, / Les Nymphes, les Dryades » (v. 9291-9292). Aussi étrange que ce soit, Le Sireine connaît les dieux Amour et Fortune (p. 52 par exemple), mais ignore le dieu Pan. C'est aussi le cas chez Montemayor. Sur l'influence de Pan dans les aventures des héros de L'Astrée voir Lavocat (pp. 313-321). Voir aussi les illustrations qui suivent la conclusion dans le livre de Mme Lavocat. • Au livre 3, Alcidon et Délie s'amusent en échangeant des remarques sur ce dieu que la déesse Diane aurait aimé (Virgile, Géorgiques, III, 392) ; pieds de bouc, cornes et peau velue en font un « vilain » (III, 3, 90 verso ; III, 3, 91 verso). Un sonnet des Amours de Marie renferme cette image de Pan et de Diane (Ronsard, Édition Blanchemain, I, p. 168). • Le temple d'Astrée est l'œuvre d'un Pan ou d'un Égipan, affirme Astrée (III, 5, 172 verso). Alexis le répète, mais Pans est au pluriel (III, 9, 374 recto). |
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Pandore | Mentionnée dans : III
Mythologie. Hésiode raconte dans les Travaux et les Jours que Jupiter fait fabriquer la belle Pandore pour punir Prométhée, le voleur de feu : « Tu te réjouis d'avoir dérobé le feu divin et trompé ma sagesse, mais ton vol te sera fatal à toi et aux hommes à venir. Pour me venger de ce larcin, je leur enverrai un funeste présent dont ils seront tous charmés au fond de leur âme, chérissant eux-mêmes leur propre fléau ». La boîte de Pandore renferme les maux dans La Triomphante entrée aussi (p. 45). Dans les Epistres, sans nommer Pandore, Honoré d'Urfé imite Hésiode quand il décrit le reproche que Jupiter fait à Prométhée. Le châtiment est alors que « chacun se plaisant son mal embrassera » ; l'homme sera « envieux » et « serf de toutes ses passions » (I, 5, p. 36). • Quand Argantée se plaint des femmes, il s'interroge : pour punir lequel des péchés de l'homme a-t-on créé Pandore (III, 6, 219 verso) ? • Voir Pandore dans le site de Carlos Parada (3 août 2016). |
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Pannonie | Mentionnée dans : II
La Pannonie, en Europe centrale, correspond à peu près à la Hongrie d'aujourd'hui. C'était une province romaine jusqu'aux invasions du Ve siècle. Théodose II donne la région aux Huns. Jordanès η, un historien goth, cite longuement Priscus, un historien grec, quand il décrit les Huns (ch. XXIV). Honoré d'Urfé s'inspire essentiellement de ces deux écrivains quand il parle des Huns. • Les Huns et les Gépides prennent la Pannonie (II, 11, 738 et II, 11, 752). Priscus, secrétaire de Valentinien, décrit à Ursace Attila et son pays (II, 12, 826). • Ætius est obligé de se réfugier en Pannonie (II, 11, 752). Il persuade les Huns d'attaquer l'Italie, puis les convainc de retourner dans leur pays (II, 11, 758). • Marcien, Empereur d'Orient, vainc Attila (II, 12, 804). La Pannonie ne pouvant plus nourrir les Huns, ils se jettent sur l'Occident (II, 12, 822). • Honorique, sœur de Valentinien, suit Attila en Pannonie (II, 11, 747). Le roi des Huns meurt le soir de ses noces (II, 12, 843). • On trouve dans ce site une carte des migrations des Huns et une carte des tribus de Germains η (20 avril 2015). |
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Pans | Mentionné dans : II
Mythologie. Pan, la divinité pastorale par excellence disparaît dans la deuxième partie, ce qui marque la destitution de la mythologie. • Son succédané, les Pans, coordonné aux Nymphes et Égipans (II, 5, 275), rappelle (et appelle) faunes, sylvains et autres satyres. Si, comme le remarque F. Lavocat (p. 185), « le corps de Pan lui-même témoigne de la métamorphose de l'Arcadie », le pluriel de Pan témoigne de la métamorphose de L'Astrée en 1610. Le traitement des mythes d'Écho, de Pan et de Diane dans la deuxième partie de L'Astrée prouve que le romancier, en 1610, ne fait plus appel de la même manière aux ressources de la mythologie classique.
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Pans | Mentionnés dans : II, III
Alexis déclare que le temple d'Astrée est l'œuvre de Pans et d'Égipans (III, 9, 374 recto). Le pluriel donne au mythe un rôle de métaphore. |
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Paphos | Mentionné dans : I
Mythologie. Ville de Chypre célèbre pour le culte rendu à Vénus. • Hylas mentionne ce lieu dans un poème (I, 8, 244 recto). |
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Paris | Mentionné dans : I, III, IV
Mythologie. Fils du roi Priam, Pâris grandit parmi les Bergers. La Nymphe Œnone l'aime. Pâris accepte de comparer Junon, Vénus et Minerve pour choisir la plus belle d'entre elles. Parce qu'il élit Vénus, il peut se faire aimer par la belle épouse du roi Ménélas, Hélène. Pâris se réfugie à Troie avec la femme qu'il a enlevée. Les Grecs soutiennent Ménélas. Ils envahissent et détruisent la ville. Le Jugement de Pâris a inspiré poètes, moralistes et artistes. La version que donne Apulée dans les Métamorphoses de l'âne d'or a influencé Honoré d'Urfé. Premier procès raconté dans L'Astrée, ce Jugement expose une conception audacieuse de la justice ; il faut en reconnaître les répercussions (Henein, pp. 49-56). D'Urfé met en scène et adapte une profonde réflexion de Marsile Ficin : « Ma Vénus est Diane » (p. 382). • L'Astrée rappelle trois des aventures du prince troyen, et les attribue toutes au héros : - Céladon est le juge de trois déesses lors d'une reconstitution du Jugement (I, 4, 89 recto ; I, 7, 207 recto). - Il est aussi le Berger aimé par une Nymphe (I, 2, 24 verso ; I, 9, 272 verso). - C'est encore à Céladon que Galathée fait allusion lorsqu'elle parle d'un prince déguisé en Berger (I, 2, 24 verso). • Le romancier fait certainement preuve d'ironie lorsque Galathée déclare que Céladon et Pâris sont « venus tous deux d'une mesme origine » (I, 2, 24 verso), l'imagination de poètes. Ironie encore : le personnage nommé Paris, usurpateur malgré lui, ne jouit d'aucune des caractéristiques du Pâris mythique, sinon qu'il grandit, comme lui, loin de ses parents.
Il reste longtemps le seul personnage déguisé en Berger par pure courtoisie (Henein, pp. 179-180). • Voir une étrange représentation de Virgile composant en songe le Jugement de Paris dans ce site (2 septembre 2018). |
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Paris | Mentionné dans : I, III, IV
Dans la troisième partie, sans être nommé, le Pâris mythique est évoqué par Astrée grâce à un rappel de la pomme donnée à la plus belle (III, 1, 4 verso). |
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Paris | Mentionné dans : I, III, IV
Le Pâris mythique perd son auréole. Il devient ici le trompeur qui abandonne une nymphe. Le romancier peut songer aux Héroïdes d'Ovide. Dans l'Épître V, Œnone raconte son malheur en rapprochant Thésée et Pâris : ils ont enlevé tour à tour la belle Hélène. • Dans un poème de Dorinde, Pâris est le deuxième exemple d'infidèle qui abandonne la femme qu'il disait aimer (IV, 1, 39), Thésée est le premier. |
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Paris (ville) | Mentionné dans : I, II, III
Piganiol rapporte l'histoire de Paris en indiquant ses sources. Il explique que, d'après Boèce, c'est Jules César qui a pris Lutèce puis l'a dotée de murailles et de deux forts à la tête de deux ponts de bois (I, p. 5). D'après Ammien Marcellin, il y avait dans l'île un Palais, une place publique et un un marché (I, p. 6). Clovis choisit Paris pour être la capitale de ses États et le lieu de sa résidence ordinaire, en l'an 508. • Ville qui « porte le nom du Pasteur juge des trois Deesses », écrit d'Urfé (I, 7, 207 recto), soulignant l'homonymie. • Paris reçoit Mérovée, roi des Francs, comme seigneur (I, 3, 64 recto) ; Mérovée s'y installe (I, 11, 359 recto). • Paris est un lieu de refuge pour des Bergers, mais c'est là que Cléon et sa mère meurent de la peste η (I, 7, 211 recto). |
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Paris (ville) | Mentionné dans : I, II, III
« Paris s'appelloit Lutece du temps que Cesar vint en Gaule : et si elle estoit assise dans l'isle de Seine : et appartenoit au peuple Parisien, allié à la communauté des Senonois » (Fauchet, f° 134 verso) ou Senones. D'Urfé s'éloigne un peu de sa source favorite : Dans L'Astrée, la ville où réside Mérovée est la moderne Île de la Cité, mais elle a perdu son nom ancien. • Fleurial explique « que l'on n'y sçauroit aller que par des ponts » (II, 10, 662). • Une légion romaine y est installée (II, 11, 759). • Plan de Lutèce (XVIIIe siècle) dans ce site (30 septembre 2010). |
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Paris (ville) | Mentionné dans : I, II, III
« Clovis au partir de Tours vint droit à Paris [...] L'assiette de ceste ville fut tant aggreable au Roy François, ou propre à son Estat, qu'il en fit le siege de son Royaume » (Fauchet, p. 137). Du Haillan précise que ce fut autour de 509 (p. 71). Gilles Corrozet, en faisant l'histoire de la ville de Paris, laisse entendre que les premiers mérovingiens déjà vivaient dans « ce grand Palais Parisien » (f° 15 verso). Le site d'Issy-les-Moulineaux rappelle que, selon la légende, un temple d'Isis se trouvait à l'emplacement où l'on a construit une église au XVIIe siècle (Information supprimée de ce site, 30 mai 2020). • Méthine demeure à Paris (III, 12, 510 recto). Après la mort de Mérovée, elle y laisse Childéric et se retire à Reims (III, 12, 536 recto). • Dans le temple d'Isis, un oracle a promis que Paris deviendrait la capitale quand les Francs régneront en Gaule (III, 12, 510 recto). Épisode ajouté après l'édition de 1619.
• Mérovée arrête les Saxons qui s'approchent de Paris (III, 12, 523 verso). • Andrimarte se rend à Paris (III, 12, 524 verso). • Le peuple de Paris est mécontent de Childéric (III, 12, 539 verso). • On peut voir le Paris de François de Belleforest en 1575 est dans ce site (2 novembre 2013). |
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Parnasse | Mentionné dans : I
Mythologie. Cette chaîne de montagnes près de Delphes est consacrée à Apollon et aux Muses. Elle est à l'origine du nom de « Montparnasse ». • Comme les poètes grecs ont rendu le Parnasse célèbre, d'Urfé désire ennoblir le mont d'Isoure (I, L'Autheur à la Bergere Astrée). |
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Parque | Mentionnée dans : I
Mythologie. Généralement au nombre de trois, les Parques (« celles qui épargnent ») s'identifient au Destin ; elles filent, enroulent et coupent le fil de la vie. Atropos est l'Inflexible, Clotho la Fileuse, et Lachésis le Sort. • Filandre déclare dans un poème que la Parque a ordonné qu'il ne sera pas aimé (I, 6, 163 verso). • Tircis décrit « ceste pasle Deesse » sans la nommer (I, 12, 402 recto). • Voir une tapisserie montrant les Parques dans ce site (15 septembre 2018). |
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Parthenopé | Mentionnée dans : II
Mythologie. Nom de l'une des trois sirènes. Selon certains mythographes, les sirènes se sont tuées quand elles n'ont pas réussi à séduire Ulysse. Parce que le cadavre de Parthénopé a échoué à Naples, la ville érigea un monument à cette sirène et la prit pour emblème. • Parthenos signifie vierge, jeune fille. C'est le nom que le romancier ingénieux attribue à « une belle fille » (II, 4, 201) qui attire Hylas aussitôt qu'elle le regarde. Parthénopé ne sera pas farouche. Cette aventure se fonde sur une succession d'interprétations partiellement fausses de la signification de l'emblème choisi par Hylas.
Le résultat pourtant révèle la vérité : l'inconstant tombe amoureux de n'importe quelle jeune fille qu'il juge belle. • Voir une mosaïque du Musée National du Bardo (Tunisie) représentant trois sirènes dans ce site (10 septembre 2015). |
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Parthenopé (ville) | Mentionnée dans : II
Ancien nom de Naples, ville située au Sud-ouest de l'Italie. • Parthénopé est la ville où Genséric essuie une défaite en 455 (II, 12, 864). |
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Parthes | Mentionnés dans : II
La Parthie est au Nord de l'Iran actuel. Comme les Gaulois, les Parthes de l'antiquité n'avaient pas de littérature. Leurs conflits avec Rome (au sujet de l'Arménie surtout) s'apaisent au IIe siècle. Les Perses annexent les Parthes au IIIe siècle. À partir du VIIe siècle, la région s'appelle la Perse. La culture persane a une réputation prestigieuse. Avicenne (980 - 1037), philosophe que d'Urfé cite dans ses Epistres, est Persan (Voir Ongles η). Les Perses signent un traité de paix avec Théodose Ier en 390, et avec Théodose II, Empereur d'Orient, en 422. • Le roi des Parthes et des Perses est le tuteur du fils de l'Empereur d'Orient, Théodose II (II, 11, 752). Il donne à l'enfant un gouverneur Parthe, Antiochus (II, 11, 753). |
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Pavie | Mentionnée dans : II
Ville de l'Italie du Nord. La campagne d'Attila en Italie, en 452, a touché tant de villes que les historiens énumèrent les noms comme une litanie tragique. « Tout y passe : Mantoue, Vérone, Castiglione, Crémone, Brescia, Bergame, Lodi, Pavie, Milan, Côme, Novarre, Trecate, Vercelli, Ciglano, Mortara, Magenta, Vigevanon » (Bouvier-Ajam, p. 365). • Les habitants de Pavie abandonnent la ville après le passage d'Attila (II, 12, 841). |
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Penates | Mentionnés dans : III, IV
Mythologie. « Terme de Mythologie, qui se dit de tous les Dieux domestiques que les Anciens adoroient dans la maison » (Furetière). Il s'agit de l'humeur et de la chaleur de chacun, selon Natalis Conti (p. 229). • Arimant jure de respecter Criséide devant les dieux Pénates (III, 7, 296 recto). • Guyemant jure de rester fidèle à Childéric devant les dieux Pénates (III, 12, 547 recto). • Voir dans ce site Énée portant son père qui tient les Pénates de Troie (17 avril 2019). Tableau de Frederico Barocci (1535 - 1612) |
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Penates | Mentionnés dans : III, IV
Écrit Pennates. • Arcingentorix, père de Dorinde et maître de la maison, jure par les dieux domestiques qu'il tiendra la promesse donnée à Mérindor, prétendant à la main de la jeune fille (IV, 2, 355). • À son tour, Mérindor réplique en jurant par ces mêmes dieux qu'il honorera Dorinde et son père (IV, 2, 355). Les deux hommes vont manquer à leur promesse.
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Peneloppe | Mentionnée dans : III
Mythologie. L'époux de Pénélope, Ulysse, s'absente « vingt ans, durant lesquels on dit [qu'elle] vesquit en toute chasteté sans donner aucun sujet de la pouvoir justement blasmer d'impudicité » (Conti, p. 767). Elle fait patienter les prétendants à sa main, en leur demandant d'attendre qu'elle ait terminé sa tapisserie, mais elle défait le jour ce qu'elle a fait la nuit. Voir ce site (17 septembre 2018). Dans le tableau du Primatice qui se trouvait à Fontainebleau, et que d'Urfé a pu voir, Pénélope, représentée près d'Ulysse, semble encore tenir un métier à tisser (Béguin, p. 50). Voir le site Ut pictura (10 septembre 2018). Ce site montre Pénélope filant dans un manuscrit des Vies des Femmes célèbres (10 septembre 2018). • En un vers, Céladon résume le mythe dans un poème intitulé « Sur une attente » (III, 1, 3 recto). Il compare à Pénélope le soleil qui tarde à se lever. |
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Perses | Mentionnés dans : I, II
Les Perses appellent Dieu Sire, comme le dit d'Urfé dans les Liminaires. « Sire. Dieu du paganisme » (Huguet). |
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Perses | Mentionnés dans : I, II
L'Empire perse s'étendait sur une grande partie du Moyen Orient d'aujourd'hui. À l'époque dont parle Honoré d'Urfé, c'est une puissance qui doit s'entendre avec Rome et lutter contre les Huns. La capitale - où réside probablement leur roi - est Ctésiphon, sur le Tigre. Les historiens confondent parfois les Perses avec les Parthes. Voir dans ce site (5 mai 2015) une carte de la Perse du temps des Sassanides (qui inclut l'époque évoquée dans L'Astrée). • Le jeune fils d'Arcadius, Empereur d'Orient, a pour tuteur le Roi des Perses (II, 11, 752). |
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Phocenses | Mentionnés dans : II, III
Appelés Focenses dans la troisième partie de L'Astrée. Leur nom moderne est Phocéens. Cependant, dans le contexte du roman, il vaut mieux distinguer les Phocenses (ou Focenses) des Phoceens. Ces deux peuples qui ont la même origine ont vécu sur des territoires différents selon un article de l'Encyclopédie de Diderot. Le Chevalier de Jaucourt écrit : « Phocée étoit la dernière ville d'Ionie [...] Les anciens habitans de cette ville prirent le parti de la quitter, plutôt que de tomber entre les mains des Perses qui leur faisoient continuellement la guerre. [...] Ils bâtirent plusieurs villes, & y porterent les sciences de leur pays ainsi que leur commerce. Il ne faut pas confondre ces Phocéens d'Asie avec les peuples de la Phocide en Europe. Les premiers s'appellent en latin Phocei ou Phocoeenses ; & les derniers Phocenses » (Encyclopédie, Article Phocée). Phocenses et Focenses, peuples connus pour leur science dans L'Astrée, sont aujourd'hui les Phocéens. Ils doivent leur nom aux phoques, rappelle J.-R. Armogathe (p. 226). Selon Fauchet, ils viennent « de Phocide province d'Asie » (p. 15), région où se trouve Delphes (p. 21). • « Phocenses » est toujours juxtaposé à « Massiliens » (II, 1, 8 ; II, 12, 766). Il s'agit des maîtres des écoles fréquentées par Silvandre et Hylas. Voir Massiliens et Escoles η. |
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Phocenses | Mentionnés dans : II, III
Dans la Province des Romains, les Phocenses sont des Grecs païens ; ils ont mêlé leur religion avec celle des Romains et des Gaulois (III, 9, 373 recto). Le point de vue du romancier sur la Provence change dans la troisième partie (II, 1, 8 ; II, 12, 766).
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Phœnix | Mentionné dans : I, III
Mythologie. Écrit aussi Phenix. Oiseau fantastique qui renaît de ses cendres. Voir ce site (19 septembre 2018). Furetière écrit : « Se dit figurément en Morale, lors qu'on veut loüer quelqu'un d'une qualité extraordinaire, & dire qu'il est l'unique en son espece » (Article Phœnix). C'est une image que les poètes pétrarquistes chérissent. Dans Le Sireine, un Phénix « en constance » aime un Phénix « en beauté » (p. 201). Dans La Sylvanire, le héros est Phénix en son malheur et Phénix en son amour (v. 7330-7331). • Céladon seul est comparé au Phénix : il était au comble du bonheur avant que le roman ne commence (I, 1, 3 recto). Il passe donc sans doute par une étape sinistre avant de renaître. • Les deux autres occurrences se trouvent dans des poèmes où le Phénix n'est pas un personnage ; c'est l'amour qu'éprouve un chevalier (Ligdamon, 3, 75 recto et verso) ou un Berger (Filandre, I, 6, 163 verso). • Voir The Phœnix portrait d'Élisabeth d'Angleterre (1575) dans ce site (2 mai 2015). La reine est comparée au Phénix pour son éternelle jeunesse. |
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Phœnix | Mentionné dans : I, III
• Daphnide écrit que le Phénix et elle ne brûlent qu'au soleil (III, 4, 167 recto). Elle ne peut plus brûler parce que son soleil, le Roi Euric, est mort. Si Daphnide ne peut plus brûler, c'est qu'elle n'est pas le Phénix !
Ce poème a été composé pour la mort de Christophe η d'Urfé (Voir Poèmes). |
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Pictes | Mentionnés dans : II, III
Les Pictes sont des Celtes qui résident au Sud de la Loire. Bouchet (qui est de Poitiers) explique que Picti signifie « force paincte » (f° 4 verso). Ce peuple maritime participe à la coalition contre Jules César (Kruta, p. 772). Voyant César occupé en Gaule, Pictes et Scots s'attaquent aux Bretons (Fauchet, f° 87 verso). • Attila engage les Pictes à prendre la Bretagne (II, 11, 738) que les Romains essaient de protéger grâce à une muraille (II, 11, 759). Pour se défendre, les Pictes appellent au secours les Anglois (II, 11, 762). |
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Pictes | Mentionnés dans : II, III
Fauchet parle de « la rudesse sauvage des Pictes et Scots » (p. 90). • L'un des peuples qui ont perverti la pureté de la religion gauloise, dit Adamas (III, 9, 373 verso). |
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Pierre Scize | Mentionnée dans : III
Écrit Pierre-Cyze. « Le Château de Pierre en Scize étoit autrefois la demeure des Archevêques de Lyon » (Piganiol, V, p. 437). En 1593, le duc de Nemours y est enfermé (Reure, p. 43). • Gondebaud accompagne Criséide jusqu'à la sépulture des Deux-Amants η, qui se trouve à Pierre Scize (III, 8, 358 recto). • Voir le site de Wikipédia (16 septembre 2018). |
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Pigmalion | Mentionné dans : III
Vénus accepte de transformer la « Vierge d'ivoire » fabriquée par le talentueux sculpteur amoureux de son œuvre (Ovide, X, 243 sq.). Dans La Sylvanire, le pouvoir de Pygmalion sur le marbre est admiré, mais jugé fabuleux (p. 141). • Silvandre blâme la folie de celui qui tombe amoureux d'un marbre (III, 2, 34 verso). Mais plus loin, il fait l'éloge de Prométhée, puni parce que, avec le feu du ciel, il « anima la statuë qu'il avoit faicte » (III, 10, 411 recto). • Voir dans ce site Pygmalion dans le Roman de la rose (16 septembre 2018). Les versions modernes du mythe de Pygmalion sont nombreuses. Les différents dénouements que Bernard Shaw a voulu donner à son Pygmalion en 1914 sont particulièrement intéressants (Wikipédia, 10 janvier 2013). |
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Pindare | Mentionné dans : I
Poète lyrique grec du Ve siècle avant J.-C., auteur d'Epinicies, odes faisant l'éloge de Grecs vainqueurs des jeux Olympiques. Equicola inclut Pindare dans la liste des hommes qu'il condamne pour leurs mœurs : « Pindare est infame de ce qu'il s'est plongé en cest amour deshonneste. Il fut aymé d'Hercule » (Livre 4, f° 185 verso). Il serait mort « dormant en l'academie au giron d'un jouvenceau » (Livre 6, f° 340 verso). Pindare, réputé pour ses vers obscurs et difficiles à traduire, est apprécié par les amateurs de subtilités. Voir l'éloge de Marguerite Yourcenar (Grasset, 1932) et l'introduction de Philippe Renault dans le site de Philippe Remacle (10 février 2013). Les vers de Pindare se prêtent à plus d'une interprétation. « Malherbe n'aimoit point du tout les Grecs, et particulierement il s'estoit declaré ennemy du galimatias de Pindare » (Tallemant, I, p. 110). En revanche, Ronsard se vante de « pindariser » dans ses odes (Gandar, p. 83) : il sait, comme Pindare, déguiser l'unité de la composition sous la confusion (Ibid., p. 90). • Dans la préface de L'Astrée (I, L'Autheur à la Bergere Astrée), Pindare est l'un des trois poètes que d'Urfé considère comme des modèles parce qu'ils ont ennobli leur patrie dans leurs écrits. Une montagne (le mont Parnasse) et un cours d'eau (l'Hippocrène) grecs sont devenus et restés célèbres grâce à eux. • Voir Pleins feux. |
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Pirenees | Mentionnées dans : II, III
Chaîne de montagnes qui va de la Méditerranée au golfe de Gascogne. • Thierry, roi des Wisigoths, règne sur l'Espagne et sur la partie de la Gaule qui va des Pyrénées à la Loire (II, 12, 823), soit près de 500 km. • Voir la Carte des Invasions. |
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Pirenees | Mentionnées dans : II, III
• Thierry, roi des Wisigoths, traverse les Pyrénées pour vaincre Richard, roi des Suèves (III, 3, 64 recto). • Un temple de Vénus se trouve sur le penchant des Pyrénées (III, 6, 257 verso). • Criséide et Bellaris inventent ce qu'ils disent pour ne pas être compris par ceux qui les écoutent : La jeune femme prétend qu'elle croyait Marciante et Bellaris de l'autre côté des Pyrénées (III, 8, 338 verso). En fait, seul Marciante y serait allé et il serait mort, lui répond Bellaris (III, 8, 339 recto). |
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Platon | Mentionné dans : I
Philosophe grec (427 av. J.-C. - 348 av J.-C.). Disciple de Socrate, auteur de nombreux dialogues, maître à penser des néo-platoniciens η. Celui qu'on appelle souvent « le divin Platon » (par exemple Equicola, Livre II, f° 104 verso) a fortement influencé Honoré d'Urfé. Dans ses Epistres morales (II, 9, p. 298), l'auteur écrit à l'interlocuteur imaginaire qu'il s'est donné : « C'est, peut-être, trop Platoniser η que ce que j'ay faict ce matin avec toy, mais il faut que tu m'excuses, puisque tu m'as prié de te nourrir des mesmes viandes que j'use pour moy ». « Platoniser » est à la fois un procédé didactique, une manière d'argumenter, et une conception particulière de l'esprit humain. Platoniser, c'est redire « Apprends à te connaître toi-même ». Ce conseil donné par Apollon à Socrate est répété dans chacun des livres des Epistres (I, 7, p. 55 ; II, 7, p. 279 ; III, 9, p. 464). Voir Parallèles. Par ailleurs, Honoré d'Urfé explique que Platon est appelé « divin » parce que, pour lui, le bonheur provient quand « nostre entendement particulier sera conjoint au premier & universel entendement, qui est Dieu » (Epistres, III, 3, p. 89). Le principal disciple et traducteur moderne de Platon figure aussi dans Les Epistres ; d'Urfé parle de « ce grand Marsile Ficin » (III, 5, p. 415). Platon est nommé et cité uniquement dans l'édition de 1607 de L'Astrée.
Le Philosophe décrivait l'effet de l'amour sur « les esprits abaissez » (L'Autheur à la Bergere Astrée). • On trouvera dans ce site (30 octobre 2014) un buste de Platon qui se trouve au Musée du Vatican, et dans ce site des renseignements intéressants sur le philosophe (18 novembre 2015). • Platon vu par Raphaël est le tableau intitulé L'École d'Athènes (Wikipédia, 23 spetembre 2019). Voir Platon dans la Galerie des portraits. Le doigt levé vers le Ciel rappelle le geste de Céladon dans le premier frontispice (Illustrations). C'est malheureusement aujourd'hui un signe de ralliement pour une organisation musulmane terroriste. |
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Plutarque | Mentionné dans : I
Moraliste grec du Ier siècle après J.-C. (48 ? - 125). Grâce aux traductions de Jacques Amyot en 1569, les Vies des hommes illustres et les soixante-seize opuscules des Moralia ont marqué les esprits. « Je n'ay dressé commerce avec aucun livre solide, sinon Plutarque et Seneque », déclare Montaigne (cité par Compagnon, p. 295). Honoré d'Urfé cite fréquemment dans ses Epistres celui qu'il appelle « ce grand Plutarque » (Epistres morales, I, 13, p. 120). • Dans la préface de L'Astrée (I, L'Autheur à la Bergere Astrée), Plutarque, premier écrivain nommé par le romancier, est présenté comme l'auteur des Vies, parallèles entre les Grecs et les Romains : il dépeint en montrant ressemblances et différences. Honoré d'Urfé demande aux lecteurs de rester attentifs aux analogies comme aux divergences.
Voir Parallèles. (Henein, pp. 30-32). • On trouvera dans ce site (5 décembre 2013) une gravure du XVIe siècle représentant Plutarque. |
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Pluton | Mentionné dans : II
Mythologie. Divinité complexe rattachée aux Enfers aussi bien qu'aux richesses, et assimilée au dieu latin, Dis Pater (Grimal). « Nous le mettrons quelquefois esgal en puissance au Soleil, et par fois semblable à la terre : et neantmoins il sera le Roy d'Enfer » (Cartari, p. 355). • Dans sa leçon de théologie, Adamas explique que les étrangers ont cru que les Gaulois se disaient issus de ce dieu (II, 8, 515), l'homologue de Dis. • Voir le Pluton de François Perrier (1594 - 1649) dans ce site (16 septembre 2018). |
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Po | Mentionné dans : II, III
Écrit aussi Pau. Le Pô, le plus long des fleuves d'Italie, va des Alpes à l'Adriatique. Les villes de la plaine du Pô ont subi les attaques des envahisseurs : en 402, à Pollentia, puis en 403, à Vérone, les Romains défont les troupes d'Alaric. Comme Alaric revient se venger contre Rome, c'est sans doute la bataille de Vérone que d'Urfé mentionne ici. • Malgré le traité de paix qui vient d'être signé, Stilicon fait attaquer Alaric, roi des Wisigoths, près du Pô (II, 11, 739). |
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Po | Mentionné dans : II, III
« Virgile a dit qu'il estoit le Roy des fleuves » (Guichenon, I, p. 20). • Le Pô coule au Sud du pays des Salasses (III, 7, 283 verso), le pays d'Aoste. • Voir la plaine du Pô dans ce site (6 mai 2015). |
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Ponsins | Mentionné dans : I, IV
Poncins est situé entre Feurs et Montverdun. Voir la carte dessinée par Maxime Gaume (p. 195) et la Carte du Forez. Il y a presque 6 km entre Poncins et Feurs (Voir le site de la commune, 2 juillet 2014). • Quand Léonide s'arrête à Poncins (I, 5, 123 verso), elle surprend une conversation de Climanthe et de Polémas. |
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Ponsins | Mentionné dans : I, IV
Poncins est encore une fois associé aux rencontres inattendues et aux informations bénéfiques. • Couché dans un buisson, Hylas entend les envoyés de Gondebaud dire qu'ils doivent enlever une femme et puis se retrouver à Poncins (IV, 3, 400). • Léonide rappelle à Galathée la rencontre qu'elle a faite à Ponsins (IV, 5, 923). Le récit de cette rencontre est dans la première partie (I, 5, 123 verso).
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Port des Gaulois | Mentionné dans : I
Le royaume désigné par cette périphrase dans L'Astrée est le Portugal. En fait, le nom du Portugal vient de Portus Calle, la ville de Porto. • Pour une raison qui reste mystérieuse, Alcippe, banni du Forez, est contraint de quitter Londres et la cour du roi Arthur pour se rendre au Portugal (I, 2, 43 recto). |
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Pra, (La) | Mentionnée dans : I
Lieu proche du Lignon. Maxime Gaume se demande s'il s'agit de « La Pras », à l'Est de Montverdun (p. 194, note 95). Auguste Bernard explique que, près de Montbrison, se trouve « un grand pré [qui] s'étendait tout le long de la rivière » et qui a pu donner son nom à la rue Pra-Comtale (I, p. 157). • Ce lieu est peint par Climanthe, le faux druide, et montré aux Nymphes (I, 5, 139 recto). |
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Premier siecle | Mentionné : I
Mythologie. Dans ses Métamorphoses, Ovide décrit les quatre âges du monde. « L'âge d'or fut le premier âge de la création. En l'absence de tout justicier, spontanément, sans loi, la bonne foi et l'honnêteté y étaient pratiquées » (I, 90 sq.). L'âge d'or se termine lorsque Jupiter prend la place de son père, Saturne. Les moralistes commentent ainsi le nom du premier siècle : « Si on vouloit nommer le siecle où nous vivons, le siecle doré, on le pourroit faire avecques raison : parce que l'or est tellement cheri et adoré, qu'avec iceluy toutes choses s'obtiennent, et sans luy rien ne se fait » (La Nouë, p. 465). • L'âge d'or est dissimulé derrière une périphrase le « contentement du premier siecle » (I, 1, 1 verso). • La tradition veut qu'on illustre l'âge d'or avec ce tableau de Poussin représentant des bergers autour d'un tombeau (voir ce site, 10 février 2014). L'âge d'or était infiniment moins mélancolique au XVIe siècle. Cranach l'Ancien par exemple montre un plaisant âge d'or (voir ce site, 10 février 2014) pour mieux le distinguer du sinistre âge d'argent (voir ce site, 10 février 2014). • Voir Pleins feux. |
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Priam | Mentionné dans : II
Mythologie. Dans L'Iliade d'Homère, ce roi de Troie est célèbre pour sa piété et pour ses cinquante enfants. Il serait mort heureux s'il n'avait pas assisté à la ruine de Troie. • Silvandre rapporte une réflexion aristotélicienne sur le destin de ce roi (II, 12, 872) : on ne peut pas juger la vie d'un homme avant sa mort. Voir Heureux η. |
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Promethée | Mentionné dans : I, III, IV
Mythologie. Hésiode raconte dans sa Théogonie l'aventure de ce Titan qui a dérobé le feu aux dieux pour aider les hommes. Jupiter le châtie en l'attachant à une montagne et en envoyant son aigle lui dévorer le foie. Hercule délivrera Prométhée. Lorsque Ronsard se dit « un Prométhée en passions », il songe à la souffrance, non à la vaillance (« Amours de Cassandre », Œuvres complètes, I, p. 8). À la fin du Sireine, d'Urfé écrit que ceux qui séparent les amants méritent le châtiment de Prométhée: ils serviront de pâture à un aigle (p. 211). • Silvandre, un enfant trouvé amoureux de la Bergère Diane, se juge trop ambitieux et évoque ce mythe dans un poème où il traite ses espoirs d'Icares et d'Ixions (I, 8, 222 verso). Pour lui, Prométhée est fier d'avoir dérobé le feu céleste, bien qu'un aigle lui dévore le foie (« la poitrine », dans le poème). • On trouvera dans ce site (30 septembre 2010) un vase représentant le châtiment de Prométhée. Les représentations du crime sont moins nombreuses que celles du châtiment. Voici pourtant le voleur de feu du Rockefeller Center dans ce site (21 septembre 2018). |
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Promethée | Mentionné dans : I, III, IV
Chez Marsile Ficin, comme dans L'Astrée, la faute de Prométhée est d'avoir animé une statue de terre avec le feu du ciel (III, 13, p. 307). Voir ce site (21 septembre 2018) Dans les Epistres morales, Honoré d'Urfé s'intéresse plutôt aux conséquences de la faute de Prométhée. Le châtiment n'est plus spécifiquement le foie dévoré ou la boîte de Pandore. Le moraliste cite le reproche que Jupiter fait à Prométhée chez Hésiode. À cause de la faute de Prométhée, « chacun se plaisant son mal embrassera » ; l'homme sera « envieux » et « serf de toutes ses passions » (I, 5, p. 36). Plus loin, d'Urfé compare celui qui prétend connaître les autres à un Prométhée « téméraire » (I, 7, p. 56), et ceux qui prétendent connaître les causes de leurs propres actions à de « nouveaux Promethees » (II, 10, p. 304). • C'est encore Silvandre qui fait l'éloge de Prométhée dans la troisième partie. Prométhée a été châtié parce que, avec le feu du ciel, il « anima la statuë qu'il avoit faicte » (III, 10, 411 recto). Le berger a blâmé auparavant la folie de celui qui est tombé amoureux d'un marbre (III, 2, 34 verso), Pygmalion. |
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Prométhée | Mentionné dans : I, III, IV
Géant est le nom commun appliqué généralement au Titan (nom propre) dans la langue du temps. C'est le cas dans les traductions de Pierius (I, p. 304) ou de Cartari (p. 491). Une illustration des Commentaires de Pierius (II, p. 569) montre Prométhée en géant. L'action du « géant » de L'Astrée, « escheller les cieux » (IV, 1, 107), est décrite dans « L'Hercule chrestien » de Ronsard : « Hé ! qu’est-ce après des geans qui les cieux Ont eschelé pour en chasser les Dieux, Auxquels Alcide a les forces ostées ? » (Œuvres complètes, Éd. Blanchemain, II, p. 175). Monter aux cieux est l'acte ambitieux par excellence (I, 8, 222 verso).
• Hylas désigne Prométhée par une antonomase qui souligne un trait physique : il traite ironiquement Silvandre de « Geant » (IV, 1, 107) pour le défier de démontrer que sa maîtresse est la plus belle (IV, 1, 134). Ni Prométhée ni les géants ne se distinguent par leur éloquence.
Encore une fois, un duel sur la beauté finit en queue de poisson (Voir Parallèles). |
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Prothee | Mentionné dans : II
Mythologie. Ce dieu grec qui change de forme à volonté est devenu au XXe siècle, une maladie génétique (le syndrome de Protée) ainsi que le symbole de la littérature baroque - grâce à Jean Rousset. Dans Les Epistres, Protée est le pouvoir de l'homme sur lui-même, le changement salutaire (III, 1, p. 349). En 1990, j'ai intitulé Protée romancier, mon étude des déguisements dans L'Astrée. Au XVIIe siècle, Protée était un nom commun au passé agité : « PROTÉE. s. m. C'est un nom qu'on donne aux personnes inconstantes ou trompeuses, qui changent de profession, qui paroissent sous diverses figures, & qui se transforment en mille manieres, principalement pour tromper les autres : ce qui est fondé sur une fiction des Poëtes anciens d'un homme fabuleux qui changeoit à tout moment de forme & de figure : & cette fable vient de ce qu'un Roy d'Egypte nommé Protée, selon la coûtume du pays portoit sur la teste par ornement & pour marque de sa dignité des figures de taureaux, de dragons, d'arbres & d'autres choses semblables ; ce qui a fait que les peuples ont transporté à sa personne les figures de ses habillements de teste, comme dit Diodore Sicilien. On tient même que de là vient l'origine des casques, des cimiers qu'on voit encore dans le Blason » (Furetière). • Quand Thamire appelle l'esprit de Célidée un Protée difficile à arrêter (II, 1, 62), il reproche à la Bergère des changements qu'il a lui-même initiés (Henein, pp. 411-412). |
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Province des Romains | Mentionnée dans : I, II, III, IV
C'est la Provincia, le Sud de la Gaule, région qui se distingue de la Gaule libre ou chevelue, car Province signifie région déjà vaincue. Voir ce site (16 septembre 2018) Honoré d'Urfé est né en Provence, à Marseille. Son oncle et parrain, Honorat ou Honoré de Savoie, est « lieutenant pour le Roy de tout ce pays de Provence » (Reure, p. 1). Le romancier y a séjourné à l'âge adulte d'après le témoignage de Mlle de Gournay (I, p. 1128). • Deux personnages séjournent en Provence : Silvandre (I, 8, 226 verso) et Hylas (I, 8, 243 recto). |
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Province des Romains | Mentionnée dans : I, II, III, IV
La deuxième partie rappelle que la Camargue, « en la province des Romains », est la patrie d'Hylas (II, 3, 167 ; II, 3, 168 ; II, 4, 194). |
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Province des Romains | Mentionnée dans : I, II, III, IV
La province change de nom dans la troisième partie : le pays (ou la terre) des Romains, les envahisseurs, devient le pays des Gallo-Ligures, nom donné aux autochtones. • Dans le livre 2, une certaine confusion règne : Daphnide et Alcidon habitent la même contrée. On lit pourtant que la Dame vit dans la Province des Romains (III, 2, 38 verso ; III, 2, 45 recto), alors qu'Alcidon est « le plus gentil chevalier de la province des Galloligures » (III, 2, 40 verso). Deux fois l'édition de 1619 donne « province des Romains »
et les éditions suivantes « province des Galloligures » (III, 2, 40 verso ; III, 2, 46 verso). • Daphnide et sa mère, pour éviter les guerres, ont quitté l'Aquitaine et se sont réfugiées dans la Province des Romains. Euric, roi des Wisigoths, y arrive (III, 3, 66 verso) et conquiert la région (III, 3, 64 recto ; III, 3, 66 recto). Le Roi déclare : « Presque toute cette Province, qui se disoit des Romains, est maintenant à nous » (III, 3, 108 verso). Daphnide suit le Roi à la Cour (III, 4, 127 verso). À la mort d'Euric, Daphnide et sa mère rentrent dans la Province des Romains (III, 3, 63 verso). • Les chevaliers de la province des Romains et du Venaissin sont des plus courtois (III, 3, 86 verso). • L'oracle, dit Adamas, a conseillé à Daphnide et Alcidon de quitter la Province des Romains pour s'éloigner des contraintes (III, 4, 161 verso). • Hylas est né dans la Province des Romains (III, 7, 278 verso) ; c'est la région appelée Camargue ailleurs (III, 2, 47 verso par exemple). • Adamas explique la confusion en disant : « Les Galoligures, qui est ceste contree que communement l'on nomme à ceste heure la Province des Romains » (III, 9, 373 recto). • Daphnide reste « une des principales Dames de la province des Romains » (III, 11, 453 recto). |
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Province des Romains | Mentionnée dans : I, II, III, IV
• Dorinde dit indifféremment Province des Romains ou Province des Galloligures (IV, 2, 238), région qui comprend la Camargue d'Hylas. |
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Province viennoise | Mentionnée dans : I
« Province Viennoise ou Viennaise créée au IVe siècle [...] quand la Gaule narbonnaise fut divisée en Viennaise et Narbonnaise Ie et IIe, toutes rattachées à la préfecture du prétoire des Gaules [...] Au Ve siècle elle fut divisée à son tour en Viennaise Ie, chef-lieu Vienne, et Viennaise IIe, chef-lieu Arles » (Wikipédia, 2 avril 2015). Vienne, sur le Rhône, était une ville importante pour les Allobroges. • C'est à Vienne que Silvandre, enlevé en Forez, est donné à un Helvétien (I, 8, 228 recto). |
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Provins | Mentionné dans : III
Commune en Seine-et-Marne, à 77 km de Paris et à 168 km de Beauvais. On a découvert à Provins des haches celtiques et des traces d'un temple d'Isis, mais F. Bourquelot, le principal historien de la ville, déclare : « Je n'ai pas trouvé dans les chroniqueurs qu'il fût question de Provins avant Charlemagne » (I, p. 67, note 1). En 484 ou 485 la ville est probablement prise par Clovis (Ibid., I, p. 69). Provins est dans le parti de la Ligue, mais se rend en 1592 quand Henri IV se présente devant les portes (Ibid., II, p. 185). Ni Fauchet (p. 102) ni Du Haillan (I, p. 23) ne nomment Provins (ou Beauvais et Soissons) en racontant l'exil forcé de Childéric. • Les Francs se réunissent à Provins et à Beauvais quand ils décident de renvoyer Childéric (III, 12, 535 verso ; III, 12, 546 verso). |
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Psiché | Mentionnée dans : I, III
Mythologie. Comme Sémélé, Psyché a voulu voir un Dieu qui l'aimait mais qu'elle ne devait pas regarder. En s'approchant d'Amour avec une lampe à huile, elle l'a brûlé, d'où la cicatrice sur l'épaule du dieu. Apulée, au Ier siècle après J.-C., raconte ce mythe relativement moderne dans les Métamorphoses de l'âne d'or. • Dans L'Astrée, Psyché, comme Sémélé, ne figure pas dans les « peintures esclatantes » que Céladon voit à Isoure (I, 2, 27 verso). D'Urfé se contente de nommer les deux jeunes femmes pour expliquer l'origine des cicatrices de Jupiter et de Cupidon. • On trouvera dans ce site un tableau de Gentileschi représentant Psyché et Cupidon (30 septembre 2010). |
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Psiché | Mentionnée dans : I, III
La Sylvanire rappelle que le dieu Amour a aimé « une Psyché » (p. 48). • Dans des vers composés par Alexis regardant Astrée endormie, « le petit Cupidon » dort « dans le giron » (III, 11, 464 recto) de « l'Amoureuse Psyché », qui fut trop curieuse (III, 11, 464 verso). Céladon se travestit ainsi une seconde fois puisqu'il prend la place de Psyché, une femme punie pour sa curiosité.
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