PERSONNAGES - H
Halladin | Présent dans : II, III
Première mention : II, 6, 376. Caractéristique : Damon d'Aquitaine l'aime « fut pour son affection, fut pour l'entendement qu'il avoit » (II, 6, 376), dit Madonthe. Nommé dans : Histoire de Damon et de Madonthe, racontée par Madonthe à Diane, Astrée, Phillis et Laonice. Histoire de Damon et de Madonthe Halladin est un jeune homme qui a grandi auprès de Damon et que le chevalier aime et estime (II, 6, 376). Damon veut se battre en duel contre Tersandre pour une bague que Madonthe semble lui avoir offerte. Damon commande à Halladin d'avoir des chevaux près des remparts. L'écuyer remet le cartel à Tersandre (II, 6, 377). Damon, vainqueur et blessé, s'en va avec Halladin (II, 6, 377). Le soir même, Halladin revient pour raconter les suites du combat à Madonthe et Lériane (II, 6, 378) : Damon a refusé de se faire panser. Quand les deux hommes sont arrivés au bord du fleuve, le chevalier a remis à Halladin une lettre pour Madonthe et la bague que Tersandre portait. Il a posé un mouchoir que lui donnait Halladin sur sa plaie. L'écuyer doit donner à Lériane ce mouchoir plein de sang (II, 6, 379). Halladin bouleversé dit à Damon qu'il ne doit pas mourir pour des femmes qui ne le méritent pas ; lui-même est prêt à tuer ces ingrates (II, 6, 380). Malgré ses blessures, le chevalier se redresse et menace Halladin de son épée : il a osé insulter Madonthe. L'écuyer doit s'éloigner pour éviter le coup. Damon se jette dans l'eau du haut d'une falaise. Halladin le retient par un pan de son manteau et tombe avec lui dans l'eau. Il sort de la rivière et ne retrouve plus Damon (II, 6, 381). L'écuyer donne à Madonthe la lettre et la bague et à Lériane le mouchoir ensanglanté. Il s'en va en criant de désespoir (II, 6, 381). Madonthe s'évanouit. Quand elle revient à elle, elle regarde avec stupéfaction la bague qu'Halladin lui a remise (II, 6, 382). |
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Halladin | Présent dans : II, III
Première mention : III, 1, 14 verso, présent ; III, 1, 16 recto, nommé. Caractéristique : « Je n'en eus jamais un meilleur ny un plus fidelle », dit Damon d'Aquitaine de Halladin, son écuyer (III, 6, 241 verso). Auditeur : Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe racontée par Damon. Écuyer de Damon. Dans un pré, devant le temple d'Astrée, sous les yeux de Paris caché derrière un arbre, un écuyer laisse le cheval de son maître brouter. Le chevalier chante avec tant de tristesse qu'il semble s'évanouir. Son écuyer le secourt en soupirant. Il s'agit de Damon et d'Halladin. Les deux hommes parlent de Madonthe. L'écuyer désire que son maître, si généreux, se défende des calomnies qui l'ont séparé de sa maîtresse (III, 1, 16 verso). Il explique que Madonthe s'est presque évanouie lorsqu'elle a appris la mort de Damon (III, 1, 18 recto). Le chevalier pense qu'il s'agit de compassion et que la jeune fille le hait. Il faut quand même aller vers elle, affirme Halladin, et mourir devant ses yeux. Damon refuse et rappelle que Madonthe s'est enfuie avec Tersandre. Halladin dit alors que son maître devrait vivre au moins pour se venger (III, 1, 19 recto). Quand Adraste se met à parler près d'eux, Halladin rit (III, 1, 20 verso). Damon se bat contre Argantée (III, 6, 221 verso). Dans son chariot, Galathée assiste au duel. Elle interroge l'écuyer. Halladin révèle le motif du combat et refuse de nommer son maître. Polémas se moque de lui en prétendant qu'il sera obligé de donner un nom pour l'épitaphe. Halladin réplique que son maître est sorti victorieux de combats plus ardus (III, 6, 223 recto). Des complices d'Argantée s'attaquent à Damon. Celui-ci se rapproche de son écuyer pour prendre son cheval (III, 6, 224 recto). Le lion de la fontaine de la Vérité d'amour η survient à point nommé pour affoler les montures de tous les combattants. Halladin poursuit les chevaux (III, 6, 232 recto). Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe Le chevalier rappelle qu'après être sorti victorieux de son duel avec Tersandre, il s'est jeté dans la Garonne, après avoir envoyé Halladin auprès de Madonthe. L'écuyer ne réussit pas à sauver son maître. Il obéit et remet à Madonthe la bague donnée à Tersandre, et à Lériane un mouchoir taché du sang du chevalier (III, 6, 235 recto). Des pêcheurs puis un Druide sauvent la vie de Damon, puis ils attrapent Halladin revenu chercher le corps du chevalier disparu (III, 6, 241 recto).
Maître et serviteur se retrouvent dans la caverne du Druide qui soigne le chevalier. Ils s'embrassent comme des frères. Halladin décrit le chagrin de Madonthe au moment où elle a appris la mort de Damon ; il est choqué d'entendre son maître souhaiter le bonheur de la Dame (III, 6, 242 verso). Damon interdit à Halladin de dire du mal de sa maîtresse. Le fidèle écuyer note que le chevalier perd encore du sang et appelle au secours (III, 6, 243 recto). Galathée explique à Damon qu'il se trouve en Forez, le lieu probablement désigné par l'oracle. Le chevalier va accompagner la nymphe à Montverdun pour consulter un nouvel oracle. Il va y attendre le retour de son écuyer parti chercher les chevaux effrayés par le lion enchanté (III, 6, 258 verso). À Montverdun, Damon alité est servi par Halladin (III, 11, 451 verso). Six chevaliers de Polémas reviennent attaquer Damon qui, heureusement n'a pas donné ses armes à son écuyer. Halladin crie pour avertir son maître qu'on l'attaque de dos (III, 12, 491 recto). Tersandre et Madonthe parviennent dans la plaine de Montverdun à ce moment et ne reconnaissent ni le chevalier ni son écuyer (III, 12, 492 verso). Tersandre blâme Halladin qui, pour respecter les règlements de la chevalerie, se contente de regarder son maître se battre contre des traîtres (III, 12, 492 verso). Bien qu'habillé en berger, Tersandre se saisit de l'épée d'un des vaincus pour secourir le chevalier agressé maintenant par plusieurs. Tersandre est mortellement blessé. |
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Hasemide | Présente dans : III
Première mention : III, 12, 523 verso. Personnage historique : ? Nommée dans : Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte racontée par un chevalier de Lindamor. Épouse de Renaud, fils de Clodion. Histoire de Childeric, de Silviane, et d'Andrimarte Mérovée chasse les fils de Clodion. Renaud, l'aîné, duc d'Austrasie, épouse Hasemide, la fille de Multiade, roi des Tongres (III, 12, 523 verso). |
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Heracle | Présent dans : II
Première mention : II, 12, 816. Personnage historique : ? -455. « Le chastré Heracle qui entierement gouvernoit Valentinian » (Fauchet, p. 99). Caractéristiques : « Cet Eunuque estoit meschant, et n'avoit rien d'aymable, sinon qu'il estoit fidelle, au reste le plus avare, et le plus grand flatteur qui fut jamais » (II, 12, 816), dit Ursace. Nommé dans : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers. Serviteur de Valentinien. Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace. Héracle, l'âme damnée de Valentinien, seconde son maître qui veut violer Isidore. Héracle remet à Isidore la bague que Maxime, son époux, a perdu au jeu. La jeune femme accepte donc de le suive dans le jardin où l'attend Valentinien (II, 12, 816). Héracle est dans un cabinet tant qu'Isidore parle : elle réussit à faire entendre raison à l'Empereur. Valentinien appelle Héracle pour qu'il raccompagne Isidore chez elle (II, 12, 816). L'eunuque alors, dans un discours d'une trentaine de lignes excite Valentinien à faire ce que bon lui semble (II, 12, 817). Héracle, voyant l'hésitation de Valentinien, met la main sur Isidore. Elle lui donne un coup qui le fait saigner du nez. Il la renverse sur le lit, puis lui attache les bras. Valentinien en eut « tout ce qu'il en voulut » (II, 12, 818). Dès qu'Héracle la détache, Isidore se jette sur lui, le frappe et l'égratigne. Valentinien demande pardon et rejette la faute sur l'eunuque (II, 12, 819). Lorsque Valentinien explique que Maxime n'a pas donné sa bague pour tromper Isidore, et qu'il ne sait rien de ce viol, la jeune femme se calme : elle va pouvoir se venger. Elle demande donc le plus grand secret. L'Empereur commande à Héracle de ne rien dire de ce qui vient de se passer (II, 12, 820). Héracle conserve les marques des ongles d'Isidore « par une secrette punition de Dieu » (II, 12, 839). Maxime, informé par Isidore, va assassiner Valentinien. Il veut d'abord affaiblir l'Empereur en faisant disparaître Ætius. Maxime s'adresse à Héracle. Il lui décrit la prétendue trahison d'Ætius qui s'entend avec les barbares (II, 12, 840). Héracle à son tour persuade Valentinien. Le jour même, l'Empereur ordonne à des eunuques de tuer Ætius (II, 12, 840). Maxime s'entend ensuite avec Thraustila, capitaine de la garde de Valentinien et ami d'Ætius. Thraustila et Maxime assassinent Valentinien et Héracle (II, 12, 847). |
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Hermante | Présent dans : I, III
Première mention : I, 8, 244 verso. Caractéristique : « Il avoit plus d'âge que moy, et par consequent plus de prudence », dit Hylas (I, 8, 244 verso). Remarque sur le nom : Étymologie : homme fort η. Nommé dans : Histoire de Hylas, racontée par Hylas. Berger de Camargue. Ami d'Hylas. Hermante tombe amoureux de Carlis, la jeune fille qu'Hylas aime. Hermante flatte son ami et le convainc de rechercher plutôt Stilliane. Il lui conseille même d'envoyer une lettre de rupture à Carlis, puis se charge de remettre à Stilliane une lettre d'Hylas (I, 8, 248 verso). Lorsque l'inconstant est repoussé par les deux jeunes filles, il raconte sa mésaventure à Hermante, « qui faillit d'en mourir de rire, comme à la verité le sujet le meritoit », dit Hylas lui-même (I, 8, 251 verso). Hylas, embarrassé, quitte la Camargue après avoir confié à Hermante la charge de ses affaires (I, 8, 251 verso). |
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Hermante | Présent dans : I, III
Première mention : III, 2, 38 verso. Caractéristique : « Cher amy » d'Hylas, dit le romancier (III, 2, 38 verso). Auditeur : - Histoire d'Euric, Daphnide, et Alcidon racontée par Daphnide. Chevalier de la suite de Daphnide et Alcidon. Lorsque Daphnide, Alcidon et leur suite parviennent en Forez, Stilliane et Carlis reconnaissent Hylas et le nomment. L'inconstant est tellement surpris qu'il ne trouve plus ses mots. Sa première réaction est d'embrasser son ami, Hermante, qui se trouve aussi dans ce groupe de bergers déguisés (III, 2, 38 verso). Hermante fait encore partie du groupe quand Daphnide et Alcidon racontent leur histoire à Adamas (III, 2, 57 verso). Il se réjouit de la joie d'Alcidon au dénouement (III, 4, 169 verso). Hermante est avec Alcidon et Adamas quand ils parviennent dans la plaine de Montverdun et voient Damon d'Aquitaine et Tersandre se battre contre les chevaliers de Polémas (III, 12, 493 verso). Ils reconnaissent Damon blessé et le désarment pour que le druide puisse le soigner (III, 12, 496 verso). |
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Hippolyte | Présente dans : I, III
Première mention : I, 2, 28 verso. Écrit aussi Hipolyte, Hypolite, Hyppolite. Caractéristique : « La sage Hipolyte », dit Silvie (I, 2, 28 verso). Nommée dans : Histoire d'Alcippe, racontée par Céladon ; Bergère du Forez. Épouse d'Alcé. Mère d'Astrée. À Isoure, Silvie a entendu parler de l'inimitié d'Alcé, d'Alcippe et de leurs épouses : Ils « espouserent ensemble une si cruelle haine [...], qu'elle ne leur permit jamais d'avoir pratique ensemble » (I, 2, 28 verso). Céladon explique son origine en racontant aux nymphes : Lorsqu'Alcippe épouse Amarillis, son rival, Alcé, lui en veut. Alcé épouse Hippolyte (I, 2, 46 recto). Dans le hameau, Hippolyte meurt de frayeur quand elle croit que sa fille s'est noyée. Alcé la suit dans la tombe. Ce « fut à Astree un foible soulagement, pouvant plaindre la perte de Celadon sous la couverture de celle de son pere et de sa mere » (I, 4, 84 verso). Astrée raconte à Diane en présence de Phillis : |
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Hippolyte | Présente dans : I, III
Première mention : III, 1, 4 recto. Écrit « Hypolite » et « Hyppolite ». Nommée par Céladon et par Astrée. Honoré d'Urfé écrit que Céladon n'a pas oublié les problèmes causés par Hippolyte et Alcippe (III, 1, 4 recto). Pourquoi coordonner le nom de l'épouse d'Alcé à celui d'Alcippe ?
Alcé et Hippolyte, les parents d'Astrée n'ont pas posé d'obstacles aux jeunes gens. Il est probable que le nom d'Hippolyte remplace par erreur celui de l'épouse d'Alcippe, Amarillis. Astrée raconte à Alexis, sa nouvelle amie, que sa mère, apprenant que sa fille est tombée dans le Lignon, éprouve une telle frayeur qu'elle en meurt (III, 2, 53 recto). |
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Honoric | Présente dans : II
Première mention : II, 12, 828. Personnage historique : Il s'agit du Wisigoth que Fauchet appelle Hunneric à ne pas confondre avec le Vandale Honneric, devenu Honorie dans L'Astrée. Nommé dans : Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers Wisigoth. Fils de Thierry Ier. Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace. Ursace explique la ruse d'Ætius qui veut éloigner des Champs Catalauniques Torrismond et Thierry II après la mort de leur père, le roi des Wisigoths. Ætius leur dit que leurs frères, restés en Aquitaine, Frédéric, Honoric et Rotemer, risquent de s'emparer du pouvoir (II, 12, 828). Les frères n'y avaient pas même pensé. Voir Galerie des portraits. |
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Honorie | Présent dans : III
Première mention : III, 6, 256 verso. Personnage historique : Genséric marie son fils, Honneric, à la fille du roi des Wisigoths. Pensant que sa bru veut l'assassiner, il lui fait couper le nez et la renvoie à son père. Il veut en réalité libérer son fils pour le marier avec la fille d'Eudoxe et de Valentinien. Genséric s'allie aux Huns d'Attila parce qu'il craint les représailles des Wisigoths (Fauchet, p. 93). D'après le Larousse du XIXe siècle, « Hunéric », le fils de Genséric, devient roi des Vandales en 477. Il aurait été « avide, lâche et cruel ». Nommé dans :Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe racontée par Damon d'Aquitaine. Fils de Genséric, roi des Vandales. Suitte de l'histoire de Damon et de Madonthe En Afrique le chevalier voit Genséric et son fils, Honorie (III, 6, 256 verso) |
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Honorique | Présente dans : II
Première mention : II, 11, 747. Personnage historique : Justa Grata Honoria. Les historiens l'appellent Honorie ou Honoria. Nommée dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers ; Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers. Romaine. Fille de Placidie et de Constance. Sœur de Valentinien. Épouse d'Attila. Adamas, devant les portraits réunis dans sa galerie, raconte : Le portrait d'Honorique est dans la galerie d'Adamas, à côté de celui d'Attila, son époux. Il est en face des portraits de son frère, Valentinien, et de son épouse, Eudoxe. Honorique a suivi Attila en Pannonie (II, 11, 747). Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace. Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace Ursace remonte à l'enfance d'Honorique. Placidie, devenue veuve, a emmené Honorique et Valentinien à Constantinople, chez son neveu Théodose II (II, 12, 775). Honorique, entendant ce que Priscus rapporte sur Attila, désire épouser le roi des Huns (II, 12, 827). Maltraitée par son frère, pour attirer Attila, elle lui envoie son portrait η (II, 12, 840). Attila envahit l'Italie et prend Aquilée. Valentinien n'ose plus refuser la main de sa sœur au vainqueur qui menace Rome (II, 12, 843). Honorique et Attila vont en Pannonie. Le soir de leurs noces, Attila meurt (II, 12, 843). Voir Galerie des portraits. |
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Honorius | Présent dans : II, III
Première mention : II, 11, 736. Personnage historique : Flavius Honorius. 384 - 423. Honorius, à l'arrivée d'Alaric à Rome, fut « reveillé quasi comme d'un pesant sommeil » (Fauchet, f° 78 recto). Procope rapporte cette curieuse anecdote qui illustre l'opinion que les historiens ont de cet Empereur : « On dit que ce fut un eunuque, qui avait soin des oiseaux, qui dit à Honorius dans Ravenne, la nouvelle de la prise de Rome, et que croyant que ce fût sa belle poule, qui s'appelait Rome, qui fût morte, il s'écria, Il n'y a qu'un moment qu'elle a mangé dans ma main. Que l'eunuque comprenant sa pensée, lui dit, que sa poule n'était pas morte, mais que Rome avait été saccagée par Alaric. Je pensais que ce fut ma poule, répartit cet Empereur, tant il était stupide et impertinent » (II, 4). Caractéristique : « N'estant d'humeur fort guerriere, et souhaittant sur toutes choses de vivre en repos » (II, 11, 738), dit Adamas. Nommé dans : Histoire de Placidie, racontée par Adamas à Léonide, Alexis, et un groupe de bergers. Histoire d'Eudoxe, Valentinian et Ursace, racontée par Ursace, puis répétée par Silvandre à Léonide, Adamas, Alexis, et un groupe de bergers. Fils de Théodose, empereur d'Orient. Frère d'Arcadius et de Placidie. Empereur d'Occident. Le portrait d'Honorius est dans la galerie d'Adamas (II, 11, 736). Le druide raconte : Théodose Ier meurt en laissant trois enfants : Arcadius hérite de l'Empire d'Orient, Honorius de l'Empire d'Occident, et leur sœur, Placidie, vit auprès d'Honorius (II, 11, 736). Théodose a nommé Stilicon gouverneur d'Honorius (II, 11, 737). Stilicon est extrêmement ambitieux. Il marie sa fille au jeune prince devenu empereur (II, 11, 738). Alaric, roi des Wisigoths, envahit l'Italie. Honorius signe un traité de paix pour l'engager à partir. Stilicon fait attaquer Alaric sur les rives du Pô (II, 11, 739). Le roi des Wisigoths, dépité contre Honorius, se venge en assiégeant Rome pendant deux ans, puis en la saccageant. C'est en vain qu'Honorius fait exécuter Stilicon (II, 11, 739). Ataulphe, successeur d'Alaric, veut attaquer l'ltalie. Placidie, son épouse, le convainc de faire la paix avec Honorius (II, 11, 744). Après la mort d'Ataulphe, Honorius marie Placidie avec Constance qu'il désirait « associer à l'Empire » (II, 11, 746). L'Empereur envoie Constance se battre en Espagne contre les Vandales (II, 11, 746). Voyant qu'Honorius n'a pas nommé de successeur, Attale veut se faire nommer Empereur. Constance revient d'Espagne pour arrêter le séditieux. Honorius nomme Constance Auguste (II, 11, 747). Lorsque Constance meurt, Honorius nomme Ætius et le charge de terminer la guerre d'Espagne (II, 11, 749). Déçu par les résultats, Honorius le remplace par Castinus. Ætius, voyant l'Empereur mécontent, se retire auprès des Huns (II, 11, 752). La conduite d'Honorius mécontente Placidie ; elle quitte son frère pour aller à Constantinople, près de son neveu (II, 11, 753). Ætius, pour se venger d'Honorius, engage les Huns à attaquer l'Italie (II, 11, 754). Quand Honorius meurt, Ætius change ses plans. Il empêche les Huns d'attaquer l'Italie. Il ne se fait pas élire Empereur parce qu'il craint le parti d'Honorius, mais il fait nommer Jean (II, 11, 755). Artabure, l'envoyé de Théodose II, l'Empereur d'Orient, fait arrêter Ætius par des partisans d'Honorius (II, 11, 757). Placidie pardonne à Ætius, considérant qu'Honorius avait eu tort de le soupçonner (II, 11, 758). Silvandre rapporte puis complète le récit d'Ursace. Mécontente de la conduite d'Honorius, Placidie se retire à Constantinople, auprès de Théodose II (II, 12, 774). Voyant qu'Honorius n'avait pas d'enfants, Théodose II décide de marier sa fille avec Valentinien, le neveu d'Honorius (II, 12, 775). Honorius meurt sans enfants (II, 12, 790). Voir Galerie des portraits. |
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Honorius | Présent dans : II, III
Première mention : III, 7, 284 verso. Personnage historique : Flavius Honorius. Nommé dans : Histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Criséide et rapportée par Hylas dans Histoire de Cryseide et d'Hylas. Empereur d'Occident. Histoire de Cryseide et d'Arimant Soutenu par Honorius puis par Valentinien, Léandre, le père de Criséide, aurait pu s'emparer de plusieurs possessions des Romains (III, 7, 284 verso). |
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Hylas | Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : I, 1, 15 verso. Caractéristiques : « Il est impossible de l'oüyr sans rire », dit Silvandre (I, 7, 200 recto). « Vous, dis-je qui avez le cerveau chaud, ainsi que vostre teste chauve, et vostre poil ardant le monstrent », lui dit Silvandre (I, 8, 235 recto). Modèles : « Le personnage d'Hylas est une pure fiction, et sans doute un des chefs-d'œuvres de nostre Heros. Car il a pris de petites amourettes de divers Galands de la Cour [...] Ainsi sous le nom d'Hylas imaginez-vous les Maréchaux de Bassompiere ou de Crequy, ou le brave Givry, ou le Comte de Carming, et ces autres fameux Paladins de la Cour de nos deux derniers Henris » (Patru, II, p. 565). Bassompierre, Créquy, Givry et Carmain (Cramail) figurent tous dans les Historiettes de Tallemant des Réaux. Remarque sur le nom : La mythologie présente un tendre Hylas enlevé par les nymphes et aimé par Hercule (Ovide, p. 61). Le personnage de L'Astrée est nommé par antiphrase (Henein, p. 10). Auditeur : Histoire de Tircis et de Laonice, racontée par Laonice. Narrateur : Histoire de Hylas. Berger de Camargue. Hylas entre en scène en chantant la « Chanson de l'inconstant Hylas » (I, 1, 15 verso). Silvandre présente Hylas à Léonide et aux bergers du Lignon en disant : « Un nommé Hylas, de la plus agreable humeur qu'il se peut dire » (I, 7, 200 recto). Hylas est l'antithèse de son compagnon de route, Tircis, le berger qui, pour rester fidèle à la mémoire de Cléon, refuse d'aimer Laonice. Un tirage au sort fait d'Hylas l'avocat de Laonice : Tircis, pour se faire pardonner ses feintes, doit aimer Laonice. Par ailleurs, la fidélité à une morte n'a pas de sens. « Trouverois-tu à propos qu'une personne allast nuë, par ce qu'elle auroit gasté ses premiers habits ? » (I, 7, 215 verso), demande Hylas. Hylas dit à Phillis qu'il l'aime, et qu'elle devrait le préférer à Silvandre (I, 8, 234 recto). Lors de leur premier débat, Silvandre démontre à Hylas qu'étant inconstant il ne peut pas être aimé (I, 8, 236 verso). Phillis, voyant Lycidas de plus en plus jaloux, pour lui parler discrètement, cherche à distraire Paris et la troupe de bergers. Elle demande donc à Hylas de raconter ses amours passées à ses compagnons pendant qu'elle-même s'éloigne (I, 8, 241 recto). Le jeune homme présente l'Histoire de Hylas à Paris, Diane et quelques bergers anonymes (I, 8, 242 recto à 262 recto). Hylas est le seul narrateur qui ne dise jamais qu'il cherche à abréger son récit. Il est aussi le seul qui annonce une suite parce qu'il s'arrête de parler au début d'une nouvelle aventure.
Hylas est né dans l'île de Camargue - dont il raconte l'origine. Son père meurt le jour de sa naissance. Sa mère le gâte beaucoup. Orphelin à douze ans, il est riche et indépendant (I, 8, 243 verso). Il tombe amoureux de Carlis, une bergère qui lui veut du bien. Poussé par son ami Hermante, il l'abandonne pour Stilliane. Il se détache de Carlis en disant : « Ce bien ne me pouvoit estre cher, qui m'estoit venu sans peine » (I, 8, 245 recto). Finalement, les deux jeunes filles le repoussent. Embarrassé, il quitte la Camargue et s'embarque sur le Rhône sans dessein précis (I, 8, 251 verso). Attiré par Aimée, il cherche à gagner l'affection de la belle-mère de la jeune femme. Près d'Avignon, il se laisse charmer par Floriante. À la hauteur de Vienne, il est séduit par la tristesse de Cloris, une nouvelle passagère. Il écoute son histoire et la répète (I, 8, 256 recto). Arrivé à Lyon, Hylas se détache de Cloris qui n'est plus triste. Pour retrouver Aimée et Floriante, il veut assister à une cérémonie nocturne réservée aux femmes dans le temple de Vénus. Il se cache dans le temple avant que la cérémonie ne commence (I, 8, 259 verso). Hylas tombe amoureux de la femme qu'il entend chanter. Il demande à l'une des assistantes le nom de la chanteuse. Il s'agit de Circène. En remerciant la femme qui lui a parlé, Hylas se trahit parce qu'il ne déguise plus sa voix. Compatissante, la femme sort avec lui du temple en le couvrant d'un voile. Les druides qui gardent la sortie voient passer un groupe de femmes. Hylas aurait été tué si on l'avait reconnu (I, 8, 261 recto). Le narrateur s'arrête parce que le soleil s'est couché, (I, 8, 261 verso). Femmes aimées par Hylas
En Camargue : Carlis puis Stilliane. Sur le bateau : Aimée, Floriante et Cloris. À Lyon : Circène. Sur les routes : Laonice puis Madonthe. En arrivant sur les bords du Lignon : Phillis. La liste que donne Hylas lui-même est plus longue encore (I, 8, 239 verso) ! L'inconstant mentionne une Amaranthe (qui ne figure pas dans l'histoire de ses amours). Dans l'édition de 1607, Hylas ajoutait encore une Marie. Par ailleurs, à deux reprises, d'Urfé se trompait de nom en parlant des « maîtresses » de l'inconstant
(I, 8, 259 verso et 260 recto). Le romancier s'amuse :
Hylas qui, en 1607, dit avoir déjà aimé plus de vingt femmes, en rajoute en 1621 : il aurait aimé plus de cent femmes (I, 8, 241 verso). |
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Hylas | Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : II, 3, 161. Écrit aussi Hilas. Caractéristique : « Il est estranger, mais de la plus gracieuse, et plus heureuse humeur que j'aye jamais pratiquee, car il ne s'ennuye jamais au service d'une Bergere, la quittant tousjours huict jours, à ce qu'il dit, avant que de s'y desplaire » (II, 3, 167), dit Paris. Remarque sur le nom : « Qui n'a chanté Hylas ? », demande Virgile dans les Géorgiques (III, 6). Auditeur : Narrateur : Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde, racontée à Paris et aux bergers. Chevalier ou berger originaire de Camargue. Hylas se promène le long du Lignon en compagnie de Tircis, Madonthe et Tersandre, lorsqu'il rencontre Astrée et ses compagnes. Les bergères suivent Silvandre pour se rendre à l'endroit où il a reçu une lettre de Céladon. Hylas se précipite vers Phillis (II, 3, 161). Les deux groupes continuent leur chemin ensemble. Ils voient de loin Paris avec trois bergères inconnues (II, 3, 164). Seul Hylas reconnaît les jeunes femmes, mais il ne se montre pas (II, 3, 165). Paris nomme l'inconstant dans une chanson où il décrit un dialogue amoureux de Phillis et d'Hylas.
Les étrangères interrogent Paris sur cet Hylas. Apprenant qu'il est originaire de Camargue, l'une d'entre elles, Florice, lui raconte les aventures d'Hylas à Lyon (II, 3, 168) : Histoire de Palinice et de Circène Hylas fait de l'inconstance une vertu (II, 3, 168). La première aventure dont se souvienne la narratrice a eu lieu le jour de l'arrivée d'Hylas à Lyon. Sorti du temple grâce à une veuve nommée Palinice, il fréquente le frère de cette femme, Clorian. Clorian aime Hylas, alors qu'Hylas, « plus fin et plus ruzé, soit pour avoir plus voyagé, soit pour avoir plus d'âge » (II, 3, 170), fait semblant d'être son ami. Hylas découvre que Clorian aime Circène sans oser le lui dire. Le nom de Circène évoque un vague souvenir : Hylas ne se rappelle pas que Circène est la chanteuse qu'il a entendue dans le temple le jour de son arrivée à Lyon, alors qu'on fêtait Vénus (II, 3, 175). Il conseille à Clorian de déclarer ses sentiments à la jeune fille :
Florice explique que Clorian a répété ces discours à sa sœur et que Palinice les lui a rapportés (II, 3, 177). Hylas offre ses services à son ami (II, 3, 177). Il voit Circène au temple, en devient amoureux, le lui dit, et lui raconte leur première rencontre (II, 3, 179). Circène ne reconnaît pas cet étranger et se rapproche de sa mère (II, 3, 181). Devenu messager, Hylas tombe amoureux de Circène, et le cache à Clorian. Avec le temps, Hylas a ses entrées auprès de Palinice et de Circène. Lors d'une promenade, sur l'Arar, Hylas fait la connaissance de Florice (II, 3, 181). Hylas se montre à ce moment. Les trois dames ont du mal à le reconnaître à cause de son costume de berger. Astrée se réjouit que le récit de l'étrangère soit interrompu ; les bergers pourront poursuivre leur chemin. Hylas se plaint que la « belle discoureuse » ravive ses sentiments. Florice, Circène et Palinice lui font des reproches. Hylas ne veut pas être attaqué par trois personnes en même temps (II, 3, 183). Phillis approche. Hylas court vers elle, abandonnant les dames lyonnaises. Phillis présente ses compagnes aux étrangères (II, 4, 184). Hylas déclare à Florice qu'il préfère la simplicité des hameaux aux ruses des villes. La jeune femme répond qu'Hylas se trouve dans le seul endroit au monde où il pourrait cesser d'être inconstant (II, 4, 185). Phillis juge que ce n'est pas la beauté qui attire Hylas. Florice explique que c'est « une imprudente humeur de changer » (II, 4, 186). Elle-même est contente qu'il l'ait abandonnée. Hylas, qui commence à se fâcher, réplique que Florice peut disposer de lui autant qu'elle peut disposer des étoiles (II, 4, 186). À la requête de Phillis qui l'estime « unique en son espece » (II, 4, 188), et qui veut interrompre un débat avec Silvandre, Hylas va continuer son histoire. Il imagine une nouvelle comparaison pour justifier l'inconstance : si un homme est attaché et que la corde s'use ou se rompt, n'est-il pas libre ? (II, 4, 189). Hylas relate l'histoire de ses amours lyonnaises en confessant : J'ai « presque autant de plaisir de repenser à mes premieres amours que si j'estois encores amoureux » (II, 4, 192). Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde Aussitôt qu'Hylas voit Circène, l'amitié cède la place à l'amour : il ne lui parle pas pour Clorian, mais pour lui-même (II, 4, 196). Circène lui rend son amour. Elle lui explique que, pour plaire à sa mère, elle feint d'aimer Clorian, un fort bon parti. Hylas confesse qu'il était supposé lui dire les sentiments de Clorian (II, 4, 198). Encouragé par Hylas, Clorian s'adresse à Circène. La jeune fille s'entend avec Hylas pour tromper sa mère et Clorian (II, 4, 199). Hylas déclare qu'il abrège son récit. Il raconte pourtant qu'il a parlé à la mère de Circène du mariage de sa fille et de Clorian « riche et bien apparenté » (II, 4, 200). Pendant les Bacchanales, Hylas et Clorian participent à un tournoi. Sur leurs armes se trouvent des devises qui présentent le nom de Circène. Clorian fait peindre « une Cyrcé, avec le visage de Cyrcéne, qui transformoit par ses breuvages les compagnons d'Ulysse en diverses sortes d'animaux, avec ce mot, L'AUTRE AVOIT MOINS DE CHARMES » (II, 4, 201). Hylas peint « une Syrène et Ulysse lié dans son vaisseau, avec ce mot. QUELS LIENS FAUDROIT-IL » (II, 4, 201). Tous les assistants comprennent la devise de Clorian. Celle d'Hylas - plus énigmatique puisqu'elle ne montre pas le visage de la jeune fille - se prête à des commentaires. Un vieillard explique que l'image désigne une jeune fille nommée Parthénopé, puisqu'elle porte le nom d'une sirène ; c'est donc pour elle qu'Hylas se bat (II, 4, 203). Circène, dépitée, s'éloigne en appelant l'inconstant « le Chevalier de la Sirene » (II, 4, 204). Le lendemain, au temple, Hylas remarque que Parthénopé le regarde. Il s'approche d'elle, lui parle et la raccompagne chez elle. Parthénopé lui explique pourquoi il passe pour son chevalier. Hylas tombe amoureux d'elle, et emporte son écharpe (II, 4, 206). Clorian note l'écharpe autour du cou de son ami et rapporte la chose à Circène. Le lendemain, Hylas explique à Circène la devise qu'il a choisie et ses conséquences. Circène insiste pour qu'il lui remette l'écharpe qu'on lui a laissé prendre. Elle lui donne en échange une « beaucoup plus belle » (II, 4, 207). Le jour même, Circène donne l'écharpe de Parthénopé à un serviteur d'Hylas qu'elle charge d'une commission pour la jeune fille. Parthénopé reconnaît son écharpe. Ni elle, ni Circène ne veulent d'Hylas (II, 4, 208). Hylas accompagne Palinice et Circène lors d'une promenade en bateau (II, 4, 209). Il rencontre Téombre, un homme qui a « presque passé son Automne », et qui a été aimé par Florice (II, 4, 210). Florice elle-même le séduit : « aussi estoit-elle de cette race qui se vante d'estre issuë du grand Arioviste » (II, 4, 210). Hylas décrit Florice en utilisant l'imparfait de l'indicatif, alors que la jeune femme est présente, et que ses ancêtres n'ont certainement pas changé !
Florice et Téombre s'aiment depuis si longtemps que leur amitié est « languissante ». Pour la raviver, Téombre fait semblant d'aimer Dorinde afin de rendre Florice jalouse (II, 4, 211). Dorinde est absente, mais Téombre chante des vers où il se dit plus heureux qu'un Dieu d'être aimé de cette dame. Florice réplique par un sonnet avec tant d'à propos que l'inconstant décide de la servir en même temps que Palinice et Circène (II, 4, 212). Hylas aide Florice à cueillir des fleurs sans rien dire. Il la traite avec respect à cause de son rang. Elle le remercie de l'aider ; il la félicite d'avoir si bien blâmé la vanité de Téombre. Hylas déclare son amour en chantant un sonnet (II, 4, 215). Circène cherche en vain à lui nuire auprès de Florice. Hylas s'interrompt pour dire à Silvandre que les femmes estiment ceux qui les aiment. Silvandre répond qu'elles méprisent ceux qui les abandonnent (II, 4, 217).
La jalousie de sa rivale prouve à Florice que Hylas l'aime (II, 4, 217). Elle lui demande de renoncer à Palinice, et elle-même renonce à Téombre. Circène et Palinice parlent à tout venant des relations d'Hylas et de Florice (II, 4, 218). Pour faire taire les rumeurs, Florice demande à Hylas de faire semblant d'aimer Dorinde. « Il y avoit quelque alliance » entre les deux femmes. Dorinde n'est pas aussi belle que Florice, « ny mesme si advantagee de biens et d'une suitte de grands ayeuls » (II, 4, 219). Hylas obéit. Un jour de fête, quand Lyon célèbre l'anniversaire d'un incendie, Hylas dit ses sentiments à Dorinde. Il se lie d'amitié avec Périandre. L'inconstant cherche à faire des connaissances, et Périandre apprécie son humeur. Au bout de deux mois, les deux hommes sont si souvent ensemble qu'on les appelle « les deux amys » (II, 4, 221). Ils se rendent au sépulcre η des Deux-Amants où, en se tenant la main, ils se jurent « les sermens reciproques d'une fidelle et parfaicte amitié » (II, 4, 221). Les amants enterrés dans ce sépulcre doivent punir celui qui manque aux lois de l'amitié. Hylas et Périandre couchent dans le même lit. Un matin, ils échangent des confidences sur les dames de la ville. L'inconstant cache qu'il aime Florice, parce qu'un parent de Périandre la recherche. Les deux hommes découvrent que tous deux aiment Dorinde (II, 4, 222). Être amis et rivaux, pense Hylas, est une folie. Il propose donc que celui que la jeune fille préfère laisse la place à l'autre. Périandre et lui jurent par tous les dieux de respecter cet accord. C'est la troisième fois qu'Hylas a un ami dont il est le rival en amour. Périandre suit Hermante et Clorian.
À cause de cette compétition, les sentiments d'Hylas pour Dorinde se renforcent. L'inconstant recourt à la ruse, « en amour toutes finesses sont justes », explique-t-il (II, 4, 224). Il commande son portrait à Zeuxide, et le cache derrière la glace d'un miroir qu'il fait vendre à Dorinde (II, 4, 225). Hylas dit à Périandre, « en l'embrassant, et le baisant à la jouë » (II, 4, 226), que la jeune fille le favorise en privé. Il propose à Périandre de casser le miroir pour en voir la preuve (II, 4, 227). Dorinde qui, en fait, préférait Périandre (II, 4, 229), très étonnée de trouver le portrait d'Hylas dans son miroir, ne réussit pas à se disculper. Périandre quitte la ville (II, 4, 230). La ruse de l'inconstant se trouve dans le Pèlerin d'amour du sieur de La Trau (1609). D'Urfé supprime toute évocation du surnaturel
(Henein, p. 462). Hylas réussit à obtenir le pardon de Dorinde. La jeune fille l'aime, et Florice abandonne Téombre. « Il sembloit que je n'aimasse que pour le faire hayr », note l'inconstant (II, 4, 232). Hylas continue à aimer Florice et à se plaire dans la compagnie de Dorinde. Silvandre s'approche de Diane et lui dit quelque chose en souriant.
Hylas s'interrompt. L'« austérité desnaturée » de Silvandre interdira-t-elle à l'inconstant de profiter des biens que lui envoient les Dieux, demande-t-il. Silvandre ne répond pas pour ne pas interrompre le récit. Hylas reprend son histoire en hochant la tête (II, 4, 234). Cette interruption qui n'en est pas une démontre que le romancier ne manque ni d'humour, ni de sens de la mise en scène !
Florice - que l'inconstant n'a pas cessé de servir - commence à se méfier. Elle exige les lettres de sa rivale. Hylas accepte, et lui remet les moins explicites. Un jour cinq lettres qu'il avait gardées tombent de sa poche. Florice s'en empare et en lit trois (II, 4, 236). Dans l'une des lettres, Dorinde écrit qu'elle envoie son portrait à Hylas, et qu'il a autant de puissance sur l'objet que sur le modèle (II, 4, 238). Florice se rend chez Dorinde et lui donne les lettres. Dorinde rougit, reconnaît les faits et jure de ne plus aimer Hylas (II, 4, 240). Florice considère qu'Hylas l'aime plus qu'il n'aime Dorinde, puisqu'il n'a pas révélé leurs relations. Elle se juge coupable, mais ne trouve pas l'occasion de le lui dire (II, 4, 242). Comme Hylas se réconcilie avec Dorinde, Florice fait semblant d'aimer Téombre, espérant attiser la jalousie de l'inconstant (II, 4, 246). Les parents de Florice l'obligent à épouser Téombre (II, 4, 247). Florice écrit à Hylas, lui dit son amour, et lui propose de demander sa main (II, 4, 251). L'inconstant reconnaît qu'il aime Florice et déteste Téombre, mais il ne veut absolument pas se marier : « Il n'y a point de tyrannie entre les humains si grande que celle du mariage » (II, 4, 252). Faisant semblant de n'avoir pas reçu cette lettre, il écrit à Florice ses reproches, et puis feint de quitter la ville. Hylas pousse la malice jusqu'à renvoyer à Florice sa lettre ; il la ferme avec un cachet qui permet de croire que personne n'en a vu le contenu (II, 4, 255). Florice écrit encore une fois à Hylas pour qu'il la secoure (II, 4, 256). En allant au temple pour épouser Téombre, elle aperçoit Hylas à la fenêtre de sa demeure, et s'évanouit. De tristesse, le jeune homme se met au lit. Il charge un ami de dire à Florice qu'il est parti puis revenu, incapable de se condamner à ne pas la revoir. Florice lui envoie un diamant (II, 4, 258). Pendant la nuit, à l'heure où Téombre prend son épouse « entre ses bras », la bague blesse Hylas à la place du cœur. Hylas interrompt son récit pour assurer Phillis de son amour.
La bergère lui demande comment il a laissé Dorinde (II, 4, 259). Périandre revient à Lyon pour revoir Dorinde. Hylas lui offre la jeune fille, en prétendant se sacrifier (II, 4, 260). Florice, pour s'assurer de la fidélité d'Hylas, lui demande de rompre avec Dorinde « par quelque espece d'affront » (II, 4, 261). Un jour de fête, Hylas décide d'agir. Il commence par informer Périandre : il va détromper Dorinde une fois pour toutes. Ensuite, devant Florice et un grand groupe, il déclare à Dorinde qu'elle s'abuse si elle croit qu'il l'aime (II, 4, 262). Hylas poursuit ses amours avec Florice. « Si Teombre la gardoit comme mary, je la possedois comme amy » (II, 4, 262). Dorinde se venge. Elle raconte à Périandre la tromperie du miroir. Elle obtient qu'il lui donne une des lettres que Florice écrit quotidiennement à Hylas (II, 4, 264). Comme l'inconstant égare souvent les missives qu'il reçoit, Périandre en prend une soit pour obéir à Dorinde, soit pour se venger de la tromperie d'Hylas (II, 4, 264). Dorinde lit que Florice invite Hylas à venir la voir parce que Téombre va quitter la ville (II, 4, 265). Dorinde envoie la lettre à Téombre. Celui-ci oblige Florice à l'accompagner. La jeune femme, qui a reconnu l'écriture de Dorinde, écrit une lettre d'injure à Hylas (II, 4, 267). Une servante de Florice raconte à l'inconstant ce qui s'est passé. Hylas soupçonne le rôle joué par Périandre. Il lui fait des reproches. Périandre offre de révéler à Florice son larcin. Hylas lui pardonne en expliquant : « J'aymois Periandre, et peut-estre autant que pas une de ces Dames » (II, 4, 268). Les deux hommes « convertiss[ent] le tout en gausserie » (II, 4, 269). Comme Téombre garde Florice à la campagne, Hylas ne peut pas s'expliquer avec elle. Il voit Criséide. « Et si je la vis je l'aymay », ajoute-t-il (II, 4, 269). Hylas a occupé les personnages en tenant « un discours plus d'une heure » (II, 5, 271).
Astrée l'empêche de continuer. Les bergers doivent poursuivre leur chemin. Cette réaction d'Astrée invite le lecteur à saisir que l'histoire intercalée est interruptive et retardatrice. Les amours des héros sont différées. Hylas croit qu'Astrée a pitié de son mal, bien qu'elle ignore l'amour. « Et voila comme nostre jugement est deceu bien souvent par l'apparence ! », s'exclame le romancier (II, 5, 271). L'inconstant chemine en ne s'intéressant qu'à Phillis. Silvandre, le guide des bergers, s'est égaré. Hylas lui demande s'il prétend les conduire à la chasse (II, 5, 274). Devant le Temple d'Astrée, l'inconstant se juge indigne d'entrer (II, 5, 277). Il se contorsionne pour écouter ce qui se dit à l'intérieur (II, 5, 282). Il entend la lecture des Douze tables η des lois d'Amour, puis demande à Silvandre de les lui apporter pour s'assurer de ce qui est vraiment écrit (II, 5, 288). Comme Silvandre refuse, Hylas pénètre en cachette dans le temple et dérobe les tables. Si Amour le châtie en lui faisant perdre sa maîtresse, l'inconstant saura y remédier (II, 5, 305). Hylas découvre l'écritoire cachée par Céladon. Il modifie habilement les lois (II, 5, 306), puis les remet à leur place. Les bergers le surprennent faisant semblant de dormir. Hylas demande à Phillis de lui apporter les lois se prétendant « touché d'une puissance interieure » (II, 5, 312). Il se défie de Silvandre, explique-t-il, et lui fait même promettre de se conformer à ce qui est écrit dans les lois. L'inconstant lit le texte et le fait lire par Phillis, son garant. Diane découvre la supercherie (II, 5, 316). L'inconstant doit « rayer luy-mesme ce qu'il y avoit escrit, et [...] mettre à la marge ce qu'il avoit rayé » (II, 5, 317). La punition d'Hylas ne rend pas aux lois leur intégrité.
Quand les bergers sont obligés de marcher à la queue leu leu dans le noir, et que Phillis tient Hylas par ses habits, l'inconstant remercie Silvandre qui les a mis dans cette situation (II, 5, 322). Silvandre réplique que les longs récits d'Hylas et les lois falsifiées les ont retardés (II, 5, 323). La petite troupe s'arrête pour la nuit. Madonthe raconte ses aventures aux bergères : Histoire de Damon et de Madonthe Sur le chemin du Mont-d'Or, Madonthe et Tersandre rencontrent Hylas avec Tircis et Laonice, et s'habillent comme eux en bergers (II, 6, 413). Hylas, seul, dénué de soucis, repose (II, 6, 414). Il entend soupirer Tircis et Silvandre. Il explique que le premier berger souffle pour rallumer un feu éteint, et le second pour éteindre un feu trop fort (II, 6, 414). Les trois hommes débattent de l'amour, et de son pouvoir transformateur (II, 6, 417). Hylas reproche à Tircis de « druyser » (II, 6, 415) et à Silvandre d'élever excessivement la discussion. Lui qui a fréquenté les écoles des Massiliens (II, 6, 418) a du mal à suivre le discours de Silvandre. Silvandre réveille ses compagnons le lendemain matin. Les bergers vont ériger un vain tombeau à Céladon. Hylas et Tircis s'activent (II, 8, 538). On envoie l'inconstant chercher l'écritoire du Temple d'Astrée (II, 8, 539). Hylas s'attarde avec des bergères et ne revient pas (II, 8, 552). Il est avec Florice, Palinice et Circène (II, 9, 559). C'est seulement lorsqu'elles lui demandent où il va qu'il se souvient de l'écritoire. Il court au vain tombeau, puis revient raconter aux dames lyonnaises la cérémonie qu'elles ont manquée. L'inconstant les présente à Léonide et Chrisante. Il se dit incapable de changer. « Je te jure, dict [Phillis], Hylas, que si tu estois d'autre humeur, je ne t'aymerois pas tant que je fais » (II, 9, 560). Hylas écoute l'Histoire de Doris, Palémon et Adraste, puis suggère que la bergère devrait aimer les deux hommes (II, 9, 593). Il demande l'opinion de Palémon et d'Adraste (II, 9, 595). L'inconstant considère que le jugement de Léonide n'est pas équitable. « Pour passer le temps », la nymphe lui offre de s'expliquer, et Paris fait semblant de prendre son parti (II, 9, 598). Adraste, dit Hylas, est puni de sa « sottise », mais les trois plaignants auraient pu partir contents, si la sentence avait obligé Doris à accepter les deux bergers (II, 9, 599). Hylas se moque du « babil » de Silvandre qui pense que l'amour ne se partage pas entre plusieurs amants. L'inconstant lui demande s'il dirait qu'une tasse n'a pas d'eau parce qu'elle ne contient pas toute la mer (II, 9, 600). Il se moque de l'outrecuidance de Silvandre qui juge son amour parfait. Il blâme les amants mélancoliques (II, 9, 605) et fait l'éloge de l'inconstance. Avant de lui répondre, Silvandre demande que celui qui sera vaincu soit obligé d'effacer son discours avec la langue. Hylas réplique qu'il fallait l'avertir dès le début pour qu'il parle moins longtemps (II, 9, 607). Il écoute Silvandre définir l'amour. Il s'exclame que l'amour ne suppose pas la connaissance : « J'ay aymé plus de cent Dames, ou Bergeres, et je n'en cognus jamais bien une » (II, 9, 610). Silvandre traite Hylas de « monstre » (II, 9, 614). Hylas interrompt son interlocuteur en criant si fort que toute la troupe se met à rire (II, 9, 615). Léonide arrête la conversation pour rentrer chez elle. Hylas lui reproche de se montrer femme, c'est-à-dire de se laisser séduire par les théories de Silvandre. Il s'éloigne en colère (II, 9, 616). Hylas fait partie du groupe de bergers qui rend visite à Adamas pour saluer Alexis (II, 11, 674). Il tombe amoureux de la feinte druide. Il se met à genoux devant elle (II, 11, 681). Il réussit à la faire rire (II, 11, 731). Il propose une nouvelle comparaison pour justifier son inconstance : Avancer vers la beauté parfaite, c'est comme marcher en changeant de pied pour pouvoir se déplacer (II, 11, 733). Lorsque Silvandre l'accuse d'avoir la hardiesse d'aimer une religieuse, Hylas répond que les dieux ne peuvent pas s'offenser si l'on aime ce qui leur appartient (II, 11, 735). En visitant la demeure du druide, Hylas s'arrête devant « un tableau de deux Dames » (II, 11, 736). Adamas nomme Placidie et Eudoxe, puis raconte l'Histoire de Placidie. Le druide invite le groupe de bergers à passer la nuit chez lui. Hylas le premier accepte (II, 11, 764). Silvandre raconte l'Histoire d'Eudoxe. Hylas commente le récit en notant que le déguisement d'Ursace en esclave est une juste décision des dieux, puisque le chevalier s'est toujours conduit en esclave (II, 12, 885). Hylas s'entretient avec Alexis tant que le druide analyse les armoiries des rois. Adamas se réjouit de voir l'inconstant si amoureux, « bien aise qu'il se trompast de ceste sorte, pour mieux cacher Alexis » (II, 12, 886). Tircis partage l'opinion d'Hylas : il n'a rien vu de plus beau qu'Alexis dans la maison du druide. Florice, Palinice et Circène sont dans le grand pré avec les bergères lorsqu'Hylas parle de la visite au druide Adamas et de son nouvel amour, Alexis (II, 12, 887). L'inconstant se vante d'avoir aimé des femmes de toutes les conditions, et de choisir toujours la plus belle qu'il trouve : « Demandez à Florice, à Circène, à Palinice, à Madonthe, et à Laonice » (II, 12, 888), ajoute-t-il. Une druide ou vestale manque à sa panoplie (II, 12, 889). Florice lui fait remarquer que Taramis peut foudroyer ceux qui osent rechercher une religieuse. Non sans mauvaise foi, l'inconstant répond que Téombre n'a pas été foudroyé bien que Florice elle-même soit religieuse envers les dieux (II, 12, 890). Quand Tircis recommande à Hylas de ne pas mêler le sacré et le profane, l'inconstant lui reproche de désobéir aux ordonnances divines en aimant une morte (II, 12, 891). Hylas compose des vers
(II, 3, 177 ; II, 4, 215 ; II, 9, 559) et falsifie les Tables des lois d'Amour (II, 5, 306). Une gravure de la deuxième partie illustre le succès d'Hylas narrateur. |
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Hylas | Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : III, 1, 10 recto. Écrit aussi Hilas. Caractéristiques : « Si vous laissiez l'inconstance, vous ne vous ressembleriez plus », lui dit Silvandre (III, 1, 25 verso). Le romancier relève « la franchise d'Hylas » (III, 2, 32 verso). « Je cours fortune d'estre estimé avec le temps, le Dieu de plaisir, de la joye, et de la vie », dit Hylas de lui-même (III, 9, 368 recto). « Il est impossible de s'ennuyer quand il parle », reconnaît Célidée, qui ajoute « il ne peut pas avoir plus de vingt ou vingt et un an » (III, 11, 452 recto). Narrateur : Histoire de Cryseide et d'Hylas. Auditeur : Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant racontée par Florice. Les bergères et leurs compagnons se rendent chez Adamas pour saluer le retour de sa fille qui était chez les Carnutes. Ils entendent Hylas chanter. Après l'édition de 1619, il est dit que les vers décrivent celui qui les chante (III, 1, 10 recto).
Hylas, toujours amoureux d'Alexis, demande à la troupe de se dépêcher (III, 1, 10 verso). L'inconstant craint d'avoir cessé d'aimer Alexis avant de la retrouver, explique Silvandre. Hylas chante encore pour dire qu'il n'aime plus Phillis. Comme Tircis est choqué, l'inconstant attribue son nouvel amour pour la druidesse à une loi de la nature « qui oblige chaque chose à chercher son mieux » (III, 1, 23 verso). C'est la volonté du Ciel ! La troupe croise Adraste. Silvandre affirme qu'il vaut mieux ressembler à ce malheureux - dont la folie est une maladie involontaire - qu'à Hylas - dont l'inconstance est une maladie volontaire (III, 1, 25 verso). La troupe s'arrête au temple de Bonlieu. Hylas se plaint du fait que les hommes ne peuvent pas y entrer. Chrisante explique que ce règlement n'est pas une façon de blâmer les hommes, mais une manière d'engager les femmes à ne pas être distraites (III, 2, 29 recto). Impatient, Hylas souhaite que les dieux se contentent de cérémonies courtes. Tous les bergers l'empêchent de partir seul en avant (III, 2, 32 recto). Silvandre chemine avec Hylas parce que Diane est escortée par Paris et accompagnée par Phillis (III, 2, 32 verso). Silvandre déclare qu'il a une meilleure place que sa rivale : il est « en Diane » et non à côté. Il peut donc voyager sans se fatiguer, conclut Hylas (III, 2, 33 recto). Silvandre rappelle à Phillis que l'âme est supérieure au corps. Hylas intervient et se dit prêt à expliquer les mystères d'amour à la bergère. Il ajoute : « Laisse moy le corps d'Alexis, et je te laisse l'esprit d'Adamas » (III, 2, 34 recto). Astrée et Diane baissent les yeux. Silvandre explique que l'amour réunit des âmes. Hylas conclut : « Je continueray d'aimer le beau corps d'Alexis » (III, 2, 35 recto) À cause de la passion intempestive de l'inconstant, les références au corps et à la beauté de Céladon travesti se multiplient.
Parmi les étrangers que les bergers entendent chanter, une femme reconnaît Hylas parce qu'il vante l'inconstance (III, 2, 38 recto). Hylas reste bouche bée lorsqu'il aperçoit Daphnide et Alcidon vêtus en bergers et accompagnés de jeunes gens de Camargue, Carlis, Stilliane et Hermante. Carlis s'exclame : trouver un
« Hylas sans parole », c'est être dans
« la contree des merveilles » (III, 2, 38 verso). Le jeune homme explique qu'il n'oublie jamais celles qu'il a aimées et qu'il pourrait toujours recommencer à le faire (III, 2, 39 recto). Astrée, troublée, obtient que la troupe s'arrête quelque temps. Hylas les précède donc. Il se précipite et grimpe tout seul l'escalier (III, 2, 44 verso). Le druide le reçoit particulièrement bien parce que la passion qu'il éprouve pour Alexis aide à montrer qu'il s'agit bien d'une femme (III, 2, 44 verso). Hylas annonce l'arrivée d'étrangers qui cherchent la fontaine de la Vérité d'amour η (III, 2, 45 recto). Jaloux de l'accueil qu'Alexis réserve à Astrée (III, 2, 46 verso), Hylas tente de les séparer. Phillis remarquant la chose tente de le divertir. Elle l'encourage à décrire et justifier son inconstance. Il raconte qu'aux Bacchanales, il a chanté qu'Amour conduit les vents η.
Sa devise est alors Comme le jeune homme répète qu'il n'aime plus Phillis, Silvandre veut prendre le parti de la bergère (III, 2, 50 recto). L'inconstant réplique en démontrant que toutes les femmes qu'il a aimées n'ont plus de pouvoir sur lui (III, 2, 50 verso). La troupe rit malgré la cruauté des propos. Hylas baise la main d'Alexis. Les jeunes gens vont-ils se conduire chacun selon
« son naturel » - Hylas en inconstant et Alexis en druidesse (III, 2, 54 verso) ? Tous les hôtes d'Adamas se retrouvent pour une collation (III, 5, 171 recto). À la demande de Paris, les bergers chantent à tour de rôle. Hylas passe la harpe à Silvandre puis à Corilas. Comme celui-ci chante l'inconstance, Stelle désire lui répliquer, mais Corilas remet la harpe à Hylas : « il chante selon [votre] cœur », dit-il à la jeune femme volage (III, 5, 176 recto) Phillis engage Silvandre à répliquer quand Hylas chante l'inconstance. Silvandre le fait, couplet par couplet, en jouant de la musette (III, 5, 177 recto). Dans ce duo fait de couplets qui se suivent pour se contredire, Silvandre fait subir aux vers d'Hylas le traitement qu'Hylas avait imposé aux lois d'Amour (II, 5, 306).
En parlant avec Paris, Diane note que les hommes souvent aiment comme Hylas, pour « se plaire » (III, 5, 179 recto). Les chants des bergers ont cessé, toute la troupe remarque donc l'expression passionnée de Paris. Hylas demande à Silvandre s'il est encore dans le cœur de Diane - se référant à leurs discussions antérieures sur la transformation de l'amant (III, 5, 181 recto). Il lui demande ensuite ce qu'il pense des discours de Paris, et il demande à Diane ce qu'elle pense que Silvandre pense de ces mêmes discours ! À l'exception de Silvandre, toute la troupe rit, ce qui empêche le jeune homme de répondre (III, 5, 181 verso). Astrée et Alexis se rapprochent du groupe quand elles entendent les rires. Hylas rappelle complaisamment ses maîtresses et affirme la supériorité d'Alexis (III, 5, 182 recto). À l'heure du coucher, les bergères parlent de l'amour de Silvandre pour Diane. Phillis reconnaît qu'être quittée par Hylas lui a déplu, et que pourtant elle ne l'aimait pas (III, 5, 188 verso). Toute la compagnie visite les jardins. Hylas s'impose comme compagnon d'Alexis et il impose Calidon à Astrée. Non sans audace, il cite un verset de l'Évangile (III, 5, 194 verso), alors qu'il aurait pu faire appel à Fortune ou à un dieu païen.
Ce n'est pas parce qu'il porte l'habit de berger qu'il est berger, ou qu'il aime aussi respectueusement que les bergers (III, 5, 195 recto). Astrée craint que Calidon l'imite. Hylas apprend à ses dépens qu'il est difficile de rechercher « une femme Clergesse » (III, 5, 200 verso). En discutant avec Diane, il déclare que celle qu'il aime doit admirer tout ce qu'il fait. Silvandre intervient : comme celui qui admire cherche à connaître, la femme qui admirerait Hylas découvrirait son inconstance (III, 5, 201 recto). Corilas demande à Silvandre pourquoi Hylas et Stelle ne s'aiment pas puisque l'amour naît de la sympathie (III, 5, 202 recto). Stelle seule poursuit la discussion avec le perspicace Corilas. Hylas demande à Adamas pourquoi les amours qui viennent de sympathie cessent. La sympathie, comme l'habitude, se perd et s'acquiert, répond le druide (III, 5, 205 verso). Hylas essaie en vain de faire dire à Silvandre que celui qui aime la beauté est conforme à cette beauté (III, 5, 208 recto). Hylas sépare Alexis et Astrée. Alexis lui explique que la nature veut que chacun aime son semblable. Hylas désire lui montrer les véritables « ordonnances de la nature » (III, 5, 212 verso). Alexis propose de partager son cœur de manière si adroite qu'Hylas la compare à Silvandre ! Adamas et ses hôtes se rendent au temple d'Astrée pour la cérémonie d'action de grâces. En chemin, Hylas chante une villanelle où il demande l'amour d'Alexis (III, 7, 267 recto). Daphnide pose à Diane des questions sur l'inconstant. « Depuis quand est-il parmy vous, et qu'est-ce qui l'y a faict venir » (III, 7, 268 recto). Alexis se charge de prétendre qu'elle désire mieux connaître celui qui l'aime. Elle présente la requête après avoir écouté un nouvel exposé sur l'inconstance (III, 7, 270 recto). Hylas qui se plaît à raconter ses amours à ces auditeurs qui se bousculent autour de lui (III, 7, 270 verso) présente l'Histoire de Cryseide et d'Hylas. Il commence par déclarer qu'il ne pense pas comme Silvandre que la connaissance soit nécessaire en amour, ou que l'amour soit aveugle (III, 7, 273 verso). Histoire de Cryseide et d'Hylas En 1619 ce récit s'intitulait
Histoire de Cryseide et d'Arimant. Dans les éditions suivantes l'Histoire de Cryseide et d'Arimant est un titre ajouté et intercalé à l'intérieur de l'Histoire de Cryseide et d'Hylas. Un soir, en se promenant à Lyon, Hylas voit défiler dans trois chariots des prisonnières que Gondebaud a prises en Italie. Comme l'inconstant a oublié Florice - éloignée par son mari -, il contemple avec ravissement les vêtements de ces douze étrangères. L'une d'entre elles l'impressionne tellement qu'il la décrit avec une profusion de détails. Hylas confie sa nouvelle passion à Périandre. Il se met sur son trente-et-un pour revoir le lendemain la prisonnière allant du Palais au Temple. Elle entend et comprend le compliment qu'il soupire (III, 7, 276 verso). Diane interrompt le narrateur pour souligner l'utilité des règlements qui interdisent aux hommes d'entrer dans les temples au moment des prières
(III, 7, 277 recto). La prisonnière qu'Hylas ne quitte pas des yeux tombe dans les escaliers. Il la relève.
Hylas s'interrompt pour faire remarquer à Silvandre l'importance des petits services. Il ne faut pas compter quand on aime, réplique Silvandre.
Silvandre rit des commentaires dont Hylas parsème son récit, mais il voudrait éviter d'interrompre le narrateur. Hylas le provoque tant et si bien que Silvandre lui applique les caractéristiques des méridionaux : « La premiere, c'est qu'ils sont riches de peu de bien, l'autre, docteurs de peu de sçavoir, et la derniere, glorieux de peu d'honneur » (III, 7, 278 verso). « GASCON. s. m. Farfaron, hableur, querelleur. Cet homme se vante de bien des bravoures, mais c'est un Gascon, il hable » (Furetière).
L'éclat de rire général empêche Hylas de répondre tout de suite. Il déclare que le lieu de naissance de Silvandre doit être aussi épineux et mordant que lui (III, 7, 278 verso). Comme la tante de Périandre, Amasonte, a ses entrées au palais, Hylas rend visite aux Italiennes. Celle qui lui plaît parle gaulois. Elle converse plusieurs fois avec lui. Un mois après, elle l'invite à la rencontrer dans les jardins de l'Athénée. Elle lui raconte alors « la plus pitoyable adventure » et lui demande le secret (III, 7, 283 recto). Après l'édition de 1619, d'Urfé ajoute encore une interruption volontaire où Hylas prie Silvandre de noter qu'il est avantageux de connaître l'histoire de celle qu'on recherche
(III, 7, 283 recto). Hylas avait dit le contraire
plus haut ! Pendant son récit, la narratrice, qui se nomme Criséide, interpelle son auditeur vingt-cinq fois. Histoire de Cryseide et d'Arimant Criséide rencontre Arimant durant des noces. Ils échangent des lettres. Elle le reçoit dans sa chambre à condition qu'il ne demande rien de plus que ce qu'on lui offre. Il jure de n'épouser qu'elle, elle aussi jure de l'épouser si on le lui permet. Ricimer veut marier Criséide à Clorange, riche mais laid et difforme (III, 7, 301 recto). Criséide décide de se tuer (III, 7, 308 recto). Arimant s'habille en marchand gaulois et la rencontre. Criséide et Clarine vont s'enfuir habillées en hommes. Arimant est blessé en se battant contre Clorange qu'il tue. Criséide et Arimant se retrouvent et vivent en frère et sœur. Criséide termine son histoire en pleurant. Hylas, lui, n'a pas senti le temps passer. Il raccompagne les prisonnières dans le temple, espérant conquérir la jeune fille puisque « ses affections n'estoient plus employées » (III, 7, 331 verso). Il interrompt abruptement son récit (III, 7, 331 verso). Dans l'édition de 1619 seulement, deux pages suivent :
Quelques jours après, Criséide et sa suivante s'enfuient. Comme Gondebaud tient à sa prisonnière et la fait rechercher, on conseille à Hylas de quitter les lieux. Il se déguise en berger et s'arrête au Mont d'or. Là, il tombe amoureux de Laonice et la suit en Forez. Phillis, conclut-il, a dû vous dire ce qui m'est arrivé ici, je ne vais donc pas le répéter. Quand la conclusion du récit n'est pas abrupte, le déguisement en berger de cet Hylas qui était chevalier à Lyon s'explique mieux :
ce vêtement est l'armure d'un peureux (Henein, pp. 172-173). Les auditeurs pensent que le narrateur s'est arrêté de parler parce que le chemin n'était pas commode. Hylas, les voyant attentifs, leur demande ce qu'ils attendent de lui (III, 8, 332 recto). Alexis proteste : au lieu de raconter ses amours, Hylas a présenté celles de Criséide (III, 8, 332 verso). Reproche que le héros pourrait faire à Honoré d'Urfé !
Pourquoi les auditeurs frustrés ne l'ont-ils pas interrompu, demande Hylas. Criséide étant partie sans dire adieu, il l'a imitée pour qu'on ne l'accuse pas. Florice intervient et propose de continuer le récit (III, 8, 333 verso). Suitte de l'histoire de Cryseide et d'Arimant Criséide croit que le livre que lui remet le valet d'Arimant vient d'Hylas (III, 8, 334 verso). Hylas commente l'histoire de Criséide en blâmant la folie des protagonistes (III, 9, 367 recto). Leur malheur provient de leur constance. Hylas, lui, ne se serait pas entêté contre le destin. Tircis déduit que l'inconstant n'érigerait jamais un temple à Fortune (III, 9, 367 verso). La discussion entre les deux hommes se poursuit à coups de « Je voy bien ». D'après Hylas, Tircis plaide la cause de vieilles alors que lui parle au nom des jeunes. La troupe parvient près du temple d'Astrée. Comme Hylas n'y est pas entré, Alexis l'interroge. Hylas prétend qu'il voulait qu'Alexis le cherche. Silvandre explique que l'inconstant sait qu'il fait partie des
« prophanes esprits » qui n'ont pas le doit de franchir ce seuil (III, 9, 377 verso). Hylas, conclut-il, a surtout peur du châtiment. La crainte est plus sage que la présomption, réplique l'inconstant. Hylas, qui a affirmé que nul n'est parfait, passe en revue les femmes qui l'entourent (III, 9, 378 verso). Encouragé par Silvandre, il se lance dans une énumération des défauts féminins. Il épargne Alexis, mais Stelle est la seule qui trouve grâce à ses yeux. La feinte druide fait semblant de s'en plaindre. Hylas réplique que tous les deux donc vont s'aimer l'un l'autre, et en même temps aimer une autre bergère : Hylas recherchera Stelle tant qu'Alexis recherchera Astrée. « Laisserez-vous Astree, ou prendray-je Stelle, ou bien romprons-nous le marché ? », demande-t- il (III, 9, 379 verso). Alexis ne peut « s'empescher de rire » (III, 9, 379 verso). Alexis décide de rompre avec Hylas parce qu'elle n'a plus besoin de ses déclarations d'amour pour prouver qu'elle est fille (III, 9, 380 verso). Les druides, déclare-t-elle, consultent l'oracle avant de prendre une décision, et l'oracle ne lui permettra certainement pas d'accorder la moindre faveur. Alexis autorise pourtant Hylas à baiser sa main et sa robe (III, 9, 381 recto). Cette faveur est une sorte de rançon, note Silvandre. Stelle connaît l'inconstance d'Hylas et ne la trouve pas désagréable. Elle propose au jeune homme un accord fait de conditions qui leur conviennent à tous deux, et qu'elle appelle « lois d'Amour » (III, 9, 382 recto). Les jeunes gens, qui se méfient l'un de l'autre, discutent pour savoir lequel d'entre eux écrira les lois que la bergère va dicter. Corilas propose de le faire : il entend bien le langage de Stelle. Les lois des deux inconstants s'opposent à la tyrannie de la constance. Silvandre se moque du couple et du formalisme en proposant un treizième article : les contractants seront libres de ne pas respecter ces lois (III, 9, 384 recto). Stelle, méfiante, n'accepte cette proposition qu'à condition que l'on stipule qu'elle vient de Silvandre (III, 9, 385 recto). Le jeune homme refuse que son nom paraisse sur ce document. La troupe rit. Adamas, Daphnide et Alcidon apprennent ce qui se passe et rient aussi. Le druide décide qu'il faut respecter la liberté de tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire. Stelle et Hylas se donnent la main (III, 9, 386 verso). C'est le début d'une affection durable, annonce le romancier. Hylas, qui est aux côtés de Stelle pendant le jugement de la gageure, soutient la cause de Silvandre « luy semblant l'un des plus accomplis bergers de toute la contree » (III, 10, 409 verso) ; il soutient aussi un peu plus tard la cause de Phillis (III, 10, 411 recto). Comme Hylas se plaint du « long et fascheux discours » de Silvandre (III, 10, 416 verso), celui-ci déclare que le nouveau couple devrait apprendre qu'il n'y a qu'un amour comme il n'y a qu'un soleil, et que l'amour réunit des âmes. Hylas remarque que s'ils étaient tous deux rivaux en amour, l'inconstant garderait le corps et céderait volontiers l'âme à Silvandre (III, 10, 417 verso). En même temps, en plaisantant sur la mort dont parle Silvandre (et qui représente l'état de non-amour), Hylas confesse qu'il se soucie de la mort non métaphorique (III, 10, 416 verso). Quand les bergers font des concours, Hylas gagne le prix du saut, une couronne de plumes que Stelle lui met sur la tête (III, 10, 418 verso). Silvandre prend sa revanche : ceux qui ont rivalisé avec Hylas ont péché par orgueil, car nul ne pourrait avoir la tête plus légère que l'inconstant. Ceux qui l'ont coiffé de plumes ont raison : il a un esprit léger. Hylas au contraire considère les plumes plus nobles que les fleurs (III, 10, 419 recto). À Montverdun, Célidée arrive chez sa tante et donne des nouvelles : la fille d'Adamas est la plus belle (III, 11, 452 recto) et Hylas l'a recherchée. Galathée s'étonne qu'une fille de druide soit traitée de cette manière en public. Hylas est désarmant, explique Célidée, (III, 11, 452 verso). Lérindas, lui, s'étonne qu'Hylas ait préféré Stelle à Alexis (III, 11, 452 verso). Le lendemain (III, 11, 463 verso), Alexis se réveille de bonne heure, met par erreur la robe d'Astrée, et se rend dans le bois de coudres. Hylas et Calidon se promènent ensemble. Calidon se plaint de l'attitude d'Astrée, Hylas attribue les exigences des bergères aux leçons de Silvandre sur la fidélité (III, 11, 469 recto). Les bergers, dit Calidon, depuis longtemps, pensent de cette manière. Non sans cruauté, Hylas prédit que Calidon va cesser d'aimer Astrée comme il a cessé d'aimer Célidée ; Astrée d'ailleurs a aimé Céladon et en porte le deuil (III, 11, 471 verso). En bon ami, Hylas parle franchement à Calidon, puis lui signale qu'Astrée se trouve dans le bois (III, 11, 472 verso). Il lui montre alors Alexis déguisée. Hylas ensuite voit la véritable Astrée avec ses compagnes, mais il croit aussi que c'est Astrée qui vient de lui couvrir les yeux de ses mains (III, 11, 475 recto). Léonide et Diane se moquent de l'aveuglement d'Hylas. Paris le compare au lion qui reconnaît les gens à leurs vêtements (III, 11, 476 recto). La feinte druide obéit aux signaux que lui font Astrée et Diane ; elle se dit bergère étrangère (III, 11, 476 recto). Hylas est prêt à l'aimer. Phillis demande à l'inconstant ce que Stelle en pensera. Hylas, s'il tombe amoureux de la nouvelle bergère, profite de son traité avec Stelle. Tous rient de voir « Hylas si aveuglé qu'il ne recognoissoit point Alexis, pour estre un peu desguisee par cet habit » (III, 11, 477 recto). L'étrangère déclare qu'elle ne veut pas le partager. Silvandre, dit Hylas, serait de l'avis de l'étrangère. Laonice leur apprend alors à tous que ce berger sera absent quelque temps. Diane se plaint que Silvandre, en suivant Madonthe, se soit montré aussi inconstant qu'Hylas (III, 11, 479 recto). Léonide dit à Adamas qu'Hylas n'a pas reconnu Alexis sous la robe de bergère. Il faut donc convaincre Lérindas, l'envoyé de Galathée, qu'il n'a pas revu Alexis, et que celle-ci est souffrante (III, 11, 481 recto). Hylas compose cinq poèmes (III, 1, 10 recto ; III, 1, 21 recto ; III, 2, 47 verso ; III, 5, 176 recto ; III, 7, 266 verso) et chante des vers avec Silvandre (III, 5, 177 verso). |
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Hylas | Présent dans : I, II, III, IV
Première mention : IV, 1, 42. Écrit aussi Hilas. Caractéristiques : « Je ne sçay comme je le dois nommer, Chevalier ou Pastre de l'Isle de Camargue en la Province des Romains, ou Galloligures », dit Dorinde (IV, 2, 238). « Avec le don d'inconstance, il n'a point celuy du mensonge », reconnaît Florice (IV, 2, 239). « L'un des hommes du monde qui est de la plus agreable humeur », s'exclame Périandre (IV, 3, 389). Dans sa diatribe, Dorinde considère Hylas comme le seul homme qui fait ce qu'il promet (IV, 1, 42). Hylas et Corilas discutent ensemble devant Diane et Phillis (IV, 1, 97). Corilas s'étonne que son compagnon, toujours à la recherche de la plus belle, ait préféré Stelle à Alexis. Le beau, c'est ce qui plaît, répond l'inconstant. En creusant la définition de la beauté, il déclare qu'il adapte sa réflexion au niveau de Corilas. Il donne donc des exemples de goûts différents selon les nations. Il conclut que, pour ceux de Camargue, Stelle paraît plus belle qu'Alexis. Ses auditeurs rient (IV, 1, 103). Silvandre survient chantant la beauté de Diane. La troupe s'attend à ce qu'Hylas lui réponde (IV, 1, 106). La discussion se déroule entre l'inconstant et Corilas. Diane dit à Astrée et Alexis que l'exposé d'Hylas l'a amusée (IV, 1, 119). Les bergères et la feinte druide retournent pour écouter la discussion d'Hylas et de Silvandre. Pendant ce temps, Hylas questionne Silvandre qui vient de finir de saluer la troupe (IV, 1, 134), et lui demande de reconnaître que Stelle surpasse Diane en beauté. Hylas considère qu'il l'emporte à cause de la formulation des jugements : Hylas a dit que Stelle était la plus belle alors que Silvandre a dit que Diane était aussi belle que la plus belle fille. Hylas construit son raisonnement sur du sable mouvant, rétorque Silvandre, parce que ce n'est pas l'opinion qui fait la valeur. Silvandre propose de mettre la dispute aux voix mais ne s'arrête pas de discourir. Hylas offre ses exemples de beautés diverses. Silvandre explique qu'il s'agit d'habitudes de pensées (IV, 1, 141). Quand Silvandre s'éloigne pour parler avec Phillis, Hylas le tire par sa jupe (IV, 1, 142). Les bergers restés près de l'inconstant se moquent de sa prétendue victoire (IV, 1, 144). Accusé d'infidélité, Silvandre rappelle à Phillis qu'il n'est pas aussi sensible à l'amour qu'Hylas (IV, 2, 194). À la demande de Diane, Dorinde raconte son histoire (IV, 2, 228). Dorinde rappelle qu'Hylas l'a recherchée à Lyon (IV, 2, 238). Astrée signale qu'Hylas a raconté la ruse du miroir. Florice ajoute que le jeune homme a dit la vérité. Dorinde alors déclare qu'Hylas est le moins trompeur des hommes (IV, 2, 240). Dorinde propose de rapporter l'histoire de Criséide. Astrée l'interrompt pour lui dire qu'Hylas l'a fait (IV, 2, 244).
Dorinde dit à Mérindor qu'Hylas faisait partie des hommes qui l'ont trahie (IV, 2, 349). Hylas survient après la fin des combats des chevaliers qui ont défendu Dorinde. Après avoir entendu son nom, Périandre le reconnaît (IV, 3, 389). Un vieux druide explique qu'Hylas est en Forez depuis quelques lunes. Hylas ne reconnaît pas tout de suite l'ami qui l'embrasse. C'est la voix de Périandre qui le trahit. Périandre déclare qu'il a amené la personne qu'Hylas aime le plus. En ce moment, réplique l'inconstant, il aime Stelle (IV, 3, 392), mais il énumère les femmes qu'il n'a pas tout à fait oubliées. Il n'est pas mécontent de revoir Dorinde parce qu'il pourra ainsi juger du goût qu'il avait dans le passé. Lorsque Périandre lui raconte qu'il y a eu un combat contre des envoyés de Gondebaud, Hylas se souvient d'un message qu'il a pour Dorinde (IV, 3, 394). La rencontre de Périandre et les dangers courus par Dorinde auraient pu engager Hylas à reprendre le statut de chevalier qu'il avait à Lyon dans la deuxième et la troisième partie.
L'inconstant reste berger. Hylas reconnaît Dorinde malgré son déguisement pastoral. Il feint de ne pas la connaître pour lui reprocher d'avoir amené des combats dans ces lieux paisibles (IV, 3, 394). Elle le blâme d'avoir oublié celle qui était dans son cœur. Hylas explique que son cœur appartient à d'autres femmes. Dorinde et Florice se moquent alors de lui en expliquant qu'aucune femme ne garde ce cœur. Hylas prétend que chaque femme qu'il a aimée possède le cœur de la femme qu'il a abandonnée (IV, 3, 397). Périandre rappelle à son ami qu'il a un message à faire. Hylas a vu quatre hommes à cheval dont l'un était blessé. Il les a entendus dire qu'ils voulaient retrouver ceux qui cherchaient une fille que Gondebaud désire (IV, 3, 400). Hylas, avec quelques autres bergers, accompagne les dames lyonnaises à Marcilly (IV, 3, 402). En chemin, il essaie de dérider Dorinde (IV, 3, 445) en proposant de raconter des histoires. Thamire intervient pour dire qu'il préfère entendre Dorinde plutôt qu'un nouveau récit d'inconstance. Hylas réplique en condamnant l'opiniâtreté de celui qui a enlevé sa beauté à Célidée. Lui-même a toujours laissé leur beauté aux femmes qu'il a aimées, et même, ajoute-t-il, il les a laissées plus belles qu'il ne les a trouvées. La constance est suivie de la mort, affirme-t-il. Il parie que Diane ou Silvandre mourront s'ils se séparent (IV, 3, 450). Comme Thamire démontre qu'Hylas insulte les femmes, l'inconstant se demande si Silvandre ne se cache pas sous les habits de Thamire (IV, 3, 453). La constance n'est plus à la mode, et la diversité fait tourner le monde. La musique et la peinture ne naissent-elles pas d'une variété de notes ou de couleurs ? C'est un instinct de la nature. Thamire répond d'abord par le rire, puis par des raisonnements, et enfin par une remarque : Hylas fait rire - et peut-être rit lui-même - des métaphores qu'il imagine pour valider l'inconstance. La discussion se termine par un éclat de rire général (IV, 3, 469). Hylas s'étonne de n'avoir pas appris la raison de la présence des dames lyonnaises en Forez (IV, 3, 481). Quand il entend que l'oracle leur a défendu d'en parler, il se considère aimé des dieux puisqu'il n'a pas éprouvé le désir de savoir. Le Ciel, selon lui, pourrait punir les Lyonnaises en les obligeant à se taire (IV, 3, 483). Hylas et un groupe de bergers escortent Dorinde chez Clindor, à Marcilly (IV, 3, 488). Lorsque Phillis reproche à Silvandre d'avoir préféré Madonthe à Diane, il lui demande si elle le prend pour Hylas ou Adraste (IV, 3, 495). |
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