RÉPERTOIRE - E
Ebroduntiens | Mentionnés dans : III
Ce nom de peuple peut être à l'origine de « Ebrodonum, nom Latin d'Embrun, et d'Yverdun en Suisse » (Larousse du XIXe siècle). On le trouve sous la plume du Savoyard, Jacques Fodéré η. Dans une savante analyse de diverses traductions du troisième livre de l'Histoire Naturelle de Pline, le Père Fodéré écrit que les Ebroduntiens sont « ceux du Genevois » et d'Annecy, « ceste Dinia de Pline capitale des Avanticiens et Ebroduntiens » (p. 995). • Les Ebroduntiens sont l'un des peuples soumis à Gondebaud (III, 8, 352 recto). |
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Echo | Mentionnée dans : I, II
Mythologie. Ovide rapporte les mésaventures de cette Nymphe qui aimait en vain Narcisse (III, 358 sq.). • Dans des Stances de Silvandre (I, 8, 223 recto), Écho est mise au même rang que les ambitieux admirables, Prométhée, Icare et Ixion. • Voir Écho et Narcisse du Poussin dans ce site (2 mars 2014). |
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Echo | Mentionnée dans : I, II
Mythologie. D'Urfé ne rappelle pas l'histoire de cette nymphe qui a aimé en vain Narcisse, qui se trouve aussi dans le Roman de la Rose η. • D'Urfé ne retient dans L'Astrée que la propriété d'Écho qui est devenue un nom commun, et qui est un topos du genre pastoral. Il en fait même un substantif pluriel (II, 7, 468). Furetière définit ainsi l'écho : « Une certaine sorte de Poësie, dont les derniers mots ou syllabes ont un sens qui répond à la demande qui est contenuë dans les vers, & qui semble être faite par un écho. L'écho en vers a été inventé par Joannes Secundus [Jean Second, 1511 - 1536] en son Bocage, comme témoigne Pasquier, qui rapporte plusieurs exemples de ces échos, tant de luy, que de Joachim du Bellay, & autres » (Voir Fille de l'air η). Sorel et Richelet apprécient les « échos » de L'Astrée. • Silvandre compose un « Écho » (II, 1, 6). • Céladon, dans un poème, fait de Écho l'âme du bois d'Isoure (II, 10, 619 et II, 10, 620). Le traitement des mythes d'Écho, de Pan et de Diane dans la deuxième partie de L'Astrée prouve que le romancier, en 1610, ne fait plus appel de la même manière aux ressources de la mythologie classique.
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Éduens | Voir Eduois. | |
Eduois | Mentionnés dans : II, III
Écrit aussi Heduois et Heduoys. Appelés aujourd'hui Éduens ou Héduens. « Le peuple le plus puissant est celui des Haedui ou Aedui. Cette vaste cité occupe à peu près l'espace du département de Saône-et-Loire » (Lot, p. 37). Le nom de ce peuple celte signifie « les Ardents ». César appelle les Éduois « Frères » et « alliés » (I, 33). Amis de l'Empire, ils obtiennent la citoyenneté romaine sans avoir été conquis. Leur chef-lieu, Autun, Augustodunum, est le siège d'une école réputée dans toute la Gaule (Kruta, p. 595-596). Fauchet explique que deux factions se divisaient la Gaule du temps de Jules César, « les Edues estoient pour lors chefs d'un party, et les Sequanois de l'autre. Ceux-cy comme moins puissans (pource que de tout temps les Edues estoient en authorité, et avoient beaucoup de Cliens, ou vassaux) s'allierent des Germains η » (f° 33 recto). • Un Mire a soigné des Éduois aussi bien que d'autres peuples (II, 1, 45). • Quand les Bourguignons envahissent le pays des Éduois, Ætius les repousse (II, 11, 749). • On trouve des Éduois dans l'armée d'Ætius comme dans celle d'Attila (II, 12, 825). |
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Eduois | Mentionnés dans : II, III
Strabon écrit : « Entre le Doubs et l'Arar résident les Æduens. Ils se considèrent comme les frères du peuple romain. Ils ont des querelles incessantes avec les Sequanes au sujet de l'Arar, fleuve qui les sépare » (Livre 4, 2). Fauchet montre les Éduois d'abord secourus par César (p. 35), et ensuite conduits par Sacrovir et défaits par les Romains en 34 (p. 46). • En décrivant la religion du Forez, le romancier rappelle que les Éduois ont servi de prétexte aux Romains pour entrer en Gaule (III, 2, 27 verso). • Dans la demeure d'Adamas se trouve une « carte des Sequanois et Heduois » (III, 3, 59 verso). Renseignement ajouté après l'édition de 1619.
• Les Éduois sont l'un des peuples soumis à Gondebaud (III, 8, 352 recto). • Gyweldin, leur gouverneur, aurait soutenu Mérovée (III, 12, 526 recto). • Voir la carte des peuples Éduens d'après Christian Goudineau et Christian Peyre dans le site de Wikimedia (10 avril 2013). |
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Egypans | Mentionnés dans : II, III
Mythologie. « Dieu fabuleux de l'Antiquité, qui presidoit aux forests. Quelques-uns l'ont confondu avec Pan. Ils ont creu aussi qu'il y avoit des Faunes, des Sylvains & des Aegipans ou demi-Dieux habitans dans les forests » (Furetière, Article Sylvain). • Associés aux Nymphes et aux Pans, les Égipans fréquentent le bois solitaire où pousse le gui sacré (II, 5, 275). Ils font partie du décor, au propre et au figuré. |
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Egypans | Mentionnés dans : II, III
Les Égipans restent toujours associés à Pan et à la fabrication d'un lieu hautement symbolique. Honoré d'Urfé ne distingue pas les catégories de divinités rustiques. À la fin de La Sylvanire, il les énumère : « Les Pans, les Égipans, / Les Nymphes, les Dryades » (v. 9291-9292). • Astrée dit à Alexis que l'architecte du Temple d'Astrée doit être « quelque Pan ou Egipan, ou quelque autre demy Dieu champestre » (III, 5, 172 verso). • Alexis dit à Astrée : « Cet Autel, que je croy vous avoir esté dressé par les Pans et Egypans de cette contree, soubs le nom de la Deesse Astree » (III, 9, 374 recto). |
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Egypte | Mentionnée dans : III
Comme l'indique le titre même de l'œuvre magistrale de Pierius, Les Commentaires hiéroglyphiques, l'Égypte antique possède le secret des choses aux yeux des hommes du XVIe siècle (Henein, pp. 237-239). Antoine du Verdier affirme qu'Apollon le premier écrivit les hiéroglyphes de cette Égypte qui est : « Escole des sçavans, mere des art et giste De bonnes mœurs et lois » (Pierius, I, Vers préliminaires, n.p.). Cet engouement pour un pays mystérieux remonte à Platon - qui est peut-être allé en Égypte. Le philosophe déclare dans les Lois : « Il faut que tout homme libre apprenne de ces sciences ce que les enfants en Égypte en apprennent tous sans distinction avec les premiers éléments des lettres [...] en jouant et en les amusant » (VII, 819b). Selon Platon, danses et chants sont, pour les Égyptiens le moyen le plus efficace d'enseigner (VII, 798e). Le philosophe souligne donc la responsabilité de l'instituteur de la jeunesse (VII, 813d) et du législateur qui donnera « à chaque fête la danse qui lui est propre » (VII, 816c). • Les bergers déguisés dansent et chantent : « Nous ne sommes pas infidelles, Quoy que d'Egypte nous soyons » (III, 10, 426 recto). Ces bergers viennent de la rivière d'Or et ils présentent une danse que leur a apprise Alcippe, « au retour de ses loingtains voyages ». Voir Danse η. |
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Egyptiens | Mentionnés dans : III
Parce que les Égyptiens sont « inventeurs d'Astrologie » et « grands astrologues » (Pierius, II, 594), les bergers déguisés en Égyptiennes jouent un rôle d'oracle dans la troisième partie de L'Astrée. • Les « Égyptiennes » sont mentionnées trois fois : pour indiquer le travestissement ludique des bergers, pour donner le titre des stances chantées (III, 10, 425 verso), et pour annoncer que ces « Egyptiennes » disent la bonne fortune (III, 10, 426 recto). La scène est représentée dans une gravure. • Au XVIe siècle, les Égyptiens sont confondus avec les Bohémiens. Prédictions et larcins sont alors souvent associés. Trente ballets, entre 1610 et 1720, comprennent Bohémiens ou Égyptiens (Asséo, #19). En juin 1607 par exemple, des Égyptiens dansent à Fontainebleau (Auraix-Jonchière et Loubinoux, p. 23). À en croire Brantôme (éd. Lalanne, I, 4, p. 160), François de Lorraine (1519 - 1563), un jour, courut la bague déguisé « en femme Œgyptienne » (Paquot, p. 27) ! • Dans « La Petite Gitane » de Cervantes (traduction de 1615), l'Égyptienne danse, chante et dit la bonne aventure de trois ou quatre façons (p. 1082). • Marcel Paquot écrit que les Bohémiens se prétendaient « issus des Égyptiens condamnés par Dieu à l'exil pour n'avoir pas accueilli la Sainte famille » (p. 93). En fait, la mention de la fuite en Égypte (Matthieu 2-13) et ses représentations ne donnent pas une image négative des Égyptiens. • Voir la Fuite en Égypte de Fra Angelico dans ce site, 15 février 2016). |
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Émilie | Voir Æmilie. | |
Empire romain | Mentionné dans : II
L'Empire romain est un vaste territoire aux frontières mouvantes qui comprend des terres en Europe, en Afrique et en Asie, aussi bien qu'une période historique qui commence au Ie siècle avant Jésus-Christ. En 395, à la mort de l'Empereur Théodose, ses deux fils, Honorius et Arcadius, se partagent les terres. L'Empire romain d'Occident disparaît au Ve siècle alors que l'Empire romain d'Orient survit jusqu'au XVe siècle. Du Haillan, par un audacieux raccourci, attache la chute de l'Empire et la naissance de la France, en décrivant les batailles de Stilicon : « La Monarchie de France naquit des ruines de l'Empire Romain, accreu de l'usurpation des Gaules » (p. 16). Le destin de l'Empire fascine historiens et moralistes du XVIe siècle (Voir Cité η). Montaigne par exemple écrit : « Les astres ont fatalement destiné l'estat de Romme pour exemplaire de ce qu'ils peuvent en ce genre. Il comprend en soy toutes les aventures qui touchent un estat ; tout ce que l'ordre y peut et le trouble, et l'heur et le malheur. Qui se doit desesperer de sa condition, voyant les secousses et mouvemens dequoy celuy-là fut agité et qu'il supporta ? » (III, ch. 9, p. 173). Fauchet, en 1579, pense que la France vivra les mêmes malheurs que ceux qui ont suivi la mort de Théodose « si les guerres civiles pour la religion durent encores quelques annees » (f° 71 verso). Peu après, Étienne Pasquier le confirme : les Gaules « furent tout de même façon renversées comme la ville de Rome quelque temps après par les factions et divisions qui s'y présentèrent » (I, p. 46). C.-G. Dubois attribue l'intérêt pour l'histoire de l'Italie à la régence de Catherine de Médicis (p. 90). Dans le cas de L'Astrée, il faut ajouter la présence de Marie de Médicis aux côtés d'Henri IV depuis 1600. Il faut surtout reconnaître l'importance des liens personnels du romancier avec la Savoie et l'Italie. • L'Empire (sans modificatif), c'est l'Empire romain d'Occident : Silvandre a raconté les démêlés de « l'Empire » avec les Bourguignons dans la première partie (I, 8, 226 recto). • Deux des douze livres de la deuxième partie de L'Astrée sont consacrés à l'histoire de l'Empire au Ve siècle (Chronologie historique). Les récits faits par Adamas et par Silvandre découlent alors de la description des portraits de Placidie, fille de Théodose le Grand, et de la bru et petite-nièce de Placidie, Eudoxe, fille de Théodose II (II, 11, 736). Honoré d'Urfé utilise trois fois l'expression Empire d'Occident (II, 11, 727 ; II, 12, 823 ; II, 12, 881) et trois fois l'expression Empire romain (II, 10, 639 ; II, 11, 743 ; II, 12, 823). Au lieu de Empire d'Orient, il écrit « Empereur en Orient » (II, 11, 737) ou « Empire de Constantinople » (II, 12, 842). (Voir Constantinople). • Après la mort de Théodose Ier, avènement de ses fils : Honorius en Occident et Arcadius en Orient (II, 11, 737). Honorius nomme Constance, époux de Placidie, son héritier (II, 11, 747). Mort de Constance. Mort d'Honorius (II, 11, 755). Avènement de Jean, l'usurpateur (II, 11, 755). Avènement du neveu d'Honorius, Valentinien, fils de Constance et de Placidie (II, 11, 756). Assassinat de Valentinien (II, 12, 847). Avènement de Maxime (II, 12, 848). Mort de Maxime (II, 12, 862). • L'Empire a de nombreux ennemis parce qu'il a conquis « tant de Mondes » pour faire « l'immense estenduë de l'Empire Romain » (II, 11, 743). L'Empire romain d'Occident subit les attaques - de Gaulois conduits par Bellovèse (II, 1, 35), - de Wisigoths conduits par Alaric (II, 11, 738), - de Huns conduits par Attila (II, 12, 840), - et de Vandales conduits par Genséric (II, 12, 863). En somme, l'Empire souffre de l'« inondation de ces peuples Barbares, qui de tous costez, se venoient jetter sur » lui (II, 12, 803). • Rome nomme des généraux en Gaule : Ætius joue un rôle prééminent (II, 11, 758). • L'Empire romain d'Orient, après la mort d'Arcadius, est gouverné par Antiochus au nom du jeune Théodose II (II, 11, 752). Attila attaque Constantinople (II, 12, 803). Théodose II meurt sans laisser de fils (II, 12, 804). Marcien, son beau-frère, est élu Empereur (II, 12, 804). Il tient Attila à distance. • Des astrologues annoncent la fin de l'histoire de l'Empire romain d'Orient : les Vénitiens s'empareront de Constantinople, et les princes d'Occident seront victorieux à Naupacte (II, 12, 842). • Voir Chronologie historique. |
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Endimion | Mentionné dans : I, II, III
Mythologie. Endymion est un Berger fort beau que Diane aime et contemple dans son sommeil. Dans La Sylvanire, Endymion, moins passif, aime la Lune (vers 3735). Dans Le Sireine, l'aventure du « gentil Endymion » doit montrer combien la médisance blesse (p. 122). • Polémas, dans un sonnet dédié à la Nymphe Galathée, rappelle qu'une déesse a pu aimer un simple Berger (I, 9, 272 verso). • Pour le druide Adamas, l'histoire d'Endymion prouve que la Chasteté elle-même ne peut pas résister à l'amour (I, 10, 314 verso). |
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Endimion | Mentionné dans : I, II, III
• Dans la deuxième partie, Silvandre déclare dans un poème qu'Endymion séduisit la déesse Diane, mais qu'il n'y a pas d'Endymion pour la Bergère Diane (II, 2, 112). |
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Endimion | Mentionné dans : I, II, III
Docte mythographe, Natalis Conti explique qu'Endymion dort le jour, et donc la nuit peut étudier la lune et « tant de changemens qu'elle a et en sa lumiere et en sa forme » (p. 259). Cartari va jusqu'à trouver dans la fable « quelque echantillon de verité », car Endymion a le premier remarqué les mouvements de la lune selon Pline (p. 146). On rencontre dans La Sylvanire des plaisanteries sur la lune cornue (v. 3732) et sur un Endymion qui ne la dédaigne pas (v. 3735), mais ces grivoiseries sont dans la bouche du Satyre, non d'une Dame ! • Alcidon rappelle à Délie que la déesse Diane même a quitté le ciel pour embrasser Endymion (III, 3, 90 verso). Délie, qui porte un des noms de la déesse, rétorque : « Je ne voudray jamais que celuy que je baiseray s'endorme » (III, 3, 90 verso). Cet échange humoristique illustre les changements qu'apporte la troisième partie de L'Astrée :
le ton de la scène est enjoué, la connotation du mythe est comique. |
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Énée | Voir Troyen.
Encore une fois, Honoré d'Urfé cache le nom d'Énée derrière une métonymie. Le Corsaire de la première partie rappelait les voyages ardus, le Troyen de la quatrième partie évoque une guerre tragique. Dans l'Épître VII des Héroïdes d'Ovide, Didon écrit à son amant : « Tu fuis ce qui est fait, tu poursuis ce qui est à faire ». Énée, « le jouet des vents orageux », a laissé à la Reine « l'épée troyenne » qui va la tuer. • Appelé le Troyen, ce prince est le troisième des infidèles célèbres nommés par Dorinde (IV, 1, 39). |
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Énée | Voir Corsaire.
Mythologie. Virgile raconte les voyages du prince troyen dans l'Énéide. Énée abandonne Didon, reine de Carthage au Chant IV. Pourquoi d'Urfé appelle-t-il Énée Corsaire ? Ce mot peut signifier ce qui se déplace rapidement dans Huguet. L'exemple cité dans le Dictionnaire, emprunté à L. Papon, correspond bien au sens du mot dans L'Astrée : « [L'homme] Ne demeure jamais un'heure en un estat: De tant le torbillon de sa vie corsaire L'agite par eslans des langes au suaire » (Huguet). D'Urfé pourrait aussi s'inspirer de vers de la Franciade où Ronsard décrit « un pirate, un corsaire de mer, Qui va cherchant par les ondes sa proye, Sous faux-semblant de refaire une Troye » (éd. Blanchemain, III, p. 154). • Polémas se compare à ce « corsaire » aimé par une princesse (I, 9, 272 verso) dans un poème dédié à la Nymphe Galathée. |
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Enone | Mentionnée dans : I, IV
Mythologie. La Nymphe Œnone aime le Berger Pâris, fils de Priam, roi troyen. Leurs amours donnent un exemple de mésalliance tolérée. C'est une liaison tragique pourtant dans les Héroïdes d'Ovide (V). Le berger abandonne la nymphe et le fils qu'elle lui a donné ; il lui préfère la femme que Vénus lui a offerte à la suite du Jugement de Pâris. On constate combien le roman adapte habilement le mythe : le berger Céladon préfère Astrée à la nymphe Galathée. Il se déclare lors d'un Jugement de Pâris. • Léonide condamne le déguisement d'Œnone en Bergère (I, 2, 24 verso). • Galathée prétend suivre l'exemple d'Œnone en se donnant le droit d'aimer Céladon, un Berger (I, 2, 24 verso). • La chose est ironique parce que Polémas aussi, amoureux de Galathée, rappelle ce mythe dans un poème (I, 9, 272 verso). Le poème de Polémas se modifie de manière intéressante :
dans l'édition anonyme de 1607, Œnone se fait Bergère pour l'amour du Berger Pâris. Dans les éditions suivantes, il n'est plus question de ce déguisement. Le Berger et la Nymphe s'aiment. • Polémas évoque un autre couple où la femme est d'une classe supérieure à son partenaire, Didon et le « corsaire » Énée (I, 9, 272 verso). C'est la rupture de ces deux couples - Œnone / Pâris et Didon / Énée -
qui les a rendus illustres. Elle se trouve à l'origine de récits célèbres, le Jugement de Pâris (Apulée, livre X, p. 349 sq.) et l'Énéide de Virgile (livre IV, p. 108 sq.). |
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Enone | Mentionnée dans : I, IV
Dans l'Épître V des Héroïdes d'Ovide, Œnone raconte son malheur en rapprochant Thésée et Pâris : ils ont enlevé tour à tour la belle Hélène. • Dans un poème de Dorinde, Pâris est le deuxième exemple d'homme d'infidèle qui abandonne la femme qu'il disait aimer (IV, 1, 39). |
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Eolie | Mentionnée dans : III
Mythologie. Chez Homère, Éole, le maître des vents, habite sur une île flottante nommée Éolie (Odyssée, X). Il offre à Ulysse une outre qui renferme les vents dont il aura besoin pour parvenir à Ithaque. Les compagnons d'Ulysse, pour le voler, délient l'outre. Quand les vents s'échappent, une tempête rejette le héros en Éolie. • Déguisé en vent, Hylas chante qu'il sort des cavernes d'Éolie (III, 2, 49 recto). |
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Eporedes | Mentionnée dans : III
Ivrée aujourd'hui, ville du Piémont. « La ville d'Eporedia, fondée par le peuple romain sur l'ordre des livres sibyllins (les Gaulois appellent Eporedies les bons écuyers) » (Pline, III, 21). « Le mot Ivrée, en latin Eporedia, dérive selon Pline du gaulois Eporedicas, qui signifie dompteur de chevaux » (Orsières, p. 96). Cicéron date une lettre d'Eporedia (Guichenon, I, p. 12). Le site de Wikipédia (5 mai 2015) explique que Eporedia était le siège du marquisat d'Ivrée à l'époque franque. • Une druide a annoncé le destin de Criséide : « Cette fille aura la mesme fortune que la contree où elle nasquit » (III, 7, 284 recto). Criséide et Éporèdes représentent donc toutes deux le destin du Piémont. Convoité par les Romains et par les Bourguignons, le Piémont se donne à la maison de Savoie, la maison des Libicins.
• Arimant et son père, Libicins, habitent Éporèdes pour pouvoir facilement quitter le pays des Salasses, contrôlé par leur ennemi, Ricimer (III, 7, 285 recto). • Criséide naît dans cette ville des Salasses sur la Doire Baltée (III, 7, 284 recto). Elle y rencontre Arimant (III, 7, 285 recto). Mais Criséide et sa mère quittent Éporèdes pour se rendre auprès de Ricimer en Gaule Cisalpine (III, 7, 301 verso). La jeune fille tente de se suicider pour ne pas épouser le vieux Clorange. Criséide, recherchée ensuite par Ricimer lui-même, espère revenir à Éporèdes (III, 7, 320 recto) ; elle se déguise pour le faire (III, 7, 325 verso). • Gondebaud prend Éporèdes. Criséide est prisonnière, mais, comme elle n'est pas mise à rançon, sa famille à Éporèdes ne peut pas la secourir (III, 8, 339 recto). Arimant aussi est prisonnier et souhaiterait rentrer à Éporèdes (III, 8, 342 recto) où son père vit encore. |
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Erieu | Mentionné dans : II, IV
Il s'agit de la forêt appelé Airieu (du dieu Arès) dans la première partie. Ce nom s'écrit aujourd'hui Heyrieux. Bien que cette forêt ne présente jamais plus de dangers, Honoré d'Urfé tient à souligner l'étymologie martiale de son nom ! |
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Erieu | Mentionné dans : II, IV
Un article de Wikipédia suppose qu'Heyrieux devrait son nom à son fondateur, Arrius, un dignitaire romain, qui aurait été l'ami de Pline le Jeune. L'auteur de l'article n'indique pas ses sources (25 mai 2017). Aujourd'hui, plusieurs forêts entourent la commune d'Heyrieux qui est à 25 km de Lyon (Voir ce site, 10 janvier 2017). • Cette forêt, explique Dorinde, doit son nom au dieu Mars et se trouve à une lieu et demie de Lyon (IV, 4, 713). Clotilde y chasse. • Sigismond chasse du côté de la forêt d'Erieu (IV, 4, 815). |
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Erules | Mentionnés dans : II
Peuple d'origine germanique η qu'on appelle aujourd'hui Hérules (Voir le site de l'Encyclopadiæ Universalis, 30 septembre 2010). Selon Jordanès, les Érules, doivent leur nom soit à leur haute stature, soit aux marais où ils vivaient (ch. XXIII). Ils sont si cruels que les autres Germains les exterminent (Thierry, III, p. 939). • Ils sont obligés de se joindre aux forces d'Attila (II, 12, 805). |
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Eryce | Mentionné dans : III
Mythologie. Écrit aussi Erice. On dit aujourd'hui Eryx. Le mont Eryx est près de San-Giuliano (Toscane). « Il avait autrefois un temple consacré à Vénus, fondé par Énée » (Larousse du XIXe). Ronsard écrit : « Amour, abandonnant les vergers de Cytheres, D'Amathonte et d'Eryce, en la France passa » (Œuvres, éd. Blanchemain, I, Sonnets VII, p. 286 • Amour est « dedans les vergers d'Amathonte et d'Eryce », répète Alexis dans un poème (III, 11, 464 recto). |
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Eryx | Voir Eryce. | |
Esculape | Mentionné dans : I
Mythologie. Écrit aussi Æsculape. Fils d'Apollon, ce médecin aurait pu ressusciter un homme. Jupiter le foudroie mais aussi le divinise sous la forme d'une constellation, le Serpentaire. L'emblème d'Esculape est le caducée, bâton autour duquel s'enroule un serpent. Esculape passe pour un médecin que consultent les Bergers dans La Sylvanire (vers 6332). Il s'agit plutôt d'un médecin qui se trouvait dans le temple d'Esculape, note l'éditrice de la pastorale (p. 124, note 19). • Mélandre nomme Esculape pour faire du dieu Amour un meilleur médecin (I, 12, 385 verso). C'est parce qu'elle veut partir à la rescousse de Lydias, qu'elle guérit du désespoir où l'a plongée le départ de son amant. |
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Espagne | Mentionnée dans : I, II, III, IV
Pays que d'Urfé nomme sans le décrire. • L'Espagne apparaît dans l'Histoire d'Alcippe associé aux plus grands dangers : c'est le territoire des Wisigoths d'Alaric (I, 2, 43 verso), et la patrie d'un chevalier qui décapite ses adversaires pour envoyer leur tête à sa Dame (I, 2, 43 verso). |
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Espagne | Mentionnée dans : I, II, III, IV
Honoré d'Urfé nomme trois régions d'Espagne, une montagne, une ville et une province : les Pyrénées, Méride, et la Bétique. L'Espagne a pour principal cours d'eau le Guadalquivir, et deviendra la Vandalousie, nom donné par les Vandales. L'Espagne est romaine depuis le IIIe siècle avant J.-C., et elle est chrétienne depuis le IIe siècle. Les barbares d'origine germanique η qui l'envahissent au Ve siècle sont ariens (Voir ce site, 30 septembre 2010) : Les Wisigoths y deviennent maîtres et choisissent Toulouse pour capitale. • Vandales et Alains envahissent l'Espagne (II, 11, 738) et l'occupent à côté des Suèves. • L'Empereur Honorius envoie les armées de Constance. Bien que vainqueur, Constance doit rentrer à Rome avant d'avoir terminé sa tâche (II, 11, 746). Il meurt quand il se prépare à retourner en Espagne (II, 11, 746 748). • Ætius le remplace (II, 11, 749). Comme il se bat d'abord en Gaule, il se trouve affaibli une fois arrivé en Espagne (II, 11, 750). Les Wisigoths d'Aquitaine sont victorieux (II, 11, 750). Ætius abandonne l'Espagne à la mort d'Honorius (II, 11, 758). • Les Vandales ensuite laissent le pays aux Wisigoths (II, 11, 760). • Pendant le règne des Wisigoths en Espagne (II, 11, 751), leur domaine s'étend jusqu'à la Loire (II, 12, 823). • Ætius est accusé d'avoir volontairement perdu l'Espagne (II, 12, 839). |
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Espagne | Mentionnée dans : I, II, III, IV
• « Les Roys de la grande Bretagne, d'Alemagne et d'Espagne » se trouvent dans la galerie d'Adamas, après le portrait de l'empereur Valentinien (III, 3, 58 recto). Les portraits de ces rois apparaissent seulement dans l'édition de 1619.
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Espagne | Mentionnée dans : I, II, III, IV
• Dorinde affirme que les Wisigoths sont en Espagne (IV, 4, 866). |
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Etna | Voir Æthna. | |
Europe | Mentionnée dans : I, II, III, IV
Les trois mentions de l'Europe dans la première partie offrent des images de grand danger. • Dans la Dédicace, Henri IV a rendu la paix à « toute l'Europe ». • Dans l'Histoire de Diane, un chevalier africain parcourt « toute l'Europe » pour défendre par les armes la suprématie de beauté de sa maîtresse (I, 7, 193 recto). • Dans l'Histoire de Tircis et de Laonice, « toute l'Europe » est « prête à périr », ruinée par les guerres (I, 7, 211 recto). |
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Europe | Mentionnée dans : I, II, III, IV
L'Europe de la deuxième partie du roman est surtout une très grande surface. • Dans la préface, Céladon désire se montrer à « toute l'Europe », alors qu'Astrée désirait seulement quitter « un solitaire cabinet » dans la préface du premier livre ; le héros est plus ambitieux en 1610. Les trois autres mentions de l'Europe surviennent au cours du récit des invasions barbares. • Placidie, pour décrire les dangers, imagine l'union des armes de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe (II, 11, 743). • « Toute l'Europe » est redevable à cette princesse qui a su désarmer les Goths (II, 11, 746). • Au Ve siècle, « le grand Dieu voulut changer les peuples d'un pays en l'autre, et principalement en Europe » (II, 11, 761). • On trouvera dans le site de Wikipédia (20 avril 2015) une carte de l'Europe à la fin du Ve siècle. |
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Europe | Mentionnée dans : I, II, III, IV
• Le druide Adamas réunit dans sa galerie les plus beaux objets produits par l'Europe, l'Asie et l'Afrique (III, 3, 58 verso). Renseignement ajouté à l'édition de 1619.
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Europe | Mentionnée dans : I, II, III, IV
• Selon Hylas, tous les peuples d'Europe s'opposent aux Africains parce qu'ils préfèrent les femmes aux traits petits et proportionnés (IV, 1, 102). • Selon Alexis, le Lignon est plus favorisé du Ciel que tous les fleuves d'Europe (IV, 2, 223). • Les bergères du Lignon sont les plus admirables d'Europe, pense Clotilde (IV, 4, 873). • Le Vieil homme qui guide Dorinde lui dit que la plaine où serpente le Lignon est « le plus beau lieu de l'Europe » (IV, 4, 912). Nommer l'Europe est un élément du langage hyperbolique.
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Evians | Mentionné dans : I
Écrit aussi Evien. Il y avait à Évian, ville sur le lac Léman, un couvent de Clarisses (Maxime Gaume, p. 220, note 224). Cette ville rapproche en quelque sorte Silvandre de la Bergère Diane : • Le jeune homme se rend dans ce lieu (I, 8, 231 recto) où se trouve la résidence de Bellinde, la mère de la Bergère (I, 6, 159 verso). • Bellinde ensuite consulte l'oracle puis conseille à Silvandre de se rendre en Forez où il fera la connaissance de Diane. |
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