Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


GLOSSAIRE - G

Gagner les devants « Arriver le premier au logis » (Furetière). 2
Gaigner - Je m'efforçay de gaigner la riviere (III, 6, 235 recto). Cette graphie archaïque est souvent introduite en 1621 pour remplacer gagner, qui est très fréquent dans l'édition de 1619. 3
Gaigner - Ils veulent gaigner (IV, 2, 232).
Cette graphie qui perdure apparaît deux fois dans Furetière (Articles Donner et Miserable).
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Gaillard « Un peu fou, extravagant » (Huguet). 1
Gaillardise « Joyeuseté, divertissement. Il n'a pas dit cela pour vous offencer, mais par simple gaillardise » (Furetière). 1
Galère « Vaisseau à rames de 25. à 30. bancs de chaque costé, & de quatre, cinq ou six rameurs à chaque banc. Elle porte un canon d'une grosseur considerable » (Furetière). 1
Galerie - L'introduction d'Hercule et de Galathée, son épouse, révèle ce que l'histoire dépeinte dans cette galerie η a de mythique.  
Galerie - Une galerie basse est un « passage qui va tout autour d'un chasteau » (Furetière, Article Mache-coulis).
1
Galerie - « Lieu couvert d'une maison qui est ordinairement sur les ailes, où on se promene » (Furetière).
- C'est le cas des galeries de la Bastie d'Urfé (Claude, p. 58). Celle du rez-de-chaussée mesurait près de 50 mètres (Soultrait, p. 52).
- La « galerie » du druide Adamas expose aussi des objets d'art, comme les galeries royales et seigneuriales le font depuis François Ier. Cette fonction de la galerie est décrite par Thomas Corneille : « On appelle Galerie de Peinture, celle qui renferme des tableaux dans des panneaux d'un lambris, ou qui a une tapisserie d'étoffe ornée de tableaux, & Galerie de Sculpture, celle où il y a pour ornement des statuës, bustes & bas reliefs tant antiques que modernes ». Thème dynastique et thème mythologique se partagent les murs. Chez Adamas, le thème est résolument historique.
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Galland Écrit aussi Galand. « Hardi, vaillant. Beau, remarquable, supérieur. De bonne compagnie. Galant. Élégant, bien vêtu. Intelligent, sage. Habile. Tahureau cite galant parmi les mots à la mode » (Huguet). Nombreux synonymes aussi dans Furetière qui ajoute : « Ce mot vient du vieux François Gale, qui signifie resjouïssance & bonne chere, qui vient de Gallare, c'est à dire, Boire d'autant, & se resjouïr à la mode des Prestres de Cybelle qu'on nommoit Galli : d'autres disent de galeola, qui estoit une couppe faite en forme de galée, d'où sont venus aussi les mots de gaillard & de regaler. D'autres le font descendre du mot Latin elegans ». Ménage signale encore une autre étymologie proposée par Pierre Caseneuve [auteur de la Caritée, roman paru en 1621] : Galant viendrait de « Gallus à cause de la politesse des Gaulois ».
Vaugelas consacre trois pages à ce mot qui « n'est pas si aisé à definir, car cela presuppose beaucoup d'excellentes qualitez qu'on auroit bien de la peine à nommer toutes, & dont une seule venant à manquer suffiroit à faire qu'il ne seroit plus galant » (p. 477-478). Il conclut avec une remarque curieuse : « Quoy qu'en une autre signification on die galand & galande, avec un d, aussi bien qu'avec un t, si est-ce qu'en celle que nous traitons, il faut dire galant & galante avec un t, & non avec un d » (p. 478). « Galand et galande avec un d, ne se dit communément que des jeunes personnes [qui ont] quelque chose de trop éveillé, et approchant du fripon » (Patru, II, p. 661).
Les dictionnaires ne font pas cette distinction entre galant et galand, même lorsqu'ils rappellent que galant signifie aussi égrillard. Seul Huguet donne « Galin galand. Homme qui mène joyeuse vie ».
• D'Urfé n'écrit jamais galant avec un t.
• Il est amusant de noter que Voltaire lui-même a du mal à définir ce mot. Il conclut l'article Galant dans son Dictionnaire philosophique en déclarant : « Presque tous les termes qui entrent fréquemment dans la conversation, reçoivent ainsi beaucoup de nuances qu'il est difficile de démêler ».
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Gance « Ganse. Petit cordon d'argent ou de soye qui sert à arrester & à boutonner des boutons. On s'en sert aussi pour faire quelques ornements sur les habits, & sur tout aux boutonnieres » (Furetière). 1
Ganter Verbe transitif qui n'est pas toujours pronominal. « Voilà des gants qui gantent bien » (Furetière). 2
Garant Il s'est sauvé comme à garant dans tes Estats (III, 8, 365 verso). « A l'abri, en sûreté » (Huguet). 3
Garde « Se dit aussi de la deffense qui est aupres de la poignée d'une épée » (Furetière). 1
Garde Avec quelqu'une des gardes (III, 8, 338 recto). « Celui qui garde. (Fém., même pour désigner un homme) » (Huguet). 3
Garder « Empêcher » (Huguet). 2
Garderobe « Pièce intime. (Masc.). Coffre ou armoire » (Huguet). La définition que donne Furetière convient mieux (I, 3, 48 recto, I, 12, 380 verso) : « Petite chambre voisine de celle où on couche, qui sert à serrer les habits & les hardes d'une personne, ou à coucher les valets qu'on veut avoir prés de soy la nuit » (Furetière). 1
Garentir « Preserver de quelque mal ou accident » (Furetière). 2
Garentir Je ne m'en pouvois garentir (IV, 4, 776).
« Éviter. Se garentir de. Se mettre en sûreté quant à » (Huguet).
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Garnir Les chaisnes se sont trouvees tenduës et garnies des hommes du quartier (III, 12, 542 recto). « Fournir toutes les choses necessaires à quelqu'un, ou à quelque chose » (Furetière). 3
Gaster « Ruiner, destruire » (Furetière). 2
Gaster - Chariots rompus ou gastez (III, 9, 369 recto). « GASTER, signifie aussi, Salir » (Furetière).
- Elle se gastoit toute (III, 12, 541 recto). « GASTER, signifie aussi, Travailler mal à quelque besogne, qu'il faut refaire » (Furetière).
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Gauchir Gauchir au hurt des chevaux (III, 6, 224 recto). « Gauchir à. Se dérober à, éviter en se détournant » (Huguet). 3
Gausser « Plaisanter, railler » (Huguet). 1
Gaze Une gaze qui alloit accompagnant le corps (III, 7, 272 verso). « Sorte de toile fort claire, dont les Dames se font des coifes, des cornettes » (Richelet). 3
Gazon « Motte de terre grasse & molle tirée d'une prairie, & qui est couverte d'herbe. Des sieges & des lits de gazon sont agreables dans les jardins » (Furetière). 1
Généreux « Qui a l'ame grande & noble, & qui prefere l'honneur à tout autre interest » (Furetière). 1
Générosité - « Grandeur d'ame, de courage, magnanimité, bravoure, liberalité, & toute autre qualité qui fait le genereux » (Furetière). 1
Générosité - Nostre courage
Tout plein de generosité
Ne peut supporter un outrage
(IV, 4, 712).
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Générosités Ces generositez ne se rencontrent guere (III, 11, 453 verso).
Aujourd'hui générosité au pluriel signifie dons. Dans L'Astrée, ce pluriel est une hyperbole dont la préciosité usera (Lathuillère, p. 421).
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Génie - « Esprit » (Huguet). 1
Génie - « Bon ou mauvais Demon que les Anciens croyoient accompagner les hommes illustres » (Furetière). 2
Génie Euric a esté conservé par le Genie de la Gaule (III, 3, 68 verso) pour la secourir. « Les Poëtes ont attribué à chaque chose & à chaque lieu un Genie ou Divinité qui y presidoit, & ont fait parler souvent le Genie du lieu, le Genie du temple, &c. » (Furetière). 3
Génie Ce bon Genie qui jusques icy a eu soing de ma déplorable vie (IV, 2, 166).
« Bon ou mauvais Demon que les Anciens croyoient accompagner les hommes illustres » (Furetière).
Richelet par contre donne l'acception moderne : « Les Anciens faisoient un Dieu du genie, mais parmi nous, c'est un esprit naturel qui nous donne une pente à une chose ».
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Genoüil Mettant un genoüil en terre (III, 8, 338 verso). Cette forme archaïque est toujours au singulier. On trouve genoux uniquement au pluriel (par exemple mettre à genoux, III, 9, 395 verso). 3
Genouillière La cotte de maille descendant jusques aupres de la genoüilliere (III, 1, 14 verso). « En termes d'Armurier, c'est la partie de l'armeure que les Gendarmes portoient autrefois pour couvrir & deffendre le genou » (Furetière). 3
Gens « Peuples & nations » (Furetière). 2
Gens Toutes vos gens (III, 7, 312 verso), mais Tous ses gens (III, 8, 351 recto). Dans ce cas, l'édition de 1619 donnait toutes ses gens.
D'Urfé ne suit pas toujours la recommandation de Vaugelas, que résume Richelet : « Ce mot pris pour personne est féminin quand il est précédé de quelque adjectif que ce soit hormis de l'adjectif tout qui quelquefois est masculin devant le mot de gens [...] Ce qu'il y a donc à faire là dessus. C'est de consulter l'oreille et les hommes habiles dans la langue ».
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Gens de cheval Des gens de cheval qui y passoient (IV, 4, 893).
« Cavalerie » (Furetière, Article Cheval).
Furetière divise ainsi les gens : « Des gens de robbe. des gens d'espée. gens de main. gens de service. gens de pied. gens de cheval. tous les gens de bien, les honnestes gens se distinguent aisément des gens de peu, des meschantes gens, des gens sans adveu, des petites gens. les gens d'eau ne valent rien ».
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Gens de guerre Le grand nombre de gens de guerre (III, 3, 66 verso). Furetière donne gens de guerre alors que Huguet donne gens d'armes. 3
Gent De quelque qualité, gent, ou condition qu'il soit (III, 8, 353 recto). « Ce mot pris pour nation est feminin, mais il est un peu vieux, et a meilleure grace dans le brulesque que dans le beau stile » (Richelet). Pour Furetière, « On l'a dit cy-devant en Poësie ». Les deux dictionnaristes citent ensuite les mêmes vers de Malherbe ! 3
Gentil « Noble par naissance ou moralement, brave » (Huguet). Furetière donne à l'adjectif le sens qu'il a dans L'Astrée : « se dit aussi de ce qu'on veut loüer, mais non dans l'excés. [...] & en ce cas il est opposé à grand, à excellent, à parfait ».
Dans sa traduction de Pétrarque, H. Cochin fait une remarque judicieuse - valable aussi pour L'Astrée : « Je garde le mot gentil, dans le sens que lui donnaient nos pères : aucun mot ne peut l'égaler pour rendre l'idée de noblesse et de grâce » (p. 26).
Cotgrave donne vingt-huit mots différents pour traduire gentil ! Il ajoute : « When Gallia was conquered by the Francs, or ancient French, the Gaules, who were at that time Christians, tearmed the Conquerors, by reason of their Heathenish Religion, Gentils, or Gentils-hommes ». Les Gaulois auraient considéré les Francs comme des païens. On ne voit pas l'histoire de France de la même façon des deux côtés de la Manche.
1
Gentillesse « Noblesse. Vaillance » (Huguet). 1
Germain « Des proches parens collateraux, ou cousins qui sont les enfans de deux freres, ou de deux sœurs » (Furetière).
Ce mot est adjectif dans Furetière. Il peut être substantif chez Huguet et signifier alors « Frère », « Sœur » ou même « Compatriote ».
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Gesse En la main droite un gesse (III, 1, 14 verso). Pique ou dard. Ce substantif masculin n'est pas dans les dictionnaires. Je dois sa définition à l'obligeance de J.-P. Reverseau, conservateur en chef au Musée de l'Armée. 3
Giron « Espace qui est depuis la ceinture jusqu'aux genoux. Il se dit particulierement des femmes, & du tablier qu'elles portent, & sur tout quand elles sont assises » (Furetière). 1
Gist Verbe Gésir au présent de l'indicatif. « Être couché » (Huguet). Dans L'Astrée (I, 2, 44 verso) le verbe a le sens que lui donne Furetière : « Vieux mot qui signifioit autrefois, Estre couché [...] On le dit au figuré du point où consiste la difficulté d'une affaire, d'une question ». 1
Glaive - Ces paroles estoient [...] des glaives cruels (IV, 2, 162).
Métaphore. « Ce mot veut dire épée, sorte de courte épée, mais dans le discours ordinaire il ne se dit guere qu'en riant. Son usage soit au propre ou au figuré n'est que dans la belle poësie ou la belle prose » (Richelet).
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Gloire - « Orgueil, vanité, jactance » (Huguet). Le substantif a plutôt le sens que Furetière ajoute : « Presomption, bonne opinion qu'on a de soy-même ». 1
Gloire Il estoit en sa gloire. III, 3, 100 recto. « Terme de Peinture. Ciel ouvert et lumineux avec des Anges représenté dans une voute ou un tableau » (Richelet). Au théâtre, c'est la machine où se trouvent les dieux qui vont et viennent. La gloire de Niquée, au livre VIII des Amadis, est le lieu où trône la belle Niquée, une jeune fille éloignée de l'amour incestueux de son frère. 3
Glorieux « Orgueilleux. Qui aime la gloire, avide de gloire. Vaniteux, présomptueux » (Huguet).
• Quand il est appliqué à la Seine (I, 12, 400 verso), l'adjectif a plutôt le sens moderne que lui donne Furetière.
1
Glorieux L'amour est plus glorieux que l'amitié (III, 6, 247 recto). « GLORIEUX, est aussi celuy qui a acquis de la gloire par son merite, par son sçavoir, par sa vertu, ou de ce qui donne de la gloire » (Furetière). 3
Gordien « Nœud Gordien, est un proverbe Grec, qui se dit d'un nœud qu'on ne sçauroit desnoüer : & figurément, d'une difficulté qu'on ne peut resoudre. Il vient d'un nœud de courroyes indissoluble, que Gordius Roy de Phrygie mit dans un temple d'Apollon, en memoire de ce qu'il avoit esté salué Roy, parce qu'il estoit entré le premier dans ce temple, quoy qu'il fust d'ailleurs de race roturiere. Alexandre le couppa avec son espée, parcequ'il ne le pût desnoüer, & que l'Oracle avoit predit que celuy qui le desnoüeroit seroit le vainqueur de l'Asie » (Furetière, Article Nœud). 2
Gorge - « Partie de l'animal qui est entre la teste & les espaules, où est le gosier. Les Medecins comprennent sous le nom de gorge, toute cette capacité creuse que l'on voit quand la bouche est ouverte » (Furetière).
1
Gorge - « Signifie aussi, le sein d'une femme. Les honnestes femmes doivent avoir soin de cacher leur gorge » (Furetière). 2
Goulphe « Gouffre » (Huguet). 1
Goust « Trouver goust à. Approuver. Venir à goust. Plaire, être agréable » (Huguet). 1
Gouverner Les parens qui la gouvernent (III, 11, 471 recto). « Commander, regir avec puissance, autorité [...] GOUVERNER, signifie aussi, Instruire, eslever » (Furetière). 3
Grâce - Trouver cette estrangere de si bonne grace (III, 11, 477 recto). « Bonne grace. C'est à dire bon air, bonne mine » (Richelet).
Remercier le Ciel avec plus de graces (III, 12, 524 verso). « Graces. Ce mot au pluriel signifie remerciment » (Richelet).
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Grâce - La mauvaise grace de cet homme (IV, 2, 235).
« Male grace, Mauvaise humeur, hostilité » (DMF).
4
Gracieux Écrit aussi Gratieux. La Curne donne les trois sens de Gracieus : « Qui a de la grâce », « Clément, courtois » et « Fait avec grâce ».
« Qui a de l'agréement, de la politesse, de la douceur, de la civilité » (Furetière).
« Quoi que ce mot ne soit pas fort bon dans le commerce ordinaire de la langue, il a bonne grace en parlant de peinture » (Richelet).
« Gens de bien sont tousiours gratieux » (Cotgrave).
1
Gracieux Hylas est « de la plus gracieuse, et plus heureuse humeur » (II, 3, 167). 2
Gracieux - Que vous estes gratieux (IV, 2, 261).
- Voila de beaux jeux, et de gracieux passe-temps (IV, 3, 450).
- Une parolle de la part du Roy qui est bien gratieuse (IV, 4, 765).
« Plaisant » (DMF).
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Grand - Le jour est grand (I, 5, 137 verso), il fait grand jour (Voir haut).
- Les cheveux sont grands (I, 6, 169 verso), longs
- La rivière est grande (I, 12, 403 verso), haute.
Furetière écrit : « se dit en toutes dimensions. Grand colosse, grand puis, grande lieuë, un grand feu : ce taillis est desja grand pour son âge. un voleur de grand chemin. la grande allée des Tuilleries, c'est à dire, la plus large ».
1
Grand Grande Nymphe. « Se dit encore des tiltres d'honneur que l'on donne à quelques Princes, ou à des hommes illustres » (Furetière).
• Alors que la première partie présentait cinq fois l'expression grande Nymphe, la deuxième la présente cinquante fois. Ce changement est significatif, je le souligne donc.
2
Grand - Dans la troisième partie, grande Nymphe revient trois fois seulement, et désigne Amasis, Galathée et Léonide.
- Le bruit estoit grand (III, 4, 124 recto). « Renommée, réputation » (Huguet).
Grande opinion (III, 4, 144 recto). « Bonne opinion, grande opinion » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
- Grande compagnie (III, 5, 180 recto). « Nombreux » (La Curne, Article Grant).
- Des personnages dansent le grand bal (III, 3, 62 verso et III, 7, 285 verso). Il s'agit de la pavane. Voir Grand bal η.
- Le Grand (III, 8, 352 verso) pour dire Dieu η.
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Grand La seule grande Nymphe est Amasis dans la quatrième partie (IV, 3, 402).
- Il faisoit grand chaud (IV, 3, 525).
« Le grand chaud fait que la terre se crevasse » (Furetière, Article Crevasser).
- C'estoit un grand chemin (IV, 4, 893).
« Les grands chemins, ou proprement chemins de charroy, selon la Coûtume de Clermont, sont des chemins de trente pieds de large ; & les chemins royaux en ont soixante-quatre, & dans les forests soixante » (Furetière, Article Chemin).
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Grandement Je suis grandement hardy (III, 5, 177 recto). « Fort, beaucoup » (Richelet). 3
Grandeur « Les estoiles se divisent en six classes, qui sont de la premiere, seconde, & troisiéme grandeur » (Furetière). 1
Grandeur Soing [...] de la conservation de Galathee, et de sa grandeur (III, 12, 501 verso). « Hauteur, élévation » (Richelet). 3
Gratieux Voir Gracieux. 1
Gratification Luy faisant les gratifications ordinaires (III, 12, 530 verso). « Service, faveur, bienfait » (Huguet). Pour Furetière, une gratification est un don. 3
Graveleux « De la nature du gravier » (Huguet). 1
Gravier Le long du gravier (III, 6, 237 recto). Plage. Les dictionnaires ne donnent pas cette acception au substantif gravier, mais Ménage signale que la prononciation ancienne confondait gravier et grève (Article Grève). « GREVE. s. f. Plage unie & sablonneuse, ou rivage plat de la mer & des fleuves » (Furetière). 3
Gré « A gré. A souhait » (Huguet). 2
Gré N'en sçavoir point de mauvais gré (IV, 4, 823).
« On dit aussi qu'on se sçait bon gré d'une chose, quand on s'applaudit de l'avoir faite » (Furetière).
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Grève - « Les Anglais disent greaves. 1° Jambe » (La Curne).
« L'os de devant de la jambe » (Furetière).
1
Grève Aupres de la genoüilliere, où les greves s'attachoient (III, 1, 14 verso). « On a appellé autrefois greve, une espece de bottines ou d'armure des jambes » (Furetière). 3
Grief - « Malheur, affliction » (Huguet). 1
Grief Un si grief outrage (II, 2, 76).
Grief, griefve. Adjectif. « Douloureux, dangereux. [...] On ne le diroit pas maintenant » (Furetière).
« Le mot de grief adjectif & de griévement sont François, mais ils ne se disent qu'en de certains endrois comme consacrez » (Richelet).
2
Gros « Subst. masc. signifie un amas de trouppes qui marchent ensemble [...] Signifie aussi, Ce qui est le principal, le plus considerable d'une chose » (Furetière).
2
Grossier « Important » (Huguet). Dans L'Astrée (I, 9, 281 recto), l'adjectif a le sens que lui donne Furetière : « se dit aussi des ouvrages rudes, malpolis, des ornements mal entendus, d'un travail peu delicat. [...] se dit figurément en choses spirituelles & morales. Les Sauvages sont grossiers & mal polis. il y a des esprits si grossiers, qu'on ne leur peut rien faire apprendre ». 1
Groumeler Groumeler comme font ceux que l'on estrangle (III, 7, 299 verso). Verbe archaïque qui remplace le grommeler de 1619. Huguet et La Curne donnent groumeler et grumeler. 3
Guarir « Protéger, sauver. Guérir » (Huguet). 2
Guarison Travaillé en vain pour ma guarison (III, 3, 113 verso). « Guérison » (Huguet). Le guarison de 1619 est remplacé une fois par guérison en 1621 (III, 12, 502 recto). 3
Guerdon « Récompense » (Huguet). 1
Gueres Je ne pense pas qu'il y en ait gueres qui la signent (IV, 3, 406).
« Gueres, adv. Beaucoup, longtemps » La Curne. La quatrième partie ne donne plus guieres mais seulement gueres, graphie que l'on rencontre dans Richelet et Furetière.
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Guéret De nos jeunes guerets les campagnes [...] pleines (III, 10, 433 verso). « Terre qu'on avoit laissé reposer, & qu'on a fraischement labourée pour l'ensemencer en la même année » (Furetière). 3
Gueules « Au plur. est un terme de Blason, qui veut dire le Rouge. Quelques-uns l'appellent belic ou belif. Cette couleur signifie Charité, vaillance, hardiesse, generosité. La couleur sanguine, le cinnabre & la vraye escarlate. c'est la premiere des couleurs dont on se sert en Armoiries, & est tellement noble, que par des loix anciennes il estoit deffendu de porter de gueules dans ses Armes, à moins que d'estre Prince, ou d'en avoir la permission » (Furetière). 2
Guide « Féminin quand il désigne l'action de guider, est féminin aussi lorsqu'il désigne la personne qui guide » (Huguet). 2
Guiere Guiere n'apparaît que dans l'édition de 1619. Il devient guère dans l'édition de 1621, par exemple III, 1, 1 verso ou III, 5, 202 verso. La correction n'est pas aussi systématique dans les rééditions de la première et de la deuxième partie. 3
Guière Guiere survient 55 fois. Cette forme est tellement désuète que Furetière et Richelet ne la signalent même pas (on la rencontre dans Cotgrave). 4
Guy « Petit surgeon qui naist sur les branches de certains arbres, qui ne porte ni feuilles ni fruit. Le meilleur guy est celuy de chesne » (Furetière).
1
Guy II, 2, 64 ; II, 4, 261 ; II, 8, 494 ; II, 8, 555 ; II, 10, 656 ; II, 11, 675 à 676 ; II, 11, 686 à 688.
De précieux renseignements sur cette plante se trouvent dans Pline.
Les Gaulois, écrit-il, admirent le gui. « Les Druides - c'est le nom qu'ils donnent à leurs mages - n'ont rien de plus sacré que le gui et l'arbre qui le porte, pourvu que ce soit un rouvre. Le rouvre [chêne-rouvre] est déjà par lui-même l'arbre qu'ils choisissent pour les bois sacrés, et ils n'accomplissent aucune cérémonie religieuse sans son feuillage, au point que l'étymologie de leur nom pourrait passer pour grecque. C'est un fait qu'ils regardent tout ce qui pousse sur ces arbres comme envoyé du ciel, et y voient un signe de l'élection de l'arbre par le dieu lui-même. On trouve très rarement du gui [de rouvre] et, quand on en a découvert, on le cueille en grande pompe religieuse ; ce doit être avant tout au sixième jour de la lune [...] Ils l'appellent dans leur langue 'celui qui guérit tout'. Ils préparent selon les rites au pied de l'arbre un sacrifice et un festin religieux et amènent deux taureaux blancs dont les cornes sont liées alors pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte dans l'arbre, coupe le gui avec une serpe d'or et le reçoit sur un sayon blanc. Ils immolent ensuite les victimes en priant le dieu de rendre son présent propice à ceux auxquels il l'a accordé » (XVI, 249-251).
« De quelque façon qu'on le sème, le gui ne pousse jamais » (XVI, 247).
« Quelques-uns, par superstition, pensent que le gui est plus efficace cueilli sur le chêne-rouvre, au commencement de la lune, sans fer et sans qu'il ait touché la terre » (XXIV, 12).
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Guy La rejouyssance qu'ils faisoient pour le bon-heur du Guy de l'An-neuf (III, 10, 425 recto). Au gui l'an neuf. « Sorte de cri qu'on poussait autrefois le premier jour de l'an, à cause de la coutume gauloise de distribuer le gui ce jour-là. Des vestiges de cet usage ont longtemps subsisté en France » (Larousse du XIXe siècle). 3
Guy Un rameau de Guy si bien representé [...] encore que la couleur ne fust pas entierement verte (IV, 2, 163).
gui
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