Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


GLOSSAIRE - M

Madrigal « Petite Poësie amoureuse composée d'un petit nombre de vers libres & inégaux, qui n'a ni la gesne d'un sonnet, ni la subtilité d'une Epigramme, mais qui se contente d'une pensée tendre & agreable. Mesnage tient qu'il vient de mandra, qui signifie en Latin & en Grec une assemblée de bestail, parce qu'il pretend que c'estoit originairement une chanson de Bergers, dont les Italiens ont fait madrigale, & nous Madrigal. Les petits genies qui n'ont pas la force de faire de grands Ouvrages se retranchent sur les Madrigaux. D'autres croyent que ce mot vient de madrugar, qui signifie en Espagnol, se lever matin, parce que les Madrigaux estoient chantez autrefois le matin par ceux qui donnoient des aubades. D'autres disent qu'il vient de Madrid : parce qu'on dit qu'ils estoient en vogue du temps que François I. estoit prisonnier à Madrid » (Furetière).
Stéphane Macé rappelle l'influence de Pétrarque η et des musiciens sur ce genre poétique très souple (p. 68).
• Il y a huit madrigaux dans L'Astrée, un seul est composé par un chevalier (I, 3, 68 verso).
1
Madrigal Il y en a six dans la deuxième partie. Aucun n'est composé par un chevalier.
Alain Naigeon a eu l'amabilité de mettre en musique le madrigal chanté par Circène (II, 3, 165) :


L'accord du participe passé dans le premier vers (Vous ay-je offencee) indique que le poème est adressé à une femme.
2
Madrigal Il y en quatre dans la troisième partie. Ils sont composés par un berger (III, 11, 482 recto), une nymphe (III, 9, 374 verso), un chevalier (III, 4, 145 verso) et un Roi (III, 8, 354 verso).
3
Magasin « Lieu où on serre, où on fait provision de marchandises, de vivres, de munitions » (Furetière). 1
Maigre Un bien maigre passe temp (III, 7, 267 recto). « On dit aussi fig. Un maigre divertissement, pour dire, Un divertissement peu agreable » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). 3
Maille Un habillement de teste et de manches de maille (IV, 3, 366).
« MAILLE, se dit aussi du tissu de plusieurs filets de fer dont on fait une arme deffensive. On portoit autrefois des chemises de maille, des Jaques de maille sous le pourpoint, sous la casaque, pour se deffendre de l'épée & du poignard. On faisoit aussi des gands de maille » (Furetière).
« JACQUE. s. f. Vieux mot qui signifioit une petite casaque que les cavaliers portoient autrefois sur leurs armes & cuirasses » (Furetière).
4
Main - De longue main. « Depuis long-temps » (Furetière, Article Long).
1
Main - « Une levée de cartes » (Richelet).
Tenir la main à semblables recherches (II, 12, 798). « Venir en aide » (Huguet).
Furetière donne un sens un peu différent à cette expression : « Faire executer quelque chose » (Article Tenir).
2
Main - La main du Capitaine estant recognuë (III, 8, 349 recto). « Écriture » (Huguet).
- Tenir la main de Tautates de faire de nouvelles gratifications (III, 11, 458 verso). Empêcher le dieu d'agir. Tenir signifie ici retenir (Furetière).
- Mettre la main au sacrifice (III, 11, 462 recto). « S'appliquer, s'employer à quelque chose, travailler » (Furetière, Article Mettre).
3
Main forte Aller avec main forte (IV, 5, 936).
« Terme de Palais. Secours qu'on doit donner à la justice » (Richelet).
4
Maintenir « Deffendre, soustenir la verité d'une chose qu'on affirme » (Furetière). 1
Maintenir Maintenir un tournoi (II, 4, 201). L'expression n'est pas dans les dictionnaires.
Huguet donne « Le maintenir à. Tenir bon contre ».
Furetière donne « Tenir un tournoy », y participer (Article Tenir)
2
Mais - « Mais encore, Plus encore. MAIS, signifioit aussi autrefois, Plus, d'avantage. On le dit encore en Lyonnois & autrefois à Paris » (Furetière).
- « Mais bien. Non, mais » (Huguet).
Ne pouvoir mais. Voir Pouvoir.
1
Mais que Je ne me plains pas de [...] Mais qu'estant une femme, il faloit bien penser (III, 6, 219 verso. « But what, also, when that, so that » (Cotgrave). « Ces mots signifient lorsque, ou quand, mais ils ne se disent qu'en parlant, et même il [sic] ne sont guere que dans la bouche du petit peuple » (Richelet).
Ce vers pourrait signifier : Je ne me plains pas ... mais il fallait penser qu'étant une femme ...
3
Maison - « Personnes au service d'un roi » (La Curne).
- « Race » (Richelet).
2
Maistre passé - « Reçu maître » (Huguet). 2
Majesté La Majesté du grand Tautates est si grande (IV, 3, 473).
« Caractere de grandeur qui fait reverer les puissances Souveraines » (Furetière).
4
Mal - Vouloir mal (I, 5, 136 verso). En vouloir ? L'expression est dans le Littré.
Furetière donne seulement « vouloir du mal ».
1
Mal Vous n'en veuillez mal à mon amy (II, 6, 334).
Richelet donne « Vouloir mal à quelcun. C'est hair quelcun. Avoir de l'aversion pour une personne » (Article Vouloir).
Mal voulu (II, 12, 840). « Objet de malveillance, mal vu » (Huguet).
- J'estois tres-mal d'une jambe et du bras droit (II, 12, 852). Être mal de n'est pas dans les dictionnaires. On trouve plutôt « avoir mal de son corps » (DMF).
2
Mal - Elle me veut mal (III, 6, 247 recto).
Je ne me puis imaginer qu'il y ait une seule dame qui me vueille faire mal (III, 3, 71 verso).
Craignant que veritablement le chemin ne luy eust faict mal (III, 10, 428 verso).
Faire mal et faire du mal ne sont pas distingués. « Faire mal, c'est faire une méchante action ; c'est aussi causer de la douleur à quelque partie du corps » (Furetière).
Dire mal (III, 6, 223 recto). Dire du mal. L'expression est dans le DMF.
- Pour dire du mal, Huguet donne dire des maux.
Cotgrave traduit mal dire par « become foe unto », devenir l'ennemi de quelqu'un.
3
Mal appris « Incivil et grossier » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). 1
Mal de mort Elle veut mal de mort au Roy (IV, 4, 734).
Mortellement. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Huguet donne : « A mal mortel. A mort, mortellement » (Article Mal).
4
Malavisé Cette malavisee (IV, 4, 794).
« Manquant de discernement » (DMF).
4
Male Habits dans des malles (III, 7, 317 verso). L'édition de 1619 donne male. Male pour Malle est dans La Curne et dans Cotgrave. 3
Mal-fait Traits grossiers et si mal-faits qu'ils ne sont pas presque recognoissables (III, 5, 204 verso). « Adj. Qui n'est pas fait dans les regles » (Furetière). 3
Malheur Par mal-heur et non par vertu qui fut en luy (III, 6, 263 recto). « Se dit aussi des coups du hasard » (Furetière). 3
Malheur (de) « De malheur. Par malheur, malheureusement » (Huguet). 2
Malheureux - « Se dit aussi de celuy à qui tout ce qu'il entreprend succede mal, soit par son peu d'adresse, soit par le hasard, par la mauvaise conjoncture des affaires » (Furetière). 2
Malheureux Le lieu malheureux où il receut cette rigoureuse ordonnance (III, 1, 4 recto).
Le malheureux et diffame Lignon (III, 5, 172 recto).
« Il signifie aussi, Qui manque de ce qui peut rendre l'homme content » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
3
Malice « Méchanceté » (Huguet). 1
Malice - Quels supplices ils donnent par leur malice (IV, 1, 84).
« Se dit aussi de l'inclination qu'on a à faire mal, & des actions qui sont nuisibles à quelqu'un » (Furetière).
- Elle nous raconta sa malice (IV, 3, 556).
« MALICE, se prend aussi pour l'action faite avec malice » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
4
Malicieusement « Méchamment, cruellement » (Huguet).
Pour Furetière, malice, comme ses dérivés, « se peut interpreter en bien & en mal ».
2
Malicieux « Mauvais, méchant » (Huguet). 1
Malicieux Tersandre, Laonice, Alcyre, Leriane et Dorinde sont traités de malicieux. « C'est un esprit malicieux qui tâche à picquer les gens par quelque trait offençant » (Furetière). 3
Malin « Enclin à faire du mal » (Furetière). 2
Mal-veillance « Mauvaise volonté, dessein qu'on a de nuire à quelqu'un » (Furetière). 1
Mamie Voir Mie. 1
Manchette La petite boitte qui s'estoit prise à sa manchette (III, 7, 288 verso). « Petit ornement de toile qu'on met sur le poignet au bout des manches » (Furetière). 3
Mander « Escrire à quelqu'un, ou luy envoyer un message pour luy faire sçavoir quelque chose, pour le prier, le charger, de faire quelque affaire » (Furetière). 2
Mandier À l'advantage du pauvre, et de celuy qui mandie (III, 10, 448 verso). La graphie Mandier est dans Godefroy et encore dans Richelet. 3
Manie « En termes de Medecine, est une maladie, causée par une resverie avec rage & fureur sans fievre, qui provient d'une humeur atrabilaire engendrée par adustion [grande chaleur] de la bile, de la melancolie ou du sang. MANIE, se dit aussi de l'emportement & desreglement de l'esprit » (Furetière).
Huguet est plus bref, mais plus impitoyable : « Manie. Folie ».
2
Maniement Celles qui vivent dans les Cours, et dans le maniment du monde (III, 2, 52 verso). « Handling, managing » (Cotgrave). 3
Manquer - Il craignoit d'avoir manqué envers le Druyde (III, 11, 489 verso). « Tomber en faute » (Littré).
Pour ne manquer à celle par qui vous m'avez conjurée (III, 5, 174 recto). « En parlant des personnes, faire faute par absence, par défection, ne pas aider, ne pas secourir » (Littré).
- Jamais plus je n'y reviens lors que la premiere fois j'ay manqué de l'acheter (III, 7, 269 verso). « Manquer de, avec un verbe à l'infinitif, omettre, oublier de faire quelque chose » (Littré).
3
Manquer - Plustost que de manquer à sa Madonthe, il a mieux aymé faillir au respect qu'il nous devoit (IV, 2, 191).
Guizot compare manquer et faillir : « Par la faute, on fait mal ; par le manquement, on n'observe pas la règle [...] Manquement paraît donc plus faible que faute » (Article Manque). Il est donc plus grave de faillir au respect de Diane que de manquer à Madonthe.
- Manquant à vos commandements (IV, 3, 583).
Locution construite comme manquer à sa parole.
- Penseriez vous bien que je voulusse manquer ? (IV, 4, 682).
« Ne faire pas ce qu'on est obligé de faire » (Furetière).
- Avoir manqué envers luy de la promesse (IV, 4, 709).
« Manquer de. Manquer à » (Huguet).
4
Mante « Couverture de lit » (Huguet). Dans L'Astrée, le substantif a plutôt le sens que lui donne Furetière : « Grand voile noir traisnant jusqu'à terre, que portent les Dames dans les ceremonies, & sur tout dans le deuil ».
• Une nymphe porte une mante sans être en deuil (I, 12, 396 verso). Un chevalier en deuil en porte aussi une (I, 3, 62 verso).
1
Marchander « Faire des offres pour acheter quelque chose » (Furetière). 1
Marcher (subs.) « Subst. masc. L'action d'un homme qui marche » (Furetière). 2
Mareschal Faire venir un mareschal (IV, 4, 724).
« MARESCHAL FERRANT, ou simplement Mareschal, est un Artisan qui ferre les chevaux, & qui les pense quand ils sont malades. Quelques-uns ont dit que le mot de Mareschal estoit un abregé de mire cheval ; car mire signifie medecin, & les Rois en avoient autrefois pour leurs chevaux, comme témoigne-Nicod [...] Lecteur choisissez » (Furetière).
4
Marge (à la) « Les citations s'escrivent maintenant à la marge » (Furetière). 2
Marjolaine Le dieu Hymen est couronné de fleurs et d'odorante Marjolaine (I, 11, 362 recto).
« Plante d'odeur forte qui fleurit deux fois l'année, qui porte des fleurs qui d'abord sont vertes, qui jaunissent quelque tems ensuite & qui enfin pâlissent » (Richelet).
Cartari présente le dieu Hyménée comme on le voit dans L'Astrée : « couronné de diverses fleurs, et de plante verde appellé Persa, qui est la marjoleyne » (p. 259).
1
Marque « Signes qui font reconnoitre une chose » (Richelet). 2
Marri Écrit aussi Marry. « Estre marry. Être affligé, fâché ; regretter » (Huguet). 1
Mars « [L'année] commençoit auparavant par le mois de Mars. Les Astrologues le mettent aussi le premier, à cause que c'est alors que le soleil entre dans le signe d'Aries ou du Belier, par lequel ils commencent à compter les signes du Zodiaque » (Furetière). Le calendrier grégorien, en 1582, supprime dix jours pour que le printemps soit le 21 mars. La France applique la réforme le 9 décembre 1582.
• « Le premier de mars » de l'édition de 1607 est remplacé par « le sixiesme de la premiere lune » (I, 5, 126 recto).
1
Masque « Se dit aussi dans le serieux d'une couverture que les femmes de condition mettent sur leur visage pour se garentir du hale, ou même par modestie pour estre moins veuës. On tient que c'est Popea femme de Neron qui inventa le masque pour conserver la delicatesse de son teint contre le Soleil, & le hâle, veu que c'estoit la femme la plus curieuse de se parer qu'on ait jamais vû. On portoit autrefois des masques quarrés. Maintenant on porte des loups. Les masques de campagne sont fort grands : ceux de ville sont fort petits. Le noir du velours des masques fait paroistre d'avantage la blancheur de la gorge » (Furetière). 2
Masque - Que cette meschanceté soit averee, et que le masque en soit osté (III, 4, 148 verso). « MASQUE, se dit figurément en choses morales, pour signifier une couverture d'une méchante action, sous pretexte d'en faire une bonne » (Furetière). 3
Masque - J'avois le masque sur le visage, mais je ne me pouvois cacher les yeux sinon avec les mains (IV, 2, 286). 4
Mater « Mortifier, acabler de déplaisir » (Richelet). 2
Matin Vous vous estes levee si matin (III, 5, 190 verso). « Matin, adverbe » (Richelet). 3
Matineux « Qui se leve matin. Ce mot est un peu plus usité que matinal, & signifie la même chose » (Furetière).
Vaugelas remarque : « Matineux est le meilleur, c'est celui qui est le plus en usage, et en parlant, et en escrivant, soit en prose, ou en vers. Matinal n'est pas si bon, il s'en faut beaucoup » (p. 151).
2
Matrone Une honorable matrone (IV, 2, 340).
« Femme sage & vertueuse, qui gouverne honnestement sa famille, sous la conduitte de laquelle on peut confier de jeunes filles » (Furetière).
4
Maugré « Ce mot s'est dit autrefois au lieu de malgré qu'on dit ordinairement » (Furetière). 2
Mauvais Vous estes mauvaise de m'aller remettre en memoire ceste separation (III, 5, 185 recto). « Il faut remarquer qu'encore que Mauvais & Méchant soient ordinairement synonymes, néanmoins Méchant est un peu plus fort & plus odieux que Mauvais » (Dictionnaire de l'Académie, 1762). 3
Mauvaistié - « MAUVAISTIÉ. s. fem. Mechante qualité d'une chose, ou d'une action. C'est un vieux mot hors d'usage » (Furetière).
- « Méchanceté, vice » (Huguet).
2
Médecine « Une purgation qu'on prend par la bouche, composée de plusieurs drogues convenables à la qualité de la maladie » (Furetière). 2
Médiocrement « Assez bien, moyennement, suffisamment » (Huguet). 1
Médiocrité « Juste milieu » (Huguet). 1
Meffaire « Faire du mal à quelqu'un » (Furetière).
Cette femme a eu peur qu'elle ne se mesfist (II, 6, 391). Le sens exact du verbe est plutôt :
« Se mesfaire. Se tuer » (Huguet).
2
Meffaire Avoir dessein de se meffaire (IV, 2, 167).
Le verbe garde son sens archaïque.
4
Meilleur « Avoir le meilleur, avoir du meilleur. Avoir le dessus, la victoire » (Huguet). 1
Meine Il nous y meine toutes (III, 5, 190 verso). « Meiner, Mener » (Huguet). 3
Mélancolie Huguet donne seulement « Bile noire ». Furetière ajoute : « signifie aussi la tristesse même, le chagrin qui vient par quelque fâcheux accident », « aussi une rêverie agreable, un plaisir qu'on trouve dans la solitude ».
La mélancolie, « perturbation » proche de l'amour, est une « fureur laquelle nous rend alienez de nostre propre estre » (Equicola, Livre 2, f° 127 recto). Cotgrave traduit melancholie par retyredness, combinant ainsi lassitude et isolement.
• Chez d'Urfé, la mélancolie, une tristesse qui remplit l'estomac (I, 12, 405 verso), n'est jamais agréable.
1
Mélancolie La melancholie que je remarque en vostre visage (II, 4, 260). 2
Mélancolie La mélancolie est une maladie.
J'allois trainant ma vie avec tant de melancolie, que je n'estois pas cognoissable (III, 3, 116 recto).
Il en devint malade, se donnant de telle sorte du tout à la melancholie, qu'il y avoit peu de personnes qui ne la jugeast estre la seule cause de son mal (III, 4, 139 verso).
3
Mélancolique Melancoliques humeurs (II, 9, 599).
« Les mélancoliques sont ordinairement plus-ingénieux que les autres hommes » (Richelet).
2
Mélancolique Ces personnes melancoliques, et qui sont lantes et tardives à aimer (III, 1, 5 recto). « Le temperamment melancolique est le plus propre pour l'estude. Il y a des melancoliques par accident, quand il leur est arrivé quelque grande affliction qui leur donne du chagrin, de la melancolie. Il y en a qui sont melancoliques par art, qui se retirent pour mediter, pour escrire, pour resver dans la solitude » (Furetière). 3
Membré Un Espervier à aisles estenduës, d'or membré et couronné d'argent (II, 12, 887).
« Se dit en Blason, d'un oiseau, lors qu'il a les jambes d'un autre esmail que celuy du corps. Il portoit d'argent à trois aigles de gueules, membrées & becquées d'Azur » (Furetière).
L'édition de 1610 et celle de 1621 donnent membre et non membré. « MEMBRE, en termes de Blason, se dit d'une jambe ou patte de griffon, d'aigle, ou d'autre oiseau, separée du corps » (Furetière), ce qui ne convient pas dans le contexte. Il faut donc lire membré.
• Voici l'aigle membré de Charlemagne selon Jérôme de Bara (p. 132) :

blason_charlemagne

2
Mémoire - « Se dit aussi du souvenir actuel » (Furetière).
En est-il encores memoire (11, 686). « Memoire. Mention » (Huguet).
1
Menasse Vous voudriez que je vous menasse (III, 3, 80 verso). Verbe Mener à l'imparfait du subjonctif. 3
Menée Le dessein du Roy et la menee d'Ardilan (IV, 4, 758).
« Intrigue & cabale secrette & artificieuse dont on se sert pour faire reüssir une affaire » (Furetière). Les exemples donnnt tous menées (pluriel).
4
Mener « To subdue », subjuguer (Cotgrave). 2
Mensale « Une des lignes de la main, qui va de l'index au petit doigt » (Huguet). « C'est une ligne qui traverse le milieu de la main depuis l'index jusqu'au petit doigt, qui est presque parallele au poignet, ou à la ligne qu'on appelle hepatique ou du foye. La mensale s'appelle aussi la ligne de Vénus » (Furetière).
• Voir ce site (20 avril 2015).
1
Mensonger « Menteur » (Huguet). S'applique aussi aux personnes. 1
Menterie Furetière distingue la menterie du mensonge en disant que le mensonge est une « menterie concertée & estudiée ». 1
Mentir de Je n'y ay pas menty d'un seul mot (IV, 1, 54).
Huguet donne : « Tu viendras à resentir Le mentir De ton parjure artifice. DU BELLAY, Complainte de Didon à Enée (édit. Chamard, VI, 314) ». Le DMF explique : « Mentir de qqc. "Tenir des propos mensongers à propos de qqc." ».
Dans Les Epistres morales, mentir est transitif : « Nous ordonnons à nostre langue [...] de mentir les desseins » (I, 7, p. 55).
4
Menu « Par le menu, en détail » (Huguet). 1
Mercy Écrit aussi Merci.
- « A sa merci. Grâce à elle » (Huguet).
1
Mercy - « Grace qu'on demande à un victorieux, à un plus fort que soy, à celuy qu'on a offensé » (Furetière). 2
Mercy Crier mercy des paroles (III, 6, 220 recto). « Crier merci à qqn (de qqc.). Réclamer la pitié, la miséricorde de qqn (pour qqc.) » (DMF). 3
Mérite - « Assemblage de plusieurs vertus ou bonnes qualitez en quelque personne, qui luy donne de l'estime & de la consideration » (Furetière).
- « Chose méritée » (Huguet).
2
Mérite - Vous avez trop de merites [...] recogneuës et estimees (III, 12, 513 verso). « Merite (fém.) » (Huguet). 3
Merveille « Admiration [...] Étonnement » (Huguet). 2
Merveilleusement « Extrême, violent, extraordinaire » (Huguet, Article Merveilleux). 2
Mesavenir « Mesavenir (Intrans.) [Renvoi de : Mesadvenir, Mesadventure]. Convenir mal, aller mal.
(Impers.). Arriver malheur » (Huguet). Furetière donne « Reüssir à mal ».
• Au milieu du siècle, les académiciens considèrent encore mes comme « une espece de preposition négative » (cité dans Marty-Laveaux, p. 23).
1
Meschanceté « Sceleratesse, malignité » (Furetière). 2
Meschant « Mauvais, qui est despourveu de bonnes qualitez, qui ne merite aucune estime » (Furetière).
« Lâche, poltron » (Huguet).
2
Meschant Aussi desnaturé et aussi parfaitement meschant (III, 4, 156 recto).
Parfaitement signifie complètement.
« Le mauvais l'est par emportement ; il est violent ; quand il nuit, il satisfait sa passion : pour n'en rien craindre, il ne faut pas l'offenser. Le méchant l'est par tempérament ; il est dangereux ; quand il nuit, il suit son inclination : pour en être à couvert, le meilleur est de le fuir » (Guizot).
3
Mescognoissant « Manquant de reconnaissance, ingrat » (Huguet). 1
Mescompter « Se tromper en ses conjectures, en son raisonnement, en ses actions » (Furetière). 2
Mesconnoistre « Ne connoistre pas une personne » (Furetière). 2
Mesconter - Comme s'il se fust mesconté la premiere fois (IV, 3, 497).
Voir Mescompter.
4
Mescroire « Mescroire (trans.). Ne pas croire » (Huguet). 1
Mesler « SE MESLER se dit aussi en parlant de plusieurs sortes d'actions où on s'applique » (Furetière). 2
Mesler Pour mesler toute la Gaule de trouble et de tristesse (III, 12, 534 verso). « Mettre les choses hors de leur ordre, les brouiller » (Furetière). 3
Mesme « Surtout » (Huguet).
• Ce mot garde quelquefois son sens archaïque, même dans une addition faite après l'édition de la première partie de 1607 (I, 9, 293 recto).
1
Mesme Mesme conserve son sens archaïque dans la deuxième partie (II, 1, 55).
Avoir sa mesme opinion (II, 9, 595). Cette construction se trouve dans Huguet (« Leur mesme personne ») non dans Furetière
L'édition de 1621 corrige et donne la mesme opinion.
Amour donne mesme (II, 10, 619). « De même » (Huguet).
2
Mesme Un arrest prononcé mesme par le destin (III, 3, 62 verso). Par le destin lui-même.
La mesme fortune du chef (III, 4, 129 verso). Du chef lui-même.
La mesme opinion de Periandre (III, 7, 273 verso). De Periandre lui-même
3
Mesnage - Un grand soing de mon petit mesnage (IV, 4, 907).
« Maison. conduite d'une maison » (Huguet).
- Nostre mauvais mesnage (IV, 5, 922).
« MESNAGE, se dit aussi de la maniere de vivre des gens mariez, ou associez, qui sont en mesnage ensemble » (Furetière).
4
Mesnager (subs.) Estre meilleure mesnagere de mon honneur (III, 7, 292 recto). « Celui qui administre une maison, un domaine, qui cultive une terre » (Huguet). 3
Mespartir Un soupir qui sembloit lui mespartir l'estomach (I, 7, 211 recto).
« Diviser, séparer, fendre » (Huguet).
L'on nous avoit mesparty le Soleil (I, 12, 389 verso).
« Répartir, partager » (Huguet).
1
Mesprendre (se) « Se tromper, prendre une chose pour une autre » (Furetière). 1
Mespris - « Au mépris. Façon de parler dont on se sert pour dire, Au prejudice, sans avoir esgard » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). 2
Mespriseur Ce hardy mespriseur de mon courroux (III, 8, 362 recto). « Mespriseur. Celui qui méprise, contempteur » (Huguet). 3
Mesuser Acquerir ses bonnes graces, non point pour en mes-user (III, 7, 327 verso). « User mal de quelque chose, en abuser » (Furetière). 3
Metail Esblouyr avec ce metail (IV, 4, 675).
Metail est la forme courante dans les dictionnaires du temps. Furetière ajoute : « Les Poëtes disent quelquefois metal, quand ils sont contraints par la rime ». Toutefois, Richelet affirme : « Métal est le plus usité ».
4
Mettre (se) - Se mettre aux cris (II, 6, 381), crier.
Furetière donne : « METTRE, signifie aussi, s'appliquer, s'employer à quelque chose, travailler. Se mettre à l'estude, au negoce ».
2
Mettre (se) - Elle se mit aux prieres (IV, 3, 373). 4
Mettre à nourrice « A nourrice, aux nourrices, és nourrices. En nourrice » (Huguet). 2
Mettre au monde « C'est un tel patron qui l'a mis au monde, qui luy a fait faire fortune » (Furetière, Article Monde).
L'expression n'est pas dans Huguet.
1
Mettre aux champs Se mettre aux champs (III, 11, 488 verso).
« Sortir » (Furetière).
3
Mettre difficulté Je ne mettray jamais difficulté (III, 9, 389 verso).
Faire difficulté. Le DMF donne « mettre difficulté ». Cotgrave donne plutôt « Mettre peine. To labour, indeavour, travell, toyle, bestow much care, or great paines upon », infliger.
3
Mettre en devoir (se) « Commencer, ou finir quelque chose » (Furetière). 2
Mettre en jeu « To stake at play », miser (Cotgrave). 2
Mettre en proie « Remettre en proye. Livrer de nouveau comme une proie » (Huguet). 2
Mettre la vie que Je veux mettre la vie qu'elle pleurera (III, 5, 184 verso). « Mettre sa vie que. Parier sur sa vie que » (Huguet). Furetière donne seulement : « Que voulez-vous mettre que cela n'est pas, pour dire, que voulez-vous gager ? ». 3
Mettre sous les pieds « Mettre sous le pied, sous pieds. Annuler, mettre à néant. Laisser de côté, oublier » (Huguet, Article Pied). 1
Mettre sur pied « Signifie aussi, assembler, joindre ensemble » (Furetière). 2
Meuble « Bien qui se peut transporter d'un lieu à un autre, qui se peut cacher ou destourner, qui n'est point attaché au sol, à la terre [...] Les meubles c'est l'argent comptant, les marchandises, les dettes par cedulles ou obligations, des bestiaux, utenciles d'hostel qui ne tiennent ni à fer ni à clou, ni ne sont point scellées en plastre, mais qui se peuvent transporter sans fraction, ni deterioration » (Furetière). 2
Meurement « Avec beaucoup d'attention & d'examen » (Furetière). 1
Meurir Il faut attendre que le temps l'ait meury (III, 5, 185 verso). Participe passé de Meurir, mûrir. « Mûrir, meurir. v.n. L'un et l'autre s'écrit, mais quoi qu'on puisse écrire meurir on prononce pourtant mûrir » (Richelet). « On dit proverbialement, qu'avec le temps & la paille les neffles meurrissent, pour dire, qu'il faut avoir de la patience en toutes choses » (Furetière). 3
Meurs Apprendre les coustumes et meurs des estrangers (IV, 4, 690).
Cette graphie de mœurs se trouve dans Huguet, et Richelet la signale.
 
Mie « Amie » (Huguet).
« Vieux mot, qui siggnifioit autrefois Maistresse bien aimée » (Furetière).
Le substantif a dans le roman le sens que donne Huguet (II, 6, 410). On trouve souvent les formes mamie et ma mie.
Patru rencontre m'amie, s'amie et même m'amour et s'amour dans des romans. « Mais il semble que maintenant, au moins en ce jargon de petits enfans, il faut écrire ma-mie, et non pas m'amie », comme le veut Vaugelas (II, p. 655). On laisse mamie « au petit bourgeois qui s'en sert fort. Mais on se sert souvent de mamie pour des servantes, qu'on ne veut pas simplement appeller par leur nom, parce que cela sent le maître » (II, p. 656).
2
Mien - De mon côté. « Je n'ay rien mis de nouveau du mien » (Nicot).
Miens. « Au plurier, se dit des gens qui nous appartiennent, soit par nature, soit par sujettion, soit par amitié » (Furetière).
2
Mieux (subst.) C'est une chose honorable de chercher son mieux (III, 11, 470 verso). « Mon mieux, son mieux, etc. Ces expressions signifient souvent ce qu'on a ou ce que l'on conçoit de meilleur » (Huguet). 3
Mignard « Mignard. (sans idée défavorable). Mignon, gentil, gracieux » (Huguet). 1
Mignarder « Rendre gracieux, façonner avec grâce » (Huguet). « Flatter, choyer, traiter avec delicatesse » (Furetière). 1
Mignardise « Grâce, élégance, gentillesse » (Huguet). 1
Mille « En Geographie, est une espece de supputation de chemin ou de distance des lieux. Le mille d'Italie contient mille pas geometriques. Voicy une reduction curieuse qu'a fait Casimir Polonois des milles ou lieuës des Provinces de l'Europe conformement aux pieds Romains, qui sont égaux aux pieds Rhenans dont on se sert par tout le Septentrion. Le mille ou lieuë d'Italie. 5000 pieds. De France. 15750. D'Angleterre. 5454. De Bourgogne. 18000. D'Egypte. 25000. De Flandres. 20000. D'Allemagne. 20000 la petite. 22500 la moyenne. 25000 la plus grande. D'Hollande. 24000. De Suisse. 26666. D'Espagne. 21270. De Lithuanie. 28500 on l'appelle mila. De Pologne. 19850 appellée aussi mila. De Perse. 18750 qu'on nomme aussi parasange. De Moscovie. 3750. D'Escosse. 6000. De Suede. 30000 » (Furetière). 2
Mine Il semble que vous me fassiez la mine (III, 3, 88 verso). « Se dit aussi du bon ou mauvais accueil qu'on fait à quelqu'un, du bon ou mauvais visage qu'on luy tesmoigne. [...] il me fait toûjours la mine, la grimace » (Furetière). 3
Mine Quelque mine que vous en fassiez (IV, 3, 430).
« Se dit aussi des desguisements des fausses apparences » (Furetière).
4
Miparty Du verbe Mipartir. « Partager en donnant à chacun sa part » (Huguet). 1
Mire Nous trouvasmes un Mire qu'ils nomment Chirurgien, qui pansa la main d'Olymbre (II, 10, 645).
« Vieux mot qui signifioit autrefois Medecin, ou plustost Chirurgien, qu'on a appellé long-temps Maistre Mire ou Miere. Il est resté encore en ce proverbe de Chasseur : Aprés le cerf la biere, aprés le sanglier le miere, pour dire, que la blessure du cerf est mortelle, & celle du sanglier est curable. Mesnage dit que ce mot vient de l'Arabe Emir, qui signifie Seigneur, Prestre. Borel derive ce mot du Grec myron, qui signifie onguent » (Furetière).
Voir Mire.
2
Mire Si un mire manipule le miraculeux onguent de sympathie η (III, 11, 454 recto), d'autres mires tuent, peut-être volontairement (III, 3, 63 verso ; III, 6, 255 verso). 3
Mire Les sçavants Myres (IV, 2, 228).
Ce substantif revient encore sept fois dans la quatrième partie de L'Astrée.
Étymologiquement parlant (Ménage), un mire est un guérisseur de blessure, un barbier au halo désuet. Le mot a vieilli assez vite pour que le Dictionnaire de Godefroy cite une seule œuvre du XVIIe siècle pour illustrer cette acception, L'Astrée.
L'instrument de prédilection du mire reste le couteau. Cotgrave donne ce curieux proverbe : « Debonnaire mire fait playe puante » ; ce qui signifie que pour guérir une blessure, le mire doit être impitoyable.
La Curne signale que les mires parfois interprètent les songes. Toutefois, mire semble utilisé surtout au sens métaphorique au Moyen Âge et au XVIe siècle. « O des Mires le Roy », s'écrie Ronsard dans une ode à Apollon, dieu guérisseur et dieu de la connaissance (éd. Blanchemain, II, p. 329).
4
Miroir « Se dit figurément en Morale, de ce qui nous represente quelque chose, ou qui la met comme devant nos yeux. Miroir de confession, c'est un miroir de vertu, Miroir de patience » (Furetière). 2
Misérable « Malheureux » (Huguet). « MISERABLE, signifie aussi, Meschant, pecheur » (Furetière). L'adjectif peut avoir les deux sens dans L'Astrée 1
Misérablement Nee si miserablement (IV, 4, 906).
« D'une maniere pauvre & miserable » (Furetière).
4
Mismes Verbe Mettre au passé simple. On écrit aujourd'hui mîmes. 1
Misse(ent), Remisse(ent) Verbe Mettre (Remettre) à l'imparfait du subjonctif. 1
Missions(iez) Verbe Mettre à l'imparfait du subjonctif. 1
Mistes Verbe Mettre au passé simple. On écrit aujourd'hui mîtes. 1
Mixtion La mixtion (IV, 5, 937).
« Meslange artificiel de plusieurs drogues ou liqueurs qui entrent en la composition d'une chose, & sur tout d'un medicament » (Furetière).
4
Mixtionner « Mélanger » (Huguet). 1
Mocqueur Ce mocqueur de Merindor (IV, 4, 646).
Moquer signifie « n'agir pas raisonnablement » (Furetière).
4
Modestie « Pudeur, retenuë » (Furetière). 2
Modestie La modestie de cette fille estoit telle et son courage si grand [qu'elle préférait mourir que montrer qu'elle était mécontente de l'infidélité de Silvandre] (IV, 1, 154).
« La modestie est une vertu qui commande aux femmes la décence ; la réserve et la retenue sont des qualités ; la pudeur est un charme » (Guizot).
4
Moictié À moictié (III, 5, 194 verso). Cette graphie (donnée dans Huguet) est corrigée en 1621. 3
Moins Ce courage genereux ne se perdit pas [...], ny moins la volonté (II, 11, 744).
Ne me dire jamais plus que ma maistresse ait failly, ny moins qu'elle m'ait fait quelque tort (II, 2, 121).
« Moins. Encore moins » (Huguet).
2
Mole salée « MOLE SALEE, en Latin Mola Salsa. Terme d'Antiquaire. Sorte de froment rôti et ensuite pilé, qu'on detrempoit avec du sel & de l'encens mâle, et qu'on repandoit entre les cornes de la victime, avant que de l'égorger, dans ses sacrifices des Payens. Cette cérémonie étoit si essentielle aux sacrifices, qu'on n'en faisoit jamais sans cela. Cela est imité de la Loi de Dieu, qui disoit, Toute oblation fera salée de sel. JUR. » (Furetière, 1727).
Du Choul, principale source d'Honoré d'Urfé dans le domaine de la liturgie (Gaume, p. 128), explique que, selon Pline, cette mole serait à l'origine du mot immolation. Furetière le répète dans son Dictionnaire : « Festus dit qu'immolare n'est autre chose que farre mollito & sale hostiam perspersam sacrare, qu'Offrir aux Dieux en sacrifice une victime sur laquelle on a mis de la paste salée, laquelle se dit en Latin mola salsa ».
3
Mome Il n'y a point de nos momes qui ne te doive ceder (IV, 4, 891).
La Curne explique : « Momme. [Mascarade (voir MOMOUE) ». Momoue : « Le momoue est le bouffon de toute joyeuse veillée ; c'est le plaisant du village, qui, déguisé invariablement en chèvre ou en bouc, se jette au milieu des assemblées, qu'il divertit par ses gambades ou épouvante par ses cornes menaçantes, à l'aide desquelles il se fait une grande joie de renverser quenouilles et rouets : c'est là le signal de la danse ».
Ces momes de L'Astrée ressemblent plutôt aux momons rencontrés plus haut (IV, 4, 677).
4
Moment Mes blesseures saignoient de moment a autre (III, 6, 238 recto). L'expression était déjà dans la première partie (I, 11, 365 verso).
Les dictionnaires donnent seulement « d'un moment à l'autre » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
3
Moment De moment à autre (IV, 4, 893).
Pas de changement dans la refonte de Baro en 1627[v 7, p. 700. v1).
4
Momon Porter ce qu'ils appellent un momon (IV, 4, 677).
« Mascarade. Porter un momon : Défi au jeu de dés porté par des gens masqués et déguisés, qui ne parlaient pas » (Huguet). Le sens de momon s'est modifié : « Ce mot selon quelques-uns vaut autant que si l'on disoit mot mot, & selon d'autres, il vient de Momus, qui à ce que racontent les Poëtes, étoit le fou des Dieux. Le mot de momon viendra d'où il plaira à Messieurs les Etimologistes, mais il signifie aujourdhui parmi nous l'argent que les masques joüent aux dez & sans revanche durant le carnaval lorsqu'ils vont le soir chez les particuliers de leur connoissance. [Est ce un momon que vous alez porter, Molière, Bourgeois Gentilhomme.] » (Richelet).
4
Monarchie Les grandes Monarchies (IV, 3, 441).
« Grand Estat gouverné par la volonté absoluë d'un Roy » (Furetière).
4
Monceau « Petit mont » (Huguet). 1
Monde « La société. Les gens » (Huguet). 1
Monition Provisions et monitions (III, 11, 482 recto). « Pour munition, on dit souvent monition » (Huguet).
MUNITION. « Provisions qu'on met dans une place, pour se deffendre, ou dans des vaisseaux pour courir les mers ; ou qui suivent un Camp pour le faire subsister. Cette place est en seureté, elle a des munitions de guerre & de bouche pour long-temps » (Furetière).
3
Monstre Substantif féminin. « Spectacle, représentation, pompe. Monstre. Parade » (Huguet). Furetière distingue le Monstre et la Montre. 1
Monstrer de Il monstroit de vouloir (III, 10, 436 verso). « Monstrer de (avec l'infinitif). Montrer (avec l'infinitif sans préposition), ou montrer que (avec un mode personnel) » (Huguet). 3
Mont de la Lune La main présente cinq monts. « Celui de la Lune est au-dessus du poignet, au dessous de l'auriculaire » (Furetière). 1
Montaigne Dans la troisième partie du roman, la forme montaigne (que l'on trouve dans Nicot) est généralement remplacée en 1621 par montagne (par exemple III, 6, 218 recto). En revanche, dans la première partie, le montagne de 1607 devenait montaigne en 1621 (I, 1, 1 recto), et dans la deuxième partie, le montagne de 1610 devient montaigne en 1621 (II, 9, 577). 3
Monté « On dit qu'un homme est bien monté, quand il a un bon cheval entre les jambes » (Furetière). 2
Montée « Se dit aussi de l'Escalier d'une petite maison, d'un degré desrobé » (Furetière). 2
Montueux « Pays mal uni & raboteux plein de collines & de montagnes » (Furetière). 2
Mordre « Se dit figurément en Morale, pour dire, Attaquer, deschirer la reputation d'autruy » (Furetière). 2
Morfondre Tenant Astree entre vos bras, elle se pourroit bien morfondre (III, 11, 468 recto). « Endurer du froid après avoir eu chaud » (Furetière). 3
Mortel Mortelles pensees (III, 3, 117 recto). « Qui cause une grande douleur, peine, affliction » (Furetière). 3
Mosme Nos mosmes (IV, 4, 890).
« Momon » (Huguet). « MOMMON. subst. masc. Deffi d'un coup de dez, qu'on fait quand on est desguisé en masque. Il est deffendu de parler, quand on porte un mommon. Quand on presente un mommon, on ne donne point de revanche. Nicod dit que ce mot vient de mon, mon, à cause que les masques à qui il est deffendu de parler que par signes, disent entre leurs dents mon mon. Mesnage dit qu'il vient de momus avec plus d'apparence, & qu'on a dit en Latin momaria. Borel dit que le mommon signifie proprement une pelotte que portoient en parade ceux qui faisoient les notables mascarades, comme si c'eust esté un pacquet d'argent. D'autres derivent ce mot de momar, qui en Sicile signifie fou, à cause des habits & des postures extravagantes des masques » (Furetière). richelet écrit Momon (et se moque des étymologies).
4
Mot (de) Je vous veux dire de mot à mot les propos que nous avons eus (III, 3, 109 verso).
« De mot à mot. Mot à mot, exactement » (Huguet).
3
Mot de lettre « Se dit aussi d'un discours qui a quelque estenduë. [...] en ce sens se dit aussi des escrits. Je vous escris ce mot de lettre » (Furetière). 1
Mouche Huguet et Furetière expliquent que la mouche est une sorte de jeu. Oudin ajoute : « Passer la mouche devant les yeux, i. faire quelque action qui puisse mettre en colere ». C'est ce qui se passe dans L'Astrée (I, 8, 254 verso). 1
Moüellant Moüellant un petit baston de son sang (III, 11, 454 recto). On trouve seulement le verbe Moillier (Godefroy, Complément). L'édition de 1621 donne moüillant. 3
Mougnon Le corselet et les tassettes escaillees, et les mougnons (III, 1, 14 verso). Je dois la définition de mougnon à l'obligeance de J.-P. Reverseau, conservateur en chef au Musée de l'Armée. Un mougnon est une cubitière, « Pièce des anciennes armures qui protégeait le coude » (Grand Robert).
• Voir une cubitière dans Wikipédia (20 août 2018)
3
Mourir Si le mourir est beau (IV, 3, 416).
Verbe encore substantivé dans Furetière.
4
Mourusse(nt) Verbe Mourir à l'imparfait du subjonctif. 1
Mousse Son espee mousse (III, 1, 14 verso). « Adj. Se dit des ferrements dont le trenchant & la pointe sont usez, ou mal aiguisez » (Furetière). 3
Mouvant À ce nous mouvant (III, 8, 352 verso). « Mouvant. Relevant, dépendant. La justice est ung don de Dieu mouvant immediatement de sa bonté. L'HOSPITAL, Reformat. de la Just., 2e part. (V, 68) » (Huguet). « Terme de jurisprudence féodale » (Littré). 3
Moy Venez moy servir de tesmoing (III, 3, 108 verso). « Moy, pour me » (Huguet). 3
Moyen - Bien ayse que par son moyen il y eust une personne de sa nation (III, 12, 534 recto). « Ce qui sert pour parvenir à quelque fin » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). 3
Moyen Elle pourroit avoir le moyen de la saluër (IV, 4, 634).
« Occasion, reason » (Cotgrave).
4
Moyenne naturelle Ligne de la main. « Qui est au milieu » (Huguet). 1
Moyenner « Procurer, ménager » (Huguet). 1
Multitude La multitude de nostre ville (IV, 1, 56). « MULTITUDE, est aussi un nom collectif, qui signifie le vulgaire » (Furetière). Mais pour La Curne  : « Multitude. Foule, grand nombre », sans sous-entendu péjoratif. C'est le sens du mot dans cette phrase. 4
Murmurer « Se plaindre tout bas & avec timidité » (Furetière). 2
Musette Sylvandre luy fit signe qu'il attendist un peu, et tirant de son costé sa musette, en accommode les hanches et le pipeau, et apres l'avoir enflee et adjustee à sa voix (III, 5, 177 recto).
« Instrument à vent & à anche portatif, qui sert à faire une musique champestre. La musette a les mêmes parties que la cornemuse, mais son bourdon est fort different [...] Les Bergers joüent de la musette. Il y a aussi des musettes chez le Roy [...] Ce mot vient du Latin musa, dont il est un diminutif à cause qu'il n'est pas assez serieux pour les grands airs » (Furetière).
La scène est représentée dans une gravure.

• Lorsqu'il entre dans le détail, d'Urfé n'est pas un grand connaisseur en instruments de musique, semble-t-il (Goulet, p. 263).

• Voir et écouter une musette dans ce site (3 octobre 2012). Voir « Le galant berger jouant de la musette » de Michel Lasne dans Gallica (21 août 2018).
3
Musique Venir selon sa coustume avec la musique sous la fenestre (III, 7, 300 recto). « Se dit aussi des Musiciens qui chantent ensemble » (Furetière). 3
Myrte « Arbrisseau fort estimée des curieux. Il y a du myrte. domestique, & d'autre sauvage. Quelquefois il croist aussi haut qu'un arbre. Ses branches sont souples & pliantes, son écorce rouge, ses feuilles longuettes & toûjours verdes, ressemblent presque à celles du grenadier. Ses fleurs sont blanches & odorantes, dont les Parfumeurs font une eau fort estimée ; son fruit est presque semblable aux olives, & celuy des domestiques est beaucoup plus gros. [...] se prend figurement & poëtiquement pour le symbole de l'amour » (Furetière). 2
Mystère - « Chose cachée, secrette ou difficile à comprendre. Il se dit premierement des veritez revelées aux Chrestiens par la divine bonté, & dans l'intelligence desquels la raison humaine ne peut penetrer. Le mystere de la Trinité, de l'incarnation, de la Redemption, de l'Eucharistie. La foy consiste en la croyance des mysteres » (Furetière). 1
Mystère - « Action importante » (Huguet). 2
Mystère Les Vestales plus attentives à leurs mysteres (III, 2, 29 recto). « Se dit aussi des sacrements, des ceremonies de l'Eglise » (Furetière). 3