Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


NOTES

Deuxième partie


A II, 8, 539. La confusion entre a et à n'est pas relevée dans les Notes.
A deu II, 2, 80 ; II, 2, 86 ; II, 11, 728, etc. Signifie aurait dû.

II, 8, 499. Avons deu. Signifie aurions dû.
Pour le verbe Devoir le passé composé peut avoir la valeur d'un conditionnel.
À dire II, 12, 788. L'expression à dire n'a pas le sens que lui prête Honoré d'Urfé ici. Le à est explétif. Il faut comprendre : ce sera dire.
Abeille II, 12, 781. La piqûre d'abeille guérie par un baiser est un topos que Daniel Huet η le premier a relevé dans son Traité de l'origine des romans (Gaume, p. 530). La scène se trouve dans les Amours de Clitophon et Leucippé de Tatius (pp. 896-897) et dans le Pasteur fidèle de Guarini (II, 1). Elle figure également dans l'Aminte du Tasse (I, 2, pp. 28-30). Anacréon rapporte une scène où Cupidon lui-même est piqué par une abeille, « serpent ailé » (Cartari, p. 51)

• La version d'Honoré d'Urfé est différente de toutes celles qu'il a pu lire parce que l'épisode n'est pas une ruse, parce que l'amoureux applique sa recette à la requête de son rival, le futur époux, et parce que l'héroïne de l'aventure ne rend pas le baiser qu'elle reçoit.

II, 12, 784. L'abeille a commis la faute habilement, et elle a eu de la chance d'oser le faire.

• « Transposition » d'un poème du Tasse (Gaume, p. 637), ce sonnet présente des modifications significatives. D'Urfé remplace la couleur précise (vermiglia rosa, rose vermeille) par une hyperbole vague, la plus vive en couleur. Dans les trois premières strophes, l'abeille, désignée par un substantif masculin, animal, semble représenter l'amant. Devenue ceste mouche dans le dernier tercet, l'abeille s'avère une rivale.

• La piqûre d'abeille est associée à l'amour dans La Sylvanire, explique l'éditrice, Mme Giavarini (p. 47, note 4). Cette piqûre est aussi rappelée dans L'Astrée, dans un dialogue fort libre entre deux dames (II, 12, 802).
Aborda II, 3, 148. Il faut ici lire l'aborda, comme dans l'édition de 1610.
Absence II, 8, 506. Cette remarque s'applique fort bien à Honoré d'Urfé lui-même.
Accident II, 6, 360. Jeu sur les deux sens de accident : « Hasard, coup de fortune », la première fois, et la seconde, « Symptome, & se dit de tout ce qui arrive de nouveau à un malade » (Furetière).
Accommoder (s') II, 8, 493. La situation conflictuelle décrite dans la première partie (I, 2, 32 verso) est oubliée. Le temps de la conciliation est venu.
Accord - Le verbe est au singulier bien qu'il ait deux sujets.
Voir aussi la première partie η.
Par exemple : II, L'Autheur au Berger Celadon ; II, 1, 54 ; II, 4, 202 ; II, 4, 192 ; II, 6, 379 ; II, 7, 466 ; II, 8, 534 ; II, 8, 540 ; II, 8, 548 ; II, 11, 712 ; II, 12, 858.

- Le participe passé n'est pas accordé, par exemple :
II, 8, 524 ; II, 8, 529 ; II, 12, 861.
Mme Sancier-Chateau note pourtant que l'accord du participe « est effectué très régulièrement » (p. 195).
Accroître II, 8, 497. La métaphore des larmes et de la rivière est une image consacrée de la pastorale. Voir La Diane de Montemayor par exemple (Livre 2, p. 81). (Parallèles).
Action II, 6, 347. Damon ne peut pas le nier : il a fait une erreur en repoussant Lériane après avoir reçu sa lettre.
Adjousta II, 5, 318. Le verbe manque dans l'édition de 1621.
Adoriez II, 8, 516. Dans Les Epistres morales aussi chaque divinité païenne a sa caractéristique : Jupiter, la domination, Vénus, les voluptés, Mercure, la marchandise, Saturne, la contemplation, Cérès, les biens de la terre (III, 3, pp. 379-380).
Adverty II, 6, 373. Damon n'a appris le départ de Madonthe pour le temple que lorsqu'elle était déjà partie.
À faire II, 10, 669. Il faut ici lire à le faire, comme dans l'édition de 1610.
Affaire II, 12, 882. Nous dirions à faire.
Âge d'Astrée II, 11, 677. La moitié d'un siecle, et trente six lunes, ou environ : à peu près 18 ans. La Bergère a commencé à aimer Céladon à 12 ou 13 ans (I, 4, 86 verso).
Âge de Tircis II, 11, 735. Tircis mis au même rang que Phocion et Diamis serait-il assez âgé pour être traité avec tant de déférence ? Il a dix ans de plus que Cléon. Dans la première partie, une variante rajeunit la Bergère (I, 7, 203 recto). Tircis pourrait avoir plus de vingt ans (Variantes).

La formule ternaire (âge, vertu, dessein) doit peut-être se décomposer avant de s'appliquer aux trois hommes : Phocion est responsable du destin d'Astrée (dessein du druide), Diamis est vieux et Tircis vertueux.
Ai su II, 10, 620. Où était Lycidas ? Probablement dans le hameau de Thamire et Célidée, puisqu'il connaît les aventures qui ont suivi le procès (II, 11, 682). Le « vain tombeau » aurait dû se faire en son nom. Lycidas a retrouvé Astrée et ses compagnons dans le temple de la Bonne Déesse (II, 8, 549).
Aident II, 7, 450. Aide-toi le ciel t'aidera. La formule proverbiale vient d'une fable de La Fontaine, Le Chartier embourbé (Fables, VI, 18).
Bien avant, Virgile avait écrit : « Audentis Fortuna juvat ». La fortune favorise les audacieux (L'Énéide, X, 284), ce que d'Urfé traduit par « la Fortune ayde à un homme qui ose » (Epistres, I, 14, p. 126).
Les Amadis restent près de Virgile et renvoient à « un poete ancien » : Fortune « ayde volontiers aux plus hardis » (XIII, ch. 39). Jean Maugin, en 1546, resserre encore les rapports de la Fortune et de l'audace : « Fortune, par sa premiere fille Hardiesse, a tousjours haulcé les voluntaires et abaissé les nonchalants, timides et couardz » (Cité par Weinberg, p. 133).
Aimant II, 3, 147. Céladon a déjà expliqué cette théorie dans la première partie η (I, 10, 321 verso).

• Dans Les Epistres morales, « Dieu a mis des aymants naturels aux choses mesmes insensibles, par lesquels il les attire à soy » (III, 8, p. 454). Les aimants attirent les âmes à Dieu (II, 4, p. 241), car « toute partie recherche de se rejoindre à son tout » (II, 3, p. 98). L'effet de la vertu est comparable à celui de l'aimant (III, 4, p. 393).
Aimée II, 12, 871. En effet les Romains ont érigé des temples à la déesse Fortune. Voir Déesse η.
Ains II, 3, 128. Il faut ici lire ainsi, comme dans l'édition de 1610.
Ainsi II, 4, 213. Hylas pense que Florice va l'interroger.
Ainsi disoit II, 8, 524 ; II, 9, 586. Construction archaïque qui met en relief le discours. On la rencontre encore dans les Amours de Ronsard (« Ainsi disoit le chant de la serine », Éd. Blanchemain, I, p. 225).
Ajoutassent II, 11, 691. C'est la deuxième fois que le romancier fait cette remarque, car Hylas a eu la même réaction devant Cloris (I, 8, 256 recto).
Alfarante II, 6, 424. Ce personnage ne figurait pas dans le récit de Diane (I, 6, 158 recto sq.).
Alliance II, 6, 349. Les dictionnaires ne donnent pas ce sens à alliance. Ma Fille est un « nom d'alliance », un titre affectueux.
Alloit II, 12, 798. S'endormir. Furetière donne pour synonyme à aller « S'échapper, s'écouler ».
Allumant II, 11, 721. Image originale et forte.
Amère II, 7, 476. Ceste mer est amere. Rime consacrée que l'on trouve dans l'Aminte du Tasse, dans le Pasteur fidèle de Guarini et dans La Sylvanire d'Honoré d'Urfé (vers 1921, et note de Mme Giavarini, p. 47, note 3).

• La formulation la plus célèbre est dans un poème de Pierre de Marbeuf (1596 - 1645), un admirateur de L'Astrée (Voir Pleins feux) :
    Je ne m'étonne plus si l'amour est amer,
    Puis qu'on dit que sa mere est fille de la mer,
    Et la mer et l'Amour sont cause du naufrage,
    Et la mer et l'Amour ont l'amer pour partage,
    Et la mer est amere, et l'Amour est amer,
    L'on s'abîme en l'Amour aussi bien qu'en la mer
   (p. 23).
Une variante supprime le troisième vers et conclut la strophe par : « Car la mer et l'amour ne sont point sans orage ».
Amie II, 6, 422. Astrée semble renier l'amitié de Phillis. Voir aussi Compagne η.
Amour / Tombeau Dans les Tables, en 1610 et en 1621, les mêmes vers sont annoncés sous le titre « Tombeau » et sous leur incipit.
Amour et absence II, 1, 11 et 12. La thèse de Silvandre est paradoxale. La Rochefoucauld en résumera une partie dans une de ses maximes : « L'absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume le feu » (276). André le Chapelain relie la thématique de l'absence et celle de l'obstacle : « L'amour augmente quand les amants ne peuvent se voir que rarement et au prix de grandes difficultés » (p. 153).
Amour et amitié Tout au long de L'Astrée, d'Urfé quelquefois considère amitié comme un synonyme d'amour et quelquefois au contraire il oppose les deux sentiments. Voir Amitié η.
Les dictionnaires font de même. On trouve dans Huguet « Amy par amours. Amoureux, amant », et dans Furetière : « Il aime d'amour, pour dire, d'une amitié violente ». Le Dictionnaire de l'Académie (1694) rappelle que « Amitié, Se dit quelque fois pour amour ». Toutefois, l'auteur d'un roman d'analyse qui évoque dès le sous-titre l'honneste amitié, et qui multiplie travestissements et feintes aurait pu être plus scrupuleux ! Honoré d'Urfé semble parfois se plaire à dépeindre les apparences de l'homosexualité.

• Amitié et amour sont le plus souvent des mots interchangeables dans L'Astrée :
II, 3, 135 ; II, 4, 268 ; II, 4, 260 ; II, 5, 321 ; II, 6, 355 ; II, 6, 379 ; II, 6, 392 ; II, 7, 446 ; II, 8, 531 ; II, 9, 562.

• L'équivalence entre Amour et Amitié a son illustration dans la peinture si didactique qui accompagne la Table des Loix d'Amour et qui est intitulée Tableau de la Réciproque Amitié (II, 8, 516). Cet emblème est inspiré d'une gravure de Cartari (p. 619), qui elle-même imite une image de Philostrate (p. 621). C'est l'une des rares peintures de L'Astrée que les graveurs dessinent (Voir cette image).
Dans le roman, on voit deux Amours (II, 5, 279), des chérubins asexués, qui représentent deux Amants (II, 5, 281) ou l'Amant et l'Aymé, Éros et Antéros (Henein, pp. 138-141). L'absence totale de référence au sexe féminin est probablement due aux sources platoniciennes des théories de l'amour que le roman expose. Equicola η lui-même n'introduit pas de femmes dans la représentation des deux amours (Livre 2, f° 116 verso et 117 recto). Il n'en reste pas moins que ces deux Amours astréens figurent deux amis qui sont amants.

• Dans quelques instances cependant, la distinction entre amour et amitié se fait parce qu'elle est jugée indispensable :
- Dans l'histoire de Célidée, Thamire et Calidon, l'intrigue repose sur le conflit entre ces deux sentiments dans le cœur de Thamire (II, 1, 50 ; II, 2, 89 ; II, 11, 710).
Hylas, presque aussi riche en amis qu'en maîtresses, distingue amour et amitié en parlant de ses sentiments pour Périandre et pour Dorinde (II, 4, 195 ; II, 4, 260). C'est cependant lui qui, en se rendant au tombeau des Deux-Amants η avec un autre homme, néglige sciemment la différence entre l'amour et l'amitié.
- Dans l'histoire de Doris et Palémon, l'amitié que Doris porte à son frère est opposée à l'amour qu'elle doit à Palémon (II, 9, 580).
- Dans l'histoire d'Ursace et d'Olimbre, l'amitié des jeunes gens est opposée à l'amour (II, 10, 641).

• Dans la troisième partie η, l'amitié sera même un chemin vers l'amour.

• Dans Les Epistres morales, les liens de l'amitié sont « les plus forts qui soient entre les hommes » (I, 5, p. 37).
Amour et justice II, 8, 554. Palémon fait appel à la justice du dieu Amour.

II, 10, 621. Céladon doute qu'il y ait de la justice en amour.

- Dans la première partie, le dieu Amour ne s'entendait pas toujours avec la justice (I, 7, 218 verso ; I, 9, 283 recto).
Amour et paroles II, 1, 38 ; II, 3, 163. Dans la première partie aussi, il est dit qu'il faut habituer les femmes au langage de l'amour (I, 6, 176 recto).

• « Un long service enfin
    Toute chose surmonte »,
lit-on dans La Sylvanire (vers 7908-7909).

• « Tâche que ta belle s'habitue à toi : rien n'a plus de force que l'habitude », écrit Ovide dans l'Art d'aimer (livre II). Habituer aux discours, précise Honoré d'Urfé, toujours sensible aux mots.

• Les recommandations les plus célèbres (et les plus gaies) se trouvent dans l'Aminte, mais Le Tasse ne tient pas compte des effets de l'habitude (II, 2, p. 45).
Amoureux II, 4, 262. Se croire aimée de tous est le propre des coquettes dans la première partie aussi (I, 4, 106 recto ; I, 5, 153 recto).
Ancre II, 3, 147. Il faut ici lire encre. Richelet encore note que l'on « se sert de l'ancre pour écrire ».
Anneu II, 4, 261. Il faut ici lire an neuf, comme dans l'édition de 1610.
Ans II, 12, 829. Ursace a quitté l'Italie douze ans avant la bataille des Champs Catalauniques, en 439 donc.
Apaiser II, 1, 44. Les dieux semblent ici étrangement cruels. Jules César utilise ce verbe dans les Commentaires pour expliquer les sacrifices humains : « Ils pensent que la vie d'un homme est nécessaire pour racheter celle d'un homme, et que les dieux immortels ne peuvent être apaisés qu'à ce prix » (VI, 6, 16).
Appellez II, 10, 646. Cette information se trouve dans la première phrase des Commentaires de Jules César : La Gaule est habitée par des peuples « qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois » (I, 1).
Apprenti II, 11, 733 ; II, 12, 889.
Dans ses Curiosites françoises, Oudin écrit : « En amour les apprentifs sont aussi sçavants que les Maistres, i. on fait l'amour naturellement ».
Voir Amour.
Après II, 10, 627. Un mois plus tard.
Arc II, 9, 609. Cette réflexion sur les effets de la difficulté rappelle une remarque d'Adamas sur l'amour : « Celles qui veulent estre long temps aymées sont celles qui donnent moins de satisfaction aux desirs des amants » (I, 9, 273 verso). Céladon aussi a relevé que les difficultés augmentaient l'amour (I, 10, 329 recto). Voir Contrariété η.

•      « Et plus en gré sont receü
         Li bien ou l'en a mal eü »
lit-on dans le Roman de la Rose η (vers 2659-2660).
Arc des loyaux amants II, L'Autheur au Berger Celadon. Cet Arc enchanté se trouve dans les jardins du magicien Apolidon dans le deuxième livre des Amadis. Seul un amant fidèle peut passer en dessous. À la demande d'Oriane qui doute de sa fidélité, Amadis passe sous l'Arc. Il sort victorieux de cette épreuve. Apolidon serait, pour l'adversaire des romans, « cest Apolydon dont Sainct Jean fait mention en son Apocalypse, à sçavoir, le Diable » (La Nouë, p. 137).

• Voir Amadis η et Chambre défendue η. Voir Parallèles.
Arcadius II, 11, 747. Eudoxe est la fille de Théodose II, et la petite-fille d'Arcadius.
Armes II, 9, 570. Doris choisira une seule arme, le temps. Les armes de Palémon sont l'inconstance et l'infidélité.
Armoiries II, 12, 885 sq. La description littéraire de ce qu'on appelait des « armes parlantes » remonte à l'Antiquité. D'Urfé peut se souvenir en particulier des Phéniciennes (v. 112-201). Euripide y présente Antigone interrogeant son gouverneur et lui demandant qui sont les guerriers qu'elle voit défiler. Chez Euripide et chez d'Urfé, le personnage le plus jeune analyse minutieusement les armes et le personnage le plus âgé les attribue en nommant les guerriers (Henein, pp. 129-130).

• J'ai communiqué la description des armes à Arnaud Bunel, spécialiste d'héraldique (Voir son site). Le 30 septembre 2010, j'ai reçu une information capitale que je dois à son obligeance et à sa science. Honoré d'Urfé décrit ce qu'il a vu ... dans un livre ! Les armoiries de L'Astrée se trouvent dans le Blason des armoiries, œuvre de Jérôme de Bara parue en 1581. On trouvera dans les Notes en images la page que d'Urfé a copiée.
Je suis désolée de signaler que ceux qui, en 2016, ont copié l'information donnée ici dans leur édition du roman, n'ont même pas jugé bon de nommer Arnaud Bunel.

Bara ne figure par parmi les livres d'héraldique qu'Honoré d'Urfé possédait, d'après les listes fournies par Maxime Gaume (pp. 137-138)
Arresterent (s') II, 8, 526. Les cheveux ne peuvent pas bouger avec la tête, mais il faut sans doute lire l'arresterent en 1610 et en 1621.
Art II, 4, 214. Art d'aimer et Remède sont les titres de deux œuvres d'Ovide.
Artifice II, 10, 654. Voir la tromperie de Climanthe, I, 5, 124 verso.
Aspiration II, 8, 510. La prononciation de la syllabe centrale de Thaharamis.
Assister II, 6, 412. Étrange mensonge. Damon racontera son histoire dans la troisième partie (III, 6, 233 recto sq.).
Atraper II, 11, 745. Il faut ici lire attaquer, comme dans l'édition de 1610.
Au II, 11, 749. Être soumis au jugement des hommes.
Au tombeau II, 2, 95. On s'attendait à lire rappeler du tombeau.
Aucun II, 10, 645. Mot ajouté inutilement en 1621.
Auparavant II, 7, 469. Faut-il voir ici une des rares allusions au passé de Paris ? Un peu plus haut, quand le jeune homme a commencé à se confier, la nymphe a remarqué : « Vous m'en dites plus que je ne vous en demande » (II, 7, 468).
Auprès II, 8, 528. Astrée ne mentionne pas le baiser qu'elle a reçu.

• Grâce aux études de la Belle au bois dormant de Perrault, le roman médiéval, Perceforest, est reconnu comme la source principale du topos du baiser qui ressuscite.

• Par un de ces renversements chers à d'Urfé, le mort n'est plus celui qui dort et reçoit le baiser, mais celui qui embrasse. Au lieu d'amorcer une résurrection, le baiser mène à des funérailles : Astrée jure qu'elle a eu une vision et que l'âme de Céladon demande une sépulture.

• L'aventure du baiser qui ressuscite une morte se déroule dans le deuxième acte de La Sylvanire et se conforme à la tradition.
Aureilles L'Hercule gaulois attache ceux qui l'écoutent par les oreilles. Ce dieu, dans les Emblèmes d'Alciat, incarne l'éloquence (Voir ce site, 30 septembre 2010).

II, 2, 83. C'est une bergère qui la première invoque l'Hercule gaulois en rappelant ses pouvoirs. Elle doit alors raconter ses mésaventures.

II, 5, 323. L'Hercule gaulois retenait les hommes par leurs oreilles, exploit représenté par des chaînes attachées aux oreilles.

• La légende de l'Hercule gaulois remonte à Lucien. Cet Hercule est laid. Il influence les hommes uniquement grâce à ses discours. Le XVIe siècle multiplie les références à l'éloquence de l'Hercule Gaulois. Par exemple, Guy Le Fèvre de la Boderie écrit :
     Les Druides Gaulois enchaînez à sa langue
     Votre Hercule Augment, par mots emmiellez
     Les ayant par l'oreille à sa langue enfilez (p. 112).
Dans La Triomphante entrée, d'Urfé faisait l'éloge de l'Hercule qui « tient le vulgaire [...] par un doux parler » (p. 54) (Henein, p. 40).

• Le mariage d'Hercule avec la fille du roi des Celtes, raconté par Diodore de Sicile, est repris dans la première partie de L'Astrée (I, 2, 30 verso) (Voir Galathée et Gaulois).

• Nous apprendrons dans la troisième partie qu'Adamas expose dans une galerie un « portrait du grand Hercule gaulois » (III, 3, 58 verso) ; personne ne le commente.

• Honoré d'Urfé a choisi de se faire représenter en Hercule, mais il a préféré rappeler le combat contre le lion de Némée plutôt que l'éloquence de l'Hercule gaulois (Illustrations). Cela signifie qu'il ne se vante pas du succès extraordinaire de son roman ; il suggère comment et pourquoi il a écrit ce roman.
Aurez II, 3, 174. Il faut ici lire avez, comme dans l'édition de 1610.
Aussi II, 9, 567. Il faut ici lire aussi si, comme dans l'édition de 1610.
Autant II, 4, 268. J'aimais Périandre, et peut-estre autant que pas une de ces Dames.

Huguet note que « Pas sans ne a souvent le sens négatif ». Il faut donc comprendre qu'Hylas aime son ami autant que n'importe laquelle des dames.
Autorité II, 11, 678. Remarque essentielle. Le travestissement de Céladon est efficace parce qu'il est soutenu par une « Puissance légitime, à laquelle on doit être soumis », l'autorité d'Adamas (Furetière, Article Autorité).
Autre - II, 6, 427. Vous conseilleriez aussi sagement une autre.

- II, 8, 538. Il faut ici lire autre Coste, comme dans l'édition de 1610.

- II, 9, 603. Le pronom renvoie à amie, car il faut ici lire une autre, comme dans l'édition de 1610.

- II, 12, 874. Ni le nom d'autres personnes.
Autre lettre II, 8, 525. Il s'agit de la lettre déposée près de Silvandre endormi (II, 3, 126).
Autre sorte II, 12, 837. Il faut peut être comprendre de toute manière.
Autrefois II, 8, 498. L'histoire d'Adamas se trouve ainsi annoncée pour la troisième fois. Léonide (I, 9, 266 verso) et Silvie (I, 10, 308 recto) ont déjà dit que le druide avait connu l'amour dans sa jeunesse. Une suite légitime de L'Astrée devrait donc comprendre une histoire d'Adamas.
Autrefois II, 8, 525. En effet, Hylas, Tersandre et Tircis sont arrivés après la noyade (I, 1, 14 verso sq.), et c'est aussi après la noyade que Paris a commencé à fréquenter les hameaux (I, 8, 232 verso). Céladon a rencontré Tircis après avoir quitté Isoure (I, 12, 400 verso). Il est évidemment étrange que Tircis n'ait pas rapporté cette rencontre à ses hôtes.
Autrefois II, 10, 623. Adamas a déjà parlé de sa fille (II, 8, 503).
Autrefois II, 7, 462. Inadvertance du romancier ? Dans la première partie, le récit de la tromperie de Climanthe (I, 5, 124 verso) est répété par Léonide à Adamas (I, 9, 302 verso), puis à Galathée (I, 10, 317 verso). Céladon ne l'entend pas. Dans la deuxième partie, lorsque Léonide raconte au Berger ce qui s'est passé à Marcilly, elle nomme Climanthe (II, 7, 453), mais sans expliquer ruses et faux oracles.
Autres II, 12, 786. Le pronom remplace petits services.
Autres II, 9, 564. Il faut ici lire avares, comme dans l'édition de 1610.
Aventures II, 11, 723. Renvoi à I, 8, 241 verso.
Avoient II, 12, 858. Il faut ici lire avoit, comme dans l'édition de 1610.
Avoir II, 1, 60. Il faut ici lire avoit fait, comme dans l'édition de 1610.
Avoir bien II, 9, 566. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Elle signifie sans doute avoir « tout ce qui accommode nos affaires, ou qui conserve ou rétablit nôtre santé » (Furetière, Article Bien).
Avoit dit II, 10, 671. Il faut ici lire en avoit dit, comme dans l'édition de 1610.
Avoit fait affection II, 1, 42. Il faut ici lire avois fait élection, comme dans l'édition de 1610.
Avoit reçues II, 6, 384. Il faut ici lire avoit reçues, comme dans l'édition de 1610.
Ait II, 9, 578. Il faut ici lire ayant, comme dans l'édition de 1610.
Bague II, 12, 822. L'article manque dans l'édition de 1621. Valentinien (et non Isidore) doit rendre cette bague pour que Maxime ne soupçonne pas la ruse de l'Empereur.
Baiser II, 9, 568. Cette scène a un écho dans La Sylvanire quand un satyre s'en prend à une bergère :
     « Permets, belle bergère,
       Qu'en te baisant je touche
       Ton beau sein et ta bouche » (vers 3762-3764).
Plus prudente que Doris, la jeune fille réplique :
     « Le délicat baiser ;
       Cela ne se peut pas » (vers 3765-3766).
Barbare II, 10, 637. Genséric pille l'Italie et Rome en juin 455. Il revient ensuite à Carthage avec la veuve de l'Empereur et ses deux filles.
Silvandre complète le récit de Céladon (II, 12, 863).

II, 12, 842. Ce Barbare, qui, selon les astrologues, doit défier les Vénitiens, sera battu à Naupacte. Il s'agit du Grand Turc, Selim II, tué lors de cette bataille, en 1574 (Voir ce site, 30 septembre 2010).
Bataille II, 12, 829. Il s'agit de la célèbre bataille des Champs Catalauniques en 451.
Beau ténébreux II, L'Autheur au Berger Celadon. C'est le nom qu'un ermite donne à Amadis quand celui-ci vit retiré dans les bois après avoir été banni par Oriane (Amadis η, II, ch. 39).
Belle II, 1, 4 et II, 4, 202. Même remarque dans la première partie η.
Belle fille II, 11, 682. Il s'agit maintenant de Célidée.
Belles II, 10, 650. Sensible ironie du romancier devant ces deux femmes qui se gratifient !
Belliqueux II, 11, 750. César écrit pourtant : « Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples » (I, 1).

Fauchet attribue aux peuples qui ont habité la Gaule défauts et qualités typiques. Les Francs « estoient remarquez pour gens legers [...] ains [...] estoient courtois, et accostables aux estrangers : comme les Gots trompeurs, mais chastes : les Alains impudiques, toutefois non trompeurs : les Saxons farouches, mais dignes d'estre loüez pour leur chasteté : aucuns appellent les Bourguignons gourmens » (f° 101 verso et 102 recto).
Honoré d'Urfé ne répète pas tous ces clichés, mais il attribue aux Foréziens le sens de l'hospitalité des Francs (I, 5, 124 recto ; II, 4, 184).
Berger II, 8, 542 ; II, 8, 545. Un autre Berger. Il s'agit de Palémon. La description de son comportement désordonné et de son inquiétude indiquent sa jalousie.
Berger II, 8, 542. Un jeune Berger. Il s'agit d'Adraste.
Berger II, 7, 466. Ce Berger cité par Céladon est probablement Montemayor. Dans sa Diane, la sage Félicie dit à Félismène : « Vous avez enduré de nombreuses souffrances, sans lesquelles rien ne se peut obtenir » (La Diane, IV, p. 164). Voir Parallèles.
Bergère II, 10, 619. Céladon à son tour décrit la scène présentée par d'Urfé (II, 8, 526). Le souvenir amoureux s'exprime avec des mythologismes et des comparaisons : la Bergère est d'abord plus belle qu'une Nymphe, et ensuite appelée Nymphe.
Bergère II, 8, 542. Quelques lignes plus haut, cette jeune fille a déjà été présentée comme une Bergere qui se peignoit !
La Bergère encore anonyme est Doris
Bergeres II, 6, 325, II, 6, 422, II, 8, 538. Il faut ici lire, Bergers comme dans l'édition de 1610.
Bergères II, 3, 165. Il s'agit de Florice, Palinice et Circène. C'est la première fois que des étrangères arrivent dans les hameaux sans être escortées par un homme.
Bergers II, 3, 151. Il faut ici lire Bergeres.

II, 4, 184. L'édition de 1610 donne ici Bergeres.
Bienheureux II, 12, 807. Oxymoron qui résume le sujet du poème : la tristesse du départ se mêle à la tendresse des adieux. Le fait qu'Eudoxe tutoie Ursace rend la séparation moins pénible puisqu'elle autorise cette familiarité.
Biens II, 7, 473. S'inspirant de Platon et d'Aristote, Honoré d'Urfé distingue les biens avant de définir le souverain bien (Epistres morales, III, 3, pp. 381-383). Il conclut que « la parfaite félicité de l'homme, c'est de vivre en animal raisonnable » (III, 10, p. 490).
Blancs II, 12, 792. Il faut ici lire bancs, comme dans l'édition de 1610.
Boîte II, 5, 296 ; II, 7, 435 ; II, 8, 519.
Cette boîte renferme un portrait d'Astrée (I, 3, 47 verso).
Bossus II, 10, 635. Seconde périphrase pour désigner les vagues.
Bras Se croiser les bras et plier les bras sont signes de mécontentement.
II, 1, 61 ; II, 3, 124 ; II, 3, 127 ; II, 4, 238 ; II, 6, 381 ; II, 7, 437 ; II, 7, 474 ; II, 8, 523

• Dans Le Sireine aussi se croiser les bras est signe de tristesse (p. 54).
Bruit II, 7, 443. Même si elle avait fait plus de bruit, le Berger ne s'en serait pas aperçu.
Brûler II, 5, 319. On s'étonne que Silvandre continue à croire que la lettre était destinée à Diane alors qu'il se trouve encore si près d'un lieu consacré à Astrée.
Cacher II, L'Autheur au Berger Celadon. Honoré d'Urfé a fait la même remarque dans la préface de la première partie.
Cahos II, 7, 466. Ce sens figuré n'est pas signalé dans les dictionnaires antérieurs au Littré (Article Cahot).
Calidée II, 2, 106. Il faut ici lire Célidée, comme dans l'édition de 1610.
Calomnie II, 9, 579. Un peu plus haut (II, 9, 578), Palémon parlait de médisance. Furetière explique que la calomnie est une « fausse accusation » et la médisance un « discours contre l'honneur de quelqu'un, qui descouvre ses deffauts ».

• La calomnie est aussi pointue que l'épée dans Les Epistres morales (I, 20, p. 177).
Campagne II, 6, 367. Prendre une grande campagne. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Elle signifie probablement s'éloigner. À l'article Champagne, on lit dans le DMF : « [D'un animal sauvage] Entreprendre/prendre la champagne [...]. "S'enfuir dans les champs, loin du bois et de la demeure" ».
Cause II, 8, 540. Ce qui manque à Diane, c'est la volonté d'aimer Paris.
Une ligne manque ici en 1621, après Paris, il faut lire : en ce qui est de la volonté : mais ce qui est cause.
Causé II, 4, 240. Il faut ici lire cause, comme dans l'édition de 1610.
Ce chastiant II, 9, 571. Il faut ici lire se chastiant, comme dans l'édition de 1610.
Cédé II, 2, 101. Notons la rime fatale !
Cela II, 7, 447. Il faut ici lire cela est, comme dans l'édition de 1610.
Celle II, 2, 87. Le pronom remplace honte.
Celle II, 10, 629. Le pronom remplace mémoire. Pour éviter la répétition de celle, l'édition de 1621 remplace le premier par ce.
Celle II, 9, 597. Il s'agit de Bybliene (II, 9, 592).
Celle II, 8, 524. La rencontre de Silvandre (II, 3, 126).
Celle que II, 6, 430. Il faut ici lire celles, comme dans l'édition de 1610.
Celles II, 9, 592. Le pronom remplace obligations.
Celles II, 8, 500. Le pronom remplace pertes.
Celles II, 6, 414. Le pronom remplace les nouvelles du Chevalier étranger.
Celui II, 12, 770. Il s'agit d'Olimbre porté par Ursace.
Celui qui coupa II, 4, 189. Hylas s'attribue cette prouesse d'Alexandre le Grand ; il répète la chose dans La Sylvanire (vers 4024).
Celui qui les passe II, 5, 298. D'Urfé désigne Charon par une périphrase, peut-être pour ne pas ajouter un nom païen (le dieu des Enfers n'est pas ici Pluton mais le gaulois Dis).
Celui qui vola II, 3, 133. Il s'agit de Prométhée. Dans la première partie, c'est Silvandre lui-même qui se compare à Prométhée (I, 8, 222 verso).
Celui-là II, 10, 665. Il s'agit du Neustrien Lydias.

• Le discours embrouillé de Fleurial renferme quelques erreurs que le lecteur peut s'amuser à relever ! Les aventures qu'il rapporte ont été racontées par Amasis (I, 12, 382 recto sq.).
Cérémonie II, 8, 538, 550, 553. La répétition de ce substantif révèle le statut de Céladon et les égards rendus au Berger.
Furetière définit cérémonie comme un « Assemblage de plusieurs actions, pompes, & manieres d'agir, qui servent à rendre une chose plus magnifique & plus solemnelle ».
Cerisier II, 3, 160 ; II, 4, 193.
Originaire d'Asie Mineure, le cerisier, arbre doté de belles fleurs blanches qui donne des fruits au printemps, peut pousser à l'état sauvage en France.
Cotgrave, au mot Cerise, donne trois proverbes aujourd'hui oubliés :
« Faire d'une cerise trois morceaux, (to eat nicely) ;
C'est folie de manger cerises avec son seigneur ;
Le pigeon saoul trouve les cerises ameres ».

• Rares sont les aliments dotés d'un nom dans L'Astrée, d'Urfé préférant l'imprécision des viandes et confitures. Les cerises printanières de la deuxième partie font suite au cresson hivernal que mangeait Céladon lors de son exil (I, 12, 406 recto). La troisième partie n'offrira que de vagues confitures (III, 3, 92 recto). Les repas de la quatrième partie n'ont pas de menus et les viandes sont métaphoriques (IV, 4, 658).
C'est de II, 5, 287. C'est un crime de lui prêter l'oreille.
C'est II, 6, 385. Il faut ici lire cest, comme dans l'édition de 1610.

II, 8, 517. Il faut ici lire c'est à, comme dans l'édition de 1610.
C'est usurpé II, 8, 509. Il faut ici lire s'est usurpé, comme dans l'édition de 1610.
Ces mots II, 10, 636. Il faut ici lire ces monts. L'édition de 1610 donne ses monts.
Cest II, 9, 608. Il faut ici lire c'est, comme dans l'édition de 1610.
Ceste II, 4, 218. Il faut ici lire s'estre, comme dans l'édition de 1610.
Ceste grace II, 8, 542. Il faut ici lire quelque grace, comme dans l'édition de 1610.
Ceux II, 8, 509. Le pronom remplace les Romains.
Ceux II, 6, 360. Le pronom remplace les accidents.
Ceux que II, 6, 346. Il faut ici lire ceux de qui, comme dans l'édition de 1610.
Chambre défendue II, L'Autheur au Berger Celadon. Comme l'Arc des loyaux amants η, cette Chambre se trouve dans le Palais enchanté d'Apolidon (Amadis, IV, ch. 2). L'entrée est réservée aux femmes jugées plus belles que la statue de l'épouse d'Apolidon. Oriane hésite d'abord à tenter l'épreuve. Son père, à la demande d'Amadis, la persuade (IV, ch. 30). Les noces d'Oriane et d'Amadis sont célébrées. Les jeunes gens passent ensuite la nuit dans cette Chambre défendue. Voir Amadis η et Parallèles.

• La Chambre défendue de L'Astrée semble être une pièce interdite à l'amant. Ce n'est pas le cas dans les Amadis. Ce n'est pas le cas non plus dans L'Astrée, puisque, dans la troisième partie, Céladon devenu Alexis vivra dans la chambre d'Astrée (III, 10, 426 verso).
Charbon II, 6, 402.
« On appelloit autrefois jugements de Dieu [...] les preuves extraordinaires qui se faisoient en Justice des crimes secrets, qu'on faisoit par les jugements, par les armes & par le combat singulier, ou par l'attouchement du fer chaud, ou l'immersion du bras dans de l'eau chaude, ou de tout le corps dans de l'eau froide, dans la croyance que Dieu feroit un miracle plustost que de laisser perir l'innocence & la verité. Mais quoy que cette coustume ait esté long-temps soufferte dans l'Eglise, elle a esté abrogée vers le temps de St. Louïs, parce qu'il ne faut pas tenter Dieu. [...] Ces preuves se faisoient dans l'Eglise, hors les jours de Feste & de jeusne, en presence des Evêques, des Prestres & des Juges seculiers, ensuitte d'un jeusne de trois jours, d'une confession & d'une communion, avec plusieurs adjurations & ceremonies [...] Du Cange dit qu'en vieux François ces Jugements s'appelloient Juis de Dieu, & ils les estendoient jusqu'aux jeux de dez & des hasard, d'où ils croyent que le mot de jeu est derivé » (Furetière).
Chasse II, 7, 471 ; II, 8, 520. Ce mensonge indique que le druide et sa famille ne fréquentent pas souvent les hameaux.

• Dans la première partie d'ailleurs, Adamas ne connaît pas Corilas et Stelle quand il les entend se disputer : ayant cognoissance par leurs noms de la famille dont ils estoient, il leur adresse la parole (I, 5, 144 recto).
Chose II, 5, 283. Chose est le « Nom general qu'on donne à tout ce qui est en la nature » (Furetière).
Chronologie du roman Trois mois séparent le début de la deuxième partie du début de la première partie η : Astrée pleure encore « quoy que trois mois fussent desja presque écoulez depuis le jour de [la] perte » de Céladon (II, 1, 1). Honoré d'Urfé multiplie ensuite les rappels et indications chronologiques.
« Le temps de la nature », marqué par le changement des saisons ou les phases de la lune, a peu d'importance ici, bien que des personnages se plaignent de « la grande chaleur » (II, 4, 191 ; II, 5, 271).
« Le temps de la culture » repose sur les dates de l'histoire de Rome et des Gaules. Comme dans la première partie η, la chute de l'Empire romain sert de repère.
« Le temps de l'aventure » requiert un véritable exercice mental à cause de la profusion des renseignements. Sans aucun doute, le romancier suit un plan précis et se dirige vers un but.
Les informations renvoient à des moments forts dans la vie de Céladon et dans celle de Silvandre. Les événements se situent par rapport au passé dans le cas du premier (noyade du Berger, fuite d'Isoure) ; ils se situent surtout par rapport au futur dans le cas du second (début de la gageure et fin assignée).

        Temps romanesque et temps historique
La première partie nommait la bataille des Champs Catalauniques (I, 3, 64 recto), en 451. Thierry, roi des Wisigoths, est tué, on nous le dira plus tard (II, 6, 328). La deuxième partie présente deux événements historiques, la mort de chefs d'État. Le premier appartient à un passé proche, mort η de Mérovée (II, 7, 484) en 458 (Fauchet, p. 100) ; le second à un passé un peu plus lointain, assassinat de Valentinien en 455 (II, 12, 847). Voir Chronologie historique.

• L'histoire de l'Empire romain et des invasions barbares s'articule évidemment autour de dates connues qui permettent de fixer les aventures. Le romanesque s'appuie sur l'historique : Céladon a fait le voyage d'Italie peu après la mort de Maxime, tué par Ursace en juin 455 (II, 10, 639). À ce moment, Silvandre étudie à Marseille et y rencontre les deux Romains que Céladon a secourus (II, 12, 766, voir plus bas). Cependant, Adamas affirme qu'une demie lune η de siècles (II, 8, 509) de domination romaine se termine en Gaule, c'est-à dire 450 ans sont passés. En fait, les Francs prendront la place des Romains sous Clovis, en 486 à la bataille de Soissons : victoire sur Syagrius, « le dernier des Romains » (titre donné à Ætius aussi, mais pour des raisons différentes).

• Principales indications chronologiques :
II, 1, 1. La lune estoit desja pour la deuxiéme fois sur le milieu de son cours.
• Par conséquent, il y a deux mois que Céladon a quitté Isoure.
II, 1, 1. Trois mois [sont] desja presque écoulez depuis le jour de sa perte.
• Par conséquent, il y a trois mois que Céladon s'est noyé et que le roman a commencé.
II, 5, 300. Au moment de la rencontre de Tircis, il y a quatre ou cinq lunes que Céladon s'est noyé.
II, 10, 624. Il y a plus de deux lunes que Céladon s'est exilé après avoir quitté Isoure.
II, 11, 682. Douze ou quinze nuits depuis l'acte de Célidée.
Or la Bergère s'est mutilée dix ou douze nuits après le jugement qui se déroule dans le livre 2 (II, 2, 107).
• Par conséquent, il y a un peu plus d'un mois que la deuxième partie a commencé.
II, 11, 731. Huict ou dix jours que les trois lunes sont ecoulees. La date de la fin de la gageure η est passée depuis une semaine.
• Par conséquent, trois mois et une semaine séparent la deuxième partie du milieu de la première partie (I, 7, 198 verso).
II, 12, 766. En été, après Céladon, Silvandre fait la connaissance d'Ursace et d'Olimbre. Genséric vient d'enlever Eudoxe, en 455 (Voir Chronologie η de la première partie).

MAIS, la mort de Mérovée, qui a eu lieu en 458 η, est annoncée au milieu de la deuxième partie (II, 7, 484) ...
La troisième partie, en développant l'histoire des Francs, pendant de l'histoire de l'Empire romain, va apporter de nouveaux points de repère (Voir Chronologie η de la troisième partie).

• Pléthore d'indications notables :
II, 3, 134. La gageure va se terminer dans douze ou quinze jours.
II, 3, 137. La gageure va se terminer dans peu de jours.
II, 3, 163. La gageure va se terminer dans peu de jours.
II, 5, 297. Il y a plus de trois ans, Céladon a fait des vers sur le portrait de sa bergère.
II, 7, 431. Il y a quinze ou seize jours que Céladon a quitté Isoure et vit dans une caverne.
II, 7, 433. Léonide, renvoyée par Galathée pour avoir aidé Céladon à fuir, va chez son oncle, et deux jours après se rend dans les hameaux.
II, 7, 451. Il y a quinze ou seize nuits que Céladon a quitté Isoure.
II, 7, 463. Il y a trois ou quatre lunes que Céladon s'est noyé.
II, 7, 464. Dans trois mois, la gageure finira.
II, 7, 483. Répétition : il y a trois ou quatre lunes que Céladon s'est noyé.
II, 8, 524. Céladon rencontre Silvandre. Un jour et une nuit plus tard, la troupe de Bergers trouve le temple.
II, 9, 611. Hier au soir. Renvoi à la discussion précédente.
II, 9, 615. Le jour est passé, c'est-à-dire la matinée, avant le dîner.
II, 10, 618. Deux jours ont passé depuis la première visite d'Adamas à Céladon.
II, 10, 618. Le jour précédent, Céladon a vu Astrée. Les Bergers dormaient alors à la belle étoile.
II, 10, 623. Il y a huit ans qu'Alexis est chez les Carnutes.
- II, 10, 624. L'assemblée de druides commencera dans une lune et demi et durera plus de deux lunes.
II, 10, 637. Céladon a passé trois ans en Italie (I, 4, 94 recto). 
II, 10, 667. Lindamor sera chez Adamas « dans le dixiesme de la lune suivante ». Il enverra un chevalier à sa place (III, 12, 506 recto).
II, 10, 668. Dans une lune environ, l'assemblée des druides commencera.
II, 11, 673. Il y a douze ou quinze jours qu'Alexis est chez Adamas.
II, 11, 674. Il y a trois ou quatre mois que Tircis et Hylas sont dans le hameau ; ils sont arrivés le jour de la noyade de Céladon (I, 1, 14 verso).
II, 11, 676. Le gui sacré a été découvert en juin, une lune avant le sixième de celle de juillet.
II, 11, 677. Astrée va plus mal depuis dix ou douze nuits.
II, 11, 681. Répétition : Environ quatre lunes, depuis la noyade de Céladon.
II, 11, 712. Dix ou douze nuits depuis l'acte de Célidée.

Au milieu de la deuxième partie, Léonide découvre Céladon (II, 7, 434). Le berger a quitté Isoure « depuis quinze ou seize nuicts » (II, 7, 451). Quelques jours après, la nymphe appelle à la rescousse Adamas qui lui aussi rend visite à Céladon et l'engage à bâtir un temple. Faire agrandir le portrait d'Astrée requiert « cinq ou six jours » (II, 8, 520). Adamas propose au berger de devenir Alexis et de se dire malade parce que la vie qu'il mène « depuis plus de deux Lunes » (II, 10, 624) l'a transformé. Céladon est depuis quinze jours chez Adamas lorsque les bergers rendent visite au druide (II, 11, 673). Les bergères, elles, ont « fait resolution d'aller le troisiesme jour visiter Adamas et la belle Alexis » (II, 12, 892). Elles s'y rendent au début de la troisième partie (III, 1, 2 verso).

La deuxième partie commence un mois après la fin de la première.
Elle dure environ trois mois et se rattache à l'histoire des Francs.

La gageure de Silvandre donne des dates supplémentaires :
- Elle a commencé le jour de la première visite de Léonide dans les hameaux (I, 7, 198 verso), c'est-à-dire quinze jours après la noyade de Céladon (I, 5, 140 recto).
- Elle continue pendant un peu plus de trois mois : « Il y a plus de huict ou dix jours que les trois lunes sont ecoulees » (II, 11, 731).

Cinq cent mille II, 12, 824. C'est le chiffre que donne Jordanès (ch. XXXV).
Ciseaux II, 4, 265. Exemple d'anachronisme, car l'usage des ciseaux se répand en Europe seulement au XVIe siècle. La soie en revanche est connue depuis bien plus longtemps, et se fabrique à Lyon au XVIe siècle.
Cité II, 10, 630. Il s'agit de Rome. D'Urfé se souvient peut-être des vers du chantre de Rome, Du Bellay :
     « Qui voudra voir tout ce qu'ont peu nature,
      L'art, et le ciel (Rome) te vienne voir ».
      (Les Antiquités de Rome, V).

II, 11, 739. Il s'agit de Rome.

• L'histoire mouvementée de Rome illustre les vicissitudes de la fortune dans Les Epistres morales  (II, 2, p. 217).
Citeu II, 10, 637. Il faut ici lire Cités, comme dans l'édition de 1610.
Clarté II, 8, 528. Les images qu'utilise Astrée rappellent les images de Pétrarque η décrivant Laure (Henein, pp. 101-102).
Cleomene II, 1, 36. En 1610 et en 1621, il faut ici lire Cléontine.
Clodion II, 11, 759. Les Francs de Clodion, moins prestigieux que les Francs de Mérovée aux yeux du romancier, se trouvent sur le Rhin. Voilà encore une autre raison pour que, du temps de la jeunesse d'Alcippe, les habitants du Forez ne prétendent pas suivre les coutumes des hommes de Clodion (Voir Variantes).
Clotine ou Clontine II, 1, 59 ; II, 2, 69. Il faut ici lire Cléontine, comme dans l'édition de 1610.
Clou II, 9, 569 et II, 9, 582. « Un clou d'un aultre clou séchape », lit-on dans le manuscrit de La Savoisiade (Mélanges, f° 101 verso).
Ce proverbe n'est pas considéré comme vulgaire dans Oudin. Il viendrait de « la quatrième Tusculane de Cicéron [...] ils pensent qu'un nouvel amour doit remplacer un ancien amour, comme un clou chasse l'autre » (Quitard, Article Clou). On lit dans Pétrarque : « Cicéron a dit que "selon certains on doit chasser le vieil amour par un amour nouveau, comme un clou chasse l'autre" » (p. 146). Equicola η explique : « Ciceron te monstre qu'il fault apliquer l'esprit aux grandez affaires, et comme le clou se pousse avec le clou, qu'il est besoin de trouver un nouveau successeur » (Livre 4, f° 228 verso).
• Voir la troisième η et la quatrième η parties.
Cœur II, 6, 338. Cette réplique de Damon ressemble à une déclaration de Rodrigue dans Le Cid de Corneille :
    « Ne diffère donc plus ce que l'honneur t'ordonne :
    Il demande ma tête, et je te l'abandonne » (III, 4).

• Dans la première partie, Lindamor avait eu une réaction similaire (I, 9, 300 verso), Lycidas aussi (I, 4, 108 recto).

• Dans les Amadis, Don Rogel, viole une dame, puis lui offre son épée pour qu'elle le punisse (XIII, ch. 53). Ce descendant d'Amadis de Gaule, fiancé avec une Léonide, est tellement volage qu'il se surnomme lui-même « le Chevalier des pucelles » (XIII, ch. 12). Voir Parallèles.
Cogneu II, 3, 137. D'Urfé prône une morale de l'ostentation dans Les Epistres morales : « Le desastre n'est point, s'il n'est cogneu » (I, 1, p. 3). « Ne vueille pas seulement estre vertueux, ains aussi tasche de faire paroistre que tu le sois » (I, 22, p. 187).
Cognoissance II, 1, 16. « Ce que l'œil est au corps, cela mesme est l'entendement à l'ame » (Epistres morales, III, 2, p. 397). Aristote écrit : « La vue joue pour le corps le même rôle que l'intelligence pour l'âme » (Éthique de Nicomaque, VI, 12).

II, 3, 123. En effet, Céladon ne connaissait pas Tircis, le seul Berger qu'il ait rencontré depuis sa noyade (I, 12, 400 recto).
Colère II, 11, 724. La colère de Lycidas contre Astrée suit de près la noyade de Céladon (I, 1, 8 recto). Silvandre assiste ensuite aux explications des jeunes gens (I, 5, 122 verso). Comme Silvandre surprend plus tard une conversation de Lycidas et Phillis (I, 8, 242 recto ; I, 8, 264 recto), il est fort bien informé.
Colombe II, 8, 538, II, 8, 551.
La colombe dans l'iconographie chrétienne représente le Saint Esprit, Furetière le rappelle : « Le St. Esprit apparut en forme de colombe sur la teste du Sauveur, quand il fut baptisé par St. Jean ». Le martyrologe transforme l'âme de certains martyrs en colombe.

• D'autres significations symboliques de la colombe s'appliquent mieux à Céladon : oiseau sacré de Vénus, la colombe représente « la sublimation des instincts et la prédominance de l'esprit » (Chevalier).
Commandé II, 1, 1 ; II, 7, 485  ; II, 8, 523.
Va t'en déloyal, et garde toy bien de te faire jamais voir à moy que je ne te le commande
(I, 1, 4 recto).
Commandemens II, 9, 609. Le premier commandement dans le Deutéronome (11, 1) est en effet :
« Tu aimeras Yahvé ton Dieu et tu garderas toujours ses observances, ses lois, coutumes et commandements ».
Commandements II, 9, 562. Il faut ici lire commencements dans l'édition de 1610 comme dans celle de 1621.
Commencement II, 9, 558. Dès que. Cette acception n'est pas dans les dictionnaires.
Commencer (se) II, 8, 497. Cette forme pronominale n'est pas dans les dictionnaires. Le se ajoute un pied au vers et renforce l'allitération.

• Notons l'absence de référence à la double source dont Céladon parle un peu plus bas (II, 8, 498).
Commune II, 11, 748. La mort de Constance affecte non seulement Placidie mais encore l'Empire.
Compagne II, 6, 420. Il s'agit de Phillis. La remarque est étrange puisque les deux Bergères, des cousines germaines, sont des amies intimes. En fait, Phillis connaît fort bien les sentiments de sa compagne. Voir l'histoire d'Astrée et de Phillis, I, 4, 86 verso sq.
Compagnes II, 6, 430. Il faut ici lire compagnons, comme dans l'édition de 1610.
Compagnie II, 12, 866. Il faut ici lire campagne, comme dans l'édition de 1610.
Compagnie II, 8, 506. De compagnie signifie-t-il que le Berger et le Druide s'en vont ensemble (comme II, 12, 766) ? La suite de la phrase contredit cette interprétation.
Huguet donne « Seul de compagnie. Seul ».
Comparaison II, 6, 358. Voyant Ormanthe préférée, Madonthe regarde son miroir pour s'assurer qu'elle est plus belle que sa rivale.
Condamné II, 7, 464. Le mot est ironique évidemment. La gageure a commencé dans la première partie (I, 7, 199 verso).
Conditions II, 11, 699. Cléontine lui demande si elle veut devenir druide.
Conformité II, 3, 161. Tous deux, pense Astrée, portent le deuil de la personne qu'ils aiment. Peut-être aussi que la Bergère voit un rapport entre Tircis et Céladon à cause des feintes qui leur ont été imposées. Astrée et Tircis n'ont pourtant pas grand chose à se dire (II, 3, 164) ...

• Le lecteur espère en vain que Tircis rapportera la rencontre qu'il a faite : un Berger lui a demandé des nouvelles d'Astrée et de ses compagnons (I, 12, 400 recto) !
Confusion II, 8, 508. Référence à l'Ancien Testament, et plus précisément à la Tour de Babel (Genèse, 11, 9).
Confusion II, 6, 410. Il faut ici lire confession, comme dans l'édition de 1610.
Conjure - II, 6, 379. Il faut ici lire conjure-la, comme dans l'édition de 1610.

- II, 9, 569. Mauvaise foi de la bergère ?
Conserver II, 7, 461. Il faut ici lire concerner dans l'édition de 1610 et dans celle de 1621.
Considéré II, 11, 678. Le participe passé, au masculin, suggère que le Berger voit Céladon, bien qu'il parle à Alexis.
Constance II, 9, 605. Galathée a tenu un discours similaire dans la première partie (I, 11, 366 verso).
Contentement II, 5, 301. Lui-même sera vite enterré quand il sera tué lors d'un duel, et Madonthe s'éloignera (III, 12, 498 verso).
II, 8, 503. L'oracle annonçait ce contentement ; mais le druide cache l'oracle à Céladon.
Contentement redouble II, 7, 453. Le druide dit : Après la pluie le beau temps (proverbe d'Alain de Lille, Liber parabolarum).

• Cette réflexion d'Adamas annonce que l'aventure aura un dénouement heureux.
Contenter II, 9, 581. Mécontentement qui contente : L'oxymoron s'exprime à l'aide d'une figure de style par dérivation qui « consiste à employer dans une même phrase ou dans une même période, plusieurs mots dérivés de la même origine » (Fontanier, p. 351).
Conteray II, 9, 580. Il faut ici lire contenteray, comme dans l'édition de 1610.
Contraint II, 5, 273. Et pourtant quelques lignes plus haut c'est parce que Tersandre parlait avec Laonice que Silvandre s'était tourné vers Madonthe (II, 5, 272) !
Contraire II, 9, 575. Au lieu de se montrer plus aimante, Doris se montre plus distante.
Contrariété II, 4, 224. L'effet bénéfique des obstacles en amour est un lieu commun. « Les difficultez irritent l'amour, les desirs » (Furetière, Article Difficulté).

Amasis a dit la même chose à son fils, Clidaman : « Les senteurs rendent plus d'odeur, estant esmeuës » (I, 3, 68 recto).

Paris note que les difficultés aiguisent le désir (II, 7, 470).

• « Mesme que la misere humaine s'est je ne sçay comment asservie à ceste loy, que rien ne nous plaist tant que ce qui nous a causé beaucoup de peine. Et semble que le prix seul, et non pas leur valeur, les nous face estimer » (Epistres morales, II, 6, pp. 266-267).

• Voir aussi Arc η et Parfum η.
Contre II, 7, 444. Les dictionnaires donnent se joindre à ou avec.
Contribuer II, 10, 649. Silvie a contribué à la libération de Céladon par ses discours plus que par ses actions (I, 10, 318 verso). Dans la proposition qui suit, la feinte druide est traitée au masculin (le sortir, il estoit) tant qu'il s'agit des épisodes qui se sont déroulés à Isoure. Le romancier revient au féminin pour la décision que prend Alexis (elle creut) qui pense que Silvie n'aura pas changé.
Convient II, 12, 791. Il faut ici lire convie, comme dans l'édition de 1610.
Coridas II, 11, 674. Il faut ici lire Corilas en 1610 et en 1621. L'histoire de ce Berger figure dans la première partie (I, 5, 145 recto).
Couleur II, 12, 852. L'usurpation de l'Empire aurait une signification différente si Maxime épousait la veuve de l'Empereur.
Coupable II, 2, 70. Calidon énonce un des commandements des Tables des loix d'Amour :
Qu'il ne puisse jamais penser,
Que son Amour doive passer :
Qui d'autre sorte le conseille,
Soit pour ennemy reputé,
Car c'est de luy prester l'oreille,
Crime de leze Majesté
(II, 5, 287).
Couper le nez II, 12, 822. D'Urfé suit de près Jordanès, mais ne s'étend pas sur la mutilation de la victime.
« Gizéric, [Genséric] roi des Wandales, [...] découvrant dans Attila ce penchant qui le portait à ravager le monde, l'entraîna par de grands présents à faire la guerre aux Visigoths. Il craignait la vengeance de Théodéric leur roi, pour l'indigne traitement qu'il avait fait souffrir à sa fille. Celle-ci, mariée à Hunéric, fils de Gizéric, avait d'abord trouvé le bonheur dans une alliance si élevée ; mais dans la suite Gizéric, dont le caractère cruel n'épargnait pas même ses enfants, sur le simple soupçon qu'elle avait voulu l'empoisonner, l'avait renvoyée à son père dans les Gaules, après l'avoir dépouillée de sa beauté naturelle en lui faisant couper le nez et les oreilles, condamnant ainsi cette infortunée à porter éternellement la marque de son hideux supplice. Mais cet excès de barbarie, capable de soulever même les étrangers, ne devait rendre que plus inévitable la vengeance d'un père » Histoire des Goths (Ch. XXXVI).
Course II, 8, 551. Épisode évoqué par Silvie (I, 2, 28 recto) et par Astrée (I, 4, 88 verso).
Coutume II, 1, 38 ; II, 8, 543. Un proverbe disait : « Coustume rend maistre, et devient nature » (La Curne). L'habitude est comme une nature selon Aristote.

• « Il est certain que les bonnes conditions et les bonnes mœurs, sont qualitez qui s'impriment par longs traits de temps : et qui s'acquierent par habitude » (Epistres morales, I, 8, p. 64).
Couvent des Cordeliers II, Privilège. Ce couvent, fondé au Moyen Âge par des Franciscains, à côté de Saint-Germain-des-Prés, a longtemps été une bibliothèque importante. L'Essai historique sur la Bibliotheque du roi : et sur chacun des dépôts qui la composent (1782) donne les informations suivantes : Saint Louis légua aux Cordeliers le quart de sa bibliothèque (p. 4). La bibliothèque de Catherine de Médicis passa au Collège de Clermont (p. 38) puis aux Cordeliers (p. 39). Louis XIII a fait transporter les livres de sa bibliothèque chez les Cordeliers (p. 43). Un catalogue manuscrit de cette bibliothèque extraordinaire se trouve à la Mazarine (Ms 4800). Il date du XVIIe siècle.
Le couvent devient un foyer d'agitation révolutionnaire en 1790, puis se morcelle au moment de la construction de l'École de médecine. Grâce à la réquisition des biens ecclésiastiques, la bibliothèque des Cordeliers s'accroît en accueillant livres et manuscrits d'autres bibliothèques.
Seul subsiste aujourd'hui, un immense réfectoire rue de l'École de Médecine, qui est un lieu de réunion pour les Universités de Paris. Delphine Denis a eu la bonne idée d'y organiser un colloque en 2007, « Lire L'Astrée ».
Craignoient II, 12, 839. En 1610 et en 1621, il faudrait ici craignoit car le sujet du verbe est Valentinien.
Craindre II, 8, 524. Céladon craint de se montrer à Phillis, à son frère ou à n'importe quel Berger du hameau. Il donne ainsi au commandement d'Astrée une portée qu'il n'a pas. La Bergère avait simplement dit : Va t'en déloyal, et garde toy bien de te faire jamais voir à moy que je ne te le commande (I, 1, 4 recto).
Cri II, 11, 692 ; II, 12, 769. Synecdoque du nombre.
Croire II, 10, 621. Céladon, Léonide et Adamas savent maintenant que les écrits du Berger induisent en erreur.
Croire et savoir II, 4, 189. Hylas répond au Croyez de Silvandre en disant qu'il n'a pas besoin de croire ce qu'il sait. Il sait qu'il a aimé ces étrangères, mais il se dit prêt à ne pas le croire, pour faire plaisir à Silvandre.

• D'Urfé joue sur deux acceptions de croire : « Imagination qu'on a qu'une chose est vraye, quoy qu'elle soit fausse » et « Estre persuadé de la verité de quelque chose qui est certaine » (Furetière).
Cruel II, 1, 57. Il faut ici lire cruel et denaturé Berger, comme dans l'édition de 1610.
Cuir II, 10, 644. Il s'agit sans doute d'une gourde en cuir.
Curiosité II, 7, 473. Remarquable chaîne de curieux ! Léonide et Paris, sur une hauteur, voient Lycidas, Lycidas fixe Phillis, Phillis et Astrée surveillent Diane, et Diane, derrière un buisson, contemple Silvandre. C'est grâce à Driopé, le chien de Diane, que tous ces curieux sont découverts (II, 7, 479).

Nous avons vu Silvandre chanter seul trois fois. La première fois, le matin de bonne heure, il dialogue avec Écho (II, 1, 6), et la seconde fois, la nuit, dans deux sonnets, il parle de la lune (II, 2, 112) puis de son amour (II, 2, 113). La troisième fois, il prononce des Stances puis un Sonnet. C'est alors que les curieux l'écoutent (II, 7, 476 et II, 7, 479) : il ne nomme ni Diane ni la Lune (en tant que divinité) dans ces deux derniers poèmes.

• Les six curieux n'apprennent que ce qu'ils savaient déjà : Silvandre est un poète et un amoureux.
Cyprès II, 2, 105. L'arbre de mort s'oppose à l'arbre d'amour, le myrte. C'est le cas aussi dans Le Sireine (p. 146).
Cyrcène II, 9, 559. Ce nom manque dans l'édition de 1621.
Damon II, 6, 390. On s'attendait à lire l'opinion que l'on avoit de moy !
Davantage II, 8, 489. Une fois de plus, Céladon n'envisage pas de s'éloigner ; il se contente de souffrir.
De II, 10, 649-650. Trois lignes manquent dans l'édition de Vaganay (II, 10, p. 414). Le texte omis va d'un veues à l'autre veues.
De peur II, 9, 579. Le de manque après peur.
Décharger II, 11, 750. Les historiens modernes aussi attribuent les grands mouvements de peuples du IVe et du Ve siècle au surpeuplement.
Dédain II, 10, 627. Le dédain d'Astrée est élevé au rang de dieu !
Déesse II, 8, 507. La réflexion du druide sur les divinités multiples se trouve aussi dans Les Epistres morales : « Varro [Varron], l'un des plus sçavans d'entre les Romains, en raconte deux cens et quatre vingts toutes differentes et fausses » (III, 3, p. 381).

Pline (II, 14) offre une explication intéressante qu'Honoré d'Urfé a adaptée. « Croire à une foule innombrable de dieux (pris même parmi les vices des hommes) comme la Pudeur, la Concorde, l'Intelligence, l'Espérance, l'Honneur, la Clémence, la Fidélité, ou croire, comme le voulait Démocrite, à deux seulement, le Châtiment et le Bienfait, c'est tomber dans une plus grande sottise. Fragile et souffrante, la race des mortels, songeant à sa propre faiblesse, a opéré ce morcellement, afin que chacun pût adorer séparément ce dont il avait le plus besoin. C'est pourquoi nous voyons les noms des dieux changer avec les peuples et rencontrons chez chacun d'eux un nombre incalculable de divinités : on a classé en familles jusqu'aux puissances infernales, aux maladies et même à nombre de fléaux, tant nous tremblons de crainte et désirons les voir apaisés ! Pour cette raison encore, l'État lui-même a dédié un temple à la Fièvre sur le Mont Palatin, un autre à Orbona près de celui des Dieux Lares et un autel à la Mauvaise Fortune dans le quartier des Esquilies ». (Je souligne ; « Orbona, déesse protectrice des orphelins », Larousse du XIXe siècle).

• La multiplicité des dieux a des raisons morales pour Honoré d'Urfé : les hommes se figurèrent un dieu « tel qu'ils jugeoient en eux mesmes estre la chose qui les pouvoit le plus contenter [...] Chacun a dressé selon sa propre opinion un Autel particulier, non point à un Dieu, mais à son appetit sensuel » (Epistres morales, III, 3, p. 379).
Défendit II, 7, 432. Quand Galathée défend sa présence à Léonide, elle lui interdit d'être en sa présence, c'est-à-dire de vivre à la Cour.
Deffendu II, 7, 449. Voici le commandement d'Astrée : Va t'en déloyal, et garde toy bien de te faire jamais voir à moy que je ne te le commande (I, 1, 4 recto).

• Oriane commande la même chose à Amadis quand elle se croit trahie à cause des rapports que lui fait le nain Ardan (Amadis, II, ch. 44). Bien que détrompée, elle ne sera convaincue de l'innocence du chevalier que lorsqu'il aura démontré sa fidélité en passant sous l'Arc des loyaux amants η. Une fois mariés, Amadis et Oriane régneront sur l'Île Ferme (Amadis, IV, ch. 31).

Astrée semble avoir oublié le commandement qu'elle a donné ! Dans le Temple d'Astrée, elle confie à Phillis : « La veuë qu'il auroit de ma bonne volonté luy donneroit du contentement » (II, 5, 299). Cette vue lui a été interdite.
Déification II, 8, 522. La déification de la Bergère est achevée et reconnue publiquement.
Déité II, 5, 278. Cette déité anonyme est similaire au dieu inconnu η qu'Honoré d'Urfé évoque dans sa Réponse aux Parfaits amants.
Deliberé II, 12, 885. Il faut ici lire de liberté, comme dans l'édition de 1610.
Démêler II, 10, 657. Dans la préface de la troisième partie de L'Astrée, d'Urfé déclare : « Les affaires d'Estat ne s'entendent que difficilement, sinon par ceux qui les manient ». II recommandait, dans la préface de la première partie, de demeurer dans les murs privez des affaires domestiques.

• « Voler aux affaires du monde, au premier vent qui court, sans s'y cognoistre ny utile ny desiré, c'est imiter les mousches » (Epistres morales, I, 23, p. 202).
Demy-dieu II, 3, 127. S'agit-il de Pan, mi-homme mi-animal, divinité pastorale qui figurait en bonne place dans la première partie du roman ?

• La deuxième partie aborde la mythologie d'une manière cavalière : Mis à part Amour et Fortune - ces quasi noms communs - les divinités nommées sont la plupart du temps des lieux communs du genre pastoral devenus des substantifs, souvent au pluriel, et dépourvus de toute originalité. Nymphe n'est plus seulement un titre poétique et aristocratique. Écho même entre au service d'un Berger habile et lucide.
Dénouements II, 2, 120. Adamas fait ici la liste de tous les sujets qui ont divisé les personnages amoureux !
Déplumé II, 12, 777. Cet épisode semble avoir marqué Silvandre : le jeune homme a évoqué Icare dans un poème de la première partie (I, 8, 222 verso).
Depuis II, 7, 480. Silvandre en effet expliquera sa conduite à Léonide (II, 7, 484).
Désavantage II, 8, 526. Ce devoir d'injustice est un des commandements du dieu Amour dans les Tables :
             Que son Amour fasse en effect,
            Qu'il juge en elle tout parfaict
(II, 5, 285).
Descouverts II, 8, 522. Romancier et héros oublient la représentation du Jugement de Pâris (I, 4, 90 recto) ! L'aventure sera évoquée un peu plus loin (II, 10, 618).
Desir II, 9, 604 ; II, 9, 607 sq. Thèses vigoureusement soutenues par Equicola η. Amour est désir et non appétit : il peut augmenter et la jouissance ne le rassasie pas (Livre 2, f° 128 verso à 131 recto).
Desirees II, 3, 149. Desirees/desirables redoutables/redoutées. L'allitération naît de la juxtaposition de figures de style par dérivation. L'auteur emploie « dans une même phrase ou dans une même période, plusieurs mots dérivés de la même origine » (Fontanier, p. 351).
Desirerois II, 12, 781. Il faut ici lire desirois, comme dans l'édition de 1610.
Dessein II, 6, 422. Laonice s'est juré de rapporter un desplaisir remarquable (I, 7, 219 recto) à Phillis et à Silvandre ; à Phillis parce qu'elle a plaidé la cause de Tircis, et à Silvandre parce qu'il a rendu un jugement favorable à Tircis.
Deviez II, 12, 796. Devriez. « Emploi de l'imparfait de l'indicatif pour le conditionnel présent ou passé » (Huguet, Article Devoir).
Devoir II, 11, 729. Se mettre en devoir signifie se préparer à faire quelque chose, « témoigner qu'on a volonté de faire quelque chose », précise Furetière. Lycidas acceptera la décision de Phillis, pourvu qu'elle lui pardonne sa jalousie.
Dévorer II, 7, 469. À son tour, Léonide recourt à la mythologie. La déesse Diane a puni Actéon en le faisant dévorer par ses chiens.

Silvandre a évoqué le même mythe en parlant de son amour pour la Bergère. Il ne disait rien de la nudité de Diane qui chastement [...] s'arme le sein (II, 2, 112). Paris, lui, n'a pas cette retenue ; il souhaite voir cette Diane nuë (II, 7, 469).
Devroit II, 8, 536. Il le devroit bien sembler davantage. Il devrait sembler plus étrange.
L'inimitié serait de la haine si elle durait après la mort du Berger.
Dialogue Le « Dialogue » figure également dans la Table sous le titre « Si j'ayme autre que vous ».
Diane II, 6, 380. Il faut ici lire Dame, comme dans l'édition de 1610.

II, 8, 548. Il faut ici lire Doris, comme dans l'édition de 1621.
Dieu II, 5, 314 ; II, 6, 390 ; II, 8, 504, II, 8, 508.
Ce Dieu au singulier qui suit les trois noms de la divinité signifie qu'il s'agit d'un seul « Dieu sous trois divers noms » (II, 8, 494), c'est le mystère de la Sainte Trinité (Voir Père η).

• Des informations sur Tautatès se trouvent dans les Commentaires de Jules César : « Le dieu qu'ils honorent le plus est Mercure. Il a un grand nombre de statues ; ils le regardent comme l'inventeur de tous les arts, comme le guide des voyageurs, et comme présidant à toutes sortes de gains et de commerce » (VI, 6, 17).
Difficulté II, 10, 649. Faire difficulté de est dans Furetière.
Digne II, 1, 57. Il faut ici lire indigne, comme dans l'édition de 1610.
Diligenteroit II, 8, 538. Il faut ici lire diligenterent, comme dans l'édition de 1610.
Diminuer (se) II, 11, 709. Les dictionnaires ne donnent pas de forme pronominale à ce verbe.
Discours II, 3, 181 ; II, 5, 270. Ces remarques soulignent combien les histoires intercalées retardent l'intrigue principale.
Disiez II, 6, 428. Astrée répond à une partie de l'argument de Diane : aimer Silvandre est raisonnable.
Disoit - II, 10, 666. En fait Mélandre et Lydias sont partis ensemble à la fin du récit rapporté par Amasis (I, 12, 395 recto).

- II, 12, 768. Il faut ici lire disoit, comme dans l'édition de 1610.
Disposer II, 8, 555. Ce même argument se trouve dans une lettre d'Astrée à Céladon (I, 3, 50 recto) ainsi que dans le jugement rendu à Ursace (II, 12, 879) : celui qui aime n'est pas maître de sa vie.
Dissentions II, 9, 596. On lit dans Le Monophile de Pasquier : « Telles petites algarades [ne sont] que (comme l'eau des mareschaulx) renouvellement de nostre feu et Amour » (p. 118 recto et verso). C'est le maréchal-ferrant qui jette de l'eau sur le feu pour le renforcer.
Dissimulation II, 11, 728. Dissimuler est un des plus grands signes d'amour.
Dit-il II, 5, 322. Il faut ici lire seulement dit, comme dans l'édition de 1610.
Diverse façon II, 1, 33. Léonide ment et plaide le faux pour savoir le vrai. Adamas a fait la même chose avec Corilas (I, 5, 144 verso) et avec Céladon (I, 10, 315 verso).
Donation II, 4, 186. Florice poursuit la métaphore commencée par Hylas ; elle oppose juge et partie en parlant de donation.
Donne II, 6, 377. Il faut ici lire lui donne, comme dans l'édition de 1610.
Dont - II, 1, 50. Le DMF signale que dont est parfois confondu avec donc.
- II, 2, 80. Signifie auxquelles. Les dictionnaires ne donnent pas ce sens à dont.
Donneroient II, 12, 842. Il faut ici lire donneroit, comme dans l'édition de 1610.
Dos II, 12, 866. Il faut ici lire gros, comme dans l'édition de 1621.
Douze tables II, 5, 283 à 287.
• Au début du Roman de la Rose η, à la demande d'Amant, Amour donne ses multiples commandements dans un très grand désordre (vers 2049-2574). Ce n'est pas du tout le cas dans L'Astrée où les lois du dieu rappellent l'antiquité romaine : Les Douze tables sont à l'origine le tout premier document réunissant les lois romaines gravées sur des tables d'airain en 450 avant J.-C. On trouvera fragments et analyses diverses dans l'Encyclopédie de Diderot, dans Wikipédia et dans ce site (12 juin 2019). Ces lois ont assuré la vaste diffusion de la langue latine, remarque Fauchet (Livre I, ch. 5). Ce n'est pas « un latin inintelligible », note Pierre Larousse qui rappelle que « Cicéron les considérait comme un sommaire de philosophie pratique » (Article Douze).

Douze η est un chiffre significatif parce qu'il provient de la multiplication du 3 (le monde sacré) et du 4 (le monde spatial) (Chevalier et Gheerbrant). Que l'on songe aux douze signes du zodiaque, ou aux douze travaux d'Hercule, ou encore aux Douze Césars de Suétone.
 « Car douze est nombre entier, beau et bien comparty
   Comme celuy qui est justement departy
   Par six nombre parfaict, qui se reduit et meine
   D'esgales parts en soy sous la prime dizaine »
(Le Fèvre de la Boderie, Cercle I, vers 573-576).
On lit dans le Traité d'André le Chapelain : « Les règles essentielles de l'amour sont au nombre de douze » (p. 90).

• Les trois premières parties de L'Astrée sont divisées en douze livres chacune, comme L'Énéide de Virgile.

• Les Tables des loix d'Amour illustrent fort bien le mode de composition du roman parce qu'elles réunissent les sources variées que d'Urfé amalgame.
Le titre renvoie à un document historique antique, le contenu rappelle un roman médiéval allégorique, mais la leçon est typiquement astréenne et optimiste : Amour châtie un seul crime (aimer mal) et ne dispose que d'une seule punition (ne pas être aimé).
Le mode d'insertion des Tables est aussi remarquable : elles sont apportées par un théologien doublé d'un amateur d'art (Adamas), elles servent de légende au tableau de la Réciproque amitié, explique le plus savant des Bergers (Silvandre), elles sont falsifiées par un inconstant (Hylas, II, 5, 306) dont l'une des fonctions romanesques est d'attirer l'attention sur les points les plus litigieux de la doctrine amoureuse.
Cela dit, il faut quand même reconnaître que ce dodécalogue sentencieux ne pouvait avoir de place que dans cette deuxième partie si didactique (Henein, pp. 67-68).

• Honoré d'Urfé n'ignore pas que ces lois n'ont rien d'universel. Une Bergère est en droit de préférer celui qui aime mal à celui qui aime bien : Doris favorise le jaloux Palémon alors que Pantesmon et Adraste l'aiment selon toutes les règles de l'art !

• Selon La Triomphante entrée, les lois d'Amour viennent d'Érato, la muse de la poésie, elles relèvent du domaine du chant ou de la parole plus que des actes (p. 63). Dans La Sylvanire aussi, un druide énonce des lois très différentes des lois astréennes, ce qui montre combien la pastorale dramatique et la pastorale romanesque relèvent d'esthétiques distinctes et correspondent à des intentions divergentes :
      « Dans le regne d'Amour
        Le larcin est permis,
        Les ruses, les finesses
        S'appellent des sagesses.
        Mais qu'on se garde bien
        De force et violence,
        L'amour est volontaire,
        Et qui fait au contraire,
        Par ceste deité
        Est criminel de leze majesté » (vers 9115-9124).
Duquel II, 9, 586. Phrase complexe parce que Palémon juxtapose différents souvenirs : Doris doit se souvenir que Palémon l'a aimée, et doit lui rendre le bonheur qu'il ne connaît plus parce qu'elle ne se souvient que des offenses reçues.
Écoulés II, 1, 45. Le Mire aura donc quatre-vingt-dix ans trois mois plus tard, et pratique la médecine depuis plus de soixante ans.
Également II, 8, 493. Ce mélange de coutumes et de rites dont parle Adamas illustre l'assemblage de théologies et de liturgies que d'Urfé présente dans son roman pour illustrer la tolérance.
Éleva II, 11, 737. Belle image. Dans Les Epistres morales, « l'ambition est un grand esguillon à la Vertu » (I, 21, p. 180).
Elle II, 8, 529. Ces deux elle remplacent Astrée.
Elle II, 8, 545. Le pronom remplace Doris.
Elle II, 12, 834. Le pronom remplace Eudoxe. Six elle en quelques lignes !
Elle II, 12, 842. Le pronom remplace République.
Elle II, 12, 781 ; II, 12, 803. Le pronom remplace Isidore.
Elle II, 2, 111. La lune est la déesse Diane
Elle II, 3, 168. Il faut ici lire il, comme dans l'édition de 1621.
Elle II, 8, 488. Ce dernier elle et ceux qui le suivent renvoient à Léonide
Elle II, 4, 194. Le pronom remplace la constance, telle que l'entend Hylas.
Elle II, 10, 672. Le pronom remplace Silvie.
Elle demandoit II, 9, 579. Le pronom elle remplace l'affection de Palémon. C'est cette affection personnifiée qui demande à Doris des preuves de ses sentiments.
Elle me demanda II, 12, 786. Le sujet du verbe (elle) manque en 1610 et en 1621.
Elle possède II, 9, 608. Le pronom remplace personne. Huguet note : « Le mot qui se rapporte au pronom personne peut être au féminin ».
Elle vit II, 10, 652. Il faut ici lire elle vit, comme dans l'édition de 1610.
Embellies II, 2, 118. L'accord se fait avec intelligences.
Embrasement II, 4, 219. L'incendie de Lyon eut lieu en 65. Comme la ville avait offert quatre millions de sesterces à Rome quand cette ville avait brûlé l'année précédente, Néron à son tour a envoyé cette même somme à Lyon (Pelletier, p. 20). Lyon restera toujours fidèle à Néron (Fauchet, f° 47 verso).
• Sénèque (Traité des bienfaits) et Tacite (Annales) rapportent la générosité de Néron. Pour comprendre l'importance de la somme échangée, il faut noter qu'un légionnaire romain recevait un peu plus de trois sesterces par jour (Voir ce site, 30 mai 2016).
Embrouiller II, 6, 418. Effet comique grâce à la répétition de la construction avec Si.
Emmené II, 8, 515. Il faut ici lire amené, comme dans l'édition de 1610.
Empereurs II, 8, 514. Au Ier siècle après Jésus-Christ, deux empereurs romains, Tibère et Claude, ont ordonné l'extermination des druides.
Empeschast II, 12, 873. Ce verbe prend normalement un complément d'objet direct, mais ici son complément est leur.
Empescher II, 11, 678. Il faut ici lire s'empescher, comme dans l'édition de 1610.
En II, 1, 2. Le pronom ajouté en 1621 est inutile.
En II, 12, 853. Le pronom remplace occasion : J'aurai une occasion de vous accuser ...
En II, 6, 369. Le pronom remplace l'amour que Lériane ressent.
En II, 11, 749. Le pronom remplace Ætius.
En II, 6, 346. Le pronom remplace le mauvais accueil que lui fait Madonthe.
En II, 8, 514. Le pronom remplace probablement les Romains qui ont englouti tant de peuples ; loups affamés représente aussi les Romains : Tous les peuples engloutis par les Romains, des loups affamés. La phrase n'est pas claire à cause de la juxtaposition d'images et de l'ordre des mots.
En II, 8, 513. Il faut ici lire en peust avoir, comme dans l'édition de 1610.
II, 10, 623. Il faut ici lire en avez, comme dans l'édition de 1610.
En II, 9, 564. Le pronom remplace affection.
En II, 2, 94. Si Calidon refuse de céder Célidée à Thamire.
En II, 6, 378 et II, 6, 379. Les pronoms en et la remplacent la bague.
En II, 7, 471. Le pronom remplace les Bergers.
En II, 7, 479. Qu'est-ce qui meurtrit l'âme ? Le pronom remplace soit l'amour, soit la beauté de Diane.
En II, 12, 824. Le pronom remplace les Francs.
En autre II, 10, 639. Ces deux mots n'ont aucune raison d'être et ne figurent pas dans l'édition de 1610.
En ce que II, 8, 524. Que la pitié t'esmeuve en ce que mon amour t'a laissé insensible.
Huguet donne « En ce que. A condition que ». Il signifie ici puisque.
En donner II, 4, 235. Le pronom remplace peine.
En faire signe II, 4, 188. Qu'est-ce que le pronom remplace ? En peut signifier « à cause de cela » (Huguet).
En fassiez II, 9, 591. Le pronom remplace trouver estrange.
En peine II, 4, 253. Les trois mots qui manquent ici se trouvent dans l'édition de 1610.
En sorte que II, 4, 228. Nous dirions de sorte que.
En vient II, 3, 160. Il faut ici lire s'en vient, comme dans l'édition de 1621. Le s' a été gratté en 1621.
Enchantement II, 12, 782. L'adjectif possessif attire l'attention sur les deux sens de enchantement, celui de la recette magique et celui d'Ursace amoureux.
Enchanter II, 6, 430. Le sommeil va transformer ses doutes par magie.
Enclume II, 8, 537. Substantif masculin dans Huguet, mais féminin dans Furetière. Il est au masculin en 1610 et en 1621.
Encor II, 4, 216. Il faut probablement comprendre encore que.
Encore que II, 12, 799. Même si Isidore était passée devant elle.
Enfanter II, 8, 517 ; II, 11, 761.
La Vierge de L'Astrée a des origines païennes et des connotations chrétiennes.

• Une vierge qui doit enfanter apparaît dans la 4e Bucolique de Virgile. L'enfant doit ramener l'âge d'or, et la Vierge est assimilée à la déesse Astrée.

• Pierre Larousse décrit la Vierge des druides. « C'est une statue de bois, datant du moyen âge, que l'on conservait précieusement dans la cathédrale de Chartres avant 1792 et que l'on attribuait aux Gaulois. Cette prétendue sculpture des Gaulois, qui très-probablement n'ont jamais rien sculpté, était haute de deux pieds et demi, noire, de bois de poirier, symbole de la fécondité, et d'un travail si simple et si naïf, que, suivant l'expression de l'abbé Estienne, on l'aurait crue faite à coups de serpe » (Article Druide).

• Honoré d'Urfé annonce le mystère de l'Incarnation en présentant une vierge qui doit enfanter. Ce mystère, pour les chrétiens, repose sur une phrase de l'Évangile, le Verbe s'est fait chair (Jean, 1, 14), Dieu s'est fait homme : Il est né à Bethléem d'une vierge nommée Marie. Les conciles du IVe et du Ve siècle confirment l'importance de ces faits réunis sous le nom de mystère de l'Incarnation.

• D'Urfé avait plus d'une raison de s'attacher au culte marial. Premièrement, son grand-père, Claude d'Urfé, représentait François Ier au concile de Nicée (Reure, p. 6), alors que le mystère de l'Incarnation était débattu.
Deuxièmement, le romancier savait sans doute que saint Ignace de Loyola, le fondateur des jésuites dont il a fréquenté le collège, avait eu une apparition de la Vierge Marie avant de commencer ses Exercices spirituels (Voir ce site, 30 septembre 2010).
Troisièmement, Honoré d'Urfé a fait un pèlerinage à Notre-Dame de Lorette en 1605 (Reure, p. 121).
Quatrièmement, le Forez entier est « sous la devotion » de la Vierge depuis le XIIe siècle (La Mure, I, p. 196).
Cinquièmement, la Vierge était un sujet de contention avec les protestants qui jugeaient que le culte de Marie conduisait à trop d'excès.

• Le mystère de l'Incarnation est tout aussi fondamental que le mystère de la Trinité (Voir Père η).

• La religion de L'Astrée, enseignée par Adamas à un Berger, est d'une grande originalité (Henein, pp. 48-57). Elle est souvent mésestimée, voire négligée, par la critique.

• Voir Notes en images.
Enfants II, 11, 713. Pourquoi Thamire croit-il qu'il n'aura pas d'enfants alors qu'il épouse une si jeune femme ? Serait-il impuissant ? Le romancier veut sans doute souligner que Thamire a un seul « fils », Calidon. Il rappelle ainsi que la source de cette histoire intercalée est l'aventure racontée d'abord par Plutarque dans la Vie de Démétrius : Seleucos cède son épouse, Stratonice, au fils qu'il eu d'un premier mariage, parce que ce jeune homme est malade d'amour pour sa belle-mère. Ce récit fort célèbre se trouve aussi dans les Amadis (XX, ch. 70). Voir Fils de Thamire η.

• D'Urfé manipule les données (Henein, p. 78). D'abord, par souci de bienséance, il détend les liens familiaux ; Thamire n'a ni fils ni femme. Ensuite, pour respecter la vraisemblance, il établit que les trois protagonistes connaissent l'amour. Enfin, en s'autorisant des conventions romanesques, il attribue à la femme le pouvoir de décision. Alors que Stratonice ne prononçait pas un seul mot chez Plutarque, Célidée fait preuve d'éloquence et prend des initiatives ; la touche proprement astréenne en découle.

• Au récit original s'ajoute un autre topos : la femme se transforme en « belle laide » pour mettre à l'épreuve les deux hommes. Lequel d'entre eux acceptera de lui donner « le fier baiser » en s'unissant avec un monstre ? Le roman courtois médiéval expose Lanzelet et le Bel Inconnu à ce type de test (Henein, pp. 45-56). Dans L'Astrée, le vieux Berger que la jeune femme aime sort victorieux ; la tradition est ainsi encore une fois déformée par Honoré d'Urfé. Retour à la tradition ? C'est un Chevalier qui apprendra à la « belle laide » comment retrouver sa beauté (III, 11, 454 recto).
Entendre II, 1, 8 ; II, 10, 668. Il faut ici lire attendre, comme dans l'édition de 1610.
Entre II, 5, 292. Entre les animaux. La préposition aurait dû être suivie par un pluriel.
Entrée II, 5, 274. Cette répétition du substantif n'est pas corrigée en 1621.
Entreprendre II, 6, 360. Il faut affaiblir l'amitié avant de l'attaquer.
Entrerent II, 8, 520. Le romancier renvoie à la scène décrite plus haut (II, 5, 274). Exemple parfait d'une technique narrative baroque : présenter l'aboutissement (résultat qui surprend) avant les préludes.
Entretenir (s') II, 4, 212. Ce verbe signifie ici réfléchir, acception qui n'est pas dans les dictionnaires.
Envoyer son portrait II, 12, 840. Le fait qu'Honorique ait envoyé son portrait à Attila pour l'attirer n'est pas une invention romanesque, mais une information que donne Claude Fauchet dans ses Antiquitez et Histoires gauloises (1611, p. 99 ; Henein, p. 111).
Dans les Amadis, lorsqu'un chevalier tombe amoureux du portrait d'une jeune fille, il s'agit d'une gravure distribuée par une mère qui cherche des combattants pour punir un père infidèle (XI, ch. 15). Les intéressés sont alors Agésilan, Diane, la reine Sidonie et Florisel de Niquée.
Épis II, 3, 135. Pour qu'un grain produise différents épis, il faut encore qu'il soit semé de nouveau. La métaphore me semble boiteuse.
Épitaphe II, 8, 553. Ce substantif masculin dans Huguet, et féminin dans Furetière est au masculin en 1610 et en 1621.
Erres II, 3, 138. Graphie archaïque remplacée par la forme plus moderne, arres, dans l'édition de 1621. « La prononciation errhes a duré jusque dans le XVIIe siècle, et Bouhours remarque qu'on dit arrhes au figuré, et errhes au propre » (Littré, Article Arrhes).
Erreur 1 II, 12, 810. Après la qualité de celuy, l'édition de 1610 intercale une partie du texte qui manquait plus haut (II, 12, 808). Le lecteur passe de la scène du viol d'Isidore à la scène des adieux d'Eudoxe et d'Ursace (Et lors en me baisant).
La description de cette succession d'erreurs de composition est sous Lacune η.
Erreur 2 II, 12, 806. Dans l'édition de 1610, ce passage qui commence par point que vous ne m'aymiez a été déplacé et se trouve plus bas (II, 12, 810).
La description de cette succession d'erreurs de composition est sous Lacune η.
Erreur 3 II, 12, 808 ; II, 12, 810. L'édition de 1610 reprend un texte qui se trouvait déjà plus haut.
La description de cette succession d'erreurs de composition est sous Lacune η.
Erreur d'assemblage II, 12, 891. L'édition de 1610 intercale quatre pages qui se trouvaient déjà plus haut (non pas sans user jusque car je ne doute) sans changer leur numérotation. Tout rentre dans l'ordre à la toute dernière page du roman.
Escoles II, 1, 8 ; II, 6, 418 ; II, 7, 464 ; II, 9, 607 ; II, 9, 610 ; II, 11, 754 ; II, 12, 766. Rares sont les informations qui - sans avoir un quelconque impact sur les intrigues - reviennent avec une si haute fréquence dans L'Astrée ! Rappelons que Silvandre et Hylas ont fréquenté la même école (II, 9, 610), sans pourtant se dire condisciples alors qu'ils ont probablement le même âge ou presque.

• Daniel Huet η écrit : « [D'Urfé] avait fait ses études à Marseille, et je le juge ainsi de ce que Silvandre, sous le personnage duquel il s'est représenté, ainsi que sous celui de Céladon, rapporte si souvent des traits de l'érudition qu'il avait prise dans les écoles des Massiliens » (p. 857). Huet se trompe. Honoré d'Urfé est bien né à Marseille, mais il n'a pu y apprendre que les rudiments, dans les petites écoles ; ce n'est pas ce qui a formé son esprit. Maxime Gaume suggère de voir dans ces Massiliens de simples « souvenirs d'enfance » (pp. 61-62) ; cela n'explique pas pourquoi la science de Silvandre est reliée à Marseille.

• D'Urfé a étudié, comme deux de ses frères, dans le prestigieux collège de Tournon. Fondé par le cardinal de Tournon η en 1536, confié aux Jésuites en 1560, ce collège est en Ardèche (Massip, p. 1 sq.). Il est devenu aujourd'hui le Lycée Gabriel-Faure. Les archives du collège sont dans ce site et une photo de la façade dans le site du lycée (30 septembre 2010). Les « écoles des Massiliens » représentent sans doute le collège de Tournon, mais elles se trouvent à Marseille dans le roman. Le romancier cherchait-il à honorer la Marseille du XVIIe siècle ou celle du Ve ?

• Entre 1570 et 1580, de Thou passe par Marseille. Voici ce qu'il en dit : « Ce nom seul donne une grande idée de cette Ville, quoiqu'il n'y reste plus rien de ce qu'on y voyoit autrefois : on prétend même qu'elle est bâtie presentement dans un autre endroit » (p.87).

• Dans l'Histoire de l'établissement des Jésuites en France (E. Piaget, Leide, E. J. Brill, 1893, dans ce site, 30 septembre 2010), on apprend que le Père Coton a suggéré à Marie de Médicis η que les Jésuites η s'établissent à Marseille, « ville superstitieuse et grandement nécessiteuse d'instruction », écrit-il (p. 464). Les Jésuites y établissent une maison professe en 1622 seulement (p. 466). Ce n'est donc pas la Marseille contemporaine qui a mérité d'accueillir Silvandre. En revanche, la Marseille romaine du Ve siècle, aux dires d'Ausone, hébergeait grammairiens et rhéteurs (Voir ce site, 30 septembre 2010), cependant, rien n'a rendu leur enseignement illustre. Par conséquent, il ne s'agit dans L'Astrée ni de la Marseille du Ve siècle, ni de la Marseille de la fin du XVIe siècle.

• Honoré d'Urfé offre une piste aux curieux qui se demandent pourquoi les « escoles des Massiliens », qui apparaissaient déjà dans la première partie de L'Astrée (I, 8, 226 verso), reviennent encore sept fois dans la deuxième.
À deux reprises, le romancier accole le nom de Massilliens et celui des Phocenses (II, 1, 8 ; II, 12, 766). Il s'agit donc de la Marseille antique, et plus exactement, de la Marseille phocéenne. La ville en effet a été fondée au IIIe siècle avant J.-C. par les Phocéens, des Grecs obligés de quitter leur pays. Blaise de Vigenère note que, du temps de César, les écoles de Marseille étaient si réputées que les Romains y envoyaient leurs enfants (p. 221). Marseille, explique le chevalier de Jaucourt dans l'Encyclopédie de Diderot, « a connu les arts et les sciences » très tôt. Elle « peut se vanter de leur avoir donné l'entrée dans les Gaules ». C'est grâce à Marseille « que les Gaulois se défirent de leur premiere barbarie. Ils apprirent l'écriture des Marseillois, & en répandirent la pratique chez leurs voisins » (Encyclopédie, Article Marseille). En somme, dans la Gaule de L'Astrée, c'est la Marseille phocéenne qui a formé l'esprit de Silvandre, et de manière tout à fait explicite.

• La biographie de celui dont le nom signifie « homme du Forez » est construite comme une mosaïque des lectures d'Honoré d'Urfé, grand et habile liseur. Elle suit de près la vie d'Œdipe et celle de certains chevaliers des Amadis (Henein, pp. 178-179). Silvandre, une fois arrivé dans ce Forez du Ve siècle, se conduit en maître à penser des Bergers et s'avère quelquefois le porte-parole du romancier. Par conséquent, il était tout à fait judicieux de lui attribuer une formation extraordinaire auprès des pionniers grecs de l'enseignement, les « escoles des Massiliens ». Voir Parallèles.

• Le fait qu'Hylas ait bénéficié de la même instruction (II, 9, 610) rehausse le statut intellectuel du contradicteur de service. Les débats de ces deux hommes déguisés en Bergers sont d'un niveau digne de leurs maîtres ... et de leur ingénieux et savant créateur.
Escorce II, 8, 508. Substantif généralement féminin dans L'Astrée (I, 6, 165 verso ; II, 11, 675), ainsi que dans les dictionnaires.
Escrivit II, 8, 552. Le texte qu'il écrit est intitulé « Tombeau du Berger Celadon » dans la Table des Histoires.

• Dans l'épitaphe, l'usage de majuscules et la séparation des mots par des points sont des procédés usuels pour la gravure des inscriptions sur une pierre tombale. Les reproduire dans un texte imprimé est original. Les éditeurs de L'Astrée font un effort de « réalisme » sans doute vain puisque Silvandre n'utilise probablement pas un burin.

• Les poètes du XVIe siècle ont publié nombre d'épitaphes (quelquefois fantaisistes ou satiriques) qu'on rencontre dans des recueils d'épigrammes - sans s'astreindre à séparer des mots en majuscules par des points.
Esgaler II, 5, 321. Il faut ici lire esgarer, comme dans l'édition de 1610.
Espande II, 12, 881. Il faut ici lire espanche, comme dans l'édition de 1610.
Espérance II, 6, 354 ;II, 6, 427 ; II, 7, 478 ; II, 8, 547.
Ces remarques sur l'espérance sont essentielles. Elles indiquent l'optimisme du romancier et renforcent les rapports établis dans la première partie entre Amour et Espérance (Voir Amour).

II, 11, 749. Alexandre se réserve l'espérance. Au moment de partir pour l'Asie avec son armée, Alexandre s'assure que tous ses amis sont bien pourvus. « Comme ces largesses avaient absorbé tous les revenus de son domaine : 'Prince, lui demanda Perdiccas, que vous êtes-vous donc réservé ?' - L'espérance, lui répondit Alexandre » (Plutarque, Vie d'Alexandre, 15).

• Espérance est le premier des biens offerts à l'Amant par Amour dans Le Roman de la rose η (vers 2609 sq.).
Espérer II, 5, 303. Si Silvandre, au lieu de penser à lui-même, avait poursuivi le raisonnement sur les capacités des morts, il aurait compris que Céladon vivait encore.
Espouse II, 10, 639. Il s'agit d'Eudoxe, épouse de Valentinien, maintenant prisonnière de Genséric, le Vandale.
Esprit II, 10, 660. Être d'assez peu d'esprit, être sot. L'expression n'est pas dans les dictionnaires.
Esté II, 7, 477. Image pétrarquiste. Pierre de Marbeuf semble s'inspirer aussi de cette strophe de L'Astrée dans un poème qui décrit les sentiments de Silvandre, surnom qu'il se donne à lui-même :
         « Chaque saison est ma partie,
         Et j'en ressen l'antipathie :
         Que si mes desseins amoureux
         Ont des froideurs, l'esté les chasse,
         Et puis apres l'hyver me glace
         Quand l'amour allume mes feux.

         Automne de qui le partage
         Receut les fruits pour heritage,
         Si les fruits ont suivy tes fleurs,
         Pourquoy le Ciel par injustice,
         Veut-il que mon amour fleurisse,
         Pour ne recueillir que des pleurs » (pp. 120-121).

• Voir Pleins feux.
Est-elle II, 10, 670. En 1610 et en 1621, il faut ici lire a-t-elle.
Estranger II, 10, 635. C'est la deuxième fois que Céladon rapporte des vers qu'il attribue à un poète anonyme (cf. I, 11, 365 verso).
Estre II, 12, 811. Il faut ici lire estre meres des meschancetez. Le proverbe dit « L'occasion fait le larron » (Furetière, Article Occasion).
Et II, 8, 488. Le et ajouté en 1621 est inutile.

II, 8, 533. Il faut ici lire et fut, comme dans l'édition de 1610.
Et II, 11, 675. Dans son édition, Vaganay (II, 11, p. 430) ajoute ici un et avant le nom de Tautatès, ce qui transforme le sens. Dans la phrase originale, les trois premiers noms sont amalgamés dans le nom de Tautatès : c'est la clé de voûte de la théologie résolument monothéiste qui caractérise L'Astrée.

• Nous avons vu plus haut le bocage sacré décrit ici (II, 5, 275).
Et suis II, 2, 88. Il faut ici lire En suis, comme dans l'édition de 1610.
Était belle II, 4, 210. Le narrateur utilise l'imparfait pour décrire la jeune femme qui est pourtant présente !
Étranger - II, 1, 36. Les Boïens sont encore perçus comme étangers, alors qu'ils étaient en Gaule du temps des guerres de César.
- II, 4, 197. Natif de Camargue, Hylas est étranger à Lyon.
Étranger mystérieux II, 3, 124. Le romancier a l'intention de dérouter le lecteur. Il s'agit de Céladon.
Etrangeres II, 3, 167. C'est Florice qui parle et qui va raconter l'histoire qui suit.
Étrangers II, 1, 31 ; II, 8, 548. D'un hameau à l'autre, on se traite donc d'étrangers.
Être aux oreilles II, 12, 856. Être aux oreilles n'est pas dans les dictionnaires. Furetière donne seulement « rompre les oreilles ».
Étrennes II, 6, 351. Cet usage est fort ancien. D'après Furetière, il pourrait remonter à la fondation de Rome : « Cette coûtume a été introduite par le Roy Tatius compagnon de Romulus, lors qu'il alla le premier cueillir dans le sacré bocage de la Deesse Strenia les heureux rameaux qui estoient le presage de l'an nouveau ».
Études II, 12, 880. L'astrologie faisait donc partie du cursus des Massiliens. C'était aussi une des sciences pratiquées par les druides (Fauchet, f° 7 verso).

• Astrologie et astronomie peuvent se confondre. Huguet signale : « Dans certains exemples, il semble qu'il s'agisse plutôt de la météorologie [...] Dans certains cas, nous voyons la vraie astrologie, l'étude des astres opposée à l'astrologie judiciaire, qui prétend lire dans les astres la destinée des hommes ».
Eu En 1610, la dernière ligne de la page 189 manque : de puissance sur moy que la civilité, j'eusse. Ces mots se trouvent dans l'édition de 1621 (II, 4, 188).
Excusable II, 6, 352. Une ligne manque dans l'édition de 1621. Il faut ici lire comme dans l'édition de 1610 : « Et à la verité j'estois si peu accoutumee à telles rencontres, que j'estois excusable si je les sçavois si peu cacher ».
Excuser II, 11, 677. Il faut ici lire accuser, comme dans l'édition de 1610. Nous n'avons pas entendu les bergères en parler.
Expérience II, 4, 187. Théorie et pratique s'opposent encore une fois ! Voir Jalousie η.
Faire tenir II, 10, 641. Il faut ici lire faire te tenir, comme dans l'édition de 1610.
Faisoient II, 4, 230. Il faut ici lire il n'en faisait, comme dans l'édition de 1610.
Faites II, 12, 858. Maxime, que ni vous ni moi ne tenons pour Empereur.
Favorisé II, 10, 618. Dans son malheur, il a reçu une faveur plus grande que du temps de son bonheur.
Feindre sur commande II, 4, 232. Hylas obéissait en effet à Florice (II, 4, 219).

• Commander de feindre d'aimer est une ruse surtout féminine dans le roman, que l'on songe à Astrée, Cléon ou Circène. L'instigatrice de la feinte est invariablement punie par la suite des événements : « Les feintes finissent toujours par des plaintes », écrit Jean-Pierre Camus (p. 299).
Feinte II, 6, 386. Cette amitié, nous le saurons plus tard, n'a pas toujours été feinte, puisqu'Ormanthe se retrouve enceinte.
Femme II, 6, 365. Madonthe ne reconnaît pas sa propre responsabilité puisqu'elle attribue toute la faute à Lériane.
Fenestre II, 6, 373. Cette fenêtre haute était basse auparavant (II, 6, 372) !
Ferai II, 5, 298. Faire remplace dire.
Fermez II, 4, 238. Il faut lire ici l'adverbe ferme. L'édition de 1610 donne les yeux fermes.
Feu universel II, 1, 58. La réflexion vient de l'Hermès Trismégiste (Livre d'Hermès II : Comment toutes les choses procèdent de l'Anima Mundi. 3 octobre 2019).

• D'Urfé cite le Trismégiste dans un autre contexte aussi : « L'homme est un grand miracle entre toutes les creatures » (Epistres morales, III, 1, p. 344).
Feux II, 7, 472. Il faut ici lire Feurs, comme dans l'édition de 1610.
Fier (se) II, 6, 346. Il faut évidemment lire de se fier plus en elle, puisque Lériane prétend avoir fait semblant d'aimer Damon pour qu'il lui fasse confiance.
Fille II, 11, 763.
    « Moi, fille, femme, sœur et mère de vos maîtres »,
dira Agrippine à Burrhus (Racine, Britannicus, I, 2, v. 156).
Fille de l'air II, 1, 6. La périphrase renvoie à la nymphe Écho, sans que le poème renferme une allusion aux tristes amours d'Écho et de Narcisse.

• Le dialogue avec Écho est un topos de la littérature pastorale. Au lieu de se contenter d'imiter Guarini (Pastor Fido, IV, 8), d'Urfé exploite les conventions habilement et gaiement : Silvandre sait qu'il fait dire ce qu'il veut à Écho et il sait que Écho peut mentir (Henein, pp. 85-87).

• Dans La Sylvanire, c'est une bergère qui dialogue longuement avec la nymphe (vers 3444 à 3463 puis vers 3484 à 3502). Écho annonce le malheur la première fois et le bonheur la seconde fois. Elle se contredit donc à quelques minutes d'intervalle ! Effet de miroir, pense L. Giavarini (Introduction, p. XLIX). Certes, mais aussi, mais surtout, mensonge éhonté. « Echo de mon tourment se moque » (vers 3480), reconnaît la bergère dans un éclair de lucidité.
Fils II, 8, 504. Mais alors pourquoi Paris vit-il avec Adamas ?
Fils de Thamire II, 11, 690. Depuis le premier livre (II, 1, 36), d'Urfé répète que Thamire et Calidon s'aiment comme un père et son fils. Les deux hommes sont en fait des cousins germains. « Son pere [...] estoit mon Oncle », déclare Thamire (II, 1, 36). Ils se prétendent pourtant oncle et neveu (II, 11, 685).

• Cette confusion sur la nature exacte des relations familiales entre les protagonistes engage le lecteur à s'interroger, puis à découvrir que l'aventure a pour principale source l'histoire d'un père et de son fils. Voir Enfants η.
Firent voir (se) II, 3, 181. En 1610 et en 1621, il faudrait peut-être lire ici le firent voir. Le pronom remplacerait le sentiment des compagnons de la Bergère, qui tous regrettent l'interruption. Notons cependant que la petite troupe est restée cachée pendant tout le récit de Florice (II, 3, 164) et maintenant se fait voir. D'Urfé signale de nouveau que la troupe arrive à la fin du livre (II, 3, 183) !
Fois II, 11, 716. La Nymphe considère donc que Céladon sera bientôt reconnu. Par conséquent, en empêchant Lycidas de parler avec Alexis, Léonide retarde sciemment la reconnaissance : si le Berger avait entendu que Phocion voulait marier Astrée (II, 11, 677 et II, 11, 680), il aurait peut-être réagi en trahissant son secret à l'arrivée de la bergère.
Folies II, 6, 327. Les folies de Madonthe constituent l'histoire la plus longue et la plus dramatique de la deuxième partie de L'Astrée. La suite, racontée par Damon dans la troisième partie - toujours au sixième livre, position centrale - rapportera le point de vue masculin. Lériane reste le plus noir des personnages de L'Astrée.

• D'Urfé « a ingénieusement combiné les éléments fournis par les Amadis, le Roland furieux, le Carcel de Amor et le Pastor fido pour composer l'histoire de Damon et de Madonthe » (Gaume, p. 528).
Force II, 2, 67. La force des paroles et des raisons.
Forces II, 3, 164. Il faut ici lire les forces, comme dans l'édition de 1610.
Forces II, 12, 827. C'est un Romain qui reconnaît que si les tribus s'unissaient, la Gaule leur appartiendrait. Le thème de la division néfaste hante les moralistes (Henein, p. 47). Blaise de Vigenère par exemple écrit : « Nos divisions et rancunes en quoy nous nous aigrissons de jour à autre de plus en plus nous feront bien encore pis » (Commentaires, p. 314). Il commente alors les guerres de César en Gaule et il pense aux guerres de religion. Étienne Pasquier fait la même remarque (I, 5, p. 15). Voir Bjaï, 8.
Forests II, 4, 185. Notons que le Forez, ici vu de l'extérieur, est au pluriel, et que c'est le roman qui a fait sa réputation.
Frère II, 6, 425 ; II, 8, 540. Le cœur de Diane a deviné ce que la Bergère ignore, mais le romancier évite d'évoquer la voix du sang, ce topos galvaudé.
Fust II, 2, 120. Il faut ici lire eust en 1607 et en 1621.
Fuyant II, 3, 176. Fuit, fuyant, refus, refusant.
L'habile répétition du son fu combine dérivation et paronomase (même son et sens différent). L'allitération est bien plus marquée que dans le poème italien que d'Urfé imite.

• Le premier vers du Tasse, « Ne sais-tu comme est faite la dame ? » (Traduction de M. Gaume, p. 644, note 126) se trouve dans le texte en prose qui introduit le poème dans L'Astrée (II, 3, 176).
Dans le dernier vers, un ajout du romancier, la feinte, exercice favori de tant de personnages autour d'Hylas, se justifie et s'ennoblit : c'est une façon d'obéir à l'honneur.
Gageure II, 1, 22 ; II, 3, 125 ; II, 11, 717. Cette gageure a commencé dans la première partie et devait durer trois mois seulement (I, 7, 199 verso).
Galathée II, 7, 441. La Nymphe a lu d'autres lettres (I, 3, 48 verso sq.), mais c'est Silvie qui la première a raconté l'inimitié des parents d'Astrée et de Céladon (I, 2, 22 recto).
Galerie II, 12, 777. Alors que la galerie du druide Adamas présente des personnages historiques, la galerie du palais de Théodose II montre des personnages mythologiques. C'était aussi le cas des murs du palais d'Isoure (I, 2, 26 verso). On notera donc que la peinture dans L'Astrée n'exalte ni la généalogie familiale, ni l'histoire régionale.

• Pour décorer les murs de la Petite Galerie du Louvre, Henri IV demande conseil à un Forézien, Antoine de Laval. Celui-ci suggère de réunir des tableaux représentant les soixante rois qui ont régné après Pharamond. Henri IV préfère juxtaposer les portraits de rois, de reines et de seigneurs depuis saint Louis. Cette « Galerie des Rois » brûle en 1661 (Longeon, pp. 184-185).
Gauloise II, L'Autheur au Berger Celadon. L'expression aimer comme les anciens Gaulois peut surprendre, car la réputation d'inconstance des Gaulois vient de l'antiquité.
César relève chez les Gaulois mobilité naturelle et aspiration au changement (III, 10). Strabon renchérit en leur prêtant fougue naturelle, légèreté et fanfaronnade (livre IV, ch. IV, 5). Fauchet même note que du temps de Childéric, les Francs « estoient remarquez pour gens legers » (f° 101 verso).
D'après Furetière encore, le mot gaulois viendrait « d'un mot Cymbrique gaili, à cause que les Gaulois estoient hommes gais & aimants joye & liesse ». Pourtant, un bon Gaulois ou un franc Gaulois est « un homme simple & âgé qui est à la vieille mode » (Furetière).

À la vieille gauloise
, une expression qui remonte au XVe siècle, signifie simplement aimer « à la vieille mode » (Littré). L'équivalent moderne de aimer « à la vieille gauloise » serait - ô ironie du sort - faire le céladon ! C'est aussi aimer honnêtement, comme le rappelle le Littré :
     « Jamais Amour ne connut la morale ; [...]
     Depuis la mort du pauvre Céladon.
     CHAULIEU, Réponse à l'abbé C. »
     (Article Céladon).

Hardouin de Péréfixe appelle le président Jeannin « un vieux Gaulois » parce que cet homme « voulait mener les affaires par les formes anciennes », « ne savait point prendre de détours », et « aimait fort le bien public » (p. 100). Le Mercure françois, en 1614, en décrivant les divisions du temps de la Régence écrit : « On faisoit respondre les bons François aux Vieux Gaulois. Les livrets estoient [...] les allumettes d'une guerre Civile » (p. 383).

• Pour Honoré d'Urfé, aimer à la vieille mode signifie aimer comme le parangon de la fidélité amoureuse, cet Amadis de Gaule dont le prénom même signifie aimer (Amadis, Vol. IX, ch. 56 ; vol. XIV, ch. 47). Le roman pastoral succède au roman de chevalerie, le Berger supplante le chevalier tout en vivant des aventures un peu moins invraisemblables (Voir Parallèles). Dans la préface de la deuxième partie de L'Astrée, nouvelle métaphysique amoureuse et nouvelle esthétique romanesque rendent hommage au modèle qu'elles transcendent (Henein).

• Associer vieille mode et vertu est un thème illustré par Ronsard. Le poète a loué Charles IX en affirmant dans ses Sonnets divers (Éd. Blanchemain, tome V, p. 309) :
    « Nostre Roy
    Est veil d'habit, de vertus et de foy,
    Je voy renaistre une saison meilleure.
    Ce vieil habit est tesmoin seulement
    Que des vieux Roys la vertu luy demeure
    Autant au cœur qu'au corps l'habillement ».
Geler II, 4, 231. Dans la première partie, cette antithèse se trouve dans un madrigal d'Alcippe (I, 2, 36 recto), puis dans une déclaration de Ligdamon, dont Silvie se moque (I, 3, 73 verso).

II, 8, 497. Silvandre à son tour utilise la même image.

• Ce rapprochement de contraires, typiquement baroque, figure dans la Jérusalem délivrée. Il a une illustration lyrique et un développement analytique chez d'Urfé.
   Ainsi l'eau, le feu mis ensemble,
   L'eau du cœur, le feu de ses yeux,
   D'un artifice ingenieux
   Amour en son visage assemble
(Le Sireine, p. 127. Voir aussi p. 164).
À cause de « l'antipathie que le chaud et le froid ont ensemble » (Epistres morales, I, 4, p. 32), « il n'est pas recevable de dire le froid et le chaud estre en mesme temps, en mesme suject, encor que ces deux qualitez viennent de deux differentes causes » (Ibid., III, 6, p. 427). Cependant, Dieu a voulu que les contraires se combinent et se complètent dans la nature et dans l'homme : « Le feu et l'eau, qui sont de nature contraire ont l'air pour milieu, qui tient et de l'un et de l'autre » (Ibid., III, 1, p. 346). La contradiction hante le moraliste qui demande : « Mais quelle apparence y a-il de craindre de se brusler, quand on gele ? » (Ibid., I, 21, p. 303).
Il s'agit alors de craindre les méfaits de l'ambition quand on n'a pas de raisons d'être ambitieux.
Genoux II, 6, 374. Madonthe décrit ici la messe dans la liturgie chrétienne. La jeune fille et son entourage invoquent quinze fois Dieu au singulier, mais vingt-quatre fois des Dieux, anonymes et pluriels (je ne tiens pas compte du Dieu Amour). Il n'est jamais question de divinités celtes, mais les filles druides apparaissent dans la mention du lieu où on enferme une femme coupable (II, 6, 395).

• Cette histoire se déroule dans l'Aquitaine des Wisigoths ; ceux-ci, convertis très tôt au christianisme, pratiquaient l'arianisme η, ce que d'Urfé a choisi de cacher, comme il a dissimulé la religion de tous les peuples qui défilent dans le roman (Voir Pleins Feux).
Gloire II, 5, 299. Voici un bel abrégé des intentions du romancier : le roman existe pour la gloire de Céladon, et pour la punition d'Astrée.
Grâce - II, 8, 542. La nonchalance lui ajoutait plus de grâce qu'elle ne lui en ôtait.

- II, 11, 719. C'est peut-être parce qu'il est extrêmement sensible à une diminution de beauté et de grace que Lycidas est le narrateur des infortunes de Célidée.
Grand druide II, 8, 494. Il s'agit de Druys.
Grandeur II, 4, 213. Parce qu'elle descend d'Arioviste, Florice est d'un rang élevé.
Grands II, 11, 746. En 1610 et en 1621, il faut ici lire un des plus grands.
Habits II, 2, 70. Rapprocher sentiments et vêtements est une comparaison qu'on rencontre trois fois dans la première partie (I, 5, 148 verso ; I, 7, 215 verso ; I, 8, 235 recto).
Haine II, 11, 673. Antiphrase inattendue.
Haut des pieds II, 8, 495. Sur la pointe des pieds. L'expression n'est pas dans les dictionnaires.
Heureux II, 8, 519. La répétition de heureux donne à la phrase l'allure d'un poème et rappelle les Béatitudes (Matthieu, 5). Adamas réussit à combiner envolée lyrique et anaphore biblique.

• Honoré d'Urfé explique la relation de heureux et malheureux dans ses Epistres morales : « Si un prisonnier se sauve, ne dit-on pas qu'il est heureux ? [...] Si cela est estre heureux, l'on ne l'est donc, que d'autant que l'on a esté mal-heureux » (I, 11, p. 95).
Heureux II, 11, 761 ; II, 12, 776. La remarque a une base philosophique avérée.
« Faut-il donc se refuser à déclarer un homme heureux tant qu'il vit et attendre, selon le conseil de Solon, la fin de son existence ? » (Éthique de Nicomaque, X, 1). Avant de poser cette question, Aristote rappelle le cas de Priam (IX, 11), ce roi qui a vu la destruction de Troie. Le Philosophe répond que « jamais l'être qui possède le bonheur ne peut être misérable, sans qu'on puisse toutefois parler de sa félicité, s'il tombe dans les malheurs de Priam » (X, 14). Sophocle recommande la même chose tout à la fin de l'Œdipe-Roi (p. 143).
Histoire de Lindamor II, 10, 650. Cet épisode se trouve dans la première partie (I, 9, 266 verso sq.). Le chevalier a reçu une lettre de Léonide lui recommandant de revenir au plus vite (I, 11, 367 recto).

Céladon n'entend pas ce récit. Voir Autrefois η.
Homicide II, 12, 868 et II, 12, 870. Dans la première partie déjà on trouvait une condamnation du suicide. Céladon ne se tue pas par « crainte d'offenser les Dieux en se laissant mourir » (I, 12, 405 verso). Dans la troisième partie, la position du romancier change en apparence seulement η.
Homme II, 3, 178. Il s'agit d'Hylas.
Homonymes Pourquoi l'amant de Madonthe porte-t-il le même nom que l'amant de Fortune, le Berger Damon (I, 11, 369 recto sq.) ? Le nom de Damon ne figure dans aucune des sources possibles de l'histoire de Damon d'Aquitaine.
Il y a chez Virgile un Damon qui se noie parce que sa partenaire lui préfère un rival (Huitième Bucolique). Les deux Damon astréens se tuent parce qu'ils croient leur maîtresse infidèle. Ils croient vivre une aventure virgilienne. En fait, tous les deux sont victimes d'une femme omnipotente qui les aime (Mandrague pour l'un, Lériane pour l'autre) ; tous les deux se trompent. Le Berger de la légende peinte meurt. Le chevalier de la « nouvelle historique » survit (Henein, pp. 380-381). Les personnages de L'Astrée ne ressemblent que superficiellement aux bergers de Virgile, mais le nom que ces deux hommes portent suggère un parallèle et incite à la réflexion.
Honnête bergère II, 5, 313. Ce compliment est une preuve exemplaire de l'aveuglement d'Hylas !
Honnête homme II, 1, 18 ; II, 4, 195. L'amour rend honnête homme, d'Urfé en est persuadé, et Silvie l'a dit deux fois dans la première partie η. C'est pourtant l'inverse qu'on lit sans s'étonner dans De Amore : « Seule la vertu rend quelqu'un digne d'être aimé » (Le Chapelain, p. 145).
Honneur II, 11, 730. Il faut ici lire bonheur comme dans l'édition de 1610.
Horloge II, 1, 15. S'agit-il d'un anachronisme ? D'après Cassiodore, Gondebaud, roi des Burgondes nommé dans la première partie (I, 2, 42 verso) de L'Astrée, introduira la première horloge en Gaule vers 506 ; il la demandera à l'Italie (Escher, p. 120). Il introduira aussi l'art de l'horlogerie (Champdor, p. 118).
• Au XVIe siècle, Blois était célèbre pour la fabrication des « monstres sonnantes » (Batiffol, p. 413).
Hyer II, 9, 611. Renvoi à la discussion précédente (II, 6, 416).
Ignorants II, 3, 154. Réflexion anticléricale étrange (Henein, pp. 87-88).
Il II, 11, 739. Le pronom remplace Alaric.
Il II, 10, 646. Le pronom remplace Olimbre.
Il II, 12, 861. Le pronom remplace Maxime.
Il II, 6, 341. Le pronom remplace Damon.
Il II, 5, 321. Le pronom remplace Silvandre.
Il II, 4, 188. Il faut lire elle, comme dans l'édition de 1610, puisque le pronom remplace Phillis.
Il II, 7, 440. Le pronom il ajouté en 1621 est inutile.
Il II, 8, 518. Le pronom remplace Tautatès.
Il II, 10, 627. Le pronom remplace Paris. Le druide est sûr que le jeune homme ne se souviendra pas d'une sœur qu'il n'a pas vue depuis huit ans.

Léonide n'a pas remarqué la ressemblance de Céladon avec sa cousine, et elle ne fait aucun commentaire (approbatif ou encourageant) quand Adamas expose ses suggestions au Berger (II, 8, 503). En somme, la ressemblance et le travestissement qu'elle autorise sont la responsabilité du druide seul - ce n'était pas du tout le cas des travestissements précédents de Céladon (Henein, p. 327 sq.).
Il pourroit II, 1, 4. Il faut ici lire il y pourroit, comme dans l'édition de 1610.
Illustre II, 10, 658. C'est ce que d'Urfé lui-même a fait comme il l'explique dans la préface de la première partie.
Ils II, 10, 648. Le pronom remplace quelque grand Dieu ou grand demon.
Ils les II, 8, 506. Il faut ici lire il les, comme dans l'édition de 1610.
Ils avoient II, 3, 179. Il faut ici lire il avoit. La narratrice reprend l'histoire racontée par Hylas là où il s'est arrêté (I, 8, 261 verso).
Imparfaite II, 11, 734. « C'est honte d'entreprendre et se retirer d'une entreprise imparfaite ». Cette remarque doit évidemment être prise en compte quand on étudie le problème de l'inachèvement et du dénouement de L'Astrée.
Incipit Cet incipit ne figure pas dans la Table.
Inclination II, 2, 108. Inclination, reconnaissance et dessein mènent donc à l'amour. Mlle de Scudéry s'en souvient probablement lorsqu'elle imagine Tendre-sur-Inclination, Tendre-sur-Reconnaissance et Tendre-sur-Estime dans La Clélie (1660).
Incommodité II, 11, 748. Vision positive des Romains d'Ætius. Voir Pleins feux.
Inopinément II, 3, 181. Et pourtant elles avaient entendu son nom (II, 3, 166) et elles avaient appris qu'il était dans la région !
Intelligence II, 3, 156. Il faut ici lire en l'intelligence, comme dans l'édition de 1610.
Interrompit II, 7, 446, 463, 481. Trois fois Céladon se permet d'interrompre la Nymphe, et trois fois il l'appelle par son prénom (II, 7, 448, 482, 485). Il lui prend aussi la main (II, 7, 486) pour l'inviter à sortir de la caverne où s'est déroulée leur longue conversation.

• Dans la première partie, le Berger avait appelé la nymphe une fois par son nom (I, 4, 80 verso) et lui avait promis son amitié (I, 12, 397 verso).
Interrompues II, 11, 763. Rappel de II, 10, 648.
Intervention de l'auteur Pour attirer l'attention du lecteur, rappeler un passé généralement proche ou, plus rarement, annoncer l'avenir (II, 5, 273), d'Urfé s'interpose au cœur des récits.

• L'intervention prend souvent une forme qu'utilisent aussi les narrateurs d'histoires intercalées.
- Verbe Dire au passé composé à la première personne du singulier : Comme j'ai dit. II, 2, 115 ; II, 3, 161 ; II, 3, 164 ; II, 3, 181 ; II, 5, 279, 321 ; II, 8, 505.
- Le verbe Dire peut être à l'imparfait : II, 6, 419.
- Le verbe Dire peut être au futur dans une prolepse :
II, 1, 3 ; II, 3, 161.
- Le sujet peut être un pluriel de majesté : II, 3, 135 ; II, 7, 431 ; II, 8, 525 ; II, 10, 627 ; II, 11, 735.
- Le sujet, plus rarement, est un on qui semble inclure le lecteur : On le peut penser : II, 8, 557.

• L'intervention peut s'adresser au lecteur :
II, 6, 419. Ainsi que je vous disois.
II, 10, 661. Ce que vous avez sceu. C'est bien l'auteur qui intervient ici, car le récit de Silvie s'est terminé au moment où la jeune Nymphe est passée à l'action.

• Le verbe déclaratif peut exprimer une feinte hésitation :
Je croy. II, 12, 885.
Je ne sçay. II, 3, 163.
Je ne scay quoy ; je ne scay comment. II, 5, 280. Les Précieuses rendront célèbre le je ne sais quoi, formule que l'on rencontre déjà sous la plume de Montaigne.

• Le verbe peut annoncer une explication :
Je veux dire. II, 1, 2.

• Un mot peut annoncer le futur :
Il servit longuement. II, 1, 2.

• L'intervention peut renfermer une négation :
Il seroit mal-aisé de raconter. II, 3, 137.
Il seroit ennuyeux de raconter. II, 7, 486.
Pour ne redire icy toutes leurs paroles. II, 8, 504.

• L'intervention appelle quelquefois une ponctuation affective. L'auteur s'adresse au héros qu'il tutoie en exprimant son émotion en même temps que celle de son personnage.
O ! perdu Berger, quel fut alors le transport qui en te relevant te porta jusques à sa bouche ? II, 8, 526.
- L'intervention exclamative remplace une description.
O Dieu ! quel devint-il. II, 10, 621-622.

• L'intervention peut souligner une invraisemblance, introduire une distance. Lorsque d'Urfé décrit l'herbe de fourvoiement, il note :
Que cela soit ou ne soit pas vray, je m'en remets à ce qui en est. II, 5, 321-322.
L'auteur nous avertit de « tenir en bride nostre créance », dirait Montaigne (II, p. 384).

• L'intervention peut prendre la forme d'un adverbe d'affirmation ou de doute :
Elle jugea, et certes fort à propos. II, 7, 443.
Peut-estre. (II, 8, 541).

• L'intervention sentencieuse est une maxime à la première personne du pluriel.
Voila comme quelquesfois nos desseins ont des effects tous contraires à nos intentions. II, 1, 26.
Et voila comme nostre jugement est deceu bien souvent par l'apparence ! II, 5, 271.
Se tromper sur les apparences est un thème traité par Honoré d'Urfé dès la première des Epistres morales : « La prudence est abusee de l'artifice : et quelquesfois l'or faux a plus d'esclat que le bon » (I, 1, p. 1).
J'allay II, 2, 86. Il faut ici lire l'allay, comme dans l'édition de 1610.
Jalousie II, 3, 139. Silvandre a tort et le sait fort bien !
L'avenir (II, 4, 187) lui rappellera d'ailleurs que les deux sentiments cohabitent : Diane montrera qu'elle l'aime quand elle sera jalouse.

II, 3, 143. Diane elle-même considère d'abord que la jalousie n'accompagne pas l'amour.

• L'avocate de la jalousie, tout au long du roman, reste Astrée évidemment (II, 3, 140).

• Les réflexions sur la jalousie s'inspirent des analyses d'Equicola η montrant « la grande force de la jalousie sur noz cœurs » (Livre 4, f° 232 verso). André le Chapelain est du même avis : « Qui n’est pas jaloux ne peut aimer  » (p. 112).
Jaloux II, 7, 465. La seule et unique crise de jalousie de Céladon se déroule au moment où Astrée fait semblant d'aimer Lycidas, tandis que Céladon lui-même fait semblant d'aimer Phillis (I, 4, 101 verso).
Jaloux II, 3, 143. ll faut ici lire jalouse puisque c'est Diane qui parle. Phillis répond ensuite à Diane et non à Silvandre : Il faut donc lire si « celuy que vous aymeriez en aymoit une autre ». Diane réplique : Je le hayrois.
Jamais II, 4, 228. Il faut ici lire j'avais, comme dans l'édition de 1610.
Je luy II, 9, 568 ; II, 10, 646. Il faut ici lire je le luy, comme dans l'édition de 1610.
Je ne serois II, 12, 864. Il faut ici lire je ne, comme dans l'édition de 1610.
Jeu II, 12, 808. Avoir le jeu contraire. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Construite comme « avoir le vent contraire », elle signifie sans doute perdre au jeu.
Jeune enfant II, 10, 618. Rappel de la scène qui s'est déroulée dans le temple de Vénus (I, 4, 89 recto).
Jour précédent II, 6, 412 ; II, 8, 524 ; II, 10, 618.
D'Urfé utilise rarement le mot veille qui est dans Furetière mais non dans Huguet ou Cotgrave. Ce mot date pourtant du XIIe siècle d'après Littré. Les Amadis donnent « la veille du Tournoy » et « le jour de la veille » (XIII, ch. 57). On trouve seulement dans L'Astrée veille de fête (II, 3, 174). Dans la première partie aussi (I, 8, 261 recto), veille est réservé à une veille de fête.
Jugement II, 9, 602. Dans la préface de la première partie, d'Urfé écrit que « Astrée » se juge prête à affronter le public : Bien souvent l'amour de nous mesme nous déçoit (I, L'Autheur à la Bergere).
Jugeriez II, 7, 439. Si vous étiez aussi savant en amour que vous êtes amoureux, vous comprendriez que je vous aime, puisque je vous permets de m'aimer et de me le dire.
Jugez II, 4, 250. Jugez manque en 1621. Il faut ici lire jugez quelle η est l'amitié.
Justice -Dédicace à Henri IV en 1610. Cette remarque sur la justice, premier devoir des rois, fait écho à une réflexion rapportée par Plutarque : « Aussi Homère dit-il que les rois ont reçu de Jupiter, non des hélépoles η, ni des vaisseaux armés de becs d'airain ; mais la justice et les lois, pour en être les fidèles dépositaires » (Vie de Demetrius, XLIV).

II, 7, 469. C'est la deuxième fois que le romancier renvoie à la divinité tutélaire de la Bergère Astrée (Henein, pp. 56-58).

II, 9, 607. Justice est opposée à bienfaits. Le même thème est traité dans les peintures éclatantes (I, 2, 27 verso).

• Sur la justice et les procès dans le roman, voir La Fontaine de la Vérité d'amour (Henein, pp. 29-69).
L' II, 11, 745. Le pronom remplace obligation, ce qu'il doit à Placidie.
L' II, 6, 391. Le pronom remplace grossesse.
L' II, 6, 368. L'article manque en 1621.
L' II, 8, 526. Le pronom remplace bouche.
L' II, 9, 564. Le pronom remplace tyrannie.
L' II, 12, 882. Le pronom remplace la prescription de l'Astrologue.
La II, 10, 627. Le pronom remplace Alexis.
La bruslé II, 6, 414. Il faut ici lire l'a bruslé, comme dans l'édition de 1610.
La II, 6, 340 ; II, 12, 867. Il faut ici lire le, comme dans l'édition de 1610.
La II, 5, 297. Le pronom remplace Phillis.
II, 5, 304. Il faut ici lire la, pronom qui remplace âme. Ce pronom manque en 1610.

II, 8, 550. Il faut ici lire demanda où, comme dans l'édition de 1610.
La belle II, 4, 202 ; II, 8, 532 ; II, 9, 560. L'expression n'a pas encore son statut moderne de « terme familier et ironique » (Le Grand Robert).
L'a destiné II, 8, 495. Les vers de l'oracle sont ambigus à cause du pronom personnel (le) qui désigne le jeune homme que le druide devrait secourir. Adamas comprend qu'il s'agit de Céladon. Il s'agit pourtant probablement de Silvandre.

• Ce quiproquo entraîne le développement des deux intrigues principales, ainsi que leur ralentissement (Henein, pp. 80-81).
La mère II, 6, 357. Il faut ici lire sa mère, comme dans l'édition de 1610.
La nommée II, 2, 89. Il faut ici lire l'a nommée en 1610 et en 1621.
La prens II, 11, 721. Le pronom remplace vengeance.
La présence II, 1, 33. Il faut ici lire sa présence, comme dans l'édition de 1610.
La recommandé II, 2, 100. Il faut ici lire l'a recommandé en 1610 et en 1621.
La touche II, 3, 129. Le pronom remplace la fontaine.
Lacune II, 12, 804. En comparant l'édition de 1621 et celle de 1610, on constate que cette dernière comporte une lacune extraordinaire. Entre extreme desir de et avoir esté, quatre pages manquent.

1610 :
804_erreur
1621 :
804_1621

Le contenu de certaines de ces pages manquantes se retrouve - en désordre et partiellement - après le mot conclud (II, 12, 808) :
- une partie manque totalement (à propos de Rome),
- une autre est interrompue (à propos de Valentinien)
- et une autre encore va revenir deux fois (à propos d'Eudoxe).
- Certaines parties du texte manquant se trouvent plus loin : II, 12, 810 ; II, 12, 891.

• Dans cette édition critique, le texte erroné de 1610 ne comprend ni les numéros de pages de l'édition de 1621, ni les liens avec les divers tableaux. Ce texte est reproduit avec des caractères particuliers pour mettre en garde les lecteurs. Le texte de l'édition de 1621 est considéré comme un ajout.
L'aide II, 9, 606. Il faut ici lire laide en 1610 et en 1621.
Laignieu II, 8, 491. Il faut ici lire Lavieu, comme dans l'édition de 1610. C'est la maison de Lindamor (II, 8, 491 ; II, 10, 658). Laignieu est souvent écrit Laigneu dans le roman. Aujourd'hui, on dit Leigneux.

• La Mure, en parlant de Briand de Lavieu, archevêque de Vienne, relève la fâcheuse confusion entre Laigneu et Lavieu dans une histoire des cordeliers (II, p. 297).

• Daniel Huet η écrit que d'Urfé, « dans un autre endroit de son Roman, [dit] que sa maison, et celle de Laignieu, sortent d'une même tige » (p. 849). Le savant évêque ne distingue pas toujours la biographie du héros de celle de l'auteur ! Par ailleurs, sa remarque s'explique si elle suit la lecture d'une édition de la deuxième partie de L'AstréeLaignieu a remplacé Lavieu, comme par exemple l'édition de 1621.
Laissee II, 7, 483. Il faut ici lire laissé en 1610 et en 1621. Mais pourquoi la nymphe ne raconte-t-elle pas le sauvetage du berger ?
Langue II, 9, 606. Dans la Galliade de Guy Le Fèvre de la Boderie, on trouve l'explication suivante : à Lyon, dans le temple de l'Athénée, « faconds Orateurs, et Philosophes vieux » discouraient,
   « Et s'ils avoient escrit quelque bourde ou mensonge,
    Sur le champ il falloit qu'avecques une esponge
    Ou de leur propre langue ils vinssent effacer
    Ce qu'ils avoient osé impudemment tracer »
    (Cercle III, vers 1657-1660).

• Cet usage remonterait à Caligula. L'empereur aurait donné le choix aux mauvais poètes entre lécher leurs vers ou se jeter dans la Saône (Champdor, p. 30).
Languissant II, 10, 620. Le Berger languit, c'est-à-dire qu'il voit « alterer de jour en jour sa santé, [il] atten[d] la mort » (Furetière).
Laonice II, 7, 432. Dans l'édition de 1610 et dans celle de 1621 on retrouve la même erreur : il faut ici lire Leonide.
Laquelle II, 1, 46. Le pronom remplace la qualité de l'âme.
Laquelle II, 12, 879. Le pronom remplace la permission avec laquelle il doit revenir.
L'autre II, 1, 37. Il faut ici lire apres l'autre, comme dans l'édition de 1610.
L'autre II, 2, 119. L'autre druide, Adamas.
L'avoir II, 11, 759. Le pronom l' remplace le portrait, mais les adjectifs possessifs et les pronoms qui suivent remplacent le modèle.
Le II, 7, 462. Le pronom remplace Polémas.
Le II, 9, 594. Il faut ici lire les, comme dans l'édition de 1610, puisque le pronom remplace plusieurs.

II, 10, 669. Il faut ici lire les, comme dans l'édition de 1610, puisque le participe (tenus) est au pluriel.

II, 12, 891. Il faut ici lire les, comme dans l'édition de 1610, puisque le pronom remplace reproches.
Le II, 8, 538. Le pronom remplace Hylas.
Le II, 12, 776. Le pronom remplace toute une proposition : Dois-je dire cette veuë heureuse [...] ? Mais comment le puis-je mettre en doute, puis que jamais personne ne fut plus heureux ...
À cause de ce commentaire introduit par mais, il s'avère que la correction de 1621 (suppression de ou malheureuse) rend la succession des phrases plus logique.
Le II, 5, 306. Le pronom remplace escritoire, substantif masculin dans Huguet, mais féminin dans Furetière.
Le II, 6, 408. Le pronom remplace le fait que le Chevalier étranger a l'avantage.
Le II, 8, 509. Le pronom remplace peuple romain. Parce qu'elles se battaient entre elles, les tribus gauloises ont appelé César. Voir Séquanois et Éduois.
Le II, 12, 872. Le vieillard est en effet mort lors du naufrage (II, 12, 770).
Le II, 9, 565. Le pronom remplace le frère de Doris.
Le II, 8, 540. Le pronom remplace rendre plus d'honneur.
Le II, 10, 640. Le pronom remplace Ursace.
Le déclarant II, 10, 618. Le pronom remplace Céladon. Le druide craint que, s'il révèle la cachette du Berger aux gens du hameau, son protégé décide de s'éloigner.

Adamas aurait pu, évidemment, non seulement informer Astrée, mais encore l'amener auprès de Céladon ... Le druide veut en fait que le Berger lui-même décide de se montrer, de se déclarer.
Le effaçoit II, 5, 311. Il faut ici lire les effaçoit.
Le laisser II, 9, 579. Il faut ici lire la laisser, comme dans l'édition de 1610.
Le leur dit II, 3, 175. Il faut ici lire le leur dit, comme dans l'édition de 1610.
Le lui dis II, 4, 198. Hylas commente son action : Il a raconté à Circène la mission qui lui avait été confiée en se moquant de Clorian. Le complément direct est au féminin en 1610 (je la lui dis) parce que le pronom remplace charge. Le pronom est au masculin en 1621 (je le lui dis) parce que le pronom remplace la phrase entière, ce qui est plus clair (usage moderne).

II, 4, 220. Même situation : elle commença de la [le] croire. En 1610, le pronom objet remplace le nom affection, alors qu'en 1621 il remplace la phrase.
Le maintiendront II, 6, 399. Le pronom remplace la vérité est pour nous.
Le pouvoit II, 12, 794. Le pronom remplace obtenir. Valentinien ne mérite pas d'obtenir Eudoxe, alors que Ursace, à cause de son amour extrême, le mérite.
Le dit, le trouvoit II, 6, 378 ; II, 12, 841. L'édition de 1621 ajoute un le inutile.
Le voulois II, 11, 715. Le pronom remplace être secrètes.
Leçon II, 11, 738. D'Urfé donne en même temps une leçon d'histoire et une leçon de géographie.
Leonice II, 3, 162 ; II, 12, 887. Il faut ici lire Laonice, comme dans l'édition de 1621.

II, 12, 888. En 1610 et en 1621 il faut ici lire Laonice.
Leonide II, 8, 538. Il faut ici lire Laonice, comme dans l'édition de 1621.
Léonide II, 7, 439. Inadvertance du romancier. Ce chassé-croisé de jaloux est raconté par Astrée dans un récit de la première partie que la nymphe n'a pas entendu parce qu'elle s'était endormie (I, 4, 84 verso). Céladon avouera plus tard à Léonide qu'il a été jaloux une fois dans sa vie (II, 7, 465) sans donner de détails.
Leontin II, 12, 796. Ce personnage s'appelait plus haut Leontius (II, 12, 774).

• La remarque d'Eudoxe est reprise par Corneille dans sa Pulchérie. Pulchérie est la fille d'Arcadius et la tante d'Eudoxe. Honoré d'Urfé l'appelle Pulcheria (II, 12, 804). L'héroïne de Corneille, dans la tirade où elle parle d'Eudoxe, s'écrie :
     « Ah ! si je n'avais eu qu'un sénateur pour père »
     (I, 1, vers 85).
Les II, 2, 116. Le pronom remplace ses pensees.
Les II, 12, 823. Le pronom remplace les Gaules.
Les avoit II, 4, 260. Il faut ici lire vous avoit, comme dans l'édition de 1621.
Les plus sçavants II, 5, 281. Comme le relève M. Gaume (p. 485), la source d'Honoré d'Urfé est ici Mario Equicola η (Livre 1, f° 64 recto). On a appelé le premier de ses Six livres, un répertoire des écrivains néo-platoniciens η, une sorte de Babel littéraire (Kolsky, p. 616)
Les rendre II, 11, 751. Ætius va diviser ses ennemis. Bien qu'il s'agisse des forces ennemies, l'un des compléments du verbe rendre est au masculin.
Les vous II, 1, 9 ; II, 2, 83, 91 ; II, 3, 150 ; II, 4, 240 ; II, 6, 381. Les vous. Construction que Vaugelas condamne : « Il faut dire, je vous le promets, et non pas, je le vous promets, comme le disent tous les anciens Escrivains, et plusieurs modernes encore » (pp. 33-34).

- Il est intéressant de noter que cette construction ne revient plus après le livre 6 de la deuxième partie.

II, 2, 98. L'édition de 1621 corrige celle de 1610 et remplace les vous par vous les.

- En revanche, le vous et la vous figurent dans tous les livres (par exemple II, 6, 392 ; II, 12, 853).
Les voyez II, 1, 40. En 1610 et en 1621, il faut ici lire le voyez.
Lettre II, 5, 270. Cette précieuse lettre composée par Céladon (II, 3, 126), remise à Silvandre (II, 3, 127), ramassée par Phillis et montrée à Astrée (II, 3, 144), puis rappelée ici contraste avec la succession de lettres écrites, lues, perdues et dérobées que renferme l'histoire d'Hylas rapportée dans le livre précédent (II, 4, 233 sq.).
La tradition veut que les lettres ne soient pas signées ; « Jamais les lettres d'Amadis ne furent signées », rappelle Don Quichotte (Cervantes, p. 226). Honoré d'Urfé et d'autres romanciers, souvent complaisants, permettent à un titre explicite de surplomber la lettre.
Lettres II, 8, 508. S'agit-il des caractères (l'écriture) ou des sciences ? Blaise de Vigenère pose cette question et note que la réponse reste « indécise » (p. 225).

La civilisation grecque a connu son apogée au Ve siècle avant J.-C. Elle aurait débuté autour de 1900 avant J.-C. Les druides seraient antérieurs. « On faisait de Pythagore tantôt le maître des druides, tantôt leur élève […] L'idée d'une rencontre physique, et a fortiori d'un enseignement, entre ce ou ces Grecs et les Gaulois est bien sûr totalement imaginaire : la chronologie s'y oppose » (Brunaux, p. 155). Pythagore a vécu de 580 à 497 avant J.-C. et la première mention du druidisme remonte au IVe siècle avant J.-C. Voir Grecs.
Leur aimer II, 12, 827. Dans l'édition de 1621, leur n'a aucune raison d'être ici. Il doit se trouver à la ligne suivante, avant conseilla.
Leur conseilla II, 12, 827. Dans l'édition de 1621, le pronom leur manque.
Leurs II, 10, 647. Les mains des Goths.
Leurs desirs II, 7, 476. Il faut ici lire mes desirs, comme dans l'édition de 1610.
Lidas II, 12, 891. Il faut ici lire Lycidas, comme dans l'édition de 1621.
Lieu II, 8, 538. Confusion étrange puisque Céladon s'est noyé près du hameau (I, 1, 2 recto). Or le tombeau se trouve fort loin du hameau, près du bois où les Bergers ont passé la nuit, à l'endroit où Céladon est apparu à Astrée. Le tombeau se trouve donc dans le lieu où les Bergères ont jugé que Céladon était mort.
Lieu II, 10, 628. Comme Honoré d'Urfé a probablement pensé à Loys Papon η en décrivant le druide et sa demeure, le lieu dont il s'agit est Goutelas (Voir Photos du Forez).
Loin II, 5, 276. Loin, bien loin, profanes esprits. Cette formule qui se trouve à l'entrée du Temple d'Astrée jouit d'une source épique, noble et grandiose (K. Wine, p. 159), ainsi que d'une source moderne, pastorale et sentimentale (M. Gaume, p. 643).

• Dans L'Énéide de Virgile, Procul, o procul este, profani, est un cri proféré par une magicienne (VI, 255-260). La Sibylle de Cumes, à l'entrée des bois sacrés qui mènent au séjour des morts, met ainsi en garde Énée qui descend aux enfers pour revoir son père. Alors que le fils est tourné vers son passé, le père, fasciné par le futur, lui présente sa descendance et l'avenir de l'Italie. Il y a dans ce chant, au cœur de L'Énéide, de nombreuses évocations d'âmes qui errent et souffrent parce qu'elles n'ont pas reçu de sépulture.
Dante reprendra ce thème dans son Enfer, et Botticelli l'illustrera à la fin du XVe siècle (Voir dans ce site l'extraordinaire application des Éditions de Diane de Sellier qui permet de naviguer à travers le manuscrit de Botticelli, 2 février 2015).

• La périphrase astréenne renverrait-elle plutôt à l'Arioste, demande Mme Wine (p. 160). L'Arioste aussi imagine une description des enfers dans le Roland furieux. Il n'y a pourtant pas d'inscription à l'entrée de ce lieu. Les misérables qui y séjournent sont des femmes punies pour leur ingratitude (XXXIV, 11). Ces châtiments sont déjà chez Richard de Fournival au XIIIe siècle (Le Chapelain, p. 226, note 55).

• Dans l'Aminte du Tasse, on rencontre un succédané des enfers et de l'inscription virgilienne. De plus, Lungi, ah lungi ite, profani (I, 1, p. 22) est une citation, déclare le poète. La formule traduit un vers de « ce grand qui chanta les armes et les amours » (I, 1, p. 22), c'est-à-dire Virgile. Le Tasse, poète de prédilection d'Honoré d'Urfé, combine le topos virgilien de la visite aux enfers avec le thème quasiment misogyne des femmes châtiées parce qu'elles méprisent l'amour. Un « sage » Berger prononce les mots de la Sibylle quand il s'adresse à la jeune fille qui ne l'aime pas. Il la menace des peines de l'enfer, un enfer réservé aux femmes insensibles. Le Tasse, dans sa pastorale, superpose les mots de Virgile à la pensée de l'Arioste.

• Honoré d'Urfé joue sur toutes les sources de l'injonction initiale. Il remplace l'oralité par l'écriture lyrique. Il remplace le héros spectateur par un héros agissant. Chez lui, une troupe de Bergers ébahis va de surprise en surprise. Le romancier substitue à l'enfer un cadre riant où la nature s'est soumise à l'ingéniosité des hommes. Il change les leçons explicites en poèmes d'amour et les complète avec les commentaires inspirés par un tableau à double (ou triple !) sens (Henein, pp. 121-124).

• Et cependant, à cause de l'inscription et du vers fatidique, le lecteur qui perçoit l'accumulation d'allusions littéraires saisit que le Temple d'Astrée ou de la déesse Astrée est destiné à une femme qui n'a pas su apprécier l'amour qu'elle inspire - leçon du Tasse. Au lieu de subir un supplice, l'ingrate est mise sur un piédestal. Par ailleurs, le lecteur comprend aussi que la leçon de Virgile n'a pas été bien suivie. La visite du bois sacré inspire de la pitié pour Céladon, une âme en peine, mais la visite n'inclut pas la vision d'un futur prometteur comme dans l'épopée. Cette pauvre âme, au lieu d'être rappelée à la vie comme elle le désire, sera dotée d'une vaine sépulture (II, 5, 298). C'est cette sépulture que souhaitaient les âmes qu'Énée voulait secourir, mais ce n'est pas du tout ce que Céladon et Adamas pouvaient espérer. Les sous-entendus savants échouent. À cause du Temple d'Astrée, le Berger meurt une seconde fois.

• S'agit-il d'un Temple d'Astrée ou d'un Temple d'Astrée ?
Les gens du hameau, guidés par Silvandre, se croient dans une épopée alors qu'ils baignent dans la pastorale.
Ils se prosternent devant un autel avant de reconnaître les traits d'une Bergère dans un portrait agrandi et sublimé.
Par ailleurs, ils croient que le bois est hanté par un mort, alors qu'il est habité par un vivant.

• « Hors d'ici tous profanes ». Cette formule, écrit Gohory η, devrait servir de préface aux romans : « N'y entrez pas bigots ne bigotes » (Amadis, XIII, n. p.).
Lui II, 10, 643. Le pronom remplace le Ciel, Dieu. Notons que le héros ne nomme pas Fortune.
Lui II, 9, 582. Le pronom remplace Doris.
Lui II, 5, 318. Le pronom remplace Silvandre.
Lui II, 8, 507. Le pronom remplace nostre Dieu.
Lui II, 9, 561. Le pronom remplace Paris.
Lui II, 10, 660. Le pronom remplace Polémas. Le plan ourdi par Galathée est cruel. Dans son égoïsme monstrueux, la Nymphe ne considère pas qu'elle priverait le Forez de deux de ses principaux Chevaliers.
Lui II, 6, 387. Le pronom remplace Damon.
Lui II, 7, 453. Ce pronom ajouté en 1621 est inutile.
Lune de juillet II, 4, 261. Le sixième de la lune de Juillet est une date fatidique dans le roman. Dans la première partie, c'était l'anniversaire de la nymphe Galathée dans l'édition de 1621, et la fête de la déesse Diane dans l'édition de 1607 (I, 3, 62 recto). Ici, c'est le jour consacré à la cueillette du gui.

Pline explique : La cueillette était fixée « au sixième jour de la lune, moment qui marque […] le début des mois, des années et des siècles qui durent trente ans ; ce jour est choisi parce que la lune est déjà dans toute sa force sans être à mi-parcours » (XVI, 249). Le sixième jour est celui de Vénus, selon Pierius (II, p. 278).
Lune de siècles II, 8, 509. Une demie lune de siecles. La moitié d'une lune = 15, un siècle = 30 ans. 15 X 30 = 450 ans. Le roman se déroulerait donc en 450 selon Adamas.
Luy demandoit II, 10, 660. Il faut ici lire le luy demandoit, comme dans l'édition de 1610.
Luy usa II, 4, 249. Ellipse de la conjonction. Elle usa avec elle de paroles ...
Luytte II, 8, 551. Huguet donne la graphie luyte.
Dans la première partie, Céladon a « gagné à la luitte » dans la version de 1607, mais à la course dans la version de 1621 (I, 2, 28 recto). La variante laisse supposer que la course convient peut-être mieux à un roman pacifiste. Dans l'éloge funèbre, le romancier permet à son héros d'être victorieux et à la lutte et à la course !
Lydas II, 7, 480. Il faut ici lire Lycidas, comme dans l'édition de 1610.
Ma II, 5, 299. Il faut ici lire m'a, comme dans l'édition de 1621.
Ma Bergere II, 11, 724. Il faut ici lire la Bergere en 1610 et en 1621.
Ma lettre II, 10, 670. La lettre que Silvie apportait.
Ma portee II, 2, 100. Il faut ici lire m'a portée, comme dans l'édition de 1610.
Main II, 8, 548. Avoir les mains jointes dans son chapeau est probablement un geste de suppliant.
Mal II, 6, 329. Je la haïssais plus que la mort.
Mal d'esprit II, 6, 414. Il s'agit de l'amour.
Maladie de Calidon II, 1, 46. Il s'agit d'une maladie psychosomatique. Depuis Galien et Hippocrate, on sait que l'âme agit sur le corps. Dans le texte de Plutarque qui a servi de source à l'histoire de Calidon, on lit que le médecin qui examine le jeune amoureux « observait, sur tout son corps, ces mouvements qui sont comme l'expression des affections de l'âme » (Vie de Demetrius, 38).

• Alors que Plutarque nommait un médecin célèbre, Érasistrate, Honoré d'Urfé donne des informations sur les qualifications d'un Mire qui reste anonyme.

• Les signes physiques de l'amour constituent un topos qui se rencontre dans l'Art d'aimer (la maigreur, Chant I) aussi bien que dans le Roman de la Rose η (la couleur, vers 2392). Honoré d'Urfé ajoute un symptôme proprement médical, le pouls agité.

• D'Urfé nomme Galien dans ses Epistres morales et écrit : « Selon que l'ame est disposée et qu'elle est attainte de douleur ou de joye, elle esmeut au corps chaud ou froid, pasleur ou rougeur, santé ou maladie, et quelquefois encor la mort » (III, 9, p. 472).
Maladie de la brebis II, 1, 27. Le Dr Marc Delacroix, vétérinaire et président du Centre culturel de Goutelas, a eu l'amabilité de m'écrire ce qu'il pensait de cet épisode.
« Le fait de « tourner longuement » et de tomber évoque plutôt une maladie parasitaire qui s'appelle l'œstrose ou Faux Tournis ; c'est une maladie d'été due à des larves de mouches qui se développent dans les sinus. Le fait que la « pauvre Florette » en guérisse confirme l'hypothèse, car une autre maladie, la cœnurose ou Tournis, montre les mêmes symptômes mais évolue irrémédiablement vers la mort ; celle-ci est due au développement de larves contre le cerveau du mouton provenant d'un ténia du chien. Les soins apportés par Silvandre n'évoquent rien de clair : je ne connais pas cette herbe appelée 'ORVAL', et l'administration dans l'oreille me paraît bien hasardeuse ! »

Orval ou Orvale, en anglais, est une sorte de sauge, Salvia Horminum. La sauge est une herbe sacrée et une plante médicinale. Un proverbe cité dans ce site (30 septembre 2010) dit : « Qui a de la sauge dans son jardin, n'a pas besoin d'un médecin ».
Malheur II, 10, 618. Heureux malheur, l'oxymoron illustre la situation de Céladon : dans son exil, il a eu la chance d'embrasser Astrée.
Malheureux II, 2, 121. Vous ne seriez pas très heureux si vous n'aviez pas été d'abord très malheureux. Voir Heureux η.
Manche II, 10, 640. Comme il s'agit du manche du glaive, il faudrait lire son manche. Mais La Curne signale que « le mot était aussi du féminin » quand il signifiait la « partie d'un instrument qu'on prend en main ».
Mariage II, 1, 59. Cette remarque nous apprend qu'une jeune fille ne rend pas visite à l'homme qui l'a demandée en mariage.
Matin II, 10, 628. Furetière donne l'expression se lever matin.
Mauvais lustre II, 4, 195. Musset a-t-il pensé à cette aventure d'Hylas ? Dans Les Caprices de Marianne, le timide Cælio charge Octave de parler pour lui à Marianne. Marianne, comme Circène, tombe amoureuse du messager.
Mauvaise II, 6, 355. Litote ! Madonthe est orgueilleuse et pénétrée de son importance, caractéristiques des grandes dames (Voir Galathée et Daphnide).
La litote permet de ménager les femmes en général. D'Urfé écrit par exemple que Diane « avoit quelque inclination à ne point hayr » Silvandre (II, 4, 187).
Me descouvre II, 11, 674. Il faut ici lire ne me descouvre, comme dans l'édition de 1610.
Me joignit II, 10, 644. En 1610 et en 1621, il faut ici lire se joignit.
Me jugeay II, 9, 569. Le me, ajouté en 1621, n'a aucune raison d'être.
Meilleure II, 7, 432. Le romancier annonce ainsi une fortune meilleure, un dénouement heureux.
Meilleure raison II, 10, 625. Cette conversation montre combien le druide est responsable du travestissement, et combien il est sûr de la réaction d'Astrée. Céladon accepte de se travestir au moment où il entend qu'il risque d'en mourir.
Même II, 5, 272. Moi qui suis la franchise même. Cette construction est attestée dans Huguet, non dans Furetière.
Même cela II, 8, 490. Que même ait ici sa fonction moderne (renchérir) ou son sens ancien (synonyme de surtout), Adamas considère l'abandon de la vie pastorale comme l'une des folies d'Alcippe, cet « esprit turbulent » (Voir I, 2, 33 verso sq.).
M'empeschoit II, 9, 593. Il faut ici lire m'en empeschoit, comme dans l'édition de 1610.
Mémoire II, L'Autheur au Berger Celadon. Dans la préface de la première et de la deuxième partie η, Honoré d'Urfé fait la leçon à ses personnages en utilisant la même formule et dans le même but :
- mets bien en ta memoire ce que je te vay dire
,
- mets en ta memoire ce que je te vay dire.
Astrée et Céladon doivent retenir les réponses à donner aux critiques.

• D'Urfé devait être extrêmement sensible à la critique. Ses Epistres morales ne doivent tomber « Qu'entre les mains de [ses] plus chers amis » (n. p.). Il justifie son attitude dans une de ses épîtres : « Celuy qui se laisse tant soit peu blasmer sans ressentiment, il faut qu'il ait ou un grand defaut de courage, ou une grande superabondance de vice, puisque, comme dit Dionysus, S'il faut que la colomnie s'efface par le sang, il ne faut pas mesmes que le sang y soit espargné » (II, 20, pp. 179-180, les italiques sont dans le texte).
- Ce Dionysus pourrait être Denys d'Halicarnasse (Ier siècle avant J.-C.), rhéteur et auteur des Antiquités romaines.
Men II, 8, 544. Il faut ici lire m'en, comme dans l'édition de 1610. En remplace discours.
Menassez II, 8, 491. À qui pense Adamas ? Nombre de héros ont été cachés pour les préserver d'un danger. Lancelot par exemple est dissimulé par la Dame du Lac, et Arthur emporté par Merlin.
Mentir II, 10, 664. La Nymphe oublie-t-elle qu'elle vient de tromper Chrisante, Paris, un Vacie et une troupe de Bergers pendant la cérémonie du « vain tombeau » ? Comme elle a aussi caché des informations à Galathée et à Adamas, il se peut que, en casuiste, elle distingue mentir - dire le contraire de la vérité - et dissimuler la vérité !
Mer II, 12, 768. Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui sont sur mer. Maxime prêtée à Aristote qui illustre la terreur que la mer pouvait inspirer.
Mes II, 10, 619. Il faut ici lire nos, comme dans l'édition de 1610.
Mesme II, 8, 535. Diane a aimé Filandre, mais Filandre est mort (I, 6, 191 verso), Silvandre aura-t-il la même fortune ? Faut-il mourir si l'on est aimé de Diane ?
Mesnager II, 8, 518. Ménager, c'est « Conduire son bien, sa fortune avec raison & jugement » (Furetière) ; Astrée se reconnaît donc coupable.
Meurs II, 1, 7. Il faut ici lire mens, comme dans l'édition de 1610.
Mettree fer II, 12, 854. Il faut ici lire mettre le, comme dans l'édition de 1610.
Miens II, 11, 725. Être autre chose que mon ami.
Mieux II, 8, 494. En 1610 et en 1621, il faut comprendre mieux dire.
Miracle du monde II, 11, 743. Périphrase appliquée à nombre de grandes villes !
Moi II, 6, 407. L'égocentrisme de Madonthe est frappant.
Moins II, 11, 748. Même réflexion dans Les Epistres morales : « De tout temps la Vertu et la Fortune ont guerre declaree l'une contre l'autre » (I, 2, p. 12).
Moins changée II, 6, 424. La phrase surprend. Il faut ici lire beaucoup changée. Diane a terminé l'histoire de ses amours et de la mort de Filandre en s'écriant : Diane aymera jusques au cercueil son cher Filandre (I, 6, 192 recto). Comme elle vient de le dire plus haut, elle est devenue insensible à l'amour, puis elle a rencontré Silvandre, et elle a changé.
Moitié II, 5, 293. Moitié peut signifier amant ou époux. Cependant, à cause de l'absence de l'adjectif possessif, il peut s'agir ici de la moitié d'une personne : le portrait représenterait seulement la moitié du modèle, son apparence.
Monstres II, 9, 614. « Aristote dit que le monstre est une faute de la nature, qui voulant agir pour quelque fin, n'y peut pas neantmoins arriver, à cause que quelques-uns de ses principes sont corrompus. [...] Les monstres n'engendrent point [...] Se dit aussi de ce qui est mal fait, mal ordonné » (Furetière).
Montagnes II, 10, 637. Le Vésuve, près de Naples, est le principal volcan des Apennins. C'est entre 1594 et 1600 que l'on a découvert les ruines de Pompéi enfouies depuis la célèbre éruption du Vésuve qui a eu lieu en 79.

• Le romancier raconte-t-il son voyage à Malte ? « C'est en descendant vers Brindisi où l'on débarquait pour l'île de Malte qu'il dut s'arrêter à Vésuve » (Baldner, p. 177).
Montant II, 12, 855. Il faut ici lire mourant, comme dans l'édition de 1610.
Montoit II, 7, 451. Amasis quitte Isoure à la fin de la première partie (I, 12, 396 recto).
Montrant II, 7, 471. Léonide rappelle la scène qui s'est déroulée dans ce lieu (I, 4, 84 verso). C'est à sa deuxième visite qu'elle surprend l'histoire de Diane (I, 6, 157 verso).
Montrerdun II, 1, 30. Il faut ici lire Montverdun, comme dans l'édition de 1621.
Mordre - II, 6, 339. La médisance personnifiée entraîne une image plus forte que dans les expressions courantes : « DENT, se dit figurément en Morale. Personne ne se peut garentir des dents de l'envie, de la satyre, des dents serpentines des mesdisants » (Furetière). Voir Ongles η.

- II, 8, 542. Pour traduire mordre les doigts, Cotgrave souligne que l'on regrette ce que l'on ne peut plus changer (« a thing which is post helpe, or out of his power to alter ». Article Doigt).
Mort de Céladon II, 8, 531. Les jeunes filles le croient mort parce qu'il se présente d'abord comme le reste de Céladon et ensuite comme son ombre. Elles sont tombées dans le piège des métaphores !

• Le héros doit subir les conséquences de ses performances littéraires. On se souvient que les poèmes que le Berger chantait devant Aminthe (I, 4, 120 recto sq.) ont aussi eu un effet catastrophique parce qu'Astrée ne les a pas compris comme il fallait (Henein, pp. 368-370). Il est donc difficile de considérer ces malentendus comme une stratégie féminine de résistance (L. Giavarini, La Sylvanire, p. 150, note 19). Il s'agit plutôt d'une faiblesse innée de l'héroïne (Voir Pleins feux), et de certaines de ses compagnes
Mort de Thierry II, 12, 827. Cette mort qui a eu lieu lors de la bataille des Champs Catalauniques a été racontée dans l'histoire de Madonthe (II, 6, 328).
Mourir II, 1, 44. Personne ne meurt d'amour ; Galathée a fait la même remarque (I, 2, 26 recto).

Les Epistres morales disent pourtant le contraire : « Plusieurs de trop de douleur, ou de trop de joye, ont finy leurs jours » (III, 9, p. 472).
Mousse II, 10, 643. « Une des qualités de la mousse est de retenir longtemps l'humidité » (Littré).
Muettes II, 7, 472. Les Bergères ont en effet parlé ensemble et Astrée a raconté son histoire (I, 4, 86 verso). Les nymphes se sont réveillées trop tard pour les entendre (I, 5, 122 recto).
Myrte II, 2, 105. « Arbrisseau fort estimée des curieux », écrit Furetière. Il ajoute « se prend figurement & poëtiquement pour le symbole de l'amour ». Dans les exemples qu'il donne, le myrte figure l'amour heureux.
Mythologie II, 10, 619-620. Dans la bouche de Céladon, mythologie et nature se combinent et s'humanisent.
Naistre II, 6, 348. Ce mot est couvert d'une tache dans l'édition de 1610.
Nativite II, 12, 880. Qu'ayant sceu le point de leur nativité. Ces mots manquent dans l'édition de Vaganay (II, 12, p. 557).
Nature II, 1, 51 ; II, 1, 57 ; II, 2, 92 ; II, 9, 591.
Les Epistres morales démontrent l'intérêt qu'Honoré d'Urfé porte à la « nature prudente » (I, 5, p. 35), car l'« instinct de nature » (I, 5, p. 36) a un effet bénéfique. La nature est « un don du Ciel » (I, 8, p. 63) que l'homme peut faire fructifier. « Les aisles de la nature » (III, 3, p. 390) ont permis à Platon et Aristote de parvenir à une définition du « souverain bien ». Voir aussi la troisième partie η.
N'ay II, 1, 40 ; II, 4, 195.
Il faut ici lire , comme dans l'édition de 1610.
Ne II, 5, 291. Cette phrase signifie qu'on a voulu rendre le portrait reconnaissable puisque la Bergère peinte tient la houlette d'Astrée.

II, 6, 352 ; II, 6, 366 ; II, 6, 424 ; II, 7, 483 ; II, 8, 548 ; II, 9, 598 ; II, 9, 601 ; II, 10, 643 ; II, 12, 831 ; II, 12, 844.
Le ne est inutile.
Huguet note que « Souvent le sens négatif de la phrase entraîne l'emploi de la négation ne d'une façon purement explétive ».
Ne creut II, 12, 860. Il faut ici lire ne creut, comme dans l'édition de 1610.
Ne fus II, 7, 483. En 1610 et en 1621, ce fragment de phrase est incompréhensible. Faut-il lire depuis que je fus ?
Ne perdre II, 12, 844. Il faut ici lire me perdre.
Nécessaire II, 7, 453. Adamas tente ainsi d'expliquer pourquoi il évite toute confrontation avec Galathée. (Voir aussi I, 10, 306 recto).
Nécessité II, 6, 333. La necessité ne reconnoit pas mesme la Loy que les Dieux nous imposent.
« La nécessité n'a point de loi » (Richelet). Cotgrave, grand amateur de proverbes, écrit : « Nécessité fait trotter les vieilles. Nécessité rend magnanime le coüard, et le pusillanime ».

II, 8, 499. À la nécessité. Quand c'est nécessaire. L'expression n'est pas dans les dictionnaires.
N'en II, 5, 297. Il faut ici lire m'en, comme dans l'édition de 1621.
Nerfs II, 1, 27. Furetière aussi écrit que le nerf « naist du cerveau ou de la moelle de l'espine ».
Nicandre II, 6, 424. Ce personnage ne figurait pas dans le récit de Diane (I, 6, 158 recto sq).
Nom II, 10, 640. Il s'agit du nom d'Ursace Romain, celui qui a accompli des prouesses.
Nom II, 3, 181. La narratrice est enfin nommée. Ce nom, prononcé par Hylas, est appelé par sans qu'il eust presque cognoissance de mon nom. L'intervention d'Hylas souligne le long anonymat. Elle rappelle aussi que l'inconstant aime ce qu'il ne connaît pas.
Nom d'Astrée II, 8, 529. Seuls ceux qui n'ont jamais entendu le nom d'Astrée ignorent l'amour de Céladon.
Nom de Doris II, 8, 548. Inadvertance de l'auteur : Comment Diane connaît-elle le nom de la Bergère ? Elle a entendu nommer Adraste et Palémon, mais non Doris.
Nom de Léonide II, 10, 629. Céladon appelle encore une fois la Nymphe par son nom. Ici, le travestissement en fille druide donne ce droit au Berger.
Nopces II, 12, 843. D'Urfé s'inspire du récit de Jordanès.
« Attila, comme l'historien Priscus le rapporte, épousa, au temps de sa mort, une jeune fille fort belle appelée ldlico, après avoir eu un grand nombre de femmes, selon la coutume de sa nation. Le jour de ses noces, il se livra à une grande gaieté ; puis comme, appesanti par le vin et le sommeil, il s'était couché sur le dos, son sang trop abondant ne put pas s'épancher par ses narines comme à l'ordinaire, et, prenant une direction funeste, il lui tomba sur la poitrine et l'étouffa. C'est ainsi que ce roi, qui s'était illustré dans tant de guerres, trouva une mort honteuse dans l'ivresse » (Ch. XLIX).

• Deux des initiatives du romancier ont trait aux femmes : Il laisse entendre que c'est avec Honorique qu'Attila se trouve lorsqu'il meurt. Il laisse aussi entendre qu'une autre épouse aurait tué le roi.
Nostre II, 8, 506 et II, 8, 508. Notons le singulier qui va surprendre Céladon. Il y a un seul Dieu, répète Adamas.
Nôtres II, 12, 880. C'est Silvandre qui parle ; il s'agit donc bien de siècle gaulois. Le vieillard a 90 ans.
Nous II, 7, 472. Le second nous manque en 1610 et en 1621.
Nous II, 1, 14. Silvandre parle en professeur !
Nouvelles II, 7, 472. La Nymphe a entendu l'histoire de Diane cachée derrière un buisson (I, 6, 157 verso).
Novice en amour Être novice en amour peut avoir deux significations : être encore ignorant ou commettre une faute !

II, 4, 231. Hylas le dit de lui-même parce qu'il donne des raisons à l'amour.

II, 11, 727. Silvandre le dit à Phillis parce qu'elle ne comprend pas la jalousie.

II, 12, 889. Hylas le dit de lui-même parce que c'est la première fois qu'il aime une druide. Il compare alors l'amour des jeunes filles, des femmes mariées, des veuves et des druides.

• Comparer filles, femmes et veuves est un topos au moins depuis Il Filocopo de Boccace. On rencontre ce parallèle longuement développé dans les Dames galantes de Brantôme (pp. 499-674). Ajouter des religieuses aux trois catégories de femmes à courtiser me semble aussi original qu'audacieux. Brantôme, qui préfère les femmes mariées (p. 516), décrète : « Laissons ces paouvres recluses » (p. 642).
Voir Amour.
Nuds II, 5, 277. Les pieds nus sont une marque de respect dans certaines religions. La liturgie astréenne repose sur des rites et des gestes archaïques, peut-être pour concilier les valeurs catholiques et les valeurs protestantes η.
Nul II, 2, 114. Adamas a dit à Silvie que nul ne peut s'exempter d'aimer (I, 10, 314 recto).
Ny II, 3, 135. Il faut ici ajouter ny temerite, comme dans l'édition de 1610.
Nymphe(s) II, 1, 8 ; II, 4, 203 ; II, 5, 275. Dans la première partie, le nom de nymphe était réservé aux dames et druidesses ; unique exception : les nymphes de la déesse Diane dans un couvent dirigé par une bergère, Bellinde (I, 2, 30 recto).
Observations II, 12, 882. Ce que l'Astrologue a observé dans les astres.
Obtenir II, 12, 785. Il ne faut donc pas compter sur un intermédiaire. Hylas a fait une remarque similaire (II, 4, 195).
Occasion II, 5, 312. Il faut ici lire condition, comme dans l'édition de 1610.
Œuf II, 2, 64 ; II, 11, 686 à 687. L'œuf salutaire des serpents apparaît dans les serments de Calidon. Bien que le jeune homme ne respecte pas sa parole, les dieux ne l'ont pas tout de suite châtié.

• D'Urfé ne montre pas cet œuf et n'utilise que certains des curieux renseignements donnés à ce sujet par Pline :
« Il existe, en outre, une autre espèce d'œufs en grand renom dans les Gaules et dont les Grecs n'ont pas parlé. Des serpents s'entrelacent en grand nombre ; avec leur bave et l'écume de leur corps ils façonnent une sorte de boule appelée 'urinum'. Les druides disent que cette façon d'œuf est projetée en l'air par le sifflement des serpents, et qu'il faut la rattraper dans un manteau sans lui laisser toucher la terre ; que celui qui s'en est emparé doit s'enfuir à cheval, car les serpents le poursuivent jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés par l'obstacle d'une rivière ; l'épreuve qui fait reconnaître cet œuf est qu'il flotte contre le courant, même s'il est attaché avec de l'or.
De plus avec cette ingéniosité qu'ils ont à envelopper de mystère leurs mensonges, les Mages prétendent qu'il faut les prendre pendant une certaine lune, comme s'il dépendait de la volonté humaine de faire coïncider avec cette lune l'opération des serpents. J'ai du reste vu cet œuf : il était de la grosseur d'une pomme ronde moyenne, et sur sa coque se remarquaient de nombreuses cupules cartilagineuses semblables à celles dont sont munis les 54 bras des poulpes. Les Druides vantent fort son merveilleux pouvoir pour faire gagner des procès et pour faciliter l'accès auprès des souverains, mais c'est une si grande imposture qu'un chevalier romain du pays des Vocontiens qui, au cours d'un procès, en portait un sur son sein, fut mis à mort par l'empereur Claude sans aucun autre motif que je sache. Pourtant ces enlacements de serpents et leur union féconde semblent être la raison qui a déterminé les nations étrangères à entourer, en signe de paix, le caducée de l'image de serpents ; c'est l'usage en effet que les serpents du caducée n'aient pas de crête » (XXIX, 52-54).

• L'œuf du serpent joue un rôle essentiel dans la mythologie celtique. En 1978, Ingmar Bergman, metteur en scène et réalisateur suédois, a intitulé un film policier L'Œuf du serpent.
Œuvre II, 8, 507. Le substantif peut être masculin ou féminin dans Furetière. Littré explique : « Autrefois œuvre était masculin au singulier quand il signifiait livre [...] Œuvre était encore masculin dans le style soutenu, pour des œuvres dont on voulait rehausser le mérite ». Voir Œuvre dans Glossaire.
Offensés II, 4, 208. C'est un reproche que l'on faisait au duc de Savoie η (Lucinge, p. 100).
L'épisode de l'écharpe a un pendant dans L'Histoire d'Hérodote (IX, Calliope, 1, 109-112). Xerxès, roi des Perses, veut faire d'Artaynte sa maîtresse. La jeune fille exige que le Roi lui donne la robe qu'il a reçue de son épouse. L'épouse humiliée se venge en demandant au Roi la mère d'Artaynte, puis en mutilant cette femme.
Office II, 5, 301 et II, 5, 305. Condamnation du frère de Céladon, Lycidas.
Oisiveté II, 12, 766. « On dit proverbialement, que l'oisiveté est la mere de tous les vices, pour dire, que ceux qui ne sont point occupez ne songent qu'à se plonger en toutes sortes de desbauches » (Furetière).
Omission dans les tables Ces textes ne sont pas indiqués dans les tables.
Omission : dialogue Dans les tables, ce dialogue est défini par son premier vers, Si j'ayme autre que vous.
Ondes II, 10, 635. Le flambeau (de l'amour) pourrait vider la mer de son eau.
Ongles II, 8, 537. Substantif féminin dans Huguet, et masculin dans Furetière. Il est au masculin dans l'édition de 1610 et au féminin dans l'édition de 1621.

- Les ongles aigus de la médisance. Personnification par métonymie. C'est la deuxième fois que d'Urfé présente la médisance dans une image violente et originale (Voir Mordre η).

• Dans un texte du philosophe persan, Avicenne (Ibn Sina, IXe siècle), Dieu punit les médisants en leur donnant des ongles en cuivre (Voir ce site, 30 septembre 2014). D'Urfé cite Avicenne dans ses Epistres (III, 5, p. 422 par exemple).
Or du Temple II, 12, 890. Cet or qui provient du temple de Delphes intéresse beaucoup Honoré d'Urfé. Il va en reparler dans la troisième partie (III, 3, 58 verso) et expliquer alors son origine. Voir aussi Trésors η.

Au quatrième siècle avant Jésus-Christ, Brennus, chef des Sénons (Lot, p. 39), envahit l'Italie. Il vainquit les Romains - bien que les cris des oies aient permis de sauver le Capitole. Il obtint une large rançon en or. Il ajouta son épée dans la balance du côté des poids et s'écria « Vae victis », malheur aux vaincus. Le récit de Tite-Live est riche en renseignements (livre V, 38-49).
Brennus conduisit ensuite cent cinquante mille soldats en Grèce, et osa s'emparer de l'or du temple d'Apollon à Delphes, après avoir déclaré que les dieux, puisqu'ils sont riches, doivent faire des présents aux hommes (Trogue Pompée, Histoires Philippiques, XXIV, 4-8, cité par Venceslas Kruta, p. 273).

Brennus essuya une cuisante défaite à Delphes (peut-être à cause d'un tremblement de terre). La nuit suivante, il devint fou et se tua. L'or du temple porte malheur. De plus, les soldats de Brennus qui réussirent à emporter cet or à Toulouse sont morts dans la misère. D'après Trogue Pompée, lorsque ces soldats furent tous atteints de la peste, les haruspices leur recommandèrent de jeter leur butin dans le lac de Toulouse (D. Roman, p. 224).

Les Romains envahirent Toulouse, et à leur tour dérobèrent l'or de Delphes devenu l'or de Toulouse. Ils connurent tant de malheurs qu'ils inspirèrent un proverbe qui signifie Bien mal acquis ne profite jamais.
Littré se souvient d'une partie de la légende lorsqu'il écrit : « C'est de l'or de Toulouse qui lui coûtera bien cher, c'est-à-dire ce bien ne lui profitera pas ; locution tirée de l'or pillé à Toulouse par les Romains, et qui, d'après la légende, fut cause de malheur à ceux qui l'eurent ».

• Les hauts faits et l'orgueil de Brennus ont fortement marqué les imaginations. Ils sont mentionnés par des écrivains aussi différents que Plutarque (Vie de Camille), Pétrarque (Rimes, II), et Tite-Live (Histoire romaine, V). Fauchet consacre plusieurs pages à Brennus (f° 16 recto à f° 21 recto). Dans ses Antiquitez, c'est un soldat de Brennus qui aurait osé dire à Alexandre « qu'il craignoit seulement la cheute du ciel » (Fauchet, p. 20), formule reprise dans les Astérix. Fauchet reconnaît que les historiens quelquefois réunissent deux Brennus en un seul.

• Honoré d'Urfé lui-même parle de Brennus dans ses Epistres pour illustrer les mouvements désordonnés de la fortune (II, 5, p. 247-248). Il l'appelle Breme dans la deuxième partie et Brennus dans la troisième.

• On pense aujourd'hui que Brennus est un nom commun qui vient du gaulois bren, chef. Par ailleurs, il semble que l'attaque de Rome (attestée) et l'attaque de Delphes (douteuse) appartiendraient à deux Brennus différents à différentes époques (Kruta, pp. 57-58). Quant à l'or du temple, il dormirait au fond d'un lac ...
Oracle - II, 1, 5. Si le plus savant des Bergers peut considérer un écho qu'il modèle à son gré comme le plus sûr des oracles, c'est que l'homme est en mesure de faire son avenir.
- II, 3, 153 ; II, 3, 155. Il s'agit de l'oracle d'Écho (II, 1, 6).
Oracle II, 11, 676. Renvoi à l'oracle reçu par Adamas (II, 8, 495).
Oracle II, 6, 414. Renvoi à l'histoire de Tircis (I, 7, 213 verso).
Oracle II, 3, 176. Voici le premier poème de L'Astrée dont Honoré d'Urfé révèle la source. L'auteur original, que Hylas désigne par une périphrase, est Le Tasse, poète que le romancier a cité dans sa première préface (I, L'Autheur à la Bergere). K. Wine suggère de voir dans cet épisode une façon d'indiquer que l'inconstant subit une influence étrangère (p. 154, note 35).

• D'autres vers de l'Aminte du Tasse figurent dans cette préface.

L'Aminte est aussi cité dans Les Epistres morales (I, 15, p. 137-138).
Oraisons II, 2, 96. Il faut ici lire raisons, comme dans l'édition de 1610.
Ordonnances II, 9, 612. Renvoi aux Tables des lois d'Amour (II, 5, 283).
Ordonner II, 8, 492. Notons la hiérarchie du clergé celte. Fauchet décrit ainsi la classe sacerdotale en Gaule : « Il y avoit aussi des Philosophes appellez Bardes, Eubages, qui avec les Druides [...], apres que les habitans eurent esté façonnez, introduirent peu à peu les lettres et disciplines loüables » (f° 6 recto).
Oster II, 8, 540. Il faut ici lire oser, en 1610 et en 1621.
Ou II, 4, 218. Il faut ici lire on, comme dans l'édition de 1610.
Ou II, 8, 551. Il faut ici lire où que, comme dans l'édition de 1610.
Oublier II, 10, 665. Il s'agit de Mélandre. Ce discours de Fleurial est un résumé comique mais utile. Le lecteur qui se souvient de la première partie (I, 12, 384 recto sq.) doit exercer sa mémoire en corrigeant ce qu'il lit dans la deuxième partie.

• Habileté et ironie du romancier qui confie à un personnage qui a oublié ce qu'il a entendu la charge d'informer un lecteur qui aurait oublié ce qu'il a lu !
Ouï dire II, 7, 464. La nymphe renvoie au récit de la vie de Silvandre (I, 8, 225 recto).
Ouïe II, 1, 10 ; II, 1, 12. Méfiance à l'égard de ce sens qui rapporte le faux et qui est peu efficace en amour. D'Urfé se méfie également de la vue, car l'œil est « la partie en l'homme qui empêche davantage la bonne vue » (Epistres, I, 7, p. 57).
Ours II, 8, 499. Dans le dictionnaire de Furetière, les ours sont féroces et les loups sauvages.
Outre ce que II, 12, 785. Il faut ici lire outre que, comme dans l'édition de 1610.
Ouvrage II, 3, 129. C'est la première fois que nous voyons les Bergères un ouvrage à la main. Diane fera plus loin un bracelet de ses cheveux (II, 3, 131). L'héroïne du Sireine donne volontairement à son compagnon un « cordon » fait de ses cheveux (p. 90).
« Il est bien seant à une fille de faire toutes sortes d'ouvrages, de tapisserie, de dentelle, de broderie, &c. » (Furetière).
Papier II, 12, 881. La papyromancie utilise un papier froissé ; il semble ici que les figures jouent le rôle principal, comme dans les tarots.
Paragraphe - L'édition de 1621 ajoute fréquemment un paragraphe :
Livre 2, 3 fois ; Livre 3, 11 fois ; Livre 4, 20 fois ; Livre 5, 11 fois ; Livre 6, 6 fois ; Livre 7, 1 fois ; Livre 8, 8 fois ; Livre 9, 3 fois ; Livre 10, 4 fois ; Livre 11, 5 fois ; Livre 12, 13 fois.

- L'édition de 1621 supprime trois fois un paragraphe :
II, 3, 164 ; II, 9, 603 ; II, 12, 881.

II, 12, 871. L'alinéa ajouté en 1621 rend cette section encore moins claire qu'en 1610. La ponctuation est erronée en 1610 et en 1621.
Il faut ici lire : ... des Juges et des Rois qui en ordonnent ainsi qu'ils trouvent à propos. Pour nos dissensions qui touchent le bien, ou quelque offense reçue, le Sénat y pourvoit très sagement ; mais pour les outrages de la fortune, parce qu'elle a toujours été tant aimée du peuple et de l'Empire romain, il n'en a pas voulu être le juge ...

• L'édition fonctionnelle ne tient pas compte des paragraphes ajoutés inconsidérément, par exemple ceux qui coupent un dialogue.
Paraître II, 1, 50 ; II, 11, 704. C'est l'opinion d'Honoré d'Urfé dans Les Epistres morales : « Ne vueille pas seulement estre vertueux, ains aussi tasche de faire paroistre que tu le sois » (I, 21, p. 187).
Parce II, 6, 410. Il faut ici lire et parce, comme dans l'édition de 1610.
Parens II, 4, 260. Il faut ici lire paroles, comme dans l'édition de 1610.
Parenté II, 8, 491. Céladon est de Leigneux dans l'édition de 1621 mais de Lavieu dans l'édition de 1610. La leçon de 1610 est la bonne puisque que le Berger est parent de ce Lindamor, qui, lui, appartient à la maison de Lavieu (II, 10, 658). Voir « Laigneu » η.

II, 10, 658. Les familles de Lindamor et de Léonide sont alliées.

II, 11, 713. Célidée et Léonide sont proches. En effet, Célidée est la nièce de Cléontine, et Léonide est liée à Cléontine par sa mère (I, 11, 369 verso).

• Aucune des maisons que nomme le romancier ne figure (sous le même nom) dans la liste des quarante illustres familles foréziennes que dresse Anne d'Urfé η (pp. 33-37).
Parenthèse II, 1, 58 ; II, 11, 719. La parenthèse ouvrante manque.

II, 3, 123 ; II, 12, 849. La parenthèse fermante manque.

II, 12, 856. L'édition de 1621 supprime la parenthèse qui s'ouvre à dont et se ferme à memoire dans l'édition de 1610.

- Dans l'édition de 1610, la parenthèse fermante manque (II, 4, 222 ; II, 4, 224). La parenthèse ouvrante manque (II, 12, 856).
Parleray II, 4, 214. Il faut ici lire parlay, comme dans l'édition de 1610.
Partie II, 4, 186. Par conséquent, elle ne peut être aussi juge.
Pas II, 6, 385. Il faut ici lire par, comme dans l'édition de 1610.
Passé II, 9, 572. Doris profite de la faveur que lui a faite Palémon en l'abandonnant ; elle en profite même plus que des faveurs qu'elle lui avait faites du temps où elle l'aimait.
Patron II, 9, 602. D'Urfé utilise ce même substantif dans sa préface (II, L'Autheur au Berger). Dans les deux instances, la phrase est à la forme négative. L'inverse des actions de Céladon sert de modèle à ceux qui ne savent pas aimer. L'inverse des actions d'Hylas sert de modèle à ceux qui savent aimer.
Pauvreté II, 4, 220. Il faut ici lire pauvrette en 1621 et en 1610.
Paya II, 5, 273. Intervention de l'auteur qui annonce la vengeance de Laonice.
Peine II, 5, 314. A la peine du livre. Il faut comprendre à l'épreuve du livre, la preuve est dans le livre. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Elle pourrait être construite sur le modèle de « Au poids de la livre. Pesé exactement » (Huguet, Article Livre). Le DMF donne : « À la peine de son corps. En payant de sa personne, en travaillant de ses mains » (Article Peine).
Peinture II, 8, 519. D'après les dictionnaires du temps, c'est seulement au figuré que peinture et portrait sont synonymes. D'Urfé par conséquent suggère la superposition d'une description (le roman) et d'une représentation (l'objet) (Henein, pp. 121-125). Parler de peinture plutôt que de portrait autorise aussi le héros à utiliser le féminin pour mieux confondre modèle et image.
Pensé - II, 2, 70. Il faut ici lire n'a pas seulement pu penser, comme dans l'édition de 1621.

- II, 11, 723. Il faut ici lire pensez, comme dans l'édition de 1610,
Pensées II, 7, 477. Il faut ici lire pensers, comme dans l'édition de 1610, puisque que le pronom qui remplace ce substantif est au masculin : Ils bruslent et doivent.
Penser II, 2, 113 ; II, 3, 165. Ce verbe substantivé « n'est usité qu'en vers », note Richelet ; c'est le cas dans ces deux instances. On le rencontre aussi dans Le Sireine (« Pensers trop penzez », p. 103). Mais on le rencontre également dans une phrase en prose de L'Astrée (II, 9, 588).
Pensois estre II, 12, 771. Ces quelques mots de Silvandre auraient dû étonner Adamas ...
Perdre II, 5, 302. Puisque Cléon morte ne peut plus aimer, on se demande de ce que Tircis pourrait attendre d'elle sinon l'oubli miséricordieux. 

• Le continuateur de L'Astrée ne tient aucun compte de cette longue conversation sur les morts lorsqu'il imagine que Tircis dialogue avec ce qu'il croit être l'ombre de Cléon (éd. Vaganay, V, 9, p. 404).
Perdu II, 5, 297. Puisque je n'ai pas de chance, j'ai perdu Céladon. Voici le premier des raisonnements boiteux qui vont se succéder dans la bouche d'Astrée, et qui retardent la reconnaissance de Céladon.
Perdue II, 3, 140. Quand la jalousie disparaît, l'amour revient.
Père II, 8, 517. Il faut ici lire le Dieu fort est le Pere, comme dans l'édition de 1610. Le Père, le Fils, et le Saint Esprit forment la Sainte Trinité. Ce mystère fondamental pour les chrétiens se trouve dans l'Évangile : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » (Matthieu, 19). Les protestants, rappelle François de La Nouë, croient en la Trinité (p. 532).
Pétrarque souligne que saint Augustin met la Trinité « au centre de la foi » ; il en déduit son attachement au chiffre trois (Pétrarque, p. 117).

• Discuté au Concile de Nicée (IVe siècle), le mystère de la Trinité est combattu par Arius, fondateur de l'arianisme η, la religion de la majorité des Gaulois et des barbares du Ve siècle. Honoré d'Urfé choisit de ne pas nous le dire dans L'Astrée.

• D'Urfé a composé un sonnet intitulé « Du mystere de la Saincte Trinité » qui se trouve dans Le Second livre des Delices de la poesie françoise, en 1620, pp. 1-2. Voir Poèmes, Trinité.

• Claude d'Urfé, grand-père du romancier, s'est particulièrement intéressé à ce mystère (Gaume, p. 383).

• La patronne du Forez astréen, la déesse Diane, serait une des figures de la Trinité dans L'Ovide moralisé (Jeanneret, p. 22).

• Martin Fréminet, un peintre qui est passé par la cour du duc de Savoie η, a conçu et décoré la chapelle de la Trinité à Fontainebleau vers 1608 (Voir le site du Musée, 6 juin 2014).
Perfide II, 10, 654. Polémas a mérité cette épithète (« Qui manque de foy, qui trahit, qui manque à sa parole » Furetière), lorsqu'il a attaqué Lindamor de dos (I, 9, 288 recto).
Permettre II, 11, 706. Il faut ici lire promettre, comme dans l'édition de 1610.
Permission II, 9, 560. Furetière donne « par votre permission » qui signifie « avec votre permission ».
Personne II, 6, 330 ; II, 11, 700 ; II, 12, 844.
« Le mot qui se rapporte au pronom personne peut être au féminin », note Huguet.
Furetière écrit « Subst. tantost masculin, tantost feminin », mais dans tous les exemples qu'il donne pour personne négatif, les accords se font au masculin.
Vaugelas, qui consacre trois pages au genre de ce mot, explique : « Neantmois si l'on parle à une femme, ou d'une femme on dira, Je ne vois personne si heureuse que vous » (p. 7). Voir aussi Personne.
Personne II, 11, 754. Silvandre se trompe : Céladon aussi connaît Ursace (II, 10, 639). Alexis ne peut pas le dire évidemment.
Personnes II, 11, 715. Il faut ici lire personnage, comme dans l'édition de 1610.
Persuadent II, 7, 449. Léonide déclare : Oui, Céladon aime, mais l'amour le rend misérable, quoi qu'il en dise.
Persuader II, 7, 466. Vous seriez un Dieu si vous pouviez les convaincre qu'ils étaient plus heureux quand ils ne connaissaient pas encore l'amour.
Perte II, 7, 444. L'oxymoron souligne le désespoir de Céladon.
Peste II, 12, 804. C'est la troisième fois qu'un personnage meurt de la peste dans L'Astrée (Cléon et sa mère, I, 7, 208 recto et 209 verso).

• Voir la note de la première partie η.
Peuple II, 8, 493. Il s'agit du peuple romain.
Peut II, 3, 131. Il faut ici ajouter un que (ne peut que), comme dans l'édition de 1610.
Philandre II, 6, 421. Les amours de Diane et de Filandre se trouvent dans la première partie (I, 6, 160 verso sq.).
Philis II, 5, 301. Il faut ici lire Paris, comme dans l'édition de 1621.
Philis II, 9, 604. Ce nom manque dans l'édition de 1621.
Pierre coupée II, 4, 221. Il s'agit de Pierre-Scize. Au Nord de Lyon, la Saône passe entre deux collines aux falaises abruptes et forme le site de Pierre-Scize. Le duc de Nemours y était prisonnier en 1595 (Voir le site de Lyon historique, 30 septembre 2010).
Pitié II, 8, 498. L'oxymoron révèle combien Céladon est déçu de vivre encore.
Plaisir II, 8, 536. Plaisir de déplaire. La figure dérivative (rapprocher deux mots qui ont la même racine) se double d'une antithèse.
Astrée est de mauvaise foi ! L'opinion d'autrui lui importe.
Plustost II, 12, 860. Eudoxe souhaite que le Barbare arrive en Italie avant que l'on ne sache qu'elle l'a appelé.
Point II, 1, 56. Anacoluthe : Thamire est surpris de l'ouyr parler de ceste sorte, Célidée vit ...

II, 10, 643 ; II, 12, 861. Ce point (qui figure dans le texte de 1610 et dans celui de 1621) pourrait sembler erroné. Il s'agit en fait d'une curieuse construction archaïque où point est explétif.
À l'article Point, Huguet donne : « Defendre de ne point. Défendre de. — Dieu ne nous a point seulement defendu d'estre meurtriers, et larrons, et paillards, et blasphemateurs, et rebelles contre sa parole : mais il nous a defendu de ne point consentir au mal. CALVIN, Serm. sur le liv. de Job, 40 (XXXIII, 495) ».
Point de villes II, 12, 861. Sans s'amuser à point de villes. En ne s'arrêtant dans aucune ville. Huguet signale que « Point est très souvent explétif ».
Pointe de diamant II, 8, 492. Sommet pointu comme un diamant. Voir pointe.
Poisson Anne d'Urfé parle de poissons dans sa Description du pays de Forez (pp. 25, 27, 30). Dans L'Astrée, les seuls personnages qui remarquent les poissons sont Léonide (II, 7, 434) et Paris (II, 7, 468). Céladon les enfermait dans une comparaison dans la première partie (I, 10, 316 recto).
Ponctuation • Point d'interrogation :
D'après Furetière (Article Point), « Un point interrogant est celuy qui marque qu'il faut prononcer d'un ton superieur ».
II, 4, 197 ; II, 4, 250 ; II, 6, 377 ; II, 7, 440 ; II, 7, 481 ; II, 7, 482 ; II, 9, 615 ; II, 12, 844.
Dans toutes ces instances, le point d'interrogation n'a aucune raison d'être ; il a quelquefois une fonction de point d'exclamation.
II, 6, 405 ; II, 12, 863.
Dans ces deux cas, le point d'interrogation en 1621 remplace un point d'exclamation en 1610.
II, 6, 426. En 1610 et en 1621 le point d'interrogation est mis pour notre point d'exclamation.

• Deux-points :
D'après Furetière (Article Point), « Deux points marquent ordinairement le milieu d'un verset, ou la pause où on peut reprendre haleine. Le point avec la virgule s'appelle comma, & il marque une pause plus grande que la virgule, & plus petite que celle des deux points ».
II, 6, 381. Ces deux-points répétés sont exceptionnels.
II, 7, 482. Le deux-points n'a aucune raison d'être.
II, 6, 420. Le deux-points équivaut à un point d'exclamation, cas fréquent.
- En 1621, le deux-points remplace souvent le point d'interrogation de 1610.
Par exemple rien qu'au livre 11 : II, 11, 703 ; II, 11, 707 ; II, 11, 726 ; II, 11, 727 ; II, 11, 732 ; II, 11, 733 ; II, 11, 736 ; II, 11, 742.
Pont II, 12, 828. Le proverbe est dans Furetière. « On dit aussi, qu'il faut faire un pont d'or à ses ennemis, pour dire, qu'il faut faciliter leur retraite, & ne les pas mettre au desespoir » (Article Or).
Porté II, 12, 840. Ce participe passé décrit Attila.
Portrait d'Hylas II, 4, 224. Ce portrait est exceptionnel à plusieurs titres. Sa fabrication et sa fonction sont décrites alors que les traits physiques propres au modèle sont passés sous silence.

• Le portrait est dû à Zeuxide, troisième peintre nommé dans L'Astrée (après Climanthe et Mandrague), mais premier artiste qui appartienne à l'histoire plus qu'au surnaturel, car Zeuxide dérive de Zeuxis. Le romancier se souvient-il que, dans les Amadis, un descendant d'Apelle peint une belle dame (XI, ch. 15) ?
Comme Zeuxis excelle dans la représentation de l'apparence, Aristote juge que « la peinture de Zeuxis n'a aucun trait moral », remarque qui s'applique fort bien à Hylas lui-même (Henein p. 461). Selon Pline (XXXV, 61-66), ses œuvres ont tellement enrichi Zeuxis qu'il les a distribuées, en disant qu'elles étaient hors de prix ; Hylas, lui, brade son portrait. Par ailleurs, comme Zeuxis a combiné plusieurs modèles pour peindre une belle déesse, en confiant à un Zeuxide le portrait d'Hylas, d'Urfé suggère que son inconstant est le résultat d'une superposition de modèles (Henein, p. 113).

• « Le tour que fait Hylas dans l'Astrée, par le moyen d'un miroir où il avoit mis son portraict, est une malice que M. de Mayenne fit à son frère, le comte de Sommerive, et que le comte de Sommerive ne luy voulut jamais pardonner. Cela arriva à Soissons, et Dorinde, en cet endroit-là, est une Mme Payot, femme d'un trésorier de France, au bureau de cette ville-là » (Tallemant des Réaux, I, p. 230).
Portrait de Dorinde II, 4, 238. « Qui donne le portrait, promet l'original », note finement Corneille (Suite du Menteur, IV, 2) (Henein, pp. 120-121).
Portraits de princes II, 11, 736. Réunir des portraits historiques dans un livre est une entreprise que Pline admire, et dont il attribue l'invention à Varron : Il « trouva le moyen d'insérer dans ses ouvrages, particulièrement abondants, jusqu'à sept cents portraits de personnages célèbres » (XXXV, 11).
Pour II, 5, 318. Il faut ici lire que pour, comme dans l'édition de 1610.
Pour sujet II, 5, 285. Quel que soit le sujet.
Poursuivre II, 10, 666. Encore une erreur de Fleurial : Lypandas n'a pas cherché à délivrer Mélandre. Il est en prison, amoureux de la jeune fille, à la fin de la première partie (I, 12, 395 verso). Il pourrait avoir voulu obtenir sa propre délivrance.
Pousser II, 4, 243. Nous dirions fermer la porte derrière moi.
Pouvoir Le verbe pouvoir est très souvent mal conjugué en 1610 comme en 1621. Par exemple II, 1, 31 ou II, 4, 264. Peut est ici mis pour pust.

• Les diverses formes que prend ce verbe ne seront pas signalées dans les notes. La version fonctionnelle de L'Astrée donne au verbe le mode et le temps corrects.
Pouvoit II, 9, 582. Une ligne manque ici dans l'édition de Vaganay : « pouvoit-il estre moindre que de me retirer, ou pour le moins pouvoit-il estre » (II, 9, p. 370).
Premier II, 12, 769. Le premier vaisseau qui heurte le rocher.
Premières amours II, 4, 192. Les « premieres amours [...] sont si gluantes et aisées à renouër » (Amadis, XI, ch. 45).
D'Urfé lui-même évoquera le plaisir du ressouvenir dans la préface de la troisième partie (III, L'Autheur à la rivière de Lignon). Il n'ira pas jusqu'à dire qu'en amour l'imagination est supérieure à la réalité.
Prendre II, 4, 254. Il faut ici lire apprendre, comme dans l'édition de 1610.
Présentera II, 11, 721. Il faut probablement comprendre : si jamais l'occasion s'en présente.
Presque II, 10, 660. Silvie trompe Galathée sans dire un mensonge : Léonide et elle désiraient faire sortir Céladon.
Preuves II, 11, 730. Phillis lui a en effet rendu une grande preuve d'amitié quand elle lui a pardonné ses relations avec Olimpe (I, 4, 108 recto).
Prieres II, 3, 136. Dans les peintures éclatantes, aux pieds de Jupiter, « les vœux, les prieres, les sacrifices estoient diversement figurez » (I, 2, 27 verso).

Homère écrit que « les prières sont filles de Zeus : boiteuses, ridées, louches des deux yeux, elles marchent anxieuses derrière l'Égarement [... elles] guérissent à sa suite le mal qu'il a fait » (Odyssée, IX, p. 208).
Primogéniture II, 4, 196. Il s'agit du droit d'aînesse.
Princes II, 12, 849. Il faut ici lire Princesses comme dans l'édition de 1610.
Princesse II, 11, 739. Il s'agit de Placidie.
Pris(e) II, 9, 603. Il faut ici lire reprise comme dans l'édition de 1610.
II, 10, 634. Il faut ici lire repris comme dans l'édition de 1610.
Privé II, 8, 537. Curieuse formule, probablement ironique ! Paris est déjà privé de la connaissance de lui-même, mais il ne le sait pas encore.
Prix II, 8, 526. Céladon était donc partial lorsqu'il a attribué le prix à Astrée lors du Jugement de Pâris (I, 4, 89 verso).
Prochain II, 7, 486. Parce que ce changement annonce la mort prochaine du jeune homme.
Promet II, 11, 750. Encore une fois, c'est au futur que se situe le destin des Francs en Gaule (Voir aussi I, 3, 64 recto).
Promettent II, 12, 842. Présenter le passé comme si c'était le futur dans une prédiction faite par des astrologues est une apophétie η.
Promptement II, 5, 311. Il faut ici lire proprement comme dans l'édition de 1610.
Propre II, 7, 433. Le dessein qu'elle avait pour son propre contententement.
Protection II, 10, 658. On disait alors, comme aujourd'hui, prendre en sa protection. L'adjectif mauvais est au masculin en 1610 et en 1621 : coquille ou erreur.
Providence II, 1, 7 ; II, 10, 647 ; II, 12, 842.

• « Si la terre, et tout ce que nous voyons en cet Univers, est disposé et conduit par la particuliere providence de Dieu, et non point du hazard, ny de soy-mesme ; qui dira l'homme pour qui ces choses ont esté créees, estre une vague tourmentee sur la mer, joüet du rencontre et de la Fortune ? » (Epistres morales, III, 11, p. 211 sic 311).
Proximité II, 8, 491. Si Céladon est son parent, Léonide ne peut pas l'épouser. « La dispense de se marier au second degré de parenté ou d'affinité ne s'accorde qu'aux grands Princes & pour une cause publique » (Furetière, Article Dispense). A fortiori, un mariage de Léonide et de Paris, des cousins germains, est impossible.
Puis II, 4, 220. Il faut ici lire puis que comme dans l'édition de 1610.
Puissante II, 11, 703. La Bruyère se souvient-il de Célidée lorsqu'il écrit : « Si une laide se fait aimer, ce ne peut être qu'éperdument » (Du Cœur, 36 (IV), p. 142) ?
Quand II, 11, 761. Ce mot qui ne figure ici que dans l'édition de 1621 n'a aucune raison d'être.
Que Le que manque.
- Il faut ajouter le que, comme dans l'édition de 1610, II, L'Autheur au Berger Celadon.
- II, 1, 33 ; II, 4, 261. Il faut ici lire que je, comme dans l'édition de 1610.
- II, 6, 351. Il faut ici lire crainte que, comme dans l'édition de 1610.
Que II, 9, 610. Que nous ne cognoissions signifie : Que si nous connaissons.
Que - II, 6, 388. Il faut ici lire de, comme dans l'édition de 1610.
- II, 12, 866. Il faut ici lire de, comme dans l'édition de 1621.
- II, 9, 571. Le que ajouté en 1621 est inutile.
Que c'est que II, 4, 249. Que c'est que sans antécédent revient 9 fois dans la deuxième partie (contre 3 fois dans la première partie).
Que j'advoue II, 9, 591. Il faut ici lire que si j'advoue, comme dans l'édition de 1610.
Que je suis II, 5, 320. Il faut ici lire qui je suis, comme dans l'édition de 1610.
Que de me dire II, 11, 714. Le deuxième que est inutile. Il faut comprendre que faire plus de difficulté appelle deux suites : faire plus de difficulté que vous n'avez fait / faire plus de difficulté de dire le bien que le mal.
Quel Berger II, 3, 124. En 1610 et en 1621, logiquement, il faudrait ici lire quelle Bergère. En effet Céladon (l'Étranger) a reconnu Silvandre, mais il ne sait pas de quelle Bergère son ami se plaint dans son sommeil. Cependant, étant donné que Silvandre compatit aussi avec un pauvre Berger, il se peut que ce soit l'identité de cette victime (qui pourrait être Céladon ou un autre) qui fasse problème. D'Urfé entretient l'ambiguïté.
Quelle La confusion entre quelle et qu'elle est fréquente. Voici quelques-uns des cas où il faut lire qu'elle : II, 3, 161 ; II, 4, 225 ; II, 12, 819.
Quelle II, 11, 742. Il faut comprendre Quelle gloire.
Qu'elle(s) Voici quelques-uns des cas où il faut lire quelle(s) :
II, 2, 94 ; II, 2, 71 ; II, 2, 94 ; II, 3, 129 ; II, 3, 154 ; II, 3, 163 ; II, 4, 249 ; II, 4, 250 ; II, 4, 257 ; II, 4, 262 ; II, 5, 320, II, 6, 326 ; II, 6, 348, II, 6, 358 ; II, 7, 473 ; II, 7, 484 ; II, 8, 543 (4 fois) ; II, 8, 551 ; II, 11, 722 ; II, 12, 819 ; II, 12, 829.

La confusion entre les deux formes survient plus rarement en 1610 : II, 2, 87 ; II, 4, 207 ; II, 6, 338 ; II, 6, 339 ; II, 6, 380 ; II, 8, 551.
Quelles II, 3, 144 ; II, 6, 326. Il faut ici lire qu'elles.
Quelque II, 7, 472. Le plus dangereux, c'est qu'elle ne vous aime pas, et non qu'elle en aime un autre.
Quelques II, 6, 411 ; II, 7, 486. Vaugelas déclare : « On ne dira pas quelque perfections qu'il ayt, mais quelques perfections » (p. 359).
Quelqu'un II, 8, 525. Que l'un de mes proches te rende service auprès de Diane ... En effet, Astrée a souvent plaidé la cause de Silvandre (par exemple II, 6, 425).
Quérir II, 9, 559. Voir II, 8, 538.
Qui II, 12, 851. Le pronom remplace Ursace et Olimbre.
Qui II, 2, 91. Il faut ici lire qu'y, comme dans l'édition de 1621. Ce qui interrogatif signifie « Quoi. [...] Quelle chose, ce qui. [...] Qu'est-ce qui » (Huguet).
Qui II, 5, 298 ; II, 7, 463. Il faut ici lire qu'il, comme dans l'édition de 1621.
II, 12, 858. Il faut ici lire qu'il, comme dans l'édition de 1610.
Qui II, 8, 542. Il faut ici lire qu'ils, comme dans l'édition de 1610.
Qui avoit (ont) II, 2, 67. Il faut ici lire qui y avoit, comme dans l'édition de 1610.
II, 9, 576. Il faut ici lire qui y ont, comme dans l'édition de 1610.
Qui du pays II, 8, 492. Ce qui ajouté dans l'édition de 1621 est inutile.
Qui elles estoient II, 9, 559. Les Bergers et Paris connaissent déjà ces jeunes femmes (II, 3, 167) que Léonide n'a pas rencontrées. La Nymphe vient de les entendre nommer probablement.
Qui la II, 3, 137. Il faut ici lire qu'il l'a, comme dans l'édition de 1610.
Qu'il fait II, 2, 92. Il faut ici lire qui fait, comme dans l'édition de 1610.
Qu'il nous II, 1, 38. Il faut ici lire qui nous, comme dans l'édition de 1610.
Qu'il II, 6, 384 ; II, 6, 412 ; II, 9, 609.
Il faut ici lire qui, comme dans l'édition de 1610.
Quitter II, 7, 483. Il s'agit de Semire, le seul Berger qui ait quitté les hameaux après la noyade de Céladon (I, 4, 85 verso). Astrée ne prononce pas son nom.
Quoy que c'en fust II, 11, 750. Quels que soient la date et le motif de leur sortie, les Francs sont revenus en Gaule sous Pharamond.
Raconter II, 10, 620. Céladon ne dit pas tout ! Il rapporte bien la rencontre de Silvandre (II, 3, 125), la première et la seconde lettre (II, 3, 126 ; II, 8, 525), mais cache le baiser (II, 8, 526).
Raconter II, 6, 424. Elle l'a fait dans la première partie (I, 6, 158 recto sq.).
Raison II, 2, 84. Le substantif et son dérivé, raisonnable, reviennent vingt-huit fois dans le discours de Célidée (II, 2, 81 à II, 2, 96). Les analyses des rapports de l'amour et de la raison sont un lieu commun de la pastorale. Montemayor par exemple explique qu'Amour a pour mère la raison, mais que la raison ne le gouverne pas (La Diana, IV, p. 189).

• Comme Célidée imagine amour, raison et vertu sur des trônes, des images nées du Roman de la Rose η surgissent. Chez Guillaume de Lorris, Dame Raison conseille à l'Amant d'oublier l'amour (vers 3017). « Qui me sermonne, m'ennuie », répond l'Amant (vers 3093). Chez Jean de Meun, « Raison la belle » (vers 4223) est prolixe. Elle conseille la fuite (vers 4355). « Amour rejette par l'une des oreilles tout ce que Raison fait entrer par l'autre », constate l'Amant (vers 4636-4637).

• Cette allégorie n'est plus de mise, ni dans la plaidoirie de Célidée, ni dans L'Astrée. « Raison » fait partie intégrante du personnage. Il ne s'agit plus de fuir l'amour mais d'aimer en toute connaissance de cause la personne qui le mérite.
Raison et nature II, 2, 93. D'Urfé ne sépare pas raison et nature. Il écrit dans ses Epistres morales : « Plutarque souloit dire que pour rendre une personne parfaictement vertueuse, trois choses y doivent estre unies, la Nature, la Raison, et l'Usage. Il faut que la Nature nous incline, que la Raison nous force, et que l'Usage nous retienne » (I, 8, p. 62).
Raison et raisons - II, 7, 436. Réflexions basées sur Astrée et le raisonnable.

II, 8, 530. Céladon joue sur les divers sens de raison : le nom et l'adjectif dérivé apparaissent sept fois en quelques lignes. Cette diaphore (« On répète un mot déjà employé en lui donnant une nouvelle nuance de signification », Littré) filée dit l'obsession de son auteur. Céladon aurait pu se contenter de demander si la Bergère venait le rappeler près d'elle !

Astrée est venue dans ce lieu sans raison (= motif). Il est raisonnable (= juste) que tout ce qui touche ses relations avec Céladon soit aussi sans raison (= motif), puisque le sentiment qu'éprouve le Berger dépasse les bornes de la raison (= entendement). Par conséquent, Céladon ne doit pas se plaindre si la raison n'a pas agi lors de son bannissement : Astrée n'a pas su discerner le vrai du faux. Par ailleurs, la raison ne peut pas soulager les souffrances du Berger, car Céladon ne comprend pas la cause de son bannissement. Celui qui a dédaigné la raison en aimant ne doit pas attendre de secours de la raison.

• À partir du mot raison, Pascal construira la plus célèbre des diaphores : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » (277, p. 146).

• La plus amusante est celle que Don Quichotte trouve dans un roman de chevalerie : « La raison de la déraison qu'à ma raison vous faites, affaiblit tellement ma raison, qu'avec raison je me plains de votre beauté » (Cervantes, p. 32).

II, 10, 630. Les raisons qui ont pu guider Astrée hantent Céladon. Pourquoi l'a-t-elle banni ?
Ravir II, 3, 149. Dans Furetière, ravir se dit pour un acte plus violent que dérober.
Receu ma santé II, 12, 803. En 1610 et en 1621, il faut comprendre ayant recouvré ma santé.
Receut à faveur II, 12, 807. Recevoir comme une faveur. L'expression n'est pas dans les dictionnaires.
Recognoistre II, 12, 892. Dans la première partie (I, 12, 406 verso), comme dans la deuxième et la troisième (III, 12, 552 recto), les dernières phrases mentionnent la reconnaissance différée (Henein, pp. 17-18).
Recognoistrez II, 2, 86. Il faut ici lire recogneutes, comme dans l'édition de 1610.
Recommandable II, 7, 457. Ce mépris pour Céladon est tout aussi démesuré que l'orgueil de la nymphe. Il nous oblige à douter de la sincérité de Galathée quand elle faisait l'éloge de la condition pastorale dans la première partie (I, 2, 24 verso).
Regarder II, 1, 43. De la regarder seulement comme un frère.
Regarderay II, 2, 106. Il faut ici lire garderay, comme dans l'édition de 1610.
Réjouissances II, 7, 432 ; II, 7, 451. Renvoi à I, 12, 382 recto.
Religieux II, 8, 514. Jules César décrit dans ses Commentaires la religion de la Gaule. « Toute la nation Françoise est merveilleusement addonée à dévotion », lit-on dans la traduction que donne Blaise de Vigenère (César, p. 118). « Le peuple Gauloys [est] le plus Religieux qui aye esté de toute memoire de gents » (G. Postel, cité par Dubois, p. 74). « Toute la nation gauloise est très superstitieuse » (César, VI, 16), lit-on dans une traduction moderne.

César donne deux autres renseignements sur la religion des druides qui ont un écho dans L'Astrée : « Si un particulier ou un homme public ne défère point à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices ; c'est chez eux la punition la plus grave » (VI, 13). « Une croyance qu'ils cherchent surtout à établir, c'est que les âmes ne périssent point » (VI, 14). D'Urfé ne tient pas compte de la suite de cette phrase : « et qu'après la mort, elles passent d'un corps dans un autre, croyance qui leur paraît singulièrement propre à inspirer le courage, en éloignant la crainte de la mort » (VI, 14, 5). Le commentaire de Blaise de Vigenère est que les druides « estiment que cela nous doive grandement exerciter à la vertu, quand on mesprise la mort » (Commentaires, 6e livre, p. 117).
Renard II, 4, 224. La ruse doit remplacer la force ou l'autorité.
Hylas adapte ici un proverbe : « Il faut coudre la peau du renard à celle du lion, pour dire, joindre la prudence à la valeur » (Furetière, Article Lion). Littré donne l'origine de ce proverbe : « Quand on lui représentait [à Lysandre] que les descendants d'Hercule ne devaient pas employer à la guerre la ruse et la fraude, il leur disait d'un ton moqueur : Partout où la peau du lion ne peut atteindre, il faut y coudre celle du renard, Trad. de PLUTARQUE, Lys. 8 » (Article Lion).

• Les ruses du renard ne sont pas toujours efficaces, comme le montre le Roman de Renart.

• Dans les fables de La Fontaine, le renard se revêt de la peau du loup et l'âne de la peau du lion avec des résultats contradictoires. Dans le cas du renard, La Fontaine se demande en conclusion :
     « Que sert-il qu'on contrefasse ? » (XII, 9).
Dans le cas de l'âne, le poète déclare au contraire :
    « Un équipage cavalier
      Fait les trois quarts de leur vaillance » (V, 21).
Rencontra - II, 8, 520. Le romancier renvoie d'abord à la scène que Silvandre a surprise (II, 2, 116) ; il renvoie ensuite à la scène où Céladon a vu Silvandre endormi (II, 3, 126).

- II, 10, 652. Il faut ici lire rencontra, comme dans l'édition de 1610.
Rendre II, 6, 387. Rendre des privautés n'est pas dans les dictionnaires.
Renonçoit II, 7, 463. Il faut ici lire reconnoît, comme dans l'édition de 1610.
Renvoyer II, 12, 816. Les circonstances qui le faisaient la renvoyer.
Réparer II, 6, 420. La remarque s'applique fort bien à l'histoire de Madonthe.
Repas II, 7, 458 ; II, 11, 741. Le rapprochement de repas et repos forme une paronomase que d'Urfé affectionne puisqu'on la trouve aussi dans la première partie (I, 7, 204 recto). Elle est assez banale pour que Huguet la donne (Article Repos). Desportes décrit l'amant malheureux. Il doit
     Pour un mot de travers souffrir mille trespas,
     Quitter pour un martel [souci] et repos et repas
(Élégie 6, p. 249).
Fontanier condamne cette figure qu'il définit comme l'union « dans la même phrase des mots dont le son est à-peu-près le même, mais le sens tout à fait différent » (p. 347).
Repentir II, 2, 121. Le druide dit qu'Astrée ne se repent pas de la faute qu'elle a commise envers le berger. Céladon proteste : nul ne doit blâmer Astrée.
Répétition II, 12, 883. Dans l'édition de 1610, onze mots sont répétés.
Repli II, 12, 767. Recoin. Cette acception ne figure pas dans les dictionnaires.
Répond II, 10, 640. Le poème doit être comparé au dialogue de Silvandre avec Écho (II, 1, 6). Les Stances de Céladon sont plus mélancoliques, et elles ne renferment aucune allusion au mensonge qui est au cœur du dialogue avec Écho (Henein, pp. 85-87).
Reponse II, 9, 573. Ce titre ne figure pas dans la table des matières de L'Astrée de Vaganay.
Repos II, 8, 532. Perdre le repos pendant qu'elle repose. Ce rapprochement est un polyptote, figure qui « consiste à employer dans la même phrase ou période, plusieurs formes accidentelles d'un même mot » (Fontanier, p. 352). Le polyptote fait ressortir le contraste en renforçant l'antithèse entre la situation de Silvandre et celle de Diane.

Dans la première partie, on a vu :
Je perdis et repos et repas (I, 7, 204 recto).

• Sur le thème du repos, voir la note de la première partie η.
Res II, 4, 185. Erreur typographique en 1621.
Résolution II, 5, 302. Le récit original n'inclut pas cette résolution (I, 7, 210 recto).
Respondent II, 7, 476 à 478 ; II, 10, 636. Les stances chantées par Silvandre et le sonnet récité par Céladon traitent d'un même thème : le poète se compare à la nature.

• Dans une série de métaphores réparties dans quarante-huit vers, Silvandre fait appel à l'univers entier. Céladon se concentre sur les montagnes que ses yeux voient. Les deux jeunes gens s'adressent à leur bien-aimée. Pour Silvandre, la femme rend les larmes douces (strophe IV), son œil est un Soleil (strophe X). Céladon relève seulement froideurs, dédains et rigueurs de sa maîtresse. Silvandre fait preuve d'optimisme, alors que Céladon sombre dans la mélancolie - il aurait d'ailleurs oublié les vers qu'il avait lui-même écrits !
Ressemblance II, 10, 624. Le romancier décrit de la même manière la ressemblance de Diane et de Madonthe : Ceux qui nous voyent separees l'une de l'autre, me disent que nous nous ressemblons beaucoup (II, 6, 326).
Retenir II, 9, 570. Les phrases de Doris sont particulièrement complexes ! Il faut comprendre que, en trahissant la Bergère, Palémon l'a libérée de la prison où il la tenait. Il a donc fait plus que Pantesmon, qui a aussi libéré Doris en lui obéissant.

• Honoré d'Urfé s'inspire d'un manuscrit de son ancêtre, Anne de Graville, « la Minerve de son temps » (Longeon, p. 173). C'est peut-être pour cela que le style qu'il prête aux narrateurs est tellement plein de circonvolutions. D'Urfé modifie habilement le récit original et sa source italienne (Henein, pp. 65-66). Il ajoute deux thèmes importants, la jalousie masculine et la folie où sombre celui qui perd tout espoir.
Retour II, 10, 662. Mérovée se battait en Neustrie pour libérer Mélandre. Il a pris Calais (I, 12, 395 recto).
Réussiront II, 2, 120. Remarque essentielle : Adamas prévoit un dénouement heureux.
Revenu II, 10, 651. Fleurial a quitté le Forez pour remettre un message à Lindamor (I, 11, 367 recto).
Rigueur II, 9, 609. Personne ne se prépare à juger avec sévérité.
Rigueurs II, 6, 365. Votre mort me touche aussi peu que mes rigueurs peuvent vous atteindre.
Rire II, 5, 317. Mot gratté dans l'édition de 1621.
Rire d'Alexis II, 11, 731 ; II, 11, 734.
C'est la première fois que nous entendons rire Céladon ! Il a souri un peu plus haut (II, 11, 681) : le travestissement est bénéfique pour le moment.
Rivières II, 6, 378. Il faut ici lire rives, comme dans l'édition de 1610.
Roi II, 8, 509. La généalogie des fondateurs de la religion druidique se trouve en 1582 dans la Galliade de Guy Le Fèvre de la Boderie (Cercle III). Elle aurait pour source les Antiquités d'Annius de Viterbe η.
Roi Celte II, 8, 515. Il faut souligner qu'Adamas présente la gynocratie d'une manière voilée et indirecte : d'abord les usurpateurs pensent que la dame du Forez représente la déesse Diane, et ensuite les étrangers jugent que les druides adorent Hercule parce qu'il a épousé la princesse Galathée.

• Le système politique astréen se fait plus discret que dans la première partie. Amasis n'apparaît que dans les histoires intercalées qui rappellent des événements de cette première partie. La dame du Forez pose un seul nouveau geste public : après avoir appris la mort de Mérovée, elle annule les réjouissances prévues pour célébrer la victoire de Calais (II, 7, 484).
Rond II, 6, 415. Amour est un cercle rond.

• Derrière cette tautologie, on trouve une réflexion philosophique. « Nostre ame qui est ronde comme dit Platon, ne peut estre remplie de ces triangles des choses du monde. Et ne l'estant point [...] elle est contrainte de hausser les yeux au Ciel [...] elle se joinct à Dieu, où tout estant en unité, qui joüit de cet un jouït de ce tout. Et d'autant que le tout en soy est rond, alors l'ame se remplit et contente » (Epistres morales, II, 9, p. 289).

Equicola η traite d'« Amour cercle ou rond eternel », car « en l'orbiculaire ou ronde ne se discerne aucun commancement et ne se cognoist aucune fin » (Livre 6, f° 307 recto).

• Voir aussi rond dans la première partie (I, 4, 91 recto) et la note η.
Sa II, 3, 169. La modestie de Palinice.
Sa II, 12, 881. La vie d'Ursace.
Sa bonté II, 12, 815. La bonté de Valentinien.
Sa peine II, 11, 674. Il faut ici lire la peine, comme dans l'édition de 1610.
S'adorer II, 5, 277. Elle se fait adorer.
Sage II, 12, 856. La conduite d'Isidore devant le cadavre de Valentinien n'entraîne aucune modification de son statut aux yeux d'Ursace !
Sage bergère II, 6, 366. Madonthe s'adresse seulement à Diane. Astrée et Phillis sont pourtant présentes.

II, 6, 387. Elle s'adresse cette fois aux trois auditrices.
Salut II, 3, 146. Céladon joue sur deux acceptions de salut : la salutation et le salut, synonyme de cette béatitude dont le Berger est privé.
Sans regarder II, 11, 728. Il faut ici lire sans me regarder, comme dans l'édition de 1610.
Sans reproche II, L'Autheur au Berger Celadon. Pierre Terrail, seigneur de Bayard (1476 - 1524), a mérité le surnom de « Chevalier sans peur et sans reproche ».
Sans reputation II, 11, 749. Richelet explique que réputation « se dit toujours en bonne part à moins qu'on ne lui donne quelque épithète qui le détermine à un sens contraire ». Par conséquent, être sans réputation c'est être sans mérite.
Sçachez moy dire II, 4, 225. Dites-moi. Cette façon d'utiliser le verbe savoir n'est pas signalée dans les dictionnaires.
Sçauroit II, 12, 770. Il faut ici lire sçavoit, comme dans l'édition de 1610.
Sceptre II, 11, 756. Cette remarque d'Adamas infirme une réflexion du romancier dans la dédicace au roi : « Ces grands Roys dont l'antiquité se vante le plus ont esté Pasteurs qui ont porté la houlette et le Sceptre d'une mesme main ». Toute l'histoire astréenne de l'Empire romain d'ailleurs met en scène peu de rois ou d'empereurs admirables. Honoré d'Urfé et ses personnages admirent surtout Mérovée, roi des Francs, et Ataulphe, roi des Wisigoths.
Se II, 5, 273. Le se semble avoir été gratté en 1621.
Semblable II, 12, 861. Il faut ici lire semblable que, comme dans l'édition de 1621.
Semblable occasion II, 12, 814. Isidore rappelle l'histoire de la chaste Lucrèce qui, violée par Sextus Tarquin, le fils du roi, se tue après avoir raconté le crime à son père et à son époux. « Désormais que nulle femme, survivant à sa honte, n'ose invoquer l'exemple de Lucrèce ! », s'écrie-t-elle avant de rendre l'âme. Les deux hommes soulèvent le peuple contre le roi, et Rome devient une république. Ces événements rapportés par Tite-Live (Histoire romaine, I, 57) ont eu lieu en 509 avant Jésus-Christ. Honoré d'Urfé nomme Lucrèce dans la troisième partie (III, 7, 328 recto).
L'Église condamne le suicide de Lucrèce. Il faut se tuer avant le viol non après, explique le Père Benedicti (p. 115).

• Le viol de Lucrèce est avéré, celui de l'épouse de Maxime aussi, mais il est moins célèbre, et les historiens n'ont pas retenu le nom de la victime.
« La mort de Lucrece et de Virginie changea le gouvernement de Rome », écrit Rolland en 1787. Cette Virginie est, chez Tite-Live (Histoire romaine, livre III, 44 sq.), la jeune fille immolée par son père parce que le Décemvir Appius Claudius voulait la séduire. Les décemvirs condamnés sont obligés de démissionner et de laisser la place aux tribuns. Le Roman de la rose rapporte l'aventure de Virginie (v. 5585) pour démontrer que la justice n'est pas fiable.

• Plusieurs viols ont modifié le cours de l'histoire de l'Occident. Fauchet note : « La paillardise, fust pour ceste fois (ainsique plusieurs autres fois) cause de mutation et changement de Seignerie » (f° 85 recto).
Sentence II, 5, 313. Renvoi à I, 7, 218 verso. Le personnage et son créateur oublient que Hylas s'adresse à Phillis, celle qui soutenait la cause opposée !
Separa II, 4, 261. Il faut ici lire separasse, comme dans l'édition de 1610.
Sépulcre II, 4, 221. Cette tombe des Deux-Amants est un monument - peut-être d'origine romaine - qui a disparu au début du XVIIIe siècle, mais qui a laissé son nom à une rue à Lyon. Une légende veut qu'Hérode Antipas et son épouse, Hérodiade, exilés par Caligula, y soient enterrés (Champdor, p. 29). La sépulture pourrait aussi abriter « deux amis qui, se rencontrans outre leur espoir en ce lieu, furent saisis d'une joye si violente qu'ils pasmerent sur le champ » (Matthieu, p. 24).
Hérode Antipas est cet Hérode qui a fait décapiter Jean-Baptiste à la demande de Salomé. La belle danseuse aux sept voiles est la fille d'Hérodiade ou Hérodias, qui est elle-même la nièce qu'Hérode a épousée en secondes noces. Hérodiade a intrigué plusieurs écrivains, comme par exemple Béroalde de Verville en 1600 et Flaubert en 1877.

• Dans le Corpus des textes et représentations des antiquités gallo-romaines de l'Université de Tours (20 septembre 2012), à côté de la description du tombeau des Deux-Amants, on trouve la transcription d'une notice manuscrite due à Guillaume du Choul et datée de 1538 : « La treshonneste affection et amitié » a été présentée par « iosippus au livre de lantiquite judaique », écrit l'historien.
En fait, Flavius Josèphe, dans ses Antiquités Judaïques (20 septembre 2014), est plus sévère : Caligula exile Hérode Antipas et Hérodiade à Lyon. « La haine d'Hérodiade contre son frère et la foi ajoutée par Hérode aux bavardages de sa femme furent châtiées par Dieu » (Livre XVIII, VII, 255). D'après un autre texte de Josèphe, Lyon appartiendrait alors aux Wisigoths.
Le père Menestrier décrit le tombeau lyonnais comme une antiquité, et note que « quelques autres conjecturent que ce sont deux parfaits Amis, qui ont pû choisir ce Tombeau pour y renunir leurs cendres ». Il conclut : « n'y ayant aucune marque ny Romaine, ny Chretienne, on n'en peut rien apprendre de certain » (p. 59) !

• D'Urfé s'intéresse autant au nom du tombeau des Deux-Amants qu'à son contenu supposé. Il n'est pas interdit de penser que le romancier fait de cette tombe mythique une utilisation ironique. Ce sont en effet deux hommes - officiellement appelés les deux amis - qui échangent sur le sépulcre des serments en général prononcés par un homme et une femme. Les garants de leur promesse, déclarent les protagonistes, sont les criminels enterrés dans ce lieu.

• Le tombeau des Deux-Amants se dresse de nouveau dans la troisième partie (III, 8, 358 recto) dans un contexte grandiose. Tombe et récit perdent alors leur ambiguïté η.
Sépulture II, 5, 298. C'est la religion des Romains qui commande d'enterrer les morts et de les munir d'une pièce de monnaie ; Virgile le rappelle dans le chant VI de L'Énéide. Les druides gaulois se souciaient d'abord de l'immortalité, affirme Jules César (VI, 14). Il ajoute : « Les funérailles, eu égard à la civilisation des Gaulois, sont magnifiques et somptueuses. Tout ce qu'on croit avoir été cher au défunt pendant sa vie, on le jette dans le bûcher, même les animaux ; et il y a peu de temps encore, on brûlait avec lui les esclaves et les clients qu'on savait qu'il avait aimés, pour complément des honneurs qu'on lui rendait » (VI, 19).

• Honoré d'Urfé prend ses distances. Pour les besoins de la cause, il mêle quelques croyances latines et quelques croyances celtes, mais il évite d'amener des vestales près du « vain tombeau » du héros (II, 8, 549 sq.). Curieusement, le romancier introduit peu de rites chrétiens dans les épisodes qui traitent des funérailles de Céladon, peut-être parce qu'on lit dans l'Évangile, « Laisse les morts ensevelir leurs morts » (Luc, 9, 60). D'Urfé ignore ou écarte les rites gaulois tels que les décrit Blaise de Vigenère (qui suit Jules César) : « Leurs obseques sont fort magnifiques et somptueuses selon la mode du païs : et jette l'on dans le bucher toutes les choses qu'on pense avoir esté les plus cheres et agreables aux defuncts, jusqu'aux bestes mesmes » (Commentaires, 6e livre, p. 119).

• « Les honneurs des sepultures sont plustost pour le contentement des survivans que des morts », remarque d'Urfé (Epistres morales, II, 6, p. 267).
Seriane II, 6, 365. Il faut ici lire Lériane, comme dans l'édition de 1621.
Serviez II, 12, 818. Le cynisme d'Héracle aura un écho dans les répliques du Narcisse de Racine. Dans Britannicus, lorsque Néron, comme Valentinien, tient prisonnière une femme qu'il aime et qu'il ne réussit pas à séduire, Narcisse, le mauvais conseiller, lui dit :
     « Vous seul, jusques ici contraire à vos désirs,
      N'osez par un divorce assurer vos plaisirs »
     (Acte II, 2, vers 481-482).
Les arguments du tentateur sont plus audacieux et plus variés dans le roman que dans la tragédie.
Ses II, 3, 139 ; II, 7, 470 ; II, 8, 555 ; II, 10, 626.
Il faut ici lire ces.
II, 12, 826. Il faut ici lire les.
Ses commandements II, 11, 759. Il refuse d'obéir à Placidie et de revenir à Rome.
Seule II, 12, 890. Une seule des mille fois.
Seule II, 4, 242. L'adjectif nous oblige évidemment à nous demander comment Hylas a su ce que Dorinde faisait seule. La même question se pose pour Florice (II, 4, 235).
Seulement II, 9, 570. Pour une seule instance.
Seuls II, 8, 514. « À vous seuls il a été donné de connaître les dieux, les divinités du ciel ». Lucain, dans une apostrophe aux druides, écrit : « Solis nosse deos et caeli numina vobis aut solis nescire datum ».
Voici la phrase complète : « Et vous druides qui une fois la guerre terminée vous avez repris vos rites barbares et votre sinistre coutume des sacrifices. A vous seuls il a été donné de connaître les dieux, les divinités du ciel, à vous seuls il a été donné de les ignorer. Vous habitez au fond des forêts dans des bois reculés. Pour vous les ombres ne recherchent pas les demeures silencieuses de l'Erèbe ni le blême royaume souterrain de Pluton. Un même souffle dirige nos membres dans un autre monde. Si vous chantez la vérité, la mort est le milieu d'une longue vie. Ils sont donc heureux dans leur erreur ces peuples que regarde la Grande Ourse : la plus grande peur, celle de la mort, ne les accable pas. A cause de cela il y a chez les hommes un esprit enclin à prendre les armes, des âmes capables de mourir et l'idée qu'il est lâche d'épargner une vie qui doit renaître » (La Pharsale, I, 447-462).
Si jamais II, 3, 173. Maxime Gaume signale que dans ce sonnet emprunté au Tasse (All'Aura) le deuxième quatrain et le premier tercet ont été modifiés (pp. 638-639).

• Le détail des modifications est remarquable. Le poète-romancier remplace myrtes, lauriers et roses, par des fleurs et des plantes hautaines mais anonymes. Il efface les indications de couleur (vert, vermeil), mais conserve les références aux parfums appelés chez lui haleines et odeurs. L'ajout le plus intéressant se trouve dans le deuxième vers : Honoré d'Urfé introduit les crins aigus à la place de la verte chevelure imaginée par Le Tasse. L'ensemble du poème semble bien plus mélancolique que le texte original.

• Dans l'ensemble du roman, l'auteur de L'Astrée fait appel à des couleurs η un peu plus souvent qu'à des parfums η.
Si toutesfois II, 3, 135. Il faut ici ajouter si avant toustefois, comme dans l'édition de 1610.
Siècle II, 1, 35 ; II, 4, 199. S'agit-il du siècle gaulois ou du siècle moderne ?

II, 9, 594. Dans ce contexte, siècle signifie certainement aujourd'hui, comme dans la préface.

II, 11, 761. Calcul de siècles gaulois :
19 siècles et demi = 585 ans. Cette information est exacte : la victoire de Scipion date de 146 avant J.-C. et celle de Genséric de 439.
Sifflet II, 5, 291. Ce substantif étonne parce que la houlette est surmontée d'un crochet, « un fer par enhaut taillé en demi-cylindre » (Furetière).
Signe II, 11, 699. Les religieuses portent souvent un anneau, emblème de leur union avec Jésus-Christ.
Silvie II, 10, 662. Familiarité du jardinier qui appelle la Nymphe par son nom, et en sa présence !
Simplicité II, 4, 185. Encore une fois, d'Urfé s'amuse à jouer sur les différents sens d'un mot ! La simplicité des Bergers est « Innocence naturelle, naïveté », alors que la simplicité d'Hylas est « une grande foiblesse d'esprit » (Furetière).
Sirene II, 4, 207. Faut-il ici lire Cyrcéne seulement, comme dans l'édition de 1610 ?

• La variante de l'édition de 1621 est quand même cohérente : c'est au nom de sirene qu'on ajoute une lettre, le c, pour faire CyrCène. En 1610, la leçon est plus logique : on ôte une lettre à CyrCène pour faire sirene. Dans toutes ces instances, les passages du i au y n'ont pas d'importance.
Voir Souvenir η et Sirènes.
Sœur II, 7, 465. Peut-être pour les empêcher de tomber amoureux l'un de l'autre, développement romanesque que Silvie envisageait (II, 7, 456).
Soleil II, 8, 512. À l'article Soleil, Furetière écrit : « Le Soleil est au centre du monde [...] Ce mot vient du Latin sol, que quelques-uns ont creu être ainsi nommé de solus, comme étant le seul dans le monde [...] On dit aussi en Physique, que le Soleil & l'homme engendrent l'homme ».
Sommaires Sommaires, annotations et dessins ne se trouvent pas dans les éditions de 1621 de la deuxième partie.
Son ame II, 10, 620. Écho est l'âme des bois.
Son desadvantage II, 6, 358. On s'attendait plutôt à lire vostre desadvantage.
Son discours II, 6, 369. Le mot son est couvert d'une tache dans l'édition de 1621.
Son frère II, 11, 752. Frère de Placidie.
Son humeur II, 3, 124. L'humeur de Silvandre.
Son nom II, 12, 883. Le nom d'Ursace. Parce qu'ils ne veulent pas que Genséric les retrouve, les deux Romains conservent l'incognito.
Son respect II, 12, 812. La considération qu'Isidore a pour ce Maxime indigne d'avoir une femme comme elle.
Son retour II, 8, 539. Il faut ici lire à son retour, comme dans l'édition de 1610.
Songe de Celidée II, 2, 65. Le songe du cœur arraché est, à un premier niveau, une variation romanesque sur le songe de Périon, dans les Amadis (I, ch. 2 et 3). Dans L'Astrée, c'est à la fois une image du passé et une annonce du futur, un songe allégorique et un songe oraculaire (Henein, p. 96).

• Voir Songe η.
Sont II, 10, 635. Le sujet du verbe est replis bossus, les vagues. Peut-être faudrait-il lire Soyez.
Sortit II, 6, 384. Le sujet du verbe manque en 1610 et en 1621. Il faut comprendre elle sortit.
Soudrs II, 2, 98. Il faut ici lire sourds comme dans l'édition de 1610.
Souffert II, 11, 717. Lycidas ne peut pas dire qu'il vivait lorsqu'il était jaloux ; il ne peut pas dire non plus qu'il était mort, car il souffrait plus qu'on ne souffre quand on est mort.
Souffrit II, 11, 707. Il faut ici lire sousrit comme dans l'édition de 1610.
Soupçon II, 10, 668. Les paroles de Galathée poussent Léonide et Silvie à soupçonner la Nymphe : Galathée fera tout ce qu'elle peut pour exacerber la rivalité des chevaliers afin qu'ils se battent.

• Ce cruel souhait, comme la plupart des gestes que pose la nymphe, sonne le glas du système politique astréen : Galathée ne mérite pas de devenir dame du Forez.
Soupçon de Polemas II, 10, 658. En effet, Lindamor se battait en tant que chevalier inconnu (I, 9, 285 verso).
Soupirs II, 6, 416. Les Précieuses vont renchérir : il y a douze catégories de soupirs selon le Dictionnaire de Somaize (I, pp. 131-132).
Le pluriel ouvre la porte à l'analyse et aux distinctions (Lathuillère, p. 391).Equicola η étudie longuement l'origine physique du soupir (Livre 4, f° 234 verso sq.) ; il explique qu'on soupire surtout devant ce qu'on aime, car alors « tout le sang court à l'ayde de son origine, pour defendre son auteur » (Livre 4, f° 235 verso).
Source II, 12, 826. D'Urfé nomme la source que donne Jordanès, « l'historien Priscus » (ch. XXIV).

• Notons que Silvandre parle des personnages représentés dans les portraits de la galerie d'Adamas sans jamais désigner ces tableaux.
Sources II, 10, 635. La métaphore des larmes-sources se transforme grâce à l'addition d'une hyperbole (l'océan) et d'une antithèse (le feu). Les larmes de Céladon videraient donc l'océan. Voir Accroître η et Larmes (Parallèles).
Souvenir II, 3, 174. Il faut ici lire avez jamais vue, comme dans l'édition de 1610.

• Le nom de Circène inspire plusieurs commentaires dans la première et dans la deuxième partie, ce qui engage le lecteur à le regarder de près.

Circène combine le nom de Circé, la magicienne (inspiration de Clorian), et le nom de sirène, la séductrice (inspiration d'Hylas). L'inconstant choisit une image qui rappelle le coup de foudre qu'il a eu pour la jeune fille qu'il a entendue chanter (I, 8, 260 recto). Les deux hommes représentent alors l'Ulysse de L'Odyssée d'Homère, tandis que les deux mythes qui forment le nom de Circène sont des aspects de l'éternel féminin (Henein, p. 119).

Circène n'agit pas en Circé puisqu'elle ne protège pas Clorian (et qu'elle ne l'aime pas). Hylas n'agit pas en Ulysse puisqu'il ne cherche jamais à résister au chant d'une sirène. L'étymologie du nom de Circène illustre le parallèle établi entre mythologie et roman et les modifications apportées aux mythes.
Souverain bien II, 11, 702. C'est le sujet du troisième livre des Epistres morales. D'Urfé démontre que « la vraye et particuliere felicité de l'homme vivant » est de « vivre en animal raisonnable », la raison règle alors les appétits (III, 10, p. 490). Ce raisonnement suit de près les diverses formulations de l'« eudémonisme » d'Aristote, le bonheur est le but de l'action, c'est « l'activité de l'âme dirigée par la vertu » (Éthique de Nicomaque, VIII, 8).
Voir Contentement η.
Souviens II, 3, 168. L'histoire d'Hylas commence dans la première partie (I, 8, 242 verso sq.)
St II, 5, 303. Il faut ici lire et, comme dans l'édition de 1621.
Stances II, 7, 476. D'Urfé suggère un parallèle entre deux visions de l'amour qui se suivent de près, celle de Lycidas et celle de Silvandre.

• Les deux hommes s'adressent au dieu Amour pour se plaindre de leurs maîtresses. Obsédé par la jalousie, le premier ne voit que son propre cœur (II, 7, 474). Le second a une vision grandiose de l'amour (et de lui-même !). Pour Lycidas, la jalousie est un état de fait qui ne s'embarrasse pas de métaphores (dernier tercet), alors que pour Silvandre, la jalousie est un vent effroyable mais passager (2e strophe).
Submission II, 8, 545. Furetière donne encore submission.
Suivre II, 10, 642 ; II, 10, 653. Il faut ici lire survivre, comme dans l'édition de 1610.
Sujet II, 4, 194. La sortie de Camargue se trouve au début de l'histoire d'Hylas, I, 8, 243 verso.
Sur II, 12, 862. Défier sur n'est pas dans les dictionnaires.
Sur toutes II, 11, 748. Sur toutes les consolations.
Surpris II, 10, 631. Pris par surprise.
Survint II, 12, 868. Second récit de la rencontre des chevaliers et de Céladon (II, 10, 639 sq.). Le point de vue des Romains confirme les dires du Berger.
Syrie II, 12, 826. Il faut ici lire Scithie, comme dans l'édition de 1610.

Jordanès précise que Attila « seul [...] a possédé la Scythie et la Germanie, réunissant sur sa tête un pouvoir jusque-là inouï » (Ch. XLIX).
T analogique II, 2, 95. Le t analogique manque ici en 1621.
T' II, 11, 696. L'amitié que j'ai eue pour toi.
Ta II, 5, 292. Il faut ici lire la, comme dans l'édition de 1610.
Ta veu II, 1, 37. En 1610 et en 1621 il faut ici lire t'a vue.
Table ronde II, L'Autheur au Berger Celadon. Dans la première partie, les chevaliers du roi Arthur se trouvaient mentionnés au cœur des aventures d'Alcippe comme une indication de date (I, 2, 43 recto). Ici, c'est en tant que héros des romans courtois qu'ils apparaissent. Ces personnages fictifs représentent une façon d'aimer démodée selon Honoré d'Urfé. Notons cependant que les chevaliers du roi Arthur ne sont pas tous des amants parfaits.

• Les valeurs chevaleresques perdurent dans le roman pastoral qui se démarque délibérément de la réalité contemporaine.

• À la fin du siècle, le père Menestrier explique : « La fable des Chevaliers de la Table-ronde, dont on a remply tant de livres, et grossi tant de Romans, n'est en son origine qu'une jouste faite en Angleterre » mentionnée dans un texte en 1252 (p. 97).
Tant II, 6, 430. Ses réflexions sont aussi nombreuses et aussi variées que les étoiles et les chimères.
Tant de II, 12, 767. Il faut ici lire tant les, comme dans l'édition de 1610.
Tarder de II, 11, 720. Furetière donne seulement tarder à. Dans Huguet tarder de signifie empêcher, ce qui ne convient pas ici.
Telle II, 11, 707. Telle remplace affreuse.
Telle II, 11, 730. Telle renvoie à l'amour.
T'elle II, 2, 71. Il faut ici lire t'elle, comme dans l'édition de 1610.
Témoignages II, 2, 120. On rencontre le même raisonnement dans Les Epistres morales. « C'estoit à ce propos que Platon disoit, les adversitez advenir aux hommes pour deux occasions : pour leur punition, ou pour leur gloire. Pour leur punition elles s'appellent justice et pour leur gloire, essays, ou tesmoignages » (I, 6, p. 45).
Temple II, L'Autheur au Berger Celadon. Ce parcours qui passe par des vertus qui se complètent illustre une pensée chère à d'Urfé : « Tu sçais, comme dit Seneque, que toutes les vertus sont enchainees l'une avec l'autre, si bien qu'il est impossible d’en avoir une parfaictement sans les posseder toutes » (Epistres, I, 20, p. 179). Son illustration est à la base même des Triomphes de Pétrarque. Les Romains, explique Cartari, construisaient deux temples mitoyens, « voulant signifier pour cela qu'il n'y a autre chemin pour acquerir Honneur, que celuy de Vertu » (p. 472).

II, 8, 516. Le temple combine les coutumes druidiques et les usages romains. Il symbolise donc le roman. D'Urfé décore le temple d'un portrait de bergère au moment où lui-même décore son roman d'un portrait de dame (Illustrations).

• Le tout premier temple du roman, celui de Vénus, avait murs et porte (I, 4, 89 recto) ; le second temple de Vénus aussi (I, 8, 259 verso). Dans les deux cas, des druides en gardaient l'entrée. La deuxième partie présente quelques temples qui ressemblent à des églises (II, 6, 374 ; II, 12, 789), mais en Forez les temples sont en plein air.
Ce détail indique combien la religion de L'Astrée a changé entre la première et la deuxième partie.
Temple d'amitié II, 5, 289. Madame Sancier-Chateau (p. 409) signale que dans la première édition de 1610 on lisait d'abord :
    « Par amitié l'on peut avoir l'entrée
    Du Sainct Temple d'Astrée ».
On lit aujourd'hui :
    « Le Temple d'amitié,
    Ouvre sans plus l'entrée
    Du sainct Temple d'Astrée ».
« Temple d'amitié » ne revient plus que dans la Table des matières, en tant qu'incipit du poème. Le temple demeure celui de la déesse Astrée dans la deuxième partie (II, 5, 276 ; II, 5, 278 ; II, 5, 291 ; II, 8, 518 ; II, 8, 538 ; II, 8, 552 ; II, 10, 626 ; II, 11, 675), ainsi que dans la troisième (III, 1, 14 verso par exemple).
Temps II, 9, 570. Dans Les Epistres morales, le temps est « un fort hardy et sçavant Chirurgien pour les douleurs de l'ame » (I, 4, p. 24). On retrouve chez Du Haillan (p. 27) la métaphore du temps médecin. Il faut souligner qu'il ne s'agit pas d'une opinion commune ; chez Montemayor, la sage Félicie refuse de compter sur un médecin aussi lent que le temps (p. 193).
Tendus II, 8, 523 ; II, 8, 527 ; II, 11, 685. On tend plusieurs parties du corps, mais non les yeux. Peut-être d'Urfé écrit-il yeux tendus pour évoquer esprit tendu : « On dit qu'un homme a l'esprit tendu, pour dire, bien appliqué à quelque meditation ou composition » (Furetière).

• Les yeux sont aussi tendus dans Les Epistres morales (I, 9, p. 81), ainsi que dans la première partie du roman (par exemple I, 1, 13 verso).
Tenu II, 10, 621. Il faut ici lire avenu, comme dans l'édition de 1610.
Terme II, 10, 624. L'assemblée aura lieu dans un mois et demi et durera plus de deux mois. Le travestissement de Céladon pourra donc durer un maximum de quatre mois.

• On ne peut assez souligner que d'Urfé s'ingénie à rappeler que l'aventure doit se terminer bientôt. Ce n'est pas la conduite d'un amateur d'inachèvement. Voir Chronologie η.
Tête II, 6, 409. Les deux ennemis de Madonthe meurent donc atteints à la tête.
Thamaris II, 12, 890. Il faut ici lire Tharamis, comme dans l'édition de 1621.
Thautes II, 8, 510. Il faut ici lire Thautates, comme dans l'édition de 1610.
Théodose II, 11, 737. Dans l'édition de 1610 et dans l'édition de 1621, il faut ici lire Honorius.
Tigre II, 6, 412. Tigre représente ici Madonthe. Ce substantif pourtant « se dit figurément d'un homme méchant, furieux & cruel » (Furetière).

II, 11, 706. Encore une fois la métaphore du tigre s'applique à une femme : Le tigre qui a imaginé et réalisé la mutilation de Célidée, c'est Célidée elle-même, puisque la bergère s'est délibérément meurtri le visage.

• Dans la première partie de 1607, tigre s'appliquait à un homme furieux, mais il s'agissait d'un « tigre à qui les petits ont esté desrobez » (I, 6, 189 verso). Comme l'usage a changé le genre du nom jadis hermaphrodite, le romancier a remplacé ensuite « tigre » par « lionne ».

• « Tigre inhumain » décrit une femme dans La Sylvanire (vers 743), et « une tigre » représente un homme cruel (vers 8956).

La Curne et Huguet donnent « une tigre inhumaine ». Honoré d'Urfé donc réunit usage archaïque du substantif (tigre = tigresse) et déterminant moderne (une/la). Il n'empêche que l'image du tigre semble demeurer féminine dans son esprit.

• Dans l'Histoire naturelle de Pline, la tigresse, bien qu'elle ne craigne pas les éléphants, « déplace, dit-on, ses petits dès qu'elle a vu la trace d'un homme » (VIII, 5).
Tirage au sort II, 1, 34. Il y a eu plusieurs tirages η au sort dans la première partie. Les dieux ont décidé qu'un tirage au sort désignerait les avocats de Tircis et Laonice (I, 7, 213 verso).
Tombeau II, 4, 249. Célidée a utilisé la même expression : elle épouserait plustost le cercueil (II, 1, 56), elle choisirait de reposer dans le tombeau (II, 2, 92).
Tombeaux II, 12, 891. Tircis a déterré Cléon pour l'enterrer près de sa mère (I, 7, 210 verso).
Toreaux II, 8, 494 ; II, 8, 549.
Le sacrifice de taureaux accompagne particulièrement, d'après Pline (XVI, 95), la cueillette du gui sacré. Les druides « font approcher deux taureaux de couleur blanche, dont les cornes sont attachées alors pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte sur l'arbre, et coupe le gui avec une serpe d'or ; on le reçoit sur une saie blanche ; puis on immole les victimes ».
Tort II, 9, 580. Les phrases de Palémon, comme d'ailleurs celles de Doris, ne sont pas de la plus grande clarté !
Doris, sachant que Palémon était jaloux, a eu tort de ménager Pantesmon ; elle s'avère donc plus coupable que le soupçonneux Palémon.
Tour II, 3, 125. Amour tourne-t-il la roue de Fortune ? La première partie présentait la situation inverse (I, 12, 382 recto). D'une manière ou d'une autre, Amour et Fortune restent liés.
Tourner teste II, 11, 749. L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Il faut comprendre tenir tête aux envahisseurs.
Tous II, 8, 514. Il faut ici lire tout. Vaugelas note : « C'est une faute que presque tout le monde fait, de dire, tous, au lieu de tout. Par exemple, il faut dire, ils sont tout estonnez, et non pas, tous estonnez » (p. 95).
Toustesfois II, 3, 133. Il faut lire ici autrefois, comme dans l'édition de 1610.
Tout debout II, 7, 474. À l'article Debout, Furetière donne des exemples avec tout debout.
Toute sorte II, 12, 864. Il faut ici lire toute sorte comme dans l'édition de 1610.
Traits II, 9, 569. Doris ne dira pas combien elle a souffert, mais elle souhaite que le Ciel envoie à ses ennemis les moindres traits, les plus petites caractéristiques de cette souffrance.
Transition II, 8, 508. Le temps du verbe semble prendre signifie que la Gaule est encore en train de devenir la France.

II, 12, 805. La naissance de la France est toute récente.

• Honoré d'Urfé signale donc trois fois qu'il décrit une époque de transition (I, 3, 64 recto ; II, 8, 508 ; II, 12, 805).

• Le milieu du Ve siècle marque la naissance de la France pour Fauchet aussi. L'historien écrit que Childéric, en 459, est « eslevé Roy en la place de son pere, par les Francz que je veux d'ores-enavant appeller François, puis qu'ils sont tous Gaulois, et ne changeront plus de pays » (f° 98 verso).
Transport II, 8, 526. Ce mot garde ici et son sens concret et son sens figuré.
Trésors II, 11, 742. Ces trésors laissés par Alaric peuvent provenir du sac de Rome en 410. Ils auraient été enterrés avec le roi en Sicile. Comme Placidie parle à un Wisigoth qui se trouve en Aquitaine, non en Italie, il pourrait s'agir plutôt du célèbre trésor de Toulouse. Voir Or du temple η. Voir ce site et celui-là (20 mai 2015).

Fauchet place à Carcassone le trésor rapporté de Rome par « le vieil Alaric ». Il y inclut « les plus precieux meubles de Salomon, tirez de Hierusalem par les Romains » (p. 134).
Triangle parfaict II, 8, 492. Il s'agit probablement d'un triangle équilatéral. Triangle équilatéral figure dans le Dictionnaire de l'Académie en 1694, mais non dans ceux de Furetière et Richelet.
Tribut II, 12, 871. Honoré d'Urfé dit à la mère qui a perdu son fils que « quand elle fit voir le jour à ses enfans, elle ne leur donna plustost l'asseurance de la vie que celle de la mort » (Epistres morales, I, 3, p. 18).
Trompé II, 11, 680. Beaucoup se trompent en jugeant les femmes.

Cotgrave donne un proverbe savoureux pour illustrer cette remarque : « À peine cognoist on la femme, & le Melon : Prov. (The meaning is, untill they be broken, or cut up ; and, the outside is often the best part of them) ».
Trop d'amitié II, 6, 361. C'est aussi l'opinion d'Adamas (I, 9, 273 verso).

• Ce lieu commun se trouve dans l'Art d'aimer d'Ovide (livre II) : « Des faveurs trop facilement accordées sont peu propres à nourrir longtemps l'amour : il faut mêler à ses douces joies quelques refus qui l'irritent ».
Voir aussi Arc η.
Troupe II, 11, 674. Cette troupe ne comprend que des hommes. On notera un peu plus loin la présence de Bergers dont nous n'avons pas entendu parler depuis longtemps.
Troupes II, 10, 619. En troupe. À troupes n'est pas dans les dictionnaires.
Trouvé II, 3, 172. Il faut ici lire ouy tonner, comme dans l'édition de 1621.
Trouvèrent II, 10, 671. En effet, Silvandre a rencontré Polémas (I, 1, 19 recto). Silvie agit en détective.
Truye II, 8, 549. La truie qui représente la fécondité est offerte à Cérès, déesse de la terre. Furetière écrit : « Les truyes portent une grande quantité de cochons. Pline dit qu'il y en a qui ont eu 20. petits en une portée. On en a veu en France qui en ont eu jusqu'à 37. Les truyes portent deux fois l'an, & se font couvrir, quoy qu'elles soient pleines, contre l'ordinaire des autres bestes ».

« La truie est offerte à la déesse de la terre parce qu'elle symbolise le principe féminin, réduit à son seul rôle de reproduction » (Chevalier). Les mythographes anciens ont une interprétation très différente : si la truie est immolée à Cérès c'est parce qu'elle ravage la terre. On pense donc faire « chose agreable » à la déesse en lui sacrifiant un « animal tant nuisible à ses intentions » (Noël Conti, p. 416).

• C'est Lycidas qui sacrifie une truie, symbole de fécondité. Or ce Berger possède quelques traits d'Anne d'Urfé η, le frère du romancier (Longeon). Osera-t-on entrevoir dans cet épisode une cruelle allusion ironique ? Anne, en 1599, a été reconnu impuissant η ; l'année suivante Honoré a pris sa place auprès de Diane. Lycidas est caractérisé par sa jalousie. Or, comme le remarque Tallemant des Réaux, c'est un trait des impuissants : « Il estoit horriblement jaloux ; car ces sortes de gens-là sçavent bien que leurs femmes ne sçauroient trouver pire qu'eux » (II, p. 887). 

• On peut aussi se demander si le romancier notait (et attribuait à Lycidas) une antithèse paradoxale entre le sacrifice fait à une déesse de la reproduction et les funérailles qui suivent.
Tu rendras II, 9, 611. Il faut ici lire tu te rendras, comme dans l'édition de 1610.
Tuteur II, 11, 752. C'est la coutume du « forestage » qui veut qu'un enfant de famille noble grandisse loin de ses parents, dans la cour d'un roi voisin. Le substantif forestage, d'origine gaélique, a été défini par Mme Baslez (p. 70).
Les parents d'Honoré d'Urfé ont envoyé leur fils aîné, Anne η, auprès du roi de France, et leur puîné, Jacques η, auprès du duc de Savoie η.
Tutoiement II, 5, 323. Hylas tutoie Silvandre, signe de la supériorité qu'il ressent en tant que narrateur émérite.
Un II, 4, 252 ; II, 9, 588 ; II, 9, 605 ; II, 12, 838. Il faut ici lire une, comme dans l'édition de 1610.

II, 6, 360 ; II, 6, 361. Il faut ici lire une, en 1610 et en 1621.

- II, 10, 636. Il faut ici lire d'en haut, comme dans l'édition de 1610
Une II, 6, 351. Le pronom remplace une lettre de Tersandre.
Une des Bergères II, 3, 164. Il s'agit de Circène.
Usurpateurs L'opinion des personnages sur l'occupation romaine fluctue considérablement. Voir Pleins feux.
II, 8, 506. Adamas juge sévèrement l'occupation qui a entraîné la fusion de rites païens et de rites druidiques.

II, 8, 515. Adamas ajoute qu'en Forez les usurpateurs ont respecté le culte de Diane.

• Dans la première partie, Galathée, en décrivant les origines du Forez, affirmait que, malgré les envahisseurs, « par un privilege surnaturel nous avons esté particulierement maintenuës en nos franchises » (I, 2, 31 recto).
Vain II, 2, 112. Actéon n'a pas pu appeler, puisque la déesse Diane lui a fait perdre la voix !

• Ce mythe qui décrit le regard châtié par une Diane sert de contrepoint dans le récit de la reconnaissance de Filandre, premier amant de la bergère Diane (Henein, pp. 285-286).
Vaux pas II, 9, 604. Il faut ici lire vaux pas tant, comme dans l'édition de 1610.
Vérité II, 10, 668. Les vraies raisons du voyage.
Veronne II, 12, 841. L'édition de 1621 supprime de Veronne.
Vert II, 7, 456. La couleur du lit de Galathée rappelle la couleur des vêtements de Lindamor partant pour la guerre (I, 5, 124 verso).
À l'article Verd, Cotgrave donne : « Lict verd. A couch, or bed of ease », un lit de repos.

• Cette couleur relevée par un romancier à la palette terne jouit de multiples significations symboliques. Le vert pourrait ici renvoyer au passé des jeunes gens (rencontres dans les jardins de Montbrison) et à leur futur, l'espoir de se marier ensemble (Henein, p. 249).
Vestus II, 7, 434. Argument peu logique : Comment Léonide savait-elle que les deux frères s'habillaient de la même manière ?

• Peut-être que D'Urfé s'amuse en faisant un clin d'œil aux lecteurs : Dans les Amadis, la damoiselle du Danemark prend Amadis endormi pour son frère (II, ch. 52).
Veut II, 2, 96. Il faut ici lire void comme dans l'édition de 1610.
Vid II, 1, 8. Cette rencontre sera racontée à Céladon par Léonide (II, 7, 473). Silvandre ignore que la nymphe l'a entendu chanter des stances (II, 7, 476). Il ignore aussi que Diane, Astrée, Phillis et Lycidas l'ont également entendu.
Vie et actions II, 8, 551. Dans cet éloge funèbre, tout ce qui fait l'originalité de Céladon manque : sa passion pour Astrée, ses dons de poète, ses voyages, et évidemment l'amour qu'il a inspiré à deux nymphes. Cependant, les renseignements donnés sont corrects : Berger aimé de tous, il a remporté la victoire aux jeux pastoraux. On peut se demander si vraiment il avoit honoré son pere ?
Vieil II, 5, 320. Amour est le plus vieux de tous les dieux chez Platon. Dans le Banquet (Conclusion du discours de Phèdre), on lit : « L'amour est le plus ancien, le plus auguste et le plus capable de rendre l'homme vertueux et heureux durant sa vie et après sa mort » (p. 14).
Vieux II, 11, 733. Dans la première partie, Hylas se vantait de ne plus être apprenti en amour (I, 8, 251 verso).
Ville II, 12, 881. La ville où Eudoxe et Ursace ont commencé à s'aimer est Constantinople, résidence du père d'Eudoxe, l'Empereur Théodose II.
Ville II, 10, 636. La ville des Ségusiens est Suse, la capitale des Alpes Cottiennes (Gaume, p. 222).
Vincenne II, 12, 841. Il faut ici lire Vincence, comme dans l'édition de 1621.
Vingt II, 8, 517. Comme il s'agit de siècles gaulois, il faut comprendre que l'autel a été érigé il y a plus de 600 ans, avant l'avènement du Christ donc.
Violente amitié / amour / affection Violent « se dit des choses et veut dire rude, penible, laborieux, fatigant, tüant » (Richelet). L'oxymoron souligne l'incohérence de la conduite de celui qui aime.
- Palémon II, 9, 570 ; II, 9, 575.
- Calidon II, 11, 711.
Visions II, 11, 719. La vision d'Astrée, II, 8, 527.
Vismes II, 7, 471. Il faut ici lire vinsmes, en 1610 et en 1621.
Vit II, 6, 429. S'il survit à ce traitement.
Vivre II, 9, 578. Il faut ici lire vérité, comme dans l'édition de 1610.
Voici II, 8, 524. L'origine de Voici est « Voyez ici » (Huguet).
Voir II, 3, 144. Référence à un rêve qui ne sera pas raconté.
Voir plus grand II, 3, 131. L'amitié est dotée d'un verre trompeur, l'amour aussi (I, 12, 401 verso). Nulles laides amours, rappelle Honoré d'Urfé deux fois (I, 12, 401 verso ; II, 8, 534). « Oncques n'y eut laides amours ny belle prison », dit le proverbe (Cotgrave).
Volonté II, 8, 500. Mémoire, entendement et volonté sont trois facultés de l'âme. Maxime Gaume se demande si cette classification ne viendrait pas de La Diane de Montemayor (p. 551, note 63). Platon aussi décrit trois « parties » ou facultés de l'âme, qui correspondent à la tête, au cœur et à l'abdomen, c'est-à-dire la raison, l'appétit et le mouvement.

• Il est intéressant que Céladon n'ajoute pas l'imagination, la faculté la plus développée en lui.

• L'amant perd les facultés qui font l'homme. Dans La Sylvanire, Amour transforme l'homme en serviteur de celle qu'il aime (v. 876).
Vos druides II, 2, 119. Adamas est donc considéré comme le chef des druides.
Vostre II, 1, 5. Il faut ici lire nostre, comme dans l'édition de 1610.
Votre père II, 5, 320. Il s'agit d'Alcé.
Vous II, 6, 416. Passage inattendu du tu au vous.
Vous luy II, 10, 670. Il faut ici lire vous le luy, comme dans l'édition de 1610.
Voûtes II, 10, 635. L'ingénieuse allitération dans la périphrase, vos voutes vagabondes, répète le son initial de vague.
Vraisemblable II, 6, 400. Lériane représente l'accouchement comme étant vraisemblable.
Vu Calidon II, 11, 680. Astrée a vu le jeune homme uniquement pendant le procès de Célidée, Thamire et Calidon (II, 1, 31).

• Dans la première partie, c'est avec le riche Corèbe que Phocion voulait marier sa nièce (I, 4, 112 verso).
Vue II, 7, 470. De quelle couverture s'agit-il ? Diane serait-elle plus reconnaissante si Paris lui rendait visite sans feindre d'accompagner Léonide ? Paris semble comprendre que le verbe feindre renvoie à son déguisement en Berger : Diane apprécierait le fait qu'il la recherche vêtu en fils de druide, et non en Berger.
Y II, 4, 212. Le pronom remplace Madonthe. Mettre y pour lui « est une faute toute commune parmy nos Courtisans », écrit Vaugelas (p. 94).

II, 10, 625. Le pronom remplace les antres.
Y en aller II, 6, 377. Huguet donne : « Je m'y en vay ». Vaugelas note qu'« Il faut dire, il y en a, et jamais, il en y a, comme l'on disoit anciennement » (p. 94), mais ne considère pas y en aller.
Y fusse II, 4, 201. Le pronom y signifie (Huguet).
Y penser II, 4, 248. Il faut ici lire y penser, comme dans l'édition de 1610.
Yeux II, 6, 395. Qui n'y tournoit pas les yeux, c'est-à-dire qui n'oubliait pas l'honneur.

- II, 10, 629. Mes tristes yeux. Après Pétrarque η et avant Racine, plusieurs poètes ont utilisé cette formule.
« Hélas ! mes tristes yeux sont changés en fontaines » (Flaminio de Birague, dans ce site, 10 février 2015).