GLOSSAIRE - F
Face | Fasse, subjonctif présent du verbe Faire. Forme signalée dans Huguet. | 2 |
Facilité | « Disposition qu'on trouve dans les choses pour les faire, pour les entendre, pour les faire agir sans peine » (Furetière). | 2 |
Faciliter | Faciliter toutes les difficultez (III, 7, 293 verso). « Rendre facile. [...] faciliter est mis par Pasquier au rang des mots nouvellement introduits. (Rech. p. 663) » (La Curne). | 3 |
Façon | - « Se dit aussi des divers ornements, des diverses figures ou enrichissements qu'on donne à un ouvrage. Il y a bien des façons en cette broderie » (Furetière). - « Maniere d'agir » (Furetière). - « La façon de nos sacrifices. Tout ce qu'on invente & qu'on fait par le moien de la raison & de l'esprit » (Richelet). |
2 |
Façon | - En toute façon (III, 2, 52 verso). De toute façon. Furetière donne : « en aucune façon » et « en façon quelconque ». | 3 |
Façon | - Je desire en toutes façons de le retirer (IV, 1, 109). Le DMF réserve « en toutes façons » aux aliments « apprêtés, accommodés de toutes les manières ». Ici, il faut comprendre de toute manière. - La façon tant sauvage (d'un individu) (IV, 2, 315). « FAÇON, signifie aussi, la mine, la taille, le port, la contenance d'une personne, ses manieres d'agir, de marcher, de parler » (Furetière). |
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Faict | La grandeur de ses faicts (III, 12, 507 recto). « FAIT. s. m. action particuliere de quelqu'un. [...] FAITS, au plurier, signifie des actions heroïques » (Furetière). | 3 |
Faillir | « Commettre une faute, être en faute, se tromper »
(Huguet).
« Pecher, manquer à son devoir » (Furetière). - Nombre failly (I, 10, 322 verso) : faux. - Faillir de suivi par un infinitif ne se trouve pas dans Furetière. Cotgrave donne « faillir de promesse ». Huguet seul donne « Ne pas faillir de devant un infinitif. Ne pas manquer de ». |
1 |
Faillir | - Faillir Astrée (II, 8, 539). Manquer. Les dictionnaires ne donnent pas cette acception. Faillir suivi par un objet direct signifie tromper, « To Deceive » (Cotgrave). - Le faillir (II, 12, 784). La faute. Seul Huguet donne ce verbe substantivé. |
2 |
Faillir | - Le mal faillit à me faire mourir (III, 7, 304 verso). Ce verbe « demande après lui, la particule A. [...] Il faillit à être lapidé » (Richelet). - Faillir de reste la forme la plus fréquente. Avoir failly de l'emporter (III, 4, 144 verso). « Faillir prend tantôt à, tantôt de », confirme Brunot, qui cite L'Astrée (III, p. 557). |
3 |
Faillir | - Il faillit à tomber (IV, 2, 330). - L'erreur que l'authorité du Roy a failly de nous faire commettre (IV, 2, 351). |
4 |
Faire | - Faire pour vous (I, 4, 78 recto et I, 11, 366 verso) :
« Dédommager. Être avantageux, utile, favorable à » (Huguet). - Faire soucy (I, 12, 382 recto) : ennuyer. Cette expression n'est ni dans Huguet, ni dans Furetière. |
1 |
Faire | - « C'est fait de luy, pour dire, sa vie, ou sa fortune sont desesperées » (Furetière). - Faire doute de. « Hésiter à » (Huguet). - Faire (II, 3, 132) : « Faire servant à remplacer un verbe qu'il faudrait répéter, et prenant alors la signification de ce verbe » (Littré). Voir Aussi, Fait et Si. |
2 |
Faire | - Je n'aurois jamais fait si je voulois raconter (III, 3, 96 verso). « FAIRE, signifie aussi, Finir, terminer, rompre » (Furetière). - Elle ne faisoit que de se mettre à table (III, 11, 449 verso). « Ne faire que. Ne faire que de [en parlant d'une chose faite récemment]. - Nous appellions à la cour un jeune gentilhomme qui ne faisoit que venir, jeune espée. BRANTÔME, Cap. franç., le dauphin François (III, 177). » (Huguet). Voir aussi Ne faire que de. |
3 |
Faire | - Sans m'en faire la guerre (IV, 4, 657). « Faire la guerre à quelqu'un, pour dire, luy reprocher par raillerie quelque petit defaut, ou luy tesmoigner qu'on sçait quelque secret de luy qu'il veut tenir caché » (Furetière, Article Guerre). - J'avois faict fort prudemment (IV, 4, 727). « Terme libre qui signifie ce que les Latins appellent futuere. [Qui le fait à crédit n'a pas grande resource. Reg. Satire3 [...] » (Richelet). |
4 |
Faire vie | « FAIRE, se dit aussi en parlant du choix d'un genre de vie, & même de la bonne ou mauvaise maniere d'y reüssir » (Furetière). | 2 |
Faire bon | Cotgrave explique : « Faire bon avec. Il faict bon avec luy. He is a good master, his service (or companie) is worth the having ». | 2 |
Faire bon | Il me feroit bon voir de le dire (IV, 3, 596). « On dit aussi il fait bon, pour dire il est avantageux » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). |
4 |
Faire chemin | Ces Nymphes lui conseilloient [...] de faire chemin (III, 12, 492 recto). Cheminer. FAIRE « se joint avec divers substantifs, avec lesquels il forme des phrases, qui peuvent se resoudre par les verbes primitifs ou derivez, qui repondent à chacun de ces substantifs. Ainsi faire don, [...] faire chemin » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). | 3 |
Faire conte | Faire conte des larves et fantosmes (IV, 4, 892). « Faire conte de qqc. Raconter qqc. » (DMF). Effectivement, la description vivide de la peur panique survient dans bien des contes. |
4 |
Faire coustume | Ces propos de vent, dont vous faites coustume (III, 5, 175 verso). « Faire coustume » est dans Furetière : « Passé en usage » (Article Coustume). | 3 |
Faire de | - « Agir en, se donner l'apparence de » (Huguet). | 2 |
Faire de | - Sans cela c'estoit facit de vous (III, 7, 299 verso). « Tout est fini pour lui, il est perdu » (Godefroy). On dirait aujourd'hui « C'en est fait de vous », c'est fini. - Il avoit moins à faire de sa presence (III, 12, 530 verso). « Avoir à déméler, à vuider, à terminer quelque chose avec quelqu'un » (Richelet). |
3 |
Faire de semblant | N'en vouloir point faire de semblant (III, 5, 197 recto). Cette locution n'est pas dans les dictionnaires. Le DMF donne seulement : « Faire de grands semblants de. "Se manifester fermement comme" ». | 3 |
Faire espaule | Valeur et conduite ont faict espaule (III, 12, 528 verso). « Faire ou prester espaule, favoriser, aider : Pourvu que fortune ne se lasse trop de luy faire epaule (Montaigne, II, p. 684) » (La Curne). | 3 |
Faire estat | « Se dit aussi de la pensée, de l'estime, de l'opinion qu'on a de quelque chose » (Furetière). | 2 |
Faire estat | On ne voyoit plus faire estat dans sa Court que des mollesses effeminees (III, 12, 508 recto). « Estimer, faire cas » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). | 3 |
Faire force | Sans que ny toy, ny autre quelconque luy puisse faire force (III, 8, 362 recto). « Faire violence » (Huguet). | 3 |
Faire fort | Plusieurs personnes desquelles il se faisoit fort (IV, 2, 338). « Se faire fort de quelqu'un, c'est répondre de luy, estre assûré qu'il agreera ce qu'on fera en son nom, qu'on luy fera trouver bon » (Furetière). |
4 |
Faire l'amour | Les Temples sont pour prier les Dieux, et non pas pour faire l'amour à celles que l'on ayme (III, 7, 277 recto). « Faire l'amour, c'est tâcher de plaire à quelque Dame, & de s'en faire aimer » (Furetière). | 3 |
Faire que (ne) | - Elle ne faict que de s'endormir (III, 3, 85 recto). « On dit, qu'un homme ne fait que de sortir [...] pour dire, qu'il y a tres-peu de temps qu'il est sorti » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). | 3 |
Faire que (ne) | - D'où il ne faisoit que de sortir (IV, 2, 252). - Le jour ne faisoit que de poindre (IV, 4, 881). Cette forme est encore dans Grevisse. |
4 |
Faire refus | Elle ne m'en fit jamais refus (IV, 2, 188). « Faire (le/des/aucun...) refus. "Refuser" » (DMF). |
4 |
Faire service | Les dictionnaires donnent rendre service. Mais on trouve dans La Curne de Sainte-Palaye : « Né pour faire aux dames service (Sat. Ménip. l'Asne ligueur) ». | 2 |
Faire teste | « Tenir tête, résister » (Huguet). | 2 |
Faire voler | Le Roy [...] s'estoit arresté à faire voler (III, 3, 111 verso). Cette expression est généralement suivie par un nom d'oiseau. Voler « signifie chasser » (La Curne). | 3 |
Faire voyage | Pour faire voyage (III, 8, 350 verso). « Faire voyage par mer » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). | 3 |
Faisseau | Faisseau de verveine (III, 2, 30 recto). « Faisceau, fagot » (La Curne). Furetière donne au mot sa graphie moderne, Faisceau. | 3 |
Fait (de) | De fait est traduit par « Indeed » (Cotgrave), en effet. | 2 |
Fait (de) | - Et de fait (IV, 2, 358). « En effet » (La Curne). |
4 |
Fait (non) | Non fait, repliqua Phillis (IV, 3, 625). « Non fait voir, non vraiment » (La Curne). |
4 |
Fait (si) | « SI FAIT ou si fét. Sorte d'adverbe qui veut dire pardonnez-moi ouï & qui a cours dans le bas stile » (Richelet). La prononciation du t final dans fait (conjugaison de faire) perdure au Québec. | 2 |
Fait (si) | - Je ne sçay, [...] mais si fais bien (III, 4, 139 recto). - Je ne scay pas cela [...] mais si fais bien (III, 7, 273 verso). - Je ne sçay, [...] mais si fais bien (III, 5, 214 verso). - Je ne vous asseureray pas, [...] mais si feray bien (III, 4, 134 recto). « Si est, si fait. loc. affirmant le contraire de ce qui a été dit » (Godefroy). Verbe vicaire, Faire est quelquefois remplacé par Savoir en 1621 (III, 7, 301 verso). |
3 |
Fait (si) | - Je n'en sçay rien, mais si fay bien que (IV, 1, 143). | 4 |
Faix | Écrit aussi Faiz. « Poids » (Huguet). | 1 |
Familier | - « Habitué à l'usage » (Huguet). | 1 |
Familier | - « C'est à dire, de la conversation ordinaire, sans affectation des ornements d'éloquence » (Furetière). |
2 |
Fantaisie | « L'imagination, la seconde des puissances qu'on attribuë à l'ame sensitive, ou raisonnable. [...]. FANTAISIE, signifie encore, la determination de l'esprit à croire ou à vouloir les choses selon les impressions des sens. Chacun juge des ouvrages selon son sens, selon sa fantaisie » (Furetière). - Huguet donne la graphie fantasie que l'on trouve dans L'Astrée. |
2 |
Fantastique | « Fou, insensé, extravagant » (Huguet). Alors que Furetière définit ainsi l'adjectif : « Imaginaire, qui n'a que l'apparence ». |
2 |
Farouche | - Cet égarement d'esprit qui la rendoit presque farouche (IV, 1, 46). « FAROUCHE, se dit aussi des hommes bourrus, fantasques, & ennemis de la societé civile » (Furetière). - Il avoit l'œil farouche et hagard (IV, 2, 167). « On dit aussi quelquefois, un oeuil farouche, ou un regard farouche » (Furetière). |
4 |
Fascher | - « S'affliger » (Huguet). - Fascher à « (Intrans.). Incommoder. [...] Déplaire à, être désagréable à, ennuyer, mécontenter » (Huguet). |
2 |
Fascher | - Non pas qu'il ne luy faschat fort que [...] (IV, 4, 752). « Fascher (impersonnel) Il fasche. Il est désagréable, pénible, affligeant » (Huguet). |
4 |
Fascheux | « Qui donne de la fascherie, de la peine & de la difficulté.[...] Il se dit aussi des choses. Les Alpes sont fascheuses à traverser » (Furetière). | 2 |
Fatal | « Signifie aussi, Malheureux » (Furetière). | 2 |
Fausser | Fausser sa parole (IV, 1, 42). « Manquer de foy, de fidelité envers quelqu'un » (Furetière). « Rompre » (Huguet). La définition de Huguet convient mieux. |
4 |
Faute | « Se dit aussi des manquements & besoins » (Furetière). |
1 |
Faute | - À faute de. « Faute de » (Huguet). - Faire faute. Échouer. « To faile or forsake » (Cotgrave, Article Faire) |
2 |
Faute | - Elle a bien plus de faute de prendre vostre conseil que vous le sien (IV, 4, 684). « Besoin » (Huguet). |
4 |
Faux | Verbe Faillir. « Pecher, manquer à son devoir » (Furetière). « Les temps composez de ce verbe sont plus en usage que les simples », note Maupas (p. 229). | 1 |
Faux (à) | « On dit aussi, Accuser à faus, pour dire, Calomnier » (Furetière). | 2 |
Faveur | Sous la faveur de Diane (III, 3, 95 verso). « Sous pretexte et faveur. Sous le prétexte et pour le motif » (Huguet). | 3 |
Feindre | - « Feindre à. Refuser de »
(Huguet). |
1 |
Feindre | - « Représenter, figurer » (Huguet). | 2 |
Feindre | Dans la troisième partie, 11 fois feinte Druyde désigne Céladon travesti. | 3 |
Feindre | - Il feignit qu'il ne falloit pas que ces preparatifs fussent veus (IV, 4, 664). « Dire faussement » (Huguet). - Une ame si dissimulee et si feinte (IV, 1, 132). « FEINT, FEINTE. adj. Desguisé, apparent, dissimulé » (Furetière) - Feinte Druyde revient 5 fois en 1624. |
4 |
Feinte (subst) | - « Peut signifier : Figure, représentation » (Huguet). | 2 |
Feintement | La gageure m'a donné feintement (III, 9, 405 verso). « Par feinte [...] Sous un déguisement » (Huguet). | 3 |
Feintise | - « Vieux mot qui signifie la même chose que feinte, & qui ne se dit gueres qu'en cette phrase : Parlons sans feintise, sans desguisement » (Furetière). - « Feintise. Feinte, simulation, hypocrisie » (Huguet). |
2 |
Félon | « Signifioit aussi autrefois, Cruel & inhumain » (Furetière). • Ce mot, que d'Urfé supprime dans l'édition de 1621 (I, 6, 188 verso), n'apparaît pas ailleurs. Il est ici dans la situation d'un adjectif apposé. Il qualifie « yeux ». |
1 |
Ferme | « Adverbe. D'une manière ferme et assurée » (Furetière). | 2 |
Ferme | Tenir les yeux fermes (III, 7, 313 verso). Les dictionnaires donnent plutôt « Avoir le regard ferme ». | 3 |
Fermesse | Là où finissoit l'effaceure, afin de ne donner point la peine de chercher plus avant, il souloit y mettre une fermesse (III, 8, 335 recto). Fermesse est à la fois fermeté et un S fermé qui peut servir de cachet. Lois Papon (I, p. 81) consacre à la fermesse un emblème (Voir Notes en images). Marguerite de Valois η a composé des devises où quatre s fermés représentent les vertus des amants : « sage, seul, solliciteur, secret » (Babelon, p. 266). Brantôme attribue la paternité d'une devise faite de trois mots commençant par s à l'Espagne (p. 229). Huguet donne ce jeu de mots « On ne leur sçauroit oster de la teste qu'une sphère ne signifie : J'espère ; un lit sans ciel, un licencié, une S fermée avec un traict pour dire fermesse, au lieu de fermeté. TABOUROT DES ACCORDS, Les Bigarrures, I, 2 ». • « Symbole numismatique présent dès 1564 dans les frappes béarnaises, ce S fermé désigné sous le nom de fermesse, est couramment utilisé par la reine Jeanne d'Albret pour désigner la fermeté de ses choix politiques et religieux. Henri IV, comme beaucoup de ses contemporains, en conserva l'usage dans sa correspondance en signe de fidélité et de fermeté dans l'amour ou l'amitié » (Voir le site du Centre d'Étude du Protestantisme Béarnais, 15 octobre 2012). |
3 |
Fermoir | Graver avec un fermoir de lettre (III, 12, 511 recto). « Petite attache ou agrafe qui sert à tenir fermé un livre, un portefeuille, etc. » (Furetière). Richelet est plus précis : « Deux petites plaques d'argent ou de cuivre qu'on attache à la couverture des livres de prieres, et qui par le moyen d'un petit travers de même métal attaché avec un goupille servent à fermer ces Livres de prieres ». | 3 |
Ferrer | « Mettre les fers necessaires à quelque chose » (Furetière). Ici (I, 5, 126 recto), on ajoute un fusil, « Morceau d'acier qui sert à faire du feu quand on le bat avec un caillou » (Furetière). | 1 |
Feston | « En termes d'Architecture, est un ornement dont les Architectes, les Peintres & les Menuisiers enrichissent leurs ouvrages, & qui represente les festons ou longs bouquets que les Anciens mettoient autrefois aux portes des temples ou des lieux où on faisoit quelque feste » (Furetière). | 2 |
Fêt | Écrit aussi Feste. « Sommet. Faîte » (Huguet). | 1 |
Fiance | « Vieux mot, qui signifioit autrefois, Assurance qu'on avoit de la fidelité de quelqu'un » (Furetière). | 1 |
Fiasse | Verbe Fier à l'imparfait du subjonctif. | 1 |
Fiel | Fiel espandu sur moy (IV, 4, 853). « Signifie figurément en Morale, Haine, aversion contre quelqu'un » (Huguet). |
4 |
Fier (adj.) | Une si fiere et dangereuse beste (IV, 4, 875). « Fier 1. Cruel, méchant » (Huguet). |
4 |
Fier (verbe) | « Confier » (Huguet). | 1 |
Fier (verbe) | - « Donner ou laisser quelque chose à un autre sur la croyance qu'on a de sa fidelité » (Furetière). - « Se fier de. Se fier à » (Huguet). |
2 |
Fier (verbe) | Ne se fiant de personne que de moy (III, 4, 140 recto). Vaugelas déclare : « Fier ne se dit point avec de, et je crois que c'est une façon de parler ancienne, ne l'ayant jamais entendu dire qu'à des gens fort vieux », dont Malherbe (p. 534). | 3 |
Fier de | - Vous fier en moy [...] de ce qui concerne (IV, 2, 176). « Se fier de. Se fier à » (Huguet). - Le Roy ne se fie pas à vous d'une lettre (IV, 4, 833). « Se fier de qqc. » est dans le DMF, mais dans le sens d'avoir confiance. Fier signifie confier (La Curne), mais de fait problème. • « De qui je me fie Dieu me garde : Pro. For in trust is treason, say we » (Cotgrave, Article Garder).). |
4 |
Fier ennemi | « C'est un fier ennemi, pour dire, un ennemi dangereux. En ce sens il vient du Latin ferox » (Furetière). | 2 |
Fier sur | Sur l'Amour te fie (III, 3, 100 verso). « Se fier sur son credit, sur ses amis, sur sa fortune, pour dire, S'assurer, se flatter qu'on a des amis, du credit, que sa fortune durera toûjours » (Furetière). | 3 |
Figure | - « En termes d'Astrologie, ou figure celeste, se dit de la description, de l'estat & de la disposition du ciel à certaine heure, où l'on marque les lieux des planetes & des estoiles en une figure de 12. triangles, qui s'appellent Maisons. On la nomme autrement, Horoscope, Theme celeste » (Furetière). - « Forme » (Huguet). - « Se dit aussi de la superficie exterieure de tous les corps » (Furetière). |
2 |
Fil | Mettre au fil de l'épée (I, 2, 42 recto), tuer. Huguet écrit : « A fil d'espee. Au moyen de l'épée » et « Mettre à l'espee. Tuer avec l'épée, massacrer » (Article Espée). |
1 |
Filé | Un filé plein de divers poissons (III, 3, 101 verso). Filet. Graphie archaïque que donne La Curne. | 3 |
Filer | La destinee [a terminé ... ] sans filer une vie (IV, 3, 416). « Tirer en longueur, ou mesnager & donner par le menu » (Furetière). C'est la fonction de Clotho, l'une des Parques. Aucune n'est nommée dans la quatrième partie. |
4 |
Filet | Filet d'Ariadne (III, 10, 436 recto). « FILET. s. m. diminutif de fil, qui signifie un fil delié. [...] FILET, est quelquefois au contraire augmentatif » (Furetière). À l'article Labryrinthe, Furetière explique que « Thesée ne se fût pas sauvé sans le filet d'Ariadne ». |
3 |
Fille | Ma fille. « Nom de tendresse maternelle adressé à une jeune personne par une personne plus âgée » (Larousse du XIXe siècle). | 2 |
Fille | Ma fille (III, 8, 336 recto), Ma belle fille (III, 11, 483 verso). Littré encore donne « Ma fille, terme d'affection, en s'adressant à une jeune fille ou à une femme ». | 3 |
Fille de chambre | Jusques à ce [...] que leurs filles de chambre s'en fussent allees (III, 3, 88 verso). « On appelle Filles de chambre, Des filles qui servent à la chambre auprés des Dames » (Richelet). | 3 |
Fils | Bon filz. « Bon garçon » (Huguet). Mon fils. « Nom d'amitié que donnent fréquemment les personnes d'un certain âge aux personnes moins âgées » (Larousse du XIXe siècle). | 1 |
Fin | Rusé. « C'est un esprit fin, pour dire, subtil, delicat, rusé » (Furetière). | 1 |
Fin (subs.) | Bien esperer de la fin de mon voyage (III, 2, 37 recto). « But » (Huguet). | 3 |
Fin (subs.) | Estre à la fin heureux (IV, 2, 308). « At length », à la longue (Cotgrave). |
4 |
Finement | « Couvertement & adroittement » (Furetière). | 1 |
Finesse | « Habileté » (Huguet). Dans L'Astrée le substantif a également le sens que lui donne Furetière : « ll se dit aussi en mauvaise part, pour signifier, Ruse, adresse, artifice ». | 1 |
Finir (se) | Le bal se finit (III, 7, 287 recto). « Se finir » est dans Richelet. | 3 |
Fisse (ent) | Verbe Faire à l'imparfait du subjonctif. | 1 |
Fissiez | Verbe Faire à l'imparfait du subjonctif. | 1 |
Fissions | Verbe Faire à l'imparfait du subjonctif. | 1 |
Flageol | « Sorte de flûte »
(Huguet). Flageolet, dans Furetière : « Espece de petite fluste dont se servent les bergers, dont le son est clair & agreable. Il est fait de buis, d'yvoire & de toute sorte de bois dur. Il a six trous, sans comprendre l'embouchure, la lumiere, & celuy de la patte ou d'en bas ». • Voir et écouter le flageolet dans ce site (3 octobre 2012). |
1 |
Flanc | Côté. « Costé de l'animal, qui se dit proprement des chevaux » (Furetière). | 1 |
Flatter | - « Se dit aussi de ce qui touche agreablement les sens » (Furetière). |
1 |
Flatter | - « On dit, Se flatter, pour dire, S'entretenir dans l'espérance, s'amuser de l'espérance de quelque chose » (Dictionnaire de l'Académie, 1762). |
2 |
Flatterie | Je ne me pouvois empescher d'avoir les flatteries de Gondebaut agreables (IV, 4, 726). « Cajoleries. Paroles fleteuses [...] Licurge nommoit la teinture une flaterie des sens, Ablancourt, Apo. » (Richelet). « Qui flate il grate : Prov. He that flatters, thrives ». « Great flatterers are great scrape-goods » (Cotgrave, Articles Flater et Grater). |
4 |
Flatteur | - Ces bergeres de Lignon sont si flateuses, que [...] il est presque impossible de resister à leurs charmes (III, 5, 181 verso). « Flateur signifie aussi Caressant. Que cet enfant est flateur [...] Le chien est un animal flateur » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). - Ces trois fausses, mais flatteuses maximes (III, 12, 536 recto). « FLATTER, signifie encore, Deguiser une verité qui seroit desagreable à celuy qui y est interessé » (Furetière). |
3 |
Fléau | « Fouet » (Huguet). « Signifie figurément, une affliction envoyée du Ciel. La guerre, la peste, & la famine, sont les trois fleaux dont Dieu se sert dans sa colere pour chastier les hommes. Attila estoit appellé le Fleau de Dieu » (Furetière). - « Fléau de Dieu ». D'après Jordanès, un historien wisigoth, c'est un ermite gaulois qui aurait dit cela à Attila, l'homme que Dieu charge de punir les coupables (Bouvier-Ajam, p. 206-208). |
2 |
Fléchissant | Un naturel soubmis et flechissant (III, 1, 17 recto). De Fleschir, « Adorer, obeïr, estre soûmis » (Furetière). Huguet donne seulement « Flegissant Se Courbant ». | 3 |
Flestrir | Le renouvellant lors qu'il flestrira (III, 9, 408 recto). « Flestrir. Se flétrir. [...] Tel fleurit aujourd'huy qui demain flestrira, Tel flestrit aujourd'huy qui demain fleurira. RONSARD, Poemes, L. II, Retour d'Anne de Montmorency (V, 206) » (Huguet). | 3 |
Foi | - « Serment, parole qu'on donne de faire quelque chose, et qu'on promet d'executer » (Furetière). - Fidélité. « Creance qu'on donne aux paroles des hommes » (Furetière). - « Fidélité » (Richelet). Furetière ne donne pas cette acception. - « La foy de Gentil-homme, la foy de Marchand estoient autrefois fort en credit » (Furetière). |
1 |
Foi | - En ma foy (II, 12, 779). « Sur vostre foi » (Huguet, Article En). | 2 |
Foi | - Sous ta foy (III, 10, 437 recto). « Left to his own discretion, or government, given over to himselfe » (Cotgrave). | 3 |
Foi | - Adjouster jamais foy à chose qu'il puisse dire (IV, 1, 127). - Adjouster foy aux flatteries (IV, 2, 289). - Adjouster foy aux parolles (IV, 3, 430). « Adjouster foy à quelqu'un, c'est à dire, Croire à leur dire, à leur témoignage » (Furetière). L'expression est souvent à la forme négative (I, 7, 205 recto). - J'estois faite à la bonne foy (IV, 2, 273). - Tu és fait à la bonne foy (IV, 3, 455). « On dit proverbialement, qu'un homme est fait à la bonne foy, ou vit bien à la bonne foy, pour dire, qu'il est bien niais de croire aux apparences, ou à tous ceux qui luy donnent des paroles, qui croit tout ce qu'on luy dit » (Furetière). Huguet donne « A la bonne foy. A la légère, de confiance ». Cotgrave traduit « Y aller à la bonne foy » par sincerely. - Je vous diray bien par la foy (IV, 4, 774). Serment. Les dictionnaires donnent plutôt « par la foy de mon corps » (DMF, La Curne). |
4 |
Foible | Foible à tant de nouveautez (IV, 1, 105). Pour La Curne la préposition à indique un « rapport de cause instrumentale ». Le DMF explique : « Estre faible à + inf. "Manquer de forces pour" ». |
4 |
Fois | « Toutes les fois que, ou à toutes les fois que, aussi souvent que » (Furetière). - Il arrive que ce substantif ait un sens inattendu : « Une fois. Un jour, dans l'avenir » (Huguet). |
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Fois | - « De fois à autre, pour dire, De temps en temps » (Furetière). - À ceste fois (signifiant cette fois) n'est pas dans les dictionnaires. Probablement construite comme à ceste heure (maintenant), la locution peut signifier cette fois-ci (II, 11, 744) ou chaque fois (II, 10, 671). |
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Fois | - Les Juges que vous m'aurez une fois ordonnee (III, 10, 444 recto). « Une fois. Un jour (dans le passé), un beau jour » (DMF). | 3 |
Foitter | Forme archaïque de fouetter remplacée en 1621. | 1 |
Folle | - « Fole femme, femme de mauvaise vie qui, comme on dit encore populairement, fait folie de son corps » (La Curne). - « Et on dit, Faire le fou, tant pour dire, Faire le bouffon, contrefaire le fou, que pour dire, Faire quelque extravagance, quelque impertinence » (Dictionnaire de l'Académie, 1762). |
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Fond | - Aller à fonds. Aller au fond. Huguet donne « couler à fond ». | 1 |
Fond | - Nous vismes en un fonds ce pont (IV, 4, 866). « FOND, signifie aussi, l'extremité d'un lieu estendu en longueur, du moins à l'égard de la veuë qui n'y peut penetrer. Le fond d'une allée. en fin fond de forests » (Furetière). Il y a vraisemblablement une erreur de graphie dans L'Astrée. Fonds (avec s) serait préférable parce qu'il signifie « non seulement la superficie d'une chose, mais aussi tout ce qui en peut dependre soit au dessus, soit au dessous » (Furetière). |
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Fonde | « Fronde » (Huguet). | 2 |
Fondement | Je ne fis pas plus de fondement sur ses paroles (IV, 4, 662). « FONDEMENT, se dit aussi d'une assurance qu'on a sur quelque chose. Il ne faut pas faire grand fondement sur ses paroles » (Furetière). |
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Fonder | Il n'avoit pas fondé son opinion sans raison (IV, 4, 814). « Établir sur quelques principes, appuyer de raisons » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). |
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Fondeur | Le fondeur ne rompt pas le moulle (III, 5, 176 verso). « Artisan qui sçait l'art de fondre les metaux » (Furetière). | 3 |
Fontaine | « Source d'eau vive qui sort de la terre en petite quantité » (Furetière). | 1 |
Fontaine | Fontaine de Ceres (III, 10, 436 recto). « On appelle aussi fonteine, un bassin, un regard, un bastiment où on a fait amasser & couler des eaux de source, pour les distribuer au public, ou pour les faire jaillir en haut pour l'embellissement des jardins » (Furetière). [« Regard. En termes d'Hydrauliques, est un reservoir d'eaux de sources, ou de fonteine » (Furetière)]. |
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Force | - À force. « Je ne la puis retirer qu'a force de ses resveries » (I, 6, 183 verso). Avec force. « Les luitteurs combattoient à force de corps » (Furetière). | 1 |
Force | - Il ne parle qu'à force (II, 8, 490) « De force » (Huguet). - Fappant de force (II, 1, 30). Avec force. - Faire quelque force (II, 1, 30) « Violence, acte de violence » (Huguet). - De force de rire (II, 11, 731) « A force de » (Huguet). - Sans force de raison en elle (II, 7, 436). « I care not for, I force not of, I am not mooved by, that thing » (Cotgrave). |
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Force | - Force encens (III, 2, 31 recto). « Beaucoup, d'une maniere abondante » (Furetière). - La force que le destin me faict. (III, 12, 494 verso) « Violence » (Furetière). |
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Force | - Ce fust bien à toute force qu'ils le permirent (IV, 3, 386). Furetière donne : « Il a emporté cela à toute force », difficilement. - Le tout est sur la force de ce mot, épousera, car il s'entend de deux façons (IV, 3, 620). « Énergie, puissance qui est dans un être ou une chose et qui est susceptible de produire un effet » (DMF). « Ce mot a beaucoup de force » (Dictionnaire de l'Académie, 1694). |
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Forcenerie | « Déraison, folie, démence, fureur » (Huguet). | 1 |
Forcer | Les femmes, encores que prisonnieres, ne furent point forcées (III, 7, 330 recto). « FORCER, signifie aussi, Violer une femme, une fille, pour dire, la prendre par force pour luy ravir son honneur » (Furetière). | 3 |
Forces | « Au plurier, se dit des armées qu'un Prince peut mettre sur pied » (Furetière). | 2 |
Fort | « Se dit aussi de ce qui est touffu & espais » (Furetière). | 2 |
Fort | - Connaître si fort (IV, 3, 395). « FORT. adv. augmentatif. Beaucoup » (Furetière). - Ma plus forte jeunesse (IV, 4, 910). Très grande. Il s'agit probablement d'une déformation du proverbe : « Jeunesse est forte à passer pour dire, Il est bien difficile qu'on ne fasse quelque folie quand on est jeune » (Furetière, Article Jeunesse). |
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Fort (subs.) | Le sanglier avoit donné dans un fort (IV, 4, 725). « Fourré, retraite des bêtes sauvages » (Huguet). |
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Fortune | « Danger, risque. Fortune. Aventure, ce qui arrive à qqn. Fortune. Accident, malheur.
Ce qu'on trouve par hasard »
(Huguet). - « De fortune. Par hasard » (Huguet). • Huguet cite Henri Estienne (1528 ?- 1598) qui note l'abus que l'on fait du mot fortune. « — Vous orrez des manieres de parler beaucoup pires : et une entre autres où on use du mot de fortune au lieu de nommer Dieu. Car on dit ordinairement La fortune voulut qu'un tel se rencontra [...] ou [...] La fortune a voulu qu'il ait eu la victoire. Ils disent aussi, La fortune luy rit. Dial. du lang. franç. ital., II, 137 et suiv. — Desja devant mon partement madame Fortune se mesloit de tout, Fortune disposoit de tout [...] et souventefois on oyoit dire, la fortune a voulu, ou la fortune voulut. Item, il le rencontra par fortune. — Maintenant tout est plein de Fortune beaucoup plus encore qu'alors : et mesmement elle trotte beaucoup plus par les bouches poetiques que de vostre temps. Dial. du lang. franç. ital., II, 141-142 ». Furetière donne « Dieu vous garde de mal & de fortune », mais ignore la locution de fortune, par hasard. • « Le hasard fait, la fortune veut, le sort décide, le destin ordonne » (Guizot). • D'Urfé joue sur les sens du mot : Céladon par exemple écrit qu'il désire : raconter [s]a fortune à celle qui est [s]a seule fortune (I, 4, 95 recto). • Voir Fortune. • « C'estoit autrefois une Divinité Payenne qu'on croyoit estre la cause de tous les évenements extraordinaires : au lieu que c'est en effet la Providence divine qui agit par des voyes inconnuës & au dessus de la prudence des hommes » (Furetière). • La providence, pendant chrétien de la fortune, apparaît une seule fois dans la première partie (I, 7, 214 recto). |
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Fortune | • La providence est nommée trois fois dans la deuxième partie (II, 1, 8 ; II, 10, 647 ; II, 12, 842). - II, 7, 466. « Biens de la fortune, sont les richesses : ce qui se dit par extension, des honneurs, des dignitez, & autres choses inconstantes & perissables » (Furetière, Article Fortune). |
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Fortune | • La providence est nommée quatre fois dans la troisième partie (III, 1, 12 verso (2 fois) ; III, 7, 328 verso ; III, 12, 502 recto). • La fortune est qualifiée de bonne 16 fois, contre 6 fois dans la deuxième partie, et 10 fois dans la première. Bonne fortune jouit alors de diverses significations : Donnans la bonne fortune à ceux qui leur presentoient les mains (III, 10, 426 recto). Prédire le futur. • Moderer ces bonheurs par quelque legere fortune (III, 8, 350 recto). Adversité. • Le contraire de la fortune est la prudence (III, 11, 487 verso). Selon un proverbe donné par Cotgrave, « Mieux vaut une once de fortune qu'une livre de sagesse » ! • Comme dans la deuxième partie (II, 7, 466), la fortune peut avoir son sens moderne, biens de la fortune (III, 7, 310 recto ; III, 10, 441 recto). • De fortune, « Par hasard » (La Curne). Revient près de quatre-vingts fois dans la troisième partie (par exemple III, 7, 312 verso). • De fortune et Fortune sont rapprochés dans une des scènes les plus inattendues du roman (III, 10, 442 verso, Silvandre surprend les confidences des bergères). |
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Fortune | - Vous courez fortune (IV, 1, 83). - Le point le plus heureux de sa fortune (IV, 1, 117). - De bonne fortune (IV, 2, 329). - Par fortune (IV, 3, 370). - Si elle rejettoit une fortune tant advantageuse (IV, 4, 731). « Signifie aussi, l'establissement, le credit, les biens qu'on a acquis par son merite, ou par hasard » (Furetière). - Ayant pitié de mauvaise fortune (IV, 4, 899). |
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Fortuné | Qui a de la chance. « Tantost fortuné, signifie heureux, & tantost malheureux, quand il signifie heureux, il est plus noble que le mot d'heureux » (Vaugelas, p. 449). | 1 |
Fortunes | Au pluriel, fortune peut signifier : « Aventure » (Huguet). - « Ce galant est fort bien fait, il est homme à bonnes fortunes, à trouver des maistresses de merite » (Furetière). |
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Fortunes | - Il raconte ses fortunes (III, 7, 268 recto). - Travaillee de grandes fortunes (III, 7, 284 recto). - Les bonnes ou mauvaises fortunes qu'on avoit en Amour (III, 3, 102 verso). Succès ou insuccès. • Dans la première partie, on a rencontré de bonnes fortunes spécifiquement amoureuses, c'est-à-dire « les dernieres faveurs que font les Dames à leurs Amans » (Richelet). Voir I, 4, 97 verso ; I, 6, 182 verso. |
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Forum | « For vient de forum, qui estoit une place publique où on rendoit la justice » (Furetière, Article For). | 1 |
Forvoyer | Ils faisoient forvoyer l'œil (III, 10, 434 recto). « Éloigner, écarter » (Huguet). Furetière donne seulement fourvoyer en tant que verbe pronominal. | 3 |
Fou | « Maladvisé, imprudent, credule » (Huguet). | 1 |
Foudre | Écrit aussi Fouldre. Substantif masculin dans Huguet. Vaugelas note : « Ce mot est l'un de ces noms substantifs, que l'on fait masculin, ou feminins, comme on veut [...] quoy que la langue Françoise ayt une particuliere inclination au genre feminin » (p. 299). Mais Richelet explique :
« Ce mot dans le propre est masculin, & féminin, mais plus-féminin. [...]
Ce mot dans le figuré est plus-ordinairement masculin que féminin. C'est un foudre de guerre ». Dans son Dictionnaire des synonymes, Guizot donne de nouvelles conditions pour déterminer le genre : foudre
« doit prendre naturellement le genre, ou du héros qu'il désigne métaphoriquement, ou de l'être puissant dont il exprime la force ; le genre du mot est alors relatif au sujet de la proposition ». • Foudre est toujours masculin dans la première partie de L'Astrée. • Le foudre est l'emblème de Jupiter (I, 2, 27 verso). |
1 |
Foudre | • Dans la deuxième partie, foudre (arme divine) est au masculin sauf dans deux instances : La foudre du grand Taramis (II, 2, 68 ; II, 8, 511). • Pline explique pourquoi la foudre est l'arme de Jupiter : « Les trois planètes supérieures projettent des feux qui, tombant sur la terre, ont le nom de foudres. Ces feux proviennent surtout de la planète intermédiaire, peut-être parce que, recevant un excès d'humidité du cercle supérieur, et un excès de chaleur du cercle inférieur, elle se débarrasse de cette façon ; c'est pour cela que l'on a dit que Jupiter lançait la foudre » (II, 23). |
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Foudre | Dans la troisième partie, foudre est associé au roi Euric. Lors d'un bal où tout le monde médit d'Euric, une dame rappelle que la foudre ne touche pas le laurier et puis fait l'éloge d'un foudre de guerre, celui qui remporte des victoires (III, 3, 87 recto). • « Ce feuillage (le laurier) est le seul entre tous que Jupiter ne maltraite point de sa foudre ravisseuse » (Pétrarque, IX, p. 425). Mais Furetière explique : « C'est une erreur populaire, que le laurier soit exempt d'être frappé du tonnerre, quoy que Tibere s'en fist mettre une couronne sur la teste pour s'en garentir » (Article Tonnerre). |
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Foüeir | Écrit aussi Fouier et Foüyer. « Foyer. La cheminée et par extension la maison ». Huguet définit ce mot et donne la graphie fouier. Furetière ignore foüeir. | 1 |
Fougère | « Petite herbe qui croist dans les bois [...] Danser sur la fougere, pour dire, Danser sur l'herbe. Icy la tendre fougere est prise pour designer toute sorte de petite herbe » (Furetière). • Voir le site de Cosmovisions (31 août 2019). |
1 |
Fougiere | Les faisseaux de verveine et de fougiere (III, 5, 174 recto). La graphie archaïque est dans Nicot. Fougiere est remplacé par fougere dans l'édition de 1621. | 3 |
Foule | - « A la foule. En foule, en se pressant les uns les autres » (Huguet). | 2 |
Foule | - Plusieurs autres tyrannies et foules qu'il faisoit sur son peuple (III, 12, 535 verso). « Action de fouler, de surcharger, d'opprimer, charge excessive, oppressions » (Huguet). Cette acception est encore dans Furetière. | 3 |
Foule | - La grande foule du peuple qui y estoit accouru (IV, 2, 340). Foule signifiant « Multitude. Quantité » (Richelet) est généralement suivi par un substantif pluriel. - Ces gens marchoient en foule (IV, 3, 366). « Combats en désordre, dits "trépignez", par opposition aux joûtes en règle [...] Piquer bien un cheval en foule, ou en carrière » (La Curne). |
4 |
Foulure | Action de fouler l'herbe. Fouler : « Marcher à dessein sur quelque chose afin de la gâter » (Richelet). Huguet donne « Foullerie, Foulleur » mais non foulure. Furetière aussi ignore ce substantif. | 1 |
Fourvoiement | II, 5, 321. « La croyance à l'herbe qui égare est très répandue ; au XVIIème siècle elle s'appelait ‘l'herbe de fourvoiement’. Plusieurs plantes, que l'on redoute sans savoir quelle est au juste leur forme, font perdre le sens de la direction, ou font revenir sur leurs pas ceux qui ont posé le pied dessus. Telles sont en Normandie « l'Egaire », en Saintonge « l'herbe maudite » appelée aussi « l'herbe des tournes » ; « l'herbe à adirer » connue en Anjou, où l'on raconte plusieurs histoires qui constatent sa puissance, « l'herbe d'oubli » en Haute-Bretagne, en Lorraine, etc. En Basse-Bretagne, l'herbe, ar Iotan, est habitée par un esprit qui fait perdre le chemin ; elle répand la nuit une lueur phosphorescente égale à celle des vers luisants, mais on peut faire cesser sa puissance en retournant son vêtement ; dans le Léon, celui qui est monté sur l'herbe qui trouble la vue doit, pour retrouver sa route, changer ses sabots de côté. En Franche-Comté, le dicton veut que l'on perde son chemin si on a marché sur du plantain » (Quitard, Article Herbe). |
2 |
Foüyer | Voir Foüeir. | 1 |
Foy | Voir Foi. | 1 |
Frain | Prenant le frain aux dents (III, 6, 225 recto). La Curne donne cette orthographe archaïque. | 3 |
Frais | Se maintenir tousjours aussi frais (III, 6, 223 verso). « FRAIS, signifie aussi, Sain, robuste, reposé, qui a repris des forces » (Furetière). | 3 |
Fraise | Leurs fraizes grandes et à gros boüillons, dont les bords brilloient tout à l'entour de petites paillettes d'or (III, 7, 272 verso). « Un ornement de toile qu'on mettoit autrefois autour du col en guise d'un colet, laquelle avoit trois ou quatre rangs, & estoit plissée, empesée & gauderonnée » (Furetière). La fraise se portait « il y a environ quarante ans », précise Richelet en 1681. Pierre de L'Estoile se moque de ces fraises « longues de demi pied, de façon qu'à voir leur teste dessus leur fraise, il sembloit que ce fut le chef Saint Jean dans un plat » (cité par G. Poirier, p. 94). |
3 |
Franchement | - Je la suivois : mais non pas franchement comme de coustume (II, 7, 454). « Facilement ? » (Huguet). | 2 |
Franchement | - Et je refuse franchement (III, 2, 36 recto). « Librement » (Richelet). | 3 |
Franchise | - « Sauvegarde, protection qui rend inviolable »
(Huguet). |
1 |
Franchise | - « Liberté » (Huguet). Pour Furetière, franchise peut signifier liberté « chez les Peintres [...] chez les Poëtes et les amants ». | 2 |
Frenaisie | Adraste entrant du tout en sa frenaisie (III, 1, 20 recto). « Frenasie. Frénésie, folie » (Huguet). Furetière donne à Frenesie une définition plus scientifique et ajoute : « Se dit figurément des troubles & esgarements d'esprit causez par la violence des passions ». | 3 |
Fréquenter | Nos bois, qui ne permettent guere à leurs habitans de frequenter dans les grandes Citez (IV, 3, 485). « Aller souvent en un même lieu [...] ce jeune homme frequente en des lieux suspects » (Furetière). |
4 |
Frère d'armes | Deux chevaliers deviennent frères d'armes (III, 4, 132 verso). « FRERES D'ARMES, sont ceux qui ont fait societé à la guerre, & qui se sont promis un service & une assistance reciproque ». « FRERE, Ce mot, selon Scaliger & Gerard Vossius, vient du Grec phratir, pour phrator, qui signifie proprement, Celuy qui puise de l'eau dans un même puits » (Furetière). | 3 |
Frise | La voûte qui sembloit estre soustenuë sur une grande frise (III, 3, 58 verso). « C'est un membre d'Architecture, qu'on appelle aussi fasce ou platte bande, qui regne le long d'un bastiment entre la corniche & l'architrave. La frise est susceptible de plusieurs ornements » (Furetière). | 3 |
Frisure | Quelquesfois ma frisure [...] S'eslevoit par des tourbillons (III, Ode à la riviere de Lignon). « Modulation » (Huguet). Ce substantif archaïque est dans les vers de Baro. | 3 |
Froisser | « Briser, faire quelques ruptures ou contusions » (Furetière). | 2 |
Froisser | Voir froisser une picque jusques dans la main (IV, 1, 58). « Briser, rompre » (Huguet). |
4 |
Froment | Le gasteau de fromant nommé Mole-salee (III, 2, 29 verso). « Bled, le meilleur & le plus gros de tous les grains, qui fait la farine la plus blanche. C'est celuy qui est le plus estimé, & dont on fait le meilleur pain » (Furetière). Pline décrit longuement le froment qui serait « le plus productif des blés » ; « la nature lui a attribué cette qualité, parce que c'est la substance qu'elle destinait à l'alimentation de l'homme » (XVIII, 21). |
3 |
Fueille | Nombre de fueilles de ces bois (IV, 3, 514). Cette graphie est dans Huguet (Articles Fueillet et Feuille). |
4 |
Fueillu | Des arbres fueillus (III, 11, 469 verso). Fueillu (feuillu) est dans Cotgrave. | 3 |
Fuitif | I, 10, 309 recto. « Fugitif » (Huguet). | 1 |
Fumeux | « Qui jette des fumées, des vapeurs » (Furetière). | 2 |
Furie | « Passion violente de l'ame qui la transporte, qui outre sa colere » (Furetière). | 1 |
Furie | « Fureur » (La Curne de Sainte-Palaye). | 2 |
Furieusement | Il l'ayma furieusement (III, 12, 527 verso). « Fort, beaucoup » (Richelet). • D'Urfé jusqu'ici avait réservé cet adverbe à des actes guerriers (III, 7, 331 recto par exemple). Quand furieusement modifie le verbe aimer, il s'agit d'un sentiment excessif. Voilà peut-être la première utilisation non-violente de cet adverbe que les Précieuses vont atténuer au point d'en faire un synonyme de très. « FURIEUX, se dit aussi de ce qui cause de l'admiration » (Furetière). |
3 |
Furieux | « Se dit aussi de tout ce qui a de la violence, de l'impetuosité, de l'excés » (Furetière). | 1 |
Fusée | I, 7, 209 verso. Fil de la vie. « Quantité de fil roulée autour du fuseau » (Huguet). | 1 |
Fusil | « Pièce d'acier servant à faire jaillir l'étincelle du silex » (Huguet). | 1 |
Fussions | Subjonctif imparfait du verbe Être. | 1 |
Fustaye | « Grand bois qu'on a laissé croistre au dessus de quarante ans » (Furetière). | 1 |