Banderole
Première édition critique de L'Astrée d'Honoré d'Urfé


GLOSSAIRE - S

Sabine Un faisseau de Sabine, et un autre de Verveine (III, 9, 371 recto). « SABINE. s. f. ou SAVINIER. s. m. Plante medicinale qui produit ses feuilles presque semblables au cypiés [sic cyprès], à la reserve que le savinier est plus picquant & espineux, fort en odeur, bruslant & aigu en saveur. Il est petit, court & sterile. Il y en a un autre fertile qui croist en Allemagne, qui a ses feuilles semblables au tamarisc. Ses rameaux sont souples, & vestus tout alentour de feuilles & d'escailles. Leur graine ou perle est semblable quant à l'odeur & au goust ; mais en l'un elle est rougeastre, & en l'autre de couleur de ciel » (Furetière). 3
Sablon « Sable » (Huguet). 1
Sabouler « Secouer violemment » (Huguet). Ce verbe est aussi défini par Furetière : « Terme populaire, qui se dit de ceux qui se tourmentent le corps, qui se renversent à terre, se roulent, se houspillent, ou foulent aux pieds, comme font les petites gens, quand ils se jouent ».
• Verbe remplacé en 1621.
1
Sac Faire sac. « Abcès » (Huguet). 1
Saccagement En la prise et au saccagement d'une ville ennemie (III, 12, 542 verso). « Pillage d'une ville, desordre qu'on fait dans une maison » (Furetière). 3
Sacrer « Dedier à Dieu une chose, ou une personne, la devoüer à son service avec certaines prieres, ouctions & solemnités » (Furetière). 2
Saffran Un teint aussi jaune, que si j'eusse esté lavé avec du saffran (III, 6, 255 verso). « Plante qui porte une fleur du même nom, jaune & odoriferante, qu'on reduit en poudre » (Furetière). 3
Sage « Signifie quelquefois, Habile, sçavant » (Furetière). 2
Saie « s. m. Vieux mot qui signifioit autrefois une casaque ou un habit de gens de guerre dont usoient les Grecs & les Romains, & qui étoit propre aux Gaulois, comme témoigne Varron & Diodore Sicilien. Il étoit fait de laine, & de forme quarrée, & il y en avoit d'hiver & d'esté. On appelloit aussi en France il y a quelque temps un saie, un pourpoint à longues basques. On l'appelloit en Latin sagum ou sagus, d'où est venu le mot » (Furetière).
- Le substantif est quelquefois masculin et quelquefois féminin pour Huguet.
Saie est masculin dans la deuxième partie (II, 7, 437). Il n'apparaît pas dans la première.
2
Saison « Se dit aussi du temps convenable pour faire quelque chose » (Furetière). 2
Salade « Sorte de casque » (Huguet). 1
Salpestre « A une merveilleuse qualité pour se rarefier : ce qui fait la force de la poudre à canon, dont il est le principal ingredient » (Furetière). 1
Sanglant « Se dit figurément de ce qui est sensible, qui pique, qui outrage au dernier point » (Furetière). 2
Sans plus Huguet donne « Sans plus. Au plus haut point ». Cette locution adverbiale que Furetière ignore a quelquefois dans L'Astrée (I, 10, 329 verso) le sens que propose La Curne  : « Encore davantage ».
1
Sans plus - Sans plus peut aussi signifier seulement (II, 2, 91 ; II, 6, 384). Cette acception est signalée dans le Dictionnaire de Godefroy. C'est le sens de la locution dans Le Sireine (p. 67), dans La Sylvanire (v. 6109) et dans Les Epistres : « La mort sans plus est guarison certaine / De tous les maux dont nostre vie est pleine » (II, 6, p. 270). 2
Sans plus Sans plus dans le sens de seulement revient trois fois dans la troisième partie.
La mort sans plus descouvrira mon dueil (III, 7, 287 verso).
3
Sans point Sans point de lumiere (III, 4, 136 recto). « Sans aucun » (La Curne).
La préposition sans « ne veut jamais avoir aprés elle, ny immediatement, ny mediatement, la particule point ; Car encore qu'on ayt accoustumé de dire, sans point de faute, c'est une façon de parler de la lie du peupple, dont les honnestes gens n'ont garde de se servir, et beaucoup moins encore, les bons Escrivains ; C'est pourquoy un des plus celebres que nous ayons, a esté justement repris d'avoir escrit, sans point de nuages, sans point de Soleil » (Vaugelas, pp. 161-162). L'écrivain blâmé ici est Malherbe (p. 474).
3
Sans que « Sans que. Sans ce fait que » (Huguet). Furetière ignore l'expression 2
Saouler « Se dit aussi de ce qui remplit les autres organes des sens, & même l'esprit » (Furetière). 2
Sapience -« Les Philosophes appellent quelquefois sapience, cette vertu qui consiste en la connoissance des choses universelles, necessaires & immuables, qui est acquise par l'étude des lettres. Elle consiste en deux points, l'intelligence des principes certains, & la connoissance des effets par la demonstration des causes » (Furetière). 2
Saronide « s. m. classe de prêtres gaulois ; espèce de druides » (Littré). « Leur nom vient du roi Saro, qui plaçait la force véritable de la nation dans la cohérence juridique et morale plus que dans les conquêtes militaires » (Dubois, p. 49). Cependant, Pline explique ainsi le nom du « golfe Saronique », près d'Épidaure : il était « autrefois entouré d'un bois de chêne (car les Grecs appelaient jadis saronide le chêne) » (IV, 9).
Voir Répertoire, Druys.

Saronide (ou sarronide) apparaît aussi dans le Grand Cyrus de Madeleine de Scudéry. Les éditeurs du roman écrivent :
« On peut également mentionner le passage concernant les druides (partie 8, livre 3, pages 5467 ss.) où figurent des détails que les œuvres antiques ne fournissent pas. Il y est question des Sarronides [sic], autre nom pour ces dignitaires de la Gaule antique. Le texte fait l'étymologie de ce terme, en le rattachant au roi Sarron : « Cette espece de Philosophes, de Sacrificateurs, et de Magistrats tout ensemble, furent instituez par le troisiesme Roy des Gaules, nommé Sarron, qui voulut que de son nom ils s'apellassent Sarronides. Il y a pourtant quelques parties des Gaules, où ils les nomment Druides : à cause que sous le Regne d'un de leur Rois nommé Druys, il voulut qu'on les appellast ainsi. » Cette précision est absente des sources latines et grecques, mais semble provenir d'un texte de la fin du XVe siècle de Johannes Annius de Viterbe (Giovanni Nanni η) : Commentarii fratris johannis Annii Viterbiensis super opera diversorum auctorum de antiquitatibus loquentium, Rome, 1498. [...] Annius en est probablement lui-même l'auteur » (Artamène, 30 septembre 2010).
2
Satisfaction « Excuse, reparation, dédommagement » (Furetière). 2
Satisfaction Mauvaise satisfaction (IV, 1, 44). « Contentement qu'on donne à quelqu'un, ou plaisir qu'on ressent de quelque chose » (Furetière). L'oxymoron serait-il plus fort que mécontentement ? 4
Satisfaire à « Donner contentement à quelqu'un, payer ce qu'on doit, faire ce qu'on est obligé de faire. [...] Executer » (Furetière). 2
Satisfaire à - Nous satisferons à vos experiences (IV, 2, 213).
« Faire ce qu'on doit à l'égard de quelque chose » (Richelet).
4
Satisfaire pour Satisfaire pour ceux que vous devez (III, 5, 198 verso). La locution n'est pas dans les dictionnaires. Elle signifie ici Compenser. 3
Sauf-conduit Je vous donne sauf conduit (III, 3, 79 recto). « Assûrance qu'on donne par écrit à quelqu'un de la seureté de sa personne pour aller & venir en liberté » (Furetière). 3
Saulaye « Lieu planté de saules » (Huguet). Cette saulaie se trouve du côté de Montverdun (I, 5, 138 recto). 1
Saule Le saule, selon Pline, croît rapidement et meurt vite (XVII, 20). C'est pourtant l'un des emblèmes végétaux de L'Astrée ! Françoise Lavocat a montré que le saule, arbre sans fruit, pouvait signifier au XVIe siècle la solitude stérile (p. 338). 1
Sauter (subs.) Le prix du sauter (III, 10, 418 verso). Verbe substantivé dans Huguet. 3
Scarlée Ce substantif n'est pas dans les dictionnaires. C'est le nom d'une plante qui a guéri une brebis. Voir Orval et Maladie de la brebis η. 2
Sçavoir - « Se dit aussi des forces & puissances corporelles, & sur tout avec la negative. On ne sçauroit assez blasmer le luxe, le libertinage du siecle » (Furetière). Il signifie pouvoir.
Savoir de (II, 12, 765). « Savoir de. Savoir » (Huguet).
2
Sceu Sans mon sceu (IV, 4, 788).
« Sans le sceu de (Froiss. II, p. 238.) » (La Curne). A l'insu n'est pas dans les dictionnaires du temps mais, on le rencontre dans « Les filles de Minée » de La Fontaine (cité dans Littré).
4
Sçeusmes Verbe Savoir au passé simple. On écrit aujourd'hui sûmes. 1
Sceusse, Sceussent Écrit aussi sçeusse. Verbe Savoir à l'imparfait du subjonctif. On écrit aujourd'hui susse, sussent. 1
Sceussions, sceussiez Verbe Savoir à l'imparfait du subjonctif. On écrit aujourd'hui sussions, sussiez. 1
Secours Gens de secours (II, 12, 825). « Terme de Guerre. Soldâs qu'on envoie pour secourir quelque place, ou quelques troupes » (Richelet). 2
Secours Le secours inespéré qui luy survint (III, 6, 224 verso). 3
Secret « Discret. Écarté, éloigné » (Huguet). Furetière précise : « On dit aussi, qu'un homme est secret, quand il a de la discretion, quand il ne descouvre point ce qu'il faut taire, ce qu'on luy a commandé de cacher ». 1
Secrétaire « Officier qui expedie par le commandement de son maistre des lettres, des provisions, des brevets, & qui les rend authentiques par sa signature » (Furetière). 2
Secrétaire Tes bords ont esté bien souvent les fideles secretaires de mes imaginations (III, L'Autheur à la rivière).
Ici et ailleurs dans le roman, c'est la définition de Huguet qui convient : « Gardien d'un secret, confident ». C'est le sens du mot sous la plume de Ronsard dans des vers cités par Huguet :
«  Sainte Gastine, ô douce secretaire
De mes ennuis, qui respons en ton bois,
Ores en haute ores en basse voix,
Aux longs souspirs que mon cœur ne peut taire.
RONSARD, Am. de Cassandre (I, 80) ».
Cotgrave propose une traduction intéressante pour secrétaire, « Remembrancer ». « A person who reminds another or others of a thing [...] one engaged or appointed for that purpose (common in 16–17th centuries) ».
Merci à John Fyler qui m'a communiqué cette information tirée du Oxford English Dictionary (19 avril 2012) qui souligne l'évolution du mot secrétaire.
3
Segn. Par ce, luy dit il, Segn. [...] (IV, 4, 671).
Seigneur. « Abréviation qui rappelle la graphie archaïque "segneur" » (DMF).
4
Seigner « Saigner, Signer » (Huguet). Richelet recommande : « Saigner, v.n. Prononcez seigné ». 2
Séjour « Lieu où on habite » (Furetière). 2
Selve Espouvantable Selve (III, 8, 350 verso). « Vieux mot François qui signifioit forest, qui n'est plus en usage qu'en ses composez » (Furetière). 3
Semblant Faire semblant signifie généralement feindre, mais semblant se retrouve dans d'autres expressions :
- « Il n'en fit point de semblant » (I, 10, 319 recto). Ne pas montrer. « Ne faire semblant de rien. Dissimuler » (Richelet).
- « Il ne fit jamais semblant de moy » (I, 6, 167 verso). « Faire semblant de. To take notice, or be sencible, of » (Cotgrave).
1
Semblant - « Le semblant. Apparence, le plus souvent trompeuse » (Furetière). 2
Semblant - Ils n'en osoient point faire de semblant (III, 5, 194 verso). Ils n'osaient pas montrer qu'ils désiraient parler à la druide. Faire de semblant n'est pas défini dans les dictionnaires de l'époque, mais on trouve l'expression dans d'autres textes du XVIIe siècle. 3
Semblant - Quoy qu'elle n'en fit point de semblant (IV, 1, 70).
Dissimuler.
- Je ne fis pour lors semblant de cognoistre (IV, 2, 278).
La négation porte sur cognoistre : Je fis semblant de ne pas cognoistre.
- Faire le semblant (IV, 2, 301).
Furetière donne « Ils n'en font que le semblant ».
- Si ne fit il pas semblant de s'en soucier (IV, 2, 303).
Effectivement pourtant, il ne s'en soucie pas !
- Elle en faict semblant à Clotilde (IV, 4, 733).
« Faire semblant de. Montrer » (Huguet).
4
Sembler de « Que vous semble de. Sembler de signifie sembler » (Huguet). Furetière donne seulement : « Que vous en semble ? »
Sembler de revient deux fois plus souvent dans la deuxième partie que dans la première.
2
Sembler de - Luy semblant de le cognoistre (III, 2, 38 recto).
Sembler de
revient 26 fois dans la troisième partie sans jamais être interrogatif.
« Sembler de est usuel » (Brunot, III, p. 562).
3
Sembler de - Il ne luy sembla pas de cognoistre cette voix (IV, 1, 41).
Cette forme revient 17 fois.
4
Semonce « Invitation » (Huguet). 2
Semondre « Avertir. Inviter » (Huguet). 1
Sensible « Qui a du ressentiment » (Richelet). 2
Sensible - Donner des coups si sensibles sur de si profondes blessures (IV, 2, 282).
« Qui fait impression sur les sens » (Furetière).
- Le plus sensible desplaisir (IV, 4, 782).
« Lors que ce mot se dit des choses il signifie touchant, douloureux » (Richelet).
4
Senteur « Des gants, des peaux, des eaux de senteur, sont des peaux & des eaux parfumées qui sentent bon » (Furetière). 1
Sentiment - Ces fruicts [...] n'ont goust ny sentiment (III, 5, 178 verso). « Goût » (Huguet). Furetière encore fait de sentiment le synonyme de sensation : « Le sentimeut [sic] de la veuë se fait dans l'oeuil ».
- Vous n'avez point de sentiment de tant d'offences (III, 6, 252 verso). « Ressentiment » (La Curne).
3
Sentiment - Un grand deffaut de courage et de sentiment (IV, 3, 515).
« Sensibilité » (DMF).
4
Sentir (se) Il ne s'en sentit presque plus (IV, 4, 724).
« Se sentir. Se ressentir » (Huguet).
4
Seoir « SEOIR, se dit aussi à l'impersonnel, & signifie, Avoir bonne grace, convenir & s'accorder avec les circonstances & conjonctures presentes » (Furetière). 1
Séparer (se) Se separer d'amitié (III, 5, 210 verso).
Construit comme se séparer de corps ou de bien.
« SEPARER. v. act. Diviser, mettre en deux ou plusieurs parties » (Furetière).
3
Separissions Verbe Séparer à l'imparfait du subjonctif.
• Il est remplacé par l'infinitif en 1621.
1
Serein « Humidité froide & invisible qui tombe vers le coucher du Soleil, qui engendre les rhumes & les caterres » (Furetière). 1
Sérieux « Se dit encore de ce qui est dit ou fait veritablement & tout à bon, ou du fonds du cœur » (Furetière). 2
Sérieux Un visage fort serieux III, 2, 43 recto). C'est toujours le visage qui est qualifié de sérieux (III, 4, 134 recto et III, 10, 409 verso). 3
Serpenter « Faire divers tours ou replis tortueux. Le Meandre est un fleuve d'Asie qui serpente beaucoup » (Furetière). Dans Huguet ce verbe est transitif : « serpentant la plaine ».
• « D'une riviere, on dira fort bien, elle va sepentant, parce qu'en effet elle va », note Vaugelas (p. 185), sans pour autant citer L'Astrée !
1
Serrer « Fermer. Enfermer » (Huguet).
Serrer les épaules (I, 11, 373 recto). Hausser les épaules ? Cette expression n'est pas dans les dictionnaires.
1
Serrer Ces caresses estoient un peu plus serrees (III, 11, 467 verso). Dans Huguet, Serré utilisé comme adjectif ou adverbe signifie profond, « dormir serré ». Oudin donne : « Bien serré, i. "bien fort", vulg. ». 3
Servage Ce servage (IV, 1, 86). La volonté des parents.
« Vieux mot qui signifioit autrefois esclavage, servitude, & qui s'est employé pour marquer la captivité, l'attachement d'un amant à une maistresse » (Furetière).
• Dans la troisième partie, le servage, prérogative masculine, indiquait la situation de l'amant. Hylas par exemple rejetait : « Ceux qui veulent vivre en servage [et qui] peuvent comme esclaves mourir » (III, 7, 266 verso).
4
Service À la suite d'un souper, ils avoüerent ce service faire honte à celuy des grandes villes (III, 10, 424 recto). « SERVICE, se dit aussi d'un certain assortiment de meubles qui sert à la table, soit vaisselle, soit linge [...] SERVICE, se dit aussi des plats qu'on sert sur la table tout à la fois pour la couvrir » (Furetière). 3
Servir - Il les avoit servis de guide (III, 8, 356 recto). « Servir qqn de. Servir qqn en qualité de ; servir à qqn de » (Huguet). 3
Servir - Cela ne sert quelquefois que d'allumer davantage (IV, 2, 330).
« Servir de. Servir à » (Huguet).
- La fille qui la sert à la chambre (IV, 4, 675).
Servir dans ?
Le DMF donne : « On ne peut servir à deux maîtres/seigneurs », parce que Servir à signifie Servir (Huguet).
4
Servissions Verbe Servir à l'imparfait du subjonctif. 1
Seul - Ce seul remede estoit celuy ... (III, 4, 125 verso).
« Seul peut aussi se placer avant le nom qu'il détermine dans des cas où nous le placerions après » (Huguet).
3
Seul - Le seul moment qui te l'aura ravie (IV, 3, 416).
4
Seule - La cour estoit si seule (I, 9, 303 verso).
« Se dit aussi de l'état des lieux qui ont coûtume d'être frequentez, quand il ne s'y trouve personne, ou peu de gens » (Furetière). Huguet ne donne pas ce sens à l'adjectif.
1
Seulement Tout Chevalier d'honneur y est obligé par le nom seulement qu'il porte (III, 3, 83 verso). « Seulement employé par pléonasme. [...] Ilz n'ont laissé apres eulx que des escriptures et des paroles seulement. AMYOT, Lycurgue, 31 » (Huguet).
En fait, seulement signifie même dans cette phrase. « C'est une faute assez familiere à beaucoup de gens, et de ceux mesme qui font profession de bien parler et de bien escrire, de se servir de l'adverbe seulement, au lieu de mesmes » (Vaugelas, p. 402).
3
Seulement Elle ne m'excusera pas seulement en cette action, mais de plus m'en aymera et m'en aymera d'avantage (IV, 4, 879).
Non seulement [...] mais. La Curne donne cette construction archaïque : « Les Romains seulement ne le quitterent, mais [...] » (Article Seulement).
4
Seureté « Asseurance qu'on prend, lors qu'on negotie, que l'on contracte » (Furetière).
1
Seureté « SEURETÉ, ƒ.f. Prononcez sureté & même il n'y auroit pas grand mal quand on l'écriroit comme il se prononce » (Richelet). 2
Seureté Pour la seureté (IV, 5, 941).
« Sécurité » (DMF).
4
Si Si a plusieurs sens :
- « Afin que » (Huguet).
Si est-ce que : « Pourtant, cependant » (Huguet). Furetière ajoute : « signifie encore, Partant [...]. On dit encore, Si faut-il enfin conclurre, terminer cette affaire ».
Si est-ce que. « C'est une façon de parler fort bonne & fort elegante » (Vaugelas, p. 62). Richelet est plus sévère : « Il y a des gens qui parlent bien et qui ne les peuvent soufrir au moins dans un stile un peu raisonable » (Article Si.)
1
Si - « Aussi » (Huguet).
- « Si a. L'auxiliaire avoir, accompagné de si s'emploie avec ellipse du participe passé auquel il devrait être joint et des déterminants » (Huguet, Article Avoir).
Si fais. Voir Fait (Si fait).
2
Si Si ne pouvez vous nier que l'obligation que vous m'avez ne soit grande (III, 1, 8 verso). « Cependant » (La Curne). « Particule qui signifie avec tout cela, mais qui en ce sens est hors d'usage. [J'ai remüé ciel et et terre et si je n'ai pû en venir à bout] » (Richelet).
Dans le regne d'Amour le larcin est permis, /
Et si vostre beauté ce larcin me commande
(III, 12, 520 recto).
Si est bien celuy du corps (III, 4, 125 recto).
Si font bien les miens (III, 4, 147 verso). « Si est, si fait. loc. affirmant le contraire de ce qui a été dit » (Godefroy).
• Si divise les grammairiens du temps lorsqu'il a le sens de alors, ou le sens de et pourtant (Brunot, III, p. 369). Dans la réédition des Remarques de Vaugelas, les commentateurs sont catégoriques : si il font - dans le sens de quoique - est une « façon de parler qui est populaire et de peu d'usage » (Vaugelas, II, p. 382). Sur le si adversatif, voir Marchello-Nizia, pp. 209-211.
3
Si - Et toutefois si ne veux-je point (IV, 1, 22).
Néanmoins. Si renforce le sens de toutefois.
- Il est si difforme que le mal me l'a laissé (IV, 2, 294).
Aussi.
- Le voyage en estoit si long, car il falloit aller en Espagne (IV, 4, 866).
« Tellement », non suivi par que (La Curne).
4
Si [...] que de - Si vains que de se croire (IV, 1, 47).
« Si... que de. Assez... pour » (Huguet).
- Je ne la croy pas si fine [...] qu'elle se pust (IV, 4, 728).
La préposition suivie par un infinitif est remplacée par le verbe au subjonctif.
4
Sicomore Écrit aussi Sycomore. « Un grand arbre semblable au figuier, qui a des feuilles semblables au meurier, mais qui jette force lait. Son nom luy vient de ce qu'il participe du meurier & de la figue, comme dit Galien, qui dit aussi que le figuier de Cypre luy est tout à fait semblable. Il porte du fruit qui a le même nom, trois ou quatre fois l'an, qu'il produit de son tronc, & qui n'est pas attaché aux branches, qui est semblable aux figues sauvages, mais qui est plus doux, & qui n'a dedans aucun grain. Il ne meurit jamais, s'il n'est esgratigné avec des agraffes de fer ; auquel cas le quatriéme jour d'aprés il est meur, à ce que disent Theophraste & Dioscoride. Matthiole adjouste, qu'il demeure toûjours verd étant couppé, à moins qu'on ne le noye dans l'eau » (Furetière).
• Pourquoi d'Urfé admire-t-il le « beau nom du sycomore » (I, 12, 398 verso) ? Dans l'Evangile, c'est un symbole de réhabilitation (Luc 17, 6)
Pline donne une explication qui peut avoir intéressé Honoré d'Urfé : « Le bois, d'une nature toute particulière, est au nombre des plus utiles ; on le plonge dans des étangs, immédiatement après l'avoir coupé ; c'est le moyen de le sécher : d'abord il va au fond, puis, il surnage ; et l'eau, qui pénètre tout autre bois, pompe l'humidité qui est dans celui-ci » (XIII, 14).
• Un graveur représente le sycomore dans l'illustration du livre 10.
1
Siècle Le siècle gaulois dure 30 ans, information qui vient de Pline, et que ne donnent ni Huguet, ni Furetière.
• Honoré d'Urfé introduit le siècle gaulois en 1610, dans la deuxième partie (II, 1, 36). On le retrouve dans l'édition de 1621 de la première partie.
• Une seule fois, dans la première partie de 1621, siècle conserve probablement son sens courant (I, 12, 382 recto).
1
Siècle - Dans la deuxième partie, siècle peut aussi signifier le monde contemporain (II, L'Autheur au Berger). 2
Siècle Siècle signifie encore le monde contemporain dans la préface (III, L'Autheur à la riviere) et dans le roman : La misere de nostre siecle (III, 7, 267 verso). La mauvaise condition de nostre siecle (III, 10, 441 recto). 3
Sien - Voir Mien. « Siens. s.m. Ceux qui sont de notre parti [...] que nous favorisons [...] qui nous appartiennent [...] que nous cammandons » (Richelet).
- Utilisé comme adjectif possessif (Huguet).
2
Sien Du sien propre (III, 6, 264 verso). « Le sien. Son bien » (Huguet). « Qui perd le sien perd le sens » (Cotgrave). 3
Signalé De marque. « Signalé est noté comme néologisme à la mode » (Huguet). 2
Signaler « Rendre une chose remarquable & celebre » (Furetière). 2
Signer Signer une opinion (IV, 3, 406).
Approuver. « To subscribe » (Cotgrave).
4
Signifier La personne estoit si clairement signifiee (IV, 1, 64).
« Faire connaître » (Huguet).
4
Siller Les yeux fermez et sans siller sur la Bergere (IV, 1, 147).
« SILLER. v. act. Remuer les paupieres, fermer les yeux pour un peu de temps (Furetière). Siller sur n'est pas ds les dictionnaires ». Littré signale : « La véritable orthographe est ciller, qui vient de cil (voy. CILLER et DESSILLER) ».
4
Simple Substantif. « C'est un nom general qu'on donne à toutes les herbes & plantes, parce qu'elles ont chacune leur vertu particuliere pour servir d'un remede simple » (Furetière). 1
Simpulle Le Simpulle, petit vase, avec lequel elles souloient sacrifier (III, 2, 29 verso). On trouve « Simpeille. Petit vase en usage dans les sacrifices » dans Godefroy et La Curne.
Mais il s'agit bien d'un sympulle chez Du Choul (p. 309) et d'une simpule chez Pline : « Aujourd'hui même, au milieu de nos richesses, dans les sacrifices on offre les premières libations, non dans des vases murrhins ou de cristal, mais dans des simpules (petites coupes) » (XXXV, 46). L'Encyclopédie de Diderot donne : Simpule, « Vase fait en forme de burette avec un long manche ; les Romains se servoient de ce vase dans les libations qu'ils faisoient aux dieux ».
3
Singularité « Qualité des choses singulieres. Le cabinet de ce curieux est rempli de plusieurs singularitez, de choses qu'on ne trouve point ailleurs » (Furetière). 2
Singularité On lit en 1619 que la galerie d'Adamas réunit tant d'autres singularitez des Provinces plus esloignees (III, 3, 58 recto). Le renseignement est supprimé en 1621. 3
Sinon Lorsque sinon signifie sauf, il n'est pas relié au glossaire. Par exemple Sinon en ce qui concerne son affection (II, 10, 618).
Mais il arrive que sinon signifie « Que » (Huguet) : Ceste beauté qui veritablement ne doit estre sinon adoree (II, 10, 639).
2
Sinon Je ne pouvois de la où j'estois sinon remarquer leurs visages (III, 3, 109 recto). « Excepté » (Huguet). 3
Sinon que Il cesse de s'aymer, sinon que d'autant qu'aymé d'elle (II, 5, 284). « Que » (Huguet). 2
Sinon que Je ne l'aymeray plus sinon que d'autant que je suis tres-asseuree que [...] (IV, 1, 114). 4
Sire « Dieu du paganisme. (Titre donné aux dieux) » (Huguet). Furetière donne plus d'informations : Quelques-uns « dérivent le mot de Kyrios Grec, signifiant Seigneur ; & Pasquier est de cet advis, disant que les Anciens donnoient ce titre à Dieu, & l'appelloient Beau Sire Diex ».
La Bruyère écrira (Caractères, 27, VII) : « Nommer un roi Père du peuple est moins faire son éloge que l'appeler par son nom, ou faire sa définition ».
1
Sisymbre « Plante dicotylédone (Cruciféracées) [les fleurs ont quatre pétales disposés en croix], herbacée, dont une variété était utilisée comme remède contre l'enrouement. Syn. : herbe aux chantres ou vélar » (Grand Robert). Furetière écrit : « La berle, la menthe sauvage, le sisymbrium, la thymbrée ou serpollet sauvage, sont des especes de cresson » (Article Cresson). I
Société Elles contracterent une société entre elles, qui jamais depuis ne se separa (III, 9, 371 recto). « SOCIETÉ, est aussi une liaison particuliere de quelques hommes faite par interest, ou par amitié, ou pour vivre regulierement. [...] Les amis, les voisins, font ensemble de petites societez pour se divertir, pour se donner à manger tour à tour » (Furetière). 3
Soigneux « Qui est vigilant & exact » (Furetière).
La graphie songneux (attestée dans Huguet) figure dans l'édition de 1610. Elle est corrigée en 1621 (II, 10, 625).
2
Soing Les soings extraordinaires que vous avez fait paroistre de tout ce qui touchoit (IV, 2, 176).
« Soings [...] de. Souci, inquiétude » (Huguet).
4
Soir Une partie du soir se passa de ceste sorte (III, 3, 77 recto). Soirée serait plus correct, mais les dictionnaires du temps ne soulignent pas ce qui différencie soir et soirée. 3
Soit Soit, reprit Astree, par quoy que ce soit (IV, 3, 573).
« Adv. portant consentement, ou indifference » (Furetière). Il s'agit ici de consentement.
4
Soldurier III, 6, 262 recto. Fauchet explique que les chevaliers gaulois « avoyent plus ou moins de gens, appellez en leur langue Ambactes et Solduriers. La condition de ces Solduriers estoit de courre mesme fortune, à la vie et à la mort, que ceux à qui il s'estoyent donnez ou voüez en amitié : Et peut estre que les anciens vassaux François, voire les mots de soudoyers et soldats, en sont venus » (p. 9). « Soldurii. Nom donné aux guerriers qui s'engageaient par un acte de dévotion (dévouement jusqu'à la mort) envers un personnage important. Cette coutume était répandue chez les Celtes de la péninsule ibérique » (Kruta, p. 823). 3
Soleil Partager le soleil. « Autrefois dans les combats singuliers, les Juges du camp Partageoient le soleil entre les combattans, c'est-à-dire, qu'Ils plaçoient les combattans de telle sorte, que le soleil n'incommodoit pas plus l'un que l'autre » (Dictionnaire de l'Académie, 1762). 2
Solitaire « Se dit aussi des lieux peu frequentez » (Furetière). 2
Solitude « La solitude [...] eust esté beaucoup plus longue » (I, 4, 115 recto) ; « Il le trouva en sa solitude » (I, 4, 116 recto). « Une separation du commerce des hommes » (Furetière). 1
Solitude Solitude d'un lieu (III, 3, 78 recto ; III, 6, 246 recto ; III, 11, 473 recto). Indiquer une qualité avec un substantif, c'est favoriser l'abstraction comme le feront les précieux (Lathuillère, p. 105). « Cette coquette se plaint de la solitude de son alcove, que ses galants desertent » (Furetière). 3
Solliciter « Tenter, induire à faire ou à entreprendre quelque chose » (Furetière). 2
Sollicitude « Ennuy, chagrin que donne la sollicitation d'une affaire, l'apprehension de son evenement » (Furetière). 2
Sollicitude La resolution que j'avois desiree et recherchee avec tant de patience et de sollicitude (III, 4, 156 recto).
Ici, sollicitude a son sens moderne et signifie « soin plein d'affection » (Littré).
• À la fin du siècle, dans Les Femmes savantes (II, 7), Molière fait dire à ses héroïnes :
     « Ah ! sollicitude à mon oreille est rude,
     Il pue étrangement son ancienneté.
    - Il est vrai que le mot est bien collet monté ».
3
Sommer Sommer de l'amitié (II, 12, 859). Le complément de sommer est généralement un verbe à l'infinitif, mais Huguet donne un exemple où le complément est, comme dans L'Astrée, un substantif : « Ce seigneur ne cessoit de la sommer de sa promesse. M. de NAVARRE, Heptam., 18 ». 2
Somne Le somne gratieux de ton berger (III, 11, 465 recto). « Somne (somnus). Sommeil » (Huguet). L'édition de 1621 remplace le somme de 1619 par somne. 3
Sonder « On dit aussi, Sonder le gué, pour dire, Pressentir l'advis d'une compagnie, voir s'il fait seur de faire quelque proposition, si une affaire peut reüssir » (Furetière). 2
Songer J'ay songé un moyen (IV, 4, 672).
Transitif, songer signifie imaginer (Huguet). Cotgrave ajoute : « To plot, contrive », et donne ce proverbe : « Tousjours truye songe bran, & Truye ne songe qu'ordure ».
4
Songneux « Songneux, v. Soigneux » (Huguet). 2
Sonner Après avoir sonné (avec des instruments de musique) (III, 7, 290 recto). « Ce mot ne se dit plus gueres des instruments de Musique, sinon en cette vieille phrase : Sonnez, Menestriers ; Sonnez, Violons » (Furetière).
Si vous voulez que je croye ce que vous me dittes ainsi que sonnent vos paroles (III, 10, 421 recto). « Signifier » (Huguet).
3
Sonnet « Chant » (Huguet). « Poësie qui est renfermée en quatorze vers, composée de deux quadrains, & de deux tersets, dont les huit premiers vers doivent être sur deux rimes. Le Sonnet est la plus difficile piece de la Poësie, parce qu'il faut y estre exact jusqu'au scrupule. [...] Menage tient que ce mot vient du son que font les doubles rimes des deux premiers quadrains. Pasquier dit que ce fut Du Bellay qui apporta le premier l'usage des Sonnets en France, qui étoient fort en vogue en Italie depuis Petrarque, qui est reconnu pour le pere des Sonnets. Mais Ronsard l'attribuë à Pontus de Thiard » (Furetière).
• Du Bellay recommande dans la Deffense et Illustration de la langue française (1549) : « Sonne-moi aussi ces beaux sonnets de savante et agréable invention italienne » (Livre II, chapitre 4). Mais en 1623, Jean-Pierre Camus se plaint des contraintes du sonnet. Quand il souhaite la venue « de quelqque grand esprit [...] qui tire nos Poëtes de ceste servitude » (L'Alexis, V, p. 66), on se demande si l'Évêque n'aurait pas déjà lu la préface de La Sylvanire et son éloge des vers blancs. 
• Il y a onze sonnets dans la première partie de L'Astrée, vingt dans la deuxième.
1
Sonnet Il y a vingt-six sonnets dans la troisième partie. De plus, un Sonnet de 1619 s'intitule Stances en 1621 (III, 12, 519 verso-516 recto). Aucune modification ne justifie ce changement. 3
Sonnet Des 19 poèmes de la quatrième partie, 8 sont des sonnets. 4
Sorte Vaugelas veut que le verbe s'accorde avec le complément de nom de sorte (p. 485*) ; c'est ce que fait Furetière : « Il y a toutes sortes d'esprits : les uns sont propres à une sorte de science, les autres à une autre ».
- C'est aussi ce que fait d'Urfé : Il « juge indifferemment de toutes sortes de maladies sans les avoir euës » (I, 4, 109 recto).
- D'après Vaugelas, « Toute sorte se met d'ordinaire avec le singulier, comme, je vous souhaite toute sorte de bonheur ; et toutes sortes avec le pluriel, comme Dieu vous preserve de toutes sortes de maux » (pp. 130-131).
Le romancier écrit « toute sorte de service » (II, 4, 213) et « toutes sortes de services » (II, 11, 678).
Toute sorte est le plus souvent au singulier dans la première partie de L'Astrée : toute sorte (23 fois), toutes sortes (3 fois).
• Voir Hyperbase.
1
Sorte Toute sorte est plus souvent au pluriel dans la deuxième partie : toute sorte (8 fois), toutes sortes (28 fois). Un singulier de 1610 est alors remplacé par un pluriel en 1621 (II, 7, 447).
- « ENSORTE, DESORTE, DE TELLE SORTE QUE, sont des phrases adverbiales, qui signifient, De façon, De maniere que, Si bien que » (Furetière).
2
Sorte - Il falloit en toute sorte faire que ... (III, 7, 279 recto). Il fallait absolument. Les dictionnaires donnent seulement « En sorte que. De manière que » (DMF). C'est l'opposé de en aucune sorte.
Toute sorte est plus souvent au singulier dans la troisième partie : toute sorte (57 fois), toutes sortes (6 fois). Il arrive que le singulier que l'on trouve dans l'édition de 1619 devienne un pluriel en 1621 (III, 9, 386 verso).
3
Sorte La tendance s'inverse : toute sorte revient 16 fois et toutes sortes 2 fois. La quatrième partie rappelle la première.
- Elle ne se mescognoistra jamais de sorte (IV, 5, 919).
Ainsi. Les dictionnaires donnent de cette sorte, de cette manière.
4
Sortir - « Sortir (subst.) » (Huguet).
- « Franchir en sortant, passer au delà de » (Huguet).
- « Se dégager de quelque endroit, ou affaire difficile » (Furetière).
2
Sortir - Elles rencontrerent au sortir du logis (IV, 1, 95).
Sortir est substantif dans Huguet.
- Ne sortir jamais de ses commandements (IV, 4, 702).
« On dit aussi figurément, Sortir de son devoir, sortir des bornes de son devoir, pour dire, Ne demeurer pas dans son devoir. Et dans cette acception on dit, Sortir des bornes de la bienséance. Sortir des bornes de la modestie » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
4
Sortisse, Sortissent Verbe Sortir à l'imparfait du subjonctif. 2
Soudain Soudain qu'elle les apperceut (I, 10, 306 verso).
« Aussitôt ». « Soudain que. Aussitôt que » (Huguet).
1
Souder « Cicatriser » (Huguet).
• La plaie sera sondée en 1621, ce qui semble plus correct dans le contexte, mais qui pourrait n'être qu'une coquille.
1
Soudoyer - « Payer la solde aux gens de guerre pour les entretenir & faire subsister en corps » (Furetière).
- « Souldoyer » (Huguet).
2
Souffre Écrit aussi Soulfre. « Mineral fossile engendré d'une substance terrestre, onctueuse & inflammable » (Furetière). 1
Souffre Fumée de soulfre (II, 12, 860) : « L'or perd sa couleur étant exposé aux vapeurs du soulfre. [...] Sa vapeur blanchit aussi les soyes, & des roses rouges ; & même des corbeaux pris dans leur nid deviennent blancs, étant exposés à sa fumée » (Furetière). 2
Souffrir - « Permettre. Attendre » (Huguet). 1
Souffrir Il luy est impossible de souffrir le cheval (III, 7, 321 verso). « SOUFFRIR, se dit en un sens moins estendu, en parlant de ce qui desplaist, de ce qui fait quelque peine aux sens, ou à l'esprit » (Furetière). 3
Souffrisse - S'il faloit que [...] je le souffrisse (IV, 3, 505).
Imparfait du subjonctif du verbe Souffrir.
4
Souilleure Point de soüilleure en toy (III, 9, 378 recto). « Souillure » (La Curne). 3
Soulas « Vieux mot qui signifioit autrefois, Joye, plaisir, & contentement » (Furetière).
Pour Richelet, ce substantif « ne peut entrer que dans le burlesque et le stile le plus simple ».
• Il se trouve dans un poème de la deuxième partie (II, 4, 215).
2
Soulas Le mot se retrouve dans un poème de la troisième partie.
- C'est quelque soulas, / De pouvoir librement se plaindre de ses peines (III, 7, 288 recto).
3
Soulas - Le petit souslas qui estoit de l'autre costé du ruisseau (IV, 4, 886).
« Aide, soutien » (DMF). « Vieux mot qui ne peut entrer que dans le burlesque et le stile le plus simple » (Richelet). Dans Huguet déjà, Soulas est noté comme « vieux mot ». Godefroy signale que « dans la Flandre on donne aussi le nom de soulas au cordon qui aide une personne infirme ou malade à se lever sur son lit ». Dans L'Astrée, il s'agit, semble-t-il, d'un lieu dissimulé où l'on pourrait trouver du soulagement.
Baro ne change pas la phrase en 1627 (7, p. 696).
4
Souler - Saouler la cruauté (III, 6, 235 recto). L'image est dans (Le Sireine (« Soule ton cœur / De son sang » p. 175), et dans La Sylvanire (« Saoule toi de mon sang » v. 9150).
Se souler de remercier (III, 7, 329 verso). « SAOULER, se dit aussi de ce qui remplit les autres organes des sens, & même l'esprit. Un amant ne peut saouler ses yeux des beautez de sa maistresse » (Furetière).
Richelet préfère la graphie SOÛLER.
3
Souloir « Avoir coutume » (Huguet). « Vieux mot qui signifioit avoir de coûtume » (Furetière). « Il seroit fort à souhaiter qu'il fust encore en usage », écrit Vaugelas (p. 241). « Souloir, est grandement defectueux. Il n'a que l'imparf[ait] indic[atif] : Je soulois. Et cet infinitif Souloir, le surplus manque » (Maupas, pp. 237-238). 1
Souloir Souspirs, qui soulez estre le soulagement (III, 9, 376 recto). Dans toutes les autres occurrences, souloir est à l'imparfait de l'indicatif. Brunot relève d'ailleurs qu'au XVIIe siècle, « les textes ne l'ont plus qu'à l'imparfait » (p. 310). 3
Soupçon ll marchoit tousjours avec soupcon (III, 8, 351 verso). « Suspicion » (La Curne). 3
Soupçonneux « Suspect » (Huguet). 2
Souplier « Supplier » (La Curne). 2
Soupper Le soupper les attendoit (IV, 3, 438).
« Repas du soir [...] se dit aussi de la viande preparée pour faire ce repas » (Furetière).
4
Sourcilleux « Terme poëtique, qui ne se dit que des montagnes & des rochers fort élevés, & qui semblent être orgueilleux par leur élevation » (Furetière). 2
Sourcilleux L'adjectif qualifie un homme dans un poème : Qui sera le Timon severe et sourcilleux (III, 1, 10 recto). 3
Sourdre « S'écouler par quelque fente de la terre » (Furetière). 1
Sourire Sourire contre : Cette expression (I, 7, 201 verso) que d'Urfé utilise n'est pas dans les dictionnaires.
Se sourire : En 1607 sourire est un verbe pronominal sans être réciproque (I, 2, 41 verso ; I, 6, 166 recto), c'est une forme archaïque signalée par Huguet, qui ne disparaît pas toujours dans la première partie de 1621 (I, 7, 214 recto ; I, 8, 246 recto).
1
Sourire - Se sourire figure dans la deuxième partie (II, 12, 786 et II, 12, 889) 2
Sourire Se sourire revient encore dans la troisième partie (III, 6, 226 verso), sans que jamais le se ne disparaisse en 1621. Le DMF donne : « Se sourire de qqc. Se réjouir de qqc., en avoir le sourire ». Étienne Pasquier écrit « se sousrire » sans complément dans une lettre non datée (p. 364).
Sourire contre revient (III, 5, 191 recto) avec une nuance d'ironie.
3
Sourire - Il ne fit au commencement que s'en sousrire (IV, 1, 144). 4
Sous-main Furetière ne donne pas cette locution. Richelet et Cotgrave, comme d'Urfé, ne lui ajoutent pas de préposition. 2
Sousris Chez Furetière encore, sousris est le seul substantif dérivé du verbe Sourire. 2
Soustenant « Celui qui soutient, qui défend » (Huguet). 2
Soutenir « Soutenir. Supporter, subir » (Huguet). 1
Souvenance « Action de la memoire. On ne le dit gueres qu'en cette phrase : Rire de souvenance, c'est à dire, de quelque agreable pensée qui revient en memoire » (Furetière).
Pour Richelet, « il ne peut trouver place que dans le bas stile, et même fort rarement ».
2
Souvenance Ils ne sont plus en sa souvenance (III, 10, 434 verso). Huguet donne « Reduire à souvenance [...] Se rappeler ». 3
Souvenir (verbe) « Ne se dit gueres qu'avec le pronom personnel » (Furetière), mais Cotgrave donne un exemple de souvenir, verbe impersonnel : « Il souvient tousjours à Robin de ses fleutes ». 2
Souvenir (substantif) Par gloire ou par faute de souvenir, [elles] n'oublient pas (III, 7, 280 recto). Mémoire. 3
Souverain L'authorité d'un Prince souverain donne un grand coup dans l'esprit d'un fidelle subjet (IV, 2, 309).
« Il signifie aussi, Absolu, indépendant. Un Prince souverain » Dictionnaire de l'Académie (1694).
« Pasquier dit que ce mot de souverain vient de superior : car autrefois on appelloit souverain, le premier en quelque chose » (Furetière).
4
Soye Il prend de la soye, et [...] cachette ceste lettre (III, 4, 138 verso). « Fil extremement doux & delié » (Furetière). 3
Succéder « Signifie aussi, Reüssir » (Furetière). 2
Succès « Progrès de ce qui se développe. [...] Résultat. [...] sans rien qui le détermine, se prend toujours en bonne part et se dit des avantages qu'on obtient » (Furetière). 2
Sueil Sur le sueil de la porte (III, 3, 79 recto). Ancienne graphie de « Seuil » (La Curne). 3
Suer J'aye tant sué sous le harnois (III, 12, 527 recto). « Travailler beaucoup » (Richelet). 3
Suffisant de Suffisant de vous donner la victoire (III, 6, 263 verso) « Capable de. Suffisant pour » (Huguet). 3
Suite La suite du peuple (II, 12, 833).
L'expression n'est pas dans les dictionnaires. Suite signifie peut-être simplement l'action de suivre.
« Ceux qui suivent, ceux qui vont aprés » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
2
Suite Par l'authorité du Roy, et en suitte de la volonté de Semnon (III, 12, 534 verso).
Ensuite de
est dans Richelet (Article Aimer) et signifie À la suite de.
3
Suite Ce songe a une grande suite, et une grande correspondance en toutes ses parties (IV, 3, 570).
« SUITE, se dit aussi des choses disposées par ordre & par rangs, qui ont quelque continuité, succession ou rapport les unes avec les autres » (Furetière).
4
Suite (de) On voyoit apres, le grand Cesar, et de suitte tous les Empereurs (III, 3, 58 recto). Ensuite. L'expression ne revient pas dans l'édition de 1621 3
Suivant Les suyvans de Childeric (III, 12, 543 verso). « Qui suit, qui marche, qui vient aprés » (Furetière). 3
Suivi Les songes ne sont pas suivis (IV, 3, 570).
Cohérent, logique.
4
Suivre « Examiner une chose par ordre » (Furetière). 2
Sujet - Renduës sujettes de vivre avec eux (IV, 1, 81).
« Sujet à / de qqc. [D'une pers.] "Porté à qqc., exposé à qqc., à subir qqc." sujet de = Être, objet qui est le support de qualités » (DMF).
- Je n'eusse jamais eu autre subject de cognoistre la perfidie des hommes
(IV, 2, 364).
« SUJET, signifie aussi, Cause, occasion, fondement » (Furetière).
4
Sujet Grandement sujet au bien (III, 8, 341 verso). Cupide. « Sujet au sang, à verser le sang » (La Curne). « Sujet à. Esclave de » (Huguet). 3
Superbe Superbes Lauriers (III, 3, 87 verso) ; superbe couronne (III, 3, 87 verso). « Se dit aussi de ce qui marque la magnificence, la somptuosité » (Furetière). 3
Supplier Elles supplierent Daphnide [...] vouloir venir (III, 12, 551 recto). « Supplier avec l'infinitif sans de » (Huguet). 3
Supplier Elle fist tout ainsi que je l'avois suppliee (IV, 4, 689).
« Demander avec supplication » (Huguet).
4
Supposer « Signifie aussi, Mettre une chose à la place d'une autre par fraude & tromperie » (Furetière). 2
Sur - « On dit, s'excuser sur quelqu'un, pour dire, Remettre la faute sur luy » (Furetière).
- « Sur le soir. Le soir » (Furetière).
- « Par dessus, plus que » (Huguet).
- « At, by » (Cotgrave).
2
Sur Rejeter sur ma faute (III, 4, 167 recto). « Sur, sert encore à marquer le motif, le fondement en vertu duequel on fait, on dit, on pretend quelque chose » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
Sur le refus (III, 6, 261 recto). « Cette préposition a encore un usage élégant fort familier à feu Monsieur d'Ablancourt, Par exemple. Il avoit quité le service sur l'apréhension de quelque mauvais traitement. Ablancourt, Ar. I. 1. pour dire, parce qu'il apréhendoit quelque mauvais traitement » (Richelet).
3
Sur - Les voyla sur les plaintes (IV, 1, 83).
« Le compl. introduit par sur désigne un lieu de coïncidence par causalité immédiate » (DMF).
- Venir sur la porte de ma chambre (IV, 2, 278).
« Il signifie quelquefois À » (Dictionnaire de l'Académie, 1762).
- Elles accoururent [...] sur la porte (IV, 3, 366).
Courir sur indique une intention agressive dans Richelet et Furetière. Mais le DMF donne « Direction ou terme d'un mouvement (au propre ou au fig.) ».
- Il luy commande en mesme temps sur sa vie de la tenir secrette (IV, 4, 671).
« Et on dit, Sur peine de vie, Pour marquer qu'il y va de la vie » (Dictionnaire de l'Académie, 1694).
- Sur toutes les choses qu'il leur avoit le plus recommandees (IV, 4, 693).
« Au-dessus de » (La Curne). « Pour marquer une préférence, une supériorité » (DMF).
- Sur toutes (IV, 5, 917).
« Par dessus, plus que » (Huguet).
- Tousjours sur les mesfiances (IV, 5, 935).
« Estre sur le Vin. To love Wine » (Cotgrave).
4
Surpayer « Payer une chose plus qu'elle ne vaut » (Furetière). 2
Surprendre - « Faire quelque chose à l'improviste » (Furetière).
- « Signifie aussi, Saisir, intercepter » (Furetière).
2
Surprendre Ceux qui sont surpris du vin (III, 1, 26 recto). « Prendre indûment » (Huguet). 3
Surprindrent Les paroles le surprindrent (IV, 1, 155).
Forme archaïque du passé simple de Surprendre (Huguet).
4
Surprins Surprinse de s'ouyr nommer (IV, 3, 529).
Forme archaïque du participe passé de Surprendre (Huguet).
4
Surquoi « Chose sur laquelle on respond, on prononce » (Furetière). 2
Sursaut « Reveil prompt & arrivé par quelque surprise, ou violente émotion. Il ne se dit plus qu'adverbialement. Un songe affreux reveille les gens en sursaut » (Furetière). 2
Sursaut Elle receut un tres-grand sursaut (III, 12, 518 recto). « Agitation, trouble » (Huguet).
3
Surseoir « Suspendre, différer » (Huguet). 1
Sursoyé « Différer, suspendre » (Huguet). 1
Surtout En 1694, le Dictionnaire de l'Académie donne surtout, mais l'adverbe, au XVIIe siècle, s'écrit généralement sur tout.
Furetière par exemple écrit sur tout : « Prenez garde sur tout ».
Sur tous les deux Bergers (II, 11, 708) ne doit pas étonner.
2
Survenant « Qui arrive sans qu'on l'attende, et particulierement à disner » (Furetière). 1
Survenue Bien aise de cette survenuë (IV, 1, 118).
« Survenue. Action de survenir » (Huguet).
4
Survivre Survivre est transitif direct. « Ce mari a survescu sa femme de 12. ans » (Furetière).
« Ce verbe regit le datif et l'accusatif tout ensemble », note Vaugelas (p. 162).
2
Sus Voir Or sus. « Or sus, exclamation » (Huguet). « On dit aussi par exclamation, Sus donc, Or sus, pour exciter quelqu'un à prendre courage » (Furetière). « Vaugelas, dans les remarques qu'il n'a pas publiées, recommandait d'employer sur pour sus, sauf dans l'expression sur pied » (Brunot, III, p. 383). 1
Suspens « EN SUSPENS. adv. Estonné, interdit, qui n'est point en action » (Furetière). 2
Symbole - « Rapport, connexion, conférence » (Huguet).
- « Representation de quelque chose morale, par les images ou proprietez des choses naturelles » (Furetière).
2
Symbole Le soleil qui est, comme nous avons dit, le vray symbole de l'Amour (III, 10, 417 verso). Chez Platon, le Soleil est le symbole du Bien (République, VI, 506b). 3
Sympathie « Convenance ou conformité de qualités naturelles, d'humeurs, ou de temperament, qui font que deux choses s'aiment, se cherchent, & demeurent en repos ensemble » (Furetière).
• Écrit généralement simpathie en 1607, mais sympathie en 1621.
• Dans la première partie, le substantif est remplacé en 1621 par ressemblance (I, 5, 154 verso), par semblance (I, 6, 162 verso) et par conformité (I, 7, 196 verso).
Simpathie (3 fois) et symphathie (1 fois) ne sont pas remplacés dans la deuxième partie.
1
Sympathie Avoir quelque sympathie de tumber malades, et de guerir tous deux en mesme temps (III, 7, 305 recto). Le substantif revient 22 fois (avec diverses graphies) sans être jamais remplacé par un synonyme. Il n'apparaît plus dans la quatrième partie. 3